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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le mardi 27 octobre 2020, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

Le Modérateur : Donc, bonjour, bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à vous aujourd'hui, M. Joël Arseneau, porte-parole en matière de santé, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. M. Arseneau.

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Comme l'ensemble des Québécois, on a appris hier que le défi 28 jours se transformait en défi 56 jours, et malheureusement les avis de la Santé publique sont toujours absents pour appuyer les décisions du gouvernement. Alors, aujourd'hui, on voudrait vous faire part de propositions constructives pour aller plus loin et susciter l'adhésion des Québécois aux mesures sanitaires qui sont décrétées par le gouvernement.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Joël. Donc, si on fait le point sur cette deuxième vague de pandémie, le Parti québécois demande, de manière constante depuis le printemps dernier, trois mesures qui sont fondamentales pour avoir un minimum de confiance dans la population, on dit, l faut que les points de presse… durant toutes les communications, on puisse séparer la Santé publique de ce qui est politique, comme on voit dans plusieurs pays européens, il faut que les avis de Santé publique soient rendus accessibles à la population pour qu'on puisse comprendre le raisonnement scientifique derrière les mesures. Donc, la Santé publique, ça le dit, ça relève du public, ça ne relève pas du premier ministre. Puis, en ce moment, la Santé publique sert à la cellule de crise de la CAQ, mais elle ne sert pas au public. Et ce n'est pas le cas dans plusieurs pays européens, c'est différent. Et on veut une enquête indépendante sur les décès en CHSLD, comme en Ontario. En Ontario, on a une enquête indépendante, alors qu'il y a eu seulement 1 400 décès dans la première vague. Ici, au Québec, on a eu 4 000 décès, mais on ne juge pas approprié de mettre en branle une enquête indépendante.

Ces trois mesures-là, on les répète depuis le printemps en disant au gouvernement : Faites attention à la confiance et à l'adhésion du public. Si vous n'êtes pas transparents, il peut y avoir des conséquences sur la volonté de collaborer dans la population, et là graduellement on se rend compte qu'il y a des conséquences dans l'adhésion de la population aux mesures, il y a des conséquences reliées au manque de transparence de notre gouvernement. La confiance s'effrite, il faut réagir.

Et c'est pour ça que, ce matin, on propose un observateur scientifique indépendant qui fasse partie de la cellule de crise du gouvernement. Lorsqu'on regarde la composition de la cellule de crise, on a 90 % des gens reliés au «spin», à la communication et au personnel politique. Un seul scientifique pour 17 personnes politiques. Comment voulez-vous ensuite que la science prenne une place importante? Comment voulez-vous qu'il y ait de la transparence ensuite par rapport à la population? Donc, moi, je pense que… prenez par exemple… supposons que Joanne Liu acceptait un mandat d'observateur indépendante scientifique, bien, moi, je pense, ce serait beaucoup plus utile pour la population que quatre «spin doctors», quatre spécialistes des communications de plus dans la cellule de crise. Donc, il faut distinguer la mission d'avoir les yeux rivés sur son taux de popularité par rapport à la vraie mission qui devrait être celle de la CAQ en ce moment, c'est-à-dire s'assurer que les mesures en place sont les mesures les plus appropriées, celles qui protègent la santé de la population. Et ça, c'est une question de science. Ce n'est pas une question de marketing politique, ce n'est pas une question de communication politique. Et la cellule de crise du gouvernement, elle est orientée vers les communications politiques et le marketing, elle n'est pas orientée vers la science. Donc, on propose d'avoir cette personne indépendante, donc, au service de la population, qui fera rapport à la population de temps à autre, notamment en ramenant des notes de ce qui sont les raisons des décisions du gouvernement. Et je pense qu'on doit agir rapidement parce qu'on sent, dans la population, que l'adhésion, la collaboration s'effrite et c'est maintenant qu'il faut agir.

Le Parti québécois répète ces messages-là depuis le printemps. Tous les partis ont emboîté le pas, tous les partis d'opposition ont copié nos idées, et là, on est tous ensemble à dire : Occupez-vous de la confiance de la population maintenant, pendant qu'il est encore temps, soyez transparents, soyez honnêtes sur ce qui est scientifique et ce qui est politique. Si vous faites ça, on va être capables de traverser cette crise-là ensemble. Donc, voilà, je prends vos questions.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : En quoi le fait d'avoir une experte ou un expert indépendant aurait changé la décision qui a été prise hier de la part du gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est-à-dire que dans le lien de confiance avec la population, d'une part, on va ajouter de l'expertise scientifique et non pas de l'expertise politique et communicationnelle, mais la population va avoir un interlocuteur qui, on le sait, est indépendant, puis parle uniquement sous l'angle de la science.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Donc, c'est une mesure… C'est-u pour faire adhérer… n'aurait pas changé, de toute façon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, ça va peut-être aider le seul scientifique, Dr Arruda, qui relève en ce moment du premier ministre. Dr Arruda, c'est la Santé publique, il relève de la population, mais, en ce moment, c'est n'est pas ça qui arrive, il relève du premier ministre, dans une cellule hermétique qui refuse de nous donner des avis, refuse de nous dire ce qui s'est dit dans les rencontres et refuse de départager, dans les communications, ce qui est la science et ce qui est la politique. Donc, peut-être que, si le Dr Arruda ne serait pas seul de scientifique dans cette cellule-là, peut-être que, oui, ça influencerait les résultats, les décisions, mais il y a une grande partie d'adhésion, c'est-à-dire quelqu'un qui a des bases scientifiques solides et qui donne à la population l'heure juste sur ce que la science...

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Mais vous avez confiance en Dr Arruda? Est-ce que vous avez encore confiance en Dr Arruda?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je pense que Dr Arruda travaille le mieux qu'il peut dans l'environnement qu'on lui donne. Et nous, ce qu'on dit au Dr Arruda depuis le début, c'est : Pourquoi est-ce que, comme en Suède, le Dr Arruda ne fait pas un point de presse distinct du point de presse politique? Pourquoi est-ce que vous ne distinguez pas ce qui est scientifique du politique? Donc, ce n'est pas des circonstances idéales pour des médecins, des scientifiques en ce moment parce qu'ils relèvent du politique et ils sont entourés de 17 spécialistes du «spin», de la communication et du marketing politique. Donc, évidemment que ce n'est pas idéal comme environnement.

M. Bergeron (Patrice) : Si un observateur indépendant, là, s'exprime, exprime son veto, est-ce que ça ne vient pas encore plus créer de la confusion par rapport à la décision qui a été prise?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est-à-dire qu'au contraire, ça permet à la population de vérifier ce qui a une base scientifique et ce qui n'en a pas. Parce que le gouvernement peut prendre une décision politique qui s'éloigne de la recommandation scientifique pour des raisons valables, mais, à ce moment-là, le gouvernement s'expliquera. Il va dire : Oui, là-dessus, je n'ai pas suivi la recommandation de la Santé publique pour les raisons suivantes.

M. Bergeron (Patrice) : Si Arruda puis l'observateur ne s'entendent pas? Ça peut arriver ça aussi. Vous savez, là, on évolue dans la connaissance du virus.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on l'a vu dans certains pays à travers le monde, la Santé publique qui s'exprime, puis ensuite, si le gouvernement veut prendre une orientation différente, il a le fardeau d'expliquer pourquoi. En ce moment, le gouvernement n'a rien à expliquer.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous ne trouvez pas que ça équivaut à mettre le Dr Arruda sous tutelle? Le message que ça envoie, là, c'est comme si vous disiez : Mettons Dr Arruda sous tutelle parce que...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pourquoi?

M. Lacroix (Louis) : Bien, parce que vous lui envoyez quelqu'un pour regarder au-dessus de son épaule, dans le fond.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, en fait, c'est que, dans un premier temps, on a demandé que le Dr Arruda puisse travailler de manière indépendante. On ne l'obtient pas, puis ça fait des mois, donc on veut amener quelqu'un de plus du domaine scientifique qui a cette indépendance-là. Mais tant que le gouvernement va s'entêter à gérer cette crise-là de manière opaque dans une cellule de crise qui ne nous dit pas pourquoi, ne distingue pas le scientifique du politique, on va avoir des problèmes, on va avoir des difficultés. Puis, c'est tout simple à faire, amener de l'indépendance, un regard objectif sur pourquoi les décisions se prennent.

Mme Gamache (Valérie) : Comment vous nommez ce nouvel expert-là? Est-ce qu'il faut que ce soit aux deux tiers de la Chambre? Est-ce que...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, les trois partis… tous les partis s'entendent sur cette nomination-là. Donc, une entente entre les partis.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous avez le même inconfort avec la Dre Drouin qui est souvent à côté de Valérie Plante?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est toujours le même principe. Pour nous, ce qui est une opinion scientifique devrait être distingué de la décision politique, ce qui va permettre à la population de juger pourquoi le gouvernement a pris une décision ou une autre. Puis ça arrive, là, que le gouvernement va dire : On ne suivra pas la Santé publique, par exemple, parce que les salles de classe ne sont pas aménagées pour ça. C'est impossible physiquement. Très bien. Et lorsque, la population, elle a l'explication, bien, elle aura davantage confiance, elle aura davantage envie de collaborer. Mais je pense que, tant qu'on ne séparera pas les avis de Santé publique des décisions politiques, et le gouvernement s'entête à garder ça secret, à ne pas être transparent, pour la population, ça va être problématique parce que la confiance ne sera pas là.

M. Larin (Vincent) : Vous dites : Le gouvernement n'a rien expliqué. Qu'est-ce que vous auriez aimé entendre dans la conférence de presse d'hier qui aurait satisfait, là, votre curiosité ou celle de la population?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Dans toutes les communications, le gouvernement devrait, premièrement, nous dire qu'est-ce qui est scientifique et qu'est-ce qui est une décision politique, et il devrait rendre publics les avis de Santé publique. Donc, on devrait avoir un document qui dit : Voici ce qui était la recommandation de la Santé publique, qui est complètement indépendante de la politique puis, ensuite, voici notre décision comme gouvernement. Mais ce n'est pas ça que la CAQ fait, elle mélange Santé publique, politique et marketing politique, parce qu'à travers tout ça aussi, il y a un beau budget pour faire la promotion des mesures du gouvernement. Et lorsqu'on regarde la liste de conseillers, la majorité sont là pour bien faire paraître le gouvernement. C'est ça, leur mission, c'est ça, leur expertise. Ils n'ont aucune expertise scientifique, aucune expertise de santé publique. Ils sont là pour protéger le taux de popularité du gouvernement, alors que, moi, je dis : On devrait avoir, dans la cellule de crise, des gens orientés vers la protection de la santé des gens, d'abord et avant tout. Évidemment, ça prend des gens de communications. Mais quand 90 % de tes gens, c'est du personnel politique puis des spécialistes des communications, puis il reste un scientifique, puis que personne ne peut avoir l'heure juste sur la différence entre le scientifique et le politique, il ne faut pas se surprendre, en ce moment, que la population perdre confiance.

M. Larin (Vincent) : En même temps, il y en a des informations, là, scientifiques qui sont disponibles. On a le nombre de cas par jour. L'INESSS publie, à chaque vendredi…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non.

M. Larin (Vincent) : …un bilan qui nous dit : Si le taux de contagion continue, on s'en va là. Ça ne vous satisfait pas de savoir…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Évidemment pas. On peut égrener quelques données statistiques ici et là, ce n'est pas ça, le coeur de la question, c'est quel est l'avis de la Santé publique sur ce qu'on devrait faire dans les 28 prochains jours, puis ensuite on regardera la décision du gouvernement à la lumière de cet avis scientifique là. Mais en faisant une confusion entre les deux, puis en cachant le processus décisionnel, on finit par ne pas savoir où on s'en va, et ça a un impact sur le niveau de confiance dans la population.

M. Lacroix (Louis) : Mais quand M. Arruda nous dit, là, en conférence de presse, qu'il est indépendant puis qu'il prend ses décisions en fonction des données scientifiques, et qu'il fait des recommandations ensuite au gouvernement, si je comprends bien, vous ne le croyez pas? Vous ne croyez pas en l'indépendance scientifique du Dr Arruda?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En fait, je pose la question suivante : Si c'est le cas, qu'il est indépendant et il prend ses décisions de manière complètement détachée des 17 autres personnes sur 18 dans la cellule de crise, pourquoi ne fait-il pas lui-même des points de presse de la Santé publique, de manière détachée du gouvernement? Pourquoi se rapporte-t-il au premier ministre et non pas à la population? Pourquoi a-t-il son propre bureau dans le bureau du premier ministre?

M. Lacroix (Louis) : Alors, ma question, c'est : Vous ne faites pas confiance en l'indépendance du directeur de la santé publique?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Tant que la Santé publique ne sera pas séparée du politique dans leur communication, tant que les avis de santé publique ne seront pas rendus publics de manière transparente, oui, il y a un problème de confiance pour moi comme pour le reste de la population.

Et ça fait des mois qu'on demande ça, et on va continuer à le demander. Les gens veulent de la transparence, ils ont raison de la demander, cette transparence-là. Ça suffit. Ça dure depuis des mois, qu'on demande l'heure juste sur pourquoi les décisions sont prises sur une base scientifique, et je pense qu'on doit l'obtenir. Et le rôle d'observateur scientifique indépendant contribuerait à ça parce quelqu'un d'indépendant nous donnerait l'heure juste sur ce qui se passe.

Mme Gamache (Valérie) : Là, vous êtes en train de dire qu'on ne devrait pas avoir confiance en Dr Arruda, en disant : Il y a un problème de confiance…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je constate…

Mme Gamache (Valérie) : …à la population de ne plus faire confiance.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, moi, je dis à la population : On va continuer d'obtempérer avec les demandes du gouvernement. Mais, nous, comme parti politique, au nom de cette population-là qui se demande quelle est la part de scientifique puis quelle est la part de politique, nous, au nom de cette population-là, on va continuer à défendre les principes de transparence, les principes de séparer le scientifique du politique pour y voir clair pour maintenir la confiance le plus possible. C'est le mandat que, je crois, on a à porter au nom de la population.

M. Carabin (François) : L'affaire Nathalie Normandeau est close plusieurs années après son début. Je voulais avoir ce que ça vous dit sur le système juridique au Québec et sur l'UPAC.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est le constat d'échec, mais c'est aussi ce constat vraiment décourageant que personne n'est responsable. Pensez à la commission Gomery, pensez à la commission Charbonneau, faites le bilan. Qui est responsable? Qui prend une quelconque responsabilité? Est-ce que la ministre de la Justice prend une quelconque responsabilité? A-t-elle même commenté l'échec lamentable de toutes ces démarches juridiques là? Je veux dire, qui prend la responsabilité? Je pense, la question doit être posée, d'abord, au gouvernement, ce gouvernement-là qui a été élu sur la base du changement, et ce qu'on constate, c'est que les résultats, par rapport à l'UPAC au DPCP à toutes les poursuites judiciaires découlant de la commission Charbonneau, les résultats sont les mêmes que si les libéraux seraient au pouvoir.

M. Lacroix (Louis) : De qui vous parlez quand vous parlez de la ministre de la Justice? Vous parlez de qui?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est-à-dire que, je veux dire, tout le monde doit prendre sa part de responsabilité, l'idée étant que ce soit à la justice, que ce soit au niveau du premier ministre, que ce soit aussi au niveau de…

M. Lacroix (Louis) : …c'est Simon Jolin-Barrette qui est ministre de la Justice, hein?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, oui, mais je ne veux pas viser une personne précisément, tout ce que je dis, c'est… Un gouvernement, s'il se fait élire sur la base du changement, a sa part de responsabilité, il me semble, en termes de comptes à rendre, là, c'est-à-dire, l'idée étant que, si un nouveau gouvernement prend les rênes et que tout le monde sait que, sous l'époque libérale, il y avait des déraillages, un climat toxique au DPCP, des problèmes à l'UPAC, qui, au gouvernement, prend la responsabilité de ça? Je pose la question, puis ça peut être le PM aussi, là, qui, directement, dit : Bien, voici ce qu'il faut retirer de l'UPAC, voici les conclusions que j'en tire. Mais quelqu'un au gouvernement doit se prononcer sur ça, ça me semble évident.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : I just would like to understand, Mr. St-Pierre Plamondon, what would it change to have an independent observer in the crisis inner circle, this crisis group surrounding the Premier? Because, now, the population is really exhausted by the restrictions. So, having an independent person, I don't think it would be popular in the population, they just want to know what's happening…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, that's it. Well, that's it. Who's going to tell them? Who's going to tell them what's happening if they are holding meetings, you have 18 persons, one doctor, 17 specialists of communication and politics? They won't tell you what's happening in the meeting, they won't tell you what's the scientific advice, and they tell you : Let's go ahead for another 28 days, but I won't tell you why, I'm not able to tell you on what basis we're going forward with that decision. So, I think, having an independent, objective opinion from someone will help the population say : OK, I get it, in the circumstances, that's the decision, I understand why we're doing this. And that's not the case right now, we've been asking that since the spring, no results so far.

Mme Senay (Cathy) : …those explanations are not sufficient. They are not clear enough.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it's the way it's structured. It's structured in a way that Arruda is not talking to the population, serving the population directly. He needs to go through the Prime Minister… the Premier, sorry. He needs to go through the Premier. His office is at the Premier's office. So, like, «Santé publique» tells you it should be… You should be talking to the public in general.

Mme Senay (Cathy) : Did you see that, across the country, you have provinces… So, you have the Premiers having their press conference, but then, you have a second press conference with Public Health directors. That's the case in Alberta, in Manitoba, in Ontario, in BC. Québec is doing things differently. So, we should do things the same way than other Canadian provinces?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Sweden, Denmark, I mean, we can go… It's not about Canadian provinces, it about, like, at least 20 jurisdictions where science is separated from politics when communicating the decisions. And I think that's objectively obvious, we should be doing that, and we've been asking that for many months, now. And now, what we're seeing is associations, groups that are saying : I'm not complying anymore, I'm not collaborating. And this has to do with transparency. If you're transparent and you explain to the people why a certain decision has been made, I think you'll get much more collaboration than what we're getting right now.

Mme Greig (Kelly) : But Mr. Plamondon, you… Mr. Arruda is in front of us almost everyday, answering questions from journalists for sometimes up to an hour, and… Do you feel like he's holding something back or he's not being completely transparent because he's sitting next to the Premier? Is that the issue?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : How can I tell? If I don't have the Public Health opinions and writings on a scientific basis, if the only thing I get is the final decision from the Government after talking to Mr. Arruda, but you can't separate what's science and what's politics, how can I tell? And that's the problem for the whole population right now. How can you tell why a certain decision has been made?

So, I understand Dr. Arruda has space to talk at the press conference, but his opinion is not clearly separated from a scientific standpoint from the political decision and from the political marketing that goes on afterwards. It's all in one mix and you can't tell what is what.

Mme Greig (Kelly) : So, has Public Health not given you any information that you've asked for?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No. Indeed, they haven't told…

Mme Greig (Kelly) : …you asked for something and they said : No, we…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : …they haven't told me what are the Public Health opinion on each decision. They haven't. They gave everything to the Premier, and the Premier comes up with a decision. We don't know if it's scientific or political, and we're asking for that Public Health advice in an independent and separate manner. We didn't get it so far.

Mme Fletcher (Raquel) : Besides that, we just put that element aside for a second, the announcement that was made yesterday, that they're extending the measures in the red zone for another… well, until November 23rd, when we heard, you know, business owners, especially gyms, say : Not only is this financially burdensome to the point where we might face bankruptcy, but also, it has an impact on people's mental health. And we're hearing that on the ground, that people's mental health has been affected by these measures. Was that the right decision to make yesterday, to prolong the red zone measures?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Once again, it depends on the data, it depends on the scientific advice. And normally, if you have decent planification and good scientific advice, you will be able to be a bit foreseeable, to give a bit of predictability to what you're about to do. I think the problem for businesses right now is that nobody tells them ahead what comes up, what might come up. So, they're in a constant ignorance of how to plan their own business, how to plan their own activities, and that's lacking as well. And if we would have more transparency as to what's the data, why certain decisions are being made, are they working on a plan right now that might come up in five days, so that businesses can consider what the risk is, if we would have that, businesses would be in a better shape right now.

Mme Fletcher (Raquel) : And what is your intuition telling you about the communication strategy of the Government, of how they presented that last week… you know, last week versus yesterday? What it your intuition telling you about how the Government is handling this crisis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's the Government that put a lot of emphasis on communications and political marketing. You see it when you see how the crisis group has been formed, who's participating in that group, you see it in the way that they push the 28 days challenge a bit like a contest or Loto-Québec event, but you can't get the data, you can't get the scientific reasons for that. So, I think this Government needs to shift its emphasis from marketing and communications towards maintaining the confidence, the trust of the population through transparency. If they don't do that, we will deal with situations of groups that are not collaborating. And this is a serious topic, we need the population to work together. And we will have trouble doing that if we don't have transparency, honesty.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 54)

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