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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mercredi 7 octobre 2020, 15 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trois minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Tous les gouvernements de la planète vivent actuellement une crise qui est sans précédent. Et j'invite les Québécois à aller voir ce qui se passe en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis. Tous les gouvernements doivent prendre des décisions qui ne sont pas faciles. Et évidemment on voit que les États où il y a des grandes villes comme Montréal sont plus touchés que les États qui n'ont pas de grande ville, à cause de la proximité des gens.

Et, quand on regarde nos voisins, bien, on voit que Chicago et Détroit sont à peu près à la même situation que nous quand on regarde le nombre de décès par habitant ou par million d'habitants. Si on regarde Boston et New York, ils ont deux fois plus de décès que nous autres, toutes proportions gardées.

Il y a comme une exception, c'est Toronto, qui a beaucoup moins de décès que les autres grandes villes du Nord-Est américain. Je n'ai pas trouvé jusqu'à présent un expert qui est capable de me donner la recette de Toronto puis de l'Ontario, mais on la cherche. Et évidemment on souhaite pour eux autres que ça continue à aller bien, en Ontario.

Maintenant, tous les États que je viens de vous nommer ont des décisions difficiles à prendre, puis ils prennent ces décisions-là, comme nous, à partir des recommandations de la Santé publique puis en fonction de l'évolution du nombre de cas, du nombre d'hospitalisations puis du nombre de décès.

Ce qui nous inquiète, actuellement, c'est vraiment le nombre d'hospitalisations. Quand on regarde l'évolution des hospitalisations depuis deux semaines, pas deux mois, depuis deux semaines, on est passés de 168 hospitalisations à 409 hospitalisations. Donc, en deux semaines, on a doublé. Et, on le sait, ce virus-là... puis sa propagation est exponentielle. Ça veut dire que, si on ne faisait rien, on pourrait penser que, dans deux semaines, on va être à 800 cas hospitalisés puis, dans quatre semaines, on va être rendus à 1 600 cas de personnes hospitalisées.

Puis évidemment on a un réseau de la santé déjà qui est fragile. Je pense c'est important de le répéter, quand on a hérité il y a deux ans, comme gouvernement, de ce réseau de la santé, bien, déjà c'était un réseau qui avait été négligé par les gouvernements qui se sont remplacés les uns les autres. Puis j'ai aussi, au nom de mon gouvernement, pris ma part de responsabilité. Je l'ai souvent dit, on a affiché beaucoup de postes dans le réseau de la santé depuis deux ans, mais on n'a pas augmenté assez vite les salaires, entre autres les salaires des préposés, ce qui a fait qu'il y a beaucoup, beaucoup de postes qui n'ont pas été comblés.

Donc, c'est ça, là, le réseau avec lequel on doit composer actuellement, hein? Puis il faut dire la vérité aux Québécois. Si ça continue de doubler, le nombre d'hospitalisations, à toutes les deux semaines, on va avoir un risque réel de rupture. Ça veut dire quoi, ça? Ça veut dire des chirurgies importantes qui vont devoir être reportées. Donc, on ne sera pas capables, dans des délais raisonnables, de soigner tous les Québécois. Donc, c'est ça, ma grande obsession, la grande obsession du ministre de la Santé, sauver le réseau de la santé.

C'est pour ça qu'on a pris des décisions difficiles au cours des derniers jours. Puis, je vous le dis, là, on essaie de le faire... on fait de notre mieux. Moi, j'essaie de prendre les décisions qui sont les meilleures, après les recommandations de la Santé publique, comment on fait pour sauver le réseau de la santé? Donc, c'est ça qui nous a amenés à dire : Pour un certain temps, on ferme les restaurants, dans les zones rouges, les bars, certaines activités sportives, les théâtres.

Donc, on n'avait pas le choix, là. Ça ne m'a pas fait plaisir. Ça n'a pas fait plaisir à aucun de nous autres de fermer ces endroits-là, d'autant plus qu'il y a beaucoup de monde qui avait fait beaucoup d'efforts cet été pour essayer de se conformer aux consignes qu'on avait mises en place avant. Donc, il faut comprendre, là, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Donc, ces fermetures-là, on n'avait pas le choix, c'était pour sauver le réseau de la santé.

Maintenant, les écoles. Bon, dans toutes les décisions qu'on prend depuis le début, on essaie de faire deux choses, protéger les écoles puis protéger, autant que possible, le travail des Québécois.

Donc, si je reviens aux écoles, oui, on a annoncé les masques obligatoires dans les écoles secondaires. Là, vous voyez le dilemme qu'on a. On a des commentateurs qui nous disent : Vous auriez dû le faire avant. Puis on a d'autres commentateurs qui disent : Vous êtes en train de sacrifier une génération. Donc, même si on voulait essayer de plaire à tout le monde, là, c'est impossible parce qu'il y a des gens qui disent qu'on va trop loin puis d'autres qui disent qu'on ne va pas assez loin. Donc, je ne sais pas comment on pourrait plaire à tout le monde. Et bien honnêtement, là, mon objectif, ce n'est pas d'être populaire, mon objectif, c'est de sauver le réseau de la santé.

Donc, mon message aujourd'hui va être très clair : On reste chez nous. On va à l'école, on va travailler, mais, sinon, on reste chez nous. Donc, moi, je suis convaincu qu'on est capables, les Québécois, de casser cette deuxième vague. Ce n'est pas le temps de se décourager, ce n'est pas le temps d'être négatif. Donc, je dis à tout le monde : Courage, puis merci pour votre collaboration.

Good afternoon, everyone. The increase in hospitalizations continue to be worrying. The number of hospitalizations has doubled in two weeks. Our health system is already fragile. If we continue in the same way, there's a risk that we won't be able to treat every Quebecker that needs it.

That's why we've had some tough decisions to make in the last few weeks. We must protect our schools and our economy as much as possible. I know it's tough, but we don't have a choice. We need to stop the contagion, and, to do that, we need to reduce our contacts. That's our goal right now. Not to be popular, but to save our health system.

So, my message is clear and simple today : Please, stay home. You can go to school or to work, but otherwise stay home. Courage, everyone, we'll get through this. Thank you.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Nous allons amorcer la période des questions avec Patrice Bergeron de LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, messieurs. Est-ce que le défi des 28 jours est encore réaliste, M. le premier ministre?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est ce qu'on souhaite. On souhaite qu'il y ait une cassure dans la vague, là. Bon, on est prudents. Aujourd'hui, on est passé à 900 cas, on en avait 1 300 hier, donc est-ce que ça veut dire qu'on atteint bientôt le sommet de la deuxième vague? Ça se peut, demain, que ça remonte, là, donc il est trop tôt pour répondre. Est-ce que c'est réaliste que, d'ici le 28 octobre, on va avoir réussi à casser la vague? Possible que oui, possible que non. Malheureusement, je ne peux pas répondre à cette question-là.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs l'opposition officielle, ce matin, disait que les Québécois ne faisaient plus confiance en votre gestion de cette crise-là, que c'est peut-être pour ça que vous répétiez constamment vos messages. Quelle est la lecture que vous faites? Est-ce que les Québécois vous écoutent encore sur la façon dont vous passez vos messages?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que les Québécois, depuis sept mois, ont montré une confiance. Ce n'est jamais gagné, la confiance de la population. Donc, moi, je ne prends rien pour acquis. Ce que j'essaie de faire, je le fais au meilleur de mes connaissances. J'essaie de travailler fort puis de prendre les meilleures décisions dans l'intérêt des Québécois.

Puis, comme je vous dis, là, mon objectif, ce n'est pas d'être populaire, là, c'est de sauver le réseau de la santé parce que notre réseau de la santé est à risque actuellement. Donc, je prends les décisions même si c'est des décisions qui ne sont pas très populaires, là, entre autres du côté culturel, du côté sportif. Mais il faut s'en tenir à essayer de protéger les activités dans les écoles puis pour un certain nombre de personnes qui travaillent dans des conditions où il n'y a pas trop de contacts.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, bien, vous l'avez évoqué, là, le délestage est à nos portes. Actuellement, ce qui est inquiétant, puis peut-être que le ministre de la Santé pourra nous confirmer ce chiffre-là, là, il y aurait environ au-dessus de 140 000 chirurgies, là, qui sont reportées. Il y en a que c'est plus de six mois. Comment ça va prendre de temps à récupérer ça? Puis c'est quoi, le message vous avez à dire aux gens qui sont en attente de chirurgies, alors que vous leur dites aujourd'hui : Il va y en avoir, du délestage, si la vague ne casse pas?

M. Dubé : Bien, en fait, c'est ce qu'on vous dit depuis plusieurs semaines. D'ailleurs, on est assez transparents. Le chiffre dont vous parlez, on publie maintenant le nombre de chirurgies qui sont en attente. C'est disponible sur notre site Web. Donc, ce que je vous dis, c'est qu'on ne veut pas en faire, du délestage additionnel, mais je pense qu'on n'aura pas le choix si on continue... Si les nombres de cas continuent puis que les hospitalisations continuent d'augmenter, on n'aura pas le choix. Notre choix, c'est de le faire pour essayer de moins déranger possible la situation, d'essayer de minimiser l'impact.

Je vous donne un exemple. On doit être très ciblés dans le délestage qu'on aura besoin de faire. C'est ce que nous avons discuté avec nos P.D.G. au cours des dernières semaines. Qu'est-ce que ça veut dire? Bien, s'il faut arrêter un bloc opératoire dans un hôpital, on va arrêter un bloc opératoire, mais on n'arrêtera pas les cinq blocs opératoires. Il faut être capables d'avoir cette discussion-là. Je pense que c'est très transparent de notre part d'avoir eu cette discussion-là avec nos P.D.G. dans les dernières semaines.

Moi, je l'ai mis dans le plan de la deuxième vague, il allait y avoir du délestage. Ce délestage-là, il est important de le prioriser pour faire le moins mal possible. Mais, si la tendance se continue, il va falloir qu'on en fasse. Il s'agit qu'il dérange le moins possible puis que les opérations urgentes continuent. Mais il va y avoir à faire des choix dans les prochaines semaines, c'était clairement dans notre plan de deuxième vague, puis je pense que les Québécois s'attendent à ce qu'on se prépare à ça parce que ça se peut que ça arrive.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, j'aimerais faire un aparté COVID, là. Le chef Ottawa a fait des déclarations, au cours des dernières heures, en vous disant que vous avez rendez-vous avec l'histoire et que ce sera un rendez-vous manqué si vous ne reconnaissez pas le racisme systémique. Il a même dit... bon, vous vous comparez avec la situation qui se passe aux États-Unis, mais il vous rappelle que les autochtones, plusieurs, vivent dans des réserves.

M. Legault : D'abord, c'est important de spécifier que j'ai rencontré le chef Ottawa cette semaine. Je lui ai même demandé s'il souhaitait que j'assiste aux funérailles. Il m'a dit oui. Bon, malheureusement, la famille... puis je peux comprendre, la famille a préféré que le premier ministre ne soit pas là. Puis c'est le choix de la famille. Mais le chef Ottawa et le grand chef de la nation attikamek souhaitaient que je sois là.

Durant cette rencontre-là, on a parlé de pourquoi on juge que ce n'est pas une bonne idée de se chicaner, de faire une guerre de mots, que moi, ce que je veux faire, ce n'est pas une guerre de mots, c'est une guerre contre le racisme. Et, si on veut avoir l'appui de tous les Québécois... Bien, on a, d'un côté, un groupe de Québécois qui disent : Il y a du racisme systémique, mais il y a un groupe de Québécois qui disent : Attention, moi, je vois ça comme étant une attaque contre le peuple québécois. Donc, si on veut être capables de rassembler, non pas diviser les Québécois, mais rassembler, tout le monde dit : Il y a du racisme, tout le monde veut que ça arrête, posons des gestes.

Puis moi, j'ai offert au chef Ottawa puis aux trois autres chefs qui étaient là de la nation attikamek... puis j'invite aussi toutes les autres nations à travailler ensemble sur les suites du rapport Viens, sur, aussi, la lutte, en particulier, au racisme dans les différents réseaux. Donc, travaillons sur des actions, plutôt que de faire une guerre de mots.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) :Justement, sur le racisme systémique, je me demandais, est-ce que le débat est clos, au sein de votre caucus, ou vous acceptez d'en discuter?

M. Legault : On accepte toujours d'en discuter, mais la position de notre parti, de notre gouvernement, n'a pas changé. Nous, on considère qu'il n'y a pas de racisme systémique, mais il y a du racisme. Puis on va être le gouvernement qui en aura fait le plus pour lutter contre le racisme.

Mme Crête (Mylène) : Pourquoi vous maintenez cette position-là?

M. Legault : Bien, comme je le disais tantôt, il y a un groupe important de Québécois qui sont d'accord avec notre position, qui disent : Ce n'est pas vrai qu'il y a un système raciste, au Québec, qui prennent même ça comme une offense au peuple québécois. Le peuple québécois n'est pas raciste. Donc, il faut être capable de mettre ensemble le groupe des Québécois qui pensent qu'il n'y a pas de racisme systémique avec le groupe qui pense qu'il y a du racisme systémique, les faire travailler les deux ensemble à lutter contre le racisme. Je le répète, ce que je veux, ce n'est pas une guerre de mots, c'est une guerre contre le racisme.

Le Modérateur : Valérie Gamache, Radio-Canada.

Mme Gamache (Valérie) : Vous avez parlé de la recette de Toronto, la recette de l'Ontario. Hier, M. Dubé laissait entendre que peut-être une des raisons de la mauvaise performance du Québec actuellement, c'est que les Québécois sont peut-être plus indisciplinés que les Ontariens. Qu'est-ce que vous en pensez, vous? Est-ce que les Québécois manquent de discipline dans cette deuxième vague?

M. Legault : Bien, regardez, hein, ça s'adonne comme ça, là, que c'est les «original six» du hockey, là, mais Chicago, Détroit, Boston, New York sont à la même place ou pires que nous autres. Il y a une exception qui est Toronto. Donc, est-ce que les Québécois sont comme les gens de Boston, New York, Chicago, Détroit? Mais, écoutez, là, on spécule, là, parce que c'est quoi, la différence? J'aimerais ça avoir la réponse.

Mme Gamache (Valérie) : …qu'on est moins disciplinés.

M. Legault : Bien, écoutez, on l'a dit, et puis je sais qu'il y a certaines personnes qui sont d'accord avec ça, d'autres qui sont moins d'accord. On a eu la semaine de relâche au mauvais moment, O.K.? Donc, on a commencé avec plus de cas puis on a toujours eu plus de cas. Même cet été, quand on était au plus bas, on n'était pas aussi bas que Toronto puis l'Ontario. Donc, c'est sûr que, si on part ici plutôt que de partir d'ici, bien, à partir du moment où ça double aux deux semaines, bien, ça va plus vite puis ça va plus loin chez nous qu'en Ontario.

Mme Gamache (Valérie) : Tout à l'heure, Mme Drouin, à Montréal, disait que, oui, la majorité des cas est encore dans les 18-34 ans, mais il y a une hausse chez... les cas ont doublé chez les 65 ans et plus, pas nécessairement en CHSLD, mais en RPA, à domicile. Est-ce qu'on pourrait voir des resserrements auprès des 65 ans et plus, là, après avoir vu les resserrements pour les plus jeunes?

M. Arruda (Horacio) : En effet, je pense qu'il faut comprendre que ce n'est pas parce qu'actuellement, au début, ce sont les jeunes qui sont touchés... Cette transmission-là, communautaire, va infecter d'autres adultes qui vont infecter leurs grands-parents.

Donc, moi, je tiens à vous dire que la chose la plus importante, si on veut un message simple, c'est véritablement la distanciation de deux mètres, le port du masque, c'est le lavage de mains, qui a diminué de beaucoup actuellement. Et ce n'est pas le temps d'aller manger chez grand-maman et grand-papa actuellement parce qu'on ne sait pas si on est infectés ou pas. C'est la fin de semaine de l'Action de grâces. Il ne faudrait pas aller visiter les grands-parents parce que c'est ça qui arrive actuellement, et ces grands-parents-là sont aussi... sortent dans la communauté, peuvent s'exposer à des personnes, et c'est les personnes qui vont se retrouver à l'hôpital, aux soins intensifs, et malheureusement vont décéder.

Actuellement, les gens qui décèdent ont tous 70 ans jusqu'à 95 ans, à peu près, et plus, mais ça ne veut pas dire que… Comme le virus circule beaucoup dans la communauté, il faut trouver le moyen que les gens ne s'exposent pas à ce virus-là. Surtout, pour ces gens-là, ça veut dire hospitalisation et, souvent, mortalité.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous regrettez d'avoir trop ouvert pendant les mois d'été où est-ce qu'on disait : Fermer le robinet, rouvrir le robinet?

M. Legault : Écoutez, c'est un peu ce que je vous disais tantôt. Il y a des gens qui trouvent qu'on ferme trop, il y en a qui trouvent qu'on ne ferme pas assez. Je pense que la situation, en été, nous permettait de fermer un peu moins, mais là la situation est plus difficile. Donc, il faut fermer plus. Puis je vous invite encore une fois à aller voir ce qui se fait ailleurs. Tous les États font ça.

M. Bossé (Olivier) : Sur les hospitalisations, le chiffre, effectivement, augmente. Qu'est-ce que vous pouvez détailler sur ces 400 hospitalisations là? Est-ce que, par exemple, il peut y avoir des gens qui sont hospitalisés mais qui sont plutôt isolés, en attente de guérison, pour retourner dans leur résidence ou... Ces 400 personnes là, c'est qui?

M. Dubé : Bon, en fait, l'analyse des personnes qui sont en ce moment hospitalisées, c'est principalement des gens qui viennent d'entrer au cours des derniers jours.

Mais je vous dirais que ce qu'il est important de se rappeler, c'est que le nombre que l'on publie tous les jours, c'est un nombre qui est net, O.K.? Donc, je vous donne un exemple. Aujourd'hui, si on a 12 cas de plus, c'est peut-être qu'il y en a rentré 25, puis on en a libéré 13 dans la même journée. Et ça, c'est important de comprendre ça aussi parce que ça veut dire que le volume... Puis ça, on pourra vous donner cette information-là parce que, quand on avait quelque chose de stable, un peu ce que le premier ministre disait cet été, c'était peut-être plus deux, moins deux. Mais là le volume commence à être important dans l'augmentation. Donc, ça, c'est la première partie de ma réponse.

Ce qu'on voit en ce moment, c'est... les gens qui sont hospitalisés sont principalement encore jeunes, mais il y a un vieillissement de cette population-là. Puis je pense que ce qu'on va pouvoir vous dire, c'est que dans les... C'est ce qu'on suit le plus, c'est comment c'est en train d'évoluer. Parce qu'on le sait que les gens qui sont jeunes n'ont pas les... ils prennent plus de temps à être capables de... Ils sont capables de plus passer à travers le virus, mais, quand ils sont malades, ils sont vraiment malades puis ils peuvent être là longtemps.

Et ça, c'est la deuxième raison qui nous inquiète, et c'est ça qu'on suit de très proche en ce moment, parce qu'maginez-vous qu'on a des plus jeunes hospitalisés puis qu'ils restent plus longtemps, bien là on a encore plus un gros problème. Alors, les jeunes qui rentrent aujourd'hui pourraient rester plus longtemps, avoir un effet encore plus dramatique. Alors, oui, ils ont plus de chances de passer à travers, mais, en même temps, ils peuvent rester plus longtemps, ce qui nous ferait très mal au système de santé.

Mais je pourrais vous dire… En résumé, là, c'est les deux gros enjeux que l'on a, là.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Lors de la première vague, donc, vous n'étiez pas encore en poste, mais on avait procédé à l'embauche de bénévoles par le biais de Je contribue pour aller dans les CHSLD. Est-ce qu'on peut procéder un peu de la même façon, mais dans les hôpitaux, cette fois-ci?

M. Dubé : Bien, regardez, je vous dirais que la bonne nouvelle, là, parce qu'on a fait un deuxième... Je ne parlerai pas de la première vague parce qu'on a réussi très bien, dans la première vague, à utiliser ces personnes-là. Puis c'est ça qui a amené toute la question des préposés aux bénéficiaires. Donc, je pense que ça a été un très, très beau succès.

Quand on a fait appel encore à Je contribue, puis là, je vous dis, à peu près il y a deux semaines, on a un défi défi différent, parce que je vous ai dit qu'un des endroits où on peut beaucoup s'améliorer, qui va avoir un impact maintenant — le dépistage, je pense qu'on l'a de plus en plus sous contrôle — c'est sur le traçage. Rappelez-vous ce que je vous ai expliqué, c'est que, dans le traçage, une fois qu'on a identifié quelqu'un qui a le cas, il faut aller le chercher, lui, et la contagion au complet, le plus rapidement possible pour contrecarrer l'éclosion.

Ce personnel-là qui nous manque, là, je vous dirais qu'il nous en manque encore au moins 500, puis je vous l'explique. On en avait 800. On a réussi, par les premières personnes qui nous ont appelés dans les dernières semaines, à en placer 400. On a monté, donc, à 1 200 personnes. Mais je vous ai expliqué qu'il nous en manquait. On avait besoin d'à peu près 2 000 personnes, 2 000 personnes pour être capables de faire un meilleur travail sur le traçage parce qu'on a... Je vous ai expliqué, le nombre d'éclosions a plus que doublé depuis trois semaines. On est rendus maintenant... Le dernier chiffre, je vous le donne aussitôt que quand je peux venir vous voir. On est rendus en ce moment à plus de 600 éclosions actives. Bien, ça, 600 éclosions dans nos deux grandes régions, là, nos deux régions rouges, ça en prend, du monde pour aller chercher…

Notre plus grand défi, puis je résume là-dessus, on a eu beaucoup de gens qui ont répondu. Maintenant, il faut rapidement les former parce que c'est beau... Puis je vous donne un exemple, là. J'ai un policier qui me dit : Je suis capable d'aller vous aider à faire le traçage. Mais, quand il va appeler la personne puis il va dire : C'est quoi votre nom, qui vous avez rencontré dans les derniers jours… C'est ça, notre quotidien du traçage. La première personne... La première question, ils vont dire : Oui, mais qu'est-ce que je fais si j'ai mal à la tête? Le policier, lui, il n'est pas capable de répondre à ça.

Ça fait que, là, on a un enjeu, dans les prochains jours, de former ces gens-là et d'être capables qu'ils nous aident non seulement dans le traçage, mais donner les bonnes réponses aux gens. Alors, en ce moment, Mme Savoie, ma sous-ministre, dit : J'ai un bon bassin. Donc, les Québécois ont très bien répondu à l'appel. Mais là on est en train de regarder comment rapidement on peut... Puis vous avez vu, on l'a fait rapidement pour les PAB la dernière fois. Ça, pour moi, là, c'est vraiment là-dessus qu'on travaille, dans les prochains jours, pour être capables d'augmenter l'équipe de traçage puis être capables de faire une meilleure job pour être capables de contenir nos éclosions le plus rapidement possible.

M. Carabin (François) : ...suivi sur l'affaire Echaquan, M. Legault. J'aimerais que vous nous expliquiez, selon vous, quelles sont les différences entre les termes «racisme systémique» et «discrimination systémique».

M. Legault : Je n'embarquerai pas là-dedans. Je n'ai pas envie de faire un débat sur des mots.

M. Carabin (François) : Mais il y a-tu une différence?

M. Legault : Oui, il y a une différence.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, il y a quelques jours, quelques semaines, vous avez dit : La dernière chose qu'on veut fermer, c'est les écoles. Compte tenu de la situation et des données qui sont préoccupantes, est-ce qu'il est possible qu'on revienne là après analyse? Est-ce que vous entrevoyez des scénarios qui pourraient faire en sorte qu'on va fermer les écoles, en tout cas, en présentiel?

M. Legault : Non, il n'y a aucun scénario pour fermer les écoles.

M. Lacroix (Louis) : Sur l'état des effectifs dans les hôpitaux, M. Dubé, vous nous avez dit qu'il manquait du monde, là, du personnel, entre autres, du personnel infirmier. C'est quoi, l'état, en ce moment, là, des gens qui sont absents, le taux d'absentéisme par la maladie, par exemple, les gens qui ne sont pas rentrés au travail, etc.? Est-ce qu'on a une idée?

M. Dubé : Juste un petit peu plus que 6 000. Rappelez-vous, au pire de la vague, on était montés à un petit peu plus que 12 000, hein, M. le premier ministre, puis on a réussi à baisser ce chiffre-là, au meilleur de l'été, à un petit peu en bas de 4 000, principalement par du retrait préventif pour les infirmières qui étaient enceintes ou en différentes sortes de congé de maladie. Puis là, au cours des dernières six semaines, on est remontés à peu près à 6 000.

Et c'est ça qu'il faut faire excessivement attention parce que c'est là que le système est très, très fragile. On ne veut pas se retrouver à avoir encore besoin d'amener toutes sortes de personnes qui n'ont pas la formation nécessaire. Alors, c'est pour ça qu'on insiste tous les jours à demander aux Québécois de mettre moins de pression sur notre réseau de la santé.

Puis je le répète, là, je n'ai pas l'expertise du Dr Arruda, mais je vais vous le dire dans mes mots, les gestes que nous posons aujourd'hui, dans le respect des mesures sanitaires, vont avoir un impact dans 15 jours. Chaque geste, la journée qu'on dit qu'on rencontre une personne de moins, la journée qu'on respecte notre deux mètres de distanciation, quand on fait attention à se laver les mains, on s'empêche, en fin de semaine, d'inviter nos bons amis, chacun de ces gestes-là vont avoir un impact dans deux semaines.

Mon plus grand souhait, mon plus grand souhait, dans les prochains jours, c'est qu'on soit capables… parce qu'on a commencé déjà il y a huit jours... ça serait de voir, dans les prochains jours, une stabilisation de nos cas, juste ça, là, puis pas juste une journée, comme le premier ministre a dit, parce que c'est pour ça qu'on regarde une moyenne mobile. Je ne veux pas rentrer dans le détail, mais vous me suivez, hein, c'est quand on prend la moyenne des sept derniers jours. Là, la moyenne des sept derniers jours, c'est 1 000. Si on était capables de rester comme ça pendant quelques jours et même quelques semaines, bien, la deuxième étape, ça serait de voir baisser…

Donc, pour répondre à votre question, excusez-moi, ça a été plus long, le meilleur service qu'on peut rendre à notre personnel du réseau de la santé, c'est de montrer que les Québécois veulent les protéger. Puis, si on fait ça en respectant les mesures sanitaires, mais je pense que les gens du réseau de la santé vont apprécier que les Québécois savent qu'ils sont importants. C'est juste ça que j'avais à dire.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, vous dites : Bon, ce n'est pas le temps d'être négatif, ce n'est pas le temps de se décourager. Un de vos défis, c'est aussi de maintenir l'adhésion de la population à vos décisions, faire en sorte qu'ils respectent les consignes. Vous répétez encore aujourd'hui que vos décisions, bien, s'appuient sur des recommandations de la Santé publique. Le Dr Arruda encore récemment nous disait qu'il était tout à fait ouvert à la possibilité de rendre publics des avis qu'il émet, même ne serait-ce que, des fois, certains courriels même s'ils sont brefs. Donc, pourquoi ne pas les rendre publics comme les oppositions vous le demandent aussi? Après tout, la population ne pourrait peut-être que mieux comprendre sur quoi reposent les décisions qui sont prises par le gouvernement, ultimement.

M. Legault : Parce qu'en pratique ça ne marche pas comme ça. La majeure partie des décisions ont été discutées. Donc, on part des données, des cas, de façon plus détaillée, sous-région par sous-région, on discute de mesures. Parfois, il peut y avoir des mesures... On peut choisir entre deux mesures qui vont donner à peu près le même effet sur la réduction des contacts. Donc, ce sont des discussions. Ça a lieu rapidement. Et on écoute les recommandations. On en débat, on en discute. Mais, jusqu'à présent, on a réussi à s'entendre sur les mesures.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez donné tout à l'heure... vous avez cité, en fait, en exemple d'autres grandes villes, notamment des villes américaines, là, où c'est pire qu'ici, au Québec. Prenons le cas de Montréal. Aujourd'hui, il y a 130 éclosions, 42 en milieu scolaire, 18 en services de garde. Ça fait une soixantaine juste ces deux éléments-là. Il y en a 50 dans des milieux de travail. Vous avez répondu à mon collègue que vous écartez de refermer éventuellement des écoles, mais est-ce que vous écartez aussi la possibilité de reconfiner certains autres secteurs, par exemple, d'autres milieux de travail?

M. Legault : On n'est pas rendus là pour l'instant. Mais ce que je vous dis, c'est que les derniers endroits qu'on va fermer, c'est les écoles. Bon, regardez ce qu'on a fait. Vous le voyez, là, au printemps, les commerces qui sont non essentiels, on les avait fermés. Donc, il y a une gradation. Mais moi, ce que je vous dis, là, c'est que ce qu'on souhaite protéger, c'est les écoles puis une partie des emplois, le plus possible. Mais toutes les autres activités qui ne sont pas essentielles, bien, moi, je demande aux gens, puis là je parle des zones rouges, d'éviter ces activités-là.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, La Presse... Oh! M. Arruda.

M. Arruda (Horacio) : Si vous permettez, je voudrais... Premièrement, je vous remercie de me laisser la parole. Mais je pense que la situation est critique, mais elle n'est pas désespérée. Moi, je pense qu'il faut vraiment que les gens comprennent ça, là : c'est critique, ce n'est pas désespéré. Il y a encore moyen, je vous dirais, là, de casser cette vague-là, mais ça va prendre un effort collectif qui est majeur.

Vous savez, on peut faire des fermetures, agir au populationnel, mais la chose qui drive l'épidémie, actuellement, c'est les contacts sociaux entre les individus dans toutes sortes de milieux. Puis, si on veut réussir, la première chose qu'il faut faire, c'est que les gens qui ont des symptômes doivent aller se faire dépister, s'isoler avant de contaminer d'autres personnes. Si on est en contact avec un cas, il faut aussi s'isoler puis attendre la Santé publique. La Santé publique, elle va vous appeler, elle va vous donner des recommandations.

Puis le reste, il est où? Je vais vous le dire. Oui, on peut tout fermer si on veut. C'est une façon. La Nouvelle-Zélande a tout fermé pour éliminer le virus. Mais on ne veut pas en arriver à ça. Mais, je vais vous le dire, c'est dans la communauté que ça se transmet. Ça fait que, donc, dans les faits, la recette, ce n'est pas nécessairement de fermer tel endroit ou tel endroit. On l'a fait parce que c'est un incitatif à augmenter les contacts sociaux. C'est de diminuer vos contacts sociaux. Si l'ensemble du Québec rediminue de façon significative les contacts sociaux, on va voir, 10-14 jours plus tard, l'effet. Les mesures qu'on vient de mettre, on va les voir dans quelques jours, mais on a besoin de les intensifier.

Si vous ne voulez pas qu'on ferme d'autres milieux, diminuez vos contacts sociaux à l'essentiel. Allez au travail, allez à l'épicerie, allez vous magasiner quelque chose, si vous en avez de besoin, respectez les consignes de deux mètres, lavez-vous les mains et portez le masque. C'est ça, le message qui va faire qu'on va à la fois... Puis faites attention à nos aînés parce que ça circule beaucoup, aussi, pour ne pas qu'on se retrouve à l'hôpital. Je voulais juste vous dire, on a encore... la situation est critique, puis, je vais vous dire, elle va dépendre beaucoup plus du comportement de chacun d'entre nous que de fermer un endroit ou un autre.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui. Bonjour. M. le premier ministre, il y a le juge Jacques Viens qui a étudié toute la question dont vous avez parlé tout à l'heure et qui a soupesé les deux camps dont vous parlez, qui est arrivé à une conclusion. Il a dit : Au Québec, il y a de la discrimination systémique. Il a bien expliqué c'est quoi. Il a donné une définition absolument très claire là-dessus. Vous avez dit tout à l'heure qu'il y a une différence entre racisme et discrimination systémique. Donc, si vous ne reconnaissez pas le racisme systémique, reconnaissez-vous la discrimination systémique?

M. Legault : Écoutez, là, actuellement, on est en train de regarder les 142 recommandations du rapport Viens. On veut appliquer le maximum de recommandations du rapport Viens. Donc, je ne peux pas en dire plus que ça.

M. Chouinard (Tommy) : Mais donc, si vous dites qu'il y a une différence, est-ce que ça devient plus acceptable, la discrimination systémique, comme terme que vous pouvez utiliser?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je vous dis, là, ça n'a pas fait l'objet… On ne s'est pas penchés là-dessus. Ce qu'on dit, par contre, c'est que, pour nous, il n'y a pas de racisme systémique.

M. Chouinard (Tommy) : J'ai une question pour le ministre Christian Dubé au sujet des agences de placement. Il y a une motion qui a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale à ce sujet-là. Mais, vu les cadres du réseau public qui ne voient pas d'apparence de conflit d'intérêts dans certains agissements, notamment en étant propriétaire d'agence de placement, est-ce que vous entendez intervenir et comment?

M. Dubé : Bon, la réponse, c'est oui. Premièrement, tout conflit d'intérêts, pour moi, peu importe à quel niveau de l'organisation... se passe, pour moi, il est inacceptable. Ce que j'ai compris, dans les dernières heures, c'est qu'il y avait une impossibilité, pour des cadres qu'on dit supérieurs, d'être en conflit d'intérêts dans... C'était clair que des cadres de premier et deuxième niveau ne pouvaient pas avoir de participation. Mais il y avait un certain flou depuis plusieurs années que des cadres intermédiaires pouvaient, selon certains CISSS ou CIUSSS, avoir cette flexibilité-là et cette possibilité. Puis, pour moi, ça, c'est totalement inacceptable. On ne peut pas dire que, parce qu'on est à un endroit de l'organisation, on peut avoir un conflit d'intérêts ou une perception de conflit d'intérêts.

Alors, moi, ce que j'ai demandé clairement dans les dernières heures, j'ai demandé à ma sous-ministre, Mme Savoie, de s'assurer de savoir partout où est le cas. Là, le cas connu dans le CISSS, il est facile, on le connaît… mais de voir partout où il pourrait y avoir ces conflits-là. Il va y avoir une directive qui va être émise, et ça ne sera plus permis, peu importe où ça se retrouve dans la hiérarchie du réseau de la santé, pour être très clair.

Le Modérateur : Merci. Nous passons maintenant au bloc de questions en anglais avec Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I wanted to start with... The 28-day challenge seems more and more... it seems unrealistic. And I'm wondering if you feel like you need to hold back and give a hopeful message to Quebeckers, you know : Stay with it, at the end the 28 days, we're going to get through this. But, realistically, we need to keep limiting our social contacts even... I mean, if we reopen at the end of 28 days, we'll just go back to where we were before. So it's not just 28 days. We need to keep this I don't know until when.

M. Dubé : Well, I'm so glad you asked the question, so glad. I'll do it in three steps.

Let's be clear, and I said that in French earlier, and, if you don't mind, I'll repeat it, we can make a difference every day. When we announced that on October 1st officially, right, we said : October 28th, we can make a big difference. The last effort of the last seven days will pay off in the next few days because you know that the gestures, the way we react, the way we apply those measures will have an impact in the 14 days following. So what I'm commanding the Quebeckers is : We'll see in the next few days if our tough measures and the way we have been reacting are paying off. That's for the first 14 days.

And the vision we have with the experts is the first success, and we need some success. The population... when we call that… we need win… we need some... You know, sometimes, we say low-hanging fruit. We need to have a win sometimes. And the win that we can have in the next few days is really to stabilize the number of cases. If we were able not to go as we've seen, 600, 700, 800, now we are in the 1,000, you know, area, if we could just see a stabilization of that number in the next week, that would be a first win. That would be for the first 14 days. And then the Quebeckers will say : It's working. Right?

The second win would be if we continue, over the following 14 days, can we see now a decrease? And, I'll tell you, when it goes down, and we have experts that are analyzing that, it makes a big difference, because, when you start to see the «diminution»... the decrease, sorry, of the outbursts of being at 600, they would go down to 500, 400, I think that would make a big difference.

So, I don't know where we're going to be at the end of October, but I know one thing, if we have those two wins, the stabilization, first, and some of the decrease in the second part of October, to me that would be a very big win.

And we'll give you this information. Because, as you know, what I think is clear, and I'll finish with that, is all those gestures, all those things that we do right now will have a big impact in the next two, three weeks, four weeks. And what we will do in the meantime is update you every week, as we did last week, what is the impact on hospitals and how we are managing our hospital system. If Quebeckers... and I think they understand that. We will keep them... we will inform them of the benefit of succeeding in the next few weeks.

And I'm saying, as I said before : Let's make sure we show to the nurses and all the personnel in the hospitals that we are doing that for them. Because, if we're successful, in our health system, we can continue to have our kids at school and we can continue for our people to go to work. That's really the two successes that we would like to have in October.

Mme Fletcher (Raquel) : My next question is about family doctors in Montréal. They say the number of PREMs — I'm not sure how to pronounce it in English, P-R-E-M-s — being offered for 2021 is not enough because it still leaves some neighborhoods underserved. How is your Government planning to fix the system by which Quebeckers get a family doctor so that there isn't such a shortage?

M. Dubé : OK. You want me to take that? OK. «Le PREM» is really the system where we allocate in each region, every year, roughly 900 new doctors that are coming. And basically we think that currently we have two issues. We have an issue how we allocate... each time at universities, how we allocate between specialists and generalists. And we are promoting more generalists because we think this is what we need more. So, that's a first decision that we have made in the last few years. So, I think they should be happy with that because that's the priority that we want to give. That's the first thing.

The second thing is we think that it's not only the number of doctors. And I don't want to go into a large debate that we will do in... but the doctors, especially the generalists, need to work with us better to make sure that, in what we call «les GMF», «les endroits où les gens peuvent aller se faire traiter», we need to have a better service to Quebeckers, even though they're not allocated to one doctor.

So it's not only a quantum of doctors, but it's a way we allocate that we can service a patient that is not allocated to a doctor. We are discussing that right now. We have made very clear discussions with Dr Godin of the FMOQ as to how we could serve better, within 36 hours, the patients, even though they're not allocated to a doctor, and we're working really hard on that. So we're working on the quantum, having more generalists, but we're also working on making sure that Quebeckers can call a doctor and have an answer within 36 hours even though they're not allocated to one.

Le Modérateur : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. I just would like to ask, Premier Legault and Dr. Arruda, if you share Mr. Dubé's views…

M. Legault : Of course.

M. Authier (Philip) : …well, maybe you want to hear the question first — that Ontarians are better at following the rules, they're more disciplined, and that's maybe why they're doing better than Quebeckers. You spoke about the Toronto mystery that you would like to understand. Do you share his views that Quebeckers are not as disciplined as Ontarians?

M. Legault : One thing is clear… is we have more cases, more hospitalizations. So it means more contacts. But very tough to answer this question because we started with more cases at the right beginning because of the school break. So it's very tough to answer this question.

M. Arruda (Horacio) : In fact, I think it's always difficult to say one thing will cause everything. It's a mix-up of factors. But, if we look at different polls that have been made, especially by different firms, about the «comportements» of the Québécois compared to Ontario, there seems to be, as Mr. Dubé says, a little bit less compliance on things, a little bit of that… You know, but that's not the only thing that could explain everything. Even there is some hypothesis about different types of viruses which were… a different source of viruses that have been circulated. I think it's too difficult to make a direct causal situation. It's a mix-up of things.

M. Dubé : I will comment on my comment. And, as you know, sometimes I put myself in trouble, so I'll continue to dig my hole. But the one thing that I've said… I don't know if I said the words «more disciplined». I don't know the words that I've used, but I'll say one thing...

M. Authier (Philip) : Well, Mr. Roy, Patrice Roy, says : They're more disciplined, and then you say : C'est possible.

M. Dubé : Ah! OK, here we go. So I think that clarifies what I said. OK, good, thank you. Now, having said that, I think what I'm taking... The responsibility is not on what is the difference. I think the responsibility that this gentleman gave me is to make sure that it works. We've done a lot of things, in the last three months, a lot of things. But I'm telling Quebeckers that we still have a lot to do. And I'll give you the example.

And I want to share that with the Quebeckers because I think it's important. The job we have to do... And I explained when we were talking about testing, I told you, a few weeks ago, we were not good at it. We were not good at managing the lines, we were not good at answering... And we are improving on that everyday. And now you've seen what we have done. It's still not perfect, but improving.

Now, one place where I think we can improve, that can have an impact, is on tracing. And I discussed that with our people, with Mylène Drouin in Montréal, and the reason I'm saying that... So I don't know how Ontario is able to do their tracing better than us, but we discussed that the other day. But I know, with Mylène Drouin, she's telling me : When Quebeckers are not answering my call, when we have identified somebody, that person continues for two, three, four days to be contagious. That can have an impact on the number of cases.

So our job is not to say Quebeckers are doing worse or that... What can we do? And I think, on our side, we can improve our tracing system by making sure that we do a better job. And that will have an impact. But what I'm asking Quebeckers today : Please, answer the phone, because you can make a huge difference. Because that person, whatever she or he feels guilty, he should not feel guilty. We've said that many times.

So the difference, I'll tell you, if we do a better tracing and Quebeckers help us in that tracing, in the next few days, we'll make a big difference, and, again, maybe we can reach Ontario.

M. Authier (Philip) : And my second question for Premier Legault. You had a cabinet meeting today. Is it still the plan of the QuébecGovernment to proceed with the school board elections in the English system on November 1st? Are you still going ahead with the elections?

M. Legault :OK. Right now, we had a recommendation from the Public Health this morning to postpone these elections because of the actual situation with the pandemic.

M. Authier (Philip) : And is that your decision, that you will postpone?

M. Legault : We always follow the recommendations of Public Health.

Le Modérateur : Je vais vous demander de répéter ça en français, s'il vous plaît, M. le premier ministre.

M. Legault : Oui. Donc, il devait y avoir des élections scolaires pour les commissions scolaires anglophones. La Santé publique nous a recommandé aujourd'hui de reporter à plus tard ces élections puis on devrait accepter cette recommandation.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good day. Facebook took down the page of Radio-Québec. Well, you know what it is, it's a channel that spreads conspiracy theories about COVID-19, that it's not dangerous, for example, and had about 80,000 followers. What do you think about this decision?

M. Legault : What I understand, it's because of Mr. Cossette-Trudel, who was involved on this page, but it's a Facebook decision.

Mme Senay (Cathy) : Yes, but what do you think about having Facebook taking that decision of this conspiracy… Well, they… Mr. Cossette was basically spreading a conspiracy theory.

M. Legault : I don't like to see conspiracies on social media.

Mme Senay (Cathy) : What can be the impact for public health when you have conspiracy theories spread on the Web like this?

M. Legault : It's a real problem. Right now, Lucie Laurier, Cossette-Trudel, and those people saying that it's not true that we have a virus, of course, it doesn't help to convince the population to follow our guidelines.

Le Modérateur : Samuel Pouliot, CTV.

M. Pouliot (Samuel) : Mr. Legault, after what happened in the hospital of Joliette, there are calls asking for you to recognize systemic racism. Will you do that?

M. Legault : No, because, right now, the Quebeckers are divided in two groups. Some of the Quebeckers think that there is systemic racism in Québec, some, another group, think that there's not. So I think our target, and my target, and my objective is to try to have all Quebeckers together fighting against racism. And we all agree that there is racism and we don't want racism. So… trying to work at the Joliette hospital, we'll try to make sure that there's enough training about cultural differences to make sure that all employees are trained to give the same services to First Nations than to anybody else.

M. Pouliot (Samuel) : You don't think it's systemic?

M. Legault : I continue to think that there's not a system, yes, of racism.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

M. Legault : Merci beaucoup, tout le monde.

M. Dubé : Merci, tout le monde. Soyez prudents.

(Fin à 15 h 54)

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