(Treize heures deux minutes)
Le Modérateur
: Donc,
bonjour. Bienvenue à ce deuxième point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser
à vous aujourd'hui M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois,
M. Pascal Bérubé ainsi que M. Martin Ouellet. La parole est à vous,
M. Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Alors, j'ai été très heureux de pouvoir rencontrer finalement en personne
l'extraordinaire équipe de députés du Parti québécois. Ça a été une rencontre
qui s'est déroulée sous le signe de la relance, sous le signe d'un esprit très
positif. Donc, je ne peux que remercier les députés pour leur accueil.
Vous avez posé cette question très
régulièrement, à savoir qui occuperait les rôles d'officiers, et j'ai le
plaisir de vous annoncer que Pascal Bérubé a accepté de continuer à titre de
chef parlementaire. C'est une demande que je lui ai faite et je suis très
heureux de sa réponse. Il a toute ma confiance. Au poste de leader
parlementaire, Martin Ouellet a également accepté de continuer. Et, au poste de
whip et président du caucus, Harold LeBel a également décidé d'accepter
mon invitation à continuer.
Donc, c'est l'identité des
trois officiers, et c'est cette annonce-là que je fais aujourd'hui, puis
c'est le fruit de discussions à l'interne entre les députés. Donc, plutôt que
d'imposer, on a eu une discussion ensemble, à quel endroit chacun se voyait,
quelle était la meilleure manière de continuer l'excellent travail, puis je
l'ai dit souvent durant la course, des députés. On en est venus à cette
conclusion-là en consensus, puis j'en suis très heureux.
Je souligne le rôle de notre équipe
parlementaire et le rôle que je me donnerai dans le contexte de pandémie parce
que c'est ce qui va nous occuper au cours des prochains jours. Je réitère à
nouveau l'importance, pour le Parti québécois et pour moi, comme chef, de la
transparence et de l'enjeu lorsque la population perd confiance. On a besoin de
garder le lien de confiance avec la population à titre de gouvernement, les
élus. C'est très important pour pouvoir se sortir de la pandémie de manière la
plus rapidement possible et d'éviter, donc, des décès.
Et ce qu'on constate, c'est que le Parti
québécois a joué un rôle important… Notamment, on a demandé et on continue à le
demander, une enquête publique et indépendante sur les décès dans les CHSLD. Je
souligne qu'on est maintenant à plus de 5 000 signatures, en quelques
jours seulement, de Québécois qui disent : On veut une enquête
indépendante sur ce sujet-là. C'est important parce que, pour l'avenir, on ne
veut pas que ce genre de situation là se reproduise. Et, oui, la population a
le droit de savoir, puis on a le droit d'avoir des experts indépendants qui se
penchent sur comment on va faire mieux la prochaine fois. Et c'est le cas
ailleurs dans le monde. Donc, pourquoi ne pas le faire ici?
On est également toujours en attente
d'obtenir les avis de la Santé publique. Si on veut maintenir la confiance
entre la population et le gouvernement, la Santé publique doit donner
l'information. On doit pouvoir savoir quelles sont les recommandations, et
donc, ultimement, séparer le politique de la science, parce que, dans plusieurs
dossiers en ce moment, on constate qu'en tout cas c'est difficile à suivre, ce
qui est politique et ce qui est scientifique. Et nous, dans la perspective de
s'assurer qu'il y a de la confiance, que les gens adhèrent — l'adhésion,
c'est directement relié à la confiance — on ne lâchera pas ce
morceau-là et on va continuer de demander des comptes, de demander une
transparence.
Donc, voilà les sujets de discussion qu'on
a couverts ce matin, qui est le fruit de notre travail en ce premier avant-midi
de caucus.
Le Modérateur
: M.
Bérubé va faire une courte allocution.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Je m'ennuyais un peu de vous depuis jeudi dernier.
Écoutez, j'ai accepté de reconsidérer ma
décision d'être le chef parlementaire de notre formation politique suite à des
discussions avec notre nouveau chef. L'idée, c'est toujours d'être utile à ma
famille politique. L'équipe considère que j'ai bien fait le travail. Bien sûr,
tout n'est pas parfait, mais je vais continuer avec la même fougue, la même
combativité, la même rigueur que vous me connaissez à être le bras
parlementaire de cette nouvelle chefferie, évidemment en étroite collaboration
avec le chef, qui sera présent chaque jour où on siégera.
Alors, c'est moi qui adresserai les
questions au premier ministre et qui jouera un rôle important pour assurer la
cohérence et la cohésion de l'opposition de l'aile parlementaire. Je suis
convaincu que notre action porte des fruits, notamment dans la pandémie, et de
plus en plus de citoyens se tournent vers nous pour obtenir des réponses, et on
sent une progression de l'appui de l'opinion publique à l'égard de notre action
politique, et on a de grands espoirs pour le début de 2021.
Alors, la même équipe, avec mon collègue
Martin Ouellet, que j'avais choisi comme leader, qui s'est avéré être un
excellent choix, on va travailler pour que chacun de nos points de presse, de
nos questions, de nos motions, de nos idées également puissent avoir une
résonance à l'Assemblée nationale. Alors, j'ai accepté de relever le défi à
nouveau, évidemment avec un rôle plus en mineur parce qu'on a un chef qui va
occuper à la fois l'espace national et un espace ici aussi. Alors, mon rôle
sera véritablement de coordonner l'aile parlementaire pour que ce que vous
entendez et ce que vous voyez soit le plus pertinent possible pour les citoyens
du Québec.
Alors, c'est l'engagement que je prends à
nouveau, ce qui n'était pas prévu. Mais, quand je vous dis que je veux être
utile à ma famille politique, c'est aussi de répondre aux défis, et le chef m'a
proposé ce défi. On a conclu ça dimanche. Alors, ça me fait plaisir. Et alors
on va se revoir assez souvent. Et puis j'espère que les Québécois comprendront
qu'on est aussi engagés à leur protection de la santé, de leur économie puis de
leur liberté que ne l'est le gouvernement du Québec, mais qu'on pose des
questions qui n'ont pas de réponses. Et, en l'absence de réponses claires du
gouvernement, les gens vont les chercher ailleurs. Si on veut créer de
l'adhésion, il faut partager l'information. Et vous serez d'accord avec moi que
le plus de données sont disponibles, le mieux c'est pour la compréhension de
tout le monde.
Alors, je vous remercie. Et, si je suis
bien l'ordre de présentation, j'ai l'impression que c'est mon collègue leader
parlementaire, mon voisin d'en face, à Baie-Comeau, qui va venir dire quelques
mots.
Le Modérateur
:
Exactement. M. Ouellet, la parole est à vous.
M. Ouellet : Merci. Donc, à
mon tour de vous saluer. Je tiens à dire que j'ai accepté l'offre de Paul
d'être leader parlementaire pour cette deuxième partie du mandat. Donc, merci,
Paul, de ta confiance. Je pense que l'équipe parlementaire du Parti québécois a
extrêmement bien travaillé dans les deux premières années par les questions
qu'on a posées, les motions unanimes que nous avons obtenues, mais surtout par
le ton et la façon dont on a questionné le gouvernement pour obtenir les
réponses. C'est le même genre d'approche que je vais continuer avec Paul.
Évidemment, on aura des communications
directes et fréquentes, considérant le fait que, comme chef, il sera, oui, des
fois, à l'Assemblée nationale, mais aussi en train de parler à la population.
Donc, pour moi, ça va être important de porter les priorités, le ton et
l'intensité de mon chef ici, à l'Assemblée nationale. Et ce matin, avec les
collègues députés, je me suis assuré que nous soyons encore cette grande équipe,
unie, aiguillée, aiguisée, qui saura poser les bonnes questions et qui sera
celle qui fera les meilleures propositions pour aider le gouvernement à
trancher dans ce moment difficile qui est la gestion de la pandémie. Donc,
merci, Paul, pour cette confiance.
Et je tiens à dire aussi que le fait qu'on
a nommé aussi Harold comme président de caucus et whip, ça fait partie de cette
cohésion que nous avions lors de la dernière année et que nous aurons encore
pour la suite. Alors, effectivement, c'est un excellent choix d'avoir Harold avec
nous, un homme de terrain, un homme de coeur, un homme qui est capable de nous
souder, qui est capable de nous écouter et qui est capable de nous amener à
élever notre jeu et d'être dans de très bonnes dispositions pour faire notre
travail.
Donc, merci, Paul, pour cette confiance.
Ça va me faire plaisir de participer à travailler avec toi. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions.
Mme Gamache (Valérie) :
M. St-Pierre Plamondon, vous dites : C'est un caucus sous le
signe de la relance. Pourtant, vous nous présentez essentiellement la même
équipe. Pourquoi ne pas avoir fait de place, par exemple, à une femme au sein
de cette nouvelle gouvernance du parti en Chambre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Première chose, pourquoi, si, tout au long de la course, j'ai dit que l'aile
parlementaire faisait de l'excellent travail, ne pas continuer à faire de
l'excellent travail? Deuxième chose, j'ai dit ce matin que, pour moi, c'était
essentiel de consulter l'équipe. Puis la question qu'on s'est posée en groupe,
c'est qui veut faire quoi, qui va être utile où. Puis c'est quand même un
privilège que les gens qui ont fait un excellent travail acceptent à nouveau de
servir, acceptent mon invitation. Et mon point de vue là-dessus, c'est qu'il y
a des choses qui doivent changer puis il y a un renouveau qui s'en vient au
Parti québécois. Mais, lorsque j'ai dit, tout au long de la campagne, que
l'aile parlementaire avait fait de l'excellent travail, je le pensais. Et ça va
continuer parce que les gens qui faisaient cet excellent travail là seront
toujours en poste, et ça, ça a été décidé en groupe, de concert. Donc, voilà.
M. Lacroix (Louis) :
Avez-vous proposé le poste de chef parlementaire à M. Gaudreault?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça a été discuté en équipe puis…
M. Lacroix (Louis) : Ma
question, c'est : Est-ce que vous avez proposé ce poste-là à
M. Gaudreault?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas fait de proposition formelle. Je me suis fié à l'équipe. Donc,
l'important, pour moi, c'est de permettre à l'équipe de se prononcer sur qui, à
leur avis, ferait le meilleur travail puis qu'elle était la volonté de
l'équipe, et l'équipe a répondu avec la formation qui fonctionne déjà très,
très bien, et c'est logique. Donc, je me range avec l'équipe.
M. Chouinard (Tommy) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça. Ce matin, c'était ça, le sujet. C'est pour ça que ce matin, aux
questions que vous aviez sur ce sujet-là, je ne pouvais pas répondre.
M. Chouinard (Tommy) : M.
Bérubé a dit que, dimanche, ça a été serré.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, sauf que ce n'était pas… On a commencé les discussions sur la gestion
parce qu'il y a plusieurs postes à nommer. Et il n'y avait aucune confirmation
tant que tout le monde ne s'était pas exprimé. Tout le monde a eu la parole ce
matin. Tout le monde, chaque député s'est exprimé sur ses volontés, sur là où
il se voyait. Donc, on a eu une discussion qui était franche, et c'est pour ça
que c'est seulement ce midi que vous avez ces réponses-là.
M. Lacroix (Louis) : Si on
comprend bien, dans la mécanique et dans la façon dont ça s'est passé, le poste
de chef parlementaire a été déterminé avant, donc, dimanche, selon ce qu'a dit
M. Bérubé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Non, mais, attention, il y a eu des rencontres parce que je devais parler
aux officiers sur l'état du budget, les postes à combler. Donc, on a eu une
rencontre globale. On a commencé à discuter de ça, mais il n'y avait pas de
confirmation d'absolument rien. Et c'est ce matin… Puis c'est pour ça que
j'attendais, je voulais parler à chacun des députés.
M. Lacroix (Louis) : Mais là
M. Bérubé a dit : Ça s'est décidé dimanche.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, vas-y, si tu veux.
M.
Bérubé
: Dimanche,
le chef avait une certaine vision de ce que ça pouvait être, mais c'est avalisé
par le caucus, toujours. Il faut arriver avec des propositions. Alors, c'est vraiment
ce matin que le caucus a avalisé cette décision-là. Mais évidemment il faut
valider l'intérêt de tous. Le mien a été validé, confirmé ce matin par le
caucus par le même processus par lequel j'avais été nommé en octobre 2018.
C'était le caucus. C'était dans l'appartement de Sylvain Gaudreault, je m'en
souviens comme si c'était hier, et là ça s'est fait en caucus. Donc, j'ai
confirmé ce matin.
M. Lacroix (Louis) : O.K. Alors,
vous n'avez pas fait, en clair, de proposition à M. Gaudreault pour qu'il
occupe le poste de chef parlementaire. C'est ce que je comprends? Je ne vous
parle pas de ce qui s'est passé ce matin, là, mais, pour le poste de chef, vous
avez décidé ça, que c'était M. Bérubé hier… dimanche plutôt, et donc vous
n'avez pas offert ce poste-là d'aucune façon à M. Gaudreault. C'est ça qu'on
comprend?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'ai décidé de laisser du temps à M. Gaudreault et de ne pas mettre de pression
parce que ma priorité, par rapport à Sylvain Gaudreault, que je respecte et qui
a mené une bonne course, c'est qu'il ait tout l'espace et le temps qu'il
désire. Mais j'insiste sur le fait que Sylvain s'est exprimé ce matin, chacun
des députés se sont exprimés, et qu'on a pris une décision en groupe. Et je
suis très fier de cette décision-là parce que ce que ça dit, c'est que les
députés qui ont servi puis qui ont fait une différence positive au cours des
dernières années veulent continuer, sont toujours motivés. Et donc, pour moi,
c'est une forme d'accueil que je prends très positivement.
M. Chouinard (Tommy) : Quel
est le rôle de M. Gaudreault?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, on ne s'est pas rendus là. On a ouvert la parole à chacun sur comment
chacun pouvait prendre sa place, mais je me donne définitivement… C'est parce
qu'à court terme on avait ces postes-là à combler. Ça, c'est normal. Mais
ensuite, sur le rôle de chacun, j'ai réitéré ce matin que je serais toujours
ouvert à la participation de chacun et que, donc, la porte était ouverte, mais
on n'a pas à se précipiter sur chaque aspect du rôle de chacun. On avait des
devoirs à faire ce matin. Dans une période de temps, somme toute, courte, on a
réussi. Et là il y a d'autres étapes. Il va y avoir d'autres annonces, évidemment.
Mais là on y va étape par étape. C'est une première étape importante.
M. Bellerose (Patrick) :
On comprend que, pour l'instant, de M. Gaudreault, il y a un certain froid,
quand même.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, pas du tout. En fait, je lui ai témoigné ce matin du respect que j'avais
pour lui, du fait qu'autant que lui, une course de neuf mois à la direction, ça
crée des émotions, ça crée une fatigue très légitime. Mais je lui ai réitéré
que j'ai beaucoup de respect et que je serai toujours équitable demain, dans
une semaine, dans un mois, parce que, sur le plan humain, indépendamment des
politiques publiques, sur le plan humain, une course de neuf mois, c'est
énorme. C'est énorme.
Donc, ça a été un échange vraiment... Je
suis content d'avoir pu lui dire ça en personne. Et ce n'est que les trois
premières heures dans lesquelles j'ai pu parler au député, là. Vous imaginez
évidemment qu'on en a pour des jours et des jours à se parler puis à faire
avancer d'autres dossiers. Puis vos questions sont légitimes, là, mais je ne
peux pas aller plus vite que le temps qui m'est imparti pour faire avancer les
responsabilités, les dossiers, les postes. Il y a beaucoup, beaucoup de travail
à faire.
Mme Crête (Mylène) :
M. St-Pierre Plamondon, il y a trois députés, Sylvain Gaudreault,
Véronique Hivon, Joël Arseneau, qui ont reconnu le racisme systémique. Est-ce
qu'ils vont devoir se rallier à votre position?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce matin, on en a discuté. J'ai laissé la parole à tous sur cette question-là.
La position du Parti québécois, c'est celle que j'ai exprimée, à savoir qu'il y
a du racisme institutionnel. On a eu peu de temps pour échanger les différents
points de vue qu'on peut avoir sur ce sujet-là, mais on s'est entendus sur
l'essentiel. J'ai demandé aux députés qu'on se mette d'accord sur le fait que
le racisme institutionnel, ou peu importe comment on le qualifie, vis-à-vis les
autochtones doit cesser, et je leur ai dit : Je vous demande,
indépendamment des différentes terminologies qu'on peut utiliser, qu'on n'ait
pas entre nous une guerre de mots, une guerre de terminologie, puis je vous
demande simplement qu'on se mette d'accord sur le fait qu'on veut agir puis on
veut que ça cesse.
Et je demande aux Québécois la même chose,
honnêtement. On peut avoir une guerre de mots qui va durer pendant trois,
quatre mois encore. Si c'est une excuse pour ne pas agir, on est dans l'erreur.
Ce n'est pas un enjeu de terminologie et de sémantique. C'est un enjeu qui se
vérifie. Moi, je pense que le terme «institutionnel», premièrement, remet en
question la Loi sur les Indiens. Et je trouve ça incroyable qu'une motion ait
été rejetée par la CAQ, qui demandait qu'on abolisse cette loi-là. Ça veut dire
que le nationalisme de la CAQ, quand c'est le temps de remettre en question des
institutions fédérales qui, depuis des siècles, causent un préjudice aux
peuples autochtones, il y a un problème à ce niveau-là.
Donc, on va continuer d'être dans l'action
puis on va continuer… On a fait une motion sur la sécurisation culturelle,
unanime. Tu fais bien de le mentionner. On va continuer d'être dans l'action.
La position du parti, c'est qu'il y a du racisme institutionnel et du racisme
en général. On a fait déjà plusieurs démarches pour lutter contre le racisme,
et ça va continuer. Et je demande à tous les Québécois, comme nous, on va le
faire, au Parti québécois, de s'unir au lieu de se déchirer. Unissons-nous sur
le résultat, sur l'objectif, c'est-à-dire l'abolition de la Loi sur les Indiens
puis une remise en question de ce qui se passe dans certaines institutions
québécoises pour que ce qui s'est produit ne se reproduise plus jamais.
Mme Gamache (Valérie) : Quelle
est la différence entre du racisme dans les institutions versus du racisme dans
le système? Quelle est la fine différence que vous voyez?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La question est très bonne parce que je vous posais la question : Mais
quel est le système? Le système, c'est un mot qu'on utilisait à l'époque du
communisme, là. On peut parler de système de transport en commun, mais quel est
le système dans une société? La question est au coeur de l'enjeu. Lorsqu'on
parle d'une institution, on peut parler des services de santé. On la définit,
l'institution, et ensuite on se dit : Qu'est-ce qui se passe dans cette
institution-là? Est-ce que la structure, les règlements, est-ce qu'il y a
d'autres facteurs pourraient amener une personne raisonnable à avoir des
comportements discriminatoires? Ça, c'est précis et ça amènera, donc, des
solutions précises.
Lorsqu'on dit qu'au contraire ce n'est pas
important d'en faire un diagnostic, l'important, c'est que le système, de
manière inconsciente, et c'est la définition de la commission des droits de la
personne, le mot «inconscient», donc, de manière diffuse, le système fait
quelque chose, ça rend le diagnostic très difficile. Et donc les solutions
aussi originales et questionnables que la loi que Justin Trudeau a passée, où
est-ce que là on va commencer à faire des programmes en fonction de la couleur
de peau, moi, je pense que c'est d'accentuer dans la population la notion de
race.
Au contraire, on doit s'unir contre le
racisme. Et je pense que, dans le cas des autochtones, on a un cas tout à fait
particulier parce que ce sont des nations. Elles sont reconnues comme telles et
elles sont prises dans un cadre juridique qui, de l'avis de tous les experts,
crée un apartheid, une ségrégation qui a des conséquences sociales puis qui
crée, dans l'ensemble de la population québécoise, toutes sortes de situations
qui n'existeraient pas si ce n'était pas de ce cadre-là.
Maintenant, je dis, à travers cette
définition du mot «institutionnel», que, comme Québécois, évidemment qu'on va
se remettre en question, évidemment qu'il y a des faits à trouver autour des
événements qu'on a connus à Joliette, mais on va s'assurer que, s'il y a un
enjeu dans une institution, bien, qu'on va faire le diagnostic puis on va agir
également.
M. Bergeron (Patrice) :
M. Bérubé, une seconde. M. Bérubé, dites-nous donc, voir, quels sont
les motifs qui ont fait que vous avez changé votre décision, que vous avez
décidé d'accepter. Vous avez dû réfléchir à des raisons, des arguments qui vous
permettaient d'accepter, donc, ce retour, là, comme chef parlementaire.
M. Bérubé : Notre nouveau chef
a un enthousiasme contagieux et très convaincant. Alors, s'il est capable de me
faire changer d'idée, je pense qu'il est capable de convaincre bien des Québécois
à nous suivre. Écoutez, c'est le sens du devoir qui me guide. Je suis au Parti
québécois depuis 25 ans. C'est totalement désintéressé. Je suis assez
d'accord avec Brian Myles, qui le dit dans Le Devoir hier, l'idée,
c'est d'aider l'équipe. Et, si mon équipe considère que je peux les aider, tant
mieux, puis je vais le faire, mais j'ai besoin de leur aide aussi.
Évidemment, c'est ingrat, être celui qui
pose des questions au premier ministre. Ça l'était beaucoup au printemps. Ça
l'est moins maintenant. Je vais tout faire pour mettre en valeur nos
propositions et poser les questions importantes. Donc, la tâche ne sera plus
tout à fait la même. Donc, par exemple, je ne siège plus à l'exécutif national,
je ne suis plus le porte-parole national. Mon rôle est vraiment celui de l'aile
parlementaire. Donc, je vais beaucoup travailler à mettre en valeur les
députés. Et ça allège ma tâche, mais ça ne va certainement pas changer mon
attitude en Chambre.
Alors, il me l'a proposé. J'ai passé la
fin de semaine à y réfléchir. Ça a été testé avec le caucus. Ils trouvent que c'est
une bonne idée, alors d'attaque…
M. Bossé (Olivier) : Mais là
vous allez être plus porte-parole du chef?
M. Bérubé : Porte-parole du
parti. Le chef, vous allez voir qu'il travaille en étroite collégialité. Alors,
ça va être des positions communes, mais évidemment avec un leadership assumé.
Écoutez, Paul a remporté avec une majorité très claire, 56 % des voix,
avec un programme, et tout le monde a compris ça. Donc, c'est certainement que
ça va inspirer l'action. Mais en même temps je ne vous cacherais pas qu'il y a une
grande complicité sur les idées entre Paul et moi. Sur à peu près tous les
thèmes, on a la même position. Puis je ne vois pas encore le thème avec lequel
on n'aurait pas la même position. Donc, ça va faire un bon duo, je pense.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que le ton va changer en Chambre?
M. Bérubé : Le mien?
M. Bellerose (Patrick) :
Depuis deux ans, vous parlez d'opposition de proposition, de collaboration...
M. Bérubé : Bon, ça ne
réjouira pas les caquistes, là, cette annonce-là, là, du nouveau chef, je vous
le dis. Bien, ce n'est pas seulement le ton, c'est les thèmes qu'on a choisis.
Je veux dire, quand, au printemps, on a été les premiers à parler du masque à
Montréal, les premiers à demander qu'on sépare le politique de la santé
publique, les premiers à demander qu'on rende publics les avis, et je pourrais
vous en nommer plein d'autres comme ça, puis les autres oppositions ont suivi,
je pense qu'on posait les questions les plus pertinentes.
Donc, en ce qui me concerne, ce n'est pas
tellement le ton, mais c'est la pertinence et la justesse de nos interventions.
Vous savez, on n'a pas énormément de visibilité puis on doit... On est en
concurrence avec d'autres formations politiques puis d'autres cycles de
nouvelles. Je pense qu'on a bien tiré notre épingle du jeu. Et je suis
convaincu que vous allez voir, au cours des prochaines semaines puis au début
de l'année 2021, une progression du Parti québécois. J'ai des raisons de
le croire.
M. Bossé (Olivier) : M.
St-Pierre Plamondon, avez-vous offert un poste d'officier ou d'officière,
devrais-je dire, à Mme Hivon?
Le Modérateur
: Ça va
être la dernièrne question en français.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
…à nouveau, on a laissé la parole à tout le monde ce matin. Puis j'ai fait
trois rondes de téléphones, puis ce n'est pas une question d'offrir un poste.
Ce n'est pas comme si j'ai agi à l'aveuglette, en offrant des postes un par un
et en ne se parlant pas, là. Donc, ça a été des rondes de téléphones, les unes
après les autres, où est-ce qu'on a identifié les motivations de chacun et le
rôle que chacun voulait jouer, et chacun est motivé à jouer un rôle. Puis je ne
peux pas tout vous donner les rôles ensemble. C'est impossible. Ce matin, c'est
les trois premières annonces. Il y aura d'autres annonces subséquentes. Mais
Mme Hivon, Véronique, comme tous les autres… sont motivés. Et c'est
davantage, pour moi, une question de donner un rôle que les gens demandent puis
qui correspond à la volonté des autres députés également. Donc, on l'a fait en
équipe. Je n'ai pas procédé à coup d'offres un par un, comme ça. Ce n'est pas
du tout comme ça que ça s'est passé.
M. Bellerose (Patrick) :
Sur la question de votre salaire, juste une précision, est-ce que votre parti
est en difficulté?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Sur la question de…
M. Bellerose (Patrick) :
Sur la question de votre salaire, est-ce que le parti est en difficultés
financières, de dégager une marge de manoeuvre pour pouvoir...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En fait, on n'est pas en période... on n'est pas en difficultés financières. Je
vous confirme que plusieurs facteurs font en sorte qu'en ce moment le Parti
québécois a des finances qui permettent des ajouts. Et je compte également,
puis je l'ai dit durant la course, tout faire en sorte pour que le financement
du Parti québécois permette de faire davantage d'initiatives.
Donc, une de mes missions comme chef,
c'est l'adhésion de membres et de militants. Mais, en ce moment, puis vous
l'avez vu sur mes médias sociaux, je parle beaucoup aux gens de financement parce
que qu'est-ce qu'on dit à la population, c'est que le Parti québécois est de retour :
esprit d'aventure, renouveau. On a maintenant besoin, pour tous ceux qui sont
d'accord avec un nationalisme qui est assumé puis qui se distingue de la CAQ…
parce que nous, on va jusqu'au bout des raisonnements, puis on fait des
demandes, puis on ne tourne pas autour du pot : d'accord avec le projet de
pays, d'accord avec une lutte aux changements climatiques qui est aussi
crédible qu'ambitieuse. Je dis aux gens : Si vous êtes d'accord, faites un
don.
Donc, il faut calculer aussi qu'au cours
des prochains mois le Parti québécois va connaître une impulsion, et ça va se
traduire également sur le plan financier, ce qui permet des options nouvelles.
Le Modérateur
: On
passe en anglais. Désolé, on passe en anglais. Il faut passer en anglais, je
suis désolé. On a un point de presse demain. On posera cette question-là
demain. On passe en anglais. On va y aller…
M. Chouinard (Tommy) :
Non, mais juste une précision là-dessus parce que… juste ça, là, on parlait des
finances, mais la dette du Parti québécois, elle est toujours là, non?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Chouinard (Tommy) :
...savoir si la dette était effacée. Il me semble que c'était assez...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Les chiffres ont vraiment évolué, au cours des derniers mois, dans la bonne
direction. Donc, les ratios changent. Je n'ai pas à divulguer… Puis je n'ai pas
tous les chiffres, là, mais c'est important de dire que la santé financière du Parti
québécois, elle est là en ce moment. Ça, c'est un fait.
Le Modérateur
: En
anglais.
Mme Fletcher (Raquel) :
Enchantée. Je m'appelle Raquel Fletcher, de Global News.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bonjour.
Mme Fletcher
(Raquel) : I know that you were already asked
this question this morning, but
I just want to make sure I understand. Why is it that you're not asking one of
your MNAs to step down so that you can have a seat in the National Assembly?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I don't even see why I
would do that. So I have a good team of MPs and they are capable of doing an
excellent job, as they have demonstrated over the past two years. So I said
during the race, and I said it numerous times, that it is a good thing to have
a leader that will be here Tuesday, Wednesday, Thursday, but has the
flexibility to go out there, and meet people, and take initiatives that would
not be possible if I'm here doing the job of a «député». So it makes sense to
keep that flexibility and it makes sense to me to keep our team together.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you tell us what your strategy is, why you'll be… You're
working on the ground, but you won't have the same visibility as you would have
if you were sitting in the National Assembly. So you
have an advantage, but you also have a major point against you, right?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I don't see it as major because what's going to happen is
that a «point de presse», as we have right now, I'm going to be doing that
every single day. You'll see me a lot. So the odds that it becomes a major
issue seem, to me, very low. And I have a team that has experience, and we're on the same page. We will do everything so that our message
comes through. So, we'll see. Like, there's a wait-and-see approach in all
that. But the bottom line is I don't see any reason, any fact that would
prevent me, as a leader of the Parti québécois, to send our message and to be very present in the media.
Mme Fletcher (Raquel) : On the issue of racism, the Viens Commission uses the term
«systemic racism». Why are you rejecting that term and using «institutional
racism»?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Because I believe that «systemic» is
a very broad term, and it leads to things like Justin Trudeau saying :
Systemic racism is everywhere all the time, and we need to fight it everywhere.
Racism is sometimes a reason for inequalities, but inequalities are not all the
by-product of racism. Sometimes, social or economic inequalities are not
related to racism. And I believe that we're better off using the term
«institutional» so that we look in each institution what's actually going on,
so that we come up with solutions that are connected with the diagnosis rather
than to say it's out there, in the system, and then we have measures that are
disconnected with the problems we want to solve.
That is, in the case of
First Nations, though, I have to say, the main problem is «la Loi sur les
Indiens». The Indian Act shouldn't exist in 2020. It shouldn't be there.
And the Federal Government can
cry, Justin Trudeau can do all sorts of theater pieces to say that he's sorry
and he cares, it has never been abolished and it has to change. There is
no reason for that. And that is an institution, that is a State being explicitly segregationist, doing a form of apartheid.
It's not acceptable. It has to change. And it's not under our power because we
are not independent. But, let me tell you, and I said
that during the race, when we become independent, the first thing we will do is break that law and negotiate nation to nation with each First
Nation. And that's a way to come to justice. That's a way to break colonialism.
That's a way to break a federal State that has done nothing concretely, except
talking, and talking, and talking. The Indian Act needs to be abolished.
Mme Fletcher (Raquel) : So it's the federal institutions that are racist, not the provincial institutions?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, of course, you can't say it's
one or the other. It doesn't mean that we will not look into what's happening
in our hospitals, for instance. We have to do that. And a hospital is an institution. So we will look at whether the institution, the way it's structured can
induce a form of racism that needs to be… So it's not one or the other, but we
have to be honest and say where it comes from is the Indian Act. It's a
large part of the problem and it has consequences everywhere afterward. So, if
we don't say that and we treat it as a problem that is only within Québec's power, within the power of this National Assembly, we're making a big mistake because we don't have
the power to break that law right now because we're not sovereign. We do not
have the power to make our own laws.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
Mme Senay (Cathy) : I have
just one question.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Une question, oui.
Mme Senay
(Cathy) : It's just that because, when you're
referring to institutions and
racism in institutions,
Mr. Legault did just that when he offered his apologies to
Joyce Echaquan's loved ones and the community. The Atikamekw community
listed institutions where there
is racism, and we have to condemn this. So how do you feel to be on the same
page than Premier Legault?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, I don't think it's on the same
page. My position is that we have measures to fight racism. My position is that
racism can be individual and institutional, and that we need to go and look at what's the state of some institutions, such
as hospitals. So I don't think I'm exactly at the same
page as Mr. Legault.
Mme Senay (Cathy) : Well, I'll doublecheck because Mr. Legault talked about this
in his speech with… Joyce Echaquan's death. He listed there is racism in
justice, there is racism in police, there is racism with jobs, in housing…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Did he use, like, institutional racism, like…
Mme Senay (Cathy) : He listed institutions.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I will need to look up… Honestly, I
do not have a personal knowledge of that, but we can look it up and talk about
it later.
Mme
Senay (Cathy) : C'est bon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
O.K.? Parfait. Merci.
(Fin à 13 h 33)