(Neuf heures quarante-deux minutes)
Mme
Hivon
:
Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, nous allons déposer une motion pour
inviter le gouvernement à se saisir d'une proposition que nous faisons qui est
de mettre sur pied une opération Je contribue dans le domaine de l'éducation,
dans le domaine scolaire.
C'est une opération qui nous semble
devenir absolument nécessaire et urgente. On constate, en fait, l'inverse de ce
qui devrait se passer sur le terrain. C'est qu'alors que les enseignants et les
professionnels comme les orthopédagogues, les orthophonistes devraient avoir
plus de temps à consacrer à leurs élèves pour faire du rattrapage, de la
récupération, pour les accompagner dans un soutien beaucoup plus solide, serré,
parce qu'on sait que les difficultés se sont accrues à la faveur des mois de
confinement, bien, la réalité est que les enseignants ont moins de temps qu'avant,
moins de temps que jamais à consacrer à ce qui est pourtant essentiel, si on
veut faire en sorte que les élèves ne soient pas, au Québec, les plus grandes
victimes collatérales de la COVID après les aînés dans les CHSLD.
Alors, vous l'avez vu, là, les reportages
ont été nombreux, depuis la semaine dernière, à montrer que les enseignants
étaient appelés à faire toutes sortes de tâches, de la désinfection, des plages
de surveillance accrues parce que les horaires de recréation sont plus longs,
il ne peut pas y avoir autant d'enfants en même temps dans la cour, même chose
pour l'heure du dîner. C'est la même réalité pour les orthopédagogues, beaucoup
de tâches connexes. Beaucoup de gens sur le terrain nous disent : Une
grande partie de nos journées est consacrée non pas à s'occuper des enfants et
de leur réussite, mais à gérer la COVID.
Alors, je pense qu'il faut autant faire un
appel à des enseignants retraités, à des étudiants des milieux universitaires
qui étudient déjà là-dedans, avec aussi des conditions favorables, les
incitatifs financiers qui vont faire en sorte qu'ils ne seront pas laissés pour
compte, que ça va être attrayant, comme on l'a vu dans le milieu de la santé.
Et, par ailleurs, il faut aussi que nos concierges, nos éducatrices en service
de garde, nos surveillants puissent avoir du support, parce qu'en ce moment ce
serait bien que ce soit les enfants qui puissent être le focus du milieu de la
santé.
Donc, sur ce, je vais passer la parole à
mon collègue.
M. Arseneau : Alors, bonjour.
Si vous permettez, je vais faire d'abord une présentation d'une pétition qui
est très locale mais qui touche un coin du Québec qui s'appelle les Îles-de-la-Madeleine,
que je représente, qui est en situation de semi-confinement depuis le 28 mars
dernier. Donc, il y a plus de 600 personnes qui ont signé une pétition,
sur une période de deux semaines, pour demander au gouvernement et à
M. Legault principalement de négocier, avec les Provinces atlantiques, un
corridor de passage qui permette aux gens des Îles-de-la-Madeleine de se
réapproprier la région à laquelle ils appartiennent, c'est-à-dire les
Maritimes, sur le plan économique, social, familial. Nos liens sont historiques,
ils sont brimés depuis plus de six mois avec des conséquences qui sont de plus
en plus inquiétantes pour les prochains mois.
Encore, en fin de semaine dernière, un
jeune Madelinot de 21 ans qui revenait aux Îles-de-la-Madeleine avec
l'impossibilité de s'arrêter pour se reposer a connu une sortie de route. Il
avait un camion suffisamment de grand gabarit pour le protéger, donc il s'en
est sorti. Le camion est une perte totale. Et je pense qu'il est plus qu'urgent
que les Madelinots puissent compter sur le premier ministre pour négocier
simplement quelques arrêts au Nouveau-Brunswick pour se reposer.
On a des campagnes de la société
automobile du Québec, de l'assurance automobile, qui disent que la fatigue tue.
Moi, je ne veux pas en arriver là et j'en appelle au premier ministre
aujourd'hui d'entamer des négociations et de proposer une simple solution pour
que les Madelinots qui doivent se déplacer, et ce sont des déplacements, dans
la plupart des cas, des déplacements essentiels, qu'ils puissent le faire en
toute sécurité.
Maintenant, on est dans une deuxième vague,
le Dr Arruda nous l'a confirmé hier. Le Parti québécois prend évidemment
très au sérieux cette affirmation et invite les Québécois et les Québécoises à
respecter plus que jamais les consignes, à faire preuve de la plus grande
prudence. Et on demande aussi au gouvernement de faire preuve de la plus grande
des transparences, de rendre publiques les projections épidémiologiques qui
concernent l'évolution de la COVID-19. Ça fait depuis le mois de mai dernier qu'on
réclame de tels gestes de la part du gouvernement, de clarifier les règles. On
est actuellement dans un flou artistique où on s'amuse à jouer avec les
palettes de couleur dans l'orangé, ce qui entraîne la confusion chez les
Québécois. Il y a un certain nombre d'incohérences aussi, qu'on pense, par
exemple, au nombre de personnes qui peuvent ou non se rencontrer dans une
résidence.
On a besoin de la plus grande des
franchises du gouvernement pour susciter l'adhésion. On disait, il y a deux
semaines, qu'on voulait non seulement susciter l'adhésion, mais qu'on voulait
responsabiliser les Québécois. Mais en ne leur faisant pas confiance, en n'annonçant
pas d'emblée quelles seraient les conséquences si on devait passer dans la
section... dans la partie jaune, orange ou rouge, bien, finalement, on a un peu
perdu la confiance des Québécois et leur adhésion. Donc, on se questionne
beaucoup sur le degré de préparation également du gouvernement pour la deuxième
vague, mais là il faut agir. Il faut agir de façon beaucoup plus claire
maintenant. On pense que le gouvernement récolte un peu ce qu'il a semé avec
cette confusion.
Et on voudrait aussi aborder la question,
brièvement, du dépistage. La semaine dernière, on a proposé par motion un
dépistage accéléré prioritaire dans le domaine de l'éducation. Aujourd'hui,
dans les médias, on voit qu'il y a également des médecins qui demandent un
dépistage accéléré pour les professionnels de la santé et les membres de leur
famille parce qu'on voit qu'on est en pénurie d'effectifs, et dans l'éducation,
et dans la santé. On pense que le gouvernement peut faire un petit effort dans
ce domaine-là pour s'assurer que les résultats des dépistages ne prennent pas
cinq ou sept jours.
On sait que c'est particulièrement
important dans le domaine de la santé, alors qu'on voit encore aujourd'hui, là,
le virus s'infiltrer à nouveau dans certains CHSLD, qu'on pense, par exemple, à
celui de Lambton, en Estrie, où, selon toute vraisemblance, c'est par le
personnel que le virus s'est infiltré avec une éclosion importante et
quatre décès à ce jour. Voilà pour ma déclaration d'entrée de jeu.
M. Laforest (Alain) : Vous
considérez que le gouvernement a perdu le nord au niveau de la communication?
M. Arseneau : Bien, je pense
que le message ne passe pas, qu'il faut rapidement, là, se concentrer sur un
message qui est clair, qui est franc, qui est précis, éviter toute confusion. Le
gouvernement a les ressources pour le faire, il doit s'y pencher très
rapidement. Mais encore une fois, le message, il doit traduire aussi une
vision, une approche, une réflexion.
Alors, ce qui est en cause actuellement...
est-ce que le gouvernement sait vers où il s'en va? Est-ce qu'il sait ce qu'il
veut? Parce qu'évidemment ce qui se conçoit... comment on dit ça? Ce qui se
conçoit bien s'énonce clairement, et, dans ce cas-là, ça semble confus.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
dites que le code de couleurs sème la confusion. Est-ce que c'est une bonne
idée de le garder?
M. Arseneau : Bien, le garder...
Effectivement, depuis deux semaines, on ne sait pas très bien ce qu'il
veut dire. Est-ce qu'on doit le garder? Je pense que oui. Est-ce qu'on doit le
clarifier? Absolument.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
qu'on est trop gentils, M. Arseneau, avec les gens qui organisent, là, des
événements privés? On l'a vu, là, dans le Journal de Montréal, Journal
de Québec, un exemple d'une fête à Laval rassemblant plusieurs dizaines de
personnes, les policiers qui n'ont ultimement pas donné de constat
d'infraction. Est-ce qu'on est trop gentils jusqu'ici? Est-ce qu'on ne devrait
pas passer en mode coercitif?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
déjà, au printemps, on avait, pendant la première vague, des visites policières,
et lorsque les gens, à l'évidence, à dessein, en toute connaissance de cause,
allaient à l'encontre des règles, on a distribué des constats d'infraction.
Est-ce que la philosophie a changé aujourd'hui? Moi, je m'en étonne.
Là où on n'est pas prêts à franchir une
nouvelle étape, c'est d'aller investir les maisons sans mandat. Nous, depuis le
début, on dit que ce n'est pas le... actuellement, ce n'est pas ce qu'il faut
faire parce que le gouvernement n'est pas clair dans ses règles, n'est pas
clair dans sa communication, puis on ne peut pas faire porter le poids de la
mauvaise communication du gouvernement sur le dos des familles et des gens dans
leur propre maison. Et moi, si le Parti libéral ou Québec solidaire ouvre la
porte, nous, on est très clairs là-dedans, on ne veut pas aller plus loin que
ce qui est actuellement prévu dans les lois et dans la charte des droits et
libertés.
M. Laforest (Alain) : Même si
la Santé publique ne cesse de dire que le principal problème, c'est les partys
privés?
M. Arseneau : Le principal
problème, s'il est les partys privés, nous, on pense que le principal problème,
c'est le manque de transparence puis la communication déficiente du
gouvernement. Alors, on ne va pas régler ça, là, par la répression. C'est notre
point de vue.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
déposez une pétition aujourd'hui pour les Îles-de-la-Madeleine. Maintenant, le
Québec est en orange, Québec, Capitale-Nationale. Est-ce que vous appliquez des
mesures particulières quand vous retournez à la maison? Est-ce que ça vous
inquiète de retourner aux Îles?
M. Arseneau : Bien, à l'heure
actuelle, les déplacements sont encore possibles, et, oui, on est très prudents.
On suit les règles, on porte le masque, la distanciation, on lave les mains, on
tousse dans le coude et ainsi de suite. La zone des Îles-de-la-Madeleine est
toujours en vert, en vigilance. Il n'y a pas eu aucune éclosion depuis... bien,
depuis le début de la pandémie essentiellement. Et c'est la raison pour
laquelle on demande d'être considérés comme faisant partie des Maritimes, là,
pour le cabotage, là, pour le voisinage, si on veut, à tous points de vue. Mais
on ne demande pas aux gens de se déplacer sans raison, et moi, personnellement,
oui, je porte une attention particulière, là, à mes...
M. Lacroix (Louis) : ...zone
orange à verte...
M. Arseneau : Pardon?
M. Lacroix (Louis) : Passer
de zone orange à verte, c'est deux niveaux de protection.
M. Arseneau : C'est ça. Le
prochain retour aux Îles-de-la-Madeleine, je serai particulièrement prudent et,
si on me demande de me confiner en isolement pour 14 jours, je le ferai.
Journaliste
: ...
M. Arseneau : Pardon?
M. Larin (Vincent) : Sauf
erreur, depuis une zone orange, les voyages interrégionaux ne sont pas
recommandés. On ne recommande pas de retourner aux Îles puisque...
M. Arseneau : D'accord, oui, ce
n'est pas recommandé, ce n'est pas interdit. Je vais considérer la possibilité
de rester à Québec faire mon travail pendant les prochaines semaines. En fait,
il n'y a pas de... je n'ai pas pris de décision encore. Vous comprenez que, là,
j'ai pris l'avion hier pour venir à Québec à partir des Îles-de-la-Madeleine,
donc je ne représente pas un danger pour les Québécois puisque je viens d'une
région qui est essentiellement vierge. Et quant au retour, bien, je vais
considérer, je vais consulter pour m'assurer de ne surtout pas mettre ma
population en danger. Vous pouvez compter sur moi.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
le projet de loi n° 61, c'est quoi les attentes du gouvernement... pas du
gouvernement, pardon, du Parti québécois pour...
M. Arseneau : Bien, on peut se
partager la réponse, mais disons qu'on attend de voir la nouvelle mouture du
projet de loi avant de se prononcer. Chose certaine, nous, on l'a dit depuis le
début qu'on voulait collaborer avec le gouvernement pour relancer l'économie,
mais pas aux dépens des règles qui existent concernant, par exemple, les règles
environnementales ou les règles d'attribution des contrats ou encore la
responsabilité ou l'imputabilité des gens du gouvernement.
Est-ce qu'on peut accélérer un certain
nombre de projets? Sans aucun doute, mais il faut le faire avec discernement. C'est
là qu'est notre point de vue pour l'instant. Est-ce que tu veux compléter,
Véronique? C'est bon?
Mme Lévesque (Fanny) :
Qu'est-ce que ça doit contenir absolument demain, là, quand vous allez voir la
nouvelle mouture?
M. Arseneau : Bien, qu'est-ce
que ça... moi, je n'ai pas, à l'heure actuelle, de suggestion à faire. Je vais
laisser ça à mon collègue Martin Ouellet, qui est responsable du dossier
économie. Donc, on sait, on a déjà formulé un certain nombre de propositions au
printemps. On espère que le gouvernement, là, les aura entendues.
M. Lavallée (Hugo) : Peut-être,
Mme Hivon, sur la question des écoles, donc quel bilan vous dressez jusqu'à
présent? Parce qu'on voit qu'il y a quand même pas mal d'éclosions, ce n'est
pas non plus la catastrophe. Comment vous évaluez ça globalement?
Mme
Hivon
: Je
pense que le test se poursuit, là, avec la deuxième vague qui s'amorce. Moi, je
dirais qu'on va avoir une meilleure idée, peut-être, autour de l'Action de
grâces, de savoir, là, quel bilan on peut en faire. Nous, dès maintenant, on a
une demande, par exemple, au gouvernement, là, en termes de transparence, qui
est que, dans sa liste des écoles, il puisse identifier les écoles où il y a
des éclosions. Et donc c'est une chose de dire qu'il y a tant d'écoles où il y
a un cas, mais c'est toute une autre réalité à partir du moment où il y a une
éclosion.
C'est important, d'un point de vue de
santé publique, de connaître ces éléments-là, mais c'est aussi un facteur de
décision pour beaucoup de parents qui ont des enfants où la santé n'est pas
optimale, je vous dirais, et qui ont pu faire le choix de dire : On envoie
notre enfant à l'école, mais, s'il y a une éclosion qui commence, s'il y a une
contamination établie entre deux groupes, des enfants, tout ça, on va revoir
notre décision. Or, en ce moment, on n'a malheureusement pas cette
information-là du gouvernement. Donc, ça, on pense que ce serait très
important.
Et je dois vous dire que les risques qu'on
sent beaucoup, là, c'est l'épuisement sur le terrain, parce que la gestion,
elle est extrêmement complexe, je vous en parlais tantôt. Ce n'est pas pour
rien qu'on propose le Je contribue. Elle est extrêmement complexe, et c'est les
enseignants qui, à chaque jour, doivent voir s'il y a des symptômes de leurs
élèves, isoler un élève, le renvoyer à la maison, est-ce que c'est juste un nez
qui coule. Mais là on m'a dit que le nez qui coule, c'était un symptôme, donc
il faut que je le renvoie à la maison. Les secrétaires d'école...
Donc, ce qu'on m'a dit, c'est qu'on gère
beaucoup la COVID et c'est pour ça qu'on dit : Il faut qu'il y ait du
soutien, il faut qu'il y ait du renfort, il faut qu'il y ait du budget pour que
les enseignants puissent faire ce pour quoi ils sont payés. Ce n'est pas gérer
la COVID, c'est s'occuper de la réussite éducative des enfants.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez du... parce que, quand on regarde la gestion qui a été faite,
entre autres, du sport-études, quand il y a eu la rentrée, il n'y avait pas de
sport-études. Après ça, on a dit : Ah! on va réfléchir, d'un coup, woups,
il y a du sport-études, mais, si on passe en zone orange, il n'y a plus de
sport-études. Là, finalement, on passe en zone orange puis, woups, ni vu ni
connu, il y a encore du sport-études. Qu'est-ce que ça...
Mme
Hivon
: Je
vous dirais qu'en ce moment je pense qu'au Québec il y a deux certitudes :
c'est payer des impôts puis que les règles pour le sport-études vont continuer
à changer sans arrêt. Franchement, là, c'est à y perdre son latin. Et, quand on
parle beaucoup, nous, d'improvisation qui insécurise tout le monde dans le
milieu de l'éducation, bien, c'est l'exemple parfait.
Donc, pourquoi on a annoncé, le jour même
de la rentrée, un changement des règles pour le sport-études qui a désorganisé
tout le milieu? Donc, ce n'est pas comme s'ils n'en ont pas déjà assez à gérer.
Là, 24 heures plus tard, sous la pression, le gouvernement a changé de cap,
mais, pour ne pas perdre la face complètement, bien, on va couper la poire en
deux, donc on va mettre le 14 septembre. Ce qui fait en sorte qu'on...
Puis là, après, la zone orange, on le voyait dans les documents de la semaine
dernière qu'il y aurait une refermeture.
Vous savez, autre affaire assez
incroyable, c'est que, dès qu'il y a un cas dans une école, ils ne peuvent pas
participer à des compétitions sportives, même si le cas n'est pas dans une
équipe de sport. Or, ça, ça n'avait pas été communiqué, ni à la fin août ni le
14 septembre. C'est venu par après. Donc là, vous vous retrouvez avec des
écoles qui peuvent juste compétitionner avec elles-mêmes. Donc, dans les faits,
est-ce qu'il y a encore de la compétition? Puis là, bien, on voit que, là, finalement,
il y a une tolérance.
Donc, nous, ce qu'on veut puis c'est quelque
chose qu'on demande depuis le printemps : Est-ce qu'on peut savoir qui dit
quoi? La Santé publique dit quoi? Et, si c'est la Santé publique qui a changé
la règle le jour de la rentrée... ce qui ne nous apparaît pas être le cas,
entre vous et moi, parce que le directeur adjoint était en entrevue ce jour
même là, sur les ondes du 98.5 d'ailleurs, et il a dit : Vous savez, ce n'est
pas quelque chose qui vient de la Santé publique, on pense que c'est en lien
avec la gestion scolaire. Or, les écoles disaient : Nous, on est tout à
fait capables d'absorber ça.
Donc, énorme confusion. Si c'est la Santé
publique, comment la Santé publique a pu changer d'idée en 24 heures?
Alors, à un moment donné, on l'avait vu entre le 60, le 70 ans, il semble
y avoir beaucoup de gestion politique des choses, d'où toute cette confusion,
cette difficulté à suivre et ce sentiment de perte de confiance ou de
difficulté à adhérer à ce qui est demandé.
Donc, ça, c'est un exemple parmi d'autres,
mais je pense que, dans le domaine de l'éducation, l'improvisation doit
vraiment cesser. On doit être en mode planification et action.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
donc la confusion, elle est partout, là, dans la santé, dans l'éducation, dans
les consignes. C'est le même...
Mme
Hivon
:
Il y a une très grande confusion, ça, c'est sûr. Je ne sais pas si vous avez
compris, vous, les règles pour les rassemblements à domicile, là. Joël le
disait tantôt, là, mais entre ce que M. Dubé a dit, M. Arruda a dit,
Mme Guilbault hier, moi, je ne sais plus c'est quoi, la règle, là.
M. Lacroix (Louis) :
Vous, comme avocate, vous pensez quoi de... Je comprends la position du parti,
là, mais vous, comme avocate, le fait de permettre à des policiers
éventuellement d'entrer dans des maisons sans mandat, est-ce que c'est
acceptable comme...
Mme
Hivon
:
Non. Franchement, je pense qu'on doit être extrêmement prudents. Vous savez que
déjà les infractions sont basées sur des arrêtés ministériels, hein? C'est
quelque chose, là. Donc, c'est pour ça aussi que, dans l'application, on l'a vu
au printemps, là... moi, j'étais dans une région où il y avait quand même pas
mal de contamination, dans Lanaudière, il y avait énormément de confusion, y
compris dans les corps policiers. Il n'y avait pas une uniformité d'application,
parce que ce n'est pas comme si vous avez votre Code criminel, votre code
pénal, une loi pénale qui vient dire : Voici l'infraction. Ça découle d'un
arrêté ministériel.
Donc, il faut être extrêmement prudent
avec ça, parce qu'en droit il faut avoir de la prévisibilité. Je veux dire, il
faut que les gens sachent quelles sont les infractions, à quoi ils peuvent
s'attendre, et je pense que de préserver les droits et libertés des gens dans
une situation aussi tendue que celle d'une pandémie, c'est essentiel.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. I would like to ask
the both of you, how would you describe the Government's communication strategy
at this point.
Mme
Hivon
:
Well, I think that we need a lot more, still, transparency, a lot more clarity
and expectation of what is going… you know, what is on the table. Joël said it,
maybe he should be the one talking about it, but...
Mme Senay (Cathy) : ...the school sector. If we take the house sector, the messages
that are sent in press conferences for private gatherings or... If you take
that, the school and the sports, if there is one case in one school, then they
cannot…
Mme
Hivon
: Exactly, compete, even if the case doesn't relate to the sports
team, exactly.
Well, we have a great
feeling of great confusion, and I think this is exactly the opposite of what we
should be expecting right now. And we are starting the second wave and we
cannot go on like that because it creates uncertainty, it creates even more
anxiety, and people don't know on which foot to stand. So it's quite difficult
right now in the school system. It's difficult also...
You
know, we hear things from the Government about, you know,
testing. It's going to work, it's going to be in 48 hours, and we see it's
one week. It's always like that. We know it cannot be perfect, we're not asking
for perfection. We're asking for transparency, we're
asking for clarity. And, you know, at least, if the ministers can, you know,
discuss amongst themselves what are the rules before they start to talk about
it publicly, it would be of great help.
Mme Senay (Cathy) : Is the Health Minister part of the problem?
Mme
Hivon
:
The Health Minister?
Mme Senay (Cathy) : Yes, because sometimes he has to go back and forth on Twitter... it
didn't happen just one time, it happened a few times in the last week.
M. Arseneau : What is pretty well for sure is the Government doesn't seem to know where it's headed. So how can you expect the population to understand where you're going
if you don't know yourself where you are going. So, when three or two ministers
contradict each other and the health agency has a third point of view, that creates confusion.
So the question is :
Is the confusion into the message or into the head of the deciders? And I'm
starting to wonder about that. I think they're hesitant. I think they don't
exactly know where they're headed or what they want to do, which means that one
day, you know, they get up and say : Well, maybe we should do this. And
then, during the day, it's : Well, maybe we shouldn't.
And, as my colleague just
said, that's very disturbing for the population and it creates this feeling of
distrust or lack of confidence, because we don't know if they're really going
where they... or they know where they're going.
Mme Senay (Cathy) : Regarding a point, I just have one clarification. At the same time,
yesterday, Horacio Arruda said that there are some regions that might go
into red zone in the next few days. So we have an indication of where this is
going.
M. Arseneau : OK. No, but when I say they don't know where they're headed, it's
in their decisions. We've learned yesterday that we're entering the second
wave. The question is : Does the Government know what to do when this happens? We know that, during the first
wave, they said : You know, we've got to build the plane as we fly. Well,
they had all summer to plan for a second wave, and the thing is : What is
the plan? We still don't know. We're still asking : Why aren't the details
communicated to the population? They present, you know, a chart of colours and
that now, they're playing with it. You know, it's like orange and all different
shades of grey, or orange, of yellow, and people are completely confused.
So where does the
confusion come? From the communication, the process or from the fact that they
have no plan? And I tend to think that it's the second option and that's a bit
scary. Thank you.
(Fin à 10 h 5)