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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Le jeudi 12 novembre 2020, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

Mme Massé : Oui, bonjour, tout le monde. Alors, ce matin, je vais vous parler des vacances de Noël. Je vais vous parler des vacances de Noël parce que, là, je trouve que le gouvernement commence à pas mal mêler les gens en plus de les culpabiliser, hein?

Je ne sais pas si vous avez remarqué son attitude. Il y a des ballons d'essai. Il va peut-être y avoir des semaines de plus, il n'y en aura peut-être pas. Peut-être que vous allez pouvoir voir des familles, peut-être on va pouvoir mêler deux bulles. Bon, bref, le feeling que ça fait au monde, là, c'est : Pouvez-vous, s'il vous plaît, M. le gouvernement... quand vous aurez un plan, là, vous nous le direz, mais entre-temps arrêtez de jouer avec nos nerfs.

Parce que dans les faits, là, d'une part, les vacances de Noël, on le sait bien, l'importance que ça a pour nous autres, hein, d'une part. Dans un moment aussi important que celui qu'on vit dans la pandémie, c'est attendu, ce temps-là. Et à force de jouer comme ça, de nous dire : Peut-être... Tu sais, l'histoire du rajout des deux semaines? Imaginez le stress et l'angoisse des parents, qui disent : Non, mais attends, là, si les enfants ne retournent pas à l'école, moi... c'est parce que moi, je travaille et... Bref, quand vous aurez un plan, M. Legault, vous le donnerez. C'est ça qu'on s'attend.

M. Marissal : Alors, bonjour. Grosse journée aujourd'hui pour les finances du Québec. En fait, c'est la mise à jour économique, comme vous savez. On s'attend à ce que, finalement, M. Girard nous en dise un peu plus sur le plan de la suite, sur ce qu'a coûté aussi à ce jour la pandémie. La deuxième vague frappe évidemment beaucoup plus fort que ce qu'on aurait pu espérer. On parlerait même déjà, peut-être, d'une troisième vague. Il y a encore tous des pans complets d'économie qui sont à l'arrêt. On attend de voir de quelle façon M. Girard va arriver à, je dirais, résoudre la quadrature du cercle.

Parce qu'en ce moment on sait que la croissance économique est plus faible que prévu. Ça va de soi, en raison de la pandémie. C'est partout comme ça à travers la planète, ce n'est pas la faute de personne, c'est la pandémie qui fait ça. Donc, moins de croissance, moins de revenus, plus de dépenses, évidemment, notamment dans le système de santé, dans les écoles aussi, pour la ventilation. On ne peut pas jouer avec la vie des gens, avec la santé des gens. Donc, c'est normal, moins de revenus, plus de dépenses.

Malgré tout, le ministre des Finances continue à regarder l'économie avec des lunettes roses en nous disant : La croissance économique va tout faire, les transferts fédéraux en santé vont tout faire. Comme si Ottawa allait faire la charité au gouvernement du Québec sans condition. Puis pour le reste, bien, faites-vous-en pas, on va maintenir un déficit à peu près où il était, tout en se privant de nouveaux revenus.

Parce que ça, s'il y a une chose sur laquelle M. Girard est quasi religieux, là, c'est : il refuse systématiquement même d'envisager toutes nouvelles sortes de nouveaux revenus. Nous avons proposé pendant la première vague, je crois que c'était en avril ou mai, un impôt de pandémie auprès des entreprises qui tirent très bien leur épingle du jeu. Ça a été rejeté net, sec par le ministre des Finances. Alors, c'est malheureux.

Nous, on s'attend à ce que M. Girard nous dise aujourd'hui comment il va faire dans les circonstances actuelles. Mais, en ce qui me concerne, en ce qui nous concerne, quand on regarde son attitude et l'analyse des chiffres, la pandémie l'a un peu peinturé dans le coin. Puis en plus il s'est attaché les mains et les pieds en refusant de nouvelles sources de revenus, en refusant de sortir... de penser en dehors de la boîte, là, et d'imaginer un Québec postpandémie autrement.

Alors, merci. Je vous remercie. On attend les questions.

La Modératrice : Une question et une sous-question.

M. Larin (Vincent) : Peut-être concernant le REM, je ne sais pas si vous pouvez... On apprend des retards considérables, justement... C'est un immense projet, somme toute, qui se déroule dans un anonymat relatif. Est-ce que quelqu'un au Québec veut vraiment le REM?

Mme Massé : Bien, écoutez, je vous rappelle, c'est le projet de la Caisse de dépôt et de placement, hein, on se rappelle de ça. Et, si j'ai bien compris votre question, vous demandez si Québec veut le REM?

M. Larin (Vincent) : Quelqu'un au Québec veut le REM.

Mme Massé : Ah! si quelqu'un...

M. Larin (Vincent) : Parce qu'on apprend des retards considérables, puis il n'y a personne qui a l'air de déchirer sa chemise, là.

Mme Massé : Bien, écoutez, vous savez c'est quoi, notre position sur le REM. Nous, un, ça prend du transport en commun partout, que ce soit à Montréal ou à Québec, avec un tramway à Québec. Ceci étant dit, le REM n'a jamais été le modèle qu'on suggérait, pour toutes sortes de raisons. Mais qu'il y ait, dans un aussi gros projet, un dépassement de coûts, est-ce que je suis vraiment surprise? Non.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur Noël, là, Mme Massé, vous faites allusion évidemment à ce qu'on apprend, là, qu'il y aura peut-être une quarantaine, avant ou après, on ne sait pas combien de temps. Vous, est-ce que vous êtes plutôt favorables à ça, qu'on impose des mesures avant et après pour être en mesure de célébrer Noël? Est-ce que ça, c'est une option que vous trouvez intéressante?

Mme Massé : Écoutez, moi, ce que je comprends, là, c'est que tout le monde au Québec ont compris que, si on ne faisait pas attention, on ne s'en allait pas dans le bon chemin. Ceci étant dit, ce que je n'aime pas de l'attitude, actuellement, du gouvernement, c'est qu'il insécurise les parents par ses ballons d'essai, dont vous venez d'en nommer deux. C'est ça qui est difficile, tu sais?

Ce que je veux dire : au Québec, puis ailleurs sur la planète, d'ailleurs, toute notre vie est structurée autour d'événements dont, notamment... comme celui des vacances de Noël, que ce soit notre travail, les enfants à l'école, même notre vie sociale, familiale, etc. Alors, c'est pour ça que moi, ce matin, je viens dire à M. Legault : Arrêtez de culpabiliser les gens. Parce que c'est un peu ça : Si vous êtes fins, on va avoir un cadeau pour vous autres à Noël. Non, non, on le sait, là, que ça ne va pas bien.

Ceci étant dit, ce qu'on veut, c'est un plan qui est clair pour être capables de nous structurer. Parce que moi, ma crainte, puis je ne vous la cache pas, là, c'est qu'à partir du moment où on dit : Il n'y a pas d'école, à partir du moment où on dit : On rajoute des semaines de... ça, là, ça veut dire du monde qui vont payer le prix de ça. Et, bien sûr, si on parle d'avoir les enfants à la maison, c'est souvent les femmes qui paient ce prix-là. Alors, moi, je dis : Quand vous le saurez, vous le direz puis vous nous le direz : C'est ça, le plan.

M. Bergeron (Patrice) : Pas plus tard qu'hier, Mme Massé, Mme Guilbault a dit que c'était encore prématuré de parler d'une quarantaine avant ou après Noël. Est-ce que le gouvernement sait vraiment où est-ce qu'il s'en va actuellement?

Mme Massé : C'est une bonne question que vous posez, une très bonne question que vous posez. Je ne le sais pas plus. On vous l'a souvent dit, on n'a pas les projections, les avis, l'information que possède le gouvernement. Moi, je demande juste... La période, actuellement, elle est dure pour les personnes. On vous en parle souvent, à Québec solidaire, de la santé mentale de nos concitoyens. Je vous dis, là, Noël, puis je suis certaine que vous le vivez vous-mêmes, là, c'est majeur, ça, dans comment on va absorber ce qui se passe maintenant et la suite des choses. Ça fait que moi, j'aime mieux qu'on arrête de faire des ballons d'essai puis que, quand il y aura un réel plan, qu'on nous dise : Bien, voilà, c'est ça, le plan, pour telle, telle, telle raison. Puis entre-temps, si on était capables d'avoir du data, on serait capables de vous répondre beaucoup mieux comme opposition.

M. Bergeron (Patrice) : M. Marissal, sur la mise à jour économique et financière. Donc, je sais que vous avez recommandé un impôt pandémie, en quelque sorte. Bon, là, il y a un déficit de 15 milliards, là, présumément, il risque d'en avoir dans d'autres années. Est-ce que ça va être suffisant? Qu'est-ce que vous... Parce que 15 milliards, c'est beaucoup d'argent. Est-ce qu'on doit d'abord envisager un retour à l'équilibre budgétaire? Puis comment on peut y arriver? Avec quels moyens on peut aller chercher des revenus, par exemple?

M. Marissal : Bien, l'équilibre budgétaire, ce n'est pas une religion. Malheureusement, ce gouvernement et les précédents... Ça date de Lucien Bouchard, là, l'obsession du déficit zéro, là. Puis on a vu ce que ça a donné sous Lucien Bouchard et par la suite avec les libéraux, inutile de refaire toute l'histoire de l'austérité. Alors, il y a des moyens d'aller chercher de nouveaux revenus. Nous, on en a proposé un.

On pourrait aussi ouvrir la discussion sur l'impôt des grandes fortunes, on pourrait ouvrir la discussion sur l'impôt des hauts revenus. Luc Godbout, le fiscaliste, rappelait récemment, il n'est pas le seul, que, pour la première fois en 15 ans, il y a une majorité de Québécois et Québécoises qui disent : Oui, je serais d'accord à payer un peu plus d'impôts, puis on ne parle pas de 10 %, là, on parle d'une ponction temporaire, d'épidémie, pour régler ce problème-là, mais surtout, surtout, pour investir dans les services publics. C'est ça, la clé.

Parce qu'un des arguments du ministre Girard, c'est toujours de dire : On ne peut pas laisser une trop grosse dette aux générations suivantes, ça créer une iniquité intergénérationnelle. Bien, moi, je pose la question : Les milliers de personnes âgées qui sont mortes dans des CHSLD parce qu'elles n'avaient pas de bons services, parce que l'endroit où on les a empilées n'était pas adéquat, est-ce que ces gens-là ont vraiment bénéficié de l'équité intergénérationnelle? Non, non. Ils ont payé toute leur vie, ils ont façonné le Québec qu'on connaît aujourd'hui, puis on les a entassés dans des endroits infâmes, puis on les a laissés mourir. Alors, l'argument, là, de l'équité intergénérationnelle, là...

Je demande à M. Girard de sortir de son «mindset», là, de sa mentalité de banquier, là, de sortir de ses colonnes de chiffres puis penser au monde. Des revenus, là, ce n'est pas juste pour faire des ponctions chez les contribuables puis chez les entreprises, c'est pour payer nos services publics. Et on en a vraiment besoin.

M. Lavallée (Hugo) : Et donc, quand vous citez l'étude de M. Godbout, est-ce qu'on comprend que ce serait votre position qu'au-delà d'augmenter l'impôt, là, pour les entreprises qui ont bénéficié de la pandémie, ce serait une bonne idée, donc, d'augmenter les impôts de façon générale, temporairement?

M. Marissal : Moi, je dis : Est-ce qu'on peut avoir ce débat-là? À chaque fois que je parle de ça avec le ministre Girard, je me fais fermer la porte sur les doigts en me faisait traiter d'idéologue. L'idéologue dans la pièce, je ne suis pas sûr que c'est moi. Moi, je dis : Regardez, on a une situation exceptionnelle, est-ce qu'on peut penser à des moyens exceptionnels? Est-ce qu'on peut aussi impliquer les Québécois et les Québécoises dans la discussion? Pas un petit groupe de banquiers de la CAQ, là, qui sont bien, bien, bien obnubilés par les cotes de crédit, là. Il y a pas mal d'affaires qui ont sauté pendant la pandémie, là, notamment les finances publiques puis les cotes de crédit. Entre vous et moi, ça ne veut plus dire grand-chose.

Par contre, le monde qui meurt, puis les enfants qui n'ont pas de système d'aération dans les écoles, puis le ministère de l'Environnement qui n'a pas assez de monde pour appliquer les lois, puis je pourrais continuer comme ça jusqu'à midi, là, ça, ça a une implication, ça a des effets directs sur la population. Alors, ayons cette discussion-là, plutôt que d'être complètement fermé, là, avec des oeillères, là, puis non, non, non, on ne peut même pas parler de ça.

Après ça, les moyens puis les vrais chiffres, c'est le gouvernement qui les a. Moi, je sais qu'en particulier les entreprises, elles ont bénéficié de réductions d'impôt substantielles au cours des 15 dernières années. Nous, on suggère d'augmenter un peu et en particulier aux entreprises qui ont fait de l'argent.

M. Lacroix (Louis) : Sur ce même sujet des impôts, depuis à peu près 20 ans, là, même un peu plus, là, on a viré le système de santé à l'envers trois, quatre fois en disant : Bien, on va jouer dans les structures, on va sauver de l'argent, puis on va le rendre plus efficace, puis avec cet argent-là on va pouvoir donner plus de soins aux gens, puis etc. Puis ça n'a pas fonctionné, apparemment, parce qu'on a des problèmes dans les CHSLD, on manque de personnel, les gens ne sont pas suffisamment payés, etc. Est-ce que c'est illusoire de penser qu'on peut réparer, si on veut, ou améliorer le système de santé sans augmenter les impôts, sans... avoir le courage de dire, à un moment donné : Écoutez, si on veut donner des meilleurs salaires, réembaucher du personnel, construire des équipements qui soient plus adéquats aux soins des gens, tout ça, à un moment donné, il faut que quelqu'un paie puis il va falloir que ce soit les Québécois à quelque part, là?

M. Marissal : La seule façon, M. Lacroix, de réinvestir massivement dans le système de santé sans augmenter les revenus de l'État, c'est de couper ailleurs. Puis ça, on joué dans ce film-là, puis ça s'appelait l'austérité libérale. Puis on ne veut pas retourner là. On ne veut absolument pas retourner là.

Là, le problème, c'est que l'équilibre budgétaire, en particulier pour la santé, du ministre Girard, dépend de la charité d'Ottawa. Moi, j'ai un certain âge, là, puis je faisais le même métier que vous avant, là, j'en ai couvert, là, des sessions de négociations entre Ottawa puis Québec, puis malheureusement, ça, c'est un peu comme la tour de Pise, là, ça penche toujours du même bord.

Puis là, en plus, le ministre Girard s'est attaché les mains, là, en disant : J'ai absolument besoin de ça pour arriver. Il y a quelqu'un à Ottawa qui a compris qu'il y avait la grande porte ouverte pour des standards nationaux, puis ils ne s'en priveront pas. Les libéraux fédéraux, ils fantasment là-dessus, là, depuis 30 ans. Alors, c'est une mauvaise stratégie de négociation, mais c'est une mauvaise stratégie financière aussi.

Là, le ministre, là, ce vers quoi il s'en va... parce qu'il n'a pas le choix de maintenir, juste de maintenir les dépenses en santé. Ça serait quand même un scandale qu'on les baisse, là. Juste de les maintenir, ça veut dire qu'il va être obligé de couper ailleurs. Puis ça aussi, Luc Godbout et les autres le disent. À un moment donné, un plus un, ça fait deux. Puis la croissance, malheureusement, elle reprend tranquillement, mais on est loin d'où on était avant.

La Modératrice : Dernière question en français, s'il vous plaît.

M. Lavallée (Hugo) : ...dans le contexte où la croissance reprend plus difficilement, est-ce que ce n'est pas contre-productif de hausser les impôts, alors qu'au contraire il faudrait que les gens aient plus d'argent, dépenser plus? C'est ce qu'on va vous répondre.

M. Marissal : Le ministre des Finances a dit lui-même qu'il n'y a jamais eu autant d'argent en circulation au Québec. Puis parlons des entreprises, là. Il y a des entreprises quand même qui tirent vraiment bien leur épingle du jeu. Bon, il ne s'agit pas de les culpabiliser, là, mais il y a des entreprises qui ont bénéficié aussi des décisions de l'État. Toutes les quincailleries, les Canadian Tire, tous les magasins, les Costco qui sont restés ouverts, qui ont fait leurs meilleures années, les Walmart de ce monde, ils ont bénéficié de décisions du gouvernement, qui a dit : Toi, tu peux rester ouvert, mais toi, à côté, tu ne peux pas, en particulier pendant le premier confinement qui était plus généralisé. Alors, il y a de l'argent à aller chercher. On peut aller chercher de l'argent.

M. Lavallée (Hugo) : Vous parliez que les Québécois étaient prêts à voir leurs impôts augmenter, selon M. Godbout. Dans la mesure où il y a beaucoup de gens qui ont eu des pertes de revenus, du chômage, etc., est-ce que c'est vraiment le bon moment d'augmenter les impôts pour eux?

M. Marissal : Oui, mais vous savez qu'on a un système d'impôt qui est plus... qui fait des ponctions plus grandes plus on a de revenus. Bon, ça pourrait être un peu plus haut, là, quant à moi, là, ça arrête... le plafond est assez bas, là. Mais les gens qui n'ont pas les moyens de payer des impôts, généralement, ils ne devraient pas en payer : les gens qui ont des familles, les gens qui s'occupent d'une personne vieillissante à la maison. On a toutes sortes de programmes.

Mais, vous savez, quand je dis à Eric Girard, en privé ou en public : Vous pouvez augmenter les impôts des riches, il me répond : Il n'y en a pas, de riches, au Québec. Je ne suis pas d'accord. Moi, je suis riche. Au Québec, là, je suis un riche. Puis je pense, puis c'est vrai que c'est sur un sondage, mais je pense que l'état de solidarité générale au Québec fait qu'on est capables de se serrer les coudes.

M. Lacroix (Louis) : Alors, qu'est-ce qui serait une hausse acceptable des impôts dans votre cas?

M. Marissal : Vous m'avez déjà posé cette question-là, M. Lacroix. Je vais vous refaire la même réponse plate, là. Je n'ai pas toutes les grilles d'analyse et tous les chiffres du gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : ...vous dites : Moi, je suis riche puis je serais prêt à accepter une hausse d'impôt. Je ne vous demande pas de... Qu'est-ce que, pour vous, comme payeur de taxes, comme contribuable, vous êtes prêt à accepter comme hausse d'impôt?

M. Marissal : Qu'on me fasse la démonstration qu'en augmentant de tel pourcentage sur une telle période ça fera telle différence, je vais la considérer. Mais je veux participer au débat. Je ne suis pas équipé, en ce moment, je n'ai pas la calculatrice du ministre des Finances, je n'ai pas la horde de fonctionnaires, d'économistes qui travaillent pour lui pour vous répondre à ça. En toute honnêteté...

M. Lacroix (Louis) : ...vous dites quand même que vous êtes prêt à subir une hausse d'impôt.

M. Marissal : Comme 56 % des Québécois et des Québécoises qui disent : Si j'ai les revenus nécessaires. L'équation est simple. Est-ce que j'accepte de payer un peu plus d'impôt pour avoir des services puis ne pas voir ma vieille mère mourir dans des conditions lamentables, dans des lieux infâmes qui ont été sous-traités, en plus, parfois, au privé ou est-ce que je suis d'accord pour payer un petit peu plus d'impôt? La question, elle est là. Puis c'est là où on reconnaît la solidarité du peuple québécois, de dire : On s'est donné des services, on s'est donné des services, au Québec, est-ce qu'on peut les financer?

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais vous semblez avoir fait cette réflexion-là déjà...

La Modératrice : On va passer en anglais, ça fait trois fois que vous posez la même question, on va passer en anglais...

M. Lacroix (Louis) : Parce que, tu sais, vous dites : Moi, là, je suis riche puis je serais prêt à avoir une hausse d'impôt. Je comprends ce que vous dites : En autant que l'argent que je vais payer de plus va servir à améliorer les services. Ma question est simple : Qu'est-ce qui serait acceptable, comme hausse d'impôt? C'est-u 5 %, c'est-u 2 %, 1 % d'augmentation d'impôt chez les... Pour vous, là, je ne parle pas de la société en général, je parle de vous. Vous nous avez dit, vous vous êtes vous-même donné en exemple en disant : Je suis riche.

M. Marissal : Oui. C'était pour faire comprendre que ce n'est pas vrai quand le ministre des Finances dit qu'il n'y a pas de riches au Québec.

Mme Senay (Cathy) : In English. I just would like to clarify. During the finance committee, Mr. Girard explained that the fall of the economy was not too steep, but then the rebound is not there yet. And there are businesses or sectors of the economy that are doing really well, so : digital, robotization and, like… or artificial intelligence. But others are just going down : tourism is one example... aerospace industry. So, what are your expectations? Because today we should know more how Girard wants to restart the economy, so what are your expectations or your fears about these inequalities that are just, you know… are underlined by the COVID-19?

M. Marissal : Yes. With all respect, I think this is a question for Pierre Fitzgibbon, the economy and not the finances. This is not a budget, today, this is just a «mise à jour», a fiscal update. So, we will basically know how are doing the finances in Québec...

Mme Senay (Cathy) : …as a priority with measures, because Girard will announce measures, too.

M. Marissal : Yes. You know what? A good start would be to treat small businesses with respect. Right now, what we hear on the field is that people are struggling just to find the right files, to fill the right documents, and they have to write and fill 30 pages of projections and… How can you have projections, these days, when you are closed and you will probably stay closed for months? And these people are waiting, and waiting, and waiting. This program that has been launched by Pierre Fitzgibbon...

Mme Senay (Cathy) : ...red zone, right?

M. Marissal : ... — red zone — seven weeks ago, the check is not in the mail. The check is not even in the mail. They're still waiting to see the check, the people who are waiting in restaurants, bars, cultural sectors. So, I think that Mr. Girard, if he really wants to help, should sit down with Pierre Fitzgibbon and make sure that the programs are actually working, which is not the case today.

And I would like to add something. From now on and since the beginning of this pandemic, the Québec Government has been cheap with some sectors : tourism, culture, the cultural sector in specific, and they are basically waiting for businesses to close, it's like a natural selection, and people are screaming out there for help.

Mme Senay (Cathy) : ...orange zones, businesses in orange zones, they don't have the plan that businesses do receive... that are closed in red zones, but then they are affected as well. Is it something that should have been done in a more logical way?

M. Marissal : We need a plan. We need a plan in the cultural sector, we need a plan in tourism, because people will start to plan their next summer vacation in January or February. When you have a family, you have to think about this long before. You don't decide to jump in your car and be in Gaspé the next day with three children, that's not the way it works. So, I hope the Government got the message, because last time, especially in tourism, which is vital for the regions in Québec, they were not there and they came too late with some fuzzy programs.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 47)

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