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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Le jeudi 29 octobre 2020, 12 h 35

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures trente-neuf minutes)

M. Marissal : Alors, évidemment, je suis ici aujourd'hui pour réagir à la décision de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie, qui a étudié depuis maintenant plus d'un an certains comportements, agissements du ministre de l'Économie, M. Pierre Fitzgibbon.

Les conclusions de la Commissaire à l'éthique sont dures envers M. Fitzgibbon. Elle a fait une chose assez rare dans notre système parlementaire, elle a même recommandé une réprimande envers le ministre de l'Économie dans un des dossiers étudiés. Dans les autres dossiers étudiés, il y a aussi eu fautes ou manquements qui ne méritent pas sanction selon la Commissaire à l'éthique et à la déontologie.

Cela dit, elle a noté à maintes reprises une forme de nonchalance de la part du ministre, qui n'a pas suivi les règles, le cadre éthique, des réponses aussi soit évasives soit interprétatives, où le ministre, plutôt que de reconnaître ses torts et ses fautes, suggérait tout simplement à la Commissaire à l'éthique de récrire certains paragraphes qui, évidemment, le blâmaient.

Alors, en gros, la Commissaire à l'éthique vient de dessiner le portrait du ministre qu'on décrit depuis deux ans. M. Fitzgibbon est sorti du monde des affaires, mais le monde des affaires n'est pas sorti de M. Fitzgibbon. Il est arrivé ici avec la kyrielle de gens, dans le monde des affaires, qu'il connaît. Il affiche une forme de nonchalance assumée et même d'arrogance assumée.

Et, notamment dans le cas de la nomination de son ami Guy LeBlanc, à Investissement Québec, qui était sous enquête, d'ailleurs, de la part de la Commissaire à l'éthique, M. Fitzgibbon avait répondu aux médias, et il nous l'avait dit aussi : J'arrive du monde des affaires, je connais beaucoup de monde dans le monde des affaires, habituez-vous, je nomme Guy LeBlanc, j'en nommerai d'autres.

Et effectivement, on a appris à connaître M. Fitzgibbon, qui en plus ne manque jamais une occasion de nous dire à quel point son travail de parlementaire ici l'ennuie et à quel point il préférerait, autrement dit, ne pas avoir à répondre à nos questions.

Je pense, pour prendre une image, que M. Fitzgibbon à bien des égards s'est comporté en cow-boy, puis là, bien, il vient de sacrer le camp en bas de son cheval.

Il devrait minimalement reconnaître qu'il a fauté, il devrait minimalement reconnaître qu'il n'a pas respecté les règles, si ce n'est à la lettre, du moins l'esprit du règlement, dans plusieurs cas. Et on lui demande donc de se reprendre, de cesser de considérer qu'il est encore ici dans le monde des affaires comme s'il était P.D.G. d'une entreprise ou président d'un conseil d'administration. M. Fitzgibbon a été élu, dans son cas, par la population de Terrebonne. Il a été nommé au cabinet, il a des responsabilités, on lui demande de les prendre.

Parce qu'en ce moment le résultat devant lequel on se trouve c'est que M. Fitzgibbon rejoint le club très sélect des ministres qui ont été sous enquête et qui ont fauté dans le cadre de l'éthique. Il est en triste compagnie de Thomas Tomassi, notamment... Tony Tomassi, pardon, ex-ministre libéral, et il est donc le seul ministre à ce jour à avoir été réellement réprimandé ou à subir une réprimande de la part de la Commissaire à l'éthique.

Alors, c'est sérieux. Si on veut prendre nos institutions au sérieux, on doit prendre les chiens de garde de l'institution au sérieux. Et c'est ce que la Commissaire à l'éthique a fait aujourd'hui, de rappeler M. Fitzgibbon à l'ordre. Merci.

La Modératrice :On va… une question et une sous-question par journaliste.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : À l'époque, Pierre Fitzgibbon avait dit : Si je nuis au gouvernement, je vais démissionner. Est-ce que vous pensez que Pierre Fitzgibbon nuit au gouvernement ?

M. Marissal : Il va juger ça lui-même, et celui qui l'a nommé là, évidemment, le premier ministre, qui vantait ses mérites, qui vantait son réseau d'affaires, devra juger du poids qu'il fait porter au gouvernement.

Ce n'est pas un problème, en passant, d'avoir un réseau d'affaires, là, comprenez-moi bien. Le problème, c'est de se comporter ici comme si on était encore dans un dîner de la chambre de commerce ou à la tête d'une entreprise. Le premier ministre devra juger à savoir si ça pèse trop lourd, si M. Fitzgibbon ne devient pas un poids ou une distraction. Il y a eu quand même quelques événements avec M. Fitzgibbon depuis un moment.

Et, je rappelle, nos chiens de garde, là, notamment la Commissaire à l'éthique dans ce cas-ci, ne sortent pas les dents pour rien. Puis là elle vient de prendre une méchante mordée dans le mollet du ministre, là. Ça s'appelle : Replace-toi et suis les règles d'éthique.

Alors, ce n'est pas banal, il ne faut certainement pas banaliser un tel rapport. Même si la réprimande n'est pas déterminée comme tel, il reste que c'est rarissime dans notre enceinte qu'un ministre soit blâmé à ce point par la Commissaire à l'éthique.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Dans ce cas-ci, on recommande… La sanction, c'est la plus clémente, là, qu'on peut avoir, là, mais ça doit quand même être voté aux deux tiers de la… Qu'est-ce que ça vous donne comme… Est-ce que vous pensez vraiment que le gouvernement va blâmer, va accepter de blâmer son ministre? Puis quel message ça envoie, selon vous?

M. Marissal : On fait le calcul : 76 sur 125, on imagine bien que le gouvernement et le premier ministre n'acceptera pas un blâme qui pourtant est évident. On se doute bien qu'ils n'iront pas dans cette direction-là. Cela dit, par respect pour l'institution, et je pense que M. Legault respecte l'institution, là, ça fait plus de, quoi, 20 ans, 25 ans qu'il est ici comme député, je pense qu'on doit remettre M. Fitzgibbon à l'ordre. Je pense que ça doit venir du bureau du premier ministre. Il doit réaliser qu'il est ici au service de la population du Québec, non pas de son réseau d'affaires. Merci.

Mme Fletcher (Raquel) : So, Mr. Marissal, you're saying that you can take the boy out of the business world, but you can't take the business world out of the boy?

M. Marissal : That's precisely it. That's what I've been saying for two years now. Pierre Fitzgibbon doesn't seem to understand the role, the new role he's playing here at the National Assembly. He's been elected by the people of Terrebonne, he must serve these people and the people of Québec. And one of the first thing he did after being selected by Mr. Legault and the cabinet was to give an important job to one of his closest friends, Guy LeBlanc, at Investissement Québec. When we dared to ask questions about this, he basically said: Get used to it, guys, I'm from the business circle and I will keep that way. So, basically, this report from Mme Mignolet is a very serious wake up call for Mr. Fitzgibbon, and I hope that he will get it.

Mme Fletcher (Raquel) : You went further, in French, you said he's acting like a cowboy.

M. Marissal : Yes. Yes because he doesn't give the impression... and actually I think that he doesn't care much about this institution, you know? When we ask questions, the first thing that he will say is: Ah, OK, I'm back at the National Assembly. And obviously he doesn't like that that much. But it is part of his job, and he's now representing the people of Québec, he is managing the money of the people of Québec. And he acted like a cowboy and now he got down of his horse. And that's basically what this report is saying: Get back on track, sir, you are playing with ethics and we don't do that here.

Mme Fletcher (Raquel) : We saw, you know, people like Ministers Sylvie D'Amours and MarieChantal Chassé lose their cabinet posts. Should Mr. Fitzgibbon lose his as well for this?

M. Marissal : I will let the Prime Minister have this reflection. Obviously, you cannot just take this report, and put it on a shelve, and forget it. It is unusual for the Commissaire à l'éthique to go that far. He is only the second minister in history to be under scrutiny like this, with Tony Tomassi, and he is actually the first minister to be blamed when he is in power. So, I guess that Mr. Legault has a serious thinking about that to do in the next few days.

Mme Fletcher (Raquel) : Merci.

M. Marissal : Thank you. Merci.

(Fin à 12 h 49) 

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