L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation

Version finale

Le mercredi 7 octobre 2020, 9 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quinze minutes)

Le Modérateur : Donc, il n'y a pas de mot d'introduction. Vous pouvez y aller directement avec vos questions.

Mme Gamache (Valérie) : …sur les commerces, notamment les gyms, qui vont fermer, je comprends, cette semaine, est-ce qu'il y aura de l'aide supplémentaire? Et est-ce qu'il y aura aussi un deuxième plan d'aide pour les entreprises, bars, restos, qui ont fermé, là, déjà?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, je pense que la semaine passée, quand on a annoncé le plan, là, jeudi, je l'ai annoncé, je pense, le plan… En fait, c'est un plan pour les entreprises qui étaient sujettes à des fermetures, sujettes au code rouge. Alors, quand on regarde le décret, il est assez généralement défini pour que, justement, au cours des semaines qui vont suivre, si, malheureusement, il y a d'autres commerces, entreprises qui doivent fermer, ils vont être éligibles au même titre que les bars et restaurants. Donc, ce programme-là se veut un programme de compenser une partie des frais fixes, autres que les salaires, jusqu'à 15 000 $. Donc, la réponse, c'est oui, les gyms vont être annoncés... vont être inclus.

Maintenant, la question fondamentale, c'est le reste des PME. On a toujours dit que les PME du Québec ont des difficultés. Alors, c'est sûr que, pour moi, les deux dépenses les plus importantes pour les PME, c'est les salaires et le loyer. Les salaires, le programme fédéral fonctionne. Donc, on va l'utiliser, hein? On paie nos impôts au fédéral, donc on devrait les utiliser aussi. Les loyers, vous savez, j'avais bonifié le programme fédéral. Il faut admettre que ça n'a pas marché. Aujourd'hui, il y a 26 000 locataires du Québec qui ont eu droit à une réduction du loyer. Ça aurait dû être 100 000.

Alors, nous sommes à travailler avec le gouvernement fédéral. Le programme va être renouvelé. Mme Freeland l'a annoncé. On n'a pas annoncé le programme, mais j'aimerais beaucoup qu'on ait un programme structurant pour que les loyers soient pris en compte, modulé avec la baisse des revenus. Et, si on réussit à faire ça, bien, je pense qu'on aura tissé un filet social, pour les entreprises, qui va être adéquat. Donc, il y a encore du...

M. Bergeron (Patrice) : Pourquoi ça n'a pas marché, exactement, ce programme-là? Expliquez ça un peu, là.

M. Fitzgibbon : C'est assez complexe. Puis, je pense, le fédéral a voulu bien faire, puis ils n'ont pas mal fait nécessairement, ils ont utilisé la SCHL. Pourquoi? Le problème des gouvernements, c'est l'agent payeur. Faire des chèques, là, ce n'est pas facile, au gouvernement. Mon bureau, je n'ai pas les ressources pour faire des chèques à 100 000 personnes. Donc, le gouvernement fédéral a utilisé la SCHL parce que les propriétaires immobiliers qui avaient des hypothèques passent par eux. Donc, il y avait une base de données. La problématique qui est arrivée, c'est que le demandeur de l'aide, ce n'était pas le locataire, c'était le propriétaire immobilier. Il y a des gens qui n'ont peut-être pas le même devoir civique que d'autres.

M. Carabin (François) : M. Fitzgibbon, on a reçu un communiqué assez surprenant de Tourisme Montréal ce matin. On parle d'une saison record en tourisme à Montréal, et, bon, ce n'est peut-être pas ce à quoi on s'attendait, mais on parle d'une baisse de 100 % de la fréquentation des... bien, des traversées des frontières, baisse de 100 % des passages à l'aéroport Montréal-Trudeau, donc des records négatifs, là. Vous voyez où on veut en venir. Dans ce contexte-là, et à l'approche... bien, en fait, en plein milieu d'une seconde vague, est-ce qu'il y a d'autres aides qui sont prévues pour le milieu touristique en particulier?

M. Fitzgibbon : Bien, le tourisme, je suis en discussion avec ma collègue Caroline Proulx, sur une base régulière, sur ce sujet-là. Il faut admettre, il faut accepter que, cet été, les Québécois ont plus dépensé au Québec que les étrangers dépensaient dans les années antérieures. Ça fait que net, net, moi, je pense que le Québec, cet été, ça a été très positif. On parle des hôtels, mais les hôtels, si on exclut le centre-ville de Montréal, là, ça ne va pas mal, les hôtels.

Vous vous rappelez le programme que j'avais annoncé avec Mme Proulx. On avait annoncé un programme très structurant où nous permettions à des hôteliers d'emprunter de l'argent. Le monde n'aime pas «emprunt», là, mais on dit : Il y a 25 % qui est en aide directe. Vous vous rappelez de ça? Donc, tu empruntes 100 000 $ pour ton hôtel, tu as 25 000 $ que tu ne rembourseras pas. Donc, c'est une aide directe de 25 % du prêt. Aujourd'hui, il y a 128 hôtels qui ont profité de ce programme-là plus les petits hôtels qui passent par les FLI. On a près de 20 % de notre population qui ont demandé de l'aide au FLI, qui sont dans l'hébergement et restauration. Il n'y a pas rien que des hôtels. Donc, c'est un nombre petit. Pourquoi? Ça ne va pas si mal que ça dans les hôtels, il faut le reconnaître.

Maintenant, l'enjeu, c'est l'automne. Il n'y a pas de doute, au centre-ville de Montréal, octobre, novembre, décembre, ça ne sera peut-être pas beau, beau. Alors, il va falloir réfléchir à ça. Mais, règle générale, là, il faut faire attention avant de lancer des lignes, là. Et Mme Proulx travaille sur un programme de forfaitisation pour encourager justement le tourisme à continuer, parce qu'on a eu un très bon été, on va essayer de trouver un moyen, cet hiver…

M. Gagnon (Marc-André) : Concernant l'A220, M. le ministre, avez-vous été aussi déçu d'apprendre que la finition d'au moins une quinzaine d'appareils, là, dans la version de luxe de l'A220… donc que la finition de cet appareil-là sera faite du côté américain?

M. Fitzgibbon : Mais avez-vous bien compris ce qui a été annoncé? On parle...

M. Gagnon (Marc-André) : Toujours dans l'article, on parle d'un contrat…

M. Fitzgibbon : Il faut faire attention aux articles qu'on lit, hein? Je vais vous expliquer pourquoi. Puis, je pense, les journalistes doivent faire leur travail avant d'écrire des articles. L'A220, qui est produit à Mirabel, est complété à Mirabel au complet. L'avion est tellement bon qu'Airbus a décidé de faire un avion d'affaires, l'Airbus Corporate Jet 220, un nombre qui va être excessivement limité. Il va être fait où? Il va être fait à Mirabel.

M. Gagnon (Marc-André) : Incluant la finition?

M. Fitzgibbon : Non, parce qu'Airbus ne fait pas de finition de «corporate jets». Le «corporate jet», c'est un marché... Airbus fait des avions commerciaux. Alors, les gens qui pensent que de faire un avion, comme Bombardier fait avec le Global 7500… Mirabel ne peut pas. C'est impossible de faire une finition d'avion. Le nombre d'avions qui vont être vendus, c'est de minimis. Alors, il faut faire attention à ce qu'on dit. Alors, Airbus, pour tous ses «corporate jets», ils ont une petite ligne d'affaires, ils sont tous faits par cette compagnie-là. Alors, au contraire, c'est une bonne nouvelle qu'on a vu parce qu'il y a des avions additionnels qui vont être faits à Mirabel qu'on n'aurait pas eu autrement.

M. Bergeron (Patrice) : Et est-ce qu'à titre de copropriétaire, là, de l'A220, à 25 %, je pense, on n'aurait pas pu exiger, par exemple, qu'on développe ça ici, au Québec, non?

M. Fitzgibbon : Non, absolument pas. Il va y avoir cinq avions par année. Il faut être réaliste, là. Mirabel fait des avions d'affaires civils. C'est un métier qui est totalement différent de faire des «corporate jets». De vouloir faire à Mirabel la finition de «corporate jets» aurait été une mauvaise décision. Dans la vie, il faut focaliser pour être bon. Ce n'est pas facile d'avoir l'A220, «by the way». On regarde ce qui se passe dans le monde, là, soyons honnêtes, les «corporate jets», c'est du bruit sur la ligne. Celui qui a écrit ça n'a pas compris ce qu'il écrivait. Quand on parle du A220, c'est un avion qui est très bien. Mais là on fait face à une situation où les compagnies aériennes ont des difficultés. Moi, mon inquiétude, ce n'est pas les sièges du «corporate jet», c'est de faire des avions A220 ici, à Mirabel.

M. Lacroix (Louis) : Mais Bombardier aussi est spécialisé dans la finition d'appareils, aurait pu faire ce travail-là aussi, non?

M. Fitzgibbon : Peut-être, mais Bombardier puis Airbus, ça n'a pas rapport maintenant.

M. Lacroix (Louis) : Pardon?

M. Fitzgibbon : Ça n'a pas rapport, Airbus et Bombardier.

M. Lacroix (Louis) : Bien oui, il y a un certain lien historique, d'après moi, là.

M. Fitzgibbon : Peut-être, mais, écoutez...

M. Lacroix (Louis) : Il me semble qu'il y a un lien à faire, là.

M. Fitzgibbon : Mais, M. Lacroix, je me répète, les «corporate jets» d'Airbus, ils en font un nombre minime par année.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais est-ce que vous ne pensez pas que ça aurait été une bonne chose pour Bombardier d'avoir un contrat qui vient d'Airbus pour un avion qu'eux-mêmes ont conçu dans une autre vie pour faire une finition intérieure qu'ils sont capables de faire? Ils sont, par ailleurs, parmi, probablement, les meilleurs au monde pour faire ça.

M. Fitzgibbon : Écoutez, Airbus a pris sa décision. Airbus, ils ont un fournisseur, à ma connaissance, pour faire tout leurs «corporate jets». Une compagnie comme… je n'ai pas le nom exact, peut-être, mais, écoutez, c'est comme deux dossiers.

M. Laforest (Alain) : Ça fait que, pour vous, M. le ministre, c'est une bonne nouvelle d'aller finir les avions aux États-Unis, fabriqués au Québec.

M. Fitzgibbon : Mais, écoutez, encore une fois, il faut mettre le contexte. Pourquoi Mirabel existe? Pour faire des A220 commerciaux. Si tout va bien, puis ça ne va pas bien présentement, en passant, là, si tout va bien, là, ils vont pouvoir en faire 120 par année à Mirabel. Des «corporate jets», je n'ai pas le chiffre, deux, trois, quatre, cinq. Alors, pour moi, ce n'est même pas dans le plan d'affaires d'Airbus. Airbus, le fait qu'il produise le «corporate jet» A220 à Mirabel, s'ils en vendent, est en soi une très bonne nouvelle. Le «corporate jet» qui est fait, je n'ai pas le pourcentage, là, 60 %, 70 %, c'est l'avion lui-même, il est fait à Mirabel. Alors, pour moi, c'est une très bonne nouvelle.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, pour vous, là, finir des jets privés ici, au Québec, ça vous semble peut-être farfelu, mais pourtant Aéro Montréal pense qu'Airbus aurait pu confier le mandat de la finition au centre de finition de Bombardier. C'est quelque chose qu'ils font déjà au Québec. Puis je comprends que, pour vous, ça n'a jamais été une demande puis que vous n'avez pas l'intention non plus de faire des pressions pour que ça se passe?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, honnêtement, ce n'est pas ça, l'enjeu, pour moi, aujourd'hui. L'enjeu, pour moi, aujourd'hui, c'est les emplois à Mirabel qui sont à risque. C'est clair que c'est là, mon enjeu.

M. Gagnon (Marc-André) : Pour stimuler la création d'emplois, justement, à Mirabel, Aéro Montréal suggère aussi que les gouvernements pourraient donner l'exemple en achetant des appareils de type A220. Est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée, le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec, par exemple, pour le premier ministre…

M. Fitzgibbon : En fait, c'est une très bonne question. C'est une discussion que j'ai eue avec le fédéral et le provincial. Bon, question de rigueur, de coûts, hein, comme gouvernement, on doit montrer l'exemple qu'on est rigoureux. Donc, il faut faire attention aux propos que je vais dire. D'un autre côté, peut-être que le premier ministre du Canada pourrait voler dans un A220, ce ne serait pas une mauvaise idée, un avion qui a été conçu et fait au Québec. Peut-être que le premier ministre Legault pourrait voler dans un avion... un Global, un Challenger fait par Bombardier. Je pense, c'est une excellente idée. Il faut juste maintenant la mettre dans un contexte financier de rigueur. Il faut faire attention. Mais j'aime autant voler l'A220 que voler un Boeing. C'est sûr que...

M. Laforest (Alain) : Vous parlez beaucoup de l'industrie, de sauver l'industrie. C'est sûr qu'on sait qu'une industrie qui est frappée de plein fouet, c'est l'industrie du voyage. Qu'est-ce que vous faites pour les agents de voyage? Puis qu'est-ce que vous attendez de bouger pour que les clients soient remboursés, là? Partout dans le monde, tout le monde est remboursé, sauf au Québec.

M. Fitzgibbon : Oui, mais, tu sais, il faut comprendre la chaîne comme il faut. Premièrement, moi, je suis déçu que le fédéral n'ait pas encore octroyé des prêts comme il a été fait partout dans le monde, particulièrement en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et aux États-Unis. Je pense qu'on est tardifs pour donner des prêts aux compagnies aériennes, qui incluent Air Canada, WestJet, Porter et Transat… nommer que celles-là. Il faut comprendre que, tant que ces compagnies-là qui n'ont eu aucun support fédéral… de rembourser les billets d'avion, c'est l'oeuf et la poule, là. Pourquoi, dans les autres pays, ils remboursent les frais de voyage? Parce que les compagnies aériennes ont reçu de l'argent de leur gouvernement.

Alors, les agents de voyage, je suis très peiné par ça aussi. On regarde étroitement comment on peut avoir des règles plus strictes pour le remboursement, mais il faut savoir qui rembourse les compagnies aériennes. Elles sont dans le trouble. Alors, tu sais, il y a la chaîne, là. Entre-temps, bien, on a des programmes, quand même, des FLI, là. Les fonds locaux d'investissement, à ma connaissance, il y a quelques agents de voyage qui ont profité de ce programme-là. C'est un prêt, je vous entends. En même temps, ils peuvent, entre guillemets, survivre.

M. Laforest (Alain) : Mais la FICAV ne répond même pas au téléphone.

M. Fitzgibbon : La quoi?

M. Laforest (Alain) : La FICAV ne répond pas, le fonds d'indemnisation ne répond pas.

M. Fitzgibbon : …aux compagnies aériennes.

M. Laforest (Alain) : Bien oui, je veux bien croire, mais le gouvernement a choisi de baisser les taux, à dire aux voyageurs : Payez moins cher, on a un surplus. Là, il y a une pandémie puis il n'y a plus personne qui répond.

M. Fitzgibbon : Il y a une question aussi juridique, sur la détention de cet argent-là. Il y a beaucoup de questionnements, là. Je n'irai pas me transformer en avocat, là, mais je vous dirais, d'une façon simpliste, que la chaîne est brisée. Ça part avec les compagnies aériennes. Puis je pense qu'il faut faire quelque chose avec ça. Puis ça va impacter éventuellement l'A220 aussi, en passant. Alors, moi, je pense que je suis très soucieux de ça. On fait des représentations, là, pour être sûrs qu'on...

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous êtes inquiet sur l'usine de Mirabel puis de l'A220? Est-ce que vous êtes inquiet? Vous avez l'air à dire... Vous êtes préoccupé de son avenir à long terme à cause du marché?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, l'industrie aéronautique, c'est un des secteurs stratégiques les plus importants qu'on a, en haut de 40 000 personnes. Quand je vois les compagnies aériennes qui ont des difficultés financières, qu'elles ne renouvellent pas leurs flottes d'avions, l'impact sur tout l'écosystème québécois, il est là. Ce soir, j'ai une discussion avec le conseil d'administration. Alors, oui, je suis soucieux de ça. Le gouvernement du Québec, dans la mesure de nos moyens, on va essayer de combler une partie de ça, mais on ne peut pas tout faire tout seuls.

M. Lacroix (Louis) : Sur les hôtels, je comprends que le programme que vous avez annoncé la semaine dernière s'adresse aux entreprises qui sont fermées en zone rouge, dû, justement, aux décisions que vous avez prises, bon, sanitaires, etc. Mais, à quelque part, les hôtels qui sont en zone rouge ne reçoivent plus de clientèle de l'extérieur, tout ça. Même s'ils ne sont pas fermés officiellement, ils sont, à toutes fins utiles, fermés parce qu'ils ont des taux d'occupation qui sont faméliques. Alors, est-ce que ces gens-là ne devraient pas aussi avoir accès à votre programme pour les aider justement à passer au travers parce que, tacitement, ils sont fermés?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, premièrement, il y a une question de rigueur, là. Je pense qu'encore une fois le programme qu'on a lancé la semaine passée, moi, je suis très à l'aise avec ça. C'est un programme pour aider les gens qui ont été fermés contre leur gré, pour des raisons qu'on connaît tous. Les hôtels, les commerces, il y a un paquet d'entreprises qui sont dans le vert — je ne sais pas s'il en reste, du vert — jaune, jaune orange, rouge, qui souffrent aussi, là. Tu sais, la couleur n'a pas un effet de corrélation direct sur la difficulté. Et ce que je disais tantôt, je pense qu'il faut, comme gouvernement, s'assurer avec le fédéral qu'on travaille conjointement pour que salaires et loyer soient compensés en partie.

Pour les hôtels spécifiquement, je parlais à Mme Proulx, il va falloir réfléchir comme il faut parce qu'évidemment... Puis le programme, il coûte 100 millions, là. Ça fait qu'il faut faire attention aussi, là, combien de temps va durer la «red zone», comment profond ça va être au niveau national. Les chiffres peuvent grossir. Alors, il faut rester quand même rigoureux, puis on est un gouvernement, je pense, qui est très rigoureux.

Cela étant dit, il faut, parallèlement, s'assurer que l'infrastructure demeure. Quand on parle d'hôtels, c'est plus une infrastructure, peut-être, qu'un gym, là. Donc, c'est sûr qu'il faut faire attention. Alors, moi, je suis aussi soucieux, effectivement... Sur les 1 400 hôtels au Québec, là, plus ou moins 100, là, bien, il ne faut pas qu'il en ferme 200, 300, ça n'ira pas bien, là. Alors, oui, on va être sensibles à ça.

Mais aujourd'hui, là, j'ai une statistique que j'aurais dû… tantôt, puis on n'est pas heureux de ça, là, les faillites. On parle beaucoup, là, que tout le monde est dans le trouble, là, puis il y a beaucoup de gens qui font un peu l'apocalypse de tout ce qui se passe, là. Après huit mois, au Québec, cette année, en 2020, après huit mois qui ont passé, on a 44 % des faillites de l'année passée. Donc, aujourd'hui…

Journaliste :

M. Fitzgibbon : Aujourd'hui, après huit mois, le nombre de faillites d'entreprises, faillites, pas le… c'est 44 % du chiffre de 2019. Intéressant. Juste pour conclure, ça ne veut pas dire, par contre, que tout va bien. Il y a des enjeux, mais, tu sais, il faut faire attention, des fois, on lance des choses... l'apocalypse, là, tout le monde va débarquer du carrosse puis on va tous se noyer, là. Il faut faire attention à ça.

M. Lacroix (Louis) : Une dernière question, parce que vous avez dit tout à l'heure, bon, le 100 millions… c'est 100 millions par mois, là. Dans votre perspective à vous, vous allez être obligés de renouveler ça pendant combien de temps, à votre avis? Est-ce que c'est deux mois, trois mois? Vous le voyez comment, vous, dans vos prévisions?

M. Fitzgibbon : Bon, le programme a été lancé pour un mois seulement, mais évidemment il faut lire entre les lignes. On fait ça pourquoi? On fait ça parce que les gens qui sont forcés de fermer contre leur gré, bien là il faut les aider, là. Alors, on peut penser, à tort ou à raison, parce qu'on n'a pas décidé encore, qu'on devrait continuer le programme. La question, c'est : Est-ce qu'on le continue à 15 000 $? Tu sais, on peut moduler ça. Je pense que, d'un côté de mon cerveau, il faut faire attention à combien d'argent on met là-dedans parce que c'est de l'aide directe qu'on parle ici. Puis, en même temps, bien, je suis conscient que, si on ne fait rien, puis qu'il y a une hécatombe, puis qu'on…

M. Lacroix (Louis) : Vous êtes un homme d'affaires. Les hommes d'affaires, généralement, quand ça prend des décisions d'affaires, ça budgète. Alors, vous avez budgété sur combien de mois?

M. Fitzgibbon : Bien, je ne répondrais pas comme ça. Je répondrais de façon différente. Quand Eric Girard a parlé de son déficit de 15 milliards pour l'année 2020, il avait un 3,4 milliards de jeu pour la deuxième vague. Bien là, le 100 millions, il vient de la deuxième vague. Alors, la question, c'est : On met ça où? On met-u ça juste dans les frais fixes? On met-u ça en santé? Alors là, on discute ça. On met-u ça dans les hôtels? On met-u ça dans... Alors, il y a beaucoup de discussions. En Culture, Nathalie en a pris, quoi, 50 millions cette semaine? Caroline va en prendre d'autres. Je n'ai pas la réponse, si le 100 va devenir 800, mais c'est sûr que le 3,4 milliards qu'on a de jeu, là, je pense que c'est clair qu'on va l'utiliser.

Le Modérateur : In English.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. Fitzgibbon, you were talking about the program you put in place for a month, it will be extended. And the period, the red zone won't stay until october 28th, we all know that. The situation is not under control. So what's your plan, basically, regarding the situation and the fact that restaurants, the months of October and November are not good? For tourism, October and November are not good. Just in Québec City, cruises are not happening. So what's your plan?

M. Fitzgibbon : Well, first of all, what we announced last week was to address fixed costs other than salaries, which is a good program for those who have to shut down because of the red code. As I said last week, the budget or the amount of money we allocated was about roughly $100 million, based on some assumptions. Needless to say that, if the period extends or if we widen the zone, we have to be consistent with our thoughts. I mean, the question was asked earlier about... did you plan monetarily for it? And my answer was: with Minister Girard, in Finance, he made publicly the statement that $3 to $4 billion was allocated in the $15 billion deficit for the year, 3 or 4 was allocated for the second wave. Well, a lot of it goes to health, of course, and some of it will go to culture, will go to tourism, will go to the economy.

So we have some money available to make sure that we sustain the most companies we can in the period that is going on. What will be the extent and what will be the width? I don't know more than you. We see the numbers, of course, and, as they rise, one will suspect it could be extended, but this is not my decision.

Mme Fletcher (Raquel) : Well, we're starting to... We're going to be in trouble, right? If that's extended and the program is extended, financially, we're going to be in trouble. And what we hear from the Government is, I guess, an optimistic tone. But, at one point, we're going to have to admit : OK, like, this is not going well.

M. Fitzgibbon : Well, I don't want to minimize what's going on, to the contrary. I said, in this audience, that it will be a disaster if we shut down the economy. That was reported in a paper, justifiably. I mean, I would say the same thing today. The economy, in general, is not going that bad. I stated earlier, which is not necessarily the end of it… but stated earlier that, after eight months, in 2020, we have 44% of bankruptcies we had last year at the same time, less bankruptcies than last year on a relative basis. That is not the end of… the total answer because the health of the companies… are more fragile than they were last year.

So, granted, but, still, hotels, I put this program together with Caroline Proulx where we have a 25% subsidy for a loan that you have. Only 125 hotels have applied for it, maybe some in the FLI, so it's minimal. So, therefore, let's be careful as we state that the whole economy is under stress. I mean, unemployment is high, but it's still, what, 8%, 9%. The large corporations are working. The red zone is not affecting the manufacturing industry. So we have to put that into context.

Having said that, we're addressing now, in your comment, probably 20,000 to 40,000 SMEs that have financial difficulties, and we're trying the best we can, with this program last week, to allow them some tailwinds so they can go through that one, two, three-month period.

Mme Fletcher (Raquel) : But the province of... I mean, the companies are not going bankrupt because they received Government help, right? So it's not a clear portrait of what is actually happening in a real market, in a real situation. They're being... And that means that the Government itself, the Government coffers are going to be in trouble.

M. Fitzgibbon : We are putting liquidity into companies, right? We're the only province. We've got about $1.5 billion, kind of, authorized loans that will get repaid. We've got this program, last week, fixed costs, $100 million. Relatively speaking, we're going to get the money back that we lend to the enterprises. The $100 million is big, but, at the same time, put twice as much as that, three times that, it's not... It's big, but, at the same time, if that's what's required to sustain the ecosystem of the industry, I think it's a good thing to do.

The deficit of $15 billion is not a nice number, but, frankly, if it's $16 billion, $14 billion, it doesn't make a difference. It will take a five-year period after to deal with that deficit. So, at this point in time, the Government's role in the economy is to make sure we inject the liquidity that is required to maintain the ecosystem with some rigor, because we're not just giving free money to left, right and center.

Le Modérateur : Merci.

M. Fitzgibbon : Merci.

(Fin à 9 h 37)

Participants


Document(s) associé(s)