(Treize heures deux minutes)
M. Dubé : Alors, bonjour, tout
le monde. Il me semble qu'on se voit souvent ces temps-ci, hein? Mais je suis quand
même très content de vous voir et de pouvoir saluer tous les Québécois.
Dr Arruda.
J'aimerais peut-être faire le point aujourd'hui
sur trois éléments. Premièrement, sur les paliers d'alerte. La Santé publique
suit quotidiennement, comme vous pouvez imaginer, là, l'évolution de la
pandémie. À la lumière des données des derniers jours, la Santé publique fait passer
la MRC d'Avignon, en Gaspésie, au jaune. Le reste de la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine
restent au même code de couleur, c'est-à-dire le code vert. Les autres régions
conservent le même code de couleur. Alors, ça, c'est où nous en sommes aujourd'hui.
Mais, encore une fois, je le répète, ça peut changer vite, mais c'est là que
nous en sommes aujourd'hui.
Maintenant, j'aimerais faire quelques points
qui sont, à mon sens, importants sur... et c'est mon deuxième point, sur la question
des contacts sociaux. Au-delà des paliers, des zones, des couleurs, etc., il y
a vraiment de la contagion, de la contamination communautaire importante, et
ça, je pense qu'il faut que les Québécois le réalisent. Puis je sais qu'on dit
souvent que c'est la principale source de contamination, que c'est très
différent de la première vague. Je sais que vous êtes peut-être tannés que je
répète ça, mais je pense qu'on doit vraiment freiner cette vague-là de cette
contagion-là puis on doit la casser.
Et moi, ce que je demanderais aux
Québécois... On a mis des règles très, très claires pour ce qui est de ce qu'on
doit surveiller en termes sanitaires, je ne les répéterai pas, là, vous le
savez, au niveau des mains, la distanciation. Mais ce que j'aimerais, si on veut
s'assurer qu'on casse la vague en ce moment, il faut faire attention, puis je
vais le répéter, là, il faut s'assurer qu'on se limite à ce qui est vraiment
nécessaire. Puis qu'est-ce qui est nécessaire, c'est d'aller au travail, c'est
d'aller à l'école. Et je demanderais aux Québécois, s'il vous plaît, d'éviter
les contacts sociaux, parce qu'on doit continuer de laisser aller nos enfants à
l'école, puis je demanderais d'éviter les contacts sociaux.
Puis donc, à partir de maintenant, ce que
j'aimerais, c'est que vous évitiez, puis je le dis dans la mesure du possible,
là... On a le choix, en ce moment, puis c'est un choix d'équilibre, entre un
confinement qu'on a connu, pour lequel on ne veut pas retourner, et de faire
des sacrifices au niveau de nos contacts sociaux. Alors, moi, ce que je vous
demanderais, c'est d'éviter le plus possible les soupers de famille, les
soupers, les rencontres entre amis, les barbecues, les anniversaires, les
mariages, les funérailles et toutes les occasions où on multiplie les contacts.
Alors, aujourd'hui, je ne rentrerai pas
dans le débat des chiffres, mais je vous demande juste une chose : S'il
vous plaît, dans les prochains jours, évitez les contacts sociaux. Parce que le
message que je veux envoyer aujourd'hui, puis encore une fois, je veux être
très, très clair, c'est que la contamination actuelle que l'on a, elle vient de
nos rassemblements entre familles puis entre amis. Je le sais que je le répète
souvent, mais c'est là qu'on se fait mal à nous-mêmes, et j'aimerais qu'on
fasse une différence dans les prochains jours, parce que je vais être franc,
là, je vais être très honnête, avec ce que je vois en ce moment, si on continue
comme ça, on va rentrer dans le mur. Je le répète, je pense que, si on continue
avec les niveaux de contacts sociaux qu'on a en ce moment, on va rentrer dans
le mur. Puis, au contraire, si on fait des efforts maintenant, ça va faire une
différence, et c'est ça que je demanderais aux Québécois. Ça, c'était mon
premier message.
Bon, on va essayer de trouver des bonnes
nouvelles où on peut en avoir. Il y en a. Encore une fois, j'ai une bonne
nouvelle, puis ça en prend, ces temps-ci, des bonnes nouvelles. Alors, pour
moi... on a encore fait appel aux Québécois. Vous vous souvenez, il y a
quelques jours, j'ai demandé aux Québécois de repasser dans le site de Je
contribue parce qu'on en avait besoin, notamment, pour le dépistage et pour la question
aussi des enquêtes pour aider les équipes de santé publique. Mais c'est quand
même... au cours des derniers jours, quand même un petit peu plus que deux
jours, on a eu plus de 4 000 personnes qui ont répondu à l'appel. Et
ça, c'est significatif. Encore une fois, on voit non seulement l'intérêt pour
les Québécois, mais cette compassion-là de venir nous aider à un moment
critique.
Alors, moi, premièrement, je veux les
remercier parce que ça s'est fait excessivement rapidement. Et je sais qu'on
est un petit peu plus que 4 000, mais je veux être prudent dans les
chiffres parce qu'on a déjà eu des fois des surprises, là, il y a des gens
qu'on doit... Il y a déjà des discussions, parce que, lorsque les gens
s'inscrivent... Puis j'inviterais les gens à continuer à s'inscrire parce qu'on
en a besoin beaucoup, vous le savez. Quand les gens s'inscrivent, il y a une
analyse qui se fait de leurs adresses, et leur candidature est envoyée
automatiquement dans les bons CISSS ou CIUSSS qui est le plus proche possible
de leur adresse.
Alors, en ce moment, il y a un travail qui
se fait directement par les centres régionaux pour analyser les candidatures.
Puis je vous dirai, au cours des prochaines semaines, comment ça évolue, mais
c'est tellement une bonne nouvelle d'avoir accès à ces gens-là qui nous
apportent leurs connaissances. Puis, encore une fois, je le dis, ce n'est pas
juste des bras, là, c'est des têtes, des gens qui ont des connaissances
importantes qui peuvent nous aider... et des qualifications professionnelles,
souvent, qui viennent nous aider. C'est plus de 4 000. Mais j'inviterais
ceux qui ne l'ont pas fait encore de venir parce qu'on en a besoin et on va en
avoir besoin dans toutes les régions du Québec.
L'autre bonne nouvelle. Deux, aujourd'hui.
L'autre bonne nouvelle, pour moi, c'est toute la question des cliniques de
dépistage. Pour ceux qui ne l'auraient pas noté déjà, depuis hier, on a mis un
site... sur notre site de Québec.ca, on a mis les temps d'attente de nos
cliniques, les centres de dépistage. Si vous allez voir en ce moment,
quebec.ca/test, ou délai, là, je ne me souviens pas exactement, vous allez le
retrouver facilement sur le site, vous voyez un déroulement de tous les sites
de dépistage en temps réel, là. La dernière fois que j'ai regardé, c'était à
midi et quelques minutes. Et ça, c'est remis à jour. Alors, les gens peuvent
aller voir le site de dépistage... le centre de dépistage, pardon, qui est le
plus près de chez eux… et de voir c'est quoi, les temps d'attente. Les temps
d'attente sont 0-30 minutes, 30-60 minutes, etc. Alors, vous pouvez
aller voir. Puis on s'assure que les sites vont être mis à jour plus régulièrement.
Puis je dirais, en terminant, je le sais,
que ce n'est pas facile, puis je le sais, que, malheureusement, pour les
journalistes qui sont ici ou les Québécois, je vais avoir besoin de revenir
vous voir encore avec le Dr Arruda dans les prochains jours, les prochaines
semaines parce qu'on est loin d'avoir fini. Mais je répéterais la demande que
je fais aux Québécois, s'il vous plaît, aujourd'hui. Dans les prochains jours,
dans les prochaines semaines, si on veut casser la vague, on doit faire un
effort pour minimiser nos contacts sociaux. Peu importe dans quelle région vous
êtes en ce moment, peu importe le code de couleur, je vous demanderais de faire
un effort pour minimiser vos contacts sociaux dans les prochains jours.
I'll say a few words in
English. Santé publique reassesses all levels of alert every day. So, based on
the data that we have in the last few days, Santé publique is turning the MRC
d'Avignon, in Gaspésie, to yellow, while the rest of
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, good news, remains green. That's good news.
Speaking of levels, we ask all Quebeckers, regardless of color code in their
region, to restrict their private gatherings. This is very important, very
important.
But also I have some good
news. The good news are on the side that we asked Quebeckers, a few days ago,
to come and again contribute by… for those you can help us in the testing or in
the «enquêtes» that we're doing across Québec, and more than 4,000 people have
answered this call in the last few days. And I want to thank them for that.
But, also, if other people would be interested, we will take all the names over
the next few days and we will redirect their names and qualifications to the
appropriate CISSS or CIUSSS, depending on their address and qualifications. And
I will give you an update on the way this is evolving in the coming days.
The other good news,
because, as you know, you've been telling me that there were long delays in
some of our testing facilities, so, since yesterday, and you can see the delays on each of our centers. And I think that will be very
accommodating. If you have the choice in your region between one center and the
other, you can look on the website and you'll see if the delays are below
30 minutes, between 30 and 60 minutes, etc. You still have some
delays that are longer than 30 minutes, but I think the good news is you
have a choice. And that information, since yesterday, is available.
So, I will repeat in
English at the end, please we're asking the Quebeckers, all Quebeckers, to
make sure that you limit your social contacts over the next few weeks. It is
really important that we make a difference. We can break this wave, but we need
your support to make this additional sacrifice. Regardless of the color of the
zone that you are in right now, you can make a difference by breaking that
wave, by limiting, and really, I'm saying, limiting your social contacts in the
next few weeks. Thank you. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Nous
commençons la période de questions avec Geneviève Lajoie du Journal de
Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, messieurs. Je veux savoir si vous prévoyez toujours appliquer les
autres mesures qui étaient prévues dans les paliers orange, fermetures de bars,
restaurants, gyms, avant de passer au rouge?
M. Dubé : Voulez-vous
répondre, Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Tout est possible, dans les faits, et c'est basé sur l'analyse qu'on fait
de façon épidémiologique, la situation dans chacun des territoires. Parce que,
si les bars ne sont pas un phénomène amplificateur, bien, à ce moment-là, les
fermer ne serait pas nécessairement utile. Comme le disait le ministre, le
problème actuellement, c'est la transmission communautaire partout qui, elle,
va venir pénétrer dans nos écoles, qui va venir pénétrer dans nos résidences
pour personnes âgées parce que les gens vivent dans la communauté aussi, et
c'est ça à quoi on doit s'adresser.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, juste pour préciser, je comprends qu'on pourrait passer au rouge sans nécessairement
appliquer ces mesures-là.
M. Arruda (Horacio)
: Exactement.
On l'a toujours dit, c'est un guide, c'est un cadre de référence, mais on doit
l'adapter à la situation qui est faite et l'analyse qui est faite dans les
territoires.
Mme Lajoie (Geneviève) :
M. Arruda, je voudrais savoir : Le sport interscolaire, c'est-à-dire
des matchs entre les écoles, est-ce que c'est la Santé publique qui a
recommandé qu'il ne puisse pas y avoir de match entre les écoles s'il y a un
cas dans une école? Même si, pourtant, ce ne sont pas dans les équipes,
nécessairement, ça peut être deux élèves de secondaire II, l'équipe midget AAA
de secondaire V qui joue, il n'y a aucun contact. Est-ce que c'est la Santé
publique qui a recommandé ça?
M. Arruda (Horacio)
: Les
guides sont faits en collaboration entre la Santé publique puis le milieu
scolaire, là. Dans cette situation-ci, à mon information, là, puis je vais
faire les vérifications pour éclaircir la situation, s'il y a un cas dans une
école puis qu'il n'y a pas de transmission active dans l'école, ce n'est pas
indiqué de fermer les matchs interscolaires. Mais, par prudence, si vous me
permettez, je vais faire les vérifications comme telles. Mais, habituellement,
là, nos guides, nos orientations sont travaillés entre le milieu scolaire, le ministère
de l'Éducation et nous.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
On a vu encore 103 cas aujourd'hui dans la région de Québec. On est dans
l'orange très foncé? Au-delà des couleurs, quelles seront les prochaines
restrictions pour limiter la contagion à Québec?
M. Arruda (Horacio)
: Si
vous me permettez, la restriction qu'on demande à tout le monde partout au Québec,
qu'on soit orange, jaune ou vert, c'est de diminuer les contacts sociaux de
façon significative afin d'empêcher la transmission dans la communauté, qui,
elle, vient impacter les autres éléments. Si vous me permettez, aussi, ce que
je veux ajouter, c'est que, si vous êtes quelqu'un qui avez des symptômes ou
que vous avez été en contact avec un cas, je vous demanderais, là, bien
entendu, d'essayer de vous isoler, de ne pas exposer d'autres personnes, de
porter le couvre-visage, d'aller passer un test et d'attendre les consignes de
santé publique, et, avant d'avoir votre résultat, d'essayer de diminuer vos
contacts pour ne pas que vous contaminiez des gens avant d'avoir vos résultats,
comme les résultats ne rentrent pas de façon instantanée. Ça, c'est une autre
mesure, je pense, qu'on peut mettre en place, puis de dire aux gens qui ont des
symptômes, bien entendu, ou qui ont été appelés par la Santé publique de
collaborer pour qu'on puisse casser cette transmission-là.
M. Bossé (Olivier) : M.
Arruda, vous nous parlez de la deuxième vague depuis le mois de mars. Depuis probablement
le 15 mars, vous parlez déjà qu'il va y avoir une deuxième vague. Est-ce que ce
qui se passe en ce moment était prévisible et est-ce que c'était inévitable?
M. Arruda (Horacio)
:
Inévitable? Je vous dirais que je pense que oui parce que ce qu'on… à voir le
comportement du virus chez nous comme ailleurs dans le monde. Là, la question,
c'est quelle est l'ampleur que ça va avoir, et ça, c'est un petit peu entre nos
mains. Je vous dirais que les améliorations ont été faites dans les secteurs du
côté de la santé et de l'éducation. Mais, vous savez, le virus, le problème,
c'est que, quand il est dans la communauté, il y a plusieurs endroits où on n'a
pas nécessairement le contrôle. Et c'est pour ça que je pense que ça s'est vécu
un peu partout. Il n'y a pas de recette magique non plus puis il n'y a pas rien
d'exportable nécessairement d'un territoire à l'autre, ça dépend de l'épidémie.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M.
le ministre Dubé, M. Arruda. M. Dubé, vous avez sans doute entendu la
Protectrice du citoyen, Mme Rinfret, aujourd'hui qui a été très, très
critique à l'égard des décisions... en fait, des recommandations qui ne sont à
peu près jamais suivies par les différents gouvernements, là. Elle a entre
autres parlé de ce qui s'est passé le printemps dernier dans les CHSLD en
disant que, depuis des années, elle avait émis des recommandations, fait des rapports
sur ce qui se passe, que c'était une situation qui était prévisible.
Qu'est-ce que vous comptez faire des
différents rapports qu'a remis Mme Rinfret? Est-ce que ça va s'arrêter, ce
pelletage en avant qu'on fait depuis des décennies, a-t-elle dit?
M. Dubé : Bien, écoutez,
la première chose, moi, j'ai pris rapidement connaissance, M. Lacroix, ce
matin du rapport. Puis je dis rapidement, là, parce que je vais prendre tout le
temps qu'il faut pour le regarder. Puis elle a raison sur plusieurs volets, là.
C'est le laxisme des gouvernements dans leur ensemble qui explique la situation
dans laquelle... des gouvernements précédents...
Malheureusement, puis je le dis avec beaucoup
de réalisme à chaque jour, on ne peut pas tout corriger ça à l'intérieur de
quelques mois. Puis ça, je pense qu'on en est tous conscients, là. Je veux
qu'on se le dise que les efforts que l'on met en ce moment... Et d'ailleurs
j'aimerais qu'elle souligne... puis j'aimerais en profiter, là, puis je ne veux
pas prendre trop de votre temps, mais elle souligne aussi, je l'ai vu, là, rapidement,
comment le personnel de la santé a été dévoué malgré des conditions difficiles.
Puis ça, je pense qu'il faut le redire à nos gens parce qu'en ce moment, eux,
ils sont vraiment sous pression quand je dis qu'on a besoin de leur donner un
coup de main.
Bon, maintenant, sur toute la question du
personnel, ce que j'aimerais encourager la population, parce qu'on va prendre
acte... Je lui dis, je vais prendre connaissance, mais j'ai quand même une bonne
idée. J'aimerais vous dire, M. Lacroix, j'aimerais dire aux Québécois
qu'on a quand même posé des gestes forts, depuis qu'on est au gouvernement, par
rapport aux aînés. Que ça soit dans l'augmentation des soins à domicile, on a
investi plus que 280 millions, puis ça, c'est des annonces qu'on avait
faites et qu'on avait faites même avant la pandémie.
Alors, on le savait qu'il y avait un
enjeu. On avait dit, par exemple, M. Lacroix, qu'on voulait augmenter le
salaire des préposés aux bénéficiaires. Rappelez-vous, là, dans les premiers
mois, on avait mis ça clairement au début de la négociation. On le savait qu'il
y avait un enjeu, on a... Dans notre programme électoral, on avait annoncé les
maisons des aînés. On savait qu'il y avait des enjeux.
Bon, maintenant, est-ce qu'avec la
pandémie on s'est fait prendre de court parce qu'il y a beaucoup de ces
choses-là qu'on n'a pas pu mettre en place et que, là, il faut continuer à
mettre en place? Alors donc, je ne pense pas qu'on a des grandes surprises,
mais je vous dirais qu'il va falloir être capable de changer cette
dynamique-là. Puis je vais vous donner un exemple, si je peux, là, sans trop
rallonger.
Bon, quand j'ai déposé le plan il y a un
petit peu plus qu'un mois, là, le plan pour la deuxième vague, rappelez-vous ce
que j'ai dit, parce que j'ai eu une question à l'Assemblée nationale puis je
veux bien clarifier les choses. Quand vous me dites, puis vous avez raison :
Est-ce qu'on va continuer de renier les directives ou de ne pas s'en occuper?,
bien, moi, là, quand j'ai déposé le plan, là, il y avait neuf axes, il y avait
neuf éléments qu'on traitait, dont la mobilité de la main-d'oeuvre, qui, à mon
sens, est un des problèmes les plus importants. Mais je dois vivre... on doit
vivre, comme gouvernement, avec la pénurie de main-d'oeuvre qu'on a actuellement.
Je ne peux pas... J'aimerais ça que ça disparaisse tout d'un coup. On a réussi
à le faire, avec les préposés aux bénéficiaires, mais on est loin d'avoir
réussi avec les infirmières puis les infirmières auxiliaires. Donc, quand j'ai
déposé le plan, il y a un peu plus qu'un mois, j'ai dit : La mobilité,
elle va être interdite pour les préposés aux bénéficiaires, parce qu'on savait
qu'on allait avoir le personnel. Mais, dans le cas des infirmières, dans le cas
des infirmières auxiliaires, ce n'est pas réglé.
Et là ce qu'il faut s'assurer... Et c'est
que j'ai dit, il y a un mois, puis je le redis encore aujourd'hui. Parce que ce
midi... pas plus tard que ce matin, à 11 heures, je parlais avec tous les
P.D.G. puis j'ai dit : Vous allez vous engager, vous allez vous engager
que... pour ceux qui n'ont pas réussi à avoir le personnel nécessaire, pour
éviter la mobilité avec les infirmières, que vous allez le faire dans un
contexte qu'on appelle de protection et de contrôle des infections. Ça, ça veut
dire que la journée que vous autorisez un mouvement de personnel... Vous savez,
on a mis en place un D.G., là, une direction générale, à chacun des
établissements. Alors, s'il y a un mouvement de personnel qui se fait, pour
éviter un bris de service, le D.G. local va devoir l'approuver et le signer.
Et, si jamais ça passe d'une zone rouge à une autre, comme on a eu des cas qui
nous ont été mentionnés cette semaine, bien, il va falloir que ça soit le
P.D.G. du centre qui l'autorise.
Alors, je ne dis pas qu'on n'en aura pas,
parce qu'on ne l'a pas, le personnel. Il faut être transparent envers la
population. Je l'ai dit, il y a un mois, je vous le redis aujourd'hui, il faut
être transparent, on a un problème de personnel. Et à chaque fois, à chaque
fois, je vous dis : Aidez-nous à enlever de la pression sur le personnel,
parce qu'on n'a pas les moyens. Puis, à chaque fois qu'il nous manque de
personnel, bien, pour éviter un bris de service, c'est-à-dire de ne pas être capable
de donner le service qui soit dans tout ce qui s'appelle CHSLD, RPA, peu
importe, bien, il faut faire ces choix difficiles là.
Alors, je le répète, oui, on avait un
problème de suivi de directives. Je vais m'assurer... Je parle aux P.D.G. à
toutes les semaines, avec Mme Savoie. Ils comprennent très bien le plan
qu'on a mis en place il y a un mois, et on le suit de très près. Notre
objectif, c'est qu'il n'arrive pas ce qui est mentionné par la Protectrice du
citoyen.
Ça fait que je m'excuse d'avoir pris
longuement… mais, pour moi, ça, ça vient me chercher. Puis je veux m'assurer
que, dans les prochaines semaines, tout le monde ensemble, on est là-dedans.
M. Lacroix (Louis) : J'ai une
autre question. Il se passe quelque chose d'assez particulier, notamment dans
la région de Trois-Rivières. Il semble qu'il y ait des appels frauduleux qui
sont faits à des gens qui sont victimes de la COVID dans le secteur de Trois-Rivières
et ailleurs au Québec, à ce qu'on me dit. Je ne sais pas si vous en avez entendu
parler, des fraudeurs qui se font passer pour des responsables de la Santé
publique, qui disent aux gens malades qui peuvent sortir de leur isolement. Qu'est-ce
que vous pouvez nous dire là-dessus? Vous êtes au courant de cette
situation-là? Peut-être, M. Arruda...
M. Dubé : Allez-y.
M. Arruda (Horacio)
:
J'ai été informé ce matin. Et on a tout de suite avisé les corps policiers pour
identifier les éventuels téléphones… Donc, on est en train d'agir là-dessus
parce que c'est... Et donc, je tiens à vous dire, si vous avez un appel et que
les gens s'identifient comme étant à la Santé publique, là, c'est une chose.
Mais c'est assez étonnant, je vais vous dire, qu'on vous appelle puis qu'on
vous dise, là, d'arrêter votre confinement si vous n'avez pas fait vos 10 jours
après le début de vos symptômes. Donc, ça, là, faites-vous attention... Ça,
c'est comme de l'arnaque. Donc, je demande aux citoyens qui se feront dire de
se désisoler, entre guillemets, avant 10 jours après leur début de symptômes,
là, puis qui n'ont pas eu de symptômes, ce n'est pas adéquat.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il y a un moyen de savoir que c'est vraiment des vrais appels? Parce que,
là, on se fait... c'est des gens qui appellent... Est-ce qu'il y a un moyen…
M. Arruda (Horacio)
:
Comme je vous dis, c'est clair que ça ne vient pas de la Santé publique. Donc,
c'est clair qu'on a identifié... on a signalé la situation à la police, qui va
enquêter, qui va essayer de retracer d'où venaient les appels parce qu'il y a
des moyens, là, électroniques de… ça et de corriger la situation. Mais, en
attendant là, si jamais quelqu'un vous téléphone puis vous dit tout d'un coup :
C'est correct, tu peux sortir même si on ne pas... avant, on vous a dit de
rester 10 jours, là, oubliez ça, c'est un appel frauduleux.
Le Modérateur
: Maintenant,
Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, M. Dubé. Vous avez dit tout à l'heure : On a le choix entre
le confinement qu'on a connu au printemps dernier ou de faire des sacrifices,
nos contacts sociaux. Donc, est-ce que je dois comprendre que le gouvernement, finalement,
envisage un type de confinement comme celui qu'on a connu au printemps, qui
était assez large?
M. Dubé : Non. Alors, ce que
je vous dis, c'est qu'on ne veut pas connaître un autre confinement. On ne veut
pas. Et, rappelez-vous, tout l'équilibre qu'on a essayé de respecter, je
dirais, depuis la fin juin, début juillet. On a dit : Comment, maintenant,
on peut retourner — rappelez-vous l'expression que j'ai utilisée
souvent — à un certain degré de normalité, hein? On ne peut pas dire
que c'est une vie normale qu'on vit aujourd'hui. Mais on a dit : Pour
respecter... retourner à un certain degré de normalité, on a déconfiné, on a
permis l'ouverture des restaurants, des bars, les sports. Moi, je suis
tellement content qu'on ait pu réouvrir les écoles. Donc, on est revenus à une
certaine vie normale.
Et cet équilibre-là, on le fait en même
temps... Pourquoi on est capables de réussir ça? C'est parce qu'on fait des
sacrifices, le port du masque, on a toutes sortes de limites. Mais ce que je
dis, c'est que c'est un équilibre entre les deux. Puis, si on veut être
capables de continuer à rester déconfinés, d'être capables d'aller travailler,
d'être capables d'aller à l'école, de protéger notre réseau de santé, bien, il
faut continuer à suivre les mesures sanitaires. Parce que, si on ne les suit
pas, bien, c'est là qu'on ne sera plus capables de garder cet équilibre-là,
puis là on met en danger, je le répète, notre réseau de santé, nos enfants, qui
veulent retourner à l'école, on met en danger notre économie parce qu'on ne
pourrait pas garder les commerces ouverts.
Alors, c'est ça, cet équilibre-là, moi,
qui me préoccupe. Et c'est pour ça que je demande un deuxième, un troisième, un
quatrième effort aux Québécois, je dis : Dans les prochaines semaines,
s'il vous plaît, évitez les contacts sociaux. Je le sais que... peut-être, un
party qui était prévu demain, une rencontre avec des amis. S'il vous plaît,
évitez ces contacts sociaux là dans les prochaines semaines.
Mme Crête (Mylène) :
Ma deuxième question est pour M. Arruda. Je me demandais... On a appris cette
semaine, un petit peu plus tôt, qu'il y avait 247 voyageurs, là, qui
étaient responsables de l'épidémie au Québec. Maintenant qu'on a cette
information-là, est-ce que vous regrettez de ne pas avoir demandé l'isolement
volontaire rétroactif à la fin de la semaine de relâche? Parce que je me
souviens que c'était arrivé une semaine après, à peu près.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Bien, écoutez, est-ce que j'ai des regrets? C'est difficile de
regretter... Bien, si j'avais su que le virus se transmettait chez les
asymptomatiques, les choses auraient été différentes. Le niveau de
connaissances, à cette époque-là, n'était pas du tout le même. Je pense que
c'est facile, en rétrospective, de se dire : Si j'avais su, je l'aurais
fait. Mais il faut dire que les voyageurs sont rentrés au Québec, aussi, parce
que les frontières n'ont pas été fermées. Il y a toutes sortes de raisons, là,
comme telles.
Bon, moi, je pense que regretter
maintenant... Je pense qu'on avait fait quand même des choses très importantes,
au Québec, notamment de tout arrêter, en termes économiques, puis de faire une
bascule. Mais je pense que, si j'avais su les choses, on aurait fait
différemment, mais ce n'était pas le cas à ce moment-là.
Mme Crête (Mylène) :
Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi vous ne l'aviez pas demandé
rétroactif, étant donné qu'on le savait déjà que la semaine de relâche...
M. Arruda (Horacio)
:
Parce qu'il y avait déjà plusieurs voyageurs qui étaient rentrés. À un moment
donné, une consigne, il faut l'appliquer quand elle était... Il ne faut pas
oublier aussi qu'il y avait des travailleurs de la santé qui revenaient de
l'extérieur, mais on n'avait pas l'impression que, s'ils étaient
asymptomatiques, qu'ils contamineraient. On avait besoin de ressources pour
offrir des soins. Comprenez-vous? C'est tout ça, comme éléments, là, parce que,
si on avait fait… rétroactif, il y a toute une série, probablement, de travailleurs
de la santé qui n'auraient pas pu se présenter et qui offraient des services
essentiels.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, Dr Arruda. Dr Arruda, compte tenu de l'expérience qu'on a depuis le
mois de mars et qu'on sait que la progression du virus... les gens qui l'ont aujourd'hui
risquent de se retrouver hospitalisés d'ici un mois, c'est à peu près la
période que ça prend, là, 14 jours d'éclosion, un mois. Est-ce qu'on n'est pas déjà
dans le mur?
M. Arruda (Horacio)
:
La chose qu'on a actuellement, si vous me permettez, c'est qu'on a beaucoup de
transmission chez des gens qui sont plus jeunes comme tel et, par ricochet,
infections dans les écoles, dans les résidences pour personnes âgées.
Donc, quelque part, compte tenu que c'est
une épidémie qui est communautaire... Je ne veux pas dire qu'il n'y aura pas
des cas qui vont être hospitalisés, même chez des jeunes. Vous avez vu notre
publicité d'un jeune entrepreneur qui s'est retrouvé aux soins intensifs même
s'il n'avait pas 70 ans. Ces cas-là vont arriver, mais ils vont arriver plus la
transmission va être communautaire. Donc, actuellement, je vous dirais que, si
la transmission communautaire n'est pas contrôlée, bien, ces cas-là, jeunes,
vont infecter des personnes âgées, les personnes âgées vont aller dans la
communauté, vont s'infecter, puis c'est là qu'on va se retrouver avec un
élément.
On sent une tendance légère à
l'augmentation d'hospitalisations puis de cas aux soins intensifs, mais on
n'est pas encore dans le mur. Je vous dirais qu'on va être dans le mur, par
contre, si nos changements de comportements ne se font pas, et c'est pour ça
qu'on le demande maintenant. Et on sait très bien qu'on ne verra pas l'effet
demain matin, parce qu'il faut effectivement, vous l'avez comme très bien dit,
il faut que les gens développent la maladie. Ça, c'est dans les 14 jours. La
complication n'arrive pas toujours nécessairement au tout début. Donc, c'est
ça, le portrait actuel.
M. Dubé : Puis peut-être, M.
Laforest, pour ceux que ça intéresse, là, ce que l'INESSS a publié hier pour
montrer la simulation des hospitalisations... Puis ça, je pense que c'est
important, parce que, dans les derniers jours, on a vu que les hospitalisations
augmentent. Puis le travail que l'INESSS fait en ce moment, c'est de simuler
pour les 30 prochains jours... Je sais que vous le savez, mais je veux
l'expliquer à la population, parce que ça vaudrait la peine d'aller voir ces
graphiques-là. Les conditions actuelles de la dernière semaine sont modélisées
pour voir combien on pourrait avoir, dans une fourchette, là, est-ce qu'on
pourrait avoir besoin de 400 lits, 600 lits ou seulement
150 lits, comparé à ce qu'on a aujourd'hui.
Ça fait que j'inviterais les gens à aller
voir ça, ce site-là. Les données sont mises maintenant à jour à toutes les
semaines puis en fonction de l'évolution des données, hein? Vous le savez, mais
je veux juste le dire aux gens, les gens vont peut-être réaliser ce que vous
venez de dire, c'est que ça prend 30 jours avant de voir cet effet-là. Alors,
c'est pour ça... Je reviens au message d'aujourd'hui. C'est aujourd'hui qu'il
faut casser la vague pour éviter d'avoir cette progression-là dans les
prochaines semaines et dans le prochain mois.
Alors, moi, j'invite les gens à aller le
voir sur le site Web de l'INESSS. Puis, au besoin, je le remettrai encore, je
publierai le lien parce que, quand il va être mis à jour demain, ça sera avec
des données beaucoup plus récentes des derniers jours, puis les gens pourront
voir cette simulation-là qui est très importante pour nous parce que c'est là
qu'il faut casser la vague, maintenant, pour ne pas s'en aller là dans un mois.
Ça fait que j'apprécie beaucoup votre question.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, au sein du cabinet Legault, qui est responsable des CHSLD?
M. Dubé : C'est ultimement le
ministre de la Santé. C'est moi qui est responsable.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à Hugo Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour à vous deux. Avant qu'on impose le port du masque obligatoire aux
Québécois, à tout le moins, ici, dans la région de Québec, quand on allait dans
les centres d'achats, dans les épiceries, la majorité des gens ne le portaient
pas. Là, aujourd'hui, vous dites : On est en train de viser le mur, puis
pas à peu près. Vous demandez aux gens d'arrêter ou de limiter leurs contacts
sociaux. Est-ce que c'est du «wishful thinking», pour reprendre une expression
en anglais? Est-ce qu'on est en train de rêver en couleurs que le monde va
vraiment le faire si on ne l'impose pas?
M. Dubé : Moi, j'aimerais
donner le début de la réponse, O.K.? Je viens de Québec, hein? Je suis
originaire de Québec. Je connais un peu Québec même si ça fait longtemps que je
suis parti. Puis, des fois, on pense que c'est un peu... on est le village
gaulois, là, hein, qui peut résister à tout, puis tout ça. Puis ce que
j'aimerais mentionner, c'est que Québec, dans l'ensemble, a été quand même
chanceux dans la première vague, puis on le voit, on le voit partout où les...
Puis ce n'est pas juste Québec, là, les endroits qui n'ont pas été tellement
frappés. Rappelez-vous ce que je vous ai dit il y a quelques jours, Québec,
avec Chaudière-Appalaches, dans la première vague, au pire de la crise, ils
avaient de la misère à avoir 50 cas par jour. Aujourd'hui, là, où on est rendus
dans la vague, c'est plus que 150 cas par jour. Alors, c'est trois fois plus
qu'au sommet de la vague il y a six mois.
Alors, ce sentiment-là de force, d'invincibilité
qu'on a souvent à Québec, puis là je ne parle pas de hockey, je parle de
la COVID, je pense qu'en ce moment les gens doivent le requestionner. Ils
doivent le requestionner. Puis, quand je regarde ce qu'on suit, là, tous les
jours, avec le Dr Arruda, je vous le dis, c'est les éclosions, hein? Là,
on voit à la télévision, on le publie sur notre site Web, le nombre de cas,
mais nous, ce qui nous préoccupe, c'est les nouvelles éclosions.
Alors là, on l'a vu dans les dernières
semaines, ce nombre d'éclosions là augmente beaucoup, particulièrement à Québec.
Alors, c'est là qu'il faut donner... je reviens, c'est là qu'il faut donner un
coup puis dire aux gens : Bien, il faut faire un sacrifice. Vous n'êtes
pas invincibles. Il n'y a personne qui est invincible. Il n'y a personne qui
est protégé de ce virus-là puis pas Québec, pas la grande région de Québec.
Alors donc, je vous dirais, puis je le comprends, il faut mieux communiquer cet
aspect-là aux gens, qu'ils doivent, eux aussi, se protéger.
Mais la bonne nouvelle, c'est qu'on le
voit. Puis regardez juste le Bas-Saint-Laurent. Dans les 10 derniers
jours, là, il y avait eu une augmentation fulgurante des cas. Rappelez-vous, La
Pocatière, c'étaient des éclosions qui ont été quand même assez bien
contrôlées. Puis là on le voit, les chiffres, là, du Bas-Saint-Laurent particulièrement,
qui sont en baisse importante. Vous allez le voir dans les chiffres détaillés
qu'on donne de cas. Moi, je pense, c'est une bonne indication qu'on peut casser
un mouvement, même quand il est à la hausse. Ça fait que c'est ma...
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous le permettez, M. le ministre, au printemps, les Québécois ont démontré
qu'ils pouvaient respecter les consignes. C'est très clair. On a été même
regarder dans le monde pour la quantité de contacts que les gens généraient. Je
pense que c'est normal qu'avec l'été qu'on a eu, la lassitude qu'on a eue, qu'on
ait eu un relâchement. Ça fait partie... Tout le monde l'a fait. Ce
relâchement-là, il est encadré dans les milieux où il y a des mesures, dans les
écoles, dans les milieux de travail, puis etc., dans les restaurants.
Là, ce qui se passe, c'est que, dans la
vie privée, c'est facile de laisser aller, là, le relâchement en se regroupant.
Mais là ce qu'on fait, c'est un appel, un appel à dire... dans le fond, pour ne
pas revenir comme au printemps et tout fermer. Cet élément-là, je pense qu'il
faut qu'on le fasse de façon intense, et les Québécois, la majorité des
Québécois vont être capables de le faire. Mais il faut le rappeler parce qu'on
a l'impression que ce n'est plus là. C'est comme plus diffus, il y a moins de
morts à chaque fois, comme on a vu dans le drame des CHSLD, mais il y a des
cas. Il y a des cas, puis si on ne veut pas que ça monte, si on ne veut pas, il
faut donc faire cet effort-là. Mais je crois que les Québécois peuvent le
faire.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Québec
affiche depuis... En fait, Québec affiche plus de 100 cas par million
depuis une semaine, ce qui devait être le seuil pour la zone rouge. On
comprend, là, qu'il y a d'autres facteurs, là, qui rentrent en ligne de compte,
dont les hospitalisations. Donc, quelle est la situation dans les hôpitaux de
Québec et de Montréal en ce moment? Et on a combien d'éclosions présentement?
M. Dubé : Ah! je peux
vous donner le nombre d'éclosions. Je vais vous le dire. Donnez-moi juste une
petite seconde. Comparé aux données que je vous ai données mardi, où je vous
avais dit qu'il y avait environ 250 éclosions actives, actives au Québec,
il y a deux jours, le 21 septembre, en date de ce matin,
23 septembre, 291 éclosions. Puis l'augmentation, dans la région de Québec,
on parle d'à peu près 50 éclosions actives, dans la région de Québec. Ce
qui est énorme par rapport aux 290. Puis là je ne vous citerai pas le nombre
exact, là. Parlons de... qu'on est passé de 250 à 300 éclosions, là. Mais
c'est quand même une augmentation très importante. Donc, Québec est à 50.
Et c'est ça, encore une fois, je le
répète, j'en parle trois, quatre fois par jour avec le Dr Arruda, parce que maintenant
qu'on... Et c'est pour ça que la Santé publique, avec les enquêteurs... C'est
pour ça que je suis tellement content qu'on ait des gens qui viennent nous
aider à faire nos enquêtes. Quand on a 50 éclosions à Québec, là, c'est
des fois des cas de 10, 20, 30, 200 personnes qu'il faut contacter. Alors,
c'est pour ça qu'on dit : Le meilleur service que les Québécois peuvent
nous donner, en ce moment, c'est d'arrêter de commencer ces éclosions-là.
Écoutez, là, 175, il y a sept jours, 250,
il y a deux jours, puis là on est rendu à presque 300 éclosions. Alors, je
ne sais pas si ça répond à votre question, là. Moi, c'est ça, notre
préoccupation. Et c'est pour ça qu'il faut casser la vague rapidement. Je pense
qu'on l'a, la recette : évitez de socialiser, en ce moment, pour les
prochaines semaines.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. Deux précisions. D'abord, pour vous, M. Dubé, là. Pour être certain de
bien comprendre, quand vous parlez du mur, là, c'est la capacité
d'hospitalisation? «Foncer dans le mur», on n'aura plus assez de places dans
les hôpitaux? Est-ce que c'est ça spécifiquement ou c'est autre chose?
Et autre précision concernant la Protectrice
du citoyen tout à l'heure. Bon, vous avez dit que vous alliez lire le rapport.
Au-delà des recommandations, on sentait quand même une certaine exaspération de
sa part. Il y a beaucoup de rapports qui s'empilent, c'était prévisible ce qui
s'est passé. Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez?
M. Dubé : Bien, écoutez, le
mur, il se définit de plusieurs façons. La pire chose, puis je l'ai dit tout à
l'heure, ce serait de retourner à un confinement. Ça, c'est la pire chose. Et
on l'a vécu, là, puis regardez l'impact que ça a eu sur nos écoles, regardez
l'impact que ça a eu sur nos aînés, qui n'ont pas toujours la capacité d'avoir
une vie intéressante si on les confine seul à la maison, regardez l'impact que
ça a eu sur notre économie. Bien, moi, c'est ça, un mur. Le mur, là, c'est de
retourner où on était quand il fallait prendre des gestes excessivement rapides
puis qu'on a été obligés de faire ce confinement-là. Moi, c'est ça, le mur. Et
c'est là qu'on ne veut pas retourner.
Puis, je vous le dis, ce n'est pas des
menaces. Les gens le savent, ce qu'on a vécu, hein? On le sait tous qu'est-ce
qu'on a vécu lors du pire de la crise. Alors, moi, je pense que les gens...
Puis c'est pour ça que j'essaie, là, depuis quelques semaines, de vous donner
des exemples concrets. On a donné des codes de couleurs pour savoir où on était
rendus. Vous avez une visibilité. Mais, quand je vous donne une statistique,
comme les éclosions, qu'on discute, bien là je ne suis pas en train de vous
dire que ça va bien, là. Je ne suis pas en train de vous dire que ça va bien.
Je suis en train de vous dire qu'on ne s'en va pas à la bonne place puis, si on
continue comme ça, on va le frapper, le mur.
Alors là, ce qu'on donne aux Québécois...
Puis on est jeudi. Vous pouvez faire une différence demain soir. Demain soir,
vous pouvez éviter d'aller au restaurant. Je n'aime pas ça, dire ça, parce que
j'ai des commerces que ça va affecter. Par contre, j'aime bien mieux dire :
Pendant les prochaines semaines, évitez les contacts parce que, peut-être que
dans un mois, on aura réussi, parce que, comme M. Laforest l'a dit tout à
l'heure, ça prend du temps avant d'avoir l'impact. Alors, moi, ce que je vous
dis aujourd'hui : Il ne faut pas frapper le mur. Mais c'est notre choix à
nous, c'est le choix de chacun d'éviter ces éclosions-là. Puis, pour éviter les
éclosions, restez chez vous.
Maintenant, sur la Protectrice du citoyen,
je pense que... Puis je vais répéter ce que j'ai dit tout à l'heure parce que
je veux en prendre connaissance, du rapport, puis permettez-moi, là, de prendre
le temps, puis c'en est un qui est important pour moi. Il y a eu beaucoup de
rapports, c'est vrai, mais j'aimerais que les Québécois prennent acte qu'on a
déjà agi beaucoup pour nos aînés depuis plusieurs mois. Malheureusement, on a
eu la pandémie. Est arrivé ce qu'est arrivé. Mais je pense qu'on a démontré,
comme gouvernement, que ça soit par l'argent qu'on a mis dans le soin à
domicile pour que, le plus possible, les gens puissent rester chez eux, hein…
On le sait, comment c'est important. S'ils restent chez eux, ils ont moins de
chances d'attraper le COVID ou n'importe quel virus qu'il peut y avoir. Alors
donc, on a posé des gestes : maisons des aînés, ajout des PAB.
Alors, est-ce qu'on va les écouter, les
rapports de la Protectrice du citoyen? La réponse, c'est oui, parce qu'il faut
faire un changement. Moi, je ne veux pas... Un, je veux qu'on sorte de cette
crise-là le plus rapidement possible. Mais il faut aussi se préparer qu'il y
aura encore des virus, il y aura encore des grippes. Puis je pense que ce
rapport-là, pour moi, il est important, et on va en tenir compte.
M. Lavallée (Hugo) :
Maintenant, pour vous, Dr Arruda, vous avez fait allusion tout à l'heure à
la décision de réintégrer les employés de retour de voyage dans le réseau de la
santé. Marguerite Blais en a parlé dans une entrevue à Radio-Canada, qui est
diffusée ce matin, dans laquelle elle semble vous attribuer une part de
responsabilité pour cette décision-là et les conséquences qui en ont suivi.
Elle dit : «Vous devriez poser la question au Dr Arruda. La Santé
publique a pris beaucoup de décisions, ce sont des médecins, des spécialistes.»
Fin de la citation. Donc, qu'est-ce que vous avez pensé de ces propos de Mme
Blais? Puis est-ce que vous acceptez son constat, donc, que vous avez une part
de responsabilité?
M. Arruda (Horacio)
:
Premièrement, je n'ai pas entendu l'entrevue. Vous comprendrez que j'étais...
je travaillais aujourd'hui, comme tel. Je ne sais pas quels sont les propos. Je
ne sais pas dans quel contexte elle l'a dit, puis etc. Je préfère réserver mes commentaires
après, si jamais je l'ai vu, là. Mais, dans les faits, je ne sais pas dans quel
contexte elle l'a fait, donc je préfère ne pas commenter.
Moi, je pense qu'on peut essayer de
trouver des coupables dans plein d'éléments. Le système de santé, c'est un système
excessivement complexe qui fait appel à énormément d'acteurs, qui est le
résultat d'énormément de décisions qui ont été prises dans le temps, puis etc.
Mais je pense que je préfère, pour le moment, ne pas commenter.
Le Modérateur
: Maintenant,
François Carabin, Journal Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. Pour revenir sur ce sujet-là, M. Dubé, vous avez dit qu'ultimement
la responsabilité des CHSLD revient au ministre de la Santé. Dans le contexte
très particulier de la deuxième vague, quelles responsabilités ont été confiées
à votre collègue ministre des Aînés et des Proches aidants?
M. Dubé : Bon, écoutez, vous
connaissez bien quand même la responsabilité d'un ministre délégué, que ce soit
M. Carmant, qui a la responsabilité de la DPJ, tout ça, c'est la même chose du
côté des Ainés. Lorsqu'on a, avec Marguerite Blais, une ministre déléguée aux
Aînés, aux Proches aidants, c'est la personne qui est dédiée à s'occuper de ça
et à faire tout ce qu'elle peut, en son pouvoir, pour le faire.
Puis, je dois le dire, je l'ai dit en
Chambre, ce matin, je n'ai jamais vu, au cours de mes deux dernières années,
une personne qui a autant d'empathie envers les aînés. Elle est revenue en politique
pour ça. Et moi, je le sais que ce n'est pas facile, ce qu'elle a vécu dans les
six derniers mois, ce qu'elle vit présentement. Mais j'aimerais quand même que
les Québécois réalisent que c'est une personne qui a pris vraiment à coeur la
cause des aînés. Puis ça, j'aimerais le dire pour qu'on en soit tous bien
conscients. Si tout le monde faisait le même effort qu'elle a fait au cours des
dernières années pour les aînés, on ne serait peut-être pas dans la situation
qu'on est aujourd'hui. Et je nous regarde tous quand je dis ça, là, tous gouvernements
confondus.
Maintenant, tout ministre qui est... le ministre
à la Santé, puis c'est la même chose qu'on voit en Éducation, ultimement, c'est
le ministre qui est responsable. Alors, on peut déléguer des activités, la stratégie,
à un ministre délégué, mais ultimement, ce que j'ai répondu à M. Lacroix, tout
à l'heure, le ministre qui est responsable, c'est le ministre de la Santé.
M. Carabin (François) :
Sinon, sur un autre sujet, nous avons discuté hier avec des sources proches de
la situation, en fait, proches de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le chef, notamment,
des soins intensifs à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui demande depuis des
années et des années qu'il y ait cette modernisation tant attendue de
l'hôpital. Dans le contexte où c'était un hôpital désigné COVID-19, où il
y a eu beaucoup de cas, quelle est l'urgence, pour vous qui êtes ancien, aussi,
ministre, président du Conseil du trésor, de moderniser, finalement, cet
hôpital-là?
M. Dubé : Oh! que ça, c'est
une bonne question. Je vais vous dire que... je ne l'ai même pas encore annoncé
aux gens de HMR, mais je vais aller les rencontrer, si ce n'est pas la
prochaine semaine, c'est dans deux semaines. Parce que je veux aller voir sur
place, vraiment, la situation. Je vous l'ai dit que je... Bien là, je ne ferai
pas une visite surprise, avec ce que je vous dis aujourd'hui, là, mais j'ai dit
que je voulais voir au moins un établissement par semaine. Alors,
Maisonneuve-Rosemont est sur ma liste, là, ça, je vous le dis.
Je sais qu'il y a eu beaucoup de débats, à
travers quels genres de modifications... Il y avait deux écoles de pensée, une
qui est pilotée par les médecins, une autre... J'aimerais réserver mon
commentaire, mais il y a une chose que je vais vous dire. Je vais appliquer la
même méthode qu'on applique dans tous les hôpitals... les hôpitaux,
pardon — si ma mère m'entendait — dans tous les hôpitaux,
qu'on applique en ce moment. C'est combiner des mesures temporaires avec des
mesures permanentes. Ce que ça veut dire? S'il faut mettre un modulaire, des
modulaires pour régler certains problèmes à Maisonneuve-Rosemont, on va le
faire. Ça va nous permettre d'avoir un plan qu'on peut exécuter, moyen terme.
On l'a fait à Lakeshore. Vous avez vu, j'ai fait une annonce importante à Verdun
la semaine passée. C'est vraiment notre approche.
Alors, je voudrais... donnez-moi quelques
minutes pour aller rencontrer... D'ici quelques jours, au plus une semaine, je
vais être à Maisonneuve-Rosemont parce que, pour moi, c'en est un qui est
important à régler.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, si vous me permettez, deux dernières questions en français. Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne. Simplement pour clarifier,
M. Dubé, quand vous dites, donc, de limiter les contacts sociaux, vous avez
évoqué tout à l'heure, brièvement, les restaurants. Mais donc on évite d'aller
au restaurant, on évite d'aller dans les centres commerciaux, on évite d'aller
dans les boutiques, les gyms, les piscines? On évite tout ce genre d'espaces
là, là?
M. Dubé : Bien, écoutez, si on
veut limiter nos contacts sociaux, on peut aller... Puis encore une fois on ne
veut pas fermer les restaurants, là, puis je ne veux pas que ce soit le
message. Le message, pour être clair : si vous voulez aller au restaurant
puis vous êtes en couple, vous pouvez le faire. Ce n'est pas ça que je dis. Ce
que je dis clairement : Évitez les amis, évitez d'avoir des contacts
sociaux avec des gens qui ne sont pas dans votre bulle. Alors, c'est ça qui
fait la grosse différence, c'est quand on ajoute des gens qui ne sont pas dans
notre bulle à nous, dans notre bulle familiale, dans notre bulle de travail.
Alors, c'est ça. Alors, un barbecue, que ça soit au restaurant, que ça soit au
gym, en ce moment, il y a trop de contacts sociaux. Puis je suis content que
vous posiez la question, c'est ça qu'il faut... Je dis juste que c'est un
sacrifice supplémentaire dans les prochaines semaines. Je pense qu'on peut la
casser, cette vague-là. Je le crois fermement.
M. Bergeron (Patrice) : Et maintenant
une dernière question pour Dr Arruda. Puisqu'on parle de transmission
communautaire élevée, à quoi est l'indice de transmission communautaire? Quels
sont les pics? Est-ce qu'on a des indices de... Donc, c'est les R-0, je crois,
c'est 3, 4, 5, c'est... Quel est l'indice dans les endroits les pires actuellement,
là?
M. Arruda (Horacio)
: Actuellement,
les RT sont estimés, dans certains endroits, à 1,4, comme tels. Ça veut dire
que chacun des cas génère 1,4 contact. Et puis ça, c'est sur la base d'une
moyenne, là. Donc, ça veut dire qu'on est dans une zone où on est en montée et
non pas en stabilisation, là. Vous avez vu qu'à un moment donné on... Mais ça,
ça varie d'une région à une autre. Il faut dire qu'il faut faire attention, on
est encore dans des petits chiffres. Il y a toutes sortes d'éléments
méthodologiques qui vont faire que l'intervalle de confiance... Je ne veux pas
rentrer dans les détails, mais la précision de la donnée n'est pas si au
rendez-vous. Mais on est suivis... on suit ça de très, très près. On suit ça,
je vous dirais, actuellement, là, avec l'institut national, de façon régulière
puis avec les autres indicateurs.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons maintenant passer à la période des questions en anglais. Nous commençons avec Matthew Lapierre, The Gazette.
M. Lapierre (Matthew) : Good afternoon. How do you make sure that the improvements and the
changes you want to make in the CHSLDs and the RPAs are applied on the ground?
Are there too many layers between you and the workers who are actually there in
the centers?
M. Dubé : The
best way is to go on the ground myself. That's the best way. Now, I cannot do
that because we have over 2,000 «résidences privées», we have 400 CHSLDs. So,
what we have agreed with the president of each of our CISSS and CIUSSS is that,
first, they agree on the plan. And the plan has nine elements, and one of them,
for example, is on mobility. Right? And, on mobility, we've put some very clear
rules, and when we... And I discussed that with them this morning. Because,
remember, I had the date of September 30th, when I launched the plan, to make
sure that they agree that all those directives, all those clarifications were
made so everybody understands what are the rules. We've done that. I have a
call this morning and I will have a call also next week before September 30th.
Now, what they need to do
is to make sure that they send audits to make sure that all those rules are
applied. So, we'll have... Right now, we have 60... roughly 60 residencies,
they are either CHSLDs, RPAs or RTFs that have more than one case, right? So I asked them, I said : You will select some of
them and you will go and check if all the rules of PCI… I don't know how to say
«prévention des contrôles des infections», sorry, I should able to translate
that, but all those rules to prevent infections that we've put together. We
have published all those rules. We gave training to the people. And I said :
Make sure that, on a test basis, you will go in those CHSLDs and RPAs, on a
test basis, to make sure they are applied. So, from top to bottom, we are doing
that to make sure that thoses rules are applied.
But, again, I'll be
clear, we will have contamination. We will have outbreaks as we did. Now, the
good news with RPAs and CHSLDs is we're not at the level of big outbreaks.
Dr. Arruda, we have outbreaks, most of the time, in those establishments,
in those locations, that can be controlled. That's what... Yes, we have cases,
but the team that we have for that PCI that we put together, those SWAT teams,
as we call them now, can control and help when we have a small RPA or when we
have a small CHSLD. So this is the way we make sure that we know what's
happening. But we will have outbreaks because the virus is there.
M. Lapierre (Matthew) : And we've often been here. You've often had similar messages to Quebeckers, urging them to avoid gatherings,
etc. Do you… and do you notice anything in the data after you do a press
conference like this? Do you see that Quebeckers actually listen to
it, and there's less gatherings than there otherwise would be?
M. Dubé : I'll let Dr. Arruda… on the statistics.
But the feeling that I have, from my understanding, and I'm not the specialist
on public health, but I know one thing, the results that we see today, at
almost 300 outbreaks, are the results of what happened a week and two
weeks ago. That's the problem. I think I've seen and we've seen a change in...
I hear a lot of good things, saying : Well, I think that we understantd
now. I heard that a lot in the last few days. But unfortunately the result in
the numbers.
So that's the reason I
appreciate your question. I think people should expect, and I'm not... I'm
being very transparent. I think people should expect bigger numbers,
unfortunately, in the next few days because those will be the result of what
happened in the last weeks. But that's the reason I'm giving you this month's
plan, to make sure that we make an additional sacrifice in the next month
because, even though we'll have bad numbers in the
coming days, in a month from now, we could see some good news as we see in Bas-Saint-Laurent. That's a small example of
a change in behavior that can make a difference. So that's the best answer I
can give you today.
M. Arruda (Horacio)
: I can tell you that, in the spring, besides the epidemiologic and
statistical data that we had, we had different pools to see what were the
intentions and the habits of Quebeckers. Those pools are coming back soon. So it's going to be a way to
see how the population is
reacting, not in the impact by health, but what are their habits and are they…
This is going to be done again, and it's an important issue to manage, I would say, our communications and also see the impact of our campaigns.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. Just to be clear
because Thanksgiving is coming in a couple of weeks, so are you telling Quebeckers that they should cancel their
Thanksgiving plans?
M. Dubé : I think so. To be clear, I think so. If I had a choice, I would
like… I would prefer cancelling a lot of those in the next few weeks to make
sure that we have a nice Christmas.
M.
Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous pourriez juste répéter, s'il vous
plaît, en français, concernant l'Action de grâces?
M. Dubé : Certainement parce
que je le pense vraiment. La question était : Est-ce que les gens
devraient canceller leurs activités pour l'Action de grâces? Je pense que c'est
une très bonne question puis je réponds clairement oui parce que, si on
cancelle les activités comme celles-là, qui, malheureusement, font partie de
nos traditions, bien, je vous le dis, on a peut-être plus de chances d'avoir un
beau Noël.
Le Président
: Raquel.
Mme Fletcher (Raquel) : Thank
you. You were asked a question, in question period, from Mme Anglade, this morning, about some
cancer patients who no… They could have had surgery that might have healed
their cancer, but those surgeries were put off, and now the only option that is
left for them is chemotherapy. That's pretty scary. Is that happening? To what
extent? What is your reaction to that?
M. Dubé : Oh! that's terrible. That's one of the things that… When we say, in
French… and sorry if I don't know the word in English, but, when you say
«délestage», remember, we were preventing, making sure we had enough rooms,
making sure that we had the right doctors to go in CHSLDs, and all those things
that we have done in the first wave had some repercussions that are very
negative, and that's one of them. We had to probably cancel about 5,000 of those diagnostics. And, when I say cancel,
because we could not do them. So, over... And, just to put that in perspective,
we do about 60,000 diagnostics of cancer per year. So, just in that period, the
tough period of April and May, we could not do 5,000 of
them, right?
So imagine when I look
forward, and this is my job over the next few months, is to make sure that we
limit those negative impacts. So I repeat that each time people take care of
those sanitary measures, they avoid going back there, and avoiding… and
allowing the people that need to receive the proper health… that they receive
it. So that's what I answer. The best way for this not to happen again is
really to apply our sanitary measures.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : The Health Ministry, Mr. Dubé,
is now asking members of other professional orders, including sexologists and
acupuncturists, to help with the flu vaccination, to administer the vaccines.
So why has the Minister decided to do this, to ask those professional orders,
and what do you say to citizens who may be concerned with this news?
M. Dubé : Well, I'm not sure if I see... And I'll be honest with you, I
don't, probably, see the difference... And maybe I can get some help from the
doctor into the differences in those specialties because...
Mme Senay (Cathy) : You have a wide range of professionals that you need their help to
jump in and then, like, at least do this flu vaccination because, otherwise,
who would do it?
M. Dubé : OK, you want to go, and I'll come back. There's a point…
M. Arruda (Horacio)
: I may go? First of all, it's clear that, for years, different
professionals had been asking, especially pharmacists, to be able to give the
shot of the flu because they have the contact with the chronic people… disease
in the pharmacy and there could be a way to get better coverage because our
coverage level on elderly is sometimes, in the community, chronic disease, not
as easy.
At the same time, if we
are planning a big pandemic vaccination, we need a workforce who could be
different from what is the normal flu every year. So it's why we are preparing,
making sure that the ones who can give the shot could be helping us in those
campaigns, because we will have vaccines. We will have to vaccine a lot of
people in a short period, which is different from a regular program. It's like
any, I would say, emergency program, we are preparing in case…
M. Dubé : And just the one thing I wanted to add, and thank you, Dr Arruda, I
think we'll see the benefit of the agreements that were made with the pharmacists
to make sure that they can vaccinate in this next virus application. I think
that's another good thing that was put in place. Now, those pharmacists are
being trained with their teams to make sure that we vaccinate at pharmacy
level. I think that would help quite a bit. I just wanted to add that point.
M. Arruda (Horacio)
: And it has been planned before COVID-19.
M. Dubé : Yes, thank you.
Mme Senay (Cathy) : And just a clarification, pharmacists will give COVID... I mean,
like, they're not helping for the… they're helping for the flu shot. OK. When you said that the outbreaks that we
see right now, they are from two weeks, you know, that we have to go back...
M. Dubé : I said one or two weeks. I'll let the...
Mme Senay (Cathy) : One or two weeks? But that's basically Labor Day, the Labor Day
weekend, that we might have seen lots of... many outbreaks?
M. Dubé : Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
: I would say it's a different date because, at the beginning, we saw
it going slowly. You remember that «vague» we had in between before this one?
Now we have another one. So it's not related especially to one date, but it's
clear that each time there is more social gatherings between persons, that's an
occasion of generating cases that can go to a school, that can go to a
workplace, that can stay at home or in the family or, you know, if we have
generated cases, a lot of cases in a party, a barbecue party on that weekend,
that's exactly why we are asking... And I would say the outbreaks are more, I
would say, in those private type of dinners than in restaurants, because, in
restaurants, there is a control which is very different from a party where, in
family or with friends, we forget your two meters and we are together making
the barbecue.
Mme Senay (Cathy) : On weekends. Just a last clarification. In this case, would it have
not been important to crank up the regional alert system earlier when you look
at what's happening with outbreaks, long weekends? Do you have the impression
that we should have cranked up that system a bit more earlier?
M. Arruda (Horacio)
: If I may answer something to you, it's always... You know, if you
want the people to participate, if you're too tough, they will do it anyway. I
think we are acting in a way that there was a good timing. If you go too early,
people won't believe you, and there is no cases. So I think that's a very
difficult question because, in
fact, it's always easy after… But, if we do that too, if we would say :
No, no one can see anybody… I don't know what would have been the reaction, you
know, about the opposition. You
see the people who are getting antimask because we made it mandatory? That's
the kind of reaction we can have in the population. So you must balance exactly that thing.
And I think, now, it's
clear for us, based on the data, based on the «éclosions» going up, that we
need to do something, and we are asking that everywhere, even if it's… green,
because the green don't want to be yellow, the yellow don't want to be orange
and the orange don't want to be red. And it's why it's the time and it's really
the time… And, now, people are going back in homes, to parties. It's going to
be cold to be outside doing things. So I think it's normal, that's the right
time. I think so.
Le Modérateur
:
Maintenant, dernière question en anglais pour Samuel Pouliot, de CTV.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. Following the reports about Herron, and Sainte-Dorothée, and the
Abbotsford report this morning, you said there will be more outbreaks. How can
you reassure the families, the residents and the staff that they will be safe
and protected during the second wave?
M. Dubé : I appreciate the question because we're following that very, very closely. As I said, in l'Assemblée nationale, this morning, to a question on the same subject, first, we're very transparent. You
know, on our website, you see the list of either the CHSLDs or the RPAs… I
never… how to say it in English, but… And so we're very transparent as to
what's happening in those, the number of residents that are contaminated.
But, I think, apart from
that transparency, what is more important is that we are acting on those every
day. It means that we have now what we call SWAT teams that can… If the CHSLDs,
whatever… private or public, is making us aware that there is an issue that
they cannot control because, maybe, it's too important to them or they don't
have the resources, we have SWAT teams that can go quickly.
One of the problems that
we've seen in the report is the Ministry was not informed of those outbreaks.
And, remember, you'll see the chain of events that I've seen in the report of
Herron. It took a while before the information was passed by… That's one of the
big issues. So, for us, the first thing that we're
asking all those… I'll call it local manager that we have implemented, their
first responsibility is to make sure that the system of control infection is in
place. And, if they cannot control it, if they have a case, they need to phone
de Minister… the Ministry, they can phone me, but... they phone the Ministry,
sorry, and make sure that if they need help, we can be there. Because now we
have those SWAT teams.
And I think that's the
reassurance that I get to the population. There will be outbreaks. We cannot prevent 100% of them. But I
want to reassure them that we want to be aware of that. And, if they hear
something that we didn't hear, I want the people to call us because I want to
make sure that we will do that job.
M. Pouliot (Samuel) : And today, we saw dozens of people, many of them were students, who
got turned away from a testing site in Longueil. With a spike in cases, in this
region, and... of 24 cases at Gérard-Fillion school, what is being done for
long testing lineups in the South Shore?
M. Dubé : Well, first, I'm not sure if I understood all your question. You're referring to delays in the
testing...
M. Pouliot (Samuel) : Some people got turned away from a testing site.
M. Dubé : This morning?
M. Pouliot (Samuel) : Yes, in Longueuil.
M. Dubé :O.K. Let me look at
that. I don't know about it, but I'll look at it. So it happened this morning,
students were…
M. Pouliot (Samuel) : Dozens of people, including students.
M. Dubé :OK. I'll look at it, because I'm not aware
of that. I'll look at it.
Le Modérateur
:
Merci pour cette conférence de presse.
M. Dubé : Merci, tout le
monde.
(Fin à 14 h 11)