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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle et M. Gregory Kelley, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires autochtones

Version finale

Le mercredi 30 septembre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous. Je suis, aujourd'hui, accompagnée de mon collègue Greg Kelley.

Écoutez, je viens ici parce qu'aujourd'hui ça fait un an qu'il y a eu le dépôt du rapport de la commission Viens. Et j'ai pris connaissance du communiqué qui a été émis par la ministre des Relations avec les autochtones, et, honnêtement, le communiqué qui a été émis est une véritable insulte. C'est une insulte parce que, lorsqu'on regarde un rapport qui a été déposé, il y a un an, avec 142 recommandations, et qu'on nous soumet un communiqué dans lequel on nous dit qu'il y a quelques mesures qui sont en voie d'être terminées, et que, parmi les quatre qu'on met de l'avant, il y en a deux qui sont des adoptions de motions d'il y a un an, je pense que c'est sérieusement rire des gens, et la situation n'est vraiment pas drôle.

Aujourd'hui, je suis devant vous en tant que femme, en tant que mère, puis j'ai envie de vous dire aussi debout pour toutes ces femmes qui ne sont pas debout, qui ne peuvent plus l'être ici, pour dire que le progrès qui a été fait est tout simplement inacceptable. Ce que je demande aujourd'hui au premier ministre du Québec, c'est d'assumer un véritable leadership dans la question autochtone. On ne peut plus continuer à fonctionner de cette manière-là. Il est évident que la ministre n'est plus apte à occuper ses fonctions, et que, conséquemment, on se retrouve dans une situation où, après un an, il n'y a rien qui a été fait. Or, les choses ont besoin de bouger. Voilà.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous parlez… de ses fonctions, Mme D'Amours?

Mme Anglade : Est-ce que je demande qu'elle…

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'elle soit démise de ses fonctions?

Mme Anglade : Je pense qu'avec le communiqué elle a déjà écrit sa lettre de démission, très franchement.

M. Larin (Vincent) : Demandez-vous sa démission?

Mme Anglade : Je pense qu'elle a déjà démissionné de ses fonctions avec le communiqué qu'elle a écrit. Et, je le dis très franchement, je ne pense pas qu'elle ait la confiance du milieu du tout pour exercer les fonctions qu'elle occupe aujourd'hui. Et, avec le rapport qu'on vient de voir et le résultat du progrès, on ne peut pas accepter ça.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que tous les gouvernements n'ont pas une part de responsabilité avec ce qui se passe avec les autochtones? Je ne cible pas directement le père de votre illustre collègue, qui en a fait beaucoup pour les autochtones, mais tous les gouvernements se sont traîné les pieds dans le dossier des autochtones depuis les dernières années.

Mme Anglade : J'ai siégé à l'Assemblée nationale avec le père de Greg, M. Kelley, et je peux vous dire une chose, c'est que, dans les milieux autochtones, les relations, quand il était là, elles fonctionnaient. Il avait ses interactions. Il avait ses échanges. Il y a des dossiers qui ont avancé. Depuis la dernière année, on a une ministre des Affaires autochtones qui, cette fin de semaine, a dit que son rôle, c'était de faire des relations publiques. Le rôle d'un ministre, ce n'est pas de faire des relations publiques. Le rôle d'un ministre, c'est de travailler main dans la main avec les différentes organisations. Le rôle d'un ministre, ce n'est pas de dire que les personnes avec qui elle est supposée travailler, c'est une quatrième opposition. Ce n'est pas ce qu'on a vu dans la dernière année, et le communiqué qui est sorti en fait foi.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que vous avez l'impression que le fait que Mme D'Amours soit toujours en poste, c'est tout simplement parce que le gouvernement Legault...

Mme Anglade : Je m'excuse, je n'arrive pas à vous entendre.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que vous pensez que le fait que Mme D'Amours soit encore en poste, c'est un peu, pour le gouvernement Legault, une façon de dire...

Mme Anglade : Bien, si c'était une priorité, on verrait des résultats. Aujourd'hui, ça fait un an que le rapport est déposé. Il va y avoir une période de questions tout à l'heure. La ministre ne sera pas en Chambre, de ce que je comprends, pour même parler de cet enjeu-là. Ça vous donne le niveau de priorité qu'on accorde à cet enjeu.

M. Lacroix (Louis) : Et pourquoi, au juste, vous pensez que le gouvernement Legault n'accorde pas de l'importance et le… à la cause autochtone? Il doit y avoir une raison.

Mme Anglade : Bien, je ne pourrais pas vous dire. Je pense que c'est à eux de répondre à la question. Je ne peux pas donner des explications pour ça. Mais il est clair qu'on n'accorde pas l'importance nécessaire à ce dossier-là. Et j'ai de la misère à vous citer des exemples concrets de ce qui a pu être avancé. Et je pourrais céder quelques minutes la parole à mon collègue parce qu'il pourrait vous dire quelles sont les mesures qui auraient pu être mises de l'avant.

M. Lacroix (Louis) : Mais, juste avant, croyez-vous que c'est volontaire du gouvernement Legault de ne pas accorder davantage d'importance...

Mme Anglade : C'est un manque de leadership très clair. Est-ce que c'est volontaire? Vous pouvez leur poser la question. Mais c'est un manque de leadership flagrant dans le dossier des autochtones, et ce n'est pas la première fois. Aujourd'hui, c'est le bilan après un an, mais ce n'est pas la première fois qu'on constate qu'on a des enjeux importants entre le gouvernement et les communautés autochtones. Elles le disent elles-mêmes. Je pense qu'il est temps de donner un coup de barre pour faire avancer ce dossier.

Greg, si tu veux commenter…

M. Kelley : Oui, juste rapidement, et de continuer sur ce point-là. Aujourd'hui, en Chambre, le premier ministre n'est pas là. Le ministre de la Justice n'est pas là. La ministre responsable des Relations avec les peuples autochtones n'est pas présente en Chambre aujourd'hui. Ça, c'est une décision du leader du gouvernement, qui a décidé ça. C'est bien évident qu'aujourd'hui... Aujourd'hui, c'est un an après le dépôt du rapport de la commission Viens. Puis, oui, on a des questions. On a posé des questions pour Joyce hier, mais on continue aujourd'hui. Et je veux juste vous dire qu'encore je trouve ça choquant qu'il n'y a aucune personne, quand même, le ministre de la Santé et le ministre de l'Éducation, des ministres qui ont une responsabilité importante dans le suivi du rapport de la commission Viens...

Alors, ça, c'est une raison que moi, je pense que le gouvernement est complètement déconnecté. Le communiqué de presse qui est sorti ce matin était tellement froid. L'excuse de la ministre, c'est : Il y a eu une pandémie, alors on n'a pas travaillé sur le dossier. Mais chaque moment que le gouvernement ne fait pas de travail, qu'il ne travaille pas sur les appels de l'action, qu'il mette ça en place, on a des conséquences sur le terrain. Qu'est-ce qu'on a vu avec Joyce, qu'est-ce qu'on a vu avec des femmes autochtones à Montréal, cet été, des Inuits à Cabot Square qui sont décédés dans la rue, il y a des exemples partout. Et chaque moment qu'on n'agit pas puis on ne bouge pas comme un État, il y a des conséquences pour les peuples autochtones du Québec.

M. Laforest (Alain) : Concernant le décret qui va être adopté, Mme Anglade, cet après-midi, jusqu'où le gouvernement devra aller pour donner les pouvoirs aux policiers? Puis est-ce que vous cautionnez le fait qu'il va y avoir une manifestation, dès ce soir, antimasque, là, pour venir tester justement la résistance du gouvernement?

Mme Anglade : Je ne peux pas le rappeler assez souvent, qu'on doit respecter les règles sanitaires, et que j'ai confiance qu'on va... Ils vont trouver... J'espère qu'ils vont trouver le bon équilibre. Puis il faut à tout prix éviter les débordements. Il faut à tout prix les éviter. Ce sont eux qui sont les mieux placés pour déterminer la manière dont ils souhaitent opérer dans ce cadre-là, mais on a besoin de faire respecter les règles sanitaires.

M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous d'accord avec le fait de porter le masque pour les manifestants?

Mme Anglade : Oui, et je pense que le... Bien, la distanciation sociale, les masques, ce sont des règles sanitaires pour tous.

M. Lacroix (Louis) : Alors, si les manifestants ne respectent pas ces règles de base là, êtes-vous d'accord pour que la police intervienne?

Mme Anglade : Il faut trouver un mécanisme pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de débordement, et qu'ils portent les masques, et que la distanciation sociale soit respectée. Mais ça, il va falloir que la police détermine le meilleur moyen d'intervenir. Mais je suis favorable à ce qu'évidemment tout le monde porte des masques et qu'il y ait de la distanciation sociale dans les manifestations. C'est pour tout le monde qu'on fait ça.

M. Bergeron (Patrice) : La semaine dernière, vous avez, donc, discuté du cas de Blais après les reportages qui ont été diffusés et vous n'avez pas demandé clairement la tête de Blais. Et là, aujourd'hui, pour la ministre D'Amours, on a l'impression que vous lui dites qu'elle n'est plus à sa place, qu'elle devrait être démise, là. On a du mal à juger, là… Pourtant, la gravité de la situation est pratiquement équivalente, là.

Mme Anglade : Si vous me demandez si la ministre Blais a exercé son pouvoir puis que... La semaine dernière, je pense que vous m'avez posé la question, à savoir s'il y avait de la responsabilité ministérielle, puis j'ai clairement dit qu'il n'y avait aucune responsabilité ministérielle qui avait été appliquée dans son cas et que je ne comprenais pas la décision du premier ministre, à savoir pourquoi il avait décidé de garder Mme Blais, mais qu'il avait décidé d'envoyer Mme McCann à l'Éducation. C'est une question que je me pose encore.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant l'application COVID, on sent que M. Dubé, là, est prêt à aller de l'avant. Est-ce que c'est encore dangereux d'aller de l'avant avec une application comme ça?

Mme Anglade : Bien, écoutez, il est clair qu'il faut trouver des solutions présentement. Il faut trouver des alternatives pour améliorer le traçage. Ce n'est pas les seuls enjeux. On a beaucoup d'enjeux sur le dépistage. Puis la seule chose que je vous dirais, c'est que, lorsqu'il y a eu la commission, il y a eu plusieurs experts qui se sont prononcés avec des mises en garde. Je présume que le gouvernement va pouvoir expliquer comment est-ce que ces mises en garde sont atténuées avec le déploiement de cette nouvelle application. Je comprends la Santé publique, je comprends le gouvernement de vouloir essayer de trouver des solutions. Alors, ils devront répondre aux mises en garde qui ont été mises de l'avant. Mais encore, de manière plus importante, je vous dirais, toute la question du dépistage, le temps d'attente, ces éléments-là sont vraiment fondamentaux, et, ça aussi, il va falloir les régler.

M. Lacroix (Louis) : Mais donc vous n'êtes pas contre, de ce que je comprends, l'utilisation de l'application…

Mme Anglade : S'ils sont capables d'expliquer comment les mises en garde sont... comment l'application, en fait, répond de manière positive par rapport à toutes les mises en garde qui ont été faites… Mais ça, c'est la responsabilité du gouvernement. Alors, je leur demande de regarder cet élément-là.

M. Larin (Vincent) : Mme Anglade, on a eu un exemple, au CHUM, maintenant… mais d'un contrat de 999 000 $ qui a été octroyé à l'entreprise d'une membre du C.A. Est-ce que le gouvernement doit laisser ça passer? Est-ce qu'il n'y a pas un problème? Est-ce que l'AMP devrait intervenir?

Mme Anglade : Moi, je pense que c'est au ministre de répondre à ça. C'est le CHUM, directement, là-dedans… puis moi, je vous inviterais à poser la question au ministre de la Santé.

M. Larin (Vincent) : Mais est-ce que vous y voyez un problème, avec la situation générale, du fait qu'il y a des propriétaires d'entreprises, qui oeuvrent dans le domaine de la santé, qui siègent sur des C.A. d'hôpitaux?

Mme Anglade : Ça dépend. Les règles d'éthique doivent être respectées. Mais, encore une fois, pour cette question précise là, je vous invite à poser la question au ministre de la Santé.

M. Laforest (Alain) : Vous pensez quoi du fait qu'aujourd'hui le premier ministre ne soit pas là, et le ministre de la Santé ne soit pas là, qu'on s'en va vers la zone rouge, et que les ministres les plus importants ne soient pas en Chambre…

Mme Anglade : Bien, je pense que le leader a établi une stratégie d'évitement. Alors, aujourd'hui, on n'a pas le ministre de l'Éducation, on n'a pas la ministre de la Culture, on n'a pas le ministre de la Santé, on n'a pas le premier ministre et, comble du comble, on n'a pas la ministre, aussi, des Affaires autochtones. Donc, je pense qu'on a une stratégie d'évitement aujourd'hui pour répondre aux questions. Mais nous, on sera en Chambre pour en poser.

Mme Gamache (Valérie) : Une question à Mme Anglade. Je ne sais pas si vous avez vu, mais il y a un site de la ville de Montréal qui donne des cartes-cadeaux aux employés, infirmières, médecins, concierges pour les inciter à se faire tester parce qu'il y avait comme un relâchement. Bon, ça peut paraître original, mais est-ce que vous trouvez que c'est une bonne solution?

Mme Anglade : Bien, je pense que c'est surtout... Ça témoigne du fait que les gens ne savent plus... toute la question de la cohésion, là, pour renforcer la cohésion… ça témoigne du fait que les gens disent : Comment est-ce qu'on est capables d'aller chercher cette cohésion-là? Puis ils trouvent différents mécanismes. Je pense que le problème fondamental, c'est encore une fois la cohérence dans les messages du gouvernement, qui nous mène à des situations qui font en sorte que les gens essaient de trouver différents mécanismes. Si on pouvait tester les gens, obtenir rapidement les résultats, je pense que les gens seraient beaucoup plus enclins à aller se faire tester.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous pensez de l'idée de QS, justement, qui dit : On va réquisitionner les labos privés sans savoir combien il y a de labos, sans savoir pour leur capacité de tests, sans savoir combien ça coûte?

Mme Anglade : Bien, je pense que vous avez posé et répondu à la question, M. Lacroix, en fait.

M. Lacroix (Louis) : ...si je mets ma réponse dans mon reportage, ce ne sera pas bien bon.

Mme Anglade : Bien, tout ce qui nous permet d'améliorer la question des tests, la question du dépistage, il faut le regarder. Maintenant, est-ce que c'est la bonne manière de le faire? Il faut pouvoir répondre à toutes les questions que vous avez posées, justement. Voilà.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : …this morning, at the question period, who will not be there?

Mme Anglade : So, to me, there is a clear… I'm trying to find the right expression, an avoidance strategy in the National Assembly because the Premier won't be there, the Minister of Education won't be there, the Minister of Health won't be there, the Minister of Culture. All the questions that we have regarding the situation right now, they won't be there to answer. And today is the one day… the anniversary of the commission Viens, of the report of the commission Viens, and the Minister responsible for Indigenous Affairs is not there. So I think it's really problematic.

Mme Greig (Kelly) : What do you think of Mr. Legault's reluctance to call this incident systemic racism, what happened in Joliette?

Mme Anglade : I'm sorry…

Mme Greig (Kelly) : What do you think of Mr. Legault's reluctance to call the incident in Joliette systemic racism?

Mme Anglade : So, generally speaking, there's no question in my mind that we have systemic racism in Québec. So, to me… But it's not the first time that Mr. Legault doesn't want to qualify it. For some peculiar reason, he doesn't want to say that. But, if there is an element around our relationship with aboriginal people, clearly, there is an issue with systemic racism. And I'm not specifically talking about the event yesterday. I'm talking about years, and years, and years of a situation where we had women that disappeared and the treatment of specific women. I think it's not calling the situation what it really is. But this is a question for Mr. Legault. He's never been able to call it systemic racism.

Mme Greig (Kelly) : And what do you think of Mme D'Amours' response to this and the relationship currently between First Nations and the QuébécoisGovernment?

Mme Anglade : It is terrible. And the press release that was issued today is a clear insult to all Quebeckers. She hasn't done the work that she was to do in the last year. And, honestly, it's pathetic to read the report that we're reading today… to read that press release. It's truly pathetic. I would like Greg Kelley to say a few words about that.

M. Kelley : Yes, and I'll just go quickly, Kelly, on the question of racism. This is no fault of Québec's, but the Indian Act exists, and go read it, it is a racist piece of legislation. It was designed to assimilate and basically get rid of indigenous people in Canada. That's a fact and that applies to Québec. It applies across the country. So it created a system of racism towards indigenous people and it's been very hard to break that.

And I know what… I like to… I saw yesterday from Ghislain Picard, he stuck… you know, he put his hand out there and said : I trust Quebeckers are going to be our allies in the fight against racism. And I know Quebeckers are going to answer the call because I know Quebeckers, they're not racist. We cannot paint everyone in the same way. It's not true. You should've seen the comments out there yesterday, there were tons of people… outpouring of people who were frustrated of what happened to Joyce. So I think we know people want to do better, but the Government of Québec's going to have to step up and help, of course, Ghislain Picard and the indigenous people of Québec to make sure that we get past this and we fight racism. I think that can be done.

But, again, if we just come back to the report, the excuse sort of given by the Minister is : Well, there's a pandemic, so we couldn't do more. I didn't know that, since March, the civil servants of Québec stopped working. I'm pretty sure they've been working pretty hard, and I think we could have done a lot more in that time, and I can give you a few examples.

The education curriculum of Québec could have been changed in a year. That's one of the recommendations, a call for action, that is in the report. Even just down to the basics, there has to be a mechanism to follow up on the report, and there's recommendations that clearly outline that. Why hasn't the Government not even put that in place first to say : OK, well, this is the mechanism that's going to exist to make sure we follow up, and they're going to hold the Government accountable?

So I think, if you just look at those elements right there, the Government was capable to do more. I'm disappointed today. And I know the indigenous people today are extremely frustrated because, again, yesterday, we saw what happened to Joyce. We saw, a few weeks ago, what happened to the Innu man who was brought before a judge without any clothes on. We can go down the examples of treatment of indigenous women and Innu women at Cabot Square in Montréal. You just go down the list. And, every day, the Government does not act, does not put these calls to action into place. There are real consequences for indigenous people of Québec on the ground today.

So that's just what I have to say about that. I'm ticked off this morning. I read that press release and I just said : Why even put that out there, especially in the context of what happened to Joyce? It just was indecent, in my opinion, and it just shows the Government, I think, is extremely disconnected on this question. And I can't even go into the House today and ask the Minister questions because she won't be there today.

Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Kelley or Ms. Anglade... but I just need you to back up for me because, this morning, we're still learning more about what was said... I didn't watch the video. I don't think people... You know, a lot of people, like me, are uncomfortable. And so we're learning more about the actual racial slurs that were said, and even just reading that in print was like... I understand what you're saying about systemic racism and the Indian Act, but can you just maybe comment about the emotional response to what happened to Joyce, that actual event? It's gut-wrenching.

M. Kelley : Watching that video yesterday was just extremely hard. You know, it's one of those moments you look at and you just say : I can't believe this happened in our province. And I was outraged, I was sickened, I was saddened. And I think, yesterday, you saw, just outside of the Joliette Hospital, the amount of people that showed up for a vigil. I think that just goes to show... It was, of course, you know, the Atikamekw people that were present. But there was a lot of other people there that were saying : I cannot believe this happened in my hospital, in my neck of the woods.

So, yes, this debate brings up tons of emotions, and, again, it just makes you frustrated that we haven't done more, you know. And that's all I can really say, but, again, I was just... I almost felt like crying when I was watching that video and I was just thinking about listening to her husband, you know, seven children, she's not coming home. She was 37-years-old, not too older than me, have her life cut short, just really sad.

Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask you a question about the antimask protest?

Mme Anglade : Yes, but I'm going to start by commenting on the question because, when I watched that video, it was unbearable. It was unbearable. And it's a personal thing, but, last night, I was talking to my children, and my 12-year-old daughter, Nadine, wanted to bring it up, because I thought this is not something that I want to talk about with them, and I don't know how to... and she came up and said : Did you see that video, mama, did you see what happened? And she talked to me about it, and she said that it was terrible, and how can we have this, and she made me realize again, like, the role and the responsibility that we have with our own children to educate them, to make them realize, like, things like... To me, it was honestly unbearable to watch.

And the other element that really struck me is the son that was... When the father was talking, the son was around and he didn't know about his mother, and I thought : One day, a few days, a few hours maybe, he's going to find out that his mother passed away, and then, one day, he's going to find out what really happened, and how is he going to react to this? And how, collectively, are we going to be thinking about this to make sure that there is this reconciliation, that people don't get mad, and angry, and stuck in their own ways and their own way of thinking? How do we do this?

So, this morning, when I read the press release, I'm like: This is totally disconnected from what needs to happen, totally disconnected. But, yes, I can answer your question about masks. Yes?

Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned about the antimask protest? Are you concerned about this movement?

Mme Anglade : We all need to be concerned about that because we need to follow the rules. We all need to follow the rules. And it's one thing to demonstrate, it's one thing to say that you don't agree with what the Government is doing, and there are ways to do that, but it's another thing to put people at risk. So people have to wear their masks. Thank you.

(Fin à 9 h 11)


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