(Seize heures deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du ministre de la
Santé et des Services sociaux, Christian
Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Dubé : Bien gentil.
Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour en ce beau jeudi
après-midi.
D'abord, je voudrais faire peut-être une
mise à jour sur les niveaux d'alerte parce que nous devons passer, suite à la
recommandation de la Santé publique, certaines zones, certaines régions, au
rouge, plus précisément dans le Centre-du-Québec, plus précisément, trois
MRC : la MRC de Bécancour, la MRC de Nicolet-Yamaska et la MRC de
Drummond. Alors, ça, c'est au sud du fleuve. À cela s'ajoute, de l'autre côté
du fleuve, la MRC ou la ville, plus précisément, de Trois-Rivières qui passe
aussi au rouge. Et à ça s'ajoute, en dernier lieu, la MRC de Portneuf, dans la Capitale-Nationale,
comme vous savez, qui avait passé au rouge il y a quelques semaines.
Peut-être pour avoir une image, là, puis, je
ne sais pas, peut-être qu'on aura les représentations, dans les prochaines
minutes, qui seront sur le site Web, mais en fait, là, quand on regarde toute
la vallée du Saint-Laurent, là, si on part de Québec jusqu'à Montréal, en fin
de compte, c'est toute la vallée du Saint-Laurent qui tourne au rouge, à
quelques exceptions proches. Puis vous pourrez très bien voir, là, sur la
carte.
Ces mesures-là vont entrer en application
dans le cas, par exemple, des bars, des restaurants et de tous les autres
secteurs qui sont concernés, comme tout ce qui est passé au rouge… va entrer en
vigueur samedi soir parce qu'on veut aller le plus rapidement possible, étant
donné, vous comprendrez bien, le long week-end. Donc, c'est la première chose.
Et les mesures qui sont pour les écoles
vont elles aussi passer… mais un petit peu plus tard, pour donner le temps aux
gens de s'ajuster. On va demander que les mesures pour les écoles soient en
application mercredi soir à minuit. Alors donc, on va laisser aux centres de
services scolaires peut-être d'être capables de rentrer à l'école mardi, faire
les ajustements, expliquer aux enfants, aux écoliers comment on va s'organiser
pour le reste de la semaine. Mais je résumerais que, pour les bars, tout ça,
c'est samedi soir, puis, pour les écoles, c'est mercredi. Alors, c'est
important d'aller le plus rapidement possible.
Deuxièmement, on va mettre en vigueur, à
compter de demain, ce qu'on va appeler des points de contrôle à la demande de
certaines santés publiques régionales. L'équipe d'Horacio nous a demandé si
c'était possible, par exemple, d'avoir des points de contrôle. Là, je vais vous
en nommer quelques-uns, mais, vous allez voir, l'idée, c'est de protéger principalement
le Lac-Saint-Jean, le Saguenay.
Alors, il va y avoir des points de
contrôle, là. Je n'irai pas dans le détail, mais, par exemple, au niveau du
parc des Laurentides, ceux qui connaissent bien le parc, il va y avoir des
choses qui pourraient être au niveau du petit parc, à l'entrée de La Tuque.
Alors donc, il va y avoir des points de contrôle où, en fait, ce qu'on veut,
c'est être capables de vérifier si les déplacements que les gens font sont
essentiels. C'est ça qui est le plus important. Donc, encore une fois, ces
points de contrôle là vont être en place aussi rapidement que demain
après-midi.
En fait, ce qu'on veut, là, vraiment,
c'est éviter que la population fasse des... évite les déplacements qu'on
appelle non essentiels. Les policiers vont être là... Il n'y a rien de
coercitif, on se comprend bien, mais les policiers vont être là pour rappeler
les consignes. Je pense que les gens ont beaucoup apprécié, lorsque les
policiers rencontrent les gens, puis, s'il y avait un oubli de port de masque
ou des choses comme ça, qu'on puisse les avertir. Mais je pense qu'avec la
sévérité de la crise qu'on vit... Je pense que les policiers ont fait un excellent
travail, lorsqu'on a fait ces points de contrôle là, puis c'est un peu dans
cette même lignée-là qu'on veut continuer à faire le travail au cours du
week-end. Mais ce qu'on veut aussi s'assurer, c'est que les gens respectent les
règles.
Bon, maintenant, j'aimerais le rappeler parce
qu'il est important pour les Québécois de comprendre qu'à l'entrée de ce long
week-end là... Je pense, entre autres, aux gens, là, qui ont soit des chalets
dont ils sont propriétaires ou qu'ils ont loués, qui ont surtout des chalets
dans d'autres régions que leur région d'origine. Vous le savez, on a dit que
notre objectif, c'était d'essayer que la vie normale continue le plus possible.
On ne voulait pas empêcher les gens qui sont dans une zone rouge d'aller louer
un chalet. Ce qu'on a demandé, c'est de dire : Écoutez, si vous êtes dans
une zone rouge puis que vous allez louer un chalet dans le nord des Laurentides
ou peu importe, bien, vous n'avez pas le droit de faire là-bas ce que vous
n'avez pas le droit de faire chez vous.
Alors donc, il faut qu'on se comprenne
bien qu'on n'empêchera pas les gens de se déplacer, on n'empêchera pas les gens
de prendre leur voiture pour aller prendre une marche, j'avais dit, l'autre
fois, au Mont-Tremblant. Mais il faut s'assurer que ces gens-là ne vont pas
dans un restaurant. S'ils n'ont pas le droit d'être dans un restaurant pour
éviter les contacts, parce qu'ils viennent d'une zone rouge, bien, vous
comprenez que la logique... Je ne veux pas entrer dans le détail, mais je
dirais que les règles vont être très, très claires : ne faisons pas chez
les autres ce qu'on n'a pas le droit de faire chez nous. Je pense que c'est ça
qui est la conclusion très claire.
Je voudrais rappeler comment ces
mesures-là sont importantes, à tout le monde aujourd'hui, en terminant. Parce
que, je le répète assez souvent, vous savez... Puis c'est vraiment une question
de nombre de contacts qu'on a dans une journée. Puis ça n'a l'air de rien, là,
mais, si on est capables... Puis, comme on l'a vu depuis une semaine, puis on
le voit, Dr Arruda, là, depuis une semaine, les gens sont encore plus
conscients. Si on est capables de limiter... des fois, de seulement se
dire : Oh! ça me donnerait un contact de plus si j'allais voir telle
personne, ça fait une grosse différence. Chaque contact qu'on évite dans une
journée peut faire une grosse différence.
On le voit, là, puis nous, un peu comme
tout nous autres, là, vous êtes assez proches de ça, on regarde les chiffres
chaque soir avec beaucoup de nervosité. Mais, en même temps, quand on voit
qu'on a une certaine stabilité depuis quelques jours, on se dit : Peut-être
qu'on est en train de réussir. Il est encore trop tôt pour le dire. Mais je
vous dis encore une fois que les gestes qu'on va poser ce week-end vont faire
une grosse différence dans les 10 à 15 prochains jours. Puis c'était uniquement
ça, ce message-là, qu'on voulait passer aujourd'hui.
I'll say a few words in
English. So Public Health has made the decision to turn certain areas red, more
precisely, three RCMs in center of Québec that will move to red : Bécancour, Nicolet-Yamaska and
Drummond. This will add Trois-Rivières, in Mauricie, as well as the MRC of Portneuf, in la Capitale-Nationale. The red zone measures
will come into effect on saturday night at midnight for bars, restaurants and
all other places affected. Measures for schools and sports in these areas will
go into effect on Wednesday night at midnight.
Also, in anticipation of
the long weekend, we are setting up checkpoints at five locations at the
request of certain regional health… I'm giving the example of parc des
Laurentides, le petit parc, entrée de La Tuque, côte de la Malbaie and the
traversier de Tadoussac. I didn't mention those in my French
part. I'm sorry. We want the population to avoid nonessential travel between regions. The police will be
there to remind you of the instructions. People who come from a red zone must
follow the instructions as if they were at home regardless the zone where they
are from. I want to be very clear. You're not allowed to go and do elsewhere
things that you're not allowed to do at home. In conclusion, for this long
weekend, Quebeckers are asked
to be very, very careful. Together, we can break this wave. Thank you very much. Merci beaucoup.
Le Modérateur
:
Merci, M. le ministre. Nous amorçons la période des questions avec Véronique
Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour à vous deux. Vous pensez que c'est une question de combien de temps
avant que le Québec au complet devienne rouge?
M. Dubé : Bien, plus les
zones... Puis j'aimerais ça que le Dr Arruda complète, mais je suis d'un
tempérament assez optimiste. Je suis un optimiste réaliste. J'aimerais mieux
penser qu'on peut encore changer les choses. Pour moi, je pense qu'on peut
encore changer les choses, puis à chaque fois qu'on va pouvoir le faire... Notre
rôle, puis je l'ai dit, c'est de rester en avant de la vague le plus possible,
et c'est pour ça qu'on pose des gestes difficiles en ce moment, Mme Prince.
Mais est-ce que ça se pourrait qu'on soit tous en rouge? Ça se peut. Mais
j'aime mieux regarder : Est-ce que le verre est à moitié vide ou le verre,
en ce moment, il est presque plein? Puis j'aimerais vous dire que, si on fait
les bonnes choses... Je sais que je me répète, là, mais, si on fait les bonnes
choses dans les prochains jours... Et, je le dis, ce week-end-ci, là, il est
très important parce que, là, les gens seront conscients…
Vous savez, là, moi, ça m'a fait mal au
coeur, je suis rentré à Québec lundi soir, pour m'en aller chez moi, à mon
appartement de Québec, j'ai passé sur la rue Saint-Louis, il n'y avait pas
personne. Les restaurants étaient fermés. Il n'y avait rien. Québec était
morte. C'est ce que j'ai vu à Montréal dans les dernières semaines.
Tous les gens font un effort. On a fermé
des bars. On a fermé des restaurants. C'est triste, là, sur la rue Saint-Louis.
Vous êtes tous des journalistes ici, à Québec, là, vous savez ce que je dis,
c'est triste, ce qui arrive en ce moment. On a la chance, en ce moment, dans
notre vie de tous les jours, pas juste dans notre travail, là, de changer les
choses.
Alors, si vous me demandez
aujourd'hui : Est-ce que ça se peut qu'on passe partout au rouge?, je le
ne le souhaite pas. Mais je sais une chose, c'est que, si on fait une bonne
chose, si on fait les bons gestes dans les prochains jours, on peut faire une
différence.
Mme Prince (Véronique) :
J'aimerais aussi vous parler du rapport de la Vérificatrice générale, la
portion concernant les médecins de famille. On comprend qu'avec tout l'argent
qui a été investi par le gouvernement on n'est pas en mesure de faire le suivi,
à savoir si cet argent-là a bien servi justement les dernières mesures pour
pouvoir... que les gens aient accès à un médecin de famille. Bref, ma question
est la suivante. Est-ce que, si on obligeait les médecins de famille à adhérer
à Rendez-vous santé Québec, à ce moment-là, on serait capables de faire le
suivi de l'investissement de notre argent?
M. Dubé : Merci pour la question.
Ça va nous changer de la COVID un peu. C'est exactement ce qu'on discute avec
eux en ce moment. Ça fait deux fois, là, dans les trois dernières semaines, que
je rencontre le Dr Godin et son équipe. On a un plan très clair qui fait
partie de la stratégie qu'on a mise en place pour que les Québécois aient un
meilleur accès à leur médecin de famille. Un des éléments, un des indicateurs,
pour nous, c'est de s'assurer que tous les Québécois, incluant ceux qui n'ont
pas un médecin de famille, puissent avoir un rendez-vous à l'intérieur de
36 heures. Ça, c'est un engagement qu'on a pris il y a deux ans.
C'est sûr que la COVID est venue changer
un peu les choses, mais on n'a pas lâché notre objectif. Moi, j'ai fixé des
échéanciers très clairs avec l'équipe du Dr Godin, et on travaille
là-dessus. Notre défi, puis je ne vous le cacherai pas, puis je l'ai dit
souvent, on a des choses urgentes à régler. La COVID, c'en est une. Mais les
choses importantes, comme s'assurer que les médecins avancent avec nous dans nos
engagements pour prendre plus de patients, ça fait partie de mes objectifs cet
automne.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, Dr Arruda, M. Dubé, simplement, êtes-vous capables de nous
dire comment se fait-il que les préposés aux bénéficiaires qui ont reçu leur
talon de paie n'ont pas 26 $ de l'heure encore?
M. Dubé : Bien, écoutez,
simplement, ils doivent avoir 26 $ de l'heure. Est-ce que la... Dans
certains cas, là, j'ai vu qu'il y avait eu... on m'a noté quelques erreurs,
quelqu'un qui n'avait pas eu le bon taux horaire. Est-ce que c'est des erreurs
qui sont... je n'aime pas dire le mot «anecdotiques» parce que chaque paie,
pour tous les employés, c'est important. Mais l'engagement est là d'avoir
26 $ de l'heure. Alors, s'il n'est pas là, on va corriger la situation
parce que c'est ça qu'on s'est engagés, M. Laforest.
M. Laforest (Alain) : Même
chose, Dr Arruda, la question est assez simple, puis on l'a télégraphiée toute
la journée aujourd'hui, là : Est-ce que l'application de notification
fédérale risque d'engorger les tests et nuire au traçage?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est un outil complémentaire. Il faut comprendre que cette application-là, là,
il y a eu des hésitations, notamment, en premier lieu, en lien avec la
confidentialité. On ne voulait pas une application qui allait maintenir des
informations. Puis pour le Québec, ça, c'est une valeur importante. Il y a même
eu une commission parlementaire, ça a été discuté, débattu. Deuxièmement, après
ça, ce qu'on ne voulait pas, c'est que l'application soit dans une banque...
avec des données dans une banque centrale quelque part, en plus de la question
de la confidentialité puis du retraçage.
C'est un outil supplémentaire, à mon avis,
là. Premièrement, l'adhésion, elle n'est pas encore complètement au
rendez-vous. Si on veut que ça fonctionne, il faut que ça augmente.
Ce que cette application-là va faire,
c'est que, si quelqu'un a été en contact avec potentiellement quelqu'un d'autre
d'infecté, cette personne-là va le savoir, elle va peut-être s'isoler plus
rapidement, aller passer un test puis éviter de contaminer d'autres personnes.
C'est encore plus important, très, très important que la personne diminue ses
contacts rapidement.
Puis ça, je vais passer un message qui est
très important ici. Le ministre l'a dit, mais je veux que les Québécois le
sachent. Une des choses les plus importantes, dans le contexte de la
transmission qu'on a actuellement un peu partout, si on ne veut pas passer au
rouge partout, si on veut revenir vers des jaunes, oranges, puis etc., ce que
tout le monde peut faire, c'est de diminuer sa quantité de contacts non essentiels.
Ça ne veut pas dire de ne plus aller... Vous restez avec votre famille, vous
allez au travail et vous avez des contacts sociaux diminués pour être capables,
même si jamais il y a un cas, qu'on puisse retracer la personne avec qui vous
avez été en contact. Si tous les Québécois appliquent ça à différents niveaux,
mais même à 25 %, 30 %, 40 %, l'impact va être majeur sur la
transmission communautaire.
Dans le fond, là, c'est comme si c'est des
petites boules qui se frappent; moins il y a de boules qui se frappent, moins
il y a de chances. Puis, quand on élargit notre cercle social, on tombe à
risque. Pas parce que la personne veut le faire, mais, dans les faits, c'est
pour ça qu'on vous dit : En fin de semaine, pas de party, restez dans vos
familles. Idéalement, là, pour nous aider à court terme, vous restez dans votre
famille, vous allez au travail puis vous diminuez au maximum les contacts
sociaux autres. Si tous les Québécois font ça, je vais vous dire que, là, on va
voir les chiffres descendre.
Et je tiens à vous dire qu'on ne s'attend
pas à ce que demain ça soit 300 ni 200. Ce qu'on... Le défi 28 jours, ce
qu'on a mis en place dernièrement, ça prend 14 jours avant de faire effet,
mais je vous le demande. Si tous les Québécois diminuent leurs contacts pendant
les 14 prochains jours, on va voir un effet sur la transmission
communautaire, c'est garanti.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que l'application va venir engorger les tests?
M. Arruda (Horacio) : Non, je
ne crois pas que l'application va venir engorger les tests. L'application va
venir aider les gens à se stimuler. Et, s'il y a des tests, on fera... on
ajustera selon la demande. Il faut que vous compreniez que l'utilisation de
l'application va être progressive. Donc, on ne verra pas ce boom comme on a vu
souvent suite à des annonces, suite à des restaurants, puis etc., où les gens
se précipitaient en termes de tests. L'application va devenir progressive.
M. Dubé : On est beaucoup plus
rendus dans le traçage que dans le dépistage quand on travaille avec
l'application. Vous savez, on a dit qu'on avait besoin d'améliorer tout
l'écosystème du dépistage. Là, l'enjeu, maintenant, qu'on a amélioré, comment
on teste puis qu'on teste beaucoup plus, une fois qu'on a identifié quelqu'un,
c'est le traçage qu'on a besoin de faire. L'application, M. Laforest,
vient nous aider à voir des nouveaux cas qu'on n'aurait peut-être pas vus
autrement. Ça fait qu'on est beaucoup plus dans quelque chose de complémentaire
au dépistage, qui vient nous donner des cas qu'on n'aurait peut-être pas, parce
que c'est juste bénéfique maintenant qu'elle est installée.
Le Modérateur : Merci.
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui,
bonjour. J'aurais une question sur l'histoire des téléphonistes du côté
d'Ottawa. Je voudrais savoir si vous étiez au courant qu'on n'avait pas recouru
à des services qui étaient déjà disponibles, puis surtout dans un contexte où
il y a des gens qui questionnent toujours l'efficacité de la plateforme Je
contribue pour recruter des gens.
M. Dubé : Oui. Bien, je vais
diviser la question en deux parce que je pense que c'est important de répondre
sur les deux aspects qui sont tout aussi importants.
Je vais être franc avec vous, je trouve
que ça a été très long de s'entendre avec le fédéral. Puis je ne sais pas
exactement qu'est-ce qui est arrivé, là. Je vais creuser ça. Mais l'important,
c'est que maintenant le contrat a été signé il y a quelques semaines. L'entente
a été signée pour qu'on ait accès au personnel de Statistique Canada. Est-ce
qu'on aurait pu le faire avant? Probablement, parce que je trouve que ça a été
long. Mais, maintenant, depuis qu'on a signé, il y a déjà une centaine de
personnes qui ont été engagées puis il y en a plus que 200 ou 300 qui sont en
formation.
Ça fait que, déjà, l'enjeu, là, pour moi,
il est réglé. Il s'agit juste d'aller chercher plus de personnes parce que je
pense qu'on peut aller chercher des gens qui ont la bonne formation. Puis,
encore une fois, c'est des gens qui peuvent nous aider dans le traçage. Donc,
je suis un peu déçu que ça a été si long à négocier, mais c'est fait, c'est
réglé.
Mme Porter (Isabelle) : Mais
qu'est-ce qu'il y avait de si compliqué à négocier?
M. Dubé : Je ne le sais pas.
Je vais le creuser. Moi, j'ai appris ça, là, que ça a été très long. Ça fait
que je vais regarder qu'est-ce qui en est puis je suis très transparent avec
vous, mais, je vous dis, on est rendus là, c'est signé. Il y a des gens qui ont
commencé. Puis on va aller plus vite parce qu'on a besoin de monde pour le
traçage. Vous m'avez entendu, j'ai été assez clair depuis quelques semaines.
Bon, maintenant, sur Je contribue, on va
changer notre approche, je vous le dis, là. Parce que Je contribue, la très
bonne nouvelle, encore une fois, je suis transparent parce que c'est comme ça
qu'on... il n'y aura pas de surprise, on a eu à peu près 10 000 noms,
ce qui extraordinaire, depuis deux semaines, O.K.? Vous vous souvenez, les
premières journées, on avait 2 000, 3 000. On a monté ça. C'est à peu
près 10 000. L'enjeu qu'on a, de la façon dont le système est dessiné,
c'est que les noms qui nous arrivent, le premier tri se ferait avec le code
postal, puis le code postal décide à quels CISSS ou CIUSSS on va envoyer les
personnes. En ce moment, ce qui arrive, c'est que ce n'est peut-être pas
toujours la bonne personne qui s'en va au bon endroit en fonction des demandes
spécifiques.
Alors, moi, quand j'ai regardé ça, puis
j'ai dit... On avait peut-être, je ne sais pas, je vous donne un chiffre, là...
après une semaine, on avait placé seulement 500 personnes. C'est beaucoup.
Mais, sur 10 000, ce n'est pas beaucoup. Maintenant, est-ce que les
10 000 sont tout à fait qualifiés, et tout ça? Je ne veux pas... Mais je
trouve que 500 sur 5 000 seulement, même, ce n'est pas beaucoup, alors
qu'on a des gens de qualité. Moi, j'ai des gens qui nous ont appelés,
dire : Écoutez, je suis un policier à la retraite, je devrais être capable
de me qualifier, là. On se comprend, si on lui fait faire du traçage.
Donc, ce que j'ai demandé à
Mme Savoie, puis on a ajusté notre tir, là, depuis quelques jours, c'est
qu'on va faire un premier tri. Ça fait qu'au lieu de commencer avec le code
postal on va faire un tri au ministère. On va garder ça central. On va s'assurer
qu'on fait un premier tri avec les personnes. Et nous, on va faire l'envoi aux
CISSS ou aux CIUSSS. Alors, c'est une approche différente parce qu'en ce moment
ce n'est pas assez efficace, puis j'ai peur qu'on perde des bonnes personnes.
Ça fait qu'on revoit la stratégie, là, dans les prochains jours. Parce
qu'encore une fois la bonne nouvelle, c'est qu'il y a
10 000 personnes qui ont levé la main. Puis on a besoin de gens. Ça
fait qu'on va s'ajuster.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : ...M.
le ministre et M. Arruda. Là, si je comprends bien, là, bien, toute la
vallée du Saint-Laurent ou à quelques exceptions près est au rouge. Vous nous
parliez de 75 % de la population il y a quelques jours. On doit être
rendus au-dessus de ça pas mal, là?
M. Dubé : Oui, si on
rajoute Trois-Rivières puis le sud de... on va jusqu'à Drummond, là. Ça fait
que c'est...
M. Lacroix (Louis) : Ça
fait que c'est la presque totalité du Québec qui est dans le rouge, on
s'entend?
M. Dubé : Bien, je ne
dirais pas ça, moi, je pense qu'il y a encore des belles places au Québec qui
ne sont pas...
M. Lacroix (Louis) : Je
parle en... peut-être en territoire, mais en termes de population.
M. Dubé : O.K. Voilà.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, une fois qu'on est dans le rouge, là, puis que vous avez annoncé des
mesures, les fermetures de restaurants puis de bars, etc., c'est quoi, l'étape
suivante en zone rouge? Il va arriver quoi au-delà de ça, là? Quand, par
exemple... Puis c'est parce que ça ne baisse pas, les chiffres. La prochaine
étape de confinement, c'est quoi?
M. Dubé : Bien,
j'aimerais répondre à la première partie parce que vous faites un commentaire
ou un énoncé avec lequel je ne suis pas tout à fait d'accord, je vais le dire
poliment, parce que vous dites : Ça ne baisse pas, les chiffres. Moi, ce
que j'aimerais mieux vous dire, c'est que j'aimerais ça que ça ne monte pas.
Là, on est à une phase critique, là.
M. Lacroix (Louis) : Là, vous
parlez de souhait. Moi, je parle de constats par les chiffres que vous nous
envoyez.
M. Dubé : Non, non, mais,
M. Lacroix, je veux juste répondre...
M. Lacroix (Louis) : Ça a
baissé depuis deux jours puis ça augmente encore.
M. Dubé : Non, non, écoutez,
une des raisons pour lesquelles... Rappelez-vous, là, il y a deux mois, quand
on a commencé à se parler, j'ai dit... quand on a décidé qu'on allait publier
les données tous les jours, il y avait eu un débat : Est-ce qu'on fait ça
une fois par semaine, tous les jours? On a pris le risque de donner les
chiffres tous les jours, d'être très transparents. Le problème avec les
chiffres quotidiens, c'est que ça bouge énormément, hein? Alors, on a
dit : On va regarder une moyenne mobile. On prend la mobile, la moyenne
des sept derniers jours.
En ce moment, moi, ce qui m'importe quand
on discute avec les gens de Santé publique, c'est de regarder la moyenne
mobile. Est-ce qu'elle monte? Est-ce qu'elle se stabilise? Moi, je vous le dis,
en ce moment, mon premier énoncé, c'est que, depuis quelques jours, on est dans
une bande que j'appelle la bande à peu près à 1 000 cas, hein? Alors, ça,
pour...
M. Lacroix (Louis) : …
M. Dubé : Non, mais je veux
juste préciser... Pour moi, c'est une différence importante parce que, si,
pendant une semaine, 10 jours, on est capables d'avoir stabilisé les choses, ce
que j'espère qui est en train d'arriver, c'est parce que, depuis 10, 15 jours,
on fait les bonnes choses.
Alors, moi, avant de faire l'énoncé, de
dire que ça continue à monter, j'aime mieux voir, dans les prochains jours, si
on est capables d'avoir stabilisé la situation. Puis, comme je vous disais,
bien, à ce moment-là, si nos gestes puis tous les gestes que les Québécois
posent tous les jours ont un impact, bien, la deuxième chose qui devrait
arriver, c'est que ça devrait baisser.
Alors, moi, je ne suis pas prêt à dire
encore, en ce moment, qu'il faut lancer la serviette. Au contraire, il faut
continuer à faire les efforts pour essayer de stabiliser la situation.
M. Lacroix (Louis) : Vous ne
répondez pas à ma question. Ma question, c'est : C'est quoi, la prochaine
étape? Une fois qu'on a confiné, là, qu'on a fermé les commerces, tout ça,
c'est quoi, l'étape suivante qui vient dans votre plan de confinement? Si ça
empire, là, puis que ça ne s'améliore pas, on passe où?
M. Dubé : Bon, alors… puis je
laisserai le Dr Arruda… mais je vais faire un commentaire.
M. Lacroix (Louis) :
M. Dubé, vous dites que ça ne s'empire pas, mais vous n'arrêtez pas de
fermer des régions. Ça fait que, tu sais, à un moment donné, il faut être
réaliste aussi.
M. Dubé : Bien, je vais vous
dire, M. Lacroix, là, je m'excuse, je pense qu'on est très réalistes, puis
on est réalistes tous les jours. Vous me posez une question, puis je vais
répondre. Ce que je vous dis clairement, là, c'est qu'en ce moment ce qu'on a
réussi à faire, c'est de garder un équilibre à fermer le moins de choses
possible tout en gardant les gens… qu'ils puissent continuer, pour la plupart,
à aller travailler, que nos gens puissent continuer d'aller à l'école, puis
qu'on puisse protéger nos gens de la santé.
Est-ce que vous me demandez si un jour on
sera obligés des fermer des entreprises puis de fermer des écoles? La réponse,
ce sera peut-être oui, mais on n'est pas là. On n'est pas là aujourd'hui. Notre
objectif, je le dis, c'est qu'on puisse garder le maximum de choses ouvertes
pour qu'on puisse continuer à vivre. Quand on sera rendus à d'autres
décisions... Mais, encore une fois, gardons l'esprit positif qu'en ce moment,
si on stabilise la situation, ça peut se faire encore. C'est ça, mon point.
Le Modérateur
: Je vais
laisser la parole à Dr Arruda, qui a tourné sa tablette vers la caméra.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, bien, peut-être... C'est parce que, quand vous voyez des chiffres au jour
le jour, des fois, vous allez voir un...
Journaliste
: Il est
éteint, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Elle s'est éteinte? O.K. Mais quand vous voyez des chiffres au jour le jour,
là, des fois, elle va se... Comme le chiffre ici, 1 078, là, demain, il va
être réparti dans la journée. Ce qu'on est en train de voir, c'est qu'on a eu
une grande accélération. Là, on est en train d'essayer de revenir vers un
plateau. Les effets, est-ce qu'on... On veut rester sur le plateau, on ne veut
pas monter. Idéalement, si nos mesures fonctionnent, on veut redescendre comme
tel, puis, quand on va redescendre, bien, on va redescendre dans les couleurs
qui sont ici, orange et jaune. Ça fait que je pense que... Là, on a appliqué un
traitement. Il faut laisser le traitement faire son état pour être capable de
voir.
La raison pour laquelle on passe les zones
en rouge, c'est que, selon l'analyse épidémiologique, là où il y a de la
densité, là où il y a de la transmission puis de la population, c'est là qu'on
voit les signes que les gens peuvent monter dans le rouge. Puis on a décidé
aussi, si vous me permettez... Le Québec, là, on pourrait commencer à regarder chacune
des villes, voir si elles sont en rouge. Puis, à un moment donné, il faut qu'un
territoire ait du sens, là. Même s'il y a des zones qui sont rouges,
actuellement, qu'on aurait pu considérer comme étant peut-être orange, on les a
fait basculer au rouge parce que ça ne fait pas de sens qu'à un endroit, à côté
de l'autre, on aille, là, dans une mobilité... quitter les restaurants de la
zone rouge pour aller manger dans une zone orange. Une question de dynamique
populationnelle.
Ça fait que moi, je pense que...
Actuellement, là, ce qu'on veut, c'est un confinement minimal au possible. On a
donné un gros coup de barre. On a fermé des choses qui, à notre avis, vont être
réévaluées dans 28 jours. Mais je dois vous dire, la chose... Ce qu'on ne
veut pas, là, c'est revenir à un confinement total. Ça, vous comprendrez ça. On
veut maintenir les écoles ouvertes, à cause des effets pervers, on veut éviter
que les personnes âgées se fassent contaminer. Puis, si jamais il y a des
affaires supplémentaires, on verra à ce moment-là par rapport à certains
services non essentiels. Mais ça va aussi dépendre d'où va se faire la
transmission. Est-ce que ça va être encore une transmission communautaire? Ça,
ça veut dire des diminutions du social. Ou ça va être des transmissions,
maintenant, qui vont se déplacer dans certains types d'entreprises, ou autres?
C'est ça qu'il va falloir qu'on vérifie.
C'est pour ça que, quelque part, c'est
très difficile... Bien, c'est sûr que si vous me demandez... à l'extrême, ça va
supermal, on a perdu le contrôle, bien, on reconfine tout. Mais on n'en est pas
là, on est vraiment loin de ça. Puis ce qu'on vous invite, là... Quand je vous
ai dit, là, quand on vous invite... Parce que moi, ce que je veux voir… En tout
cas, là, on voit aussi une photo de moi, là, la tête...
M. Dubé : Non, ce n'est mieux
pas, Dr Arruda.
M. Arruda (Horacio)
:
Non. Ce que je veux voir, c'est qu'on ait cette augmentation-là qui, en moyenne
mobile, va rester autour de 1 000, mettons, O.K., parce que ça, à ce moment-là,
on est encore en capacité de ne pas détruire notre système de soins.
Le Modérateur
: Je vous
remercie. Je rappelle la règle du deux questions par journaliste. Je cède la
parole à Patrice Bergeron, de LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, messieurs. Bon, maintenant qu'on sait qu'il y a certaines MRC, là, qui
sont passées au rouge, donc Drummond, Bécancour, Portneuf, est-ce que vous
pourriez maintenant nous expliquer quelle est la gravité de la situation dans
ces régions-là? Qu'est-ce que vous avez constaté en nombre d'éclosions ou en situations,
donc, de contamination populationnelle, qui vous permet, donc, de... pour que
ces gens-là puissent comprendre qu'est-ce qui arrive, là?
M. Arruda (Horacio)
:
Dans les faits, ce n'est pas plus grave qu'ailleurs, là, si vous me permettez.
Ce n'est pas plus grave qu'à Montréal puis ce n'est pas la catastrophe non
plus, si vous me permettez. C'est qu'on s'est rendu compte qu'on atteint des
niveaux de transmission locale, de nombre de cas, dans le local, qui font que,
pour ne pas aller plus haut puis que ça continue à semer du feu, on les fait
passer à un stade où on applique les mêmes mesures qu'on a appliquées à
Montréal. C'est tout simplement une analyse régionale qui est faite.
Puis je tiens à vous dire qu'il y a
peut-être des zones, même, qui sont orange, dans ces secteurs-là, qui sont
considérés comme rouges parce qu'elles sont collées sur une autre qui est au
rouge. C'est comme on a fait… Prenons, par exemple, la CMM, la montée au niveau
de la CMM, il y a véritablement un bassin, là... Indépendamment des régions
sanitaires, la CMM, c'est un tout. Le monde vont d'une place à l'autre. Ça fait
que c'est pour ça que, quelque part, si jamais on a une ville ici, une ville là
qui est rouge, bien, entre les deux, là, même si ça aurait pu être orange, on
le met en rouge parce qu'on sait que les gens vont circuler. Et puis on ne veut
pas non plus que les gens des deux zones rouges aillent manger dans les
restaurants ouverts dans la zone orange parce que ça va entraîner la zone
orange qui va devenir dans le rouge. Ça fait qu'en plus de l'épidémio il y a
une analyse de la dynamique des populations.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
par ailleurs, comme on sait que le traçage et le dépistage est important, vous
aviez indiqué auparavant qu'il y avait des problèmes dans les réponses des gens
que vous appeliez et vous aviez lancé un appel à la collaboration des gens que
vous appeliez. Est-ce qu'il y a eu une amélioration de la communication entre
les gens qui font les enquêtes épidémiologiques puis la réponse des gens que
vous appelez?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je vous dirais, s'il y a eu amélioration, elle est un peu marginale. Je
vais être franc avec vous, là, je pense qu'elle est marginale. Puis on ne se
cachera pas que nos équipes de santé publique sont très étirées avec la
quantité de ressources qu'on a là. On est en train de monter en charge les
ressources pour faire des enquêtes. On est en train d'ajuster même les
priorités à l'intérieur du traçage pour aller chercher les meilleurs éléments.
On est en train de faire ce qui se fait ailleurs dans le monde quand on arrive
à un certain niveau, là.
Parce que l'enjeu, là... Monter en charge
comme ça, ça va bien, mais, quand ça monte en charge de même, ça devient
difficile comme tel parce que les gens ne sont pas là. Ça fait qu'on est en
train de former du monde. On est en train d'augmenter cette capacité-là. On est
en train d'adapter les outils informatiques qu'on a, aussi, pour faire les
suivis. On est en train d'améliorer les systèmes en lien avec le laboratoire,
pour que les gens reçoivent leur résultat, quand c'est négatif, de façon
informatique. Ça fait qu'on est en train de travailler à tout ce que
j'appellerais la chaîne entre le prélèvement jusqu'à la remise de résultats.
Puis, quand on améliore un élément, ça a des impacts sur la séquence, mais on
travaille ça actuellement pour être en mesure...
Mais, si vous voulez nous aider, ne tombez
pas malade. En ne tombant pas malade, comment on fait ça? Puis là je pourrais
vous répéter encore la même affaire que je radote : le masque, la
distanciation et puis le lavage des mains. Mais comme on sait que, dans nos
contacts sociaux, le masque, la distanciation puis le lavage de mains, ça a
tendance à diminuer, bien, diminuons les contacts.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. le ministre. Dr Arruda, mes questions seront pour vous aujourd'hui.
Récemment, vous aviez laissé entendre ici, là, que vous n'aviez rien à cacher,
mais le premier ministre François Legault refuse toujours, là, de rendre
publics vos avis, en disant que, pour l'essentiel, ils sont livrés de façon
verbale. Êtes-vous déçu que vos avis ne soient pas autrement rendus, donc,
publics? Pensez-vous que les Québécois sont bien servis, là, en étant, d'une
certaine façon, tenus dans l'ignorance? Parce qu'il y en a qui ont
l'impression, là, qu'on leur cache des choses, ce qui n'est pas nécessairement
idéal, avouons-le, pour encourager l'adhésion.
M. Arruda (Horacio)
:
Je l'ai déjà dit, là, si vous vous attendez à voir des lettres qui vont
faire : Considérant gnagnagna... en tout cas, quand je dis ça, là... avec
une lettre signée comme qu'on fait quand on émet un avis sur un projet
gouvernemental, ou autre, là, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Ça, c'est
vrai, O.K.? Ça se passe dans des échanges, ça se passe avec mes directeurs de
santé publique le soir, à 4 heures, 5 heures. Le lendemain matin, je
suis en discussion avec le PM, on donne les grandes lignes, on ajuste les
éléments, là.
Puis je tiens à vous dire une chose, je ne
serais pas assis ici à annoncer quelque chose avec laquelle je ne serais pas
confortable. Ça, je veux être au clair. Puis, si on n'a pas de la science
probante... Vous savez, il y a des choix qui sont difficiles. Nos directeurs
font des recommandations, mais il y a des... Puis je vais vous dire, puis ça,
vous pouvez me croire ou ne pas me croire, là, mais je peux le dire parce que
je suis un gars honnête, on est toujours allé un peu plus loin que ce qu'on
avait des fois, même, recommandé. Ça fait que, si les gens pensent que... Je
vous le dis, là, je ne serais pas ici en avant, ils le savent très, très bien,
je ne jouerai pas le jeu du politique si je ne suis pas confortable avec la
décision.
Mais il faut voir ici que ce qu'on décide,
ce n'est pas rien que de la science probante, c'est des opinions d'experts qui
vont vous dire une chose en Ontario, puis qui vont vous dire une autre chose au
Québec, puis qui vont vous dire une autre chose aux États-Unis. Ça fait que
quelque part, nous, on discute, on voit. Ça fait-u du sens? Quand ça ne fera
plus de sens, si jamais, là, on a un vaccin superefficace, puis que le gouvernement
décide de ne pas l'acheter pour des raisons x, y, z, je sortirai, je donnerai
ma révérence, puis etc. Ça fait que...
Puis là, la question, là, vous avez tous
les mécanismes qu'il faut par la Commission d'accès à l'information. Moi, là,
ici, moi, j'écris mes affaires. Des fois, même, on a retrouvé des courriels que
j'avais écrits entre Mylène Drouin puis moi par rapport à la question...
C'était un courriel où on disait : Oui, ça fait du sens. Mais après ça il
faut qu'on en rediscute.
Ça va tellement vite, là, qu'on n'a pas le
temps de s'asseoir puis on n'a pas des scribes qui font les choses là-dessus. Ça
fait que ce que le premier ministre vous dit, c'est vrai. C'est arrivé qu'on
est arrivés puis on a discuté, mais, très souvent, là, très, très souvent,
là... Puis je vais vous dire, quand il a fallu fermer l'économie au départ,
puis là je vais arrêter bientôt ici, là, bien, je vais vous dire que des...
puis qu'il fallait... moi, j'ai dit non à certaines affaires de réouverture, en
termes de vitesse, puis il a toujours écouté ce qu'on s'est dit. Je ne serais
pas confortable ici si je ne pensais pas que...
Le jour où ils feront de la «bullshit»…
Excusez-moi d'utiliser ces termes-là, M. le ministre. Je m'excuse. Le jour où
je sentirai que c'est de la «bullshit», bien, le directeur Arruda, il ne sera
pas là parce que le Dr Arruda n'a pas une crédibilité à perdre. Vous
pouvez me comparer avec l'Ontario, ce que dit le CDC, puis les complotistes,
puis etc., mais, quand je suis ici, je suis confortable avec les décisions
qu'on a prises parce que la très grande majorité ne vient pas d'une science
exacte. Quand on est dans de la vaccination, quand on est dans des données
probantes, c'est très différent.
M. Gagnon (Marc-André) :
Très bien. Maintenant, sur une note peut-être plus personnelle, là, puis en
tout respect, au printemps dernier, vous avez eu droit à une vague énorme de
sympathie de la part des Québécois. Je pense que tout le monde a bien vu ça.
Maintenant, je sais que vous suivez de près ce qui se dit, ce qui s'écrit dans
les médias.
M. Arruda (Horacio)
:
De moins en moins.
M. Gagnon (Marc-André) :
Ah oui? Mais sentez-vous que vous avez peut-être plus de difficultés à
rejoindre la population avec vos messages, à atteindre la population?
Sentez-vous que vous êtes encore l'homme de la situation?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est une bonne question. On se la pose à chaque jour parce que, vous savez,
moi, mon objectif, ici, c'est de servir les Québécois du mieux que je peux,
avec une équipe, hein? Je ne suis pas tout seul non plus, hein? Il ne faut pas
que vous pensiez que c'est moi qui me lève le matin puis qui décide sur le
bord... dans un coin. C'est plus difficile. C'est plus difficile parce que
la... Même, je vais vous dire, puis je vais être très honnête avec vous, c'est
plus difficile parce qu'on prend des décisions difficiles qui ne sont pas
intéressantes pour le monde. C'est plus difficile parce qu'on nous compare
beaucoup, alors que des choses ne sont pas comparables. Il va en avoir, des
doctorats sur l'histoire de la pandémie, Québec versus Ontario. Mais, quand je
pose la question, il n'y a aucun expert qui est capable de me donner la vraie
réponse, sur c'est quoi, la différence. C'est multifactoriel.
J'espère pouvoir garder la confiance des
Québécois parce que je les aime profondément. Et je pense que je suis encore en
train de faire ce que bien d'autres font ailleurs dans le monde, mais c'est une
situation difficile. Et je ne vous cacherai pas qu'il y a des arènes politiques
qui s'installent aussi, hein, à l'intérieur de ça. Les journalistes sont à la
recherche de la vérité puis de questions. On est moins dans la dynamique de
l'initial. Vous comprenez, au début, c'était facile, confiner tout le monde.
Les gens écoutaient. Là, on fait un choix, on pénalise un, on pénalise l'autre.
Il y a des complotistes. J'ai des menaces de mort. Je reçois des courriels
injurieux tous les jours, O.K., tous les jours.
Ça fait que c'est sûr que... Mais je garde
la tête haute. J'ai décidé de continuer dans ce mandat-là. Tant qu'on ne va pas
me sortir d'ici, puis on me sortira s'ils voudront me sortir, moi, je considère
que je fais mon travail du mieux et je ne considère pas que je suis un deux de
pique, en termes de Santé publique, à travers ce qui existe sur la planète.
Le Modérateur
: Merci.
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Je vais commencer par M. Dubé, vous laisser reprendre votre souffle.
M. Arruda (Horacio)
:
Je vais boire de l'eau.
M. Bossé (Olivier) :
M. Dubé, on voit encore, entre autres, la déclaration des décès qui
arrivent quelques jours, des fois une semaine, des fois plus… ça arrive soit à
rebours ou en retard. Il y a d'autres, aussi, incohérences entre les chiffres
que le ministère donne et certains CIUSSS donnent. Est-ce que le canal de
communication, l'information… La guerre de l'information, là, est-ce que c'est
encore un problème sept mois après le début de la pandémie?
M. Dubé : Non, non. Je pense
que l'essentiel... La fluidité, maintenant, de l'information, elle est là. Ce
que je pense qui reste, là, puis, pour moi, c'est une technicalité, mais on est
capables de vivre avec, c'est qu'on a quand même une trentaine de CISSS et de
CIUSSS. Est-ce qu'il peut arriver que, des fois, un résultat qui...
Je vais faire... C'est technique, là, mais
je vais vous donner un exemple précis. Ce qu'on appelle le cas déclaré…
C'est-à-dire que, disons, aujourd'hui, on a 1 000 cas qui ont été déclarés
aujourd'hui, mais, quand on regardera avec deux, trois jours de recul,
peut-être qu'aujourd'hui c'était 1 050 cas parce qu'il y en a une
cinquantaine qui avait un retard de rentrée une ou deux journées. Mais est-ce
qu'une différence de 3 %, 4 % par jour, quand on a 30 régions à
compter, puis qu'ils ont toutes sortes de facteurs... Mais on a fait des
analyses parce qu'à un moment donné on débattait : Est-ce qu'on reportait
sur les cas déclarés ou ce qu'on appelle les cas ajustés à la bonne date? On
s'est rendu compte qu'il y avait une corrélation presque à 95 %. Ça fait
qu'on s'est dit : On n'ira pas commencer à ajuster nos cas. L'INSPQ le
fait sur ses tableaux. Mais nous, on a décidé qu'on rapportait des cas sur une
base déclarée.
Mais c'est l'expérience des six, sept
derniers mois qui nous a permis de faire ça. Mais je vous montrerais... Je vous
dirais, puis, à un moment donné, on pourra le faire, mais le rapport que l'on
appelle COVID, que moi, j'ai sur mon bureau tous les matins maintenant, qu'on a — on
est dans la cellule de crise — que le premier ministre a, est d'une
fluidité… Marc-Nicolas Kobrynsky, qui est le nouveau sous-ministre associé, qui
ne fait que gérer l'information puis s'assurer de la consolidation de l'information...
On a de l'information, maintenant, d'une très, très grande qualité. Ça fait que
je pense que cet enjeu-là, il est derrière nous maintenant.
M. Bossé (Olivier) : Dr
Arruda, vous ne vous en sortirez pas si facilement. Dites-moi, si la rentrée
scolaire était demain, dans une ville comme Québec, est-ce que vous
recommanderiez l'ouverture des écoles?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Parce que, là, tout le monde focalise sur le fait qu'il y a des éclosions
dans les écoles, puis je le comprends, et on s'attendait à ce qu'il allait y
avoir des éclosions. Tous les milieux qui sont en contact avec la communauté...
Quand c'est du communautaire, il y a des éclosions. Il y en a aussi, des cas,
dans les RPA, dans quelques CHSLD, mais jamais à la hauteur de ce qu'on a connu
antérieurement parce que le milieu, à mon avis, est mieux protégé que ce qu'on
avait. Parce qu'avec autant de transmission communautaire, au printemps , ça
aurait été encore pire que ce qu'on a vécu.
Les écoles, c'est essentiel pour le
développement des enfants. Vous avez vu les pédiatres, ce qu'ils ont dit, etc.?
Il y en a qui nous appellent... de sacrifier une génération, d'autres qui nous
disent qu'on aurait dû les masquer avant même qu'ils rentrent à l'école. Moi,
je pense que les éclosions dans les écoles sont là, il y a des cas; à ma
connaissance, il n'y a pas eu d'enfants qui a eu des complications majeures par
rapport à ça. Pas de professeur non plus, mais ça pourrait même arriver, parce
que ça peut toujours arriver, ces situations-là. Moi, je pense que d'avoir
laissé les écoles... les enfants à la maison encore avec les parents et puis en
termes de société, là, il y aurait eu un découragement encore beaucoup plus
grand que ce qui est là.
Ça fait que moi, je pense que le milieu
scolaire, c'est un milieu dont on doit s'adapter, dont on doit peut-être faire
un peu les choses différemment, c'est ce qu'on est en train d'essayer de
développer avec l'éducation, mais je pense que c'est essentiel. On l'a fait au
printemps dans la... hors CMM. Ça a donné des résultats. On ne l'avait pas fait
dans la région montréalaise. On l'a réouvert. Bien, moi, là, je pense que
l'éducation, tous les effets collatéraux, violence, enfant qui est négligent...
Il y a des enfants qui vont peut-être décrocher à tout jamais à cause qu'ils
n'auront pas été soutenus dans cette période-là. C'est triste, hein? Mais il ne
faut pas en générer plus.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons permettre à notre collègue en télétravail, Hugo Pilon-Larose, de
poser sa question.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Oui. Bonjour, M. Arruda. Ma première question serait pour vous. Dites-moi
si je me trompe, j'ai l'impression que, dans tous les cas, là, au Québec, on ne
reviendra pas en zone verte, cette fois, d'ici à la fin de la pandémie, on ne
reviendra pas au... relâchement qu'on a vécu cet été. J'aimerais savoir, des
mesures qui ont été ajoutées, donc, depuis le retour en classe, depuis le
passage de certaines régions en zone rouge, quelles mesures vont devoir rester
en place au cours des prochaines vagues pour éviter, là, de devoir jouer au
yoyo?
M. Arruda (Horacio)
:
La chose la plus importante, c'est la distanciation, le deux mètres, puis le
lavage de mains. Ça, c'est la mesure que, si tout le monde l'appliquait, c'est
comme si on était confinés. Mais la réalité, elle n'est pas comme ça. La
réalité fait que l'être humain se relâche, puis etc.
Moi, je pense que les mesures... Je vais
vous dire bien honnêtement, j'aimerais clore la culture, que les cinémas
puissent réouvrir, mais qu'on ait vraiment ces protocoles clairs là. Moi, je
pense que, si on est capables de diminuer la transmission communautaire à un
certain niveau qui ne sera jamais égal à zéro, O.K., parce que, tant qu'on
n'aura pas le vaccin puis que le vaccin ne va pas avoir disparu… si on est
capables d'avoir une transmission communautaire sur laquelle on est capables
d'être en contrôle, si on est capables de protéger nos personnes âgées, si on
est capables de maintenir nos écoles ouvertes, à mon avis, il y a plein de
milieux qui vont pouvoir réouvrir, puis qu'on va pouvoir fonctionner, jamais
comme avant la COVID-19, probablement jamais comme dans le vert parce que peut-être
qu'on va être obligés de toujours rester aux aguets.
Moi, je pense que c'est ça auquel je peux
vous répondre actuellement, si je décode bien votre question.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Parfait. M. Arruda ou M. Dubé, j'aimerais savoir aussi comment allons-nous
gérer la région spécifique de Gatineau puisque Gatineau, donc, c'est quand même
une ville qui a une certaine densité de population. Les cas sont en hausse également.
Pourtant, elle ne passe pas aujourd'hui en zone rouge. C'est aussi une région
qui est limitrophe avec l'Ontario. Donc, qu'est-ce qu'on fait avec eux?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, c'est une région très particulière. Je tiens à vous dire que la
directrice de santé publique, la Dre Brigitte Pinard, qui est là-bas est en
constante discussion avec Ottawa et la ville d'Ottawa pour justement arrimer au
maximum les mesures. C'est sûr que nous, on a une approche, au Québec, qu'elle
respecte, mais on s'ajuste. Si jamais... Par exemple, là, il y a des
ajustements qui se font. C'est une situation qui est sous haute surveillance.
C'est possible qu'elle reste dans le même stade si les effets qu'on a mis en
place fonctionnent. C'est possible aussi qu'elle passe au rouge, tout dépendamment
de comment vont aller les prochaines journées.
Mais c'est clair qu'on a une préoccupation
très particulière entre la mixité des populations entre Ottawa et Gatineau. Et,
dans toute la santé publique, comme c'est deux territoires, deux directions
différentes, deux provinces différentes, il y a toujours eu certaines
différences, mais les gens de Gatineau sont habitués à comprendre ces
différences-là. Ça fait que c'est sûr que, si Gatineau... la directrice de
santé publique décide, de l'Outaouais, de passer au rouge, je peux vous dire
que le téléphone va être immédiat avec la direction de santé publique d'Ottawa
pour voir les conséquences de ce que ça peut représenter parce que, de la même
façon qu'on a dit qu'on ne veut pas déplacer un problème, par exemple, on
devient excessivement stricts, puis tous les Québécois s'en vont à Ottawa comme
tel, ou que c'est l'inverse, ils sont tellement stricts là-bas qu'ils viennent
se déverser à Gatineau... Les gens, ils vont s'ajuster par rapport à ça. Et,
jusqu'à maintenant, on n'a pas eu besoin non plus de fermer la frontière entre
Gatineau puis Ottawa à cause de cette complémentarité.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Nous allons passer aux questions en anglais avec Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : I was wondering about… The mayor of
Côte-Saint-Luc is trying to see how it is possible to making masks mandatory in
condos and apartment buildings. Is it something that can be implemented in
Québec, and, if not, why you're not going ahead and making masks mandatory in
common spaces for condos and apartments?
M. Arruda (Horacio)
:
If I do remember well, because, you know, we do so much things that sometimes
we forget what we did, in fact, it's highly recommended because… But it's
related. You know, a condominium… I live in a condominium. It's 20% who manage
what they have to do together, OK? That's inside of… it's not outside. That's a
private place, if I can say. So what we recommended is that the «conseil
d'administration», the manager, people there use what we recommend. They are in
spaces you can cross your neighbor. What you put, you put your mask when you're
in those common places. It's highly recommended, OK? And so, if… We have not
actually noticed outbreaks necessarily related to that aspect. And then I think…
What I could say, it's highly recommended. If we find that there is a lot of
outbreaks in those towers, associated probably not from links of people seeing
them together, just we don't know why, that could be something that could be
mandatory.
Mme Senay (Cathy) : OK. We talked a lot about conspiracy theories. I hear more and more
people having doubts about COVID-19, and they are not related to conspiracy
theories. You have a long weekend. People will talk to each other and they may
just be more nervous about COVID-19, more anxious, and then the doubts may
increase. How do you want or how… Is it possible for you to get them back,
those people that have more doubts all the time?
M. Dubé : If
I may, on that, I think this is really a difficult period because we… I
appreciate this question because I think that's the reason we have those
«points» every day because, each time, we seem to repeat the same thing, but
the conditions change, right?
And I think, to your
point, just before the weekend, what I would like to tell Quebeckers is that we really have a chance
to make it work in the next few days. And you know, we'll... I know it's tough
that I cannot see my two girls, and I still think about this, my two little
girls, three years old, one year old. And my daughter needs to explain to her
that we are at war against a big virus. And the reason I'm saying that is I
think the chance that we have against this war is: each of us can make a
difference.
And again, to the
question of Mr. Potvin... and that's the reason I was very hard on that, it's
that I don't give up, but I don't think anybody should give up. And, if we see
that, over the weekend... Let's just try to make the sacrifice of saying:
Instead of seeing our usual... You know, the number of contacts that Quebeckers have in a regular day, it seems
far away, before March was between eight and 10 contacts a day, OK? And during the pandemic, when we
confined, we took this number down to as low as three contacts per day, OK? And, since when we deconfined, over the
last few months, with schools, you know, holidays and everything, we went back
to seven, eight. So, we're almost at the level of pre-COVID, in terms of
contacts, OK, in an
environment, because we have masks, because we follow «distanciation».
The reason I'm saying
that is I think that people will need to see, over the next few days, that, if
we can, in this tough environment, difficult... we cannot see our loved ones,
can we make sure that at least we stop those contacts, but we see the benefits
in the next 10 days? And that's the reason we're here today, before the long
weekend. I know it's dull, I know we're repeating ourselves every day, but I
think we can really make a difference.
So, to me, it's not a
question of conspiracy. The best way to convince people that it works is to
look at the numbers in the next few days. And I'm taking the risk, when I say
that, because, if it doesn't work, people will say it doesn't work. But I'm so
confident that we can make a difference, in the next two weeks, that hopefully
we'll be able to stabilize the number of cases and then, in a few weeks, see
the... So, that's what I hope to happen this weekend.
M. Arruda (Horacio)
: You know, the pandemic has tremendous side-effects over the
disease: isolation, people are afraid, anxious. Some people are too much
anxious to the situation and some are not enough. And there is all this
conspiracy things mixing up everybody. Go take the good information in the official sites. It's
important. And, if you are stressed, don't hesitate to ask for social services
for mental health because that's true, and this is... The more we put people
isolated, the more we create problems in certain groups. So we are... And we
had some... The Government has
money and is trying to make sure that mental health is going to be something
that could be also taken into account. So, if you're alone, if you have these
difficulties, try to contact somebody in your family, that can explain to you
what is going on, and, if needed, ask for having some support on social
services.
M. Dubé : But, to go back to your question if I may, just to complete my
point, so I gave you the number of contacts pre-COVID, what we went through. This weekend, limit yourself to your inner
circle, that's it. That's very simple. And, by that, you'll be at a very low
number of contacts, and you're protecting yourself, your family, and you make
sure that we can break the wave. It's that simple. That's the reason we're
saying : Keep those contacts away even though they're your loved ones.
It's that simple. It's tough, but that's simple.
Le Modérateur
: Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good afternoon. You indicated, in answering to my colleague
Lacroix, that it's not impossible that all of Québec or nearly all of Québec could end up going red.
M. Dubé : Well, when we answer to a negative... He asked... He forced me...
What I said : That's not what we want. I said : That's clearly...
You're very good at that. You're a very good journalist. I'm a poor politician.
So I will repeat my answer: That's not what we want. What we want is to make
sure we break that wave. We need to break that wave. I think we'll do
everything in our power to make sure we break it. If that happens, that will be
the... but I don't think we're there. And I think, if we made the moves at the
right time, Philip will do it.
M. Authier (Philip)
: But just so I understand because, you know, sometimes, I have to
hear things twice to be sure…
M. Dubé : Same with me.
M. Authier (Philip)
: …if we go beyond red, the step beyond red would be like before,
right, closing schools, closing businesses? That's the next step beyond just
the red zone, in your… Is that what would happen if we went that way?
M. Dubé :
Well, those are assumptions that I'm not even willing to do right now because I
think we're still... It's like you're... Maybe I'll do a wrong comparison.
We're playing the playoffs, it's a four out of seven series, and you're asking
me what is going to happen in the seventh game. We're not in the seventh game
here. We're probably in the
second, the third game. We're having a tough first game right now. Well, we
have still four games to win. And I think we're at that stage. We can make a
difference in that series. And I think that's the way I'm looking at it. I'm
not planning for the seventh game I'm planning for the next game, and the next
game is the next 28 days.
Le Modérateur
: Merci. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. On Wednesday,
Dre Drouin, in Montréal,
told us that the Résidences Soleil Manoir Plaza had 28 cases, six hospitalizations and one death. But, on the website, it is still
today only reporting that there is one case in that home. So, we're wondering,
are we... Is the province still having trouble with the collection of data and
updating data efficiently?
M. Dubé :
No, I don't think so. I hope this an isolated case because I think we…
Honestly, I'm looking at this every morning and I'm comparing what we put on
the Web. Maybe, in this case, if I may, and I'll check that right after this
meeting, but usually we have our own list. We update it first and then we put
it on the Web. It probably is... The list on the Web is not the final one. I'll
make sure of that because, especially a case with that situation, with that
number of cases, I would have it on my file. So I'll check that one.
Mme Fletcher
(Raquel) : I also have a follow-up to the
question that I asked you yesterday. Some medical professionals are pointing
out that because of the way PREMs are issued some non-white doctors have
trouble getting permits to practice in their communities, and that leaves
individuals in these areas, like Parc-Extension, not getting treatment that
takes into consideration their cultural needs, and these professionals say this
a clear example of systemic racism. Do you think it is?
M. Dubé :
First time I'm aware of that case at all.
Mme Fletcher
(Raquel) : You're not aware of...
M. Dubé :
Of what you're talking about. I'll check that because I'm not aware of that
case.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin au point de presse. Oh! pardon, Samuel Pouliot, désolé,
CTV.
M. Pouliot
(Samuel) : It's OK. Mr. Dubé, the union
says there are only 7,000 orderlies working, right now,
out of the promised 10,000 by September. Why is that? And what does that mean
to the quality of care in CHSLDs?
M. Dubé : Well, I look at it positively. We have 7,000 more than we had in
March. The second cohort, the second group of 3,000 is being trained right now,
so in the next, probably, two months... because they started training about a
month ago or… mid-September, I should say, sorry. So, no, I think we're doing
very well on that, very well on that, and hopefully, we'll be able to settle
the nurses in… auxiliary nurses as well very soon. So, again, let's look at all
the things we've done. We still have a lot to do, but I think we've done a lot.
M. Pouliot
(Samuel) : And what measures are you going to
take to address infections in private seniors' homes? The Oppositions are asking you to order private
home owners to stop transfer staff in between facilities. Are you going to do
that?
M. Dubé : I'm glad... because I've discussed that internally, the issue with…
I don't know how to say it in… «en anglais», RPA, «résidences
privées pour aînés», so, in English…
Journaliste
:
Private seniors' residences.
M. Dubé :
Thank you. I'll learn that. Thank you. The issue is that almost 90% of the
people living in those private residencies are people that are autonomous,
right? It's like they are at home, but they are like in a condo where they pay
for a service. So, it's totally different than in an environment of CHSLD where
you have vulnerable people with a high degree of disease. So, to me, we cannot
have the same rules of mobility, because those are totally different
environments.
Where, I think, we have
an issue, and that's what we're working on right now... What we've learned, in
the last few years, is that a lot of… some, I would say, probably 5% to 10% of
those RPAs have been used for vulnerable people where that should not be the
case, and the environment of protection is not there. So, what we need to do
now is to ask… And we've seen that, in the first wave, when the COVID-19
entered in those RPAs, that the staff was not able to handle it because they
are not prepared for that, OK, because they're not hospitalized environment.
They're more a milieu de vie, as we call it. So, this a challenge because, when
we had issues there, we had to delegate staff from the network, our own
network, and service them because they didn't have the staff to do it.
So, this is what we're
discussing with them. It's not only a matter of mobility, but it's of staffing and having the right protection. So this is an
issue that we have discovered in the first wave and that we are addressing
right now.
Le Modérateur
: M. le
directeur national de la Santé publique, M. le ministre, merci beaucoup. Bonne
fin de journée.
M. Dubé : Merci.
(Fin à 17 h 3)