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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le jeudi 24 septembre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante minutes)

M. Bérubé : Bonjour, trois sujets, ce matin, importants.

D'abord, le discours du trône, hier, c'est franchement désolant, voire humiliant pour le Québec. Non seulement le premier ministre, après sa bière avec Doug Ford, après le covoiturage vers Ottawa, n'a pas l'argent nécessaire pour la santé — première défaite — ensuite, empiétement d'Ottawa dans les juridictions québécoises — ça, c'est franchement inacceptable — et aussi, bien, disons que… non-respect des juridictions et création de nouveaux programmes. Alors, dans tous les cas, c'est humiliant pour le Québec.

Deuxième thème. Je n'arrive pas à croire que le gouvernement du Québec ait choisi de garder le projet de l'agrandissement du collège Dawson dans la loi n° 61. C'est une gifle, d'abord, pour le ministre Simon Jolin-Barrette, qui voit bousillée sa stratégie linguistique par son propre gouvernement. Et j'ai des raisons de croire qu'il est isolé sur cette question-là. C'est un message très fort. Aucun autre collège du Québec ne reçoit une telle accélération d'un projet. En choisissant Dawson, le gouvernement du Québec tend à démontrer qu'il a un nationalisme de façade, voire un nationalisme non conséquent, avec ses prétentions.

Et enfin, et ça, ça me trouble particulièrement, en l'absence de commission d'enquête indépendante sur les CHSLD, sur les décès de milliers de nos personnes âgées, bien, la ministre des Aînés a choisi de tirer ses propres conclusions et elle rejette la faute sur le premier ministre du Québec, sur le directeur national de la santé publique. Ça fait 13 ans que je suis à l'Assemblée nationale, j'ai rarement vu une telle chose. Alors, j'ai des raisons de croire qu'il y a un problème majeur. Grosse soirée de télévision ce soir. À la fois à Radio-Canada, à la fois à TVA, on va parler beaucoup des centres de soins de longue durée.

Donc, en résumé, humiliation du gouvernement du Québec hier lors du discours du trône. La question que je pose au premier ministre : Qu'est-ce qu'il attend toujours du Canada? Qu'est-ce qu'il attend toujours du Canada? Lui qui est à l'aise avec le Canada, lui qui s'est réconcilié avec le Canada, lui qui devient capitaine Canada en présidant le Conseil de la fédération, bien, finalement, il a la même posture et surtout les mêmes résultats que ses prédécesseurs, Philippe Couillard et Jean Charest.

Alors, j'invite le premier ministre à tirer des conclusions politiques de cet échec. Si le premier ministre croyait avoir un rapport de force face à Ottawa, bien, il a sa réponse aujourd'hui. Et il réalise peut-être davantage aujourd'hui qu'être premier ministre d'une province… on a le titre de premier ministre, mais on dirige franchement une juridiction pour qui le Canada n'en a franchement rien à foutre, et ça dure depuis 1867.

Quant à Dawson, je vous l'ai indiqué, c'est presque de la provocation, de la part du gouvernement de la CAQ, connaissant notre position à ce sujet, de choisir d'accorder une rallonge. Ce n'est pas qu'on ne leur a pas dit.

Et, en terminant, comment… Est-ce que le gouvernement du Québec, le premier ministre en tête, qui a choisi de ne pas parler à Enquête… Comment accepte-t-il les blâmes de sa propre ministre des Aînés, qui prétend qu'elle n'avait pas de pouvoir, qu'on ne lui avait donné aucun pouvoir? Mais là elle ne parle pas de Philippe Couillard. Elle parle du premier ministre actuel, François Legault, et on apprend qu'elle n'a pas de budget. Le seul budget qu'elle a, manifestement, c'est un budget de représentation.

Alors, voilà pour aujourd'hui, disponible pour répondre en français à toutes vos questions.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez des rapports de Herron et de Sainte-Dorothée, qui ont été publiés hier? Qui est imputable?

M. Bérubé : Bien, c'est dévastateur. Qui est imputable? Manifestement, ça ne relève pas des gouvernements précédents. Je veux dire, le transfert des employés de la santé de secteurs chauds, de zones chaudes à zones froides, ça, c'est une décision du ministère de la Santé actuel. Le degré de préparation face à la pandémie, ça relève du gouvernement du Québec actuel. Herron est une manifestation de la perte de contrôle quant à la gestion des CHSLD.

Et je réitère à nouveau que ça prend une commission d'enquête indépendante. Tout milite en ce sens. Et la CAQ, qui se souviendra peut-être d'avoir demandé, pendant des mois, voire des années, une commission d'enquête indépendante sur un autre sujet, va trouver, dans le Parti québécois, une formation politique qui va lui rappeler très régulièrement la nécessité d'une commission d'enquête. On ne lâchera pas là-dessus. Et, croyez-moi, la pression va monter de jour en jour.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, concernant Mme Blais, est-ce que vous êtes d'accord avec son appréciation de la chose? Parce qu'elle dit que ce n'est pas de sa responsabilité à elle, c'est M. Legault.

M. Bérubé : La ministre Blais?

M. Lavallée (Hugo) : Oui, c'est le Dr Arruda… Est-ce que vous partagez son constat? Est-ce qu'elle a raison ou est-ce qu'elle essaie de se déculpabiliser?

M. Bérubé : Ça devient un pattern. C'est la même chose qu'elle a dite face à Philippe Couillard, qu'elle n'avait pas les pouvoirs. D'ailleurs, quand j'ai lu, ce matin, en diagonale, la première version, je me suis dit : Elle parle de Philippe Couillard. Elle parle de François Legault. Elle parle du directeur national de la santé publique. Et, pour préserver sa responsabilité ou sa popularité, elle jette le blâme sur son propre premier ministre. Alors, je ne sais pas comment ses collègues vont réagir ce matin, mais vous voyez qu'en l'absence de commission d'enquête indépendante je salue la candeur de la ministre responsable des Aînés, qui...

M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est un suicide politique, selon vous?

M. Bérubé : C'est rarement vu. Je n'utiliserais pas ce terme-là. Mais, franchement, je me pose la question sur le rôle que va continuer à jouer la ministre des Aînés dans ce gouvernement.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que c'est un sacrifice...

M. Bérubé : Moi, je connais Marguerite Blais depuis des années, et c'est la spontanéité et la candeur… Je ne crois pas que c'est un calcul. Elle a livré le fond de sa pensée comme elle l'a fait dans d'autres circonstances. C'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, soit dit en passant. On a d'excellents liens au-delà de la politique. Mais, à partir du moment où elle a dit ça, le premier ministre devra répondre cette fois de qui? De Marguerite Blais, et ça, c'est inusité et c'est relativement grave.

Alors, quand la ministre des Aînés, qui est au courant de ce qui se passe à l'intérieur, qui fait partie des gestionnaires de la crise, affirme que la responsabilité revient, notamment, au premier ministre, qui ne lui accorde pas les pouvoirs nécessaires, et au directeur de la santé publique, c'est non équivoque. On a là une charge assez forte, non seulement symbolique, mais dans le réel. Et je m'attends à ce que le premier ministre, même à distance, puisse réagir rapidement ce matin sur le rôle que va continuer de jouer Marguerite Blais dans les circonstances.

M. Bergeron (Patrice) : Mais le premier ministre a quand même choisi de la laisser là, alors qu'il en a pourtant dégommé une autre. Donc, qu'est-ce que vous tirez comme conclusion? Mme Blais, sa responsabilité...

M. Bérubé : Bien, je veux dire, le premier ministre aurait pu décider de ne pas conserver Marguerite Blais à ce poste, ce que vous suggérez. Il a décidé de la garder en poste. Le résultat, c'est que Marguerite Blais, qui est au courant de toutes les opérations à l'interne qui se passent en matière de santé publique, choisit, devant une caméra, sachant que ça allait être diffusé à grande écoute, de dire ce qu'elle a dit. Imaginez ça serait quoi en privé. Alors, je trouve que c'est grave, surtout pour le gouvernement, qu'une de ses ministres décide de tirer dans la chaloupe et de dire : Bien, finalement, dans les responsabilités, moi, je vais vous indiquer qu'est-ce qui m'apparaît une d'entre elles, et c'est celle de son propre premier ministre.

M. Bergeron (Patrice) : Vous la garderiez si vous étiez premier ministre?

M. Bérubé : Nous, on ne l'aurait pas prise.

Journaliste : Pourquoi?

M. Bérubé : Un lourd tribut à payer.

M. Lacroix (Louis) : Pourquoi vous ne l'avez pas prise?

M. Bérubé : Bien, parce qu'on ne l'a pas approchée et parce qu'elle ne s'est pas offerte non plus. Mais on n'a pas fait d'approche, à ma connaissance. Mais, je veux dire, il est clair que le gouvernement du Québec voulait profiter de la popularité de Marguerite Blais pour le bénéfice de son élection, c'est clair. Et la principale manifestation, ça a donné les maisons des aînés, ça a donné les maisons Gilles-Carle, qui sont deux engagements auxquels tenait sincèrement Marguerite Blais, femme de coeur. Ça lui a été accordé. Mais, si vous parlez avec des parlementaires libéraux ce matin, ils vous diront qu'ils ne sont pas surpris qu'elle réserve à son propre premier ministre le sort qu'elle a réservé à son premier ministre précédent.

M. Lacroix (Louis) : À votre avis, est-ce que c'est justifié, ces critiques-là à l'égard...

M. Bérubé : Le problème, M. Lacroix, c'est que les informations qui mènent à la prise de décision, on ne les connaît pas. Ça fait que moi, je ne peux pas juger de ça. Mais elle, c'est une initiée, elle est à l'intérieur. Elle a vu des choses. Elle a constaté des choses. Et, de son titre de ministre, elle affirme ce qu'elle a affirmé.

M. Lacroix (Louis) :

M. Bérubé : Bien, je ne veux pas la croire en disant : Bien, ça va faire votre affaire parce qu'elle fait une critique. Je dis que, chaque fois que j'ai entendu Marguerite Blais, en toutes circonstances, que ça soit l'émission La vraie nature jusqu'en point de presse ici, c'est quelqu'un qui ne calcule pas, qui livre son état d'âme. Et, manifestement, puis ça, c'est une autre affaire importante, le seul budget qui était à sa discrétion, c'est un budget de représentation. On a instrumentalisé Marguerite Blais, dans le gouvernement de la CAQ, parce qu'elle était populaire.

M. Larin (Vincent) : …justement que c'est un front, Mme Blais, c'est une mascotte?

M. Bérubé : Non, je ne dirais pas ça, pas avec la relation que j'ai avec elle, la connaissant depuis très longtemps, comme je vous dis. Mais ce qu'elle a livré là est fort. Et est-ce que le gouvernement du Québec maintient sa confiance en Marguerite Blais? Moi, je ne la blâme pas. Je dis qu'heureusement on a une lanceuse d'alerte qui provient du Conseil des ministres. Ce n'est pas banal.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...M. Bérubé, là, en mai, Mme Blais a donné une série d'entrevues. Elle a dit : Sous M. Couillard, je relevais du ministère de la Famille, je n'avais pas de pouvoir, désormais, je relève du ministère de la Santé, j'ai des pouvoirs. Ça fait que, là, est-ce qu'elle s'est mêlée dans son discours?

M. Bérubé : Bien, une des deux versions est la bonne. Mais j'aurais tendance à penser que c'est la dernière qui est la bonne. Elle indique... Puis là c'est très clair, en tout cas, on verra l'émission complète ce soir, elle a le pouvoir que le premier ministre lui concède et c'est lui qui a le pouvoir.

Je vais poser une question adjacente. Est-ce qu'elle participe aux opérations? Est-ce qu'elle est dans, en latin, le «inner circle» des décisions matinales? Je ne le sais pas. Mais le témoignage qu'elle livre est explosif pour la suite des choses. Et, en l'absence de commission d'enquête, moi, je vais me rabattre sur ce genre de commentaire là, d'une lanceuse d'alerte qu'on retrouve à l'intérieur même d'un gouvernement. Avouez que c'est plutôt sans précédent.

M. Bergeron (Patrice) : Devrait-elle être démise?

M. Bérubé : Moi, je me fais un point d'honneur de ne jamais intervenir dans les affaires internes des formations politiques et j'entends maintenir cette ligne.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous pensez de Dr Arruda? Parce qu'il est écorché aussi, le Dr Arruda, dans cette entrevue-là, là. Alors, est-ce que vous croyez qu'il devrait y avoir peut-être un regard sur le travail qu'a fait la Santé publique dans cette crise-là?

M. Bérubé : Encore une fois, comment juger de la gestion du Dr Arruda? Je vous ai souvent répété que le Dr Arruda propose un certain nombre de propositions. Le gouvernement peut choisir de les suivre totalement, partiellement ou pas du tout. Il y a des arbitrages. On n'en sera jamais témoins. On a même appris, à l'étude des crédits, qu'aucune note n'existe sur les échanges entre le Dr Arruda, et le premier ministre, et ses collaborateurs depuis le début de la pandémie, ce qui m'apparaît comme étant quelque chose d'assez grave.

Le Dr Arruda, on a choisi de le renouveler pour un mandat, mais je ne vous cacherai pas qu'on a été un peu pris de court là-dessus. Si on avait plus de temps pour évaluer, peut-être qu'on aurait émis des réserves. Il a été renouvelé, mais c'est difficile, pour moi, d'évaluer davantage le Dr Arruda sur ses déclarations, par exemple, ce qui est la partie émergée, la partie publique. Il y a une confusion, par exemple, sur la possibilité des policiers de se rendre dans les maisons. Il n'a pas dit ça pour rien. Il y a eu une discussion là-dessus. Et, quant à la vice-première ministre, qui dit : Ce n'est pas prévu, virgule, pour l'instant, puis vous l'avez relevé, elle n'a pas fermé la porte… Alors, je maintiens notre position à cet égard.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, est-ce qu'il faut l'écarter ou pas, le Dr Arruda?

M. Bérubé : Le Dr Arruda a été nommé. Alors, il fera un mandat complet, là, à moins qu'il ait l'intention de ne pas poursuivre lui-même. Il a un mandat de trois ans, à ma connaissance, voilà.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une précision sur le discours du trône. Donc, est-ce que vous attendez... Je vais reformuler. Ce n'est pas une bonne nouvelle que Justin Trudeau ait promis des services de garde, des garderies puis un régime d'assurance médicaments, dans la mesure où le Québec, qui a déjà ces programmes-là, pourrait récolter des millions, sinon des milliards de dollars?

M. Bérubé : Non. Trois choses : empiétement annoncé dans les champs de compétence exclusifs du Québec, absence de rehaussement des transferts en santé, sans condition, réclamé par le gouvernement du Québec, puis échec du gouvernement à faire progresser les revendications de son nouveau plan nationaliste. Trois échecs. Alors, c'est quoi, le rapport de François Legault...

M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est des compensations qui pourraient être allées chercher par le gouvernement du Québec.

M. Bérubé : Mais je n'en ai pas vues. Je n'ai pas entendu ça. Le gouvernement fédéral envoie le chèque avec la feuille d'érable. Il ne passe pas par Québec. Vous voyez, là, ceux qui pensaient, là, que...

M. Bélair-Cirino (Marco) : …même s'il y a une feuille d'érable dessus?

M. Bérubé : Ceux qui pensaient que l'union, là, de François Legault et de Doug Ford, là, était historique, là, tels LaFontaine et Baldwin, bien, ils se rendent compte qu'on est loin du compte. Ils n'en ont pas, de poids. Le gouvernement fédéral décide. Et j'invite le premier ministre à en tirer des conclusions politiques. Il n'y a plus rien à attendre du Canada, qui n'en a rien à foutre du Québec depuis 1867. Nous, on l'a compris depuis longtemps puis on agit en conséquence. Le gouvernement dirige une province où il accepte les règles du Canada, préside même le Conseil de la fédération, puis il accepte que la moitié de nos taxes et nos impôts servent à nous outrepasser dans nos responsabilités.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, est-ce que vous appelez les députés fédéraux bloquistes, néo-démocrates et conservateurs à abattre le gouvernement Trudeau?

M. Bérubé : Moi, j'ai confiance au Bloc québécois qu'il porte exactement les consensus du Québec. D'ailleurs, moi, là, je vais faire une révélation. J'ai voté pour le Bloc québécois, d'accord, à la dernière élection. Je ne sais pas pour qui a voté M. Legault, ou Mme Anglade, ou Mme Massé. Mais moi, je sais que ce que je dis est conséquent avec mes choix fédéraux. Ce ne serait pas mauvais, éventuellement, d'apprendre pour qui ils ont voté puis s'ils sont déçus de leur vote, parce que le gouvernement de Justin Trudeau vient dire au Québec : Vous pensez que vous avez de la force à vous unir avec l'Ontario, à aller à quatre premiers ministres à Ottawa? C'est moi qui décide.

Alors, pour les Québécois, sachez que vous n'avez pas plus d'argent en santé, empiétement dans les champs de compétence, donc dédoublement administratif, puis, en plus, le gouvernement de la CAQ qui s'autoproclame nationaliste. Il n'y a rien qui a avancé, pas de rapport d'impôt unique, pas de droit de veto. C'est une triple défaite, une humiliation. Puis, en plus, le gouvernement du Québec va plus loin. Il choisit d'humilier son propre ministre responsable de la Langue française en disant : Le collège Dawson, c'est explosif, ce dossier-là, on va le faire, puis ils vont continuer d'accueillir des francophones puis de contribuer à notre assimilation à Montréal. Sérieusement, c'est une mauvaise journée.

Donc, résultat des épisodes précédents : Marguerite Blais accuse son gouvernement d'être responsable d'égarements importants dans la crise, Simon Jolin-Barrette est isolé par son propre gouvernement puis le gouvernement fédéral isole le Québec. Bonne fin de semaine, tout le monde.

M. Bossé (Olivier) : ...c'est quand même un argument intéressant pour dire : Bien, on va s'en occuper, de l'Assemblée, puis ça n'a pas l'air de marcher.

M. Bérubé : Bien, d'abord, il faudrait que le gouvernement du Québec ait la volonté et le courage qu'a eu l'Ontario de tenir une commission d'enquête indépendante. En matière de courage, là, c'est Toronto, 1, Québec, zéro. Doug Ford a commandé, fin juillet, une commission d'enquête indépendante où il risque d'être blâmé. Lui, il n'a pas peur de ça. Quand je vous disais, la semaine dernière, que le gouvernement du Québec craint énormément d'être blâmé puis qu'on affecte sa popularité, ça tend à se vérifier. Pourquoi pas de commission d'enquête? Parce qu'ils ont peur d'être blâmés. Il y a une commission inoffensive avec Mme Castonguay, qui n'a pas de pouvoir de contrainte, pas de pouvoir de commission d'enquête, et qui risque de déboucher, franchement, sur quelque chose de particulièrement inoffensif au gouvernement du Québec. On est rendus là.

M. Larin (Vincent) : M. Bérubé, concernant Precinomics, là, on apprenait ce matin que M. Anctil, qui est à...

M. Bérubé : Ah oui! J'ai vu ça.

M. Larin (Vincent) : C'est ça, il est en charge d'évaluer le côté éthique de Precinomics, et il a même avoué, pendant Mâchurer, avoir donné des chèques, là, à des firmes d'ingénierie. Trouvez-vous ça normal? Avez-vous encore confiance dans ce monsieur-là pour évaluer toute faute d'éthique quelconque?

M. Bérubé : Bien, son éthique est mise à mal. Et, encore une fois, il y a un nom qui survient, hein? Marc Bibeau, ça revient régulièrement. J'imagine que l'essentiel des ressources destinées à traquer les filous le sont sur les enquêtes. On attend encore le résultat sur Mâchurer.

M. Larin (Vincent) : Mais ce monsieur-là, Anctil, est encore là, à l'Institut de cardiologie, au comité éthique.

M. Bérubé : J'ai l'impression qu'il va se faire rencontrer aujourd'hui. C'est une intuition que j'ai.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant la vaccination, est-ce que c'est une bonne idée de mettre à contribution des gens comme les travailleurs sociaux, les psychothérapeutes? On apprend…

M. Bérubé : Le dépistage ou la vaccination?

M. Lavallée (Hugo) : La vaccination. On semble dire qu'on demande ça en vue, là, de la vaccination sur l'influenza.

M. Bérubé : Bon, je vais commencer par le dépistage puis j'arrive à la vaccination.

Quant au dépistage de la COVID, je vous annonce qu'au CSSS du Bas-Saint-Laurent toutes les orthophonistes — c'est surtout des femmes — sont appelées à faire des tests. Combien de temps dure la formation pour un test? Une heure. Alors, au lieu d'enlever les orthophonistes de leur travail régulier pour la réussite des enfants, pour leur apprentissage, on leur demande d'insérer l'écouvillon pour faire des tests. Ce n'est pas leur place. Il y a plein d'infirmières retraitées, d'infirmiers retraités qui pourraient faire ça. Moi, je n'accepte pas que les enfants de ma région soient privés d'orthophonistes, des ressources rares, et précieuses, et essentielles, pour faire des tests. C'est scandaleux. Je l'ai dit, j'ai fait des recherches là-dessus.

Quant au vaccin, je n'ai pas pris... Il y a eu une nouvelle, probablement, ce matin, à laquelle vous faites référence. Je ne l'ai pas lue, en toute honnêteté.

M. Lavallée (Hugo) : Puis, concernant Dawson, je comprends bien que vous allez mener le combat. Vous allez bloquer le projet de loi?

M. Bérubé : Vous ne pouvez même pas vous imaginer. Sur Dawson, c'est une question de principe, puis j'en fais une affaire personnelle.

Le Modérateur : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : What…

M. Bérubé : Personal matter.

Mme Senay (Cathy) : Why?

M. Bérubé : Why?

Mme Senay (Cathy) : Yes.

M. Bérubé : OK. Dawson College is the most popular college in Québec, most… thousands of students every single year, and it keeps increasing the number of students. And a lot of the students of this college are from francophone backgrounds, and this is how they have an expansion. We can decide to agree with that or not. This is my case. I can't believe the Government of Québec said : Keep doing this, Dawson, keep accepting young adults to study in Dawson and make sure that they have… they increase their socialization in English. It's not a good thing. And they have a choice. They could choice to put forward some project of any single college in Québec, Matane, Jonquière, anywhere, they decided Dawson. I want to know who is putting pressure on the Québec Government to make sure that Dawson has the funding to have an expansion of the college and make sure that 800 new students… coming to Dawson.

Mme Senay (Cathy) : There are two things. You don't like the fact that an anglophone cégep received that many… to expand. And the second thing is why, about the other cégeps, in other regions, like yours…

M. Bérubé : Nothing. And the director of the college, Mr. Fillion, that I've known for years, said clearly that, with this money, he's going to expand the college with… He's going to welcome 800 new students, and a big part of those students are from… are Francophones who decide to go there. Something that we can do, we can decide that one Anglophone student in Dawson counts for one and a student from a francophone background counts for 0,5, or 0,6, or 0,7. So they could decide to select first Anglophone students.

But a lot of colleges in Québec have problems of funding, especially little ones, and I can't believe that they put this project forward again. We said that was not a good thing. And it's a slap in the face for Simon Jolin-Barrette, and I'm pretty sure that he won't comment that because he's upset right now, and he can't believe that his own Government decided to… «une jambette». What's the word?

Mme Senay (Cathy) : Trip him?

M. Bérubé : That's what she said, that word.

Mme Senay (Cathy) : About the transfer for health, in the Speech from the Throne, Trudeau's…

M. Bérubé : They get screwed. Like, it's three strikes: they ask for additional funding for health, they ask to put forward their nationalist demands, then they ask for the Government of Canada to respect their different jurisdictions of Québec. Three strikes. What does François Legault expect from Canada? He is in charge of a province, and, when you have the charge of a province, you have nothing to say. This is how Canada is in 2020. This is how this country is since 1867. We have nothing else to «attend» from Canada. And he has to get some political conclusions about what's going on. It's humiliating for François Legault, and I'm sure this is a major reality check for him right now.

Mme Fletcher (Raquel) : What is your main criticism of Marguerite Blais?

M. Bérubé : What?

Mme Fletcher (Raquel) : Your main criticism of...

M. Bérubé : …Marguerite Blais?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes.

M. Bérubé : Well, she's spontaneous. She's a woman of heart. I know her for years. I have a great relationship with her. But she knows a camera was rolling, and she decided to say what she said, and what she said is pretty frightening. She said, like: I don't have any power, I don't have any funding, I'm not in the inner circle, I have the power that the Prime Minister decided to give to me, and ask him, he's in charge, and, by the way, Dr. Arruda can answer to your question suggesting that he's in charge of some major turnout or bad decision happening since the beginning of the pandemic.

So this is pretty unusual that we have a whistleblower who lives inside the Council of Ministers, and that's new to me, and that's not… That's spectacular. So is Mr. Legault going to respond to his Senior Minister? What's the future of Marguerite Blais in this Government? The question could be asked since this morning. Is that OK?

Le Modérateur :Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 6)

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