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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 4 novembre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-huit minutes)

M. Bérubé : Bonjour. Alors, dans ma chronique d'aujourd'hui, trois thèmes. Le premier : il me semble qu'il est plus facile de suivre les changements de couleur sur un jeu Twister que lors des points de presse du premier ministre et du directeur de la santé publique.

Et je pose la question pour Montréal, qui pourrait passer au orange. Et ça a semblé surprendre les élus qui étaient à la table. Alors, vous comprendrez que c'est une décision qui est importante, qui a des implications sur les commerces, sur la vie des Montréalais. Alors, des précisions ne seraient pas prématurées aujourd'hui sur une décision aussi importante.

Deuxième sujet. Vous allez probablement me parler des élections américaines. Évidemment, on n'a pas le résultat, mais je veux poser à nouveau une question que j'ai posée hier parce qu'elle est importante pour des centaines de milliers de Québécois.

Le premier ministre du Québec a dit il y a quelques jours au premier ministre Trudeau : Là, c'est très important que M. Trudeau garde les frontières fermées pour un bon bout de temps. Pourquoi je repose cette question-là? Parce que des centaines de milliers de Québécois veulent connaître la position du gouvernement du Québec, même si c'est le gouvernement du Canada qui décide. Pourquoi M. Legault demande ça? Quels sont les arguments? Alors, moi, je les reçois, ces questions-là, comme député, et je suis sûr que c'est le cas pour l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale.

C'est quand même une question importante. Avant même d'avoir le gagnant de l'élection américaine, on se positionne sur des enjeux comme celui-là. Il est fondamental. Pourquoi le premier ministre veut garder les frontières fermées et, je cite, «pour un bon bout de temps»? Qu'est-ce que ça veut dire? C'est une réponse qui pourrait être utile.

Enfin, les relations internationales du Québec. Ah! ça, c'est intéressant. Comme dirait l'autre, ça m'érotise. Vous vous reconnaissez, cher Antoine Robitaille? Écoutez, plus de Québec, moins de Canada, moins d'intermédiaires, on y gagne tous. Alors que le président de la République française décide d'appeler, dans une relation bilatérale, saine et féconde, le premier ministre du Québec, c'est une bonne nouvelle, et ça démontre que les idéaux que l'on partage, ils sont universels, ils traversent l'Atlantique, ils se retrouvent en France comme au Québec, et c'est une très bonne chose. Et ça démontre encore une fois la déconnexion continue entre le reste du Canada et le Québec.

Alors, vous ne pouvez pas savoir la satisfaction que j'ai eue qu'une position que l'on porte sur la liberté d'expression puisse être reconnue en France. Et nos alliés français, depuis des siècles, reviennent à nouveau nous dire : Voici ce qui nous rassemble, des idéaux que nous partageons, notamment sur la liberté d'expression. Alors, ça m'a fait très plaisir. Et il faut y prendre goût, hein? Et on pourrait en toutes circonstances prendre toutes nos décisions, nos délégations deviendraient des ambassades, et on parlerait en notre nom au lieu d'avoir un strapontin dans les rencontres internationales. Alors, moi, je me réjouis de ça, et c'est bon pour le Québec.

Et comme quoi j'invite le premier ministre à ne pas baser ses relations diplomatiques que sur le commerce. Parce que vous savez qu'il a une idée de relance des relations internationales qui devraient ne se baser que sur le commerce. Donc, il y a des délégations qui vont changer d'endroit. Mais parfois il faut parler d'autre chose que le commerce. Et en voici une belle illustration hier avec ce qui s'est passé entre le président de la république... Alors, Emmanuel Macron appelle : Prenez-vous les frais? Oui. Et le premier ministre a répondu, et ça a donné un beau moment de relation internationale et certainement un lot de questionnements pour le premier ministre du Canada. Voilà.

M. Lavallée (Hugo) : C'est un bon coup de M. Legault, c'est ce que vous dites?

M. Bérubé : Bien, en fait, lui, il n'a pas fait... il est assez passif dans l'histoire.

M. Lavallée (Hugo) : Mais il a pris position publiquement, clairement.

M. Bérubé : C'était la seule position qu'il pouvait tenir. En fait, on a la même, hein? Vous pouvez nous remercier en même temps parce qu'on a la même. Mais, là où c'est étonnant, c'est le président de la république qui décide de passer par-dessus le gouvernement canadien pour appeler le premier ministre du Québec. Moi, pour l'institution de premier ministre du Québec, c'est fantastique. Je suis ces questions depuis 25 ans, je peux vous dire que c'est majeur et ce n'est probablement pas improvisé. Alors, que ça nous donne le goût de faire davantage de relations directes avec la France sans le chaperonnage de l'ambassade canadienne.

M. Robitaille (Antoine) : Ça signifie que la parenthèse Sarkozy est terminée?

M. Bérubé : Bien, juste sur... je pense que M. Sarkozy entretenait de très bonnes relations avec M. Charest. C'était une autre époque. D'ailleurs, ils partagent bien des choses.

M. Laforest (Alain) : Là, on vient de passer au-delà du «ni-ni».

M. Bérubé : Bien, pourquoi pas le «oui-oui», passer du «ni-ni» au «oui-oui»? Oui, on est capables de traiter d'égal à égal avec une grande puissance comme la France, et la France nous reconnaît comme interlocuteur crédible et articulé sur ces questions-là? Bien, je dis oui à ça, et ça fait plaisir.

M. Larin (Vincent) : Le départ d'Annick Murphy, M. Bérubé, le départ d'Annick Murphy, hier, ça n'alimente pas le cynisme?

M. Bérubé : Compte tenu du choix du départ?

M. Larin (Vincent) : Du moment.

M. Bérubé : Bon, d'abord, vous savez que ça va ouvrir un poste avec une élection aux deux tiers. Parce qu'on a adopté une loi l'an dernier pour la nomination du directeur de l'UPAC, de la Sûreté du Québec et aussi du DPCP. On l'oublie souvent. Donc, il y aura une nomination qui devra faire l'objet d'un vaste assentiment des partis d'opposition.

Le seul souhait que je vais émettre pour Me Murphy, c'est qu'elle puisse répondre à vos questions et nous livrer, je dirais, une rétrospective de sa grande carrière de juriste et particulièrement au cours des dernières années. Donc, moi, j'aimerais qu'elle puisse accorder des entrevues pas sélectives, peut-être même venir à l'Assemblée nationale recevoir vos questions.

Vous savez que, dans la loi, je pense que c'était n° 107, celle qu'on a fait adopter sur l'UPAC, j'avais fait ajouter un article pour qu'à chaque année le directeur de l'UPAC vienne répondre à vos questions. Je ne dis pas qu'ils adorent ça, surtout avec vous, M. Lacroix, là. Mais ils sont là. Alors, je pense que pour bien terminer le mandat je suggère à Mme Murphy de se rendre disponible pour répondre à toutes vos questions.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...carrière de juriste...

M. Bérubé : Longue. Longue carrière de juriste.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ah! Une longue.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce qu'elle a appliqué la méthode Lafrenière?

M. Bérubé : Je ne sais pas. J'ai lu votre tweet hier, là-dessus, mais disons que... Je ne sais pas à quelle heure l'envoi a été fait au procureur, mais je l'ai appris, moi, en début de soirée. Et puis, alors, deux choses : il y aura une nomination aux deux tiers, ça va être un poste très important, et j'aimerais qu'elle puisse répondre à vos questions, et je l'invite à venir à l'Assemblée.

M. Bergeron (Patrice) : ...qu'est-ce que ça soulève comme questions?

M. Bérubé : Je ne le sais pas...

M. Bergeron (Patrice) : Ça ne soulève aucune question pour vous, là?

M. Bérubé : Vous êtes meilleur que moi pour poser des questions. Vous allez trouver les bonnes questions. Mais qu'elle se rende disponible...

M. Bergeron (Patrice) : ...quelles questions pourrait se poser la population, tiens?

M. Bérubé : Pourquoi quitter avant la fin de son terme? Qu'est-ce qui le justifie? Il y a une phrase un peu étrange à sa déclaration, c'est : Aller voir ailleurs si j'y suis. J'ai toujours trouvé cette phrase-là un peu étrange.

M. Laforest (Alain) : Mais au niveau des institutions, là, on a le directeur général de la Sûreté du Québec qui est sous enquête du...

M. Bérubé : Il est toujours en poste.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais il est sous enquête du ministère du Conseil exécutif. Il s'est plaint d'Annick Murphy et de l'appel téléphonique, et là on apprend qu'Annick Murhpy quitte. Ça vous dit quoi, tout ça, là?

M. Bérubé : Bien...

M. Laforest (Alain) : ...au vinaigre?

M. Bérubé : Je sais qu'il serait tentant de relier les points. Je ne peux pas aller jusque-là. Je préfère dans un premier temps l'inviter, parce qu'elle a toute la liberté pour le faire, de venir expliquer son départ prématuré de la direction des poursuites criminelles et pénales.

M. Laforest (Alain) : ...les institutions. On a le corps de police provincial puis le directeur des poursuites professionnelles qui quittent alors que tous les deux sont pris dans un problème commun, là.

M. Bérubé : Bien, c'est les deux interfaces, hein, DPCP et police, alors... Vous savez, Martin Prud'homme a choisi de s'exprimer, et je pense qu'il a bien fait de le faire. M. Lafrenière ne l'a pas fait. Je pense que certains d'entre vous l'ont appelé. Mais là, pour Mme Murphy, c'est la confiance dans la justice. Alors, je réitère qu'elle peut librement, sans l'accord du ministre de la Justice, se rendre disponible pour une activité de presse ici à l'Assemblée nationale. C'est le souhait que j'émets.

M. Robitaille (Antoine) : ...candidat en tête, M. Bérubé?

M. Bérubé : Non, non, surtout pas, surtout pas en justice.

M. Robitaille (Antoine) : Non, mais pour le DPCP, c'est le Parlement qui va...

M. Bérubé : En fait, c'est le gouvernement du Québec qui va nous soumettre un nom, ils vont consulter les oppositions, chez nous c'est Véronique Hivon à la justice, et, s'ils ont l'assurance d'avoir les deux tiers, ils vont procéder au vote. Mais là c'est après février, je comprends, là.

M. Lacroix (Louis) : Hier, vous avez entendu comme moi en point de presse M. Arruda dire qu'il songeait à changer la ville de Montréal de niveau d'alerte, si on veut, le faire passer à l'orange. Est-ce que ça ne démontre pas justement qu'il y a une indépendance entre le DSP et le premier ministre? Parce que moi, quand j'ai regardé le visage de M. Legault quand M. Arruda a dit ça, je vais vous dire une affaire, j'avais l'impression qu'il ne savait pas du tout de quoi il parlait.

M. Bérubé : Non. Je pense que c'est plutôt qu'ils s'étaient entendus sur des lignes, puis il y a quelqu'un qui n'a pas écouté : Il faut que tu dises ça. C'est plus scripté que vous pensez, ces points de presse, là, hein? Ça aide, hein? Le bureau du…

M. Lacroix (Louis) : Vous pensez que le premier ministre était d'accord avec le fait que…

M. Bérubé : Je ne dis pas qu'il était d'accord, mais...

M. Lacroix (Louis) : …alors qu'il venait de dire, deux phrases avant, qu'il allait faire attention puis qu'il fallait… Vous pensez qu'il était d'accord avec ça?

M. Bérubé : Écoutez, il faut savoir comment fonctionne la cellule de crise. On connaît les individus qui y participent, on sait que c'est à telle heure le matin, ils s'entendent sur des lignes. Il n'est pas supposé y avoir de surprise. Le Dr Arruda manifestement a dû évoquer cette question-là, et quelqu'un l'avait oublié ou a été choqué. Mais ils sont dans la même cellule de crise, là, il n'y a pas de cloison entre les deux. Donc, le résultat est le même.

Là, les gens l'ont entendu. C'est ça, le problème. Les Montréalais, les restaurateurs, les commerçants ont entendu ça. Ça fait que, là, ça crée des attentes. C'est comme quand vous montrez le catalogue de Noël, à cette période-ci de l'année, ça se peut qu'on s'attende à vouloir des choses qui sont dedans. Bien là, on fait miroiter quelque chose. Là, soit que le Dr Arruda change d'idée ou décide d'en parler plus tard. Mais là ça crée de l'espoir à Montréal et dans d'autres régions aussi. C'est le cas du Bas-Saint-Laurent aussi.

M. Bergeron (Patrice) : Mais, au Saguenay, justement…

M. Bérubé : Là, ça monte.

M. Bergeron (Patrice) : …il y a un restaurant qui dit qu'il va défier les règles de la Santé publique, qu'il va ouvrir vendredi, parce qu'il dit que cette industrie-là est en danger actuellement, que lui, il a beaucoup investi, que c'est très sécuritaire d'aller chez lui, que c'est bourré de monde dans les Costco de ce monde, mais que lui ne peut même pas ouvrir une salle à manger qui respecte les règles.

M. Bérubé : Tout à fait.

M. Bergeron (Patrice) : Qu'est-ce que ça envoie comme message et comment on doit réagir à…

M. Bérubé : Bien, ça envoie le message que depuis le début le gouvernement est incapable de nous démontrer en quoi les restaurants sont des vecteurs de contagion, qu'il ne veut pas nous donner l'avis de la Santé publique qui le prouve. Les restaurateurs, après nous, demandent la même chose. Et ça tombe bien parce que notre motion d'aujourd'hui porte exactement là-dessus, sur l'ouverture des commerces, sur l'équité dans l'aide financière.

Par exemple, en zone rouge, vous avez accès à de l'aide financière. Si vous êtes à Matane, vous avez un restaurant en zone orange, les gens entendent le message de ne pas aller au restaurant, mais ils n'ont pas accès à l'aide financière. Vous comprenez, là, comment que ça… Les gens entendent les messages nationaux qui disent : On ne devrait pas y aller. Mais oui, mais on est orange, on peut y aller. Mais le restaurateur, lui, n'aura pas d'aide financière. Donc, c'est confus, et c'est ça que ça donne.

M. Bergeron (Patrice) : Vous l'appelez à défier? Vous l'appelez à défier…

M. Bérubé : Ah non!

M. Bergeron (Patrice) : O.K.

M. Bérubé : Les députés, on ne peut jamais appeler à défier la loi, jamais. D'ailleurs, permettez-moi de faire une parenthèse, il y a le procès sur la loi n° 21 présentement, et j'espère que tous les parlementaires de l'Assemblée nationale vont appeler à faire respecter la loi n° 21, qu'ils l'aient adoptée ou pas. L'Assemblée nationale l'a votée puis elle a été sanctionnée. Alors, nous, on a voté pour cette loi puis on va vouloir qu'elle soit respectée. Je lance ce défi à Québec solidaire et au Parti libéral du Québec, de faire la promotion active des prérogatives de l'Assemblée nationale.

M. Lacroix (Louis) : ...bien, le non-résultat des élections, hier aux États-Unis, ça vous inspire quoi comme réaction de voir qu'on s'est à ce point trompé alors que tout le monde donnait Biden gagnant avec 10 points d'avance à peu près partout dans tous les médias, dans tous les sondages, etc., de constater ce matin que ce n'est pas du tout ce qui s'est passé?

M. Bérubé : Bien, d'abord, ma première impression, c'est que je suis tombé endormi sur mon divan. Ça, c'est la première affaire qui est arrivée. Quand je me suis réveillé, ce n'était pas terminé, durant la nuit. Bien, il y a une maxime qui est toujours bonne, hein : le vrai sondage, c'est l'élection, alors tout le reste, c'est du bruit. Et d'ailleurs, au Québec, on n'est pas à l'abri de ça. Et d'ailleurs, les sondages, on pourrait se dire qu'ils ont une influence sur l'électorat, sans que ça soit limité. Il y a des gens qui sont discrets sur leurs intentions politiques.

Le Modérateur : On va passer en anglais...

M. Lavallée (Hugo) : Mais sur le fond, là, ce qu'on entend de la part des électeurs américains qui ont fait... on verra le choix définitif, là, mais clairement ils ont été plus nombreux qu'on ne l'aurait cru à appuyer M. Trump. Compte tenu des positions que M. Trump a adoptées, quelle lecture vous faites de ce résultat-là?

M. Bérubé : C'est une Amérique qui est divisée en deux. Je veux dire, M. Trump rejoint une Amérique profonde qui croit en lui notamment parce qu'il incarne un «antiestablishment». Mais ça, c'est mon analyse, puis je ne veux pas aller tellement plus loin parce que ce n'est pas mon pays. Mais moi, je préfère me réfugier dans des enjeux très concrets pour le Québec. La question des frontières, la question du libre-échange, la question du protectionnisme, ça, le lendemain de l'élection, le lendemain du 21 janvier, tout ça va être en place. Alors, c'est ça qui m'inquiète pour mon peuple.

M. Laforest (Alain) : Mais cette Amérique-là divisée, là, parce qu'elle est à 50/50, est-ce que ça risque de nuire à l'économie du Québec?

M. Bérubé : Bien, ce qui va nuire à l'économie du Québec ou ce qui va la favoriser, c'est les politiques économiques de la nouvelle présidence du congrès, du Sénat. Là, présentement, on a des enjeux qui sont problématiques avec le gouvernement américain. On est en train de les traiter un par un, mais ces enjeux-là sont préexistants à la campagne. Donc, moi, j'aime mieux m'attarder sur le concret, sur l'aluminium, sur les frontières, sur le tourisme, sur les échanges de produits et de services. C'est ça qui est important pour le monde, beaucoup plus que le choix de la présidence.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'il y a des leçons à tirer pour votre formation politique de cette élection-là pour l'élection de 2022? Est-ce que...

M. Bérubé : Ça, c'est dur. C'est difficile. Mais je dirais que... Non, je ne suis pas prêt à dire ça. Le système est tellement différent, tellement différent. Non, mais ce que j'ai observé qui, moi, m'intéresse comme organisateur politique aussi, c'est de faire campagne jusqu'à la fin. C'est important. La dernière semaine est toujours déterminante. Alors, c'est ça que j'ai remarqué, l'énergie qu'on déploie. Mais je ne pourrais pas aller au-delà de ça, je n'aurais pas ces compétences-là.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. What are the consequences of having this uncertainty this morning for Québec?

M. Bérubé : Well, I guess it's mostly on the marketplace. For the average Joe, American average Joe, it doesn't change anything. I guess we'll be fixed in a few weeks or in a few days. But if it's Trump, we know what's coming for the four next years. The difference is he doesn't have to be elected for a third term. So he might be more outrageous sometimes. If it's Biden, we pretty know what's going on with the Democratic Party. It's a different America. So we will wait and see, but it's too close to call.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you think Trump…

M. Bérubé : The difference is… Well, for his first mandate, it seemed that he doesn't give… about re-elected. But he might be. If he's elected again, he's re-elected, he doesn't have to be elected again, so it might be different, more… if it's possible, more outrageous.

Mme Fletcher (Raquel) : ... the Democrats are trying to steal the election and that there's fraud…

M. Bérubé : I am not surprised about him. I guess it was part of the plan. He's on the attack since day one, he likes to win, he considers himself as a total winner, never loses. So, he's a fighter, and he is something. And it's frightening for us, you can imagine how it's frightening for the American citizens. So, we'll wait and see, it's not over yet.

Mme Greig (Kelly) : You talk about, you know, what to expect from Trump. So, for Québec, would that mean American protectionism, potentially tariffs retaliatory, depending on what happened with the Canadian… Like, how does it affect Québec trade?

M. Bérubé :OK. Protectionism, borders, free trade agreement with Mexico, aluminum, even the wind tower that we have in my area, now, there's a big problem because they put a surtax on it. There is a lot of... And the security of the world. The way Donald Trump, as a military, because he is in charge of the army, acting, puts us in jeopardy with the rest of the world, could put us in danger. So, this is my main concern about Donald Trump.

After saying that, we'll wait and see who's going to win. But you know what? I used to listen to House of Cards and I thought that was pretty crazy. But you know what? The reality is more crazy than the fiction. So, that is something. Are you agreeing with that?

Mme Greig (Kelly) : I don't watch House of Cards...

M. Bérubé : I guess the House of Cards writer could be like : Damn! that is way too far, people won't believe that! It's happening right now on Fox.

Mme Fletcher (Raquel) : More scandals or...

M. Bérubé : Scandals, could be more, I don't know. Donald Trump, he's elected, he's the president. When I was young, he was part of WrestleMania, he was in a Bobby Brown video. I'm that old.

(Fin à 9 h 7)

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