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Conférence de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle

Point de presse de la cheffe de l'opposition officielle

Version finale

Le jeudi 1 octobre 2020, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures trente-quatre minutes)

Mme Anglade : Alors, merci et bonjour à tous. Alors, aujourd'hui, c'est le deuxième anniversaire de l'élection du gouvernement de la CAQ. Mais je vous dirais que les Québécois, aujourd'hui, n'ont pas le coeur à la fête. La situation est difficile. Elle est difficile pour tout le monde, pour tous les milieux. Et il faut évidemment se serrer les coudes. On souhaite collaborer avec le gouvernement et nous assurer de faire en sorte que les règles sanitaires soient appliquées. On a tendu plusieurs fois la main au gouvernement pour justement avoir des rencontres pour justement avoir un partage d'information. On continue de le faire.

Mais je pense aussi qu'il faut constater que, dans la situation actuelle, on a un enjeu de cohérence dans les messages qui sont envoyés de la part du gouvernement. On a, à plusieurs reprises, des gens... Et nous, nous posons les questions que les citoyens nous amènent, en fait. On constate que les règles ne sont pas suffisamment claires, qu'il y a des contradictions, et que chaque déclaration a mené vraiment à des rétractations. Nous voulons avoir plus de cohérence dans le discours du gouvernement.

On s'attendait à ce que, pendant l'été, le gouvernement soit prêt à réagir à la deuxième vague. Le premier ministre l'a mentionné le 25 août dernier en disant : Nous avons en plan, nous sommes prêts. Mais la réalité, c'est que l'on constate encore que, même pour des entreprises qui ferment aujourd'hui, il n'y a pas de plan qui soit préparé, qui soit déposé. Ça ne sera que dans... Aujourd'hui, il va sûrement y avoir une mise à jour, mais on se serait attendus à ce que tout ça soit prêt déjà dans les circonstances actuelles.

Alors, on ne demande pas au gouvernement d'être des devins, on comprend que nous sommes dans une pandémie, que tout n'est pas absolument prévisible. Mais, d'être prêt et de pouvoir anticiper, d'avoir des scénarios, de partager l'information, d'assurer la transparence, ça permettrait encore plus de cohésion, et nous avons grandement besoin de cette cohésion-là.

Depuis le début de la pandémie, on a entendu le gouvernement dire : Bon, bien, ça a été la faute de la semaine de relâche si on s'est retrouvés, dans la première vague, avec de si mauvais chiffres, ça a été la faute des directeurs de CIUSSS, de la pénurie de main-d'oeuvre, ça a été la faute des bars, des récalcitrants, du caractère latin des Québécois. Mais je pense que le gouvernement doit prendre ses responsabilités par rapport à la situation. Ça ne peut pas toujours être la faute des autres. Ils ont une responsabilité à prendre. Encore une fois, nous tendons la main pour essayer de voir comment assurer le message de cohérence, mais, pour ça, ça prend encore de la transparence et de la collaboration avec le gouvernement. Merci.

Le Modérateur : Alors, merci. Nous sommes prêts maintenant à prendre les questions, une question et une sous-question par journaliste. Nous commençons aujourd'hui avec Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme Anglade, Mme Montpetit, M. Fortin. On va annoncer à 13 heures aujourd'hui une aide aux entreprises, en fait, qui sont touchées par la pandémie, là. On pense aux restaurants et aux bars. Ce qu'on comprend, c'est qu'ils vont avoir une formule qui est basée sur le pardon. C'est-à-dire qu'il va y avoir un prêt qui va être fait, mais on va pardonner jusqu'à 80 % de ce prêt-là, jusqu'à un maximum… je pense que c'est 15 000 $. Donc, c'est une forme de subvention qui est un peu déguisée, j'ai l'impression, là, parce que, normalement, c'est un prêt, mais on dit : Si vous ne nous remboursez pas, on ne dira rien, là. Comment vous voyez ça? Est-ce que c'est une formule qui est acceptable, à votre avis, plutôt que d'y aller d'une aide directe puis de dire : Bien là, on va couvrir vos frais fixes?

Mme Anglade : Bien, écoutez, je pense que le milieu s'attend depuis longtemps à une aide directe, hein? Ça fait depuis des mois que les milieux disent qu'ils ont besoin d'avoir une aide directe. On se serait attendus à ce que tout ça soit déjà ficelé et prêt parce qu'on sait évidemment qu'il risque d'y avoir, si on rentre dans une deuxième vague, dans les différents scénarios, des cas de fermeture. L'aide directe, c'est ce qui a été demandé depuis le début. Je pense que, là, on essaie d'aller dans cette direction-là sans vouloir totalement y aller. Ça va être un pas, mais est-ce qu'il sera suffisant?

Et encore une fois c'est le message qu'on envoie aux entreprises : aide directe, c'est ça dont ils ont besoin maintenant. La détresse est importante, hein? La détresse est importante sur le terrain. On le sent dans les écrits que l'on reçoit, dans les gens auxquels on parle, la détresse est vraiment significative. Et on a besoin d'envoyer un message qu'ils vont être capables de passer à travers.

M. Lacroix (Louis) : Ma deuxième question, c'est sur la motion qui a été présentée par le Parti québécois, qui demandait des excuses au gouvernement fédéral pour les arrestations arbitraires de la crise d'Octobre 70. Vous avez refusé le consentement à cette motion. Pourquoi au juste?

Mme Anglade : Bien, parce que ce n'est pas notre vision des choses. Et d'ailleurs, la semaine prochaine, nous allons avoir l'opportunité de présenter une motion justement sur l'ensemble de la crise d'Octobre et de présenter notre vision des choses.

M. Lacroix (Louis) : Juste une précision, là, vous dites que ce n'est pas…

Mme Anglade : On n'a pas voté en faveur des demandes des excuses formelles à Ottawa. On n'était pas en accord avec la motion telle qu'elle était libellée. Et nous allons revenir la semaine prochaine avec notre propre motion.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour à tous. Mme Anglade, sur le même sujet, pourquoi est-ce que vous considérez qu'Ottawa n'a pas à s'excuser pour les arrestations d'Octobre 70?

Mme Anglade : Ce que l'on dit, c'est que la manière dont c'était formulé, ça ne correspondait pas à notre vision des choses. Et on pense qu'il y a eu beaucoup de choses qui ont amené à ça, et il ne faut pas réécrire l'histoire. Il y a beaucoup de choses qui ont conduit au fait qu'il y a eu toutes ces arrestations-là. Et on veut s'inscrire dans une perspective beaucoup plus générale sur la crise d'Octobre.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, pour vous, ce n'était pas une erreur d'arrêter 500 personnes de façon sommaire en Octobre 70?

Mme Anglade : Je crois encore une fois qu'il faut présenter ça de manière beaucoup plus globale parce qu'il faut revenir à ce qui s'est passé. Il faut revenir au temps où il y a eu des bombes. Il y a eu des actes qui ont été posés. Il y a eu mort d'homme associée à ça. Et c'est la raison pour laquelle, encore une fois, la semaine prochaine, nous allons revenir avec notre propre motion.

M. Bellerose (Patrick) : Mais, juste pour être clair, donc, pour vous, tout ce qui a été fait avant les arrestations justifie cette vague d'arrestations là.

Mme Anglade : Ce n'est pas dans ce contexte-là que je le dis. Je dis qu'on ne peut pas écrire juste une partie… parce que vous lisez la motion, c'est juste un élément qui a été présenté. Pour nous, ça doit s'inscrire dans un contexte qui est plus large que celui-là. Et encore une fois nous allons revenir à cela la semaine prochaine.

Le Modérateur : Pascal Poinlane, Radio-Canada.

M. Poinlane (Pascal) : Bonjour. Il y a beaucoup de bars et de restaurants au Québec. À vos yeux, est-ce qu'il faut essayer de tous les sauver? Et, si oui, pourquoi est-ce qu'il faut absolument tous les sauver?

Mme Anglade : En fait, il faut essayer d'accompagner le plus possible nos entreprises. Lorsqu'on va parler de relance, parce qu'un jour on va parler de relance, il ne faut pas que tu te relances sur un champ de ruines. Il faut que les gens aient été capables de passer à travers la situation. C'est évident que ce ne sera pas facile pour tout le monde. C'est évident qu'il y en a qui vont fermer puisqu'il y en a qui sont déjà fermés. Mais est-ce qu'on est capables ici de se dire qu'on va essayer d'en accompagner le plus possible et d'envoyer un message? On entend ce qu'ils nous disent. On entend qu'ils ont besoin d'avoir de l'aide directe pour les accompagner.

Donc, ce n'est pas une question de : est-ce qu'on va tous les sauver? Il faut essayer de faire le maximum dans le contexte actuel parce que ce n'est pas vrai que, dans une relance, on va être capables de repartir si tout le monde a fermé boutique. Ce n'est pas vrai, ça. Alors, tout ce qu'on peut faire présentement, ça va nous aider pour la suite également.

M. Poinlane (Pascal) : Parlant de cohérence, les hôteliers, bon, c'est sûr qu'il y a des grandes chaînes internationales, là, mais les hôtels sont vides, et ils réclament de l'aide, et ils se disent oubliés par le gouvernement depuis le début de la pandémie. Vous voyez ça comment? Et quelles sont vos attentes, à 13 heures, sur les hôtels?

Mme Anglade : Dans toute la question des hôteliers puis dans le domaine du tourisme, il y a des acteurs qui sont des piliers, hein, qui ont un impact considérable parce qu'ils emploient d'autres entreprises, parce qu'ils sont vraiment l'épine dorsale au niveau du tourisme. Et, si, à la fin, nous perdons l'aspect touristique, là, si, encore, il y a plusieurs entreprises qui n'arrivent pas à passer la crise, on ne sera pas capables de repartir la machine à temps.

Donc, moi, je m'attends à ce que l'on regarde ces entreprises qui sont des moteurs économiques puis se dire comment est-ce qu'on va les soutenir pour qu'ensemble on soit capables de repartir à ce moment-là. Donc, il faut regarder encore une fois ceux qui ont vraiment un impact majeur sur l'ensemble du secteur touristique. Et ils ont formulé des propositions très concrètes à cet effet-là. Il y a eu plusieurs rapports qui ont été déposés avec des mesures qu'ils ont proposées. Et je pense que le gouvernement devrait les regarder.

Le Modérateur : François Carabin, Journal Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, Mme Anglade. Je poursuis sur cette question-là. On parle beaucoup des bars et des restaurants au sein du gouvernement. Y a-t-il des secteurs, qu'on n'a pas nécessairement mentionnés jusqu'à maintenant, qui vont devoir obtenir de l'aide ou des prêts, là, selon vous?

Mme Anglade : Bien, tous les secteurs sont affectés présentement. Moi, je pense qu'il faut prêter une attention particulière dans nos régions. Il faut voir les incidences. Un restaurant qui ferme, un petit dépanneur qui ferme… Puis je sais que vous me parlez d'autres secteurs, mais je veux juste le mentionner quand même, un petit dépanneur qui ferme, un restaurant qui ferme, pour la municipalité, ça a un impact considérable sur la vitalité de la région. Et, s'il ferme, et si on n'a pas Internet haute vitesse, en même temps, dans la région pour attirer du monde, ça va être beaucoup plus difficile, la reprise.

Donc, je pense qu'on doit regarder, région par région, comment est-ce qu'on est capables de les soutenir en fonction des besoins. Et, si, dans une région en particulier, on parle de certaines entreprises qui ont un impact considérable, c'est là qu'il faudrait intervenir pour soutenir cette entreprise-là. Donc, je le regarderais d'un point de vue régional pour nous assurer vraiment de soutenir nos entreprises. Mais on ne peut pas... Encore une fois, dans une région spécifique, juste un restaurant peut changer une dynamique, juste un salon de coiffure peut changer une dynamique, puis je pense qu'il faut qu'on en soit conscients.

M. Carabin (François) : Donc, vous dites : Prendre ça région par région. Si on s'attarde au centre-ville de Montréal, qui a été particulièrement affecté, faut-il une aide particulière pour cette région-là?

Mme Anglade : Vous avez raison de le mentionner. Il est clair que le centre-ville de Montréal est extrêmement affecté présentement, et que le gouvernement devrait se préoccuper de ça. Il est vide, en fait, notre centre-ville. Il n'a pas... Et puis, même pour les commerçants, même si les commerçants restent ouverts, la réalité, c'est que les gens ne sont pas là pour aller dans les commerces.

Et donc, effectivement, un plan spécifique... Quand je parlais de région par région, parfois ce sont des régions qui sont très éloignées, et parfois on parle du centre-ville de Montréal. Les mesures ne peuvent pas être les mêmes. Ça dépend des réalités chaque fois. Je pense que, spécifiquement, pour le centre-ville, oui, il devrait y avoir des mesures.

M. Carabin (François) : Merci.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Avant de passer en anglais, je vais me permettre des questions également. Hugo Pilon-Larose, de La Presse.

Mme Anglade, quand on regarde les bilans, là, finalement, dont le plus récent bilan, pensez-vous que, dans 28 jours, vraiment, on va pouvoir relâcher un peu les mesures ou est-ce que tout ça n'est pas annonciateur que ce qui se passe en ce moment, comme resserrement, on risque de devoir le garder pour des mois?

Mme Anglade : Il faut être réaliste, hein? Il faut vraiment être réaliste lorsqu'on regarde les tendances aujourd'hui et les chiffres aujourd'hui. Et la raison pour laquelle il faut respecter les règles sanitaires, c'est justement parce qu'on n'est pas en plein contrôle, comme vous pouvez le constater. Donc, je pense qu'il faut se préparer à ce que la deuxième vague soit très difficile. Le moral des gens, partout, là, peu importent les secteurs, est très affecté. Et on n'aura pas le choix, là, de soutenir davantage... Et je pense qu'au-delà de 28 jours c'est certain qu'on va vivre des moments encore difficiles. Mais, pour se donner le meilleur moyen d'y parvenir, de passer à travers, il faut être prêt à accompagner notre monde puis accompagner nos entreprises pour passer à travers la crise. Mais vous avez raison de dire que la suite va être sans doute difficile.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mme Montpetit, vous avez abordé la question, en période de questions aujourd'hui, concernant les agences de placement. Vous avez dit qu'il ne serait pas trop tôt de faire un moratoire, hein, pour cesser de faire appel à ces agences-là, surtout quand on voit certaines qui ont des pratiques douteuses, qui paient au noir des employés sans papiers, dans des conditions misérables. Qu'est-ce que, concrètement, le gouvernement peut faire si, bon, lorsqu'il affiche des postes, il n'y a pas nécessairement des gens qui postulent et qu'il y a un besoin concret sur le terrain?

Mme Montpetit : Moi, j'ai été très préoccupée à la lecture de cet article-là ce matin. Puis il y en avait eu d'autres précédemment qui font état d'une situation déjà où on a... C'est des éléments qui sont portés à notre attention. Sans avoir une lecture totale de la situation, ce qui m'a préoccupé beaucoup, dans un premier temps, c'est de voir qu'il y a de l'information qui n'est pas communiquée par le réseau de la santé, par les différents CIUSSS et CISSS, sur la situation, donc, sur les contrats qui sont donnés. Et c'est en ce sens-là que j'ai questionné le ministre.

Je pense que la première chose qui doit être faite, c'est un état rapide de la situation. S'il n'a pas l'information, ce qui serait surprenant, il doit s'assurer de l'avoir. S'il l'a, il doit la rendre disponible. C'est un devoir de transparence du ministère de la Santé et du ministre de la Santé, donc, à savoir combien il y a d'agences à l'heure actuelle et combien il y a de gens qui sont engagés. Ça, c'est la première étape, certainement, qui doit être faite, et très, très rapidement.

Après ça, oui, on parle de moratoire. Cette situation-là doit absolument cesser. On voit que, depuis le début de la pandémie, il y a une accélération de ce genre de contrat là qui est donné, avec toutes les conséquences désastreuses qui peuvent venir avec, à savoir du recrutement de personnel au noir, qui n'est pas formé de façon adéquate pour aller travailler dans les CHSLD et qui n'a pas de formation en prévention des infections, entre autres. Et ce serait absolument inacceptable que le gouvernement tolère ça, à l'heure actuelle, et ne prenne pas des mesures prioritaires pour s'assurer que ça ne se reproduise pas.

Le Modérateur : On est prêts pour des questions en anglais. Aujourd'hui, on commence avec Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good morning. I just want to be clear on one thing, Mme Anglade. Your position on what the economy will need, what business needs, is it still direct aid, direct subsidies and not loans? Just because it seems that what Mr. Lacroix was saying, there might be a program which includes partial loans, but not necessarily grants…

Mme Anglade : I think we've done… The Government has really been focusing on loans, and I think it's not enough. And we've been saying all along that we need to have grants. Those grants are necessary. Why? Because, if the companies don't survive, we won't be able to re-launch the economy if everything… if all the companies are closed. So, there is a need for something way beyond loans, and we've been saying this for months. I think they're trying to approach the idea of doing grants, but not quite. It is critical for our economy. Otherwise, we're going to be in a scenario where, whenever there is a re-launch, the companies are not going to be there to pick up what we need them to pick up.

M. Authier (Philip) : And in French you mentioned that… Do you really expect, if this goes on for months and months, that the economy will be a wasteland?

Mme Anglade : We certainly don't hope so, and we have to do everything we can in order to avoid that. But in order to avoid that, you have to be supporting the companies now. It's not when they're shut down and they decide that they're not going to operate anymore that's it's going to give you time to reopen. The reality is, a company that shuts down is a company that is unlikely to reopen, as opposed to making it survive during the tough times and then be there when the economy picks up.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Hi. Good day. When we look at the Downtown Montréal, there is almost nobody. And do you have the impression that, to save Downtown Montréal, the Government has to have way more vision than this, and something, a plan should have been on the way already?

Mme Anglade : There's no question in my mind that a plan should have been on the way. No question. They had the Summer to work on a plan. I do not understand, honestly, I do not understand why the Minister of Economy said yesterday that he's been working on a plan for the last two days. It is not acceptable. We knew that there was going to be a second wave, we knew that companies could be affected, so a plan should have been on the way, same thing for downtown Montréal. Downtown Montréal is, as you said, empty, empty. And, even if commerce or the companies are open, people don't go and they don't go shopping. They're not even there. And it's going to be very hard to get them there anyway in the current situation. So they need to have a specific plan for every region and for Montréal, for sure.

Mme Senay (Cathy) : After the press conference last night, we were struggling with the info and the rules : Does that apply here, does that apply there? And even today… What are the consequences if the rules are not clear and people are just questioning their minds, like, as soon as they get out from their house? Like, what are the consequences for sanitary rules?

Mme Anglade : The consequences are the fact that the people, they don't understand them. And, if it's too complicated, how can they apply... They start questioning the situation. And that's why transparency is really critical because, right now, we don't fully understand how decisions are being made. Is it being made by the Santé publique or is it being made by the Government? I think it is, as I mentioned earlier this week… that we need to separate those two things in order for the Government to build its own credibility about the decisions that they're making and to have the population follow the rules.

Mme Senay (Cathy) : On the transparency, Ms. Anglade, what if there is no clarity?

Mme Anglade : If there's no clarity, it's really hard to get people mobilized behind a rule. That's the issue right now. So, we... And, again, I want to be very clear because I am fully and my team is fully supportive of all the measures that need to be put in place in order to make sure that, from a security perspective, everybody is safe. At the same time, if the rules are not clear, it's hard to mobilize the people. So I know it's not... Transparency is one element. Clear communications… Look at the different scenarios, present the different scenarios, have answers for questions that people have. This week, in question period, we had a number of questions that were submitted to us by our constituents. So they need to figure out how they can best answer all those questions.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global News.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I have a question about the Government motion that was passed this morning on the French language and the need for politicians to have their speeches in French. Why did you agree to that motion? What does that mean for you as a leader for your party?

Mme Anglade : It doesn't change... Honestly, the motion is what's being done right now at the National Assembly. It's exactly what's being done right down at the National Assembly. So it doesn't change anything. So why would we be against it? It's exactly what's going on.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you feel though like you were being targeted, that there is a… I mean, we're in the middle of a pandemic, companies are going bankrupt, people are dying. Does it seem like, you know, having a language debate at an awkward time, if I can say, and it seems that it was because of your English speech last week…

Mme Anglade : You think? It's a question for the leader of the Government. I'll let him answer the question.

Mme Fletcher (Raquel) : You don't feel like you're being targeted or that it's unfair?

Mme Anglade : I'll let him answer the question. He brought up the motion. I'll let him answer the question.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin au point de presse. Merci à tous.

(Fin à 11 h 55)