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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le mardi 29 septembre 2020, 10 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quarante minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Hier, à 16 heures, j'ai participé à une conférence téléphonique avec le premier ministre du Québec et les autres chefs de l'opposition. Il nous a communiqué ce qu'il a communiqué à la population du Québec à 17 h 30. Évidemment, on a plusieurs questionnements qu'on lui a envoyés, il y en a toujours, mais deux importants.

Évidemment, ce n'est pas des décisions faciles pour un gouvernement, mais c'est encore plus difficile pour la population du Québec, et j'aimerais savoir comment il a pris la décision de fermer les salles à manger des restaurants, de fermer le monde culturel. La Dre Mylène Drouin, ce matin, indique, à Montréal, qu'aucun avis de son service n'indique qu'il fallait aller dans ce sens, que c'est le politique qui a pris la décision. On revient encore à la question de la transparence, ce qui relève de la Santé publique, ce qui relève de la politique.

Alors, aujourd'hui, considérant l'impact considérable sur la vie des Montréalais, sur la vie des citoyens de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, considérant l'impact important sur les entreprises, sur la vie des gens, je demande que la Direction de la santé publique rende publics aujourd'hui même les avis touchant la restauration, touchant le monde culturel et touchant les bars. Donc, d'ici la fin de la journée, je veux que vous soient accessibles, ainsi qu'à nous et au public, les avis écrits de la Direction de la santé publique qui démontrent que c'est ce qu'il fallait faire. Alors, je le demande formellement et j'aurai l'occasion de le rappeler dans la journée. C'est une question de transparence.

La frustration que nous avons comme groupe parlementaire, et je veux l'indiquer à la population, c'est qu'on ne dispose d'aucune information privilégiée. Nous n'avons pas plus d'information que le public. Alors, systématiquement, il faut prendre la parole du premier ministre et du directeur de la santé publique. On n'a pas plus d'informations, on n'est pas mêlés aux discussions, et c'est trop important pour qu'on continue de nous demander d'accepter, sans questionner, des mesures qui ont un tel impact sur la vie de la société québécoise. Donc, les avis quant à la restauration, quant au monde culturel, quant aux rassemblements et quant aux bars.

Deuxièmement, la question de la sécurité publique. À partir du moment où le premier ministre indique qu'il y aura des règles qui vont régir le nombre de personnes dans les résidences, ma question, c'est : Pourquoi on n'a pas déjà des réponses sur comment on va appliquer ça? S'il y a des amis qui se rendent dans une résidence, s'il y a un regroupement considérable, un attroupement, quel est... tu sais, on a demandé de ne pas faire ça. D'accord, mais c'est quoi, les conséquences? Est-ce que les policiers disposent présentement, quels que soient les corps de police, de balises très claires pour intervenir? Toujours pas de réponse.

Alors, on envoie des consignes, mais on ne sait pas si ça va être appliqué. Même chose pour les manifestations. Que ça soit des manifestations qui contestent des mesures gouvernementales ou que ça soit les Tam-tams du mont Royal, comment les corps de police vont intervenir? Je me pose cette question-là et je crois ne pas être le seul aussi.

Donc, la séquence est la suivante. Dimanche, le ministre de la Santé indique, dans une émission de variétés très, très connue, que les régions vont passer au rouge. L'anxiété et la panique chez les restaurateurs étaient énormes depuis dimanche. Là, on apprend que c'est fermé, et là ils sont en attente d'une aide potentielle. Je vous rappelle que l'aide directe aux restaurateurs, on l'a demandée le 21 mai dernier, si ma mémoire est bonne. Ça n'a jamais été fait pour le printemps, donc les pertes du printemps n'ont jamais été épanchées. Je rappelle au gouvernement qu'il y a une façon de vérifier comment on peut aider un restaurant, vous demandez les chiffres de la même période l'an dernier. Ça va vous permettre d'avoir un comparatif sur le volume de ventes d'un restaurant.

Quant à la sécurité publique, je veux dire, c'est l'application des lois, ou des décrets, ou des règlements. Si on ne nous indique pas, dans les minutes qui suivent la conférence du premier ministre, ça veut dire qu'on est encore en train de les décider. Je veux dire, il y a un problème d'équation entre ce qu'on demande au public puis ce qu'on est capable de faire aussi.

En terminant, je veux vous parler de cette femme et je vais la nommer : Joyce Echaquan, de Manawan, qui est morte à l'hôpital de Joliette dans une triste fin, où elle a été victime de racisme, où des employés de cet hôpital se sont permis des propos dégradants à son égard parce qu'elle est autochtone. Cette histoire nous choque profondément, et j'espère qu'on a déjà identifié les personnes qui ont proféré de telles abominations à son égard. Elle ne méritait pas ça, personne ne mérite ça, mais il y a un facteur aggravant. Je suis convaincu que ces propos ont été tenus parce qu'elle est autochtone et je condamne fortement ce qui s'est dit. C'est une triste fin de vie. Heureusement qu'on a un vidéo qui en témoigne. Je sais que le gouvernement fédéral est intervenu là-dessus. Notre collègue Véronique Hivon l'a fait également.     Mais les mesures devront être fortes, là. Je ne parle pas juste d'identifier des employés de la santé puis je ne pense pas juste de les suspendre. Je me pose la question sur les employés qui ont de tels préjugés... devraient continuer d'opérer dans le réseau de la santé québécois. Ça me touche profondément et c'est le cas de toute notre équipe également.

Alors, c'étaient les différents points dont je voulais vous parler. Disponible pour vos questions. Et mon collègue des Îles-de-la-Madeleine aimerait également compléter avec d'autres éléments, si vous le permettez.

M. Arseneau : Oui, merci, Pascal. En complément, moi, je viens des Îles-de-la-Madeleine, et, lorsqu'on a le sentiment, là, de ne pas avoir de carte marine, de naviguer à vue, c'est extrêmement inquiétant. Et là on se pose la question à savoir si le gouvernement même a mis quelqu'un à la barre. Les critères qui ont précédé aux décisions qui ont été prises hier sont pour, au mieux, nébuleux, et il faut qu'on apporte des précisions au processus décisionnel.

Essentiellement, là, il y a des gens d'un peu partout dans les régions qui étaient vertes qui sont devenues tout d'un coup jaunes ou même oranges sans nécessairement que le nombre de cas soit beaucoup plus important que la veille, et ils se demandent : Bien, qu'est-ce qu'on a fait? Que se passe-t-il? Sur quelle base a-t-on pris ces décisions?

De façon plus générale aussi, on a fixé une période où il faut restreindre les contacts sociaux de 28 jours. Sur quelle base établit-on que dans 28 jours on va avoir cassé la vague? Est-ce que le gouvernement a des projections à cet effet? Vous savez que, depuis le 3 mai dernier, on demande au gouvernement d'établir des projections et de les rendre publiques. On réitère cette demande. C'est extrêmement important si on veut susciter l'adhésion des gens dans les mesures qui sont mises en place, qui sont contraignantes, en particulier dans les zones rouges. Il faut savoir où on s'en va. Voilà, pour complément.

Le Modérateur : ...questions.

M. Bérubé : Juste avant les questions, je veux être très, très clair, là. C'est terminé, le temps où on demande aux oppositions de partager le message sans avoir aucune indication sur comment les décisions ont été prises.

À chaque fois, chaque jour, nous allons demander les avis publics. Alors, d'ici la fin de la journée, je veux voir les avis publics quant à la restauration et au monde culturel et je veux connaître très clairement les applications de la sécurité publique pour ce que le premier ministre a avancé hier. Nous l'avons dit en conférence téléphonique, nous le réitérons aujourd'hui, et, à chaque jour, on veut le document à la disposition des Québécois pour comprendre comment a été prise la décision. Voilà.

M. Lacroix (Louis) : Pourquoi ce n'était pas important... En fait, au printemps, vous avez laissé le gouvernement naviguer sans opposition ou presque, là. Pendant des mois, vous acceptiez de bonne grâce toutes les décisions du gouvernement sans vous opposer comme vous le faites maintenant.

Pourquoi vous êtes plus critique maintenant que vous étiez au printemps dernier? Qu'est-ce qui change pour que, maintenant, vous demandiez des preuves, alors qu'au printemps dernier vous ne les demandiez pas?

M. Bérubé : Je ne suis pas d'accord avec vous parce que mes interventions témoignent du contraire. D'abord, le gouvernement nous a demandé de suspendre le parlementarisme. Qu'est-ce qui se passait? Deux fois par semaine, discussion avec le premier ministre, où les critiques étaient en privé puis nos bonnes idées étaient en privé. Parfois, les bonnes idées étaient appliquées, on n'en avait pas le crédit, ce n'est pas grave. Mais les critiques qu'on faisait, c'était dans le cadre des rencontres avec le premier ministre et on n'avait pas ces tribunes avec vous pour poser des questions en Chambre.

Le retour du parlementarisme cet automne a eu du bon. Les deux premières semaines ont permis d'identifier très clairement des failles importantes dans la préparation du gouvernement, gouvernement qui a toujours le pire résultat au Canada puis un des pires au monde en matière de mortalité notamment.

Alors, la question de la transparence, vous avez suivi l'étude des crédits, j'ai demandé à maintes reprises au premier ministre de distinguer le politique de la santé publique, de nous parler des scénarios de déconfinement, de nous parler de comment se prennent les décisions. On a même appris que le gouvernement du Québec, sur des questions fondamentales qui touchent notre santé, notre économie et nos droits et libertés, ne prend aucune note. Il n'existe aucun document, aucune note qui témoigne des débats et des arbitrages en matière de décision de la Santé publique, ce qui est scandaleux. On ne saura jamais qu'est-ce qui s'est décidé puis on ne saura jamais qui blâmer, au besoin. Alors, comprenez-vous pourquoi qu'ils ne veulent pas d'enquête publique? C'est pour ça.

M. Larin (Vincent) : Expliquez-nous, M. Bérubé, pourquoi le gouvernement fermerait les salles de restaurant comme ça, pour aucune raison?

M. Bérubé : Je veux le savoir. Bien, je ne sais pas où réside son intérêt, mais je sais où réside l'intérêt de la Dre Mylène Drouin, de la Santé publique de Montréal, de nous indiquer : Écoutez, ça ne vient pas de nous. On n'a jamais recommandé ça, c'est une décision du politique. Tout ce qui manquait à sa phrase, c'est : Vous leur demanderez. Je prends le relais, je le demande.

L'impact sur la restauration, il est catastrophique. Le nombre de restaurants qui vont tomber à Québec, à Montréal et dans Chaudière-Appalaches, c'est énorme. Il va y avoir des faillites. Il y a des gens qui vont tomber en dépression. Il va y avoir des drames familiaux qui vont être entraînés par ça. Si c'est une décision de la Santé publique, je veux la lire. Si c'est une décision du politique, je veux une explication. Et tout est une question d'équilibre.

Est-ce que le véritable foyer d'éclosion de la COVID était dans les restaurants qui ont pris des mesures exceptionnelles pour protéger leurs clients qu'ils aiment? J'en doute. J'en doute que ça soit vraiment là que ça se soit passé. Alors, faisons...

M. Lacroix (Louis) : Vous n'auriez pas fermé les restaurants, si je comprends bien?

M. Bérubé : Je veux voir l'avis. On est toujours dans la même situation, M. Lacroix. On n'a pas l'info, puis vous ne l'avez pas parce qu'on ne rend pas publiques ces informations-là. Le directeur de la santé publique ne rend ses avis qu'au premier ministre. Bien, le directeur de la santé publique, il est redevable envers le public du Québec, et ce n'est pas prématuré que systématiquement, chaque jour, les avis soient rendus publics. On est rendus là. C'est trop grave pour accepter plus longtemps que ces échanges-là se fassent à huis clos entre le premier ministre du Québec, le directeur de la santé publique sans qu'il n'existe aucune note qui va nous permettre de comprendre ce qu'il est passé.

Mme Crête (Mylène) : Vous ne pensez pas qu'il y a une certaine logique à fermer les bars et les restaurants, si on interdit aux gens d'avoir des gens à la maison?

M. Bérubé : Je ne le sais pas parce qu'on ne nous...

Mme Crête (Mylène) :...débordements de votre côté?

M. Bérubé : Je ne le sais pas parce qu'on ne nous l'explique pas. La directrice de la santé publique, elle a dit : Moi, je ne l'aurais pas recommandé. Vous voyez que c'est grave. Il y a quelqu'un qui a intérêt à nous trouver une bonne raison rapidement parce que, si ce n'est pas la Santé publique qui a décidé ça, c'est qui et à quelle fin? Moi, je me pose la question parce que les restaurateurs qui m'envoient des signaux, ceux que je connais bien, c'est épouvantable, là. Ils n'ont jamais été compensés pour le printemps et ils le seront partiellement pour l'automne. Ça, c'est notre économie, puis il y a un équilibre aussi, puis ça sert de soupape à certains égards.

Le monde culturel, on n'en a pas assez parlé. Écoutez, là, ils sont confinés, là, le monde culturel. Il y aura des drames importants qui vont se passer en termes de production qui ne pourront pas avoir lieu, quant aux salaires, quant à la création. C'est épouvantable. Alors, je ne veux pas prendre de façon... je ne veux pas prendre à la légère ce qui se passe dans ces deux domaines-là.

Puis quant à la Sécurité publique, on n'en parle même pas. Je veux dire, les corps de police, à l'heure où on se parle, ne sont pas informés des façons d'intervenir à partir du 1er octobre. Ça, c'est jeudi. Tu sais, c'est... décision grave, là, ça nécessite pas mal de justifications pour les autres.

M. Lavallée (Hugo) : Vous auriez fait quoi, à la lumière du nombre de cas, là? Parce que le nombre de cas augmente, là, ça, c'est un fait. Vous voyez les chiffres. Parce que là, c'est facile d'arriver ici puis de critiquer, mais vous auriez fait quoi, concrètement, là?

M. Bérubé : Je donnerais l'information au public. Je justifierais mes décisions. Quand on engage la Santé publique, quand on engage l'économie du Québec, quand on engage les droits et libertés des Québécois, la moindre des choses, c'est de leur donner accès aux documents produits par le directeur de la santé publique payé par les Québécois. Donnez les avis aujourd'hui. Vous allez révéler une fois pour toutes ce que vous ne voulez pas nous donner pour des raisons que j'ignore, et ça, ça va exactement dans le même sens que quand le premier ministre nous dit : Une commission d'enquête, non, on n'en fera pas. Pourquoi? Vous avec peur de quoi? Moi, j'invite le premier ministre à nous faire un certain nombre de confidences. Comme il n'aura pas sa websérie le 1er octobre, il pourrait commencer, le 1er octobre, à nous faire des confidences à vous et à nous sur les raisons qui militent en faveur de ses choix. C'est sérieux, l'affaire.

Alors là, on nous demande, là, les chefs de l'opposition, Manon Massé, Dominique Anglade et moi : Aidez-nous à partager le message. Oui, mais vous êtes les seuls qui connaissent les justifications et les arbitrages. Rendez publics les avis, puis là on aura un vrai débat. On n'aura pas la même attitude qu'au printemps dernier, on va poser beaucoup plus de questions, puis on va les exiger, puis on va les obtenir.

M. Larin (Vincent) : Quand vous dites que nous ne passerez plus le message, qu'est-ce qu'on comprend? Vous ne direz plus aux gens de fermer...

M. Bérubé : Non, on le fait. On le fait sur ce qui est essentiel sur la santé, mais ce n'est pas moi qui va aller justifier pourquoi il faut fermer les restaurants, tu sais. Qu'un restaurateur me demande : Pourquoi je devrais fermer? Je ne le sais pas. Le gouvernement ne veut pas nous le dire, mais je sais que, si vous ouvrez, vous allez avoir des pénalités. C'est ce qu'on dit. Pour la population, là, tous les députés du Parti québécois font le même travail. Porter le masque, respecter la loi, on fait ça tout le temps, mais ce qui est frustrant, c'est que les gens nous adressent des reproches comme si on faisait partie du gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : Mais ce serait quoi, l'intérêt du gouvernement de fermer des restaurants, si ce n'est pas pour raison de santé?

M. Bérubé : Bien, on va l'apprendre, si on voit les avis.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est quoi, l'intérêt, là? Pensez-vous que M. Legault est dans une machination mondiale?

M. Bérubé : M. Lacroix, ce n'est pas ce que je dis. Je le dis, la Santé publique dit : Ce n'est pas notre décision. O.K.? Alors, il y a du monde qui sont encore plus fins que la Santé publique qui ont décidé qu'il fallait faire ça. Moi, je veux connaître leurs noms puis je veux voir l'avis.

M. Carabin (François) : Sur Joyce Echaquan, M. Bérubé, le chef de l'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, il y a quelques minutes, disait que c'était un autre exemple de racisme institutionnel. Le Conseil atikamekw de Manawan l'a dit aussi hier dans une déclaration. Est-ce que ce n'est pas le temps d'avoir au moins une discussion sur ces termes-là qui font beaucoup débat à Québec?

M. Bérubé : Moi, je vais avoir une discussion à très court terme sur ce qui est arrivé à cette femme.

M. Carabin (François) : ...sur le racisme institutionnel en particulier.

M. Bérubé : Ça, c'est un débat intellectuel qu'on peut avoir. Là, le débat concret, c'est qu'il y a deux racistes dans la place, à l'hôpital, là, à Joliette, qui ont tenu des propos. Je veux savoir c'est qui puis je veux savoir ce qui va leur arriver. Ça, c'est à court terme. Je veux savoir si cette femme a souffert davantage parce qu'elle a été victime de préjugés en fin de vie. Ça, ça m'intéresse.

Quant au débat sur le racisme systémique, vous savez ce que j'en pense. Il existe des racistes et des actes racistes comme dans toutes les sociétés du monde, mais le Québec, fondamentalement, n'est pas une société raciste. Mais, oui, il y a des racistes puis il y a des gens de toutes allégeances et de toutes convictions. D'ailleurs, dans le débat sur la COVID, on en découvre des particuliers. Alors, dans ce cas-là, rapidement, là, je veux savoir ce qui s'est passé et je veux que ces personnes qui ont eu ces propos soient identifiées rapidement et sorties du réseau.

M. Carabin (François) : Mais l'idée d'avoir, par exemple, une commission publique sur le racisme systémique, ça avait déjà été évoqué...

M. Bérubé : Bien là, il y en a une. Le gouvernement en conduit une, là. Il a occupé plusieurs de ses députés, puis c'est eux qui font ça. Puis là ils nous ont consultés une fois, puis ça va être pas mal ça. Bon, on va voir ce que ça va donner, mais les Premières Nations sont en rupture de communication avec le gouvernement du Québec depuis des mois. Je ne sais pas si vous le savez, mais il n'y a plus de lien, là, entre la ministre Sylvie D'Amours et Ghislain Picard, là. Mme D'Amours a dit, à l'étude des crédits en matière autochtone, que, pour elle, l'association des premières nations du Québec et du Labrador, c'est comme le quatrième parti d'opposition. Je peux-tu vous dire qu'ils l'ont noté.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, juste une précision, M. Bérubé. Vous demandez que les personnes qui ont tenu des propos racistes, que vous identifiez d'ailleurs comme des racistes, soient congédiées?

M. Bérubé : Qu'ils les sortent de l'hôpital, s'ils ne sont pas capables de...

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...qu'ils soient congédiés? Juste pour être clair.

M. Bérubé : Bien, moi, je ne veux pas avoir des personnes comme ça qui traitent n'importe qui, qu'ils soient autochtones ou pas. Je veux dire, il n'y a pas de circonstances atténuantes, là. Les propos ont été tenus, puis c'est des propos graves. Tu sais, leur carrière, là, ne devrait pas être dans un réseau hospitalier. Il arrive quoi dans les cas où il n'y a pas de caméra qui filme en Facebook Live?

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que le gouvernement ne devrait pas annoncer une enquête publique sur cette...

M. Bérubé : Il y a plein d'options qui s'offrent, mais je pense que, déjà, une enquête interne... J'ai l'impression qu'ils ont déjà identifié les... C'est assez facile à vérifier, là, avec la patiente, qui était, à telle heure, les infirmières ou autres corps de métier, je ne sais pas. Mais je m'attends à ce que, d'ici la fin de la journée, là, il y ait des mesures musclées, là, qui soient annoncées. Je veux dire, c'est épouvantable, là. Vous l'avez entendu, le vidéo? C'est assez...

Le Modérateur : En anglais.

M. Lavallée (Hugo) : J'aurais peut-être une question concernant le dossier de Matane, là.

M. Bérubé : Ah! merci, oui.

M. Lavallée (Hugo) : Il y a le président de Marmen, là, qui dit qu'il faut absolument devancer le projet Apuiat sur, donc, la Côte-Nord pour justement éviter des pertes d'emploi.

M. Bérubé : Bon, alors, l'usine de Marmen de Matane est menacée de fermeture, 55 emplois déjà coupés, et potentiellement la fermeture de l'usine liée directement à trois facteurs : l'incapacité de faire affaire avec les États-Unis présentement compte tenu des tarifs, la COVID et aussi le manque d'intérêt du gouvernement de la CAQ et du gouvernement précédent, libéral, pour les appels d'offres éoliens.

Marmen avait averti le gouvernement Legault : Vous avez des préjugés que vous véhiculez depuis trop longtemps sur l'éolien. On est au bout du système, l'usine va fermer. Alors, on vous demande, dans l'esprit du projet de loi n° 66, d'ajouter le projet éolien Apuiat des Innus de la Côte-Nord, ce qui pourrait nous permettre de maintenir les emplois.

J'ai communiqué par écrit avec le premier ministre hier et je lui ai indiqué que c'était entre ses mains. S'il accélère le projet Apuiat, on sauve les emplois à Matane. Si on ne le fait pas, cette usine va fermer, 150 emplois bien payés à Matane. C'est une catastrophe. Alors, je demande d'accélérer ce projet qui est prévu pour plus tard. On en a besoin. Et j'en appelle au premier ministre, au ministre des Ressources naturelles, ça aussi, ça me touche profondément parce que je les connais presque tous par leur nom, ces employés d'usine. C'est des collègues de classe, c'est des voisins, c'est des gens que je côtoie depuis des années.

La relance économique, c'est aussi de saisir des opportunités pour maintenir des régions en bon état. Et s'il fallait que Marmen ferme et que ça soit lié à l'entêtement idéologique du gouvernement de la CAQ sur l'éolien, ça va laisser des traces très longtemps à Matane, je vous le garantis.

Le Modérateur : En anglais.

M. Bérubé : Merci, Hugo. C'est gentil.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. How did you react when you heard this woman from the Atikamekw community...

M. Bérubé : Disgusting. That's shocking, I can't believe that some nurses or other professionals of health decided to tell to this woman... she was dying, that she was... I cannot repeat that, but that she was good for nothing, that she was a shame for her kids, that maybe she deserved it because she's from an autochtone community. I can't believe that. And Véronique Hivon, in the night, sent me that video. And at 4:00 in the morning, I was watching that video, and she was so upset because of that, so I decided to tell her name here and say that I can't believe those two — I guess they are nurses, I'm not sure about that — are still going to work in this hospital anymore. That's major.

And nobody deserves that, especially the Natives. So...

Mme Senay (Cathy) : So these health workers have to go, have to leave?

M. Bérubé : Get out.

Mme Senay (Cathy) : Get out.

M. Bérubé : Sure.

Mme Senay (Cathy) : And the coroner's office is starting an investigation to answer to the basic questions: Who? When? What? How? And...

M. Bérubé : Did she suffer at the end of her life? That's another question for me. She had the care that she needed and... it's unbelievable. She was a mother of seven, seven kids who don't have their mother anymore and now they're aware of the health system and this hospital. Some people, this is the way they see a Native woman, in 2020. So this is so shocking and... very upset with this situation.

Mme Fletcher (Raquel) : Should the hospital be held criminally responsible?

M. Bérubé : Be responsible, I guess...

Mme Fletcher (Raquel) : Criminally responsible.

M. Bérubé : ...hospital needs to take action today about those two people. I don't know their names, I don't know if they're nurses or any other job in the hospital, but...

Mme Fletcher (Raquel) : But I wonder what the charges should be like?

M. Bérubé : I think the family needs some explications, major explications. And it's shameful. And I'm ashamed to live in a province... I don't like to say that word, but in Québec, when I know some people think the way they think about Native people. It's unbelievable.

Mme Greig (Kelly) : Do you think that this specific case will change anything or do you think they're going to put an inquiry into it and say: We're investigating, and things will stay the same?

M. Bérubé : The only difference between this case and other cases is that we had a camera filming all the action. But how many times people say racist stuff to Native people, and you don't have any camera, you don't have any witness? So this is the kind of disgusting case that I don't want to see anymore in my nation.

Le Modérateur : Merci. On va laisser la place à un autre collègue.

Mme Senay (Cathy) : I would like to... one last question. In the spring, the spirit here with MNAs was solidarity. But now you want to see proof of what the Legault's Government is doing...

M. Bérubé : Sure. Well, Prime Minister say, like: Trust me on this one. Well, trust, but verify, this is the way you work. But I want to see the different papers proving that that's the thing to do. Dr. Mylène Drouin, for the health sector in Montréal, said: That's not me, this is not my call. So whose call it is? And that's major. So, the people from the restaurants, they're going to die. The business is going to die, and they're going to suffer. It's going to be tough for the families and in the cultural sector as well.

So, until the end of the day, I want to see, accessible to the people, both papers proving that was the thing to do. So we're not joking on this one, we want to see those papers today.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 5 )

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