L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le mercredi 11 novembre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, Québec solidaire va déposer une motion pour que l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec d'améliorer la ventilation dans nos écoles.

La transmission communautaire se poursuit au Québec, on n'est pas sortis du bois, et, de plus en plus, cette transmission-là se produit dans nos écoles. Au moment où on se parle, il y a plus d'une éclosion sur quatre au Québec qui se passe dans une école. À Montréal, les écoles sont devenues, en fait, la principale source, le principal facteur de transmission communautaire du virus.

Nos écoles, au Québec, elles sont vieilles, elles sont très vieilles, elles ont souvent des mauvais systèmes de ventilation, et ce que la science nous dit, c'est que dorénavant le virus se transmet par voie aérienne. Donc, si on veut garder les écoles ouvertes, le gouvernement doit absolument mettre en place des mesures d'urgence.

Aujourd'hui, Québec solidaire fait deux propositions concrètes pour le gouvernement du Québec. La motion qu'on va déposer cet après-midi demande deux choses. D'abord, que le gouvernement installe dans toutes les classes du Québec des détecteurs de CO2. Pourquoi? Parce que la concentration de CO2 dans une pièce, bien, c'est un des meilleurs indicateurs de la qualité de la ventilation. Ensuite, on demande au gouvernement d'installer des purificateurs d'air dans toutes les classes où ce sera jugé nécessaire.

Ces deux solutions-là, ce n'est pas une panacée, mais, une chose est sûre, dire aux profs d'ouvrir les fenêtres, ce n'est pas une solution suffisante non plus. Notre plan n'est pas parfait, il ne répondra pas à tous les problèmes, mais il va permettre d'améliorer rapidement, dès les prochaines semaines, la qualité de l'air dans les écoles du Québec. L'objectif, c'est quoi? L'objectif, c'est rendre nos écoles plus sécuritaires pendant l'hiver pour nos enfants.

Selon nos estimations, ces deux mesures-là ensemble, ça représente un investissement d'urgence d'environ 86 millions de dollars. C'est de l'argent, mais ce n'est pas une dépense, c'est un investissement dans la sécurité des enfants du Québec, dans la sécurité des profs du Québec. On va en débattre cet après-midi avec le gouvernement. C'est ce qu'on lui demande aujourd'hui, un investissement d'urgence de 86 millions de dollars pour améliorer la ventilation dans les écoles. Parce qu'ouvrir les fenêtres à moins 20°, ça ne sera pas suffisant. Les technologies existent, l'argent existe dans les coffres du gouvernement, c'est le temps de mettre l'argent sur la table puis de dépenser pour rendre nos écoles sécuritaires. Merci.

Mme Labrie : Comme vient de l'expliquer Gabriel, il y a une proportion vraiment importante, je dirais même alarmante des éclosions qui sont dans nos écoles, en ce moment, et les familles et le personnel de nos écoles, ils sont inquiets, ils sont inquiets de ça. Ils ont peur de contracter le virus à l'école, ils ont peur de le ramener dans leur propre famille. Et on a la responsabilité, nous, de prendre tous les moyens pour rassurer les gens et pour éviter que la contagion se déroule dans nos écoles.

Et en ce moment, ce qu'on constate, c'est qu'on est en retard. Ça fait depuis l'été dernier que c'est connu qu'il y a de la contagion par aérosol. Le ministre aurait eu le temps pendant l'été d'élaborer un plan pour assurer une meilleure qualité de l'air dans nos écoles, mais il ne l'a pas fait, et là on est rendus au mois de novembre, et à ce jour, son plan, c'est encore d'ouvrir les fenêtres, alors qu'il y a une multitude de classes, dans nos écoles, dans lesquelles, d'abord, il n'y a même pas de fenêtre ou dans lesquelles les fenêtres ne s'ouvrent pas. Il y a des rénovations majeures à faire à beaucoup d'endroits, mais il y a quand même une solution rapide qu'on peut mettre en place, et c'est celle qu'on propose aujourd'hui.

On nous le dit souvent, dans l'opposition : Arrêtez de critiquer, amenez-nous des solutions. Bien, on en amène une aujourd'hui, cette solution-là, bien, de mettre dans chacune des classes un détecteur de CO2 pour évaluer la qualité de l'air, pour que les membres du personnel puissent savoir est-ce que la qualité de l'air est adéquate dans leur local, et d'avoir un purificateur d'air si, justement, la qualité de l'air le justifie.

Donc, c'est une mesure qui non seulement rassurerait les parents et le personnel, mais qui permettrait, on le pense, de réduire la contagion. Et je vous dirais que, tant qu'on n'a pas fait ça, moi, j'ai l'impression qu'on n'a pas fait tout ce qui était en notre pouvoir pour réduire les risques. C'est le principe de précaution qui doit s'appliquer. On doit au moins mettre cette mesure-là en oeuvre.

Et, par rapport aux coûts, moi, j'aurais le goût de dire, quand on a décidé d'équiper toutes les classes d'un tableau blanc interactif, là, on l'a fait, puis ça a coûté bien plus cher que ça. Moi, je ne comprends pas qu'on ne serait pas capables d'équiper toutes les classes d'un outil pour mesurer la qualité de l'air. C'est important pour nos enfants. C'est important pour le personnel qui y travaille, qui y passe toute la journée.

Ensuite, il y a un autre sujet dont je voulais parler aujourd'hui. L'OMS réitérait ce matin que le Québec devait réduire le nombre d'élèves par classe. Ça fait longtemps qu'ils le disent. Moi, c'était ma première surprise, quand le ministre de l'Éducation a proposé son plan de rentrée, en juin dernier, de voir qu'il ne le faisait pas. On lui a proposé, on lui a demandé de le faire, il ne voulait rien savoir.

Mais là ce serait le temps qu'il arrête de chercher des excuses pour ne pas réduire le nombre d'élèves par classe puis qu'il cherche plutôt des solutions pour réussir à le faire. La première d'entre elles, ça devrait être de donner le choix aux élèves de faire leur fréquentation scolaire soit en ligne soit en classe. Il y en a qui préféreraient le faire en ligne, qui seraient rassurés par ça, on doit leur donner la possibilité de le faire. En Ontario, ça a permis de réduire significativement le nombre d'élèves en classe. Puis ensuite on peut aussi diviser des groupes. Il y a des solutions pour ça. Les enseignants sont capables de s'adapter.

Donc, l'entêtement, là, de Jean-François Roberge en ce moment à penser... puis de l'ensemble de son gouvernement, d'ailleurs, à penser qu'ils ont déjà toutes les solutions en main, sans écouter ce que les autres leur proposent, là, ça commence à mettre sérieusement en danger, là, la sécurité des gens. Donc, on les invite vraiment à commencer à penser en dehors de la boîte, à écouter les autres puis à réfléchir à des solutions, au lieu d'essayer de justifier de ne pas mettre en oeuvre des mesures comme ça.

La Modératrice : On va prendre vos questions. Une question et une sous-question, s'il vous plaît.

M. Larin (Vincent) : ...Mme Labrie, qui vous a dit qu'un purificateur d'air puis un détecteur de CO2, ce serait suffisant?

Mme Labrie : Nous, on ne dit pas que ce serait suffisant pour éliminer toutes les éclosions dans les écoles. On dit que c'est le strict minimum à faire pour s'assurer d'assurer une qualité de l'air dans les classes. Puis on sait qu'il y a de la contamination par aérosol, ça a été démontré, là.

M. Larin (Vincent) : Sur quelle base scientifique ça vient...

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, il y a une... il y a d'abord une littérature scientifique abondante qui démontre que la transmission des maladies respiratoires est directement liée à la qualité de la ventilation. Et ça, ce n'est pas seulement vrai pour la COVID, c'est vrai pour la transmission de plusieurs maladies par voie respiratoire. Cette littérature scientifique là, elle est abondante. On vous la fera parvenir, si vous êtes intéressés.

Sur la COVID spécifiquement, il y a des études qui ont commencé à être publiées, pas au Québec, mais à l'international, qui démontrent clairement que plus un espace est ventilé, moins il y a de chances de transmission par aérosol. Il y a des tests qui ont été faits ailleurs dans le monde. Ça a été démontré.

La question, c'est : Comment on mesure si un espace clos est bien ou mal ventilé? Bien, l'indicateur qui nous permet de trancher cette question-là, c'est la concentration de CO2. Il y a notamment des chercheurs à l'université Harvard qui ont démontré qu'à partir de 800 parties par million une classe, un local... que ce soit une classe ou un autre local, est sécuritaire. Donc, c'est de la littérature scientifique qui existe. Et l'installation de détecteurs de CO2, ça nous permet de savoir est-ce que la classe est bien ventilée ou pas. Si elle est bien ventilée, tant mieux, si elle est mal ventilée, bien, c'est un indicateur qui nous dit : O.K., c'est le temps soit d'ouvrir la porte, d'ouvrir les fenêtres ou d'ajouter un purificateur d'air.

M. Laforest (Alain) : Concernant les CHSLD, le premier ministre a encore dit hier que les P.D.G. étaient imputables. Qu'est-ce que vous pensez de ça, là? Ça fait comme depuis le mois de juillet qu'on répète que les P.D.G. sont imputables, mais il y a encore beaucoup d'éclosions, il y a encore du transfert de personnel, il y a encore des manques d'infirmières, il y a encore du manque d'équipement dans certains endroits.

M. Nadeau-Dubois : C'est mieux des P.D.G. imputables que personne d'imputable. Ça, ce n'est pas compliqué à dire. Par contre, la vraie solution, là, ce n'est pas de mettre la pression sur les patrons. La vraie solution, c'est de connecter la cellule de crise du gouvernement avec les travailleurs, travailleuses sur le terrain. Puis ça, on en a fait une, proposition, à Québec solidaire, cette proposition-là, c'est d'ajouter une deuxième cellule de cirse qui regrouperait les organisations qui représentent les travailleurs et travailleuses essentiels. Malheureusement, le gouvernement ne nous écoute pas.

M. Laforest (Alain) : Mais pourquoi ça ne fonctionne pas, actuellement? Pourquoi il y a des éclosions? Parce qu'il y a des gens qui ne suivent pas les règles? Parce que les P.D.G. n'appliquent pas les consignes? Parce que le plan n'est pas clair?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je sais, c'est que c'est irresponsable de la part du gouvernement d'accuser les soignantes d'être responsables de ces éclosions-là. Ces femmes-là, ces hommes-là risquent leurs vies pour lutter contre le virus, on doit être solidaires de leur travail, pas leur taper sur la tête. Moi, je reçois sur les médias sociaux chaque jour des histoires de gens qui racontent qu'ils doivent, par exemple, dans certains hôpitaux, manger dans des salles de lunch qui sont minuscules. Il y a un homme qui m'a raconté, la semaine passée, que lui et ses collègues, ils vont manger dans la cage d'escalier sur l'heure du dîner parce que la salle de lunch est trop petite. Ça fait qu'à un moment donné, taper sur la tête des hommes puis des femmes qui tiennent notre système à bout de bras, ce n'est pas la solution.

Moi, je ne sais pas c'est quoi, la cause, c majuscule, de l'ensemble des éclosions, mais il y a une chose dont je suis certain : ce n'est certainement pas la faute des hommes puis des femmes qui soignent les aînés au Québec.

Mme Gamache (Valérie) : Mme Labrie, concernant les recommandations de l'OMS, le gouvernement répète souvent qu'on n'a pas suffisamment de locaux, on n'a pas suffisamment de personnel, même, pour, justement, diviser les classes. Qu'est-ce qu'on peut faire? Est-ce que c'est suffisant de demander aux élèves de lever la main puis de dire : Bien, moi, j'aime mieux rester à la maison?

Mme Labrie : Bien, ça, c'est les excuses que le ministre trouve pour ne pas agir. Quand on décide de diviser un groupe en deux puis que la moitié du temps ils soient en classe, la moitié du temps ils soient à la maison, ça ne prend pas nécessairement un enseignant de plus pour faire ça, là, on n'a pas besoin d'attribuer la moitié du groupe à un autre enseignant. L'enseignant peut tout à fait diviser le travail pour que soit... s'il a la capacité de se filmer, diffuser en même temps le cours à ceux qui sont à la maison. S'il n'en a pas la capacité, il peut aussi avoir toutes sortes d'autres approches pédagogiques, la pédagogie inversée, des travaux, des devoirs, des lectures peuvent être données aux élèves. Il y a moyen d'avoir ces sous-groupes-là en alternance, là, en présentiel, puis de faire un suivi même plus rapproché. Pour des raisons pédagogiques aussi, ça a des vertus. Les enseignants nous le disent, ils veulent avoir moins d'élèves en même temps devant eux dans leurs classes.

Donc, moi, je pense que c'est tout à fait possible. Ça ne prend pas nécessairement du personnel supplémentaire, ça prend une organisation différente des cours. Puis en même temps, de donner le choix aux élèves de fréquenter l'école à la maison, en virtuel ou en classe, ça viendrait enlever aussi une pression importante sur le personnel, en ce moment, de toutes les familles qui n'auraient pas fait ce choix-là d'être en présence, et qui se le font imposer, et qui sont très inquiètes, et qui manifestent ces inquiétudes-là au personnel, aux directions d'école, aux enseignants. De répondre à ces inquiétudes-là des parents, pour le personnel, en ce moment, c'est une charge mentale importante. Donc, si au moins on permettait à ceux qui se sentiraient plus en sécurité de rester à la maison de le faire, ça enlèverait cette charge mentale là aux enseignants.

Et puis, évidemment, ça prend aussi des enseignants pour superviser les élèves qui sont en virtuel. Mais, on va se le dire, c'est quand même plus facile de recruter du personnel pour faire ça, notamment chez les retraités qui ne souhaitent pas nécessairement retourner dans des classes en ce moment pour des raisons de santé, mais qui pourraient tout à fait être disponibles pour le faire en virtuel.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, c'est un manque d'imagination de la part de..

Mme Labrie : Tout à fait, c'est un manque d'ouverture, c'est un manque d'imagination. Il faudrait que ce ministre-là apprenne à penser en dehors de la boîte. Des solutions, il en existe sur le terrain. Il y a des déjà des écoles qui le font d'ailleurs. Mais malheureusement c'est une propension récurrente, là, du ministre de l'Éducation de penser que lui seul a la solution, de ne pas être à l'écoute des solutions des autres. Mais des solutions, il en existe, puis il faut premièrement être en mesure de les entendre, hein, puis ensuite réfléchir à comment les mettre en oeuvre.

Parce que ça, c'est des choses qu'on a dites au ministre de l'Éducation en juin dernier, puis là ça fait plusieurs fois dans les derniers mois que l'OMS nous le rappelle, que l'INSPQ le dit aussi, qu'eux autres ils auraient préféré qu'on réduise le nombre d'élèves par classe. Tu sais, c'est bien beau quand on dit : Les groupes vont venir une journée sur deux. Mais, s'ils sont quand même 30-35 dans leur local, on s'entend que ça ne respecte pas une excellente distanciation. Puis la qualité de l'air également va s'altérer plus rapidement quand il y a une trentaine d'élèves par classe par rapport à une quinzaine.

M. Larin (Vincent) : ...sur un autre sujet, je ne sais pas si vous avez vu, mais Télé-Québec diffuse des capsules sur le racisme systémique, notamment Maïtée Saganash qui les anime. Est-ce que vous pensez que Télé-Québec devrait diffuser un tel contenu? Si oui, est-ce que ça devrait s'adresser aux élèves du secondaire comme c'est le cas en ce moment? Dans le fond, est-ce que le racisme systémique devrait être enseigné aux élèves du secondaire?

Mme Labrie : Je pense que ce n'est pas notre rôle, là, comme politiciens, de décider quel contenu pédagogique devrait être enseigné dans les classes. Les enseignants ont la liberté pédagogique de choisir leur contenu. Moi, personnellement, je pense que le racisme systémique, c'est quelque chose qui existe. Je pense aussi que, dans la formation des enseignants, on devrait mieux les outiller pour comprendre l'histoire, notamment des communautés autochtones, des communautés racisées qui sont au Québec depuis très longtemps. Puis je pense aussi que ça devrait fairepartie du cursus de formation des élèves d'avoir plus de contenu là-dessus. Mais, sur les éléments pédagogiques en particulier qu'ils pourraient utiliser, ce n'est pas à nous de dire ça.

M. Larin (Vincent) : Mais c'est parce que c'est au secondaire que ça devrait être enseigné? Là, il y a plusieurs concepts, là, qui ne sont même pas enseignés au secondaire, là, puis qui sont juste abordés, par exemple, dans un cours de philosophie au cégep. Est-ce que vous ne pensez pas que le racisme systémique devrait être réservé à ça?

Mme Labrie : Le racisme systémique, là, qu'on l'enseigne ou pas, là, il y a des jeunes qui le vivent, il y a des jeunes qui le vivent, puis on l'a vu à Henri-Bourassa dans les derniers jours. Donc, je pense que vous avez votre réponse, là. Il faut parler de ces enjeux-là.

M. Laforest (Alain) : Vous dites que ce n'est pas le rôle des parlementaires. Ça fait qu'un jour, si vous êtes ministre de l'Éducation, vous n'allez pas vous occuper de ça?

Mme Labrie : Bien, je pense que ça doit quand même être à des experts de déterminer le contenu des programmes de formation. J'espère que ce n'est pas le ministre qui détermine le contenu des programmes. On veut que ça soit des professionnels de ces différentes disciplines là qui identifient les contenus à enseigner. Ce n'est pas à moi de dire : Tel élément de l'histoire... Bien, moi, je suis historienne, là, mais, je veux dire... donc, je pourrais être amenée à le faire comme historienne, mais ce n'est pas en tant que politicien. Je pense que ça ne devrait certainement pas être les politiciens qui décident quels éléments de contenu doivent faire partie des programmes. Puis d'ailleurs c'est critiqué depuis très longtemps, dans le réseau, que le contenu des programmes, des formations, change en fonction des sondages puis des intérêts des politiciens. Ça ne devrait pas fonctionner comme ça.

La Modératrice : On va prendre une dernière en français.

M. Bergeron (Patrice) : Une petite dernière. À propos, puisqu'on est le 11 novembre, là, parlez-nous un peu de votre petit bouquet, là. La fleur blanche, c'est pour les victimes civiles, peu importe qui, là, mais c'est ça, c'est pour les victimes civiles?

Mme Labrie : Oui. Bien, c'est la fleur... Oui, c'est celle-là que vous voulez... Oui, le coquelicot blanc, c'est en mémoire de toutes les victimes civiles. Parce qu'on sait qu'évidemment les conflits, les guerres créent de nombreuses victimes, donc, notamment les personnes qui sont militaires, mais aussi les victimes civiles.

M. Bergeron (Patrice) : Mais pourquoi vous jugez que... le 11 novembre, c'est la seule journée où on commémore les anciens combattants au Canada, là, il y en a eu 100 000 qui sont morts à la Première Guerre mondiale, puis je pense qu'il y en a eu quelques dizaines de milliers dans la deuxième, que la seule journée qu'on leur a consacrée on pense aux victimes civiles des combats, alors qu'il n'y a pas eu de victimes civiles qui sont mortes à part les marins de la marine marchande? Il n'y a pas eu de civils qui ont été bombardés au Canada, là, pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale.

Mme Labrie : Bien, les dommages collatéraux des guerres sont plus importants que seulement les décès, là. Il y a des... Je veux dire, il y a des familles ici qui ont perdu des proches, qui sont aussi victimes collatérales de ça, des femmes qui sont devenues veuves, qui ont perdu un enfant, notamment, des personnes qui sont décédées dans des usines de production d'armement. Donc, pour moi, les victimes civiles, ça englobe plus large que ça. Puis je vous dirais que le coquelicot blanc, c'est un appel à la paix, hein? C'est un appel à la paix.

La Modératrice : On va passer en anglais...

M. Bergeron (Patrice) : Parce que le coquelicot rouge, ce n'est pas un appel à la paix? Mais le coquelicot rouge n'appelle pas à la paix, là? Non?

M. Nadeau-Dubois : ...ça fait depuis que Québec solidaire est à l'Assemblée nationale, que chaque année on porte fièrement le coquelicot rouge et qu'on ajoute de manière complémentaire le coquelicot blanc. Parce qu'il faut se le rappeler, les guerres font des victimes militaires, mais aussi des victimes civiles. D'ailleurs, dans les deux grandes guerres mondiales, la majorité des gens qui sont décédés étaient des civils. Donc, on n'a pas à choisir entre se rappeler le sacrifice des militaires et les victimes innocentes, on peut faire les deux, puis c'est ce qu'on fait à Québec solidaire.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : How do you explain that the World Health Organization is talking… covering the topic of aerosols as one of the factors that's spreading the COVID-19, and now in Québec the Health Minister said yesterday that he's asking for an update from Public Health? I mean, is there, like, time that we wasted for months?

M. Nadeau-Dubois : Very good question. The Government of Québec is late. Airborne transmission was confirmed by the World Health Organization in July. In July. Hundreds of scientists have spoken, during the summer and in the beginning of the fall, to say : Airborne transmission exists, it's a real risk. A lot of countries, for example Germany, have already adapted their health measures to follow the evolution of the science. The QuébecGovernment is late.

Mme Senay (Cathy) : ...a plan for schools, for ventilation, months ago, or ventilation for health care buildings too?

M. Nadeau-Dubois : Well, honestly, what I'm being told by people on the ground is that our health care facilities have already, in most cases, ventilation systems that are in place specifically to prevent that. You know, it's not new that there are viruses in hospitals. The situation is completely different with schools. Ventilation systems in schools were not built to filter a virus. Our schools are old, they're poorly ventilated, and that's one of the reasons why in Montréal they are now the main driver of the transmission of the virus.

So, what we're asking for today is two concrete measures to help mitigate that problem of ventilation in our schools. First, we have… we need CO2 detectors in all classrooms in Québec. Why? Because the concentration of CO2 inside a closed space is one of the best indicators of if that classroom is well ventilated or badly ventilated. And secondly, we're asking the Government to put in place air purificators in all classrooms where it's necessary, because we have to do everything we can to fight the airborne transmission of the virus in our schools.

We need to do this for the students, we need to do this for the teachers, we need to do this to reassure the families, also. We are talking about approximatively $85 million. It's good money, but it's money well spent of it's spent for the safety of our children.

Mme Fletcher (Raquel) : Yesterday, the Minister was asked about vaccines and his plan for distributing those vaccines once we have access to them. He said he's hired a chief of operations, they already have 60 freezers, he listed a number of things. Are you concerned that that might be a logistical nightmare once we get there?

M. Nadeau-Dubois : I hope the distribution of the vaccines will be better than the distribution of the rapid tests in the last weeks. You know, if that vaccine is announced soon... it's not done yet, we have to remember that, if it's announced in the next months, there will be no room for error for the Government. They need to be prepared, they need to be prepared to vaccinate massively and in priority healthcare workers and vulnerable people.

Mme Senay (Cathy) : In vitro fertilization. Lionel Carmant will table his bill later on today. You were not there, in 2010, when Jean Charest installed this public program for trials for couples that were infertile. And then, in 2015, the Health Minister at that time, Gaétan Barrette, said : This is an open bar, we're just going to cut this. They gave tax credits instead. What should be a fair public program? How many trials couples should get, should be covered for? The age of women to receive those trials? What should be fair?

Mme Labrie : Well, there is a lot of women that are waiting for the coming back of this program. We'll have a look at the bill that the Minister will deliver today. I think for sure it is a good idea to pay for at least one treatment for those women. But I will wait to see the bill before to comment.

La Modératrice : Dernière question.

Mme Greig (Kelly) : ...those couples waited five years with no program must have been very difficult. So...

Mme Labrie : It's been very difficult. It's been very difficult. It is very hard for those couples, for those women to try to have a family and not to succeed in this. It is, in some times, a health problem. So, it is normal that we find solutions to help those families.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 9 h 6)

Participants


Document(s) associé(s)