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Point de presse de M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

Version finale

Le jeudi 15 octobre 2020, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Alors, ce matin, je veux réagir à une sortie de Simon Jolin-Barrette qui s'inquiète du fait que plus de 50 % des arrondissements à Montréal ne respectent pas la loi 101, n'ayant pas obtenu leur certificat de conformité de l'Office québécois de la langue française.

Je salue le courage de Simon Jolin-Barrette, mais force est de constater que M. Barrette, au sein de la CAQ, il est un peu ce qu'on pourrait appeler un guerrier solitaire. C'est-à-dire qu'il fait des sorties, seul, toujours sur les mêmes thématiques, et son gouvernement fait exactement l'inverse.

Et je rappelle à la population que, dans le cadre du p.l. n° 66, qui est une loi dont l'objectif est de relancer l'économie du Québec, le gouvernement du Québec, la CAQ, investit 750 millions pour agrandir Dawson, agrandir l'Université McGill et donc accélérer un phénomène déjà présent d'anglicisation des étudiants. Et ce phénomène-là, il était déjà présent parce qu'on sait qu'en 2021 on va avoir, dans la région de Montréal, plus de places de cégeps en anglais que de places en français. Donc, un gouvernement qui serait à l'écoute de Simon Jolin-Barrette ne se servirait pas de la relance économique pour aggraver le problème qu'il dénonce. Donc, dans ce contexte-là, moi, je m'attends à ce que la CAQ prenne des mesures concrètes.

Un autre symbole très, très parlant, très, très fort du fait que la CAQ n'a pas d'intérêt pour la langue française, est un parti d'abord et avant tout fédéraliste, comme on a connu sous les libéraux, c'est que les travaux pour accoucher d'un projet de loi pour arriver à des résultats sur le plan de la langue française... Ce qu'on comprend, c'est que Simon Jolin-Barrette a quelque chose de prêt depuis plusieurs mois, c'est tout simplement qu'on décide de ne pas faire de la langue française une priorité. Et je vous dirai simplement, à ceux qui diront : Oui, mais on est en pandémie, ce n'est peut-être pas la priorité, la langue française, bien, subventionner Dawson puis subventionner McGill, ça semble être une priorité en temps de pandémie. Donc, le gouvernement prend ces décisions.

Il y a malheureusement, à la CAQ, une minorité de personnes qui se soucient de la langue française. Et dans le cas de Simon Jolin-Barrette, vraisemblablement, il est isolé, il agit de manière solitaire, et pendant ce temps-là on ne constate aucun résultat, aucune avancée.

Et je vous rappelle mon engagement de campagne. J'avais dit que je ferais une motion, dès mon arrivée, sur l'urgence linguistique dans la grande région de Montréal, et je vais tenir promesse au courant de la semaine prochaine. On est en train de travailler, avec l'équipe, ça prendra quelle forme. Mais attendez-vous à ce que la semaine prochaine je revienne à la charge et je demande qu'on prenne des mesures concrètes, à court terme, par rapport à l'état de la langue française. Parce que les statistiques nous le disent, ce n'est pas que les arrondissements ne respectent pas la loi 101, c'est que les projections de Statistique Canada, je veux dire, ça ne peut pas être plus clair, parlent et prédisent une chute très marquée de la langue française tant comme langue d'usage que comme langue maternelle. Et il doit y avoir des gestes politiques. Ce n'est pas tout dans la vie que de parler de nationalisme puis ensuite ne pas agir. On va assumer pleinement cette question-là. Et je vais revenir là-dessus la semaine prochaine.

Le Modérateur : Merci beaucoup. On va passer aux questions.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous sous-entendez que le gouvernement ou certains ministres profitent de la pandémie puis le fait que toute l'attention est là-dessus pour essayer de faire passer en douce d'autres affaires qui seraient moins populaires ou qui seraient controversées?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Clairement. Regardez le p.l. n° 66. On avait la chance de faire un virage vert, prendre des fonds publics dans un contexte de pandémie où qu'il faut relancer l'économie puis d'en faire des projets qui nous permettent un virage énergétique vert. Ce n'est pas ça qu'on fait du tout. On a la chance d'agir... en fait, on a le devoir d'agir par rapport à la langue française. La CAQ prend des fonds publics, dans le cadre de la relance économique, pour angliciser Montréal.

C'est parce qu'au niveau de la CAQ, moi, ma lecture sincère, c'est que c'est un gouvernement qui aura été très bon à date, dans les communications, donc, qui parle de certaines choses, mais, quand on veut savoir où loge la CAQ, il faut regarder dans leurs gestes. Puis leurs gestes, c'est : anglicisation de Montréal, aucun intérêt pour une relance économique qui soit durable. Et évidemment, donc, les gestes parlent davantage que leurs paroles. Et, quand je vois Simon Jolin-Barrette, encore une fois, être seul dans sa sortie puis je vois son gouvernement faire l'inverse, je me dis : Nous, on va assumer ces questions-là, puisque la CAQ ne les assume absolument pas.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, vous considérez que l'aide qu'on fait, qu'on offre à la population anglophone, doit se limiter à la minorité historique, qu'on ne doit pas essayer d'attirer, là, plus de gens...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Donc, j'ai toujours dit durant ma campagne que les Québécois anglophones ont un droit à continuer leur éducation en anglais. Jamais, jamais, jamais on ne va toucher à ça. Là, ce n'est pas ça qu'on fait en ce moment. On va bien au-delà de ça et on finance l'anglicisation des francophones et des allophones à même les fonds publics. Et déjà c'était un problème. Le gouvernement Legault a décidé d'accentuer, d'aggraver cette situation-là en créant plus de places dans le réseau anglophone au détriment du réseau francophone. Comment voulez-vous à ce moment-là qu'on maintienne la langue française comme langue commune à Montréal? Parce qu'on sait, les études sont très claires, il y a un lien direct entre la langue d'usage, là, au cégep et à l'université puis ensuite la langue qui sera utilisée dans le milieu de travail. Donc, c'est tout interrelié. La CAQ le sait, elle fait le choix conscient d'accélérer l'anglicisation.

M. Bellerose (Patrick) : Vous avez étudié à McGill et à Oxford?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui.

M. Bellerose (Patrick) : Vous n'êtes pas plus anglicisé. Qu'est-ce qui fait que dans votre cas ça ne vous a pas amené à vivre en anglais par la suite?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est-à-dire qu'il faut reprendre les données, là. Souvent, quand on parle de langue, on prend le cas d'une personne qui a fini par apprendre le français ou qui ne l'a pas appris. C'est une question de faits et de données statistiques. Ce que les chiffres nous disent, c'est que, lorsqu'on fait son parcours en anglais, on se retrouve ensuite avec de plus grandes probabilités d'avoir comme langue d'usage au travail l'anglais.

Donc, moi, je veux être clair, là, l'apprentissage de l'anglais sur le plan individuel et personnel... Moi, je parle danois, je me débrouille en suédois, mais de moins en moins, j'ai une base espagnole, et tout ça. Je suis pour l'apprentissage des langues sur le plan individuel. Mais, comme gouvernement, on fait des choix, puis, si nos choix, c'est toujours d'affaiblir la langue française, de la délégitimiser dans notre système d'éducation comme dans nos milieux de travail, il ne faut pas se conter d'histoires, là, c'est qu'ultimement ça aura des conséquences sur le statut de la langue française comme langue commune, particulièrement dans la grande région de Montréal.

M. Lacroix (Louis) : Mais pourquoi vous, vous avez étudié en anglais?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En fait, c'est une bonne question. J'ai appliqué à plusieurs endroits, lors de mon cours pour le droit, puis j'ai été accepté à McGill en droit, à l'âge de 18 ans, puis je l'ai fait en fonction du programme. Mais, si ce programme-là avait pu être en français... Puis, il faut nuancer, à McGill le programme est entièrement en français. Mon cours de droit, je l'ai pris en français. Donc, ce n'est pas parce que McGill est une université anglophone que mon cours... Mon cours, je l'ai pris en français.

Mais je ne suis pas en train de dire, là... Attendez, là. Je ne suis pas en train de dire que les institutions d'enseignement en anglais, il ne faut pas y aller, ou quoi que ce soit, là. On est dans une discussion sur les priorités budgétaires du gouvernement, puis moi, je vous dis : Le gouvernement, dans ses choix budgétaires, a le devoir d'avoir une planification de l'impact du financement puis du nombre de places sur la langue. Mais ensuite, individuellement, on ne commencera pas à...

Il n'y a pas de problème, là, McGill est une université québécoise, ça fait partie du Québec, les anglophones sont québécois. Il n'y a aucun enjeu là-dessus. Sauf que, quand on fait des choix budgétaires puis on le sait que ça va angliciser la grande région de Montréal, alors qu'on est déjà dans une situation problématique, à un moment donné, il faut arrêter de dire qu'on... comme le fait...

M. Lacroix (Louis) : Mais, juste pour la petite histoire, vous, vos parents sont francophones, les deux?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Vous venez d'un milieu francophone, totalement francophone?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Et vous choisissez à l'âge de 18 ans d'aller dans une université anglophone?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Un instant. J'ai fait mon cégep en français. André-Grasset, c'est un cégep francophone. On est en train de parler du financement des cégeps. J'ai fait mon cégep en français, et mon cours de droit s'est fait en français, et je m'attends...

M. Lacroix (Louis) : Mais les cours étaient en anglais.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, mon cours de droit était en français, là, pour la... à 75 % ou 80 %, là, il faudrait, donc... Mais, justement, on a eu, durant la course à la direction du Parti québécois, cette discussion-là, à savoir : dans une faculté comme celle de la faculté de droit de l'Université McGill, le français puis le droit civil se doit d'être enseigné de manière complète. Il y a eu un débat, même, durant la course. Donc, les universités anglophones ont un devoir par rapport à la langue française également. Donc, je pense que ce serait une erreur de commencer à détourner un débat de choix budgétaire et d'en faire un débat individuel de : c'est un problème d'aller dans une université anglophone.

Ce n'est pas un problème d'aller dans une université anglophone, puis je suis très fier de mon parcours à McGill. Mais, lorsqu'on parle de choix budgétaires puis qu'un gouvernement qui se dit nationaliste subventionne à même nos fonds publics l'accélération de l'anglicisation dans la grande région de Montréal, peu importe c'est quoi, mon bagage individuel ou celui de Pascal, le résultat est le même. Puis comme formation politique, au Parti québécois, on s'engage à ce que les politiques publiques soient en fonction de l'épanouissement de la langue française...

M. Bellerose (Patrick) : Mais à qui on interdit d'aller étudier en anglais? Dans le sens où, si vous avez pu... Vous aviez les moyens d'aller à Oxford, par exemple. Est-ce qu'ici, au Québec, on l'interdit à certains francophones de naissance, aux allophones qui arrivent d'ailleurs? À qui on devrait interdire d'aller...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, ce n'est pas une question d'interdire, jamais, jamais, mais...

M. Bellerose (Patrick) : ...si on limite la capacité.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça. Jamais l'État ne va intervenir dans les choix individuels des gens. Puis, en passant, j'ai étudié au Danemark, j'ai appris le danois, j'ai étudié en Suède, le droit, puis, bon, je veux dire, on a chacun des parcours, là. Ce n'est qu'une question de financement, à savoir que, comme État, indépendamment des choix individuels, si on prend un pas de recul et on se pose la question : Quel est le rôle du gouvernement du Québec pour que la langue française demeure la langue commune dans la grande région de Montréal?, une partie de ce rôle-là, c'est de...

M. Lacroix (Louis) : Mais si on empêche...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je veux juste terminer ma réponse. Je m'en viens. Une partie de cette réponse-là, c'est de s'assurer que notre système d'éducation fasse toujours en sorte que la langue française est la langue d'enseignement attendue pour les francophones et les allophones. Si on n'a pas ça, dans quelques années, vous allez voir les statistiques s'accélérer au niveau de l'anglicisation.

M. Lacroix (Louis) : Mais, si on limite le financement des institutions d'enseignement anglophones, on vient de façon détournée, en fait, limiter le nombre de places disponibles.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien sûr.

M. Lacroix (Louis) : Alors donc, à quelque part...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Et c'est dans un contexte où les institutions anglophones sont très, très bien financées. Quand on prend des données comparées, les universités anglophones en ce moment, au Québec, vont très bien sur le plan du financement. Quand on compare également aux universités francophones dans le reste du Canada, c'est un cheval un lapin. On n'a vraiment pas un problème de sous-financement des institutions anglophones.

Tout ce que je dis, c'est que dans le contexte actuel, où Statistique Canada nous prévoit 10 points de pourcentage de recul de la langue française, que l'on prenne la langue d'usage ou la langue maternelle, au cours des prochaines années, on va commencer à prendre des mesures proportionnelles. L'une d'entre elles, c'est de s'assurer que ce soit plus encourageant et faisable d'aller dans un cégep francophone que dans un cégep anglophone. Mais, de la manière qu'on structure nos choix budgétaires, il y a des francophones qui n'auront pas le choix d'aller, en fait, dans un cégep anglophone parce que c'est là qu'il va rester des places. C'est là qu'on s'en va.

Mme Prince (Véronique) : Si des cours se donnent en français, est-ce qu'à ce moment-là on peut y aller d'une autre façon en disant : On vous oblige à donner plus de cours en français dans les établissements anglophones?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est une option. D'ailleurs, c'était parmi mes propositions, durant la course, c'est-à-dire de limiter le corpus. Mais je parlais davantage des institutions francophones. J'avais nommé les HEC, supposons. Mais certaines universités vont devoir avoir un corpus en français. Donc ça, c'est une façon d'intervenir.

Mais, sur le financement, je reviens sur les principes de base que nous défendons au Parti québécois, le financement pour tout ce qui touche l'enseignement aux anglophones, aux Québécois anglophones sera toujours garanti. C'est leur droit de poursuivre leur cursus en anglais. Par contre, la décision du gouvernement de financer, à même les fonds publics, davantage de places anglophones au détriment des places francophones, alors qu'on sait déjà qu'il y a une disproportion entre les places anglophones et les places francophones en ce moment, au niveau cégep, c'est complètement irresponsable. Et c'est surtout très incompatible avec la sortie d'un Simon Jolin-Barrette hier qui, tout seul, vient nous dire encore une fois que c'est très important de défendre la langue française à Montréal. À un moment donné, il va falloir que, dans ce gouvernement-là, il y ait un lien entre leurs actions puis ce qu'ils disent. Puis il n'y en a pas, de lien.

M. Chouinard (Tommy) : Combien de places manque-t-il dans le réseau des cégeps francophones?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

M. Chouinard (Tommy) : Combien de places manque-t-il dans le réseau des cégeps francophones?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, ce qu'on sait, en fait, c'est davantage pas en nombre de places, mais en termes de tangente : 2021, c'est l'année où à Montréal il y a plus de places en anglais que de places en français. Donc, je peux vous revenir sur les statistiques très précises, là, je ne les ai pas devant moi, mais ce qu'on voit, c'est que le nombre de places en anglais va dépasser le nombre de places en français. C'est un contexte, donc, dans lequel le français comme langue commune, si on continue dans cette tendance-là, va complètement s'effacer.

M. Chouinard (Tommy) : ...que vous aviez à l'Université McGill, c'est une place que vous considérez en anglais ou en français?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, bonne question, là. Je ne sais pas la méthodologie utilisée dans ces statistiques-là, il faudrait que je vérifie ce point spécifique là à savoir que... Ce n'est pas moi qui fais la statistique, là. Moi, quand je vous parle de places, je présume que c'est une place dans une institution qui enseigne dans la langue, français ou anglais, là. Je ne sais pas comment les statistiques sont montées lorsqu'une institution officiellement d'une certaine langue donne des cours dans l'autre langue, là. Ça, je n'ai pas...

M. Chouinard (Tommy) : ...collège Dawson veut faire comme projet avec les fonds publics à proprement parler?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça, c'est... Il y a plusieurs possibilités pour renforcer la langue française, donc on n'exclura rien. Ce que je vous dis, c'est que ce matin, le sujet, c'est le financement, là, puis, au niveau du financement, il faut que les choix soient cohérents avec le discours. Ou la CAQ peut reprendre le discours du Parti libéral du Québec puis, au moins, être transparente avec la population en disant : Nous, on trouve ça normal de financer davantage l'anglicisation de notre éducation. Qu'ils le disent, puis à ce moment-là, bien, au moins, les gens, lorsqu'ils votent, ils n'auront pas le sentiment de se faire flouer.

Mais, en ce moment, il y a un double discours, une dissonance très évidente entre une sortie de Simon Jolin-Barrette et, d'autre part, l'inaction par rapport à tout ce qu'il nous promet — parce qu'on attend toujours un projet de loi ou quelque chose de la part de Simon Jolin-Barrette — et également les décisions budgétaires dans le cadre du p.l. n° 66. À la limite, si la CAQ veut s'assumer puis dire qu'ils sont l'équivalent du Parti libéral du Québec sur les questions linguistiques, qu'ils le fassent.

M. Bergeron (Patrice) : Mais est-ce qu'il n'y a pas un problème, M. St-Pierre Plamondon, à savoir celui de l'enseignement de la langue seconde? Si beaucoup de francophones s'orientent vers le cégep ou l'université en langue anglaise, c'est parce qu'on trouve qu'on n'a pas des bonnes bases en langue seconde, au secondaire, acquises. Donc, est-ce qu'il ne serait pas mieux d'améliorer l'enseignement de la langue seconde?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est un point qui est pertinent, oui, c'est un point qui est intéressant. Il faut se demander si la réaction de la population n'est pas liée avec sa perception du cursus actuel. Puis on peut se pencher sur ce genre de question là, en effet. Mais ça ne changera pas ma position sur le financement. Parce que le financement est une question structurelle, alors que le programme, lui, on peut le travailler l'an prochain. Un gouvernement du Parti québécois peut décider, en effet, de faire une ronde de consultations auprès des francophones, des allophones. Puis j'insiste sur les allophones, parce qu'on sait qu'au Québec le transfert d'allophones vers l'anglais comme langue d'usage est à peu près autour de 40 %, 45 %, alors que les anglophones sont moins de 10 % de la population. Il est là, le caractère très précis, différent du Québec.

Parce que, lorsqu'on est en Ontario, puis un allophone arrive en Ontario, c'est presque certain qu'il va adopter l'anglais, donc les questions ne se posent pas. Mais, dans le contexte du Québec, nos données nous disent que c'est à peu près moitié, moitié. Quelqu'un qui ne maîtrise ni l'anglais ni le français, presqu'une fois sur deux va finir par utiliser l'anglais comme langue commune. Ce n'est pas viable. Placez ça sur 100 ans, ce n'est pas viable pour la langue française. D'où l'importance que le système d'éducation, au premier chef, envoie le signal que la langue commune, c'est le français. Sinon, il n'y a pas de survie possible sur un siècle, au niveau de la langue française, à la lumière des données actuelles. Et c'est une question de données statistiques. Voilà.

M. Bellerose (Patrick) : ...sous votre gouverne, il n'y aurait pas d'agrandissement, d'ajout de places dans le réseau anglophone de cégeps et universités?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, il n'y en aurait pas. Non. Au contraire, on va favoriser les places dans le réseau francophone et favoriser l'adhésion des allophones au réseau francophone. Parce que ce qu'on veut, c'est que le pourcentage que je viens de mentionner, à savoir qu'un allophone sur deux choisit l'anglais, à moyen terme, comme langue commune, on veut que cette tendance-là, elle change, qu'elle soit davantage ce qu'on observerait dans n'importe quel pays au monde, à savoir que la très grande majorité, évidemment, adopte la langue officielle. Et la façon de faire, c'est de donner des ressources aux cégeps francophones pour qu'ils attirent les allophones puis pour qu'on intègre dans le Québec francophone tous les Québécois d'adoption.

C'est une question importante pour l'avenir, c'est une question de cohésion sociale, également. On va avoir davantage le sentiment de faire partie du même bateau puis d'avoir un destin commun puis on va avoir plus de sentiment de fraternité si on partage une langue commune, plutôt que d'être complètement scindés en deux univers.

M. Chouinard (Tommy) : Si on pousse la logique jusqu'au bout, pourquoi on n'étend pas la loi 101 aux cégeps?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est une bonne question qui a été débattue tout le long de la course. J'ai pris l'approche que le financement donnait plus de flexibilité qu'une loi mur à mur. Je ne l'exclus pas, c'est-à-dire que j'ai gardé la porte ouverte durant la course en disant : Après avoir étudié puis observé l'impact de nos mesures, sur le plan financier, sur le système, si jamais on pense qu'on n'arrive pas à l'objectif de s'assurer que le français soit la langue de notre système d'éducation mais soit également la langue adoptée par les allophones qui sont dans notre système d'éducation... Je garde la porte ouverte à la loi 101, mais ce n'est pas en ce moment notre position parce qu'on pense que le financement nous permet plus de flexibilité et plus d'écoute au cas par cas. La loi 101, c'est une loi mur à mur. Normalement, là, c'est que ça s'applique de A à Z. Donc, il y a peut-être plus de flexibilité vis-à-vis le financement, mais je ne ferme pas la porte à cette possibilité-là dans la mesure où...

M. Chouinard (Tommy) : ...vous dites : Le financement. Je veux comprendre, là. Est-ce que ça veut dire que vous allez vérifier qu'au fond on finance effectivement l'enseignement pour les étudiants qui répondent aux critères de la loi 101, à la bonne hauteur, puis pour les autres, bien, ça serait des...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non. C'est plutôt au sens de dire qu'on sait approximativement combien de places on a besoin pour les Québécois anglophones. En ce moment, vraiment, le nombre de places en cégep anglophone est beaucoup plus grand que les besoins, et là on a un gouvernement qui va encore plus loin pour développer toujours plus de places. Donc, c'est de...

M. Chouinard (Tommy) : ...baisse le financement du réseau anglophone.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exactement, pour le ramener à un ratio qui correspond à la population puis peut-être un peu plus, là, dans le sens qu'on ne commencera pas à faire... On va donner de l'espace pour que ce soit flexible, mais là il y a une tendance qui n'a aucun sens, à savoir que nos fonds publics servent à toujours augmenter la proportion de places dans le réseau anglophone au détriment des places dans le réseau francophone à un moment où nos données nous disent que le français est en chute libre. Ce n'est pas...

M. Lacroix (Louis) : Mais j'aimerais entendre M. Bérubé là-dessus. Parce que, M. Bérubé, le cégep de Gaspésie—Les Îles n'avait pas ouvert une antenne anglophone à Montréal?

M. Bérubé : Bon, je veux préciser un élément. On a déposé une motion sur la question de Dawson et de Royal Vic. Il y a aussi la cession d'un bâtiment historique, qu'on donne, avec du financement à McGill — ça, c'est un autre scandale au plan architectural — refusée par la CAQ.

Le cégep Gaspésie—Les Îles, qui n'est pas dans mon comté, mais que je connais bien, a été dénoncé là-dessus. Mais ça montre, justement, la course au financement que les cégeps, comme celui de Matane, doivent faire pour survivre. Dans le cas du collègue Dawson, c'est 800 étudiants supplémentaires qui seraient accueillis avec le financement. Deux projets libéraux que le gouvernement a choisi de prolonger.

L'enjeu que Paul St-Pierre Plamondon pose est le suivant. De tous les cégeps québécois, il y en a 50 à peu près, cégeps publics, ils ont tous des projets d'agrandissement, que ça soit de résidences, que ça soit de laboratoires, et tout ça, le seul qui est priorisé, c'est le plus gros collège public au Québec, Dawson. Et ça a passé un peu en dessous du radar, mais, dans le projet de loi n° 66, c'est le seul qui a le privilège d'être financé.

Je veux ajouter un point à ce que...

M. Lacroix (Louis) : Non, mais étiez-vous d'accord, vous, avec l'antenne du cégep en Gaspésie? Vous n'étiez pas d'accord avec ça?

M. Bérubé : Non, non, non, je l'ai dit. Puis d'ailleurs on l'a appris, à ce moment-là, que c'était une devanture qui était à Montréal et qui accueillait beaucoup d'argent parce que c'étaient des gens qui étaient anglophones, pour l'essentiel.

Ajoutez un point qui a fait l'objet de réflexions dans notre caucus, mais qui serait à valider. Par exemple, le gouvernement du Québec accorde un pourcentage de points au financement, par exemple, pour un étudiant. Est-ce qu'on pourrait penser, dans un débat à venir, que le poids, pour un étudiant anglophone, de financement soit différent que pour un étudiant francophone? Ce qui pourrait inciter des institutions anglophones à prioriser des étudiants véritablement anglophones. C'est une des pistes qui avaient été envisagées.

Voilà. Je ne sais pas si ça répond. Mais on l'a dénoncé, la députée de Gaspé plus que moi, c'est dans son comté, et le député de Bonaventure. C'est la course au financement qui est problématique.

Le Modérateur : On va passer aux questions du sujet du jour, s'il y en a.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Non, mais moi, j'aurais une autre question. M. St-Pierre Plamondon, Lorraine Richard hier a affirmé qu'un...

Une voix : ...

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Oui, excusez. Lorraine Richard hier a affirmé qu'un urbain comme vous n'aurait jamais de chance en région. J'aimerais vous entendre là-dessus.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Un urbain?

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Un urbain comme vous. Oui.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Un urbain comme moi n'aurait pas de chance en région? Honnêtement, c'est ça, là, je pense que mon intention a été claire depuis le début, je veux être un chef extraparlementaire. Le choix d'une circonscription n'a pas été arrêté. C'est vrai que, dans le choix d'une candidature, dans certaines régions, on a avantage comme parti à avoir quelqu'un qui est implanté et connu. Donc, en fait, je suis assez d'accord avec le constat qu'on gagne comme parti à choisir des gens qui oeuvrent dans la région depuis longtemps. Donc, en soi, je n'ai rien à dire sur où, potentiellement, je pourrais me présenter. Parce que, comme je vous ai dit hier, dans mon esprit, la priorité, c'est de relancer le parti puis repartir le camp du Oui. Puis, comme vous le voyez aujourd'hui, je suis présent puis je vais être devant vous tout le temps.

Donc, est-ce que, pour moi, il y a vraiment une urgence? On m'a demandé même, hier, si je pensais demander à des députés de quitter pour prendre la place. Ça ne m'est jamais passé à l'esprit. Jamais, jamais, jamais. Parce que, dans ma tête, le rôle d'un chef, du chef du Parti québécois, surtout dans la circonstance actuelle, c'est vraiment de valoriser le travail des députés qui sont déjà là, parce qu'ils sont bons, puis ensuite de poser les gestes au niveau du parti puis à travers la population pour relancer notre formation politique.

Puis je vous le dis, là, je n'ai aucune intention, là, de me présenter... je n'ai pas de plan par rapport à une circonscription ou... Puis j'ai dit très clairement aux députés, là, que je comptais sur eux puis que je voulais travailler avec eux. Puis on a un bon momentum en ce moment. Donc, on n'est pas là-dedans du tout.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Est-ce que vos relations avec Mme Richard sont bonnes?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Honnêtement, elle a été extrêmement collaborative. On était content hier soir. On s'est salué. Je suis reconnaissant de l'accueil que m'a réservé les députés. Puis je suis très reconnaissant...

M. Lacroix (Louis) : ...députés qui sont derrière vous? Là, je comprends que M. Bérubé est là parce que c'est le chef parlementaire, là. Mais d'habitude le nouveau chef se présente, puis là, comme en guise de solidarité, on voit l'ensemble de la députation derrière.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah! mais c'était le cas hier. C'était le cas hier. Mais à chaque point de presse...

M. Lacroix (Louis) : Non, mais en conférence de presse on ne les voit pas. Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas là? Pourquoi ils ne viennent pas avec vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non. En fait, on a pris une photo de groupe hier.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais en point de presse, là, devant tout le monde, là, devant les caméras, puis tout ça, il n'y a pas eu... Vous n'avez pas senti ce besoin-là de démontrer une espèce de signe de solidarité?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. Hier, on a été en groupe très souvent. Puis chacun des points de presse, là, attendez-vous pas que j'arrive avec l'équipe de députation au complet à chaque point de presse. On a un sujet très précis aujourd'hui.

M. Lacroix (Louis) : Bien, pas chaque, mais le premier. Je ne sais pas, j'essaie de comprendre votre espèce de... votre stratégie de communication. Il me semble, quand un nouveau chef arrive, pour démontrer qu'il a son équipe derrière lui, les autres sont là. Mais là, vous, ça ne s'est pas fait.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais on l'a fait hier dans le salon rouge. L'accueil était très chaleureux. On va pouvoir le faire dans plein d'occasions. Puis on a déjà pris nos photos d'équipe, hier, qu'on va publier. Donc, il y a un plan à ce niveau-là. Mais peut-être par une expérience, mais de mon point de vue, un point de presse comme ce matin, on a... J'ai spontanément, à titre de chef, dit à l'équipe : Bien, qui vient avec moi pour la langue française? La personne qui est sur ce dossier-là, c'est Pascal. Mais il n'y a pas plus de symbolique autour de ça. Puis sachez qu'on a déjà fait les photos d'équipe. Puis on a déjà commencé à travailler sur des stratégies où est-ce que toute l'équipe, de manière coordonnée... Donc, le travail a déjà commencé. Il n'y a pas de symbolique, je pense, à aller voir là-dedans.

M. Lacroix (Louis) : Mais il y a la distanciation, j'imagine, aussi là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est ça. Puis je ne sais pas, techniquement, comment qu'on ferait. Mais on a réussi hier, dans l'autre local, dans une pièce beaucoup plus grande, à prendre une photo d'équipe. Puis ça, c'est fait.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Hi! Good morning. I would just like to go back to what you said about the Dawson College. Pascal has spoken about this, the fact that it's... this project, basically, to enlarge the college is included in Bill 66. Dawson College is very competitive, it's very hard to go in, to give a chance to students, perhaps to get a different school experience and then move on to the university. And they can choose to go to a francophone university. So, I just would like to understand what you're trying to get at. You're trying to cut the funding of anglophone institutions in Montréal, CEGEP institutions? I'm just trying to understand your goal, here.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, if I understand you correctly, going to Dawson will enable students to reach university. Do you mean that going to francophone institutions would not…

Mme Senay (Cathy) : Not, not necessarily. It's a very competitive college, it's hard to get in. So, what I'm trying to get at: What are you trying to do in what you're saying today? Are you asking the Legault Government to cut the funding for anglophone CEGEPs in Montréal, and that includes Dawson? And, if you do, how much should be cut?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I'm opposed to the current piece in «p.l. n° 66», in Bill 66, I'm opposed to the funding that has been granted in the context where other CEGEPs, francophone CEGEPs, also have urgent needs. And, based on the proportion of places in the anglophone CEGEP system versus francophone system, in Montréal, I believe that the priority budget priority of the Government should be to fund urgent projects, such as the one in Dawson, but that are in francophone CEGEPs. So, that's where the funding should go, right now, so as to balance the number of places available.

Mme Senay (Cathy) : So, what's the proportion of places in francophone CEGEPs versus anglophone CEGEPs?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it should be based on guaranteeing the rights of anglophone Quebeckers to pursue, to continue their education in English. That's the base. And then you need to give flexibility, like, you need… So, I don't think we need to be right on the figure, on the number of the exact proportion of the population.

Once you come with figures that are respectful of the right to continue your education in English, if you're an English speaking Quebecker, I think we're so far off, we're so far away from that proportion that the first thing to say is: We are currently dealing with… We have, in Montréal, more places in CEGEPs in English than in French. So, the first… What I'm saying today... Like, I'm not coming with a specific figure, as to exactly how many seats, but what is obvious to me, and that's what I'm saying this morning, is that there are urgent needs in other CEGEPs, and that's where the money should go, so as to have a proportion that is not the 50-50 that we have right now. Because it is not representative of the clientele and it brings more... «anglicisation», can you help me?

Mme Senay (Cathy) : To basically anglicize…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It does create... it does anglicize a vast proportion of Francophones or of new Quebeckers who didn't learn French, English. It will have an impact on a situation, in Montréal, where the data coming from Statistics Canada tells us that the French language is in a fall, in a steep fall. So, we have to react.

And I think it is just fair to say that we should have more places in French, our system should encourage education in French. And that doesn't prevent anyone to go to university afterwards. We have great institutions in French as well. So, it's just really just an issue of being fair and having a proportion that reflects the population and the stability, because that is the social contract in Québec. We want Anglophones, the English-speaking population, to be stable and to be secure and we want Francophones to have a stable and secure proportion as well. And that's where we find a great agreement. And I think, right now, Statistics Canada is telling us: French is going to lose 10 points over the next years. So, we need to do something. And the first thing...

And it comes from the CAQ. So, if it would come from Parti libéral du Québec, at least that's what they are bringing when they talk, that is what they say. But what we have now is a party that talks about nationalism. Simon Jolin-Barrette yesterday goes on: French language is so important for Montréal. And, at the very same time, they do the exact opposite. And that is not honest. That is not honest. So, they need to make a choice: either they believe that it's not an issue that the French language is falling down in Montréal, and then they do finance more places everywhere in English, and they do not make any decision towards the French language in the region of Montréal, and that is their stance, and they tell it the people, they tell it as it is, or they are worried by the situation of French language and they take steps that are coherent, that are honest with the population.

Mme Senay (Cathy) : And the PQ has been discussing... about the idea to expand Bill 101 to CEGEPs...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, it's been debated during the race. It was not my stance, during the race, exactly for the reason that Pascal Bérubé just brought up. He says: Maybe we should work on the way the financing is structured so that there is an incentive for English-speaking CEGEPs to have English-speaking students, but that the incentive is not as great when it's for Francophones. So, there is all sorts of ways that we can structure the financing to make it flexible. I think it's an issue of being fair and proportionate. We want to address the issue of the French language in Montréal, but we don't want to go overboard and to make things that are disproportionate.

So, I think the idea that was just brought up by Pascal Bérubé is the kind of thing we can work on if we agree on the basic principle that public funding in Québec, with the situation of the French language, shouldn't be used to accelerate anglicization of the Montréal region. If we agree on that, then there is all sorts of solutions.

Mme Senay (Cathy) : …when you look at the situation right now, places… well, the number of students and places we have for francophone CEGEPs in the region of Montréal, anglophone CEGEPs, what are the data you're working with?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, the data we're working with is that in 2021 the number of places in English will be greater than the places in French. And we know that in Montréal there is a greater population of Francophones and Allophones, together, than this 50%. So, we need to address this so as to make it proportionate and we need to address the fact that the education system has an impact on the perception of what is the common and official language in Montréal.

So, by encouraging spaces in the French system, I think we're helping the French language to have that status of common language, an official language. I think we need to think not only in terms of making laws and making things that are compulsory, but in terms of how many spaces there are. Because, in the current system, you will have to go to an English-speaking CEGEP anyway, if the Government decides to only… to really make more places in that system versus the other.

M. Carabin (François) : …most important subject to talk about today?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Because Simon Jolin-Barrette did an article yesterday, and I wanted to react on that because I think it really illustrates the disconnected discourse. There is Simon Jolin-Barrette that talks about the French language all the time and there is a government who makes budgetary decisions that are completely the opposite of what Simon Jolin-Barrette says.

And I said, during my race to leadership, that the first motion I would do… during the first week, I would make a motion on the French language. So, I thought that I needed to react on what Simon Jolin-Barrette said yesterday and announce that I will indeed, next week, be making a motion on that topic.

M. Carabin (François) : But during a pandemic, this is the most important thing you chose to talk about today.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's not about the pandemic. We've done several, maybe 15, interventions, and you will hear me on the pandemic. But, right now, there is this... So it's Simon Jolin-Barrette who believes it's important enough to talk about the non-respect of Bill 101. And we need to react to that because he's a member of Government and we believe that the Government is not following what he's saying, there's a disconnect, and we need to talk about that because they decided that that was a topic.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 10)

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