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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé mentale et de solitude

Version finale

Le mardi 3 novembre 2020, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bon début de journée. On va commencer le point de presse. Vont s'adresser à vous aujourd'hui, M. Pascal Bérubé, chef parlementaire du Parti québécois, ainsi que M. Joël Arseneau, porte-parole en matière de santé et santé mentale. Donc, la parole est à vous, M. Bérubé.

M. Bérubé : Merci, M. Gaudreault. Alors, cette semaine, notre chef, Paul St-Pierre Plamondon, ne sera pas présent à l'Assemblée nationale. Il doit gérer, avec sa très jeune famille, un déménagement. Donc, il va nous suivre à distance, et je prends la relève avec mes collègues. Alors, cette semaine, il ne sera pas là, mais il sera là la semaine prochaine. Je voulais vous en faire part.

Aujourd'hui, nous déposons une motion importante concernant le drame de Québec, que nous avons suivi, plusieurs députés, en temps réel sur Twitter, on suivait les événements, on a même vu qu'à un moment il y avait quatre ambulances devant l'Assemblée nationale. Ça nous a inquiétés. On évoquait quelqu'un qui se promenait dans les rues de Québec avec une arme. Et finalement, et malheureusement, c'était vrai.

Alors, aujourd'hui, il faut trouver les mots qui sont appropriés pour décrire ce qui s'est passé et trouver de l'espoir à travers ça. Évidemment, dans les premières heures, les mots sont bien dérisoires, on peut souligner le drame, on peut offrir nos sympathies, mais il y a des réflexions qui doivent s'imposer évidemment sur la santé mentale, sur la solitude, sur les priorités qu'on a, comme parlementaires, qu'on soit capables de nommer les choses, juste nommer la santé mentale, ça, ça ne nous coûte rien, mais c'est un enjeu qui est important. Je dirais même que les députés, parfois, on hésite à nommer ces choses-là, puis on n'est pas à l'abri d'enjeux de santé mentale, les parlementaires aussi, on vit des vies qui sont très particulières.

Alors, à travers la motion, je vais vouloir — vous l'avez souligné, ce qui ce qui s'est passé — offrir les sympathies, mais aussi, à travers les discours, vous allez voir quelques pistes pour nous orienter quant à la suite en matière de santé mentale, puis en matière de prévention, puis de prendre soin des autres. C'est une des premières choses que j'ai voulu dire dimanche, c'est qu'on a tous des gens dans notre entourage à qui on ne parle pas assez, qui sont isolés, qu'on pourrait appeler, qu'on pourrait référer à des ressources appropriées dans les circonstances. Donc, si on faisait une grande corvée de bienveillance envers les gens près de nous qui mériteraient et auraient besoin qu'on soit plus attentifs à eux… Alors, moi, j'en prends l'engagement pour moi et je pense que c'est quelque chose qu'on peut faire qui ne fera pas l'objet d'une annonce gouvernementale, mais qui serait certainement utile.

Donc, ça, c'est la motion, puis évidemment plusieurs de nos interventions seront teintées de ce sujet important. On a vécu ça avec l'attentat de la mosquée, Québec est encore durement éprouvée. Une soirée qui se voulait festive, dans une ville paisible qui est frappée par un tel barbarisme, ça va laisser des traces. Ça va laisser des traces auprès des victimes qui ont survécu, auprès des familles, puis auprès du Vieux-Québec, des citoyens, puis auprès de nous aussi, ça nous a ébranlés.

Deuxième sujet que je veux aborder avec vous, l'élection américaine, rappeler que les économies du Québec et des États-Unis sont intimement liées. Quel que soit le résultat, je nous invite à avoir un regard constant sur notre relation avec les États-Unis, en matière culturelle également, oui, mais en matière économique. Nos économies sont bien intégrées, puis moi, je me réjouis qu'à l'époque, dans les années 80, c'est des indépendantistes qui ont plaidé pour le libre-échange, alors qu'il y a des gens qui en doutaient. Et ce virage-là a été bénéfique pour le Québec, pour ses échanges avec les États-Unis, notamment le Nord-Est américain.

Donc, on ne peut pas être indifférents à ce qui va se passer ce soir et les suites, et quel que soit le résultat, le Québec doit maintenir, à travers sa diplomatie, à travers ses délégations générales qui sont aux États-Unis, un travail au nom de notre économie et d'un voisinage qui est fécond. Alors, je ne veux pas personnaliser, je veux réitérer toute l'importance que l'économie américaine soit bonne et qu'on puisse en bénéficier et améliorer nos échanges économiques. Voilà.

M. Bergeron (Patrice) : Biden ou Trump?

M. Bérubé : Ça, c'est intéressant parce qu'aux élections fédérales de notre pays actuel, on ne demande jamais la question aux chefs de parti. Alors, moi, je lance le bal. Aux dernières élections fédérales, j'ai voté pour le Bloc québécois. Quand vous aurez fait le tour avec Manon Massé, avec Dominique Anglade et François Legault, que vous aurez les réponses pour la dernière élection fédérale et pour la prochaine, là, je pense qu'on peut commencer à se projeter sur un autre pays où on n'a pas le droit de vote. Moi, je commencerais par ça.

Des voix :

M. Bérubé : Mais, si vous me dites que vous le faites, là, je vais répondre à l'autre question. C'est une suggestion.

M. Lacroix (Louis) : Moi, c'est Sanders, mais ça a l'air qu'il ne sera pas là.

M. Bérubé : Mais, si je pouvais voter…

M. Lacroix (Louis) : Mais, si vous pouviez voter, ce serait qui? En fait, vous dites qu'on ne peut pas rester indifférents à ce qui se passe. Est-ce que le Québec est en meilleure position avec Biden ou avec Trump, selon votre analyse?

M. Bérubé : C'est difficile à dire, ça dépend des dossiers. Si je regarde localement, dans ma circonscription, la surtaxe sur l'éolien nuit localement, concrètement chez nous. Si je regarde les grands ensembles, les relations avec les États-Unis ont été parfois tendues, parfois intéressantes sur les échanges, plus de protectionnisme avec Trump, alors évidemment il y a tellement de paramètres. Si je pouvais voter, comme Américain qui habite le territoire des États-Unis, que je connais bien, bien, évidemment, je voterais pour Joe Biden. J'ai toujours, moi, eu personnellement une plus grande attirance envers les démocrates, Kennedy, Carter, beaucoup Clinton, dans mon cas, que j'ai beaucoup apprécié, Obama.

Je pense, vous allez avoir plus de difficultés à trouver des parlementaires qui se disent pro-Trump, quoique j'aie déjà entendu un parlementaire dire qu'il n'avait pas d'objection à être comparé à Trump. Je me souviens d'avoir entendu ça. Mais non, je pense qu'on est tous témoins des débordements de la présidence américaine. Mais moi, j'aime mieux parler des institutions américaines avec qui il faut maintenir de bons liens pour notre économie. On n'a pas le loisir d'intervenir, alors une vieille formule de 1995 que je reprends à mon compte : Non-ingérence, mais non-indifférence.

Mme Prince (Véronique) : Mais demain, là, demain ou...

Le Modérateur : ...

M. Bérubé : Oui, Joël. Excusez-moi.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'on peut juste finir nos questions, puis après ça... parce que sinon vous allez tout le temps vous interchanger, là.

Le Modérateur : Mme Prince.

Mme Prince (Véronique) : Je voudrais savoir, à partir de demain ou après-demain, là, quand le résultat va être concret, là, qu'est-ce que le Québec doit faire auprès des sénateurs, auprès des gouverneurs, le ministère des Relations internationales? Qu'est-ce qu'on doit faire dès demain quand le nouveau président est élu ou le président est réélu?

M. Bérubé : Si c'est le même président qui est réélu, évidemment, il y a un certain nombre d'enjeux où ça achoppe. On se souvient, il y avait le cas de l'aluminium, il y a le cas des échanges, il y a le cas de la frontière. Peut-être l'enjeu le plus prioritaire, c'est de s'entendre sur l'ouverture de la frontière. Là, on est repoussés jusqu'à la fin novembre, c'est l'enjeu le plus fondamental. Est-ce que c'est... M. Legault, par exemple, demande à Justin Trudeau de garder la frontière fermée jusqu'à la fin de l'année si j'ai bien compris. Est-ce que c'est vraiment la position qu'on veut? Est-ce que... Le gouvernement canadien prend une position là-dessus. Est-ce que les Américains prennent une position? À court terme, c'est l'ouverture de la frontière. Ça ne veut pas dire qu'il faut l'ouvrir, ça veut dire que ça prend de la prévisibilité. Il n'y a pas seulement les snowbirds qui veulent y aller, il y a toutes sortes d'échanges économiques.

Ensuite, il y a des secteurs névralgiques, notamment en matière d'énergie. Qu'on puisse vendre notre énergie dans le nord-est des États-Unis, c'est un enjeu important. Ça, c'est des enjeux qui sont connus de l'administration Trump.

Si, d'aventure, on devait changer de président, bien, il y a toute une diplomatie à mettre en place pour intervenir avec les nouveaux acteurs, les secrétaires d'État entre autres. Ça va prendre un petit bout de temps avant qu'ils soient nommés. Mais les États-Unis doivent savoir qu'on existe, doivent savoir que «there's a french part of Canada, and they're pretty dynamic». Alors, ça, c'est nous. Et la Délégation du Québec à New York et puis les gens qui font de la diplomatie avec Washington auront certainement un nombre de priorités. Mais je dirais qu'à court terme c'est la frontière.

M. Carabin (François) : Craignez-vous des débordements, à la suite de l'élection, justement, qui pourraient avoir des impacts même ici?

M. Bérubé : Alors, vous voyez, sur des questions aussi déchirantes qu'une consultation référendaire, on l'a évoqué il y a quelques jours, 94 % de participation, aucun incident majeur. Ça, c'est le Québec. On a réussi à faire des consultations pacifiques. Quant aux États-Unis, la seule vue de panneaux qu'on appose sur les bâtiments publics et privés, de clôtures, voire de barbelés, qu'on arrête de vendre des armes chez Walmart pour les jours qui précèdent l'élection, évidemment, on a peur. Ce n'est pas des scènes qu'on est habitués à voir. On n'a pas vécu ça dans les autres élections présidentielles. Alors, je crains d'abord pour le peuple américain. Je souhaite qu'il puisse voter sans entraves aujourd'hui parce que ça, c'est un enjeu. Il y a des gens qui ont peur de se rendre aux bureaux de vote. Et je souhaite que le perdant puisse accepter sereinement le verdict pour qu'on puisse vivre sans une tension permanente liée à notre puissant voisin américain.

M. Bossé (Olivier) : Je comprends que vous êtes en faveur de la réouverture plus que de garder fermée la frontière?

M. Bérubé : Non, je n'ai pas d'opinion là-dessus. C'est que c'est toujours remis. Alors, il y a une stratégie. Est-ce que c'est les Américains qui veulent la garder fermée? Est-ce que c'est les Canadiens qui veulent éventuellement la réouvrir? Quand M. Legault a demandé à Justin Trudeau de garder fermée la frontière jusqu'en décembre, fin de l'année, moi, j'ai posé une question : Pourquoi? Est-ce qu'il craint les cas américains qui viennent ici? J'aimerais que le premier ministre précise sa pensée là-dessus parce que ce n'est pas rien, il interpelle le premier ministre canadien. C'est juste que je veux comprendre ses arguments à lui. Alors, je profite de la tribune pour le faire.

Joël nous parle de santé mentale, puis moi, je reviendrai tantôt.

M. Arseneau : Merci beaucoup, Pascal. Bien évidemment, comme Pascal, je veux dire que la tragédie de la fin de semaine dernière nous a tous ébranlés et je dirais que le seul élément positif de la fin de semaine dernière, c'est qu'on a remis les projecteurs sur la question de la santé mentale.

Et l'annonce d'hier par le ministre Lionel Carmant, pour nous, est un pas dans la direction en ce sens que le ministre prend acte de l'importance de ce dossier-là, alors que pas plus tard que jeudi dernier on avait une discussion en commission parlementaire sur un mandat d'initiative concernant la santé mentale en temps de pandémie, et le parti au pouvoir a rejeté l'idée d'entendre des groupes de la société civile, des experts pour faire le point sur la situation et dégager des pistes de solution. Vendredi dernier, on avait une interpellation sur la question de la couverture en soins de santé mentale, et, encore là, le discours du gouvernement était rassurant, on s'employait à nier qu'il existe un problème majeur ou une crise.

Alors, je pense que la question de la santé mentale, c'est plus qu'une question d'argent. Il faut développer une vision claire et à long terme sur tout ce qui touche la santé mentale. Et on saisit l'occasion pour demander au gouvernement de tenir une commission parlementaire sur la question de la santé mentale suite aux coupures budgétaires des dernières années, au sous-financement des organismes communautaires, les délais d'attente qui peuvent être de six à 24 mois pour obtenir des rendez-vous en santé mentale, l'exode des psychologues du système public vers le système privé, évidemment, la question de la pandémie qui exacerbe tous les problèmes, donc, le niveau de détresse psychologique qui est observé justement, là, suite à toutes sortes de sondages, notamment celui de l'Ordre des psychologues du Québec qui voit une hausse de 86 % de la détresse psychologique chez les Québécois.

Donc, pour nous, l'important, c'est d'identifier des solutions à long terme et prendre appui sur l'expertise des intervenants du milieu pour améliorer les services et dégager des vraies pistes de solution aux problèmes qui, à bien des égards, sont structurels. Donc, le fait que les annonces d'hier soient des sommes qui sont non récurrentes, évidemment, ça signifie qu'on repousse le problème, les problèmes de fond à plus tard. Il existe une crise, elle est réelle, et il faut l'aborder de front.

D'ailleurs, un dernier exemple, quand le ministre annonce 35 millions pour permettre l'achat de services de santé mentale au secteur privé, bien, je pense que c'est un constat d'échec dont on doit prendre acte et véritablement, là, prendre ce dossier-là au sérieux. Et je pense que ça commence par une commission parlementaire. Les parlementaires doivent saisir le moment pour se mettre à l'écoute de la société civile et des experts dans ce domaine.

En derniers mots d'introduction, avant de prendre vos questions, j'aimerais mentionner que le défi 28 jours que j'ai lancé au gouvernement sur le plan de rétablissement ou de déconfinement du Québec, là, bien, il court toujours. Une semaine après ce défi-là, on constate que le gouvernement n'a toujours pas décidé de rétrograder le secteur des Îles-de-la-Madeleine au code de couleur jaune, alors qu'on est en orange depuis plus d'un mois et qu'il n'y a aucun cas, aucune hospitalisation, aucun décès, aucune transmission communautaire. Alors, si ça vaut pour les Îles-de-la-Madeleine, que je représente, je pense que le problème risque d'être encore plus grand lorsqu'on aura amélioré le bilan au Québec.

Il faut que le gouvernement soit conséquent. Est-ce que le code de couleur existe toujours, le code d'alerte de couleur? Et est-ce qu'on va l'employer pour, justement, donner un peu d'espoir aux citoyens du Québec qui ont suivi les consignes et dont le bilan régional s'est amélioré? Voilà.

M. Bergeron (Patrice) : M. Arseneau, tous les partis d'opposition parlent d'une crise en santé mentale, et le ministre continue de dire : Il n'y a pas de crise en santé mentale. Est-ce qu'il y en a une ou est-ce qu'il n'y en a pas?

M. Arseneau : Bien, je pense que pour commencer à affronter un problème, s'y attaquer véritablement, il faut nommer les choses, et, si on ne nomme pas le problème, si on ne peut pas admettre qu'il existe une crise, alors qu'elle se vit sur le terrain par les intervenants et surtout, évidemment, par les personnes atteintes de maladies mentales, par les familles également, par les soignants ou les intervenants, les psychologues qui quittent le milieu, le manque de personnel, la pénurie qu'on constate... Tout ça, ce sont des signaux d'alarme qui, mis ensemble, nous permettent de constater qu'il y a un problème majeur que nous, on qualifie de crise. Le gouvernement peut utiliser un autre vocabulaire, mais la situation, elle est réelle, elle est urgente aussi.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'une tragédie comme celle qui s'est passée ce week-end est un des symptômes, justement, de cette crise-là?

M. Arseneau : Il faut faire attention aux amalgames. Je pense que l'événement qui s'est produit en fin de semaine dernière, c'est une tragédie sans nom et c'est un cas d'espèce. C'est lié non pas directement à la crise du système de santé et des soins de santé mentale de façon globale, mais vraisemblablement il faut pouvoir distinguer la détresse psychologique et croissante en temps de pandémie, l'anxiété chez les jeunes, par exemple, et les cas de maladie mentale plus lourds, la psychose ou encore la question de la schizophrénie, la bipolarité, ceux qui nécessitent des soins réguliers, par exemple, ceux qui sont hébergés. Il y a des gens atteints de maladie mentale, et qui sont hébergés, et dont le suivi n'est pas nécessairement adéquat parce qu'on manque de ressources. Est-ce qu'ils prennent leurs médicaments, par exemple?

Tous ces facteurs-là, là... Et moi, je ne veux pas m'improviser expert, mais il faut pouvoir entendre les gens sur le terrain, qu'ils puissent nous diagnostiquer le problème du système actuellement. On manque de psychologues, on l'a dit à plusieurs reprises, et ça, c'est pour la question qui nous touche et qui peut toucher la majorité des Québécois. Mais la question, par exemple, du manque de psychiatres, c'en est une autre qui… c'est beaucoup plus pointu comme problème, c'est beaucoup plus aigu aussi comme situation.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Greig (Kelly) : What's at stake for the american election for Québec?

M. Bérubé : Well, there is already like a 100 million people… already voted, which is good. It seems to me, as a political observator, that people are looking for change, but we can take nothing for granted. We're expecting the United States of America to have a quiet election and a clear result because we need to work with them every single day. There's our number one partner, economic partner, and the only thing we could wish is that the american economy… still strong and we can have benefits from that. So, I'm not expecting someone to won or to lose, I don't want to personalize, but I wish that the American people could go forward, after this election, and we still keep those great relationships with our neighbour.

Mme Greig (Kelly) : Looking at the candidates, I mean, there are different priorities the two candidates have. So, how does this choice implicate or affect…

M. Bérubé : Well, we don't know that much about Biden, because he was not in office. He was in office as vice-president for President Barack Obama, but we know a lot of stuff about Donald Trump, somewhere good, somewhere not good at all, it depends. But we have to depersonalize that and see how our economy is linked to the States, especially the Northeast, and how we could increase our relationships, especially economic. But we have a cultural relationship as well, so we have to live together after this election. And my wish for our fellow Americans is that they could bring back a more quiet era in the States and I really wish that it could go well and people vote without any obstruction.

Mme Senay (Cathy) : Do you remember, under Barack Obama, you had the Buy America Act, so you don't know, but I guess you're crossing your fingers that with the context of COVID-19 the USA won't go as much into protectionism.

M. Bérubé : Yes, but there's already a big thing to fix before all that, it's the border. We still have a closed border with the States until the end of the year, I guess. Now, it's the end of November, but it seems that it's going to be until the end of the year. And I hear Premier Legault say to Justin Trudeau that his job is to make sure that the border stays closed. And I want to say to Mr. Legault: Why? Because it's not something simple. What are their arguments? It's because of health, we don't want any American coming here as a tourist, example? So it needs to be clear. So, the border is closed, there is a lot of problems with that.

A lot of Quebeckers ask us when the border is going to be open. Especially, the snowbirds, as you can think, go mostly to Florida. So, we need a clear answer on this one : Why the Québec Government wants Justin Trudeau to keep the border closed? Is it because he thinks that there is tension in the States, who can come here, like Loyalists, back in the days, some Americans decide to come here because they were… not agree with the regime, back then, who was quite different…

Mme Senay (Cathy) : … COVID-19?

M. Bérubé : Yes. I don't know, but clearing the border issue could be a good thing in the next days or a few weeks. I need the Government of Québec to be pretty clear about how Mr. Legault can ask Justin Trudeau to keep the border closed without saying any arguments. This is something that bugs me.

Mme Senay (Cathy) : And Mr. Arseneau, yesterday, when Lionel Carmant made his announcement on mental health, fearing some backlash with the tragedy in Québec City, and the fact that we are in second wave of the pandemic, and anxiety is higher, there was an important figure that, in September 2020, the percentage of people reporting having symptoms of anxiety is about 37%. This is more than the double of the rate observed in the first weeks.

M. Arseneau : Exactly, yes. So, how can you come up with these statistics and say that there is no crisis, that this issue is not up and foremost one of the most important issues right now to deal with? So, there is a contradictory attitude from the Government, you know. They announced money to put into the system, but, at the same time, they say that there is not a huge problem to regulate, to solve.

I think, they need to be more coherent and say : Well, there is a problem, and we are going to put money into it for now, but we are going to open up, you know, this file and open hearings and make sure that we can fix up the system for good for the years to come. That needs to be looked after right away. That's what we are asking for. You can't say, you know... you can't speak from both sides of the mouth. If they're putting money into it, it's because there's a problem to be fixed, but the problem is way larger than what we've put money into for the time being. Yes.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you agree with Minister Carmant when he says that there is nothing that can be done to prevent the kind of atrocity that we saw on Saturday or do you feel like people who might have a tendency towards violence fall through the cracks?

M. Arseneau : Well, one definite thing is we can't go back in time, but I think we can always do better. And will people always fall through the cracks? Possibly. The goal for the Government is to fix up these cracks and make sure that there is as little, as few cracks as possible. So, that's the message we want to ear, not that we can't do anything, and unfortunately it's going to happen again. That would be, in my view, a very fatalist attitude. I think, coming from the minister, you've got to put all the energy into fixing up the system and making sure to block the cracks so these events don't happen again. That's the goal we have to fix ourselves as a society.

Mme Senay (Cathy) : When you're asking to the Premier and the Health Minister regarding the Magdalen Islands, you are in orange zone, but you're sick of it…

M. Arseneau : Yes, I'm using the Magdalen Islands as an example. Remember, in August, the Government said : We've got a new color code for alerts, and if you don't do good, if you don't follow the directions that we're giving, well, you're going to fall into yellow zone, orange zone and red zone. Red zone is confinement, so behave, be good, and, if you're good, well, you're going to have, you know, a good Fall and we're going to break the second wave. So now, what we're seeing, is the Government said... Well, he launched a challenge for 28 days and, well, that didn't quite work. So, he said : Another 28 days, it's a new challenge. Well, my challenge to the Government is : I'm giving you 28 days to make sure that you have a system to downgrade the regions that get a better result in containing the pandemic.

And we have an example on the Islands. We went for being a green zone to an orange zone, we had 18 cases, and that was solved within a week or two. So, for the past month, the situation is as good as it always was before the pandemic. So, why don't we downgrade? Why don't we follow the system that the Government put in place? Why don't you, the Government, say what's going to happen when the situation gets better in Québec? Or, are we going to see the Government put more money into a marketing firm that will design a plan for a political way of announcing that through out a tour of Québec, we're going to announced that we have Christmas gifts, for example, and this region is going reopen to business, and this… not the other thing?

I think it's a health issue and I think the Government should be coherent with their system and apply it. We don't need to penalize some regions more or longer than need be. If the situation gets better, well, change or downgrade the alert, and that's going to encourage these people, and it's going to encourage the other regions to try and do as well. And you'll see that the system works both ways, it goes up and down. Thank you very much.

Le Modérateur : Merci

(Fin à 11 h 1)

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