(Quatorze heures trente-deux minutes)
M. Birnbaum : Bonjour. Merci
d'être avec nous. Écoutez, nous sommes ici, en quelque part, pour demander de
l'action, des réponses à une séquelle fondamentale de cette pandémie, c'est-à-dire
une crise qui est présente depuis des mois maintenant sur la santé mentale.
Nous avons demandé un plan d'action, des gestes structurants, une commission
parlementaire, et on persiste là-dessus, pour examiner et débattre les
phénomènes tellement sérieux en ce qui a trait à la santé mentale.
Écoutez, si on parle de nos jeunes
adolescents en confinement pour trois mois, qui ont besoin de socialiser de
façon normale; si on parle de nos aînés, nos aînés proches aidantes et proches
aidants qui ont souffert durant ces six mois, les gens qui ont perdu des
proches; si on pense aux travailleuses et travailleurs de première ligne,
surtout en santé, en éducation, qui subissent des conséquences...
Nous, quand on a fait notre demande pour un
mandat d'initiative pour une enquête sur la santé mentale... J'ai reçu et j'ai
en main 43 lettres, de l'Ordre des psychologues, l'ordre des
orthophonistes, toutes sortes de groupes de parents, toutes sortes d'experts
qui disent : Oui, nous sommes devant une crise sanitaire, mais une crise,
en conséquence, de santé mentale. Si ce gouvernement est sérieux, il faut une
réponse à la taille. Dans un premier temps, des outils diagnostiques, de la
recherche probante, des discussions ouvertes et éclairées pour délibérer avec
les gens qui connaissent le milieu. Suite à ça, un plan d'action et tout ça.
Donc, la première étape, c'est une enquête, un mandat d'initiative puis des
actions concrètes et à la taille du défi énorme devant nous.
Merci. Ma collègue la ministre... la porte-parole
de la santé aurait quelques mots à ajouter.
Mme Montpetit : Merci, David.
Bonjour à tous. Donc, pour réitérer dans le même sens, on a fait une demande il
y a déjà plus... il y a deux mois, en fait, pour tenir un mandat d'initiative,
donc que la Commission de la santé et des services sociaux, qui est constituée
des membres de toutes les formations politiques, puisse se réunir pour se
donner un mandat en lien avec les effets, les conséquences de la pandémie sur
la santé mentale.
On le sait, les mesures de confinement des
six derniers mois ont entraîné beaucoup de détresse psychologique chez les
gens. On le voit tous les jours comme députés, à quel point, justement, il y a
de plus en plus de Québécois qui souffrent de détresse psychologique,
d'anxiété, de dépression aussi, qui ont un lien avec la pandémie mais avec
aussi les mesures qui ont été mises en place, donc en lien avec... que ce soit
l'isolement, entre autres, des difficultés financières, la conciliation
famille-travail, les parcours scolaires qui ont été interrompus aussi au
printemps. Donc, plein d'éléments qui font que ça a ajouté beaucoup
d'insécurité, de préoccupations, de stress chez les gens, et ça, on le voit
bien, là, à quel point, à l'heure actuelle, c'est en train d'augmenter la
détresse psychologique.
Les groupes d'aide, d'action sur le
suicide aussi lèvent beaucoup de drapeaux rouges, hein, disent qu'il faut
s'occuper de la situation. De nombreux experts aussi appuient notre demande de
tenir un mandat d'initiative spécifique en lien avec la pandémie.
Parce que ce qu'on demande, dans le fond,
c'est vraiment de pouvoir réunir et consulter les experts du Québec qui se sont
prononcés à différents moments dans les dernières semaines, dans les derniers
mois. Mais on souhaite vraiment les réunir dans le contexte de consultation
bien spécifique pour les entendre sur les effets de la pandémie sur la santé
mentale, que ce soit, par exemple, au niveau des jeunes, chez les aînés, chez
les gens en situation de précarité, chez les personnes seules. Il faut être
capable de bien identifier les besoins, bien identifier les conséquences de la
pandémie, identifier, dans le fond, vraiment des données probantes pour être
capables de cibler les besoins. Et, après ça, ce que l'on souhaite, c'est qu'il
y ait une stratégie nationale ciblée qui soit mise en place, spécifiquement en
lien avec les effets de la pandémie.
Et je le répète, on a fait cette
demande-là il y a deux mois, à la mi-août. Il y a eu une rencontre qui a eu
lieu. À l'heure actuelle, on est toujours en attente du gouvernement de
convoquer une deuxième rencontre. On ne sent pas une volonté de s'occuper du
dossier et on est extrêmement préoccupés, très inquiets des effets sur la santé
mentale des Québécois, sur la détresse psychologique dont on entend parler. Et,
comme je le dis, les experts sont avec nous derrière ça, à dire : Il faut absolument
qu'il y ait un plan qui soit mis en place bien spécifiquement et qu'il y ait
une attention particulière qui soit donnée à ce dossier-là pour s'assurer que
ce ne soit pas dans l'angle mort de la présente pandémie sanitaire. Merci.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a des questions?
M. Pouliot (Samuel) : ...in
English.
La Modératrice
: Oui.
Il n'y a pas de question, on va faire un tout petit extrait en anglais. Merci.
M. Birnbaum :Thank you. If we're
here today, it's to demand of this Government that it respond to a crisis parallel to our sanitary crisis during
this pandemic, and it's a crisis of mental health. We've asked first that there
would be a «mandat d'initiative»,
an inquiry at the Health Commission of the National
Assembly. And when we asked, we got 43 letters of
support from major players in the mental health field, l'Ordre des
psychologues, entre autres.
There is a problem. Every
indicator is suggesting that young people, teenagers who have been in
isolation, seniors who have been so vulnerable through this crisis, people who have
lost their jobs, frontline health care workers are all in distress. This is not
a normal time, and it requires systematic meaningful and transparent responses.
So far, the Government as acted in a rather ad hoc
fashion and has failed to respond to numerous, concrete proposals that we've
made, and that people of Québec
are demanding more, and we are, too.
Des voix
: Merci.
(Fin à 14 h 39)