(Huit heures quarante et une minutes)
M. Marissal : Bonjour.
Merci d'être là. Vous savez comme moi qu'aujourd'hui on aura une annonce de Pierre
Fitzgibbon, le ministre de l'Économie, sur l'aide aux entreprises, les petits
commerces, les PME. Je vais attendre évidemment de voir les détails dans le fin
du fin.
Mais ce qu'on sait depuis le début de la
pandémie, c'est que les petits commerces en particulier, bars, restaurants, c'est
des gens qui se retrouvent encore une fois devant une fermeture. Ce qu'ils
réclament réellement depuis le début, c'est de l'oxygène. Et essentiellement ce
qu'on leur donne, c'est des poids qui les font couler, c'est-à-dire des prêts,
des reports. C'était peut-être bon le premier mois, peut-être le deuxième mois,
mais on entre dans le septième mois. Ces gens-là ont déjà de l'eau par-dessus
la tête. Leur donner encore des prêts, c'est rajouter des pierres dans leurs
poches alors qu'ils sont déjà en train de couler.
Alors, c'est ça qu'on a demandé à M.
Fitzgibbon et au gouvernement Legault depuis des mois. Maintenant, on se fait
le relais de ces commerçants. On se fait le relais de ces PME. On dit au
gouvernement : Ces gens-là, vous leur avez donné des reports et des prêts,
ça ne fait que retarder l'échéance inéluctable. Puis ces gens-là,
éventuellement, ne seront pas capables de se relever.
Alors, on verra les détails, notamment, de
ce que le ministre appelle, et ça fait quelques mois qu'il en parle en privé
avec les gens de l'opposition, dont moi, les fameux prêts pardon. Un prêt
pardon, là, le premier mot, c'est quand même «prêt». Alors, on verra les
détails du plan annoncé aujourd'hui. Mais ce que moi, j'entends sur le terrain,
notamment des gens de mon comté, sur la promenade Masson et ailleurs, c'est
qu'ils sont déjà là, ils ont déjà de l'eau par-dessus la tête. Alors, leur
donner encore un prêt, encore devoir aller chercher de l'argent à la caisse ou
à la banque en disant : Oui, mais le gouvernement va peut-être me
pardonner une partie de mon prêt, essayez ça pour payer votre hypothèque, là, vous
n'aurez pas grand succès.
Pendant ce temps-là, ce qui est vraiment
choquant, c'est que ce gouvernement-là a trouvé le moyen, pendant la pandémie,
de trouver 10 millions, par exemple, pour Birks, une bijouterie certes
prestigieuse, mais qui n'est pas exactement dans le trouble, de l'argent pour
des géants, par exemple Amazon, à qui on facilite l'accès au marché ici en
organisant des foires pour Amazon, comme si Amazon avait vraiment besoin de
l'aide du gouvernement du Québec.
Alors là, ce qu'on demande au ministre et
François Legault aussi, qui dit souvent que c'est un ancien entrepreneur, qu'il
connaît ça : Entendez l'appel à l'aide de ces gens-là. Ils vous disent :
On a fait tous les efforts... Je pense aux restaurants, par exemple. Vous avez
fréquenté des restaurants, probablement, depuis la réouverture, depuis le
déconfinement. Les efforts que ces gens-là ont faits, inimaginables, l'argent
qu'ils ont dépensé, les nuits blanches à se demander combien de temps ça va
durer… Mais là, aujourd'hui, on doit faire plus que leur promettre encore des
prêts qui vont simplement alourdir leur situation.
Alors, je suis prêt à vos questions.
M. Lacroix (Louis) : Mais ce
qu'on entend, là, c'est qu'on ferait un prêt de 15 000 $ avec un
pardon de 80 %. En d'autres termes, là, le maximum serait de
12 000 $ par mois qu'on leur prêterait, de ce que je comprends de
la... en fait, qu'on leur donnerait, dans le fond, parce qu'on demanderait un
remboursement de seulement 20 % du 15 %. Alors, ce n'est pas
acceptable, ça? On devrait y aller directement, vous pensez, avec une
subvention directe plutôt que de les faire passer par ce processus-là qui, à
quelque part, revient à la même chose?
M. Marissal : Bien, de un, on
ne sait pas si ça revient à la même chose parce qu'on n'a pas vu les détails. Et
le fait que vous vous posez les questions, je me pose les mêmes. Moi, j'avais
compris que c'était 15 000 $ maximum de pardon, mais qu'on pouvait
éventuellement emprunter plus. Alors, attendons de voir les détails.
Mais ce que je sais, c'est que, de un, ça
arrive beaucoup trop tard. Ça arrive trop tard pour des gens qui ont soit déjà
fermé, soit qu'ils sont en train de fermer parce qu'ils sont au bout du rouleau.
À un moment donné, il y a une limite à étirer ta marge de crédit. À un moment
donné, il y a une limite à essayer de tirer le diable par la queue quand tu n'es
pas capable de t'en sortir.
Puis après, M. Lacroix, si c'est une
subvention, bien, qu'on appelle ça une subvention. Mais ce gouvernement-là est
tellement dogmatique qu'il refuse de prononcer ce mot-là. Ça lui brûle la
langue, M. Fitzgibbon, de prononcer le mot «subvention». Pourtant, c'est
pas mal ça qu'il fait avec des grandes entreprises. On ne se gêne pas pour les
aider à coup de millions de dollars.
Moi, ce que je déplore ici, c'est une
forme d'indifférence de ce gouvernement-là envers la colonne vertébrale de
notre économie, c'est-à-dire les PME et les TPE, les très petites entreprises.
Depuis le début, ça fait maintenant plus de six mois, M. Fitzgibbon
affiche une espèce d'indifférence fataliste en nous disant : On ne pourra
pas tous les sauver. C'est sûr qu'il y en a qui vont mourir. Moi, j'aurais préféré
qu'il dise : On va essayer d'en sauver le plus possible, plutôt que de se
dire : Bien, la COVID, avec les commerçants, c'est un peu comme avec la
population, hein, les plus vulnérables, ils ne s'en sortiront pas, puis les
plus forts vont s'en sortir. Il me semble que ce gouvernement-là a abandonné
ces gens-là, qui, aujourd'hui, parce que c'est fermé depuis minuit, là, font le
ménage dans leur restaurant, mais ils ne l'ouvriront pas, là.
M. Lacroix (Louis) : Et à qui
devrait s'adresser cette aide-là? Là, on parle des bars, des restaurants.
Est-ce que ça doit se limiter à eux, à votre avis?
M. Marissal : Bien, on sait
que le milieu culturel a été aussi gravement touché, et le milieu culturel
réclame à cor et à cri aussi de l'aide. Et, s'il y a un milieu qui s'est
réinventé, pour prendre le mot à la mode, là, c'est bien le milieu culturel.
Mais on leur a remis la clé dans la porte lundi soir, alors qu'ils n'étaient
même pas prévenus de ça, alors qu'ils ont pris toutes les mesures possibles et
imaginables. Alors, c'est sûr que le milieu culturel a un urgent besoin d'aide.
En ce moment, c'est certain que le milieu de la restauration, le milieu de
l'hôtellerie et les bars sont des milieux probablement les plus vulnérables.
M. Lacroix (Louis) : Mais les
hôtels ne sont pas fermés, de ce que je comprends, là, même en zone rouge.
M. Marissal : Non, mais, avec
un taux d'occupation de 3 %, vous comprendrez qu'ils ne feront pas leurs
frais. C'est certain que le milieu de l'hôtellerie aura besoin d'aide. C'est
sûr.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez entendu qu'au sein de la Santé publique il ne semble pas y avoir consensus
ou unanimité concernant la fermeture des restaurants. Est-ce que, selon vous,
on aurait pu les laisser ouverts? Vous avez dit qu'ils ont fait des efforts
énormes, des sacrifices énormes. Est-ce qu'on aurait dû les laisser ouverts en
suivant ces mêmes règles là?
M. Marissal : Moi, je ne veux
pas me substituer aux spécialistes de la Santé publique, là, mais j'entends les
mêmes choses que vous. Je participe à des briefings hebdomadaires, si ce n'est
pas bihebdomadaires, à Montréal avec des élus et la Santé publique, et on nous
dit, depuis le début de la deuxième vague, qu'il n'y a pas de foyer d'éclosion
ni dans les salles de restaurant ni dans les cinémas. Alors, ce qu'on veut puis
ce qu'on réclame, c'est plus de transparence sur les documents menant à de
telles décisions parce que, pour le moment, il y a un flou là-dessus. On ne
sait pas exactement qui a pris la décision et sur quelle base.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
même la Santé publique, là, on apprend que, d'une région à l'autre, on ne
répertorie pas les foyers d'éclosion de la même manière. On ne les classe pas en
fonction des thèmes, je ne sais pas comment le dire, là, qui sont pareils sur
l'ensemble du territoire. Comment est-ce qu'on est capables d'avoir un portrait
juste?
M. Marissal : Encore là, tout
est dans la transparence. Tout est dans la rigueur de la collecte d'information
et la publication pour que les gens adhèrent, et l'immense majorité des Québécois
et des Québécoises adhèrent, là, c'est clair. On fait des efforts, on se
protège, on suit les normes, mais faut-il que les règles et les normes soient
claires. Alors, c'est ce qu'on demande depuis le début, des directives claires
basées sur des décisions claires.
Vous savez, à chaque fois qu'on finit un
point de presse avec le premier ministre, peu importe avec qui il est
accompagné, on devrait avoir des réponses, pas des questions. Et, à chaque fois
qu'on finit un point de presse, on a plus de questions que de réponses, puis on
est obligés de tout détricoter le point de presse, puis de se demander : Ça,
ça veut dire quoi, ça, ça veut dire quoi? J'ai l'impression que bientôt ça va
prendre un logiciel, là, pour suivre, là, toutes les décisions, et les
non-décisions, et les incertitudes qu'il y a autour de ces décisions-là. C'est
la clarté et la transparence, la clé, ici.
M. Larin (Vincent) : Selon
vous, M. Marissal, est-ce que l'aide directe que vous demandez pour les
restaurants et pour le milieu de la culture doit être rétroactive aussi pour le
printemps, l'argent qui a été perdu, des chiffres d'affaires qui ont été perdus
au printemps aussi?
M. Marissal : Le monde de la
restauration… en particulier, les bars ont fait preuve d'une résilience extraordinaire
et ils ne demandent pas des cadeaux. Ils demandent de l'aide directe en ce
moment pour être capables de payer le prochain loyer. Puis, savez-vous quoi, le
prochain loyer, c'est aujourd'hui, pour la plupart, là, c'est aujourd'hui, c'est
le premier du mois. Ils demandent une aide directe. Ça fait des mois qu'ils la
demandent, cette aide directe là, pas encore se faire alourdir par des nouveaux
prêts qu'ils vont devoir un jour rembourser. D'une certaine façon, ces gens-là
sont déjà dans le rouge. Ces gens-là sont épuisés. Ils ont besoin aussi d'une
forme de considération parce qu'on ne sera pas plus avancés au Québec si,
d'aventure, 20 000, 25 000 ou 30 000 PME devaient fermer.
On ne sera pas plus avancés.
Mme Prince (Véronique) :
M. Marissal, hier, François Legault a laissé entendre que d'autres
activités allaient s'ajouter sur la liste des activités restreintes, ce qui
fait probablement qu'aujourd'hui il y a des propriétaires de gyms qui se
demandent : Est-ce que je vais finalement être obligé de fermer? Il y a
des coiffeurs qui se demandent : Est-ce que je vais finalement devoir
fermer moi aussi? Est-ce que vous avez l'impression qu'une déclaration comme
ça, ça laisse des gens en suspens et que ça crée des inquiétudes?
M. Marissal : Une
déclaration comme…
Mme Prince (Véronique) :
M. Legault a dit hier qu'il y allait avoir d'autres activités sur la liste
des activités restreintes, sans nommer lesquelles.
M. Marissal : C'est pour
ça que je vous dis qu'un point de presse du premier ministre, là, en sortant,
on devrait avoir des réponses, pas d'autres questions. Là, on est dans une
espèce de logique infernale du domino, là, où une question n'amène pas de
réponse, mais amène une autre question, puis d'une question à une question… Je
le redis, là, le mot clé, c'est la transparence basée sur des faits parce qu'en
ce moment c'est vrai que, dans la population et chez les gens d'affaires, il y
a énormément d'interrogations, à savoir : O.K., mais pourquoi lui, puis
pas lui, puis moi? Effectivement, ça semble improvisé. Et, s'il est vrai que
les décisions sont basées sur la santé publique, eh bien, qu'on nous fasse part
de ces décisions.
M. Carabin (François) :
M. Marissal, sur la spéculation immobilière, vous demandez une taxe aux
acheteurs étrangers. Quelle est l'urgence de la situation? Est-ce qu'il y a un
point de non-retour, là, à Montréal, notamment, où le taux d'inoccupation est
au plus bas?
M. Marissal : Bien,
évidemment, la spéculation, y compris la spéculation d'acheteurs étrangers,
fait monter tous les prix à la hausse, ça, c'est clair. Il y a urgence. Et ça
fait déjà, quant à moi, plus d'un an que je le demande au ministre des Finances
parce que ce qu'on voit se produire à Montréal, c'est ce qu'on a vu se produire
à Vancouver puis après à Toronto, et ça s'en vient ici. Et la ministre nous dit :
Il n'y a pas péril en la demeure, c'est un phénomène, pour le moment,
relativement marginal, ce qui est faux quand on regarde le taux d'achat,
notamment, des condos au centre-ville de Montréal. Puis c'est aussi le cas dans
le Vieux-Québec, là, où il y a énormément d'achats par des spéculateurs
étrangers.
Alors, moi, ce que je dis, c'est qu'on n'a
peut-être pas encore de l'eau jusqu'à la taille, là, mais on voit venir la
vague. Elle est venue de Vancouver. On a eu au moins la chance, cette fois-ci,
de voir venir quelque chose. Et tous les spécialistes, notamment du monde de
l'immobilier, nous disent : Ça s'en vient ici. Donc, c'est le temps
d'agir. Je pense que c'était le temps d'agir il y a déjà un moment, mais c'est
réellement, maintenant, le temps d'agir.
M. Bossé (Olivier) : M.
Marissal, pour revenir, juste pour être certain, aux restaurants, bars, on
appelle ça : subvention, prêt, prêt pardon, aide directe. Le mot n'est pas
si important. Vous, vous dites : Si on leur donne 100 $ et qu'ils
redonnent 0 $, on va probablement…
M. Marissal : Excusez-moi, je
n'ai pas compris la fin.
M. Bossé (Olivier) : Si on leur
donne 100 $, vous, vous dites : Il ne faut pas qu'il y ait… il faut qu'ils
redonnent 0 $, pas 20 % ou 30 %…
M. Marissal : Ils sont déjà
endettés, là, jusque par-dessus la tête. Ils ont déjà des dettes et des
reports, des reports de taxes, par exemple, et c'est pour ça que c'est fallacieux.
Quand le gouvernement nous répond, notamment, hier en Chambre : On a remis
plein de liquidité dans le marché, ce sont des prêts et des reports. Vous ne
faites qu'allonger l'échéance inévitable qui va arriver. Ces gens-là, je le
dis, ils sont déjà en train de couler, et là on leur accroche encore d'autres
pierres à la cheville. Ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il faut leur donner de
l'aide, sinon, là, imaginez, là, que cette deuxième vague perdure, puis elle est
déjà là pour au moins un mois, en tout cas, dans les fermetures, imaginez de
quoi auront l'air nos rues commerciales.
M. Lacroix (Louis) : Mais vous
leur donneriez combien, aux restaurateurs et aux bars? Est-ce que 15 000 $,
c'est suffisant? Est-ce que ce serait 20 000 $? Est-ce que ce
serait... Jusqu'où on va?
M. Marissal : Moi, je n'ai pas
les chiffres et le personnel dont dispose le ministre Fitzgibbon pour décider
ça. Ce que je sais, c'est qu'il y a des frais fixes, et ils demandent au moins
la couverture de leurs frais fixes, c'est-à-dire, essentiellement, les loyers,
qui est la grosse partie, les assurances, évidemment tout ce qui est taxes
municipales aussi. Bon, la TVQ, ce n'est plus tellement le cas parce qu'ils ne
vendent pas, mais ils en ont déjà quand même accumulée.
On apprenait cette semaine que les bars,
notamment, se sont fait demander le prix de leur permis. C'est quand même
quelque chose. C'est quand même quelque chose que le gouvernement réclame aux
bars le prix des permis en ce moment, alors qu'ils ont été fermés puis qu'ils
ont perdu à peu près je ne sais pas combien de pourcentage de leur chiffre
d'affaires. Mais ce que je sais, par ailleurs, là, c'est que le ministère et le
ministre Fitzgibbon, ils ont été capables de calculer qu'ils voulaient donner
10 millions de dollars à Birks. Alors, je pense qu'ils sont capables de
faire les calculs, là. Les frais fixes, c'est quelque chose qui est connu.
M. Lacroix (Louis) : Mais, de
façon plus générale, est-ce que vous avez une idée de ce qu'un État doit
consacrer en termes, par exemple, de pourcentage du PIB pour aider les
entreprises privées dans un contexte comme celui qu'on connaît en ce moment? Je
comprends qu'il n'y a pas de modèle parce que c'est nouveau, là, mais c'est-u
1 %, ou c'est-u un demi de 1 %, ou c'est-u 2 %? Avez-vous une
idée de... Avez-vous réfléchi à ça?
M. Marissal : Je vous répète
que je n'ai pas les modèles de calcul et le personnel à la disposition du
ministère de l'Économie. Ce que je sais, c'est que ce qu'il faut calculer,
c'est le nombre de faillites auxquelles on s'expose au Québec. Et, pour le
moment, les frais fixes, ça se calcule. Je veux dire, les restaurants, les
bars, les commerces qui vont devoir fermer, ils ont un loyer. Ce loyer-là, il
est connu. C'est une forme d'aide qu'ils demandent. Alors, non, je n'ai pas le
chiffre précis puis je jouerais vraiment aux apprentis sorciers aujourd'hui à
vous sortir un chiffre de mon chapeau.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
question sur les agences de placement dans le réseau de la santé. Un député
montréalais… On comprend que c'est peut-être principalement dans cette
région-là que ça se passe, là, mais est-ce que l'État doit commencer à
réfléchir à imposer un moratoire pour ces agences-là, parce qu'on voit que,
bien, finalement, elles emploient… elles paient parfois en dessous de la table
sans respecter aucune condition de travail des demandeurs d'asile, qui ne
savent pas comment réclamer leurs droits.
M. Marissal : Il ne faut pas
commencer à réfléchir, là. Quant à moi, c'est tout réfléchi, ça doit aller dans
le giron public. On parle ici de soins donnés à des gens, et on parle surtout
d'exploitation de gens qui sont engagés par des agences qui n'ont aucun
scrupule et dont le modèle de rentabilité est basé essentiellement sur
l'exploitation de leurs employés. Alors, quant à moi, c'est tout réfléchi. Il
faut que ça revienne dans le giron public, et qu'on cesse de recourir à ce
genre d'agence dont on connaît les pratiques.
Puis je vous dirais que je ne suis pas
seulement un député montréalais, là, je suis un citoyen du Québec, là, et ça me
fait honte de lire ce genre de dossier. Franchement, je trouve que c'est
honteux. Ça fait longtemps qu'on le dit. On met, en plus, des gens à risque et
puis on permet à des gens de s'enrichir sur, notamment, des réfugiés qui ont
besoin de travailler. Franchement, quant à moi, c'est tout réfléchi.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : At the start, can you tell us what
you're expecting from the 1:00 p.m. presser today and what you would like to
see?
M. Marissal :
Excuse me, I have some problems hearing you. I'm sorry.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you tell us what you're expecting from the 1:00 p.m. press
conference today and what you would like to hear from the Government?
M. Marissal :
Yes. What I would like to hear is what I have been asking for months now, is a
form of direct aid, financial aid to the small businesses, restaurants, bars
and the cultural sector as well. And I'm talking here specifically about direct
financial support, not another loan, not another «report», to pay later. We've
been asking this for months now. And I'm just relaying
here the demands from the field. Small business operators and owners are asking
for this. They've been asking for this for months.
Mme Senay (Cathy) : Why do you say it's a problem?
M. Marissal : Because they have already got loans, after loans, after loans, and
they are already suffocating with loans. And, at the end of the day, you cannot
operate your business with a pile of loans. At the end of the day, someone, probably your banker, will say : OK, that's enough, you're not going to make
it through, so that's it, end of the story. So these businesses are contributing
to the Québec economy and they
have made all kinds of efforts to be able to continue to do so, and now it's
time for the Government to
recognize this and give them a break.
Mme Greig (Kelly) : Your riding in Montréal is pretty trendy. It's in a nice area of town. There's a lot a small
bars and restaurants. Can you just talk about walking around in your area of Montréal and what you will see or did see in
the spring in terms of the closures?
M. Marissal : Yes. In my riding, to be honest, so far, not so far so good, but so
far not so bad. But people are just waiting with anxiety for the next step. And
I know, by walking on Masson street, for example, because I know the owners of
restaurants, and bars, and little shops, that they are pretty anxious about the
next decision of the Government.
And they have been stretched so much the last six months that they are at the
end of the road, now, and they need some help.
Mme Senay (Cathy) : It's October 1st today. How many bars and restaurants do you think
will be struggling to pay their rent?
M. Marissal : The vast majority of them. I don't have a number for you, but it's
clear that the vast majority of them are struggling right
now. They have been struggling for the last six months.
So I don't have a specific number, a precise number for you, but it's clear
that no one can... It's not a sustainable way to operate a shop in these
circumstances.
Mme Senay (Cathy) : What do you see, with the Legault Government, with medium and small enterprises, versus the Economy Minister that has given a, like, help to
Birks of $10 million?
M. Marissal : Well, it's probably
a question of priorities. My
priorities are not Birks or Amazon. My priorities stand with the little shops,
with the owners of bars and restaurants, who are the backbone of our economy,
and they have been abandoned by this Government. So it's time, and it's more
than time, for this Government to show up. These owners of little shops, and
bars, and restaurants, they are literally screaming for help, and it's been
like this for months now. So I don't think they need another loan. I think they
need some help right now.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you comment about the enforcement measures that were announced
yesterday? Do they go far enough? Do they go too far? What is your take on what
was announced last night?
M. Marissal : Well, what we're saying on this is it's all a question of measure.
You have to make sure that there's the right balance in police action. If
people are clearly crossing the line, I mean, we have to intervene for the
benefit of all of us. But I hope that the guidelines will be clear so there are
no exaggerations and that the police will act properly.
Mme Greig (Kelly) : But are you confident in what Mr. Legault announced yesterday? Does
that fill you with confidence?
M. Marissal : Like many people, I still have many questions, but I hope that it
will be fine.
Mme Senay (Cathy) : For example, an antimask protest, and you have police officers, and
the people in the protest do not wear a mask, don't you have some fears that
things might just go wrong here?
M. Marissal : What I fear the most is that more people get infected because
people are not following the rules and the sanitary rules. So, if people are
not respecting the rules, meaning that the rules are clear, I mean, it's fair
to intervene. But we have to start by talking to the people. And most of the
people, the vast majority of people understand that, and they will act
accordingly so.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 9 h 6)