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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le jeudi 29 octobre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante minutes)

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je veux vous parler du matériel de protection pour le personnel médical. Ce n'est pas un nouveau sujet, on en a parlé beaucoup dans les derniers mois et on en a notamment beaucoup parlé dans la première vague.

Rappelons-nous l'énorme cafouillage du printemps dernier. Pendant la première vague, le premier ministre nous disait à chaque jour en conférence de presse qu'il ne manquait d'aucun matériel dans les hôpitaux et les CHSLD. Sur le terrain, par contre, le son de cloche était différent. Les travailleuses, les travailleurs, leur syndicat nous le disaient : Il manque de matériel pour protéger les soignants et les soignantes.

L'enquête épidémiologique de l'INSPQ qui a été publiée il y a deux semaines a démontré hors de tout doute que la vérité, elle était du côté des gens sur le terrain, et qu'il avait manqué de matériel médical, et que les anecdotes qu'on avait entendues n'étaient pas des anecdotes, mais au contraire le reflet d'un réel problème d'approvisionnement tout au long du printemps.

Ce qu'on sait aussi, maintenant, c'est qu'il y a une personne sur quatre, qui a attrapé la COVID, pendant la première vague, qui était une travailleuse ou un travailleur dans le réseau de la santé. 25 % de nos infections, c'est nos anges gardiens. Et ce n'est pas terminé. Depuis le mois de septembre dernier, il y a au moins 2 200 nouvelles personnes qui ont été infectées dans notre réseau de la santé. Ça, c'est 2 200 personnes de trop.

La dernière fois qu'on a posé la question au ministre de la Santé, il a encore une fois blâmé les autres, il a même osé pointer du doigt les soignantes et les soignants en disant que s'ils étaient infectés, bien, c'était un peu de leur faute parce qu'elles utilisent mal le matériel.

Là, ça suffit de blâmer les autres. Ces femmes-là, ces hommes-là se battent chaque jour contre le virus. Ces femmes-là, ces hommes-là ont 10 fois plus de chance que le Québécois moyen d'attraper le virus. Puis la vérité, c'est que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire pour les protéger dans les derniers mois.

Le ministre de la Santé, là, il a une double job : la première, c'est prendre soin de la santé des Québécois et des Québécoises, et l'autre, c'est de prendre soin des travailleuses et des travailleurs qui font rouler le réseau de la santé.

De plus en plus, la science avance dans sa connaissance du virus, et ce que la science commence à nous dire, c'est que la transmission aérienne est de plus en plus probable. Les preuves scientifiques s'accumulent dans cette direction-là. Et contre la transmission par aérosol, bien, les masques de procédure, les petits masques bleus que l'on connaît tous, ce n'est pas suffisant. Le seul type de masque qui protège vraiment contre ce type de transmission, c'est les fameux N95.

Actuellement, dans nos CHSLD et dans nos hôpitaux, on interdit au personnel soignant d'utiliser des N95. Ce qu'on nous raconte sur le terrain, c'est que, même quand les infirmières en achètent de leur poche et se présentent au travail, on leur dit : Vous n'avez pas le droit de porter ça ici. C'est imprudent. C'est très imprudent.

Aujourd'hui, Québec solidaire fait une demande très simple au ministre de la Santé du Québec : garantir un masque N95 à chaque soignante qui est en contact avec un patient atteint de la COVID. Quand on prend soin directement de quelqu'un qui a le virus, il faut bénéficier de la meilleure protection possible. C'est le principe de précaution qui doit s'appliquer. C'est le strict minimum en fait.

Le principe est simple : ces femmes-là, ces hommes-là risquent leur vie chaque jour pour nous, bien nous, nous avons le devoir de les protéger. Merci.

Mme Labrie : Bonjour. J'ai également une demande aujourd'hui concernant le matériel de protection, mais dans le secteur de l'éducation et de la petite enfance. Comme vous le savez, les mesures sanitaires se prolongent depuis plusieurs mois, et le port prolongé du masque peut avoir un impact sur le développement des enfants, en particulier les enfants en bas âge et les enfants qui ont des besoins particuliers.

C'est des inquiétudes que les parents avaient depuis le printemps, depuis que les services de garde éducatifs ont réouvert. Des professionnels comme les orthophonistes se sont ajoutés pour mentionner leurs inquiétudes à ce propos-là. Depuis l'été, il y a une solution qui existe, c'est les masques de procédure avec fenêtre qui ont été homologués par Santé Canada.

Donc, moi, ce que je demande au ministre de l'Éducation et de la Famille, c'est de s'assurer de fournir aux éducatrices et au personnel du réseau de la petite enfance et de l'éducation des masques de protection avec fenêtre pour s'assurer que les élèves et les enfants en service de garde ne subissent pas un impact du port du masque prolongé.

On sait que c'est important parce que, notamment, ils doivent pouvoir associer le son avec le mouvement des lèvres pour l'apprentissage du langage. Ils doivent pouvoir aussi réagir aux émotions de l'adulte. Quand ils ne voient pas le visage au complet de l'adulte, ils ne peuvent pas apprendre à décoder les émotions. Donc, ça peut entraîner des problèmes développementaux et de langage qui sont importants.

Donc, c'est une mesure préventive que je demande pour s'assurer de réduire les impacts de la pandémie et du port prolongé du masque sur ces enfants-là et qu'on se retrouve éventuellement avec une génération d'enfants qui pourraient avoir des problèmes de développement plus importants.

Moi, je demande le strict minimum ici, aujourd'hui, simplement qu'on s'assure qu'au moins le personnel qui travaille auprès des poupons et auprès des enfants à besoins particuliers, qu'au moins ce personnel-là dans nos réseaux ait accès à des masques avec fenêtre. C'est une demande que je fais auprès des ministres depuis plusieurs semaines déjà.

Donc, je vais déposer une motion aujourd'hui qui, j'espère, va être appuyée par le gouvernement parce qu'il y a des inquiétudes qui sont de plus en plus pressantes. Moi, j'entends des éducatrices déjà qui me nomment... que les poupons sourient moins qu'à la normale, puis ce n'est pas surprenant dans la mesure où ils ne voient jamais le visage au complet de leur éducatrice en ce moment. Donc, voilà.

La Modératrice : Merci. On va passer à la première question.

M. Laforest (Alain) : Avez-vous des exemples précis d'endroits, CHSLD, hôpitaux, où on interdit le masque? Parce que c'est beau de dire qu'on interdit le masque de procédure, là, mais vous vous basez sur quoi pour dire ça, là?

M. Nadeau-Dubois : Selon nos informations, c'est une pratique qui est généralisée dans le réseau de la santé à l'heure actuelle. Donc, dans l'écrasante majorité des établissements, les masques N95 sont soit pas disponibles soit sont gardés sous clé pour empêcher les soignants, les soignantes d'y avoir accès directement. Moi, j'ai recueilli dans les derniers jours des témoignages, par exemple, d'une médecin qui nous disait que, même quand les médecins s'en procurent et tentent d'en porter, on leur répond, les gestionnaires leur répondent : Attention où vous allez... Bien, d'abord, on leur interdit de porter le N95 et on leur dit de ne pas envoyer de message contradictoire au reste du personnel soignant et donc de retirer leur N95.

M. Laforest (Alain) : Il n'y a rien qui a changé depuis le printemps parce que c'est ça qu'on reprochait, au printemps, de garder sous clé, de limiter puis juste d'utiliser quand on entrait en zone rouge les N95, qu'ailleurs ce n'était pas nécessaire.

M. Nadeau-Dubois : En fait, c'est bien pire que ça. Ce que demandent les travailleurs, travailleuses, ce que demandent les syndicats, c'est très raisonnable, hein, ce n'est pas un N95 pour tout le monde, c'est un N95 pour les femmes et les hommes qui sont en contact direct avec un patient COVID.

À l'heure actuelle, dans le réseau de la santé et les services sociaux, même les infirmières qui sont en zone rouge et qui s'occupent de patients atteints de la COVID n'ont pas le droit de porter un N95. C'est une pratique qui est généralisée dans le réseau. Donc, donner des exemples, c'est facile. À notre connaissance, ça existe à peu près partout. Moi, j'ai parlé dans les derniers jours à quelqu'un qui travaille au CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal, et on m'a confirmé que ça existait notamment là. Mais, je le répète, là, c'est une pratique généralisée dans le réseau.

Alors, nous, on ne comprend pas, d'abord, pourquoi est-ce qu'alors que la science a changé, alors que les études nous disent que la transmission par aérosol, c'est de plus en plus probable que ça existe, pourquoi on n'applique pas le principe de précaution au moins pour les femmes et les hommes qui sont directement en contact avec un patient COVID. Tu sais, c'est vraiment le strict minimum, là.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que ce n'est pas plutôt à la Santé publique de donner cette recommandation-là, plutôt qu'un parti au gouvernement qui se met les mains là-dedans puis qui décide à la place de ce que la Santé publique recommande?

M. Nadeau-Dubois : L'INSPQ ne formule pas de recommandation spécifiquement sur le N95, l'INSPQ formule des recommandations sur les équipements de protection individuelle en général. Nous, la voix qu'on vient porter aujourd'hui, c'est la voix des travailleuses et travailleurs essentiels qui nous le disent, qui nous écrivent par centaines, qu'on rencontre par centaines dans les dernières semaines à Québec solidaire. Ce que ces gens-là disent, c'est : Parfois, on hésite de poser certains gestes, on hésite à s'approcher trop de certains patients parce qu'on sait bien que notre petit masque de procédure n'est pas suffisant.

Moi, je ne veux pas qu'il y ait des soignants au Québec qui hésitent à traiter des Québécois, Québécoises parce qu'ils n'ont pas l'impression d'être bien protégés. C'est la responsabilité du ministre de la Santé de prendre toutes les mesures pour protéger le mieux possible ces femmes et ces hommes-là qui risquent leur vie pour nous protéger du virus.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...les connaissances à ce sujet-là? Parce que rappelez-vous, il y a quelques semaines, il y avait eu une étude qui disait qu'on ne savait pas trop si le N95 protégeait si bien que ça finalement, là. Il y avait une espèce d'étude très partagée là-dessus. Est-ce que les connaissances ont évolué?

M. Nadeau-Dubois : La littérature scientifique démontre que le masque N95 est la meilleure protection qui existe en ce moment contre la transmission aérienne, transmission par aérosol. Il n'y a rien de parfait dans la vie, mais c'est la meilleure protection qui existe. Et nous, on prend pour acquis qu'il y en a, des N95 dans le réseau. Je ne peux pas croire, je ne peux pas croire qu'on n'a pas rempli les stocks durant l'été. Donc, s'il y en a, et moi, je prends pour acquis qu'il y en a parce que ce serait absolument aberrant qu'on soit encore en pénurie, ça fait que moi, je prends pour acquis qu'il y en a, s'il y en a, pourquoi est-ce qu'on n'en garantit pas au moins aux soignantes qui sont directement en contact avec des patients COVID?

M. Larin (Vincent) : Mais, selon vous, pourquoi on ne le fait pas, je veux dire, si on en a? Bien, par pure méchanceté? On les collectionne?

M. Nadeau-Dubois : Si je pose la question, c'est que je n'ai pas la réponse. Ça tombe bien, on a une période de questions à l'Assemblée nationale. Je vais poser la question au ministre Dubé aujourd'hui.

Mme Gamache (Valérie) : Avez-vous l'impression qu'on essaie de les garder parce que dans un an ça pourrait être pire? Voyez-vous une stratégie? Est-ce que... sur le terrain?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne veux pas ce matin tomber dans l'alarmisme, puis encore moins dans le procès d'intention, puis prêter des intentions au gouvernement. Moi, ce que je vous dis, c'est que depuis les dernières semaines, à Québec solidaire, on rencontre sur une base presque quotidienne des travailleurs, des travailleuses du réseau de la santé, des rencontres virtuelles, bien sûr, et ce que ces gens-là nous disent, c'est : On n'a pas accès à des N95, même quand on travaille, là, directement avec un patient COVID. Les N95 sont réservés pour certaines manoeuvres très spécifiques, par exemple, l'intubation. Mais une infirmière ou une préposée aux bénéficiaires qui est en contact très, très étroit avec une personne qui a le virus, on ne lui garantit pas, en fait, on lui interdit à l'heure actuelle de porter un N95.

Mme Gamache (Valérie) : Mais avez-vous l'impression que ça peut mettre en danger les gens qui sont, justement, atteints de la COVID? Comme je disais tantôt, on peut hésiter à soigner les patients.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Nous, on a récolté des témoignages de soignantes et de soignants qui nous disent, oui, qu'ils hésitent à poser certains gestes, qu'ils hésitent parfois à s'approcher trop des patients parce qu'ils commencent à avoir un doute à l'effet que leur masque de procédure ne les protège pas suffisamment. Ce qu'il faut absolument éviter, c'est que ce doute-là puis cette crainte-là se répandent et qu'on perde des travailleurs, travailleuses dans le réseau à cause de ça.

Donc, nous, on dit : Principe de précaution. Principe de précaution, c'est quoi, c'est : s'il y a une chance raisonnable qu'il y ait de la contamination par aérosol, et je pense que la science actuellement s'en va dans cette direction, bien, on ne peut pas prendre de chance. Il faut imposer le meilleur standard possible de protection, et ça, c'est, pour les soignantes du Québec, des N95 quand elles sont en contact direct avec des gens qui ont la COVID.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Concernant le CISSS de Lanaudière, qui est imputable, à Lanaudière, quand le P.D.G. du CISSS dit, un an après le dépôt du rapport de la commission Viens : Je ne l'avais pas lu, le rapport, je n'avais pas lu les témoignages... qui est contenu dans ce rapport concernant l'hôpital de Joliette, et la personne qui doit faire la liaison ne m'en avait pas informé? Qui est imputable?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que le gouvernement du Québec a échoué dans sa responsabilité de s'assurer que tous les services publics au Québec prennent bonne note de ce qu'il y avait dans le rapport Viens. Moi, j'aurais souhaité, tout le monde aurait souhaité que les P.D.G. des CIUSSS, il n'y en a même pas une vingtaine au Québec, prennent la peine de lire ce rapport-là qui est un rapport important. Mais qu'il n'y ait pas eu en haut de leadership pour dire aux gens qui contrôlent nos services publics : Là, gang, là, ce rapport-là, ce n'est pas un détail, lisez-le, ça me dépasse. Il y a là-dedans des recommandations très concrètes, très simples. Et que jamais personne n'ait dit aux P.D.G. des CIUSSS de lire ces rapports-là, ça me dépasse et ça alimente la perception qu'on fait ce genre d'exercice là pour rassurer les gens, mais qu'en fait on n'a pas vraiment l'intention de faire le suivi sur les recommandations par après.

M. Bergeron (Patrice) : Il y a 700 médecins ce matin qui interpellent directement le ministre de la Santé pour demander plus de décentralisation parce qu'ils ne pouvaient même pas prendre des décisions dans les centres hospitaliers concernant... de désigner, par exemple, des zones COVID, et puis ça a causé même des morts, disent-ils. Comment on doit répondre à leur demande?

M. Nadeau-Dubois : La pandémie démontre que les réformes de Gaétan Barrette ont désorganisé le réseau de la santé, ont créé des monstres technocratiques qui sont complètement déconnectés de la réalité des patients puis de la réalité des soignants. Ces médecins-là lancent des pistes de réflexion, et je pense que le gouvernement du Québec doit les écouter parce que les médecins font partie des gens qui sont sur le terrain. Et on a là plusieurs centaines de médecins qui disent : Il y a des solutions à court terme pour décentraliser la prise de décision. Je pense que le gouvernement doit attentivement lire leurs recommandations.

M. Bossé (Olivier) : ...patients de l'institut en santé mentale de Québec ont manqué de soins par manque de personnel.

M. Nadeau-Dubois : Je vous rappelle qu'il n'y a pas plus que deux semaines, en réponse à Québec solidaire, le ministre disait qu'il n'y aurait jamais aucun patient en santé mentale qui serait affecté par le délestage. De toute évidence, il avait tort. De toute évidence, Québec solidaire et les gens sur le terrain avaient raison. Moi, quand je lis une nouvelle comme ça, le lendemain d'avoir entendu Lionel Carmant nier l'existence d'une crise de santé mentale, je me dis : Un plus un, ça fait deux.

Il faut réaliser qu'il y a une crise de santé mentale au Québec et il faut réaliser que ce n'est pas une crise secondaire ou périphérique, c'est la même crise que la crise du coronavirus, et qu'il faut un plan d'urgence pour mitiger les effets du confinement sur la santé mentale des Québécois et des Québécoises. Il y a eu un pas dans la bonne direction hier, on l'a souligné avec enthousiasme, mais ce n'est pas terminé. Il reste encore bien du travail à faire.

M. Bellerose (Patrick) : ...vous entendre sur l'UPAC et Nathalie Normandeau. Mme Normandeau est sortie en début de semaine pour dire : Je pense que Lafrenière a voulu faire un coup en m'arrêtant le jour du budget...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

M. Bellerose (Patrick) : Mme Normandeau est sortie en début de semaine pour dire : Je pense qu'on a voulu faire un coup en m'arrêtant le jour du budget. Est-ce que vous êtes confiant qu'on va pouvoir faire toute la lumière sur tout le grenouillage à l'UPAC, sur M. Lafrenière, sur Martin Prud'homme aussi, qui dit qu'il a été tassé puis qu'on a voulu l'envoyer à la retraite? Qu'est-ce qu'on doit faire?

M. Nadeau-Dubois : C'est dur de savoir par où commencer. C'est un cafouillage tel qu'on se demande par où prendre ce problème-là. Une chose est sûre, l'UPAC et une bonne partie du milieu policier est miné par des luttes intestines, par des guerres de pouvoir auxquelles il n'y a pas grand monde qui comprend quelque chose. La vérité, là, c'est que nous, comme députés, on est pas mal au même niveau que la population générale, c'est-à-dire, on a l'impression que c'est le bordel total, qu'il y a des guéguerres complètement stériles et que la principale victime de cette dynamique-là, c'est la justice. Combien d'enquêtes on a échappées, combien d'accusations on a laissé tomber à cause de ce grenouillage-là? J'espère qu'on va le savoir un jour. Une chose est sûre, il faut injecter des civils à la tête des différents corps policiers, notamment à la tête de l'UPAC, pour assainir un peu l'atmosphère. C'est une des pistes de solution que nous, on a depuis le jour un dans ce dossier-là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...

M. Nadeau-Dubois : L'UPAC, c'était une belle idée. De plus en plus de Québécois se demandent si cette idée-là va un jour donner des résultats. Ce qu'on demande à l'UPAC, c'est d'arrêter de faire la chasse aux sources journalistiques puis de commencer à faire la chasse aux corrompus parce que, s'il y a eu de la corruption au Québec, c'est qu'il y a eu des gens corrompus. Comment ça, il n'y a personne en prison?

M. Bergeron (Patrice) : Il y a trop de ripoux dans les rangs policiers québécois aujourd'hui?

M. Nadeau-Dubois : Qu'est-ce que vous voulez dire par «ripoux»?

M. Bergeron (Patrice) : Bien, des policiers qui ne pensent pas nécessairement à l'intérêt public puis qui magouillent.

M. Nadeau-Dubois : Bien, quand je vois le grenouillage puis les guerres intestines, moi, je n'ai pas l'impression que tous ces gens-là ont à coeur le bien commun. Il y a des gens là-dedans qui ont des intérêts, qui ont des rivalités les uns contre les autres. Il y a une culture policière à changer au Québec puis à assainir. Pourquoi? Parce que les corps policiers, c'est important, dans une société de droit, puis les gens doivent avoir confiance. Puis, quand on a l'impression que le monde passe leur temps à se chicaner, bien, ça érode la confiance, puis ça, c'est dommage.

M. Bellerose (Patrick) : Avez-vous encore confiance en l'UPAC?

M. Nadeau-Dubois : Bien, est-ce que j'ai encore confiance à l'UPAC? Je pense que la confiance s'érode envers l'UPAC. Mais il faut sauver l'UPAC d'elle-même, il faut donner un coup de barre pour remettre cette institution-là sur les rails. Selon nous, ça passe par la nomination de plus de civils à la tête de cet organisme-là. On n'est pas près aujourd'hui à jeter le bébé avec l'eau du bain, mais là il va falloir qu'il y ait un coup de barre. Il y a une nouvelle direction, on a contribué à nommer cette nouvelle direction là il y a quelques mois à peine. On se croise les doigts, on espère que ça va fonctionner. On a besoin d'une UPAC fonctionnelle au Québec.

M. Laforest (Alain) : Vous ne pensez pas que le ménage est fait, là? À peu près toute la haute direction de l'UPAC a été changée.

M. Nadeau-Dubois : On le souhaite.

M. Laforest (Alain) : Il y a un nouveau directeur au SPVM. Il y a un nouveau directeur à la SQ.

M. Nadeau-Dubois : Oui. La preuve que le ménage a été fait, on va l'avoir quand il va y avoir des résultats.

M. Bergeron (Patrice) : L'UPAC est une unité qui lutte contre la corruption. Mais est-ce qu'il y a plus ou moins de corruption aujourd'hui au Québec depuis qu'il y a l'UPAC?

M. Nadeau-Dubois : Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question-là.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a pas de corruption à Québec solidaire. Ça, je peux vous le dire. Moi, je m'en porte garant personnellement. Puis, si l'UPAC était pleinement fonctionnelle puis était pleinement fidèle à sa mission, on pourrait sans doute faire un bilan d'où en est la corruption au Québec. Malheureusement, on n'est pas capables.

M. Laforest (Alain) : Vous considérez qu'à Québec solidaire il n'y a personne qui a des intérêts, comme dans partout dans la société, vous, là? C'est ça...

M. Nadeau-Dubois : Je pense qu'il n'y a pas de corruption politique à Québec solidaire. J'en suis convaincu. Puis, si jamais il y en a, appelez Amir Khadir, il va faire le ménage à Québec solidaire.

La Modératrice : Bon, sur ce, on va passer aux questions en anglais.

M. Nadeau-Dubois : Il ne nous donnera pas de chance. Ah! bien, pas d'anglais?

La Modératrice : Pas d'anglais?

M. Nadeau-Dubois : Magnifique.

La Modératrice : Merci.

M. Nadeau-Dubois : Passez une belle fin de journée.

(Fin à 9 h 11)

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