(Dix heures deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bienvenue à toutes et à tous au point de presse du ministre de la Famille,
Mathieu Lacombe. Alors, je lui laisse le temps de s'installer, d'enlever son
masque.
M. Lacombe : Oui. Merci
beaucoup.
Le Modérateur
: La
parole est à vous, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci. Vous êtes
bien gentil. Donc, merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Je salue aussi
les gens qui nous écoutent sur les réseaux sociaux. Je suis heureux d'être là
parce qu'on a de bonnes nouvelles à annoncer pour les familles du Québec
aujourd'hui et de bonnes nouvelles aussi pour tous les acteurs de notre réseau
des services de garde éducatifs à la petite enfance.
Donc, vous savez, lorsqu'on est arrivés,
en octobre 2018... le premier ministre le faisait remarquer il y a quelques
jours, là, ça fait déjà deux ans. On a l'impression que ça fait une éternité
déjà, mais il y a deux ans, lorsqu'on est arrivés, on a clairement dit qu'on
serait un gouvernement dont les familles seraient au coeur de toutes les
décisions qu'on prendrait et qu'on en ferait une priorité.
Donc, quand je suis arrivé en poste, vous
m'avez déjà souvent entendu dire que j'ai eu la grande surprise de voir qu'on
avait 11 000 places qui dormaient sur les tablettes au ministère de
la Famille, qui n'avaient jamais été développées, faute d'argent. Là-dessus, on
a agi rapidement, et déjà je veux vous vous dire que depuis peu, depuis
quelques semaines, j'ai déjà le bonheur de voir ces premières places se
développer un peu partout au Québec et de voir des tout-petits qui commencent à
les occuper.
Aujourd'hui, j'ai une autre bonne nouvelle
pour répondre aux besoins, qui sont nombreux, de bien des parents un peu
partout au Québec. Donc, j'annonce aujourd'hui un nouvel appel de projets pour
la création totale de 4 359 places supplémentaires sur le territoire québécois.
D'une part, il y a les 2 500 places subventionnées annoncées dans le
dernier budget qui y sont. On respecte donc notre engagement. Ensuite, on ajoute
1 859 places attribuées dans les dernières années dans les précédents
appels de projets, des places qui n'ont jamais été développées, ultimement
parce que les projets n'ont pas abouti.
Et là, je vous donne un exemple très
concret. Bien, quand je vous parlais des 11 000 places, tantôt, que
j'ai constaté, disons, au point mort lorsque je suis arrivé, qui étaient sur
des tablettes, il y a des places qui étaient attribuées depuis tellement
longtemps que lorsqu'on a pris le téléphone pour contacter les promoteurs et
leur dire : Bien, là, écoutez, là, maintenant vous devez aller de l'avant
sinon on reprend les places, bien, il y a des promoteurs qui nous ont dit :
Bien, vous savez, nous, on n'a plus la volonté de développer ces places-là, on
est rendus ailleurs, l'eau a coulé sous les ponts, le conseil d'administration
a changé, la direction générale a changé, les besoins aussi, dans le milieu,
ont changé. Donc, ces promoteurs avaient encore les places, elles étaient
gelées, mais, depuis des années, souvent, on n'en avait plus besoin. Donc, on
les a reprises. Ça fait en sorte qu'on est en mesure de lancer
1 859 places supplémentaires en plus des 2 500 qui étaient au
budget, ce qui donne le grand total que je vous annonce aujourd'hui.
Il faut aussi dire que c'est un appel de
projets qui est novateur. Avant, on demandait aux gens de déposer un projet,
peu importe l'endroit au Québec où ils se trouvaient, selon des critères, là,
qui pouvaient varier, sans égard principalement au fait que la région ait besoin
ou non de places. Donc, le caractère du besoin n'était souvent pas le caractère
principal des appels de projets. Moi, j'ai souhaité faire les choses autrement.
Vous savez, les parents attendent des places parfois de façon très urgente.
Donc, avec tout ce qui s'est passé aussi
dans les derniers mois, et ça, je trouve que c'est intéressant de le dire, j'ai
été en contact plus étroit que jamais avec les gens sur le terrain, avec les
hommes, surtout les femmes, bien sûr, qui constituent le coeur du réseau, pour
la mise en place, d'abord, des services de garde d'urgence, pour leur
opérationnalisation. J'ai été en contact avec les gens sur le terrain sur une
base quotidienne. Je leur ai parlé des centaines de fois en mars, en avril, en
mai. Ensuite, pour le retour à la normale, j'ai poursuivi ces rencontres-là,
ces discussions, disons, sur une base moins soutenue, mais quand même; en juin
et en juillet, j'ai eu d'autres beaux contacts avec le réseau. Et d'être en
contact avec ces femmes-là, principalement, sur le terrain, ça m'a aussi fait
réaliser beaucoup de choses sur les besoins qui sont sur le territoire et sur
la motivation aussi des gens qui sont sur le terrain, qui font vraiment tout un
travail en ces temps de pandémie.
Donc, en plus d'aider avec la pandémie, ce
que je veux vous dire, c'est que ces personnes-là, ces femmes-là m'ont aussi
aidé à façonner la façon dont on a lancé l'appel de projets que je vous
présente aujourd'hui. Donc, bien sûr, c'est le fruit du travail de mes équipes,
ce que je vous présente. Mais il y a une bonne part aussi de ça qui revient aux
femmes de coeur qui vivent dans le réseau à tous les jours et qui le
maintiennent.
Donc, pour la première fois, notre gouvernement
élabore un appel de projets qui visent principalement, je le disais, les zones
avec les manques les plus criants. Pourquoi on fait ça? Bien, bien sûr qu'il
faut régler ces problèmes de déficit de places, puis il faut s'attaquer à ce
problème-là à l'endroit où il se trouve parce qu'une place qui est disponible à
Montréal, où, souvent, on a des surplus de places, ou qui est disponible en
Outaouais, dans ma région, par exemple, bien, ça n'intéresse pas nécessairement
un parent qui attend ardemment une place en Gaspésie, par exemple.
Donc, c'est pour cette raison-là qu'on doit
développer de façon très précise… Donc, 13 régions administratives, aux quatre
coins du Québec, qui vont profiter des places : Capitale-Nationale,
Outaouais, Abitibi, Mauricie, l'Estrie, le Centre-du-Québec, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent,
Chaudière-Appalaches, la Gaspésie, Lanaudière, Laurentides et, finalement, la
Montérégie. Ces territoires sont donc, pour la plupart, en déficit. Puis notre
objectif, c'est de les amener en équilibre statistique dans les prochaines
années pour que les familles puissent avoir une place.
Et je veux faire une parenthèse, et je
m'adresse peut-être plus directement aux propriétaires de garderies non
subventionnées et aux parents, aussi, dont les enfants fréquentent une garderie
non subventionnée. Je ne vous oublie pas. Cet appel de projets vise à créer de
nouvelles places. Par contre, l'appel de projets pour convertir des places non
subventionnées en places à 8,35 $, c'est toujours sur les rails. Ça avance
bien. On est dans les derniers préparatifs pour être capables d'en faire
l'annonce dans les prochaines semaines.
Donc, je dirais, en terminant… On traverse
une période économique qui est difficile au Québec. Vous êtes là pour en
témoigner. Vous posez des questions là-dessus à tous les jours. Et les gens qui
nous écoutent aussi le vivent dans leur quotidien. C'est important de penser à
l'avenir. Actuellement, c'est difficile. On est en période où on ferme des
commerces, des restaurants, où on est dans les restrictions. Mais il faut aussi
penser à l'avenir, à la relance économique, en permettant à nos tout-petits de
s'épanouir dans des services de garde de qualité. Et la pandémie nous l'a
démontré, les services de garde éducatifs sont essentiels au Québec.
Donc, aujourd'hui, je lance un message
clair aux acteurs du milieu de la petite enfance dans les régions qui sont
touchées par cette annonce. Dès maintenant, je vous invite à vous mobiliser.
Ces places-là, elles sont disponibles, mais ça nous prend des projets. Donc,
dès maintenant, je vous invite à vous mobiliser pour nous déposer des projets
qui vont répondre aux besoins des familles. Vous avez jusqu'au 15 janvier
prochain pour nous déposer ces projets-là. On a besoin de vous pour que les
tout-petits développent leur plein potentiel, on a besoin de vous pour que
leurs parents puissent continuer d'aller travailler. Parce qu'investir en
petite enfance c'est aussi investir dans la relance économique du Québec.
Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui.
Bonjour. En fait, je vous avoue que j'ai quelques questions en lien avec la
pandémie, justement. Je voudrais savoir, étant donné qu'il y a des lettres qui
commencent déjà à circuler, des lettres aux parents, qui proviennent de CPE...
Et dans ces lettres-là, on dit : Bien, les CPE ne sont pas fermés, on n'a
pas encore de restriction à ce niveau-là, ce n'est pas non plus connu si on va
en avoir ou pas, mais on vous recommande quand même le plus possible de garder
votre enfant à la maison. Donc, c'est quoi qui est à prévoir, là, pour les
parents? Il y a des parents qui commencent à s'inquiéter à savoir si les CPE
vont fermer.
M. Lacombe : Bien, dans le
plan qu'on a déposé, que j'ai déposé à la fin du mois d'août, l'objectif est
clair, c'est-à-dire on ne fermera pas les services de garde éducatifs à
l'enfance sauf s'il devait y avoir une éclosion dans le service de garde en question.
Donc, le plan, il est comme ça. Maintenant, il n'y a aucun plan qui est
immuable, là, c'est sûr que, s'il y a une catastrophe qui nous tombe dessus, bien
sûr, là, qu'on ne restera pas alignés sur ce plan-là. Mais, à date, c'est le
plan qui est sur les rails, c'est ce qu'on avait proposé et c'est ce qui est
maintenu jusqu'à maintenant.
Le dernier bilan nous démontre qu'on a
202 cas depuis la mi-mars. Donc, au cumulatif, depuis la mi-mars, on parle
de 202 cas dans nos services de garde éducatifs à l'enfance. Donc, oui, il
y a des cas, mais je pense que la distinction, elle est importante. Il y a des
cas d'une éducatrice ou d'un enfant qui va contracter le virus à l'extérieur
des murs de l'installation, et ensuite, bon, puisqu'il le fréquente, on le
comptabilise. Mais les éclosions, c'est une autre chose, et des éclosions, on
en a très peu, ce qui fait en sorte que ça démontre que nos mesures
fonctionnent.
Et pour le point précis, à savoir est-ce
que, comme parent, vous devriez ou pas envoyer les enfants, je pense que c'est
un choix qui est très personnel. La consigne, c'est qu'on reste ouvert parce
que le bilan justifie qu'on puisse le faire. Et la nuance qu'on a apportée,
c'est de dire : Dans les zones rouges, bien, administrativement, on va
faciliter la vie des parents qui veulent faire ce choix-là de garder leurs
enfants à la maison, en leur disant : Bien, vous allez devoir continuer à
payer, mais, si vous faites le choix de garder à la maison, vous ne serez pas
pénalisés. Parce qu'en temps normal, évidemment, si votre enfant ne fréquente
pas pendant plusieurs semaines, bien, ultimement, on va donner la place à
quelqu'un d'autre qui en a de besoin. Mais pas dans les zones rouges.
Mme Prince (Véronique) :
Mais, justement, dans les zones rouges, les cas continuent d'augmenter, il y a
une flambée des cas, là, depuis quelques jours, quand même assez importante,
là. Qu'est-ce que ça prendrait comme critères pour décider de fermer les
garderies comme au printemps?
M. Lacombe : Bien, je pense
que c'est une bonne question pour la Direction de la santé publique.
Évidemment, ce n'est pas moi, comme ministre de la Famille, qui prend cette
décision-là, mais les paramètres qu'on a actuellement nous démontrent que le
plan de match fonctionne. Et je pense que, tant que ça va rester sous contrôle,
ça va justifier la décision qu'on a prise. Et je vous le dis en toute confiance
parce que c'est ce qui a présidé, là, c'est le fondement de la décision qu'on a
prise qui est encore d'actualité, c'est-à-dire : ça va bien dans nos
services de garde éducatifs à l'enfance, donc on peut se permettre de les garder
ouverts.
Évidemment, si on venait qu'à voir que le
bilan devenait plutôt mauvais, ce qu'il n'est pas du tout actuellement, il est
bon, mais, si le bilan devenait qu'à devenir mauvais, bien, évidemment qu'on
aurait une nouvelle discussion puis de nouvelles indications avec la Santé
publique.
Mme Prince (Véronique) :
Merci.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le ministre. D'abord, question traditionnelle que je pose toujours : Ça
coûte combien?
M. Lacombe : Oui, vous pouvez
être sûr, j'ai dit : M. Lacroix va être là, il faut que je m'assure
de savoir combien ça coûte. Blague à part, c'est un investissement qui est
important. Vous voyez, à terme, je pense que c'est le chiffre qui est le plus
représentatif, lorsque toutes les places vont être créées, il s'agit d'un
investissement, pour le gouvernement, de 72 millions de dollars par année.
Donc, ça, c'est l'investissement en coûts d'opération.
Il y a évidemment le coût pour les
infrastructures qui est un plus difficile à évaluer parce que ça dépend
toujours de savoir est-ce que les CPE vont être en construction ou en location.
Ça peut varier autour de 75 à 90 millions, tout dépendant, là, de la
proportion. La proportion historique est de 75 % en construction,
25 % en location, ce qui nous donnerait un 75 millions de dollars
d'infrastructures.
M. Lacroix (Louis) : Mais
qu'est-ce qui vous fait penser que... Parce que les places que vous annoncez
là, il n'y a rien de nouveau, là, c'est toutes des places qui avaient déjà été
annoncées, là, puis qui n'avaient pas... les projets n'avaient pas été faits,
finalement. Mais qu'est-ce qui vous fait penser que maintenant ça va se faire?
Parce que vous les aviez déjà annoncés, puis personne n'avait dit O.K., n'avait
levé la main, puis là vous les réannoncez, puis vous pensez que, là, ils vont
lever la main. Pourquoi?
M. Lacombe : Bien, deux
choses, d'abord une nuance puis après ça une explication. La nuance, c'est
qu'on a 1 859 places, effectivement, qui sont des places qu'on a
reprises parce qu'elles ne se développaient pas, et là on les remet au jeu,
donc on les redonne à des nouveaux promoteurs qui vont lever la main. Donc, ça,
vous avez raison de dire : C'est des places qui ne s'étaient pas développées.
Mais là-dessus il y a quand même 2 500 places, qui font partie de
l'annonce d'aujourd'hui, qui sont des nouvelles places, là, qui découlent du
dernier budget. Donc, ça, ce sont vraiment de nouvelles places.
Maintenant, qu'est-ce qui fait en sorte
que nous, on pense et que moi, je pense que les places vont se développer,
c'est que maintenant, bien, d'abord, on a allégé les critères de financement.
Donc, vous savez, avant, les CPE devaient trouver 50 % de leur mise de
fonds, et honnêtement, regardez le bilan, là, ça ne fonctionne pas. On a beau
se dire que c'est eux qui... On peut bien essayer de se convaincre que c'était
de leur faute, mais il n'y a aucun projet qui a avancé, parfois pour une
période de neuf ans, là. Donc, visiblement, la formule ne fonctionnait pas.
Nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a
allégé. Parfois, on peut aller jusqu'à 100 % du financement parce qu'il
faut les développer ces places-là. Et, vous voyez, parmi les
11 000 places, là, qui n'étaient pas développées lorsqu'on est
arrivés, on en a signé plus de la moitié jusqu'à maintenant. Donc, disons, en
un peu plus d'un an, là, on a signé le financement pour plus de
6 000 places. Donc, moi, je suis assez confiant qu'on va continuer
sur cette voie-là.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
reste 5 000 qui n'ont pas trouvé preneurs encore sur les
11 000 que vous aviez annoncés?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, disons, sur le 11 000, il y en a 6 000, là, pour
lesquelles le chèque est parti, et là il y en a toujours avec lesquelles le
travail se poursuit, et on n'est plus à l'étape zéro comme on l'était lorsque,
nous, on a pris le dossier, là. Là, on a avancé, on est rendus beaucoup plus
loin dans les étapes, mais on n'est pas encore rendus à l'étape du chèque. Moi,
j'ai hâte, là. À chaque mois, j'ai une rencontre où je suis chacun des projets,
mais ça avance, contrairement au passé. Donc, je suis assez confiant que, pour
les nouvelles places, ça va être la même chose.
Et maintenant, on leur donne un délai
maximum aussi. Ça, c'est important, là, ce n'est pas anodin. Avant, il n'y
avait pas de délai maximal qui était imposé, ce qui fait que, bien, il y avait
des places qui dataient de 2011 qui n'étaient pas concrétisées. Là, maintenant,
ce qu'on dit, c'est : Bien, du moment où on vous octroie les places, vous
avez 24 mois pour les développer, et, si ce n'est pas fait, on les
reprend. Donc, vous voyez, on en a repris, là... seulement dans cet appel de
projets là, il y en a 1 859 qu'on a reprises.
Le Modérateur
: Claudie
Côté, TVA Nouvelles.
M. Lacombe : Bonjour.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Bonjour, M. Lacombe. Je comprends que vous annoncez
4 359 places, là, mais il n'en demeure pas moins que la liste
d'attente, elle est vraiment, vraiment importante, là. On parle d'à peu près
46 000 enfants qui sont sur la liste d'attente ma Place 0-5. Vous
répondez quoi, là, aux parents qui sont en attente, là? Parce que ça représente
un infime pourcentage, là, de...
M. Lacombe : Bien, je vais y
aller en deux étapes. Première étape, vous avez raison, c'est quand même un pas
important, là, qu'on fait aujourd'hui. Ça porte le nombre de places en
réalisation au Québec, à l'heure actuelle, à 16 000. Donc,
16 000 places en réalisation au Québec, ça fait longtemps qu'on n'a
pas vu ça. Si on retourne dans les années, ça fait bien longtemps qu'on n'a pas
vu ça. Donc, je pense que c'est la première bonne nouvelle, c'est la volonté du
gouvernement d'aller de l'avant.
Maintenant... et ça va amener la plupart
des régions du Québec, sinon la totalité, en équilibre projeté pour 2022. Même
si ce n'est pas parfait, là, on travaille avec les outils qu'on a. Ça nous dit
que, statistiquement, on devrait être à l'équilibre. Par contre, il faut continuer
de travailler parce qu'il va toujours y avoir de petits manques un peu partout.
On raffine nos outils aussi. Actuellement,
on est à 161 territoires sur lesquels on est capables de dire est-ce
qu'il y a un manque ou pas? Là, maintenant, on va rendre ça beaucoup plus
précis. On travaille sur une nouvelle carte, là, où on aurait presque
1 000 territoires, quelque chose autour de
1 000 territoires, pour nous assurer que, dans une région qui est à
l'équilibre, bien, qu'il n'y ait pas un surplus à une extrémité puis un déficit
de l'autre côté, donc, pour ramener ça de façon plus précise.
Et sur la question du guichet unique,
disons, je ne vais pas exclure cette donnée-là. Je pense que c'est une donnée
qui est importante. Par contre, il faut aussi qu'elle soit mise en contexte. Sur
les 46 000 enfants, il y a beaucoup d'enfants qui n'ont pas encore
l'âge de fréquenter un CPE ou une garderie, donc qui sont avec leurs parents en
congé de paternité ou de maternité. Il y a aussi des enfants, et ça, c'est intéressant,
il y a des enfants qui ont une place, mais en service de garde non régi, et ils
sont comptabilisés dans cette liste d'attente là parce que la place qu'ils
occupent, elle n'est pas régie. Par exemple, si vous êtes en milieu familial,
si votre enfant est en milieu familial, mais que vous, vous préféreriez un CPE,
vous inscrivez votre enfant sur la liste d'attente. Il ne figure pas parmi le
46 000 parce qu'on dit : Bien, c'est votre préférence, mais votre
enfant a une place. Tandis que s'il est dans un milieu familial non régi, donc
sans permis du ministère, bien, c'est un peu le même principe, sauf qu'on doit
le compter dans la liste d'attente parce que la place, elle est non régie.
Donc, tout ça pour dire : Oui, il y a
beaucoup de familles qui attendent une place, on est conscient, c'est pour ça
qu'on développe comme aujourd'hui, mais le 46 000, il faut aussi le
remettre un peu en perspective. Mais je ne minimise pas, mais je pense que
c'est important de remettre en perspective.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : Peut-être
juste une spécification sur les régions qui vont être spécifiquement touchées,
là. Quelles sont-elles? Parce que, quand on regarde la carte dont vous parliez,
là, avec les surplus puis les déficits, on se rend compte qu'il y a des
déficits partout, là, donc c'est à peu près tout le Québec qui est en manque de
places en garderies, là.
M. Lacombe : Oui, il y a des
déficits un peu partout, je vous dirais. Je vais peut-être y aller avec les
régions qui sont exclues, ça va peut-être être plus simple. Donc, il y a
Montréal. À Montréal, vous voyez la carte, je disais à mon équipe : Ce
n'est pas l'automne, à Montréal, donc il n'y a pas de rouge et il y a très,
très, très peu de jaune, il y a beaucoup de vert, il y a beaucoup de vert sur
la carte. Ensuite, il y a la région du Nord-du-Québec, ensuite, il y a la
région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, où il y a aussi de l'équilibre qui est
projeté pour 2022. Donc, vous avez trois régions. Et la quatrième… la quatrième
étant — je vais vous donner ça tout de suite — étant Laval,
juste à côté de Montréal, où là aussi il y a un équilibre qui est dû fortement
au fait qu'il y a eu une explosion des garderies non subventionnées dans ces
endroits-là dans les dernières années. Donc, il n'y a pas de manque de places,
en tant que tel, mais il y a un manque de places subventionnées. Il y a un
manque de places à 8,35 $, et ça, on le sait. Donc, ce qu'on fait, c'est
qu'on va les cibler davantage avec notre appel de projets pour la conversion
parce que ça ne sert à rien d'aller ouvrir un CPE ou une garderie subventionnée
en face d'une garderie qui existe déjà pour la faire fermer. À Montréal, par
exemple, on va privilégier la conversion pour être plus efficace.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Je
vais me permettre deux questions. Marco Bélair-Cirino du Devoir. Votre
collègue ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, devrait annoncer des
mesures pour freiner la progression de la COVID-19 dans les écoles. Dans le
réseau de CPE et de garderies privées subventionnées, est-ce qu'il y a d'autres
mesures qui peuvent être envisageables ou tout ce qui est fait, compte tenu de
l'âge des enfants, est fait présentement?
M. Lacombe : Je dirais qu'on
fait actuellement tout ce qu'on peut faire pour les services de garde
éducatifs, selon les recommandations qu'on a reçues de la Santé publique, et
que, jusqu'à maintenant, ces mesures-là fonctionnent. Je vous avoue, dans la
dernière semaine, là, on a eu un bon d'une trentaine de cas. Donc, c'est
quelque chose que je surveille et puis qu'on va surveiller avec la Santé
publique. Mais, si vous regardez ça, toutes proportions gardées, je pense qu'on
peut dire que les mesures fonctionnent.
Et on travaille, je dois le dire aussi,
beaucoup avec les partenaires, donc l'AQCPE, par exemple, la coalition des
garderies privées, l'AGNSI, l'AGPQ… qu'on travaille avec tous nos partenaires
dont les acronymes ne disent peut-être pas grand-chose au monde qui nous
écoute. Mais tout ça pour dire : On travaille avec les gens du terrain
qui, eux, opèrent, là, les garderies et les CPE. Puis ils nous font certains
commentaires, certains ajustements qu'on peut faire, mais ça va bien.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, concrètement, qu'est-ce qui pourrait être fait? Est-ce qu'il est
question… Par exemple, est-ce que vous étudiez la possibilité de demander à des
enfants de trois, quatre ans de porter le masque?
M. Lacombe : Non, non.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sinon, est-ce qu'il pourrait y avoir des groupes plus petits? Qu'est-ce qui,
concrètement, pourrait être fait, là?
M. Lacombe : Bien, actuellement,
il n'y a rien de tout ça qui est sur la table. Je ne veux vraiment pas laisser
place au doute, là, ou à l'interprétation. Actuellement, les mesures qu'on a en
place, c'est les mesures qu'on compte poursuivre. Et, si on devait s'ajuster,
bien, on le fera sous recommandation de la Santé publique, avec les
commentaires aussi des professionnels de notre réseau puis du ministère. Mais,
pour l'instant, les mesures qui sont en place, c'est les mesures qui vont
continuer d'aller de l'avant.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Avez-vous des données sur le taux d'absentéisme de parents qui préfèrent garder
leurs enfants à la maison puis d'autres peut-être parce que leur enfant a des
ennuis de santé, alors le nombre de places, là, qui ne sont pas occupées aujourd'hui?
M. Lacombe : Actuellement, ce
n'est pas une donnée finale que j'ai. C'est quelque chose sur lequel on
travaille. La nature de notre réseau fait en sorte que ce n'est pas la même
dynamique que dans le réseau de l'éducation, pour avoir ce type de données là,
parce qu'on a beaucoup de... Toutes les corporations sont des corporations
privées. Donc, autant les CPE que les services de garde privés, subventionnés
ou pas, sont des corporations indépendantes. Donc, disons que la cueillette de
données représente un défi supplémentaire. Mais c'est une donnée qu'on est en
train de compiler, surtout dans les zones rouges, là, parce que c'est
intéressant de voir est-ce que les parents vont faire le choix ou pas de garder
leurs enfants à la maison. En ce moment, on n'a pas cette donnée-là. Mais je
vous dirais que, selon les échos qu'on a du terrain, il n'y a pas de grand
changement. Donc, les parents ne désertent pas les CPE et les garderies.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Puis pas de grand changement… Bon an, mal an, il y a combien de.. C'est quoi,
le taux d'absentéisme, là?
M. Lacombe : Le taux de
présence? Bien, le taux de présence qui est visé par le ministère, là, est en
haut de 80 %, parce que, bien sûr, il faut comprendre qu'il y a les
vacances, il y a les journées de congé. Et je vous dirais qu'actuellement les
échos qu'on a ne sont pas à l'effet que beaucoup de parents décident de garder
leurs enfants à la maison.
M. Lacroix (Louis) : En ce
moment — juste une précision sur la question de Marco,
là — est-ce que les éducateurs portent un masque ou n'en portent pas?
M. Lacombe : Oui, les
éducateurs, les éducatrices portent un masque quand ils sont en contact avec
les enfants pour une période déterminée dans la journée, là. Lorsqu'ils sont en
contacts plus de 15 minutes, si ma mémoire est bonne, avec un enfant, ils
doivent porter le masque. Et on ne parle pas d'un couvre-visage, on parle
vraiment d'un masque pour plus de protection, et il y a aussi la visière, la
protection oculaire. Donc, les éducatrices sont bien équipées. Je sais que c'est
difficile pour elles. Je sais qu'il y en a beaucoup qui nous écoutent
actuellement. Je sais que c'est difficile pour elles, mais ça contribue au bon
bilan qu'on a actuellement.
M. Lacroix (Louis) : Et
est-ce qu'il a des problèmes d'approvisionnement de matériel? Est-ce que ça
vous a été signalé?
M. Lacombe : Non. On a eu un
petit, je dis un petit défi, là, lorsque tout ça a commencé puis qu'on a dû
faire la livraison parce que le ministère de la Famille n'a jamais fait ça.
Livrer du matériel aux CPE, aux garderies, on n'avait jamais fait ça dans notre
histoire. Là, on l'a fait. On y est arrivé, là, avec quelques petits cailloux
sur le passage, mais rien de majeur, grâce au travail vraiment des gens sur le
terrain, qui nous ont aidés. Mais actuellement il n'y a pas de problème
d'approvisionnement, là. On est corrects jusqu'à Noël. Les stocks sont prévus.
Le Modérateur
:
D'autres précisions en français?
Mme Prince (Véronique) : Oui,
j'aurais une dernière question. Il y a eu un Je contribue pour le milieu de la
santé. Il y a des discussions pour un Je contribue dans le milieu de
l'éducation. Pour ce qui est des garderies, ça demande aussi davantage de
personnel pour faire la désinfection des aires d'installation puis des jouets,
puis je sais qu'il y a plusieurs garderies actuellement qui ont un problème de
personnel, ils ont une pénurie de main-d'oeuvre. Pourquoi jusqu'à
maintenant — ça fait six mois que la pandémie est
commencée — on n'a pas entendu d'échos comme quoi il pouvait y avoir
de l'aide du gouvernement qui était être apportée pour plus de personnel?
M. Lacombe : Bien, on a pris
certains aménagements. D'abord, on a permis d'abaisser, pour le temps de la
pandémie, pour le temps de l'urgence sanitaire, le ratio réglementaire
d'éducatrices formées. Habituellement, le Règlement sur les services de garde
éducatifs prévoit qu'on doit avoir deux éducatrices sur trois de formées en
tout temps dans l'installation pendant les heures d'opération. Pour le temps de
la pandémie, on a accepté, et ce n'est pas parce que ça me fait plaisir, là,
d'un point de vue éducatif, mais, pour des raisons opérationnelles, on a
accepté de le baisser à une sur trois. Et c'était une demande aussi du milieu.
Là, on est en train de voir comment on peut, disons, faire atterrir la suite de
tout ça. Puis on travaille avec les partenaires.
Maintenant, sur la question d'un Je
contribue version services de garde à la petite enfance, c'est quelque chose
sur lequel le ministère de la Famille est effectivement en train de se pencher
parce que je vous dirais que, oui, on a un problème de pénurie, là. On parlait
de rareté, maintenant, c'est une pénurie de main-d'oeuvre en services de garde
éducatifs à l'enfance. Ça demande un plan à plus long terme, qu'on travaille
aussi avec les partenaires, qu'on doit ajuster, bonifier en raison de la pandémie.
Donc, on prend un peu plus de temps pour le faire pour le long terme, mais,
pour le court terme, vous avez raison que ça prend, je n'aime pas utiliser
cette expression-là, mais des paires de bras, là. Ça prend des gens, même s'ils
n'ont pas leur D.E.C., pour venir aider, et ça, on est en train de voir avec
les services de garde comment on peut le faire.
On a déjà une plateforme, qui s'appelle Jetravaille!,
sur laquelle les services de garde peuvent inscrire leurs offres d'emploi. Mais
ce que j'aimerais, c'est peut-être que ça ait un rayonnement un petit peu plus
grand, si je peux dire. Donc, l'outil existe, il faudrait le bonifier.
Le Modérateur
: C'est
bon en français? Oui. Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
M. Lacombe : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Why it was so important for you to make this announcement this
morning? Is it a message that you want to send to women, mothers that are quite
hit by the pandemic? They are the ones that will stay home. So why it was so
important today to say : We'll have more places in CPE, and everything is
doing well during the pandemic, even in red zones?
M. Lacombe : I think it's a message for all families across Québec. Yes, for
women, but for every families because, since I'm Minister of Family, I've heard
a lot of parents asking for daycare spots. I know it's important. It's
important first for the kids to have an educational service, if I could say,
and it's important for their parents because they need to work. So it's
important for the economy. I think those are two important reasons to do so.
Mme Senay (Cathy) : And why it was important for you to say... and it must be a relief
as well to say : We are doing fine, the situation is under control. Why it
was important to highlight this today?
M. Lacombe : Because I want every Quebecker to understand that it's going well.
It's going well and it's not only because of the work of my people in the
Ministry or in my team, it's the result of the work underground, in the
daycares, with the educators. They are doing a really, really, really great job
and they are responding to the thing we asks from la Santé publique. So I'm
very proud of them because it's because of them we can still have daycares
running all across Québec.
Mme Senay (Cathy) : And you mentioned last week that there was a jump of 30 cases?
M. Lacombe : Yes, there was an increase of 30 cases during the week. So, since
last week, we have an increase of 30 cases. So we keep looking into this, but
we're not... There is no red light flashing everywhere. I mean, I think it's a
reflect of the society. There's
an increase of cases everywhere in Québec, so there's an increase also in the day cares.
Mme Senay (Cathy) : So 30 cases across Québec or more into red zones?
M. Lacombe : I don't have the zones precisely, but all across Québec, it's 39 cases exactly.
Mme Senay (Cathy) : 39 in CPEs?
M. Lacombe : In all the day cares, so in CPEs, in subsidized day cares, private…
in the private… where the parents pay $40, $50 a day, and in every «milieu
familial».
Mme Senay (Cathy) :OK, 39 in total.
M. Lacombe : Yes.
Mme Senay (Cathy) : O.K. Merci
beaucoup.
M. Lacombe : Merci.
Le Modérateur
: Un
instant, M. le ministre. On a une collègue qui est en télétravail, Raquel
Fletcher, je ne sais pas si elle nous entend, elle avait des questions pour
vous. Raquel?
M. Lacombe : My English teacher will be proud of me.
Le Modérateur
:
Je crois que nous avons des ennuis de communication. Donc, on vous transmettra
ses questions par la suite.
M. Lacombe : Pas de problème.
M. Lacombe : Merci. Merci, tout
le monde.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 10 h 32)