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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre

Point de presse quotidien du premier ministre du Québec

Version finale

Le jeudi 17 septembre 2020, 9 h 45

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures quarante-neuf minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, d'abord, quelques mots rapidement.

Le gouvernement continue de travailler très fort à essayer de limiter la propagation du virus. On a le même défi que dans les autres provinces. Au cours des derniers jours, j'ai beaucoup parlé avec les premiers ministres des autres provinces : Ontario, Alberta, Saskatchewan, Colombie-Britannique. On a tous les mêmes défis. On est en train d'augmenter de façon très importante le nombre de tests. D'ailleurs, Québec puis l'Alberta, quand on le pondère par le nombre d'habitants, on est les deux provinces, Québec et Alberta, qui faisons le plus de tests.

Vous dire aussi, parce que je lis toutes sortes de choses… On a à peu près toutes les mêmes mesures, là, dans les provinces. Je vérifiais hier avec John Horgan, en Colombie-Britannique, ce n'est pas les bars qui sont fermés, c'est les boîtes de nuit où on danse, là. Donc, ici, c'est la même chose, il n'y a pas de danse qui est permise. Donc, les mesures sont les mêmes.

Et puis je veux vous dire aussi que la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, continue les discussions avec les différents corps policiers au Québec pour voir comment on peut être encore plus sévères avec ceux qui ne respectent pas les consignes, mais, juste vous dire, là, on a tous les mêmes défis puis on a tous à peu près les mêmes mesures, là, au Québec, entre autres, Québec, Ontario, Colombie-Britannique.

Parlant des autres provinces, un dernier mot, demain, je vais être à Ottawa avec Doug Ford, et Jason Kenney, et Brian Pallister, du Manitoba. Moi, je suis très fier de dire… Puis on a travaillé très fort. J'ai passé une bonne partie de la fin de semaine au téléphone avec les premiers ministres des autres provinces. On a réussi à avoir une unanimité, parmi les provinces et territoires, pour faire des demandes communes au gouvernement fédéral. Donc, évidemment, on est toujours plus forts quand on est unis, quand on se tient ensemble, les différentes provinces. On l'a vu pour les mesures qui étaient plus ponctuelles pendant la crise. Mais il y a des secteurs dans lesquels... quand on parle, par exemple, d'embaucher des employés, où on a besoin d'avoir des fonds récurrents.

Donc, je ne veux pas brûler le punch de demain. Donc, bien là, je deviens président de la COF. Brian Pallister va être le vice-président. Mais Doug Ford et Jason Kenney vont aussi être là puis vont aussi prendre la parole demain à Ottawa. Donc, très hâte de montrer ce front commun unanime des provinces pour faire des demandes, entre autres, sur des sujets qui auraient dû être réglés depuis très longtemps avec Ottawa.

Mme Prince (Véronique) : M. Legault, pourquoi vous sentez le besoin de justifier que ce qui se passe au Québec, c'est pareil que dans les autres provinces? Est-ce que c'est parce que vous ressentez la critique de gens qui trouvent que vos mesures sont faibles?

M. Legault : Bien, je vois des journalistes, des chroniqueurs, aujourd'hui, qui disent que la Colombie-Britannique a agi de façon plus sévère que nous. C'est faux. Donc, je veux juste rétablir les faits. Je pense que, hein, la vérité a ses droits.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais on sent quand même que vous avez l'intention de sévir contre les personnes récalcitrantes, mais, vous le savez, là, comme chef de gouvernement, vous avez aussi le rôle de convaincre. C'est quoi, votre stratégie de communication, notamment, pour convaincre les personnes qui croient qu'il y a un spectre, là, que la COVID n'existe pas ou que certaines mesures ne sont pas adéquates? Comment vous allez faire pour les rejoindre?

M. Legault : Bien, plusieurs choses. D'abord, au cours des derniers jours, j'ai demandé aux responsables de la publicité d'avoir une nouvelle publicité un peu plus percutante, avec peut-être des témoignages de personnes soit qui ont eu la COVID soit qui ont eu un proche qui est décédé, malheureusement, de la COVID. Je veux essayer aussi peut-être d'avoir quelques porte-parole, là, qui sont un peu des jeunes vedettes, là, pour, entre autres, convaincre les jeunes. Puis je vais continuer, là, vous le voyez, je fais plus de points de presse, je vais continuer à faire plus de points de presse. Même chose avec Christian Dubé. Je pense qu'encore une fois la grande majorité des Québécois suivent les consignes, mais il y a un petit groupe, là, qui fait très mal.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous trouvez ça normal, M. Legault... Est-ce que vous allez demander à la Santé publique de vous fournir des scénarios? Hier, vous avez dit que les derniers scénarios que vous détenez datent du mois de juin. Vous avez dit : Moi aussi, j'ai demandé à la Santé publique des scénarios. Vous n'en avez pas. Comment vous faites pour gouverner sans avoir de scénario, de projection, par exemple, à savoir dans combien... combien de cas on va avoir, selon la Santé publique, dans tant de temps? Est-ce que vous allez demander ça?

M. Legault : O.K. Bon, d'abord, c'est important de préciser, puis je le disais hier, à chaque jour, j'ai un rapport, entre autres, sur les hospitalisations puis les soins intensifs avec les deux scénarios qu'on avait au mois de juin, scénario pessimiste, scénario optimiste. Et ces scénarios-là sont ajustés en fonction de la réalité, mais il n'y a pas beaucoup d'ajustements depuis le mois de juin.

Donc, la partie la plus importante, c'est de garder le contrôle dans nos hôpitaux, puis ça, bien, on le suit de façon quotidienne. Puis il y a une projection pessimiste puis une projection optimiste qui est ajustée selon la réalité. Mais il n'y a pas eu des grands changements du côté des hospitalisations.

Concernant les prévisions de cas, bien, je le demande à la Santé publique, mais il y a eu un gros changement. Bon, d'abord, je ne pense pas qu'on déposait des prévisions de cas, là. Ce qu'on essaie de faire depuis le début, c'est de suivre les prévisions concernant les hospitalisations puis les soins intensifs pour éviter que les hôpitaux soient débordés. Mais, bon, oui, j'aimerais ça avoir une prévision du nombre de cas. Mais, depuis un mois, là, ça a complètement changé par rapport aux mois précédents.

Donc, je peux comprendre que la Santé publique, comme la santé publique de partout dans le monde... Je regarde ce qui se passe aux États-Unis, je regarde ce qui se passe en France, là, ils sont à peu près trois, quatre fois... ont un nombre de cas, par million d'habitants, trois ou quatre fois plus élevé que nous autres. Puis j'ai parlé, entre autres, il y a quelques semaines, avec le premier ministre Castex, qui… eux autres aussi, ils sont en train de se dire : Bien, comment ça se fait qu'il y a une si grosse augmentation du nombre de cas, mais pas d'augmentation du côté des hospitalisations?

Donc, tout le monde est à la recherche, là, d'essayer de prévoir la tendance. Mais, comme je disais, on a des chiffres, à chaque jour, qui sont comparés avec nos prévisions pessimistes...

M. Lacroix (Louis) : …de la première vague. Là, on parle d'une deuxième vague, là.

M. Legault : Oui, mais attendez une minute, là, oui, mais, justement, quand on regarde ce qui était prévu à la fin de la première vague, c'était d'avoir très peu d'hospitalisations, une centaine, et on suit ça actuellement. Donc, on est pas mal en ligne avec la prévision optimiste sur le nombre d'hospitalisations. La seule affaire où il faut être prudent, c'est de se dire : Est-ce que le grand nombre de cas va se convertir éventuellement en hospitalisations? Ça, il ne faut pas que ça arrive, mais, pour l'instant, ce n'est pas arrivé.

M. Bergeron (Patrice) : ...vous a recommandé de passer en zone orange dans certaines régions? Est-ce que la Santé publique vous a recommandé de passer...

M. Legault : Non.

M. Chouinard (Tommy) : Pourquoi dites-vous qu'on a les mêmes mesures que dans les autres provinces quand, par exemple, en Colombie-Britannique, les bars ferment à 23 heures, et on ne sert plus d'alcool dès 22 heures?

M. Legault : Bien, moi, je pense, c'est 23 heures, nous autres, ou minuit. Donc, il y a à peu près les mêmes mesures, effectivement. Mais les gens... Il y a certains journalistes ou chroniqueurs qui ont confondu boîtes de nuit, night-clubs. Night-club, c'est où est-ce qu'il y a de la danse. Ça, c'est fermé en Colombie-Britannique, nous autres aussi. Par contre, les bars sont ouverts, nous autres aussi. Il faut juste...

M. Laforest (Alain) : M. Legault, qu'est-ce que vous avez à dire aux gens qui attendent cinq heures dans une ligne pour avoir un test, alors que vous avez mis de la pression sur la Santé publique et que ces gens-là se font retourner à la maison, ils deviennent frustrés et peut-être n'iront pas se faire tester?

M. Legault : Bon, d'abord, quand on regarde le nombre de tests, là, on est à plus de 25 000 tests. Je le disais tantôt, par million d'habitants, on est la province qui en fait le plus. Le défi qu'on a eu, dans les dernières semaines, c'est que ce n'est plus seulement à Montréal, mais c'est aussi en Outaouais, dans le Bas-Saint-Laurent, beaucoup à Québec. Donc, on est en train d'ajuster la capacité, comme tout le monde le fait dans les autres provinces puis dans les autres pays. Puis honnêtement, là, d'avoir 25 000 tests actuellement, c'est déjà un succès. Mais on veut aller encore plus loin puis on veut réduire les délais d'attente...

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas ça que je vous dis. Je vous parle du cinq heures d'attente, M. le premier ministre.

M. Legault : Oui, mais c'est la même chose en Ontario, c'est la même chose dans les autres endroits...

Des voix : ...

M. Legault : Non, non, mais ce que je veux dire, là, c'est que tu ne peux pas... on ne peut pas avoir tout à coup une éclosion dans une nouvelle région puis penser que, du jour au lendemain, on va tout avoir les capacités de tests. Ça prend un certain nombre de jours, puis on est en train de le faire. Puis notre objectif, c'est de réduire les délais d'attente, puis moi, je suis convaincu qu'on va y arriver.

Le Modérateur : François Carabin.

M. Carabin (François) : Vous dites qu'on est la province qui fait le plus de tests, mais les données de l'INSPQ disent que l'Ontario, l'Alberta sont devant le Québec. Pourquoi vous dites ça?

M. Legault : Bon, bien, regardez, je vais vous donner les chiffres, comme ça, hein... Il n'y a rien de mieux que...

M. Carabin (François) : Est-ce que les données de l'INSPQ ne sont pas les bonnes?

M. Legault : Bien, écoutez, est-ce que vous voulez regarder par million d'habitants ou au total?

M. Carabin (François) : Bien, j'ai par 100 000 habitants, là, devant moi.

M. Legault : O.K. Ça devrait être la même chose que moi. Je vais vous donner les chiffres exactement, ça fait que, comme ça, on va avoir les bonnes données. J'espère que je les ai. Bon, regardez, je les ai ici : 2 824 tests par million, au Québec, 1 955 tests par million en Ontario. Ça, c'est hier, O.K.? Et les autres provinces, l'Alberta est à peu près au même niveau que nous autres, puis toutes les autres provinces sont en bas de nous autres.

M. Carabin (François) : ...moyenne.

M. Legault : Ça fait que, par million, on est, là... Bien, je ne l'ai pas avec moi, malheureusement, mais demandez à Christian Dubé cet après-midi. Je suis certain qu'il va l'avoir.

M. Gagnon (Marc-André) : M. le premier ministre, je veux revenir sur le climat de tension, certainement, que vous observez comme tout le monde. Il y a eu encore des menaces hier. Est-ce que vous déplorez le discours de certains animateurs qui, à leur micro, amènent les gens à croire que c'est une fausse pandémie, que c'est un complot du gouvernement avec les médias?

M. Legault : Bien, écoutez, là, je déplore ceux qui disent qu'il n'y a pas de virus. Il y a un virus. Il est dangereux. Il a des conséquences, entre autres pour les personnes âgées. Donc, je déplore le discours de ceux ou celles qui prétendent le contraire de la vérité.

M. Gagnon (Marc-André) : Avec la publicité que vous proposez, vous souhaitez donner un visage plus humain, donc, à ce virus, aux conséquences de ce virus?

M. Legault : Oui. Puis, écoutez, quand je parle avec nos 76 députés, ce qu'on me dit, c'est que, dès que les citoyens ont, dans leur entourage, quelqu'un qui a vécu les conséquences de la COVID, les gens qui étaient sceptiques ne sont plus sceptiques. Donc, c'est plate, là. On ne souhaite pas évidemment que les gens soient obligés d'avoir, dans leur entourage, quelqu'un qui a vécu l'enfer pour comprendre que l'enfer existe. Mais donc, effectivement, si on est capables, à la télévision, avec des victimes ou des proches de victimes, d'avoir des cas réels qui expliquent comment ça peut être dur de vivre les conséquences de la COVID, bien, ça va peut-être réussir à sensibiliser les personnes qui pensent encore qu'il n'y a pas de risque.

Le Modérateur : Les questions en anglais, s'il vous plaît.

M. Authier (Philip) : …people saying that... calling upon you to pose more restrictions to stop the growth of the virus. Why aren't you doing more? Why aren't you doing that, put more restrictions?

M. Legault : OK, right now, Geneviève Guilbault, the Minister of Public Security, she's discussing with police people… and we're trying to see if we can apply new rules or if we can make sure that we give some fines when people don't respect the directives. It's not that easy, especially manifestations and houses. So we're in discussion with police people.

Mme Senay (Cathy) : Don't you think that being more repressive, Premier Legault, will foster anger in the population?

M. Legault : It's part of the analysis to say : We don't want to go too far in order to have chaos or… whatsoever. So it's part of what we're looking with the police people. They, of course, live the situation with the spring… with the students in Montréal. So they are in a good position to make suggestions and make sure that whatever we decide is done quietly.

Mme Greig (Kelly) : Mr. Legault, there is a report here that, you know, there could be warrants for police to go into people's houses. Where is the line between public security, and public safety, and public health, and people's rights, and making sure you don't violate people's rights?

M. Legault : It's a very good question.

Mme Greig (Kelly) : Thank you.

M. Legault : So that's why, right now, the police people, before going in a house, they need a mandate. So we have to be careful. It's a private property. But, at the same time, if somebody is doing a big party with 50 people which may have an impact on the public safety of the population, I think we have to, at least, look at what we can do for that.

Mme Fletcher (Raquel) : You received a number of online threats recently, throughout the pandemic. What do you think is going on here? Why did these threats keep happening and what needs to be done about it?

M. Legault : I think that, again, the police people are making sure that the ones making those threats on social media, that they have consequences. So they better be careful before pushing «enter» because they may have some consequences. Of course, it's illegal to do so.

Le Modérateur : On m'informe que la période des questions a commencé et le premier ministre doit filer. Merci.

Mme Senay (Cathy) : Can I have one last question?

Le Modérateur : On est désolés, la période des questions est commencée.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 10 h 4)


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