(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour. D'abord,
je veux vous parler de la motion que Québec solidaire va déposer ce matin.
Vous savez, cette semaine, c'est la
semaine des personnes proches aidantes au Québec. Vous savez qu'on a également
adopté la semaine dernière le projet de loi n° 56, qui est, en fait, une
loi-cadre pour éventuellement mettre sur pied au Québec une réelle politique
pour les personnes proches aidantes. C'est un bon projet de loi. On l'a salué,
à Québec solidaire.
Par contre, les lois-cadres et les plans
d'action, c'est bien beau, mais ça ne met pas de pain sur la table. Puis, à
l'heure actuelle, les personnes proches aidantes au Québec sont frappées de
plein fouet par les conséquences de la pandémie. Il y a un sondage, qui a été
publié récemment par le Regroupement des aidants naturels du Québec, qui
démontrait que plus de 60 % des proches aidants n'ont reçu aucune forme
d'aide financière dans les derniers mois et près de 60 % des personnes
proches aidantes ont manqué de ressources pour prendre soin de leurs proches
dans les derniers mois. Ça, ce que ça veut dire, c'est que les personnes
proches aidantes, qui s'appauvrissent déjà au Québec, bien, se sont appauvries
encore davantage par la pandémie. Pourquoi? Parce qu'il y a des coûts
supplémentaires qui ont été générés par la situation exceptionnelle qui a été
la nôtre dans les derniers mois.
C'est pour cette raison-là que Québec
solidaire propose que le gouvernement du Québec mette en place une allocation
d'urgence pour les proches aidants. Ça, ça veut dire quoi? Ça veut dire un
chèque de 200 $ par mois pour toutes les personnes proches aidantes qui en
feraient la demande. Pourquoi? Pour les aider à passer au travers, pour les
aider à payer les dépenses supplémentaires qui viennent avec la pandémie. C'est
une proposition qu'on a faite en fin de semaine. Et aujourd'hui on va déposer
une motion pour demander que le gouvernement du Québec mette en place une telle
allocation d'urgence pour les personnes proches aidantes.
Avant de prendre vos questions, je veux
aussi dire quelques mots sur le résultat des élections américaines parce que je
sais que beaucoup de Québécois et beaucoup de Québécoises suivent avec beaucoup
d'attention ce qui se passe au sud de la frontière.
Moi, quand je me suis réveillé ce matin,
un peu fatigué parce que, comme plusieurs d'entre vous, je me suis couché tard
pour essayer de connaître le résultat, ma première pensée a été pour les jeunes
qui se mobilisent, depuis les derniers mois, au Québec, sur la question des
changements climatiques. Je me suis mis dans leurs souliers puis je comprends.
Puis il y a beaucoup de jeunes, ce matin, au Québec, qui ont envie de
désespérer parce que, bien que le résultat soit encore inconnu, un vote aussi
fort pour Donald Trump, c'est une mauvaise surprise, disons-le comme ça.
Puis moi, j'ai envie de leur parler ce matin.
J'ai envie de leur envoyer un message, puis ce message-là, c'est : Ne
désespérez pas, de un, parce que les résultats ne sont pas encore connus, les
dés ne sont pas joués, et, de deux, parce que, même si ce vote est inquiétant
dans ses résultats, la partie n'est pas perdue. Il faut continuer de se
mobiliser sur la question des changements climatiques puis il faut réfléchir à
ce que nous, on peut faire, au Québec, pour contribuer dans cette lutte aux changements
climatiques. Puis il faut réfléchir aussi sur ce qu'on peut faire au Québec
pour éviter qu'on vive ici ce que les Américains vivent.
Puis, on le sait, en ce moment, il y a une
montée, au Québec, de la pensée complotiste. On voit, autour de nous, des gens,
des amis, des collègues, des membres de la famille, peut-être, être tentés par
certains discours qui sont proches de ceux de Donald Trump. Puis le message que
j'ai ce matin, c'est : Continuons à se parler, au Québec, continuons à
parler de politique. Continuons à débattre même si on n'est pas d'accord. Continuons
à parler de politique même dans nos soupers de famille, quand ça chauffe. Puis
les gens autour de nous qu'on voit être tentés par ces idées-là, ne les
pointons pas du doigt, ne les stigmatisons pas. Au contraire, gardons le
dialogue vivant. Continuons d'alimenter une vie civique, une vie citoyenne
inclusive, dynamique, où on parle de politique plutôt que de s'enfermer dans
des chapelles et se crier des noms.
Moi, je pense que c'est le petit bout qu'on
peut faire, au Québec, pour limiter la montée de candidats comme Donald Trump
dans les démocraties. Voilà, merci.
M. Lacroix (Louis) : Hier, on
regardait les sondages, tout le monde donnait 10 points d'avance à Joe
Biden. Tout le monde donnait la Floride à Joe Biden, des États, donc, qui
allaient changer de couleur et permettre à Joe Biden de devenir le prochain
président des États-Unis. Et, ce matin, là, on se réveille, puis ce n'est pas
ça qui est arrivé. Qu'est-ce que ça vous dit sur la façon dont on analyse
l'électorat, les élections? Que ce soit là-bas, que ce soit ici, ce n'est pas
la première fois que les sondeurs, depuis quelques années, se trompent de façon
importante. Ça a été pareil en 2016, etc. Qu'est-ce que ça vous inspire, cette
situation-là où on pense qu'on va avoir un résultat, puis ce n'est pas ça qui
se passe?
M. Nadeau-Dubois : Je pense,
d'abord, qu'il est tôt pour juger de la performance des sondeurs. Attendons de
voir les résultats finaux. Mais la démocratie change, la vie politique change.
Il y a des phénomènes qui sont plus difficiles à mesurer aujourd'hui, notamment
avec l'arrivée des médias sociaux. Il y a des phénomènes de bulles politiques
qui se créent, des phénomènes dont parfois on ne prend pas toute la mesure, puis
là je parle dans les sondages et dans les médias, et ça, le Québec n'est pas à
l'abri de ça.
Donc, je ne m'improviserai pas analyste de
sondages aujourd'hui parce que ce n'est pas mon métier puis je n'ai pas ces
compétences-là. Mais, comme personne qui s'intéresse à la vie politique, moi,
c'est ça que je retiens. Il y a des mouvances, des tendances politiques qu'on a
de la misère à cerner et à mesurer. Puis c'est le cas au Québec en ce moment
avec la montée d'une certaine pensée complotiste qui est assez proche des
discours de Donald Trump. Alors, on a tous un examen de conscience à
faire, les acteurs politiques, les représentants des médias, les gens qui font
des sondages, les gens qui font des modèles de sondages, sur comment mieux
comprendre ces phénomènes-là, ces tendances politiques qui, parfois, sont très
inquiétantes.
M. Robitaille (Antoine) :
Qu'allez-vous faire pour sortir, d'une certaine façon, de votre chapelle, là,
puis de tendre la main à ces gens que vous dites négligés, qui, donc, sont dans
leurs niches?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est une bonne question. Je n'ai pas de réponse parfaite et définitive ce
matin. Ce serait très présomptueux de ma part. Mais je pense que le défi, là,
pour toutes les forces politiques, là, pour tous les mouvements politiques, c'est
de ne pas se parler seulement entre nous puis d'avoir… de contribuer à ce qu'on
ait une vie politique active où on continue, puis je vais le dire très simplement,
à parler de politique ensemble.
En ce moment, à Québec solidaire, on fait
une tournée du Québec où on va à la rencontre des travailleurs, travailleuses
essentiels. Donc, on a rencontré des gens du secteur de la santé. Moi, j'étais,
lundi, dans une usine de fabrication de matériel médical. Aller sur le terrain
et rencontrer ces gens-là, c'est une contribution qu'on peut faire.
Récemment, j'étais sur une ligne de
piquetage des lockoutés de Jean Coutu, qui, comme vous le savez, sont en
lockout depuis longtemps. Et on a rencontré un syndiqué qui ne travaillait pas
chez Jean Coutu, mais qui était venu en solidarité, puis qui était un
antimasque, et qui était très agressif envers Manon et moi, puis on a, à tout
le moins, essayé de parler avec lui, d'échanger. Bon, cette fois-là, ça n'a pas
été possible. Le monsieur était très agressif.
Mais, moi, c'est ça, l'appel que je lance,
c'est un appel au dialogue. Et on en a tous, dans notre entourage, des gens
qu'on sent un peu tentés par ces dérives-là, et la dernière chose à faire,
c'est de les pointer du doigt, de dire : C'est des fous, c'est des
malades, il ne faut pas les écouter, il faut les ignorer. Je pense que c'est la
mauvaise stratégie. Il faut engager le dialogue politique. Il faut avoir une
vie démocratique où on écoute ces gens-là, on essaie de comprendre qu'est-ce
qui les intéresse dans ces discours-là, qu'est-ce qui les allume, pas pour leur
donner raison, mais pour essayer, en les comprenant, peut-être de faire avancer
le débat dans une autre direction.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce qu'on peut interpréter le retrait de la stratégie du blocus
parlementaire comme une manière justement d'adoucir votre ton, d'être plus dans
le dialogue que dans le tout ou rien?
M. Nadeau-Dubois : La décision
de changer de stratégie s'est vraiment imposée par la pandémie. Tu sais, je
pense que c'était la chose responsable à faire, dans un contexte de pandémie,
de changer de stratégie. Ce n'était pas directement, non, lié à ça.
M. Lavallée (Hugo) : …en ce
qui concerne les enjeux, parce que vous avez parlé, entre autres, des
changements climatiques, sur le fond, est-ce que les enjeux mis de l'avant par
les partis plus à gauche, centre gauche, sont les bons? Visiblement, cet
enjeu-là n'a pas créé la mobilisation qu'on aurait pu penser en 2020.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
d'abord, Joe Biden n'était pas un candidat de gauche, c'est un candidat de
centre. La preuve, c'est que plusieurs républicains l'ont appuyé. Donc, la
performance difficile des démocrates hier ne me semble pas… Ce n'est pas un
échec de la gauche. C'est un échec du parti démocrate américain, qui a choisi
une stratégie, et qui est essentiellement une stratégie centriste. On peut la
juger bonne ou mauvaise. Mais ça me semble difficile à nier que c'était une
stratégie centriste que celle du parti démocrate.
Est-ce que la gauche doit réfléchir sur
quels enjeux mettre de l'avant? Bien sûr que oui. Il n'y a aucun mouvement
politique qui est au-dessus des remises en question qu'impose le phénomène
Trump, là. On a tous à se regarder dans ce miroir, et les médias en font
partie, sur comment on contribue à éviter une surpolarisation politique puis un
éclatement de la conversation démocratique comme on a vécu aux États-Unis,
parce que c'est ça qui s'est passé aux États-Unis dans les 20,
25 dernières années, une érosion, complètement, de la vie civique, une
surpolarisation politique, une impossibilité de la conversation démocratique,
qui a permis à un Trump d'émerger et d'avoir un discours comme celui qu'il a eu.
Puis je pense qu'on a tous une responsabilité, à gauche, à droite, au milieu,
dans les médias, dans les maisons de sondage, sur comment, ici, dans nos
humbles capacités, on entretient un climat politique qui soit différent.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez l'impression que c'est en montée chez nous aussi?
M. Nadeau-Dubois : Bien, ce
que les sondages nous montrent, c'est qu'il y a, au Québec, de plus en plus de Québécois
et de Québécoises qui adhèrent à des thèses complotistes, et ces thèses-là sont
souvent très proches de certains discours de M. Trump. Donc, aucun pays,
aucune démocratie n'est à l'abri de ces dérives-là. Moi, j'ai confiance qu'au Québec
on est encore capables de se parler. Ça fait que je suis optimiste. Mais je
pense qu'il faut voir les résultats d'hier soir comme un avertissement sur ce
qui pourrait se passer si on ne fait pas attention, si on ne prend pas soin de
notre climat démocratique.
M. Robitaille (Antoine) : Le
départ d'Annick Murphy, hier, comment vous l'interprétez?
M. Nadeau-Dubois : Je trouve
que le... J'ai seulement un anglicisme en tête, là, le timing, là, mais je
trouve que le moment choisi est vraiment curieux, là. Je ne veux pas tirer de
conclusion trop rapidement, mais je trouve que c'est une décision qui n'est pas
banale et j'aimerais mieux comprendre qu'est-ce qui la motive.
La Modératrice
: Une
dernière question, s'il vous plaît.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...sur M. Lafrenière puis s'en aller sans
fournir d'explication?
M. Nadeau-Dubois : On sait
tellement peu de choses sur les dessous de cette histoire entre... tu sais, de
tension entre le DPCP et la Sûreté du Québec qu'on a beaucoup plus de questions
que de réponses. Je pense que beaucoup de gens se demandent encore qu'est-ce
qui se passe. Je fais partie de ces gens-là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous aimeriez qu'elle s'explique? Est-ce
que vous lui demandez de s'expliquer?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'aimerais qu'on nous explique ce qui se passe de manière générale. Puis, oui, notamment,
est-ce que le départ de Mme Murphy est lié ou pas à la situation de
conflit actuellement entre la SQ et le DPCP? C'est des questions qu'on se pose.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
parlez de timing. Quand vous dites le timing, vous parlez donc du problème de
conflit avec la SQ ou vous parlez de décisions qui ont été rendues avec
Normandeau? Vous parlez de quel timing?
M. Nadeau-Dubois : Non. Je
parle de l'annonce, de faire l'annonce d'un départ dans un contexte où
l'attention médiatique est essentiellement tournée vers ce qui se passe aux États-Unis.
Ce n'est pas la première fois que des annonces de ce type-là sont faites dans
ce type de contexte là, puis c'est que ça génère des doutes, ça alimente de la
méfiance. Puis je trouve que ce n'est pas nécessaire d'ajouter du bruit sur la
ligne comme ça.
Journaliste
: ...
M. Nadeau-Dubois : Oui, je
pense à ça, notamment, bien sûr.
La Modératrice
: On va passer
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Regarding the US election, don't you
think that Donald Trump won already?
M. Nadeau-Dubois : Well, we have to say clearly that this is not over yet. The results
are not out, but there is…
Mme Senay (Cathy) : …it's a tight race. He won, when you think of it. This is the
second time they go, and they cast a ballot, and they vote for him, and now
they knew who he was, so intimidation on Twitter, conspiracy theories, against climate change, name it. Trump won.
M. Nadeau-Dubois : Well, one thing is for certain, is that the strength of his
candidacy and of his movement is disturbing, and it has to be a warning for us.
It has to be a warning about what can happen if we don't take good care of our
democracy and of our democratic conversation.
When I woke up this
morning, my first thought was for the young people that are mobilizing since a
few months now on the issue of climate change. And, putting myself in their
shoes, I know that the strength of the Trump vote in the US is a big
disappointment, can be very disappointing, and it could be a cause for despair.
And that is why I wanted to say to those young people today that this is not...
First, the results are not official yet, this is not over yet. And, secondly,
most importantly, whatever the result is, we have to keep fighting, we have to
keep mobilizing to fight climate change. And we need to do those struggles in a
way that takes care of our democracy.
So, when we see a friend,
or an uncle, or a colleague that tends to be seduced by the Trump thesis or
discourse, we should not point fingers. We should engage in a dialogue with
them, try to understand. What are they telling us? Why are they tempted by that
discourse? So it's probably very naive from me, but I still think we can do
something about this. I still think Québec can be a place where democracy is healthy and where we have strong
debates without being in a society where there's so much polarization that we're not able to talk to
each other anymore. And that's where the US is at right not. We have to take
care of democracy to make sure we don't go that way.
Mme Senay (Cathy) : Don't you think it goes beyond right and left? Trump took over
social media, and passed on frustrations against the establishment, and his
messages were appealing to a lot of Americans. So is it too late already to
bring them back?
M. Nadeau-Dubois : It's never too late. And, of course, social media has a role to
play in all kinds of dynamics of radicalization and polarization. And that
should be part of the debate. Those platforms are not going away. So how do we
deal with them and how do we use them in a way that actually strengthens our
democracy? I don't have all the answers to those questions. But we have to talk about this and we have to put those
businesses around the table. They have to be part of the solution. Facebook
will not disappear. So what can we do and what can our governments do to make sure that those platforms become a part of the solution
for democracy? Because what we are forced to concede right now is that those
platforms are being used by political forces that threaten democracy, and we
should talk about this.
Mme Greig (Kelly) : You just said that Trump's style of radicalization or polarization,
that this is happening a bit in Québec. Do you see echoes of that in any way?
M. Nadeau-Dubois : Well, we are still, and I want to be clear on that, in a position
that is very different from the United States. Trump is the culminating point of a long dynamic of erosion of the
public debate, of disintegration of the civic spirit in the United States, and we are not there yet. So
that's something we should be happy about. But we have to see this result as a
warning. And all political parties, all political movements, including the
media, right now, have to say : OK, what can we do to stop that dynamic from rising in Québec? Because we are seing statistics,
especially in the context of the pandemic, that are saying that more and more Quebeckers are seduced by those conspiracy
theories and by the type of discourse that Mr. Trump is putting up there.
Mme Greig (Kelly) : So, yesterday, Mr. Arruda said Montréal… quite well, relatively speaking, in
the pandemic and that Montréal…
You've got hundreds of cases that really was the Greater Montréal area that was bringing them. Do you
think Montréal should go orange
to give some relief to businesses?
M. Nadeau-Dubois : That is a decision that is up to the public health authorities. It
is not my job to say which regions should be in which color. What we want is
clear and transparent information. So I hope that, if Dr. Arruda is floating that idea, it's because
we are going to have clear information in the next days and clear actions in the next days.
M. Lacroix (Louis) : J'aurais
peut-être juste un petit point qu'on veut rajouter. Ça va prendre deux
secondes.
La Modératrice
: On
doit y aller…
M. Nadeau-Dubois : Je vais
m'excuser à mes collègues du Parti québécois.
M. Lacroix (Louis) : Oui, oui,
c'est ça, juste deux secondes. Qu'est-ce que vous avez pensé hier du fait
qu'Emmanuel Macron passe par-dessus Justin Trudeau, appelle
François Legault pour le remercier de sa prise de position en faveur de la
liberté d'expression? Sur le plan diplomatique, comment vous avez trouvé ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
ça me semble un camouflet assez clair à l'égard de M. Trudeau. Puis j'ai
pris note, d'ailleurs, qu'il a lui-même corrigé le tir de ses propres propos en
fin de journée. De toute évidence, je pense que M. Trudeau a réalisé qu'il
avait manqué de nuance dans ce dossier-là.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, quand même, sur le plan diplomatique, c'est assez important, là, comme
geste, un président d'un pays important, la France, qui passe par-dessus le
premier ministre d'un pays important, le Canada, pour appeler…
M. Nadeau-Dubois : Je
suis d'accord avec votre analyse. C'est un camouflet diplomatique pour
Justin Trudeau. Ce n'est pas…
M. Robitaille (Antoine) : N'étiez-vous
pas sensible à ces nuances-là quand on… de faire attention aux sensibilités, le
droit à la dignité, et tout ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
j'ai eu l'occasion hier de m'exprimer là-dessus. La liberté d'expression est
clairement balisée par les tribunaux au Québec et au Canada. La limite, elle
existe, mais elle est claire, c'est l'incitation à la haine, l'incitation à la
violence. On a le droit de caricaturer des religions et on a le droit de
critiquer le fait que d'autres caricaturent des religions. Tout ça se fait à
l'intérieur du périmètre de la liberté d'expression puis c'est correct comme
ça.
La Modératrice
:
Parfait. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 46)