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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Le jeudi 1 octobre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante et une minutes)

M. Marissal : Bonjour. Merci d'être là. Vous savez comme moi qu'aujourd'hui on aura une annonce de Pierre Fitzgibbon, le ministre de l'Économie, sur l'aide aux entreprises, les petits commerces, les PME. Je vais attendre évidemment de voir les détails dans le fin du fin.

Mais ce qu'on sait depuis le début de la pandémie, c'est que les petits commerces en particulier, bars, restaurants, c'est des gens qui se retrouvent encore une fois devant une fermeture. Ce qu'ils réclament réellement depuis le début, c'est de l'oxygène. Et essentiellement ce qu'on leur donne, c'est des poids qui les font couler, c'est-à-dire des prêts, des reports. C'était peut-être bon le premier mois, peut-être le deuxième mois, mais on entre dans le septième mois. Ces gens-là ont déjà de l'eau par-dessus la tête. Leur donner encore des prêts, c'est rajouter des pierres dans leurs poches alors qu'ils sont déjà en train de couler.

Alors, c'est ça qu'on a demandé à M. Fitzgibbon et au gouvernement Legault depuis des mois. Maintenant, on se fait le relais de ces commerçants. On se fait le relais de ces PME. On dit au gouvernement : Ces gens-là, vous leur avez donné des reports et des prêts, ça ne fait que retarder l'échéance inéluctable. Puis ces gens-là, éventuellement, ne seront pas capables de se relever.

Alors, on verra les détails, notamment, de ce que le ministre appelle, et ça fait quelques mois qu'il en parle en privé avec les gens de l'opposition, dont moi, les fameux prêts pardon. Un prêt pardon, là, le premier mot, c'est quand même «prêt». Alors, on verra les détails du plan annoncé aujourd'hui. Mais ce que moi, j'entends sur le terrain, notamment des gens de mon comté, sur la promenade Masson et ailleurs, c'est qu'ils sont déjà là, ils ont déjà de l'eau par-dessus la tête. Alors, leur donner encore un prêt, encore devoir aller chercher de l'argent à la caisse ou à la banque en disant : Oui, mais le gouvernement va peut-être me pardonner une partie de mon prêt, essayez ça pour payer votre hypothèque, là, vous n'aurez pas grand succès.

Pendant ce temps-là, ce qui est vraiment choquant, c'est que ce gouvernement-là a trouvé le moyen, pendant la pandémie, de trouver 10 millions, par exemple, pour Birks, une bijouterie certes prestigieuse, mais qui n'est pas exactement dans le trouble, de l'argent pour des géants, par exemple Amazon, à qui on facilite l'accès au marché ici en organisant des foires pour Amazon, comme si Amazon avait vraiment besoin de l'aide du gouvernement du Québec.

Alors là, ce qu'on demande au ministre et François Legault aussi, qui dit souvent que c'est un ancien entrepreneur, qu'il connaît ça : Entendez l'appel à l'aide de ces gens-là. Ils vous disent : On a fait tous les efforts... Je pense aux restaurants, par exemple. Vous avez fréquenté des restaurants, probablement, depuis la réouverture, depuis le déconfinement. Les efforts que ces gens-là ont faits, inimaginables, l'argent qu'ils ont dépensé, les nuits blanches à se demander combien de temps ça va durer… Mais là, aujourd'hui, on doit faire plus que leur promettre encore des prêts qui vont simplement alourdir leur situation.

Alors, je suis prêt à vos questions.

M. Lacroix (Louis) : Mais ce qu'on entend, là, c'est qu'on ferait un prêt de 15 000 $ avec un pardon de 80 %. En d'autres termes, là, le maximum serait de 12 000 $ par mois qu'on leur prêterait, de ce que je comprends de la... en fait, qu'on leur donnerait, dans le fond, parce qu'on demanderait un remboursement de seulement 20 % du 15 %. Alors, ce n'est pas acceptable, ça? On devrait y aller directement, vous pensez, avec une subvention directe plutôt que de les faire passer par ce processus-là qui, à quelque part, revient à la même chose?

M. Marissal : Bien, de un, on ne sait pas si ça revient à la même chose parce qu'on n'a pas vu les détails. Et le fait que vous vous posez les questions, je me pose les mêmes. Moi, j'avais compris que c'était 15 000 $ maximum de pardon, mais qu'on pouvait éventuellement emprunter plus. Alors, attendons de voir les détails.

Mais ce que je sais, c'est que, de un, ça arrive beaucoup trop tard. Ça arrive trop tard pour des gens qui ont soit déjà fermé, soit qu'ils sont en train de fermer parce qu'ils sont au bout du rouleau. À un moment donné, il y a une limite à étirer ta marge de crédit. À un moment donné, il y a une limite à essayer de tirer le diable par la queue quand tu n'es pas capable de t'en sortir.

Puis après, M. Lacroix, si c'est une subvention, bien, qu'on appelle ça une subvention. Mais ce gouvernement-là est tellement dogmatique qu'il refuse de prononcer ce mot-là. Ça lui brûle la langue, M. Fitzgibbon, de prononcer le mot «subvention». Pourtant, c'est pas mal ça qu'il fait avec des grandes entreprises. On ne se gêne pas pour les aider à coup de millions de dollars.

Moi, ce que je déplore ici, c'est une forme d'indifférence de ce gouvernement-là envers la colonne vertébrale de notre économie, c'est-à-dire les PME et les TPE, les très petites entreprises. Depuis le début, ça fait maintenant plus de six mois, M. Fitzgibbon affiche une espèce d'indifférence fataliste en nous disant : On ne pourra pas tous les sauver. C'est sûr qu'il y en a qui vont mourir. Moi, j'aurais préféré qu'il dise : On va essayer d'en sauver le plus possible, plutôt que de se dire : Bien, la COVID, avec les commerçants, c'est un peu comme avec la population, hein, les plus vulnérables, ils ne s'en sortiront pas, puis les plus forts vont s'en sortir. Il me semble que ce gouvernement-là a abandonné ces gens-là, qui, aujourd'hui, parce que c'est fermé depuis minuit, là, font le ménage dans leur restaurant, mais ils ne l'ouvriront pas, là.

M. Lacroix (Louis) : Et à qui devrait s'adresser cette aide-là? Là, on parle des bars, des restaurants. Est-ce que ça doit se limiter à eux, à votre avis?

M. Marissal : Bien, on sait que le milieu culturel a été aussi gravement touché, et le milieu culturel réclame à cor et à cri aussi de l'aide. Et, s'il y a un milieu qui s'est réinventé, pour prendre le mot à la mode, là, c'est bien le milieu culturel. Mais on leur a remis la clé dans la porte lundi soir, alors qu'ils n'étaient même pas prévenus de ça, alors qu'ils ont pris toutes les mesures possibles et imaginables. Alors, c'est sûr que le milieu culturel a un urgent besoin d'aide. En ce moment, c'est certain que le milieu de la restauration, le milieu de l'hôtellerie et les bars sont des milieux probablement les plus vulnérables.

M. Lacroix (Louis) : Mais les hôtels ne sont pas fermés, de ce que je comprends, là, même en zone rouge.

M. Marissal : Non, mais, avec un taux d'occupation de 3 %, vous comprendrez qu'ils ne feront pas leurs frais. C'est certain que le milieu de l'hôtellerie aura besoin d'aide. C'est sûr.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez entendu qu'au sein de la Santé publique il ne semble pas y avoir consensus ou unanimité concernant la fermeture des restaurants. Est-ce que, selon vous, on aurait pu les laisser ouverts? Vous avez dit qu'ils ont fait des efforts énormes, des sacrifices énormes. Est-ce qu'on aurait dû les laisser ouverts en suivant ces mêmes règles là?

M. Marissal : Moi, je ne veux pas me substituer aux spécialistes de la Santé publique, là, mais j'entends les mêmes choses que vous. Je participe à des briefings hebdomadaires, si ce n'est pas bihebdomadaires, à Montréal avec des élus et la Santé publique, et on nous dit, depuis le début de la deuxième vague, qu'il n'y a pas de foyer d'éclosion ni dans les salles de restaurant ni dans les cinémas. Alors, ce qu'on veut puis ce qu'on réclame, c'est plus de transparence sur les documents menant à de telles décisions parce que, pour le moment, il y a un flou là-dessus. On ne sait pas exactement qui a pris la décision et sur quelle base.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais même la Santé publique, là, on apprend que, d'une région à l'autre, on ne répertorie pas les foyers d'éclosion de la même manière. On ne les classe pas en fonction des thèmes, je ne sais pas comment le dire, là, qui sont pareils sur l'ensemble du territoire. Comment est-ce qu'on est capables d'avoir un portrait juste?

M. Marissal : Encore là, tout est dans la transparence. Tout est dans la rigueur de la collecte d'information et la publication pour que les gens adhèrent, et l'immense majorité des Québécois et des Québécoises adhèrent, là, c'est clair. On fait des efforts, on se protège, on suit les normes, mais faut-il que les règles et les normes soient claires. Alors, c'est ce qu'on demande depuis le début, des directives claires basées sur des décisions claires.

Vous savez, à chaque fois qu'on finit un point de presse avec le premier ministre, peu importe avec qui il est accompagné, on devrait avoir des réponses, pas des questions. Et, à chaque fois qu'on finit un point de presse, on a plus de questions que de réponses, puis on est obligés de tout détricoter le point de presse, puis de se demander : Ça, ça veut dire quoi, ça, ça veut dire quoi? J'ai l'impression que bientôt ça va prendre un logiciel, là, pour suivre, là, toutes les décisions, et les non-décisions, et les incertitudes qu'il y a autour de ces décisions-là. C'est la clarté et la transparence, la clé, ici.

M. Larin (Vincent) : Selon vous, M. Marissal, est-ce que l'aide directe que vous demandez pour les restaurants et pour le milieu de la culture doit être rétroactive aussi pour le printemps, l'argent qui a été perdu, des chiffres d'affaires qui ont été perdus au printemps aussi?

M. Marissal : Le monde de la restauration… en particulier, les bars ont fait preuve d'une résilience extraordinaire et ils ne demandent pas des cadeaux. Ils demandent de l'aide directe en ce moment pour être capables de payer le prochain loyer. Puis, savez-vous quoi, le prochain loyer, c'est aujourd'hui, pour la plupart, là, c'est aujourd'hui, c'est le premier du mois. Ils demandent une aide directe. Ça fait des mois qu'ils la demandent, cette aide directe là, pas encore se faire alourdir par des nouveaux prêts qu'ils vont devoir un jour rembourser. D'une certaine façon, ces gens-là sont déjà dans le rouge. Ces gens-là sont épuisés. Ils ont besoin aussi d'une forme de considération parce qu'on ne sera pas plus avancés au Québec si, d'aventure, 20 000, 25 000 ou 30 000 PME devaient fermer. On ne sera pas plus avancés.

Mme Prince (Véronique) : M. Marissal, hier, François Legault a laissé entendre que d'autres activités allaient s'ajouter sur la liste des activités restreintes, ce qui fait probablement qu'aujourd'hui il y a des propriétaires de gyms qui se demandent : Est-ce que je vais finalement être obligé de fermer? Il y a des coiffeurs qui se demandent : Est-ce que je vais finalement devoir fermer moi aussi? Est-ce que vous avez l'impression qu'une déclaration comme ça, ça laisse des gens en suspens et que ça crée des inquiétudes?

M. Marissal : Une déclaration comme…

Mme Prince (Véronique) : M. Legault a dit hier qu'il y allait avoir d'autres activités sur la liste des activités restreintes, sans nommer lesquelles.

M. Marissal : C'est pour ça que je vous dis qu'un point de presse du premier ministre, là, en sortant, on devrait avoir des réponses, pas d'autres questions. Là, on est dans une espèce de logique infernale du domino, là, où une question n'amène pas de réponse, mais amène une autre question, puis d'une question à une question… Je le redis, là, le mot clé, c'est la transparence basée sur des faits parce qu'en ce moment c'est vrai que, dans la population et chez les gens d'affaires, il y a énormément d'interrogations, à savoir : O.K., mais pourquoi lui, puis pas lui, puis moi? Effectivement, ça semble improvisé. Et, s'il est vrai que les décisions sont basées sur la santé publique, eh bien, qu'on nous fasse part de ces décisions.

M. Carabin (François) : M. Marissal, sur la spéculation immobilière, vous demandez une taxe aux acheteurs étrangers. Quelle est l'urgence de la situation? Est-ce qu'il y a un point de non-retour, là, à Montréal, notamment, où le taux d'inoccupation est au plus bas?

M. Marissal : Bien, évidemment, la spéculation, y compris la spéculation d'acheteurs étrangers, fait monter tous les prix à la hausse, ça, c'est clair. Il y a urgence. Et ça fait déjà, quant à moi, plus d'un an que je le demande au ministre des Finances parce que ce qu'on voit se produire à Montréal, c'est ce qu'on a vu se produire à Vancouver puis après à Toronto, et ça s'en vient ici. Et la ministre nous dit : Il n'y a pas péril en la demeure, c'est un phénomène, pour le moment, relativement marginal, ce qui est faux quand on regarde le taux d'achat, notamment, des condos au centre-ville de Montréal. Puis c'est aussi le cas dans le Vieux-Québec, là, où il y a énormément d'achats par des spéculateurs étrangers.

Alors, moi, ce que je dis, c'est qu'on n'a peut-être pas encore de l'eau jusqu'à la taille, là, mais on voit venir la vague. Elle est venue de Vancouver. On a eu au moins la chance, cette fois-ci, de voir venir quelque chose. Et tous les spécialistes, notamment du monde de l'immobilier, nous disent : Ça s'en vient ici. Donc, c'est le temps d'agir. Je pense que c'était le temps d'agir il y a déjà un moment, mais c'est réellement, maintenant, le temps d'agir.

M. Bossé (Olivier) : M. Marissal, pour revenir, juste pour être certain, aux restaurants, bars, on appelle ça : subvention, prêt, prêt pardon, aide directe. Le mot n'est pas si important. Vous, vous dites : Si on leur donne 100 $ et qu'ils redonnent 0 $, on va probablement…

M. Marissal : Excusez-moi, je n'ai pas compris la fin.

M. Bossé (Olivier) : Si on leur donne 100 $, vous, vous dites : Il ne faut pas qu'il y ait… il faut qu'ils redonnent 0 $, pas 20 % ou 30 %…

M. Marissal : Ils sont déjà endettés, là, jusque par-dessus la tête. Ils ont déjà des dettes et des reports, des reports de taxes, par exemple, et c'est pour ça que c'est fallacieux. Quand le gouvernement nous répond, notamment, hier en Chambre : On a remis plein de liquidité dans le marché, ce sont des prêts et des reports. Vous ne faites qu'allonger l'échéance inévitable qui va arriver. Ces gens-là, je le dis, ils sont déjà en train de couler, et là on leur accroche encore d'autres pierres à la cheville. Ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il faut leur donner de l'aide, sinon, là, imaginez, là, que cette deuxième vague perdure, puis elle est déjà là pour au moins un mois, en tout cas, dans les fermetures, imaginez de quoi auront l'air nos rues commerciales.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous leur donneriez combien, aux restaurateurs et aux bars? Est-ce que 15 000 $, c'est suffisant? Est-ce que ce serait 20 000 $? Est-ce que ce serait... Jusqu'où on va?

M. Marissal : Moi, je n'ai pas les chiffres et le personnel dont dispose le ministre Fitzgibbon pour décider ça. Ce que je sais, c'est qu'il y a des frais fixes, et ils demandent au moins la couverture de leurs frais fixes, c'est-à-dire, essentiellement, les loyers, qui est la grosse partie, les assurances, évidemment tout ce qui est taxes municipales aussi. Bon, la TVQ, ce n'est plus tellement le cas parce qu'ils ne vendent pas, mais ils en ont déjà quand même accumulée.

On apprenait cette semaine que les bars, notamment, se sont fait demander le prix de leur permis. C'est quand même quelque chose. C'est quand même quelque chose que le gouvernement réclame aux bars le prix des permis en ce moment, alors qu'ils ont été fermés puis qu'ils ont perdu à peu près je ne sais pas combien de pourcentage de leur chiffre d'affaires. Mais ce que je sais, par ailleurs, là, c'est que le ministère et le ministre Fitzgibbon, ils ont été capables de calculer qu'ils voulaient donner 10 millions de dollars à Birks. Alors, je pense qu'ils sont capables de faire les calculs, là. Les frais fixes, c'est quelque chose qui est connu.

M. Lacroix (Louis) : Mais, de façon plus générale, est-ce que vous avez une idée de ce qu'un État doit consacrer en termes, par exemple, de pourcentage du PIB pour aider les entreprises privées dans un contexte comme celui qu'on connaît en ce moment? Je comprends qu'il n'y a pas de modèle parce que c'est nouveau, là, mais c'est-u 1 %, ou c'est-u un demi de 1 %, ou c'est-u 2 %? Avez-vous une idée de... Avez-vous réfléchi à ça?

M. Marissal : Je vous répète que je n'ai pas les modèles de calcul et le personnel à la disposition du ministère de l'Économie. Ce que je sais, c'est que ce qu'il faut calculer, c'est le nombre de faillites auxquelles on s'expose au Québec. Et, pour le moment, les frais fixes, ça se calcule. Je veux dire, les restaurants, les bars, les commerces qui vont devoir fermer, ils ont un loyer. Ce loyer-là, il est connu. C'est une forme d'aide qu'ils demandent. Alors, non, je n'ai pas le chiffre précis puis je jouerais vraiment aux apprentis sorciers aujourd'hui à vous sortir un chiffre de mon chapeau.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une question sur les agences de placement dans le réseau de la santé. Un député montréalais… On comprend que c'est peut-être principalement dans cette région-là que ça se passe, là, mais est-ce que l'État doit commencer à réfléchir à imposer un moratoire pour ces agences-là, parce qu'on voit que, bien, finalement, elles emploient… elles paient parfois en dessous de la table sans respecter aucune condition de travail des demandeurs d'asile, qui ne savent pas comment réclamer leurs droits.

M. Marissal : Il ne faut pas commencer à réfléchir, là. Quant à moi, c'est tout réfléchi, ça doit aller dans le giron public. On parle ici de soins donnés à des gens, et on parle surtout d'exploitation de gens qui sont engagés par des agences qui n'ont aucun scrupule et dont le modèle de rentabilité est basé essentiellement sur l'exploitation de leurs employés. Alors, quant à moi, c'est tout réfléchi. Il faut que ça revienne dans le giron public, et qu'on cesse de recourir à ce genre d'agence dont on connaît les pratiques.

Puis je vous dirais que je ne suis pas seulement un député montréalais, là, je suis un citoyen du Québec, là, et ça me fait honte de lire ce genre de dossier. Franchement, je trouve que c'est honteux. Ça fait longtemps qu'on le dit. On met, en plus, des gens à risque et puis on permet à des gens de s'enrichir sur, notamment, des réfugiés qui ont besoin de travailler. Franchement, quant à moi, c'est tout réfléchi.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Fletcher (Raquel) : At the start, can you tell us what you're expecting from the 1:00 p.m. presser today and what you would like to see?

M. Marissal : Excuse me, I have some problems hearing you. I'm sorry.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you tell us what you're expecting from the 1:00 p.m. press conference today and what you would like to hear from the Government?

M. Marissal : Yes. What I would like to hear is what I have been asking for months now, is a form of direct aid, financial aid to the small businesses, restaurants, bars and the cultural sector as well. And I'm talking here specifically about direct financial support, not another loan, not another «report», to pay later. We've been asking this for months now. And I'm just relaying here the demands from the field. Small business operators and owners are asking for this. They've been asking for this for months.

Mme Senay (Cathy) : Why do you say it's a problem?

M. Marissal : Because they have already got loans, after loans, after loans, and they are already suffocating with loans. And, at the end of the day, you cannot operate your business with a pile of loans. At the end of the day, someone, probably your banker, will say : OK, that's enough, you're not going to make it through, so that's it, end of the story. So these businesses are contributing to the Québec economy and they have made all kinds of efforts to be able to continue to do so, and now it's time for the Government to recognize this and give them a break.

Mme Greig (Kelly) : Your riding in Montréal is pretty trendy. It's in a nice area of town. There's a lot a small bars and restaurants. Can you just talk about walking around in your area of Montréal and what you will see or did see in the spring in terms of the closures?

M. Marissal : Yes. In my riding, to be honest, so far, not so far so good, but so far not so bad. But people are just waiting with anxiety for the next step. And I know, by walking on Masson street, for example, because I know the owners of restaurants, and bars, and little shops, that they are pretty anxious about the next decision of the Government. And they have been stretched so much the last six months that they are at the end of the road, now, and they need some help.

Mme Senay (Cathy) : It's October 1st today. How many bars and restaurants do you think will be struggling to pay their rent?

M. Marissal : The vast majority of them. I don't have a number for you, but it's clear that the vast majority of them are struggling right now. They have been struggling for the last six months. So I don't have a specific number, a precise number for you, but it's clear that no one can... It's not a sustainable way to operate a shop in these circumstances.

Mme Senay (Cathy) : What do you see, with the Legault Government, with medium and small enterprises, versus the Economy Minister that has given a, like, help to Birks of $10 million?

M. Marissal : Well, it's probably a question of priorities. My priorities are not Birks or Amazon. My priorities stand with the little shops, with the owners of bars and restaurants, who are the backbone of our economy, and they have been abandoned by this Government. So it's time, and it's more than time, for this Government to show up. These owners of little shops, and bars, and restaurants, they are literally screaming for help, and it's been like this for months now. So I don't think they need another loan. I think they need some help right now.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you comment about the enforcement measures that were announced yesterday? Do they go far enough? Do they go too far? What is your take on what was announced last night?

M. Marissal : Well, what we're saying on this is it's all a question of measure. You have to make sure that there's the right balance in police action. If people are clearly crossing the line, I mean, we have to intervene for the benefit of all of us. But I hope that the guidelines will be clear so there are no exaggerations and that the police will act properly.

Mme Greig (Kelly) : But are you confident in what Mr. Legault announced yesterday? Does that fill you with confidence?

M. Marissal : Like many people, I still have many questions, but I hope that it will be fine.

Mme Senay (Cathy) : For example, an antimask protest, and you have police officers, and the people in the protest do not wear a mask, don't you have some fears that things might just go wrong here?

M. Marissal : What I fear the most is that more people get infected because people are not following the rules and the sanitary rules. So, if people are not respecting the rules, meaning that the rules are clear, I mean, it's fair to intervene. But we have to start by talking to the people. And most of the people, the vast majority of people understand that, and they will act accordingly so.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 9 h 6)

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