(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, Québec solidaire va déposer une motion pour que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec d'améliorer la
ventilation dans nos écoles.
La transmission communautaire se poursuit
au Québec, on n'est pas sortis du bois, et, de plus en plus, cette
transmission-là se produit dans nos écoles. Au moment où on se parle, il y a
plus d'une éclosion sur quatre au Québec qui se passe dans une école. À
Montréal, les écoles sont devenues, en fait, la principale source, le principal
facteur de transmission communautaire du virus.
Nos écoles, au Québec, elles sont
vieilles, elles sont très vieilles, elles ont souvent des mauvais systèmes de
ventilation, et ce que la science nous dit, c'est que dorénavant le virus se
transmet par voie aérienne. Donc, si on veut garder les écoles ouvertes, le
gouvernement doit absolument mettre en place des mesures d'urgence.
Aujourd'hui, Québec solidaire fait deux
propositions concrètes pour le gouvernement du Québec. La motion qu'on va
déposer cet après-midi demande deux choses. D'abord, que le gouvernement
installe dans toutes les classes du Québec des détecteurs de CO2.
Pourquoi? Parce que la concentration de CO2 dans une pièce, bien,
c'est un des meilleurs indicateurs de la qualité de la ventilation. Ensuite, on
demande au gouvernement d'installer des purificateurs d'air dans toutes les
classes où ce sera jugé nécessaire.
Ces deux solutions-là, ce n'est pas une
panacée, mais, une chose est sûre, dire aux profs d'ouvrir les fenêtres, ce
n'est pas une solution suffisante non plus. Notre plan n'est pas parfait, il ne
répondra pas à tous les problèmes, mais il va permettre d'améliorer rapidement,
dès les prochaines semaines, la qualité de l'air dans les écoles du Québec.
L'objectif, c'est quoi? L'objectif, c'est rendre nos écoles plus sécuritaires
pendant l'hiver pour nos enfants.
Selon nos estimations, ces deux mesures-là
ensemble, ça représente un investissement d'urgence d'environ 86 millions
de dollars. C'est de l'argent, mais ce n'est pas une dépense, c'est un
investissement dans la sécurité des enfants du Québec, dans la sécurité des
profs du Québec. On va en débattre cet après-midi avec le gouvernement. C'est
ce qu'on lui demande aujourd'hui, un investissement d'urgence de
86 millions de dollars pour améliorer la ventilation dans les écoles. Parce
qu'ouvrir les fenêtres à moins 20°, ça ne sera pas suffisant. Les technologies existent,
l'argent existe dans les coffres du gouvernement, c'est le temps de mettre
l'argent sur la table puis de dépenser pour rendre nos écoles sécuritaires.
Merci.
Mme Labrie : Comme vient de
l'expliquer Gabriel, il y a une proportion vraiment importante, je dirais même
alarmante des éclosions qui sont dans nos écoles, en ce moment, et les familles
et le personnel de nos écoles, ils sont inquiets, ils sont inquiets de ça. Ils
ont peur de contracter le virus à l'école, ils ont peur de le ramener dans leur
propre famille. Et on a la responsabilité, nous, de prendre tous les moyens
pour rassurer les gens et pour éviter que la contagion se déroule dans nos
écoles.
Et en ce moment, ce qu'on constate, c'est
qu'on est en retard. Ça fait depuis l'été dernier que c'est connu qu'il y a de
la contagion par aérosol. Le ministre aurait eu le temps pendant l'été
d'élaborer un plan pour assurer une meilleure qualité de l'air dans nos écoles,
mais il ne l'a pas fait, et là on est rendus au mois de novembre, et à ce jour,
son plan, c'est encore d'ouvrir les fenêtres, alors qu'il y a une multitude de
classes, dans nos écoles, dans lesquelles, d'abord, il n'y a même pas de
fenêtre ou dans lesquelles les fenêtres ne s'ouvrent pas. Il y a des
rénovations majeures à faire à beaucoup d'endroits, mais il y a quand même une
solution rapide qu'on peut mettre en place, et c'est celle qu'on propose
aujourd'hui.
On nous le dit souvent, dans l'opposition :
Arrêtez de critiquer, amenez-nous des solutions. Bien, on en amène une aujourd'hui,
cette solution-là, bien, de mettre dans chacune des classes un détecteur de CO2
pour évaluer la qualité de l'air, pour que les membres du personnel puissent
savoir est-ce que la qualité de l'air est adéquate dans leur local, et d'avoir
un purificateur d'air si, justement, la qualité de l'air le justifie.
Donc, c'est une mesure qui non seulement
rassurerait les parents et le personnel, mais qui permettrait, on le pense, de
réduire la contagion. Et je vous dirais que, tant qu'on n'a pas fait ça, moi,
j'ai l'impression qu'on n'a pas fait tout ce qui était en notre pouvoir pour
réduire les risques. C'est le principe de précaution qui doit s'appliquer. On
doit au moins mettre cette mesure-là en oeuvre.
Et, par rapport aux coûts, moi, j'aurais
le goût de dire, quand on a décidé d'équiper toutes les classes d'un tableau
blanc interactif, là, on l'a fait, puis ça a coûté bien plus cher que ça. Moi,
je ne comprends pas qu'on ne serait pas capables d'équiper toutes les classes
d'un outil pour mesurer la qualité de l'air. C'est important pour nos enfants.
C'est important pour le personnel qui y travaille, qui y passe toute la
journée.
Ensuite, il y a un autre sujet dont je
voulais parler aujourd'hui. L'OMS réitérait ce matin que le Québec devait
réduire le nombre d'élèves par classe. Ça fait longtemps qu'ils le disent. Moi,
c'était ma première surprise, quand le ministre de l'Éducation a proposé son
plan de rentrée, en juin dernier, de voir qu'il ne le faisait pas. On lui a
proposé, on lui a demandé de le faire, il ne voulait rien savoir.
Mais là ce serait le temps qu'il arrête de
chercher des excuses pour ne pas réduire le nombre d'élèves par classe puis
qu'il cherche plutôt des solutions pour réussir à le faire. La première d'entre
elles, ça devrait être de donner le choix aux élèves de faire leur
fréquentation scolaire soit en ligne soit en classe. Il y en a qui
préféreraient le faire en ligne, qui seraient rassurés par ça, on doit leur
donner la possibilité de le faire. En Ontario, ça a permis de réduire
significativement le nombre d'élèves en classe. Puis ensuite on peut aussi
diviser des groupes. Il y a des solutions pour ça. Les enseignants sont
capables de s'adapter.
Donc, l'entêtement, là, de Jean-François
Roberge en ce moment à penser... puis de l'ensemble de son gouvernement,
d'ailleurs, à penser qu'ils ont déjà toutes les solutions en main, sans écouter
ce que les autres leur proposent, là, ça commence à mettre sérieusement en
danger, là, la sécurité des gens. Donc, on les invite vraiment à commencer à
penser en dehors de la boîte, à écouter les autres puis à réfléchir à des
solutions, au lieu d'essayer de justifier de ne pas mettre en oeuvre des
mesures comme ça.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions. Une question et une sous-question, s'il vous plaît.
M. Larin (Vincent) : ...Mme
Labrie, qui vous a dit qu'un purificateur d'air puis un détecteur de CO2,
ce serait suffisant?
Mme Labrie : Nous, on ne dit
pas que ce serait suffisant pour éliminer toutes les éclosions dans les écoles.
On dit que c'est le strict minimum à faire pour s'assurer d'assurer une qualité
de l'air dans les classes. Puis on sait qu'il y a de la contamination par
aérosol, ça a été démontré, là.
M. Larin (Vincent) : Sur
quelle base scientifique ça vient...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, il y a une... il y a d'abord une littérature scientifique abondante
qui démontre que la transmission des maladies respiratoires est directement
liée à la qualité de la ventilation. Et ça, ce n'est pas seulement vrai pour la
COVID, c'est vrai pour la transmission de plusieurs maladies par voie
respiratoire. Cette littérature scientifique là, elle est abondante. On vous la
fera parvenir, si vous êtes intéressés.
Sur la COVID spécifiquement, il y a des
études qui ont commencé à être publiées, pas au Québec, mais à l'international,
qui démontrent clairement que plus un espace est ventilé, moins il y a de
chances de transmission par aérosol. Il y a des tests qui ont été faits ailleurs
dans le monde. Ça a été démontré.
La question, c'est : Comment on
mesure si un espace clos est bien ou mal ventilé? Bien, l'indicateur qui nous
permet de trancher cette question-là, c'est la concentration de CO2.
Il y a notamment des chercheurs à l'université Harvard qui ont démontré qu'à
partir de 800 parties par million une classe, un local... que ce soit une
classe ou un autre local, est sécuritaire. Donc, c'est de la littérature
scientifique qui existe. Et l'installation de détecteurs de CO2, ça nous
permet de savoir est-ce que la classe est bien ventilée ou pas. Si elle est
bien ventilée, tant mieux, si elle est mal ventilée, bien, c'est un indicateur
qui nous dit : O.K., c'est le temps soit d'ouvrir la porte, d'ouvrir les
fenêtres ou d'ajouter un purificateur d'air.
M. Laforest (Alain) :
Concernant les CHSLD, le premier ministre a encore dit hier que les P.D.G.
étaient imputables. Qu'est-ce que vous pensez de ça, là? Ça fait comme depuis
le mois de juillet qu'on répète que les P.D.G. sont imputables, mais il y a
encore beaucoup d'éclosions, il y a encore du transfert de personnel, il y a
encore des manques d'infirmières, il y a encore du manque d'équipement dans
certains endroits.
M. Nadeau-Dubois : C'est mieux
des P.D.G. imputables que personne d'imputable. Ça, ce n'est pas compliqué à
dire. Par contre, la vraie solution, là, ce n'est pas de mettre la pression sur
les patrons. La vraie solution, c'est de connecter la cellule de crise du gouvernement
avec les travailleurs, travailleuses sur le terrain. Puis ça, on en a fait une,
proposition, à Québec solidaire, cette proposition-là, c'est d'ajouter une
deuxième cellule de cirse qui regrouperait les organisations qui représentent
les travailleurs et travailleuses essentiels. Malheureusement, le gouvernement
ne nous écoute pas.
M. Laforest (Alain) : Mais
pourquoi ça ne fonctionne pas, actuellement? Pourquoi il y a des éclosions?
Parce qu'il y a des gens qui ne suivent pas les règles? Parce que les P.D.G.
n'appliquent pas les consignes? Parce que le plan n'est pas clair?
M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que
je sais, c'est que c'est irresponsable de la part du gouvernement d'accuser les
soignantes d'être responsables de ces éclosions-là. Ces femmes-là, ces
hommes-là risquent leurs vies pour lutter contre le virus, on doit être
solidaires de leur travail, pas leur taper sur la tête. Moi, je reçois sur les
médias sociaux chaque jour des histoires de gens qui racontent qu'ils doivent,
par exemple, dans certains hôpitaux, manger dans des salles de lunch qui sont
minuscules. Il y a un homme qui m'a raconté, la semaine passée, que lui et ses
collègues, ils vont manger dans la cage d'escalier sur l'heure du dîner parce
que la salle de lunch est trop petite. Ça fait qu'à un moment donné, taper sur
la tête des hommes puis des femmes qui tiennent notre système à bout de bras,
ce n'est pas la solution.
Moi, je ne sais pas c'est quoi, la cause,
c majuscule, de l'ensemble des éclosions, mais il y a une chose dont je suis
certain : ce n'est certainement pas la faute des hommes puis des femmes
qui soignent les aînés au Québec.
Mme Gamache (Valérie) : Mme
Labrie, concernant les recommandations de l'OMS, le gouvernement répète souvent
qu'on n'a pas suffisamment de locaux, on n'a pas suffisamment de personnel,
même, pour, justement, diviser les classes. Qu'est-ce qu'on peut faire? Est-ce
que c'est suffisant de demander aux élèves de lever la main puis de dire :
Bien, moi, j'aime mieux rester à la maison?
Mme Labrie : Bien, ça, c'est
les excuses que le ministre trouve pour ne pas agir. Quand on décide de diviser
un groupe en deux puis que la moitié du temps ils soient en classe, la moitié
du temps ils soient à la maison, ça ne prend pas nécessairement un enseignant
de plus pour faire ça, là, on n'a pas besoin d'attribuer la moitié du groupe à
un autre enseignant. L'enseignant peut tout à fait diviser le travail pour que
soit... s'il a la capacité de se filmer, diffuser en même temps le cours à ceux
qui sont à la maison. S'il n'en a pas la capacité, il peut aussi avoir toutes
sortes d'autres approches pédagogiques, la pédagogie inversée, des travaux, des
devoirs, des lectures peuvent être données aux élèves. Il y a moyen d'avoir ces
sous-groupes-là en alternance, là, en présentiel, puis de faire un suivi même
plus rapproché. Pour des raisons pédagogiques aussi, ça a des vertus. Les enseignants
nous le disent, ils veulent avoir moins d'élèves en même temps devant eux dans
leurs classes.
Donc, moi, je pense que c'est tout à fait
possible. Ça ne prend pas nécessairement du personnel supplémentaire, ça prend
une organisation différente des cours. Puis en même temps, de donner le choix
aux élèves de fréquenter l'école à la maison, en virtuel ou en classe, ça
viendrait enlever aussi une pression importante sur le personnel, en ce moment,
de toutes les familles qui n'auraient pas fait ce choix-là d'être en présence,
et qui se le font imposer, et qui sont très inquiètes, et qui manifestent ces
inquiétudes-là au personnel, aux directions d'école, aux enseignants. De
répondre à ces inquiétudes-là des parents, pour le personnel, en ce moment, c'est
une charge mentale importante. Donc, si au moins on permettait à ceux qui se
sentiraient plus en sécurité de rester à la maison de le faire, ça enlèverait
cette charge mentale là aux enseignants.
Et puis, évidemment, ça prend aussi des enseignants
pour superviser les élèves qui sont en virtuel. Mais, on va se le dire, c'est quand
même plus facile de recruter du personnel pour faire ça, notamment chez les
retraités qui ne souhaitent pas nécessairement retourner dans des classes en ce
moment pour des raisons de santé, mais qui pourraient tout à fait être
disponibles pour le faire en virtuel.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
c'est un manque d'imagination de la part de..
Mme Labrie : Tout à fait, c'est
un manque d'ouverture, c'est un manque d'imagination. Il faudrait que ce ministre-là
apprenne à penser en dehors de la boîte. Des solutions, il en existe sur le
terrain. Il y a des déjà des écoles qui le font d'ailleurs. Mais malheureusement
c'est une propension récurrente, là, du ministre de l'Éducation de penser que
lui seul a la solution, de ne pas être à l'écoute des solutions des autres.
Mais des solutions, il en existe, puis il faut premièrement être en mesure de
les entendre, hein, puis ensuite réfléchir à comment les mettre en oeuvre.
Parce que ça, c'est des choses qu'on a
dites au ministre de l'Éducation en juin dernier, puis là ça fait plusieurs
fois dans les derniers mois que l'OMS nous le rappelle, que l'INSPQ le dit
aussi, qu'eux autres ils auraient préféré qu'on réduise le nombre d'élèves par
classe. Tu sais, c'est bien beau quand on dit : Les groupes vont venir une
journée sur deux. Mais, s'ils sont quand même 30-35 dans leur local, on
s'entend que ça ne respecte pas une excellente distanciation. Puis la qualité
de l'air également va s'altérer plus rapidement quand il y a une trentaine d'élèves
par classe par rapport à une quinzaine.
M. Larin (Vincent) : ...sur un
autre sujet, je ne sais pas si vous avez vu, mais Télé-Québec diffuse des
capsules sur le racisme systémique, notamment Maïtée Saganash qui les anime.
Est-ce que vous pensez que Télé-Québec devrait diffuser un tel contenu? Si oui,
est-ce que ça devrait s'adresser aux élèves du secondaire comme c'est le cas en
ce moment? Dans le fond, est-ce que le racisme systémique devrait être enseigné
aux élèves du secondaire?
Mme Labrie : Je pense que ce n'est
pas notre rôle, là, comme politiciens, de décider quel contenu pédagogique
devrait être enseigné dans les classes. Les enseignants ont la liberté
pédagogique de choisir leur contenu. Moi, personnellement, je pense que le
racisme systémique, c'est quelque chose qui existe. Je pense aussi que, dans la
formation des enseignants, on devrait mieux les outiller pour comprendre
l'histoire, notamment des communautés autochtones, des communautés racisées qui
sont au Québec depuis très longtemps. Puis je pense aussi que ça devrait fairepartie
du cursus de formation des élèves d'avoir plus de contenu là-dessus. Mais, sur
les éléments pédagogiques en particulier qu'ils pourraient utiliser, ce n'est
pas à nous de dire ça.
M. Larin (Vincent) : Mais
c'est parce que c'est au secondaire que ça devrait être enseigné? Là, il y a plusieurs
concepts, là, qui ne sont même pas enseignés au secondaire, là, puis qui sont
juste abordés, par exemple, dans un cours de philosophie au cégep. Est-ce que
vous ne pensez pas que le racisme systémique devrait être réservé à ça?
Mme Labrie : Le racisme
systémique, là, qu'on l'enseigne ou pas, là, il y a des jeunes qui le vivent, il
y a des jeunes qui le vivent, puis on l'a vu à Henri-Bourassa dans les derniers
jours. Donc, je pense que vous avez votre réponse, là. Il faut parler de ces
enjeux-là.
M. Laforest (Alain) :
Vous dites que ce n'est pas le rôle des parlementaires. Ça fait qu'un jour, si
vous êtes ministre de l'Éducation, vous n'allez pas vous occuper de ça?
Mme Labrie : Bien, je
pense que ça doit quand même être à des experts de déterminer le contenu des
programmes de formation. J'espère que ce n'est pas le ministre qui détermine le
contenu des programmes. On veut que ça soit des professionnels de ces différentes
disciplines là qui identifient les contenus à enseigner. Ce n'est pas à moi de
dire : Tel élément de l'histoire... Bien, moi, je suis historienne, là,
mais, je veux dire... donc, je pourrais être amenée à le faire comme
historienne, mais ce n'est pas en tant que politicien. Je pense que ça ne
devrait certainement pas être les politiciens qui décident quels éléments de
contenu doivent faire partie des programmes. Puis d'ailleurs c'est critiqué
depuis très longtemps, dans le réseau, que le contenu des programmes, des
formations, change en fonction des sondages puis des intérêts des politiciens.
Ça ne devrait pas fonctionner comme ça.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière en français.
M. Bergeron (Patrice) :
Une petite dernière. À propos, puisqu'on est le 11 novembre, là,
parlez-nous un peu de votre petit bouquet, là. La fleur blanche, c'est pour les
victimes civiles, peu importe qui, là, mais c'est ça, c'est pour les victimes
civiles?
Mme Labrie : Oui. Bien, c'est
la fleur... Oui, c'est celle-là que vous voulez... Oui, le coquelicot blanc, c'est
en mémoire de toutes les victimes civiles. Parce qu'on sait qu'évidemment les
conflits, les guerres créent de nombreuses victimes, donc, notamment les
personnes qui sont militaires, mais aussi les victimes civiles.
M. Bergeron (Patrice) :
Mais pourquoi vous jugez que... le 11 novembre, c'est la seule journée où
on commémore les anciens combattants au Canada, là, il y en a eu 100 000
qui sont morts à la Première Guerre mondiale, puis je pense qu'il y en a eu
quelques dizaines de milliers dans la deuxième, que la seule journée qu'on leur
a consacrée on pense aux victimes civiles des combats, alors qu'il n'y a pas eu
de victimes civiles qui sont mortes à part les marins de la marine marchande?
Il n'y a pas eu de civils qui ont été bombardés au Canada, là, pendant la
Première et la Deuxième Guerre mondiale.
Mme Labrie : Bien, les
dommages collatéraux des guerres sont plus importants que seulement les décès,
là. Il y a des... Je veux dire, il y a des familles ici qui ont perdu des
proches, qui sont aussi victimes collatérales de ça, des femmes qui sont
devenues veuves, qui ont perdu un enfant, notamment, des personnes qui sont
décédées dans des usines de production d'armement. Donc, pour moi, les victimes
civiles, ça englobe plus large que ça. Puis je vous dirais que le coquelicot
blanc, c'est un appel à la paix, hein? C'est un appel à la paix.
La Modératrice
: On va
passer en anglais...
M. Bergeron (Patrice) : Parce
que le coquelicot rouge, ce n'est pas un appel à la paix? Mais le coquelicot
rouge n'appelle pas à la paix, là? Non?
M. Nadeau-Dubois : ...ça
fait depuis que Québec solidaire est à l'Assemblée nationale, que chaque année
on porte fièrement le coquelicot rouge et qu'on ajoute de manière
complémentaire le coquelicot blanc. Parce qu'il faut se le rappeler, les
guerres font des victimes militaires, mais aussi des victimes civiles. D'ailleurs,
dans les deux grandes guerres mondiales, la majorité des gens qui sont décédés
étaient des civils. Donc, on n'a pas à choisir entre se rappeler le sacrifice
des militaires et les victimes innocentes, on peut faire les deux, puis c'est
ce qu'on fait à Québec solidaire.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay (Cathy) : How do you explain that the World Health Organization is talking…
covering the topic of aerosols as one of the factors that's spreading the
COVID-19, and now in Québec the
Health Minister said yesterday that he's asking for an update from Public
Health? I mean, is there, like, time that we wasted for months?
M. Nadeau-Dubois : Very good question.
The Government of Québec is late. Airborne transmission was
confirmed by the World Health Organization in July. In July. Hundreds of
scientists have spoken, during the summer and in the beginning of the fall, to
say : Airborne transmission exists, it's a real risk. A lot of countries,
for example Germany, have already adapted their health measures to follow the
evolution of the science. The QuébecGovernment is late.
Mme Senay (Cathy) : ...a plan for schools, for ventilation, months ago, or ventilation
for health care buildings too?
M. Nadeau-Dubois : Well, honestly, what I'm being told by people on the ground is that
our health care facilities have already, in most cases, ventilation systems
that are in place specifically to prevent that. You know, it's not new that there
are viruses in hospitals. The situation is completely different with schools. Ventilation systems in
schools were not built to filter a virus. Our schools are old, they're poorly
ventilated, and that's one of the reasons why in Montréal they are now the main driver of the transmission of the virus.
So, what we're asking for
today is two concrete measures to help mitigate that problem of ventilation in
our schools. First, we have… we need CO2 detectors in all classrooms in Québec. Why? Because the concentration of CO2 inside a closed space is one of the best indicators of if that
classroom is well ventilated or badly ventilated. And secondly, we're asking
the Government to put in place
air purificators in all classrooms where it's necessary, because we have to do
everything we can to fight the airborne transmission of the virus in our
schools.
We need to do this for
the students, we need to do this for the teachers, we need to do this to
reassure the families, also. We are talking about approximatively
$85 million. It's good money, but it's money well spent of it's spent for
the safety of our children.
Mme Fletcher (Raquel) : Yesterday, the Minister was asked about vaccines and his plan for
distributing those vaccines once we have access to them. He said he's hired a
chief of operations, they already have 60 freezers, he listed a number of
things. Are you concerned that that might be a logistical nightmare once we get
there?
M. Nadeau-Dubois : I hope the distribution of the vaccines will be better than the
distribution of the rapid tests in the last weeks. You
know, if that vaccine is announced soon... it's not
done yet, we have to remember that, if it's announced in the next months, there
will be no room for error for the Government. They need to be prepared, they need to be prepared to vaccinate
massively and in priority healthcare workers and vulnerable people.
Mme Senay (Cathy) : In vitro fertilization. Lionel Carmant will table his bill later on today. You were not there, in 2010,
when Jean Charest installed this public program for trials for couples that
were infertile. And then, in 2015, the Health Minister at that time, Gaétan Barrette, said : This is an open
bar, we're just going to cut
this. They gave tax credits instead. What should be a fair public program? How
many trials couples should get, should be covered for? The age of women to
receive those trials? What should be fair?
Mme Labrie : Well, there is a lot of women that are waiting for the coming back
of this program. We'll have a look at the bill that the Minister will deliver
today. I think for sure it is a good idea to pay for at least one treatment for
those women. But I will wait to see the bill before to comment.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Greig (Kelly) : ...those couples waited five years with no program must have been
very difficult. So...
Mme Labrie : It's been very difficult. It's been very difficult. It is very hard
for those couples, for those women to try to have a family and not to succeed
in this. It is, in some times, a health problem. So, it is normal that we find
solutions to help those families.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 9 h 6)