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Point de presse de M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle, et Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation

Version finale

Le jeudi 12 novembre 2020, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Fortin :Oui, merci, Marwah, d'être avec moi ce matin. Plus tôt cette semaine, on a parlé de nos attentes au point de vue de la mise à jour économique. Bien, la mise à jour économique, c'est aujourd'hui, et les points qu'on a faits plus tôt cette semaine sont toujours nos priorités, c'est-à-dire la nécessité d'investir dans certains secteurs clés dû à la situation que l'on vit tous actuellement.

Investir pour l'accélération du déploiement d'Internet haute vitesse dans nos régions est de plus en plus une priorité pour nos citoyens qui n'y ont pas accès.

En santé, nos demandes sont claires, les projets ratios doivent être mis de l'avant et être financés à travers la mise à jour économique. On demande toujours un programme de psychothérapie qui permettrait un accès élargi, et un programme à une seule vitesse et non à deux vitesses, et une accélération des investissements dans les soins à domicile pour désengorger certains de nos hôpitaux.

Pour l'aide aux entreprises, on le voit ce matin encore, il devient de plus en plus important que cette aide-là soit accessible aux entrepreneurs. Quand les entrepreneurs nous disent que l'aide qui est mise de l'avant, c'est un peu une lubie de l'esprit, qu'on ne peut pas y avoir accès, que c'est trop complexe, trop compliqué, trop long, la preuve est faite que le gouvernement doit, un, rendre cette aide-là plus généreuse, mais surtout plus accessible aux citoyens et aux entreprises.

Et enfin ma collègue vous en parlera, la ventilation dans les écoles, qui est un enjeu pour assurer la sécurité de nos tout-petits et limiter la transmission communautaire partout dans nos écoles.

En matière de finances publiques, les meilleurs prévisionnistes vont avoir de la difficulté ces jours-ci à vous dire exactement ce qui va se passer en matière de relance économique, de reprise économique, et ce que ça aura comme impact sur les finances publiques du gouvernement.

Alors, pour nous, il serait important d'avoir trois scénarios dans la mise à jour économique d'aujourd'hui, c'est-à-dire un scénario, disons, réaliste, celui qui est prévu par le ministère des Finances, mais également un scénario plus optimiste… plus pessimiste, un peu à l'image de ce que l'Ontario a fait dans son budget de la semaine dernière, simplement pour nous donner un écart ou une fourchette parce que ce n'est pas exactement clair encore, pour qui que ce soit, combien de temps la pandémie va durer, quel va être l'impact sur les finances publiques. Et donc il serait prudent pour le gouvernement d'avoir une telle approche.

Et enfin il serait prématuré, pour nous, avec toutes ces inconnues-là, d'affirmer, sans retour et sans équivoque, le retour à l'équilibre budgétaire dans une période bien définie. L'incertitude est trop grande. L'imprévisibilité est trop grande. Ce n'est pas le temps de se menotter. Les attentes des Québécois sont grandes. Les besoins sont grands. Et, pour ça, on a besoin d'une certaine flexibilité, une certaine marge de manoeuvre. Je vous remercie.

Mme Rizqy : Si vous permettez, je vais faire une petite allocution très rapidement avant qu'on passe aux questions. Moi, je vais vous parler de l'entêtement du ministre. Lorsqu'on parle de santé et sécurité des enfants et du personnel scolaire, que ça soit pour les masques à l'école, que ça soit pour réduire la taille des groupes à l'école, on a toujours fait face vraiment à un mur, et c'est rendu que le ministre est rendu à sa propre proposition.

Lorsqu'étude après étude, que ce soit l'INSPQ, l'OMS, Harvard, l'Université Laval, parle de ventilation, et qu'hier on me répond, et on nous répond, à tous les partis d'opposition, qu'on va faire d'autres études, sincèrement, on n'a pas le temps de niaiser. L'hiver s'en vient. Vous avez la preuve, là, les décorations de Noël sont sorties à l'Assemblée nationale. J'ai regardé L'Almanach du peuple, ce n'est jamais arrivé, un redoux national, au Québec, un été indien, en janvier puis en février, ça n'arrivera pas.

Alors, à la place de s'entêter puis de nous obstiner, je demande un état des lieux. Aujourd'hui, on apprend que le ministre, là, même s'il dit : Ça va bien aller, ça va bien, il n'y en a pas, de problème, il ne le sait pas parce que le ministère de l'Éducation n'a jamais, jamais fait un état de situation cet été. HieHier, Christian Dubé, lui-même, l'a admis, on aurait dû le faire cet été. L'heure n'est pas aux reproches. L'heure est à l'action pour la santé et sécurité des enfants.

Je vous présente un autre tableau. Ça, c'est Saint-Laurent. À Saint-Laurent, le groupe de 10 à 19 ans, c'est eux maintenant qui sont les plus infectés. Moi, ma job, c'est de protéger non seulement les enfants de Saint-Laurent, mais tous les enfants du Québec. Et je ne pense pas qu'on a donné notre 100 % pour les écoles. Je ne pense pas que le ministre prend très au sérieux la menace qui nous guette avec l'hiver qui s'en vient. Or, la seule chose qui lui reste à faire, c'est d'engager cette dépense dès maintenant, munir nos écoles de détecteurs de CO2 pour comprendre et mesurer si, oui ou non, les classes sont bien aérées, et où est-ce qu'on a des problèmes, faire l'achat immédiat de purificateurs d'air.

Et, vous savez quoi, ce n'est pas normal qu'il y ait des entreprises du Québec qui n'ont eu aucun appel du gouvernement pour se munir de ces outils. On est en guerre, puis vous êtes en train de me dire qu'il y a des munitions, là, qui sont à côté de moi, mais on n'utilisera pas les munitions. Alors, moi, je veux protéger les enfants du Québec. Tous les partis de l'opposition, on croit à la science puis on veut protéger les enfants du Québec. On aimerait ça avoir un ministre, une fois de temps en temps, qui comprend que ce n'est plus le temps de s'obstiner. C'est le temps d'agir. Merci.

La Modératrice : On est prêt à prendre vos questions.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Rizqy, juste pour continuer sur les écoles, plus tôt… Comme vous dites, on apprend ce matin qu'il n'y a même pas de données pour savoir quel est l'état des lieux ou quelles écoles doivent être ventilées. Ça appartient aux directions d'écoles. Quelle lecture vous en faites, de cette... alors qu'on est en train de faire…

Mme Rizqy : C'est toujours la même histoire avec M. Roberge. Il pellette ça dans la cour des directions d'écoles. Moi, je fais du bénévolat chaque lundi. Moi, ma directrice d'école, là, elle fait des appels pour retracer les enfants qui ont été infectés puis avertir les autres. Ils ont de la broue dans le toupet. Ça prend du leadership. Puis, savez-vous quoi, quand on est ministre, habituellement, c'est à nous que revient la preuve de leadership. Quand on a eu le problème de l'eau potable, on a fait l'état des lieux. On a fait le tour de la situation dans toutes les écoles. On a corrigé les points d'eau. Quand on a eu le problème de monoxyde de carbone, qu'est-ce qu'on a fait? État des lieux, puis on s'est muni de protection. Là, on s'en va en guerre, puis vous êtes en train de me dire qu'on n'aura pas tout notre équipement pour s'en aller en guerre? On est condamnés à l'échec.

Mme Lévesque (Fanny) : En même temps, ils ont mis des budgets pour ça. Ils ont dit aux directions d'écoles de le faire. Pourquoi vous pensez que ce n'est pas encore fait, que ce n'est pas encore…

Mme Rizqy : Non, non. M. Roberge est bien malin lorsqu'il utilise le 1,3 milliard de dollars qui a été annoncé avant la pandémie pour le Plan québécois des infrastructures. Ça, c'est des projets de rénovation et d'agrandissement qui vont s'en venir et qui ont déjà été très détaillés. On va avoir, par exemple, une école avec des maternelles quatre ans, des classes jusqu'à la sixième année. Ce n'est pas la même histoire.

Pourquoi, cet été, dès le début du mois de juillet, lorsque l'OMS a dit que finalement, effectivement, il y a un problème de transmission par voie aérienne, moi, j'ai vu le ministre de l'Ontario sortir immédiatement, sans aucune attente, annoncer 50 millions? J'ai pris le téléphone. Je me suis demandé si Roberge allait le faire. Bien non, toi, on n'a pas le temps pour ça. On va regarder ça au mois d'août. Alors, aux crédits, j'ai posé la question. Je suis arrivée avec un tableau, vous me connaissez, j'ai dit : Regardez, là, l'Ontario a mis 50 millions pour la ventilation seulement pour faire une mise à niveau et l'achat d'équipement, allez-vous faire la même chose? Ah! non, non, ils en ont assez, d'argent.

Finalement, le 26 septembre, qu'est-ce qu'on apprend? Ah bien! Roberge sort un 20 millions. Il n'a jamais fait un état de situation. Il ne sait même pas si le 20 millions est suffisant. La dernière fois que j'ai regardé, là, quelqu'un a su ce qui est arrivé avec l'argent du fédéral? Parce qu'ils ont annoncé, quand même, quoi, 432 millions, si ma mémoire est bonne, pour les écoles.

Alors, pourquoi on n'est pas capables de décaisser cet argent dès maintenant? On sait c'est quoi, nos besoins. On sait c'est où, l'urgence. L'hiver, même une école neuve, une école neuve, là, on ne pourrait pas ouvrir la fenêtre à la grandeur de la journée. Et, même si le ministre va nous dire : Oui, mais on demande d'ouvrir trois à quatre fois par jour, il se base sur quoi pour dire que c'est trois à quatre fois, sur son pif? Parce qu'à date son pif n'est pas bon. Moi, je vous dis, ça prend un détecteur de CO2 pour justement mesurer l'échange d'air dans la classe. Je ne me fierai pas à son pif.

M. Larin (Vincent) : Sur le troisième lien, peut-être, M. Fortin… pas le troisième lien, excusez-moi, le tramway, M. Genest qui dit, ce matin, que ça ne fait aucun sens de couper le segment dans l'ouest, une suggestion de Mme Guilbault, vous, vous êtes dans quel camp, Mme Guilbault ou M. Genest?

M. Fortin : Bien, je comprends tout à fait les propos de M. Genest. L'achalandage, il vient de l'ouest. Puis, moi, depuis… Ça fait six ans que je suis ici, à l'Assemblée nationale. Je vois des députés qui se battent pour des projets dans leur circonscription à tout bout de champ. Moi-même, j'ai un projet de train léger, dans ma circonscription, qui est en développement, et pour lequel on travaille et on pousse depuis des années. C'est la première fois que je vois une députée militer pour l'annulation d'un projet dans sa propre circonscription, des services pour ses propres citoyens. Le tramway, en ce moment, là, il se rend jusque dans le comté de Louis-Hébert. Il y a des gens qui ont acheté des résidences en prévoyant que le tramway se rendrait chez eux, tout près de chez eux, et qu'ils auraient accès à ce service-là. Je n'ai jamais vu ça, une députée se battre contre ses citoyens.

M. Larin (Vincent) : Vous pensez que les citoyens de Louis-Hébert ne le réalisent pas? C'est pour ça que vous le soulignez?

M. Fortin : Bien, je pense que les gens comprennent très bien, ont vu, au cours des dernières années, le tracé du tramway, le travail qui avait été fait de la part de la ville. Quand on pense à l'ouest de la ville, là, c'est quand même l'Université Laval, c'est des centres hospitaliers majeurs. Il y aura un achalandage dans ces secteurs-là. C'est, comme le disait M. Genest, là, l'épine dorsale du projet. Et on le voit très clairement, là, les besoins sont évidents dans ce secteur-là. C'est un secteur qui prend de l'expansion, entre autres.

Alors, déjà, d'annoncer qu'on veut revoir le projet et le repousser de trois ans, comme l'a dit M. Genest ce matin, ça m'apparaît imprudent. Québec, hein, c'est la plus grande ville au Canada où il n'y a pas de projet de transport structurant. Déjà, ce projet-là va prendre plusieurs années à se réaliser. Remettre tout sur la table, comme le propose la Coalition avenir Québec, c'est repousser le projet d'au minimum un autre trois ans. Je ne peux pas croire qu'on va se priver d'un tel service pendant si longtemps.

M. Larin (Vincent) : Juste sur un autre sujet de transport avant de passer à un autre sujet, on a appris hier… un projet deux fois plus gros dont on parle beaucoup moins, le REM, qui a des retards considérables, on apprend que la fameuse explosion, elle a eu lieu l'été passé, puis on nous annonce aujourd'hui, en novembre… Est-ce que c'est trop opaque, tout ça? Est-ce que vous déplorez les retards dans le REM?

M. Fortin : Bien, j'ai de la difficulté à m'expliquer pourquoi on n'a pas présenté la situation, l'état des lieux, aux citoyens avant. Aujourd'hui, on arrive avec des retards dans différentes sections du Réseau express métropolitain. Mais j'ai de la misère à comprendre pourquoi on n'a pas dit aux citoyens, dès l'incident : Il va y avoir des retards sur telle ligne. C'est un projet qui est attendu, qui est souhaité de la population. Il y a des gens qui comptent sur ce projet-là et son arrivée prochaine. Alors, il n'y a pas de raison de ne pas expliquer aux gens quand une situation comme celle-là se produit.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez dit tout à l'heure, M. Fortin : Ce n'est pas le temps de se menotter, en parlant du retour à l'équilibre budgétaire. Qu'est-ce que vous suggérez, qu'on continue à réinvestir dans, par exemple, les entreprises, l'aide aux entreprises, etc.? Vous voyez ça dans une perspective de combien de temps? Parce qu'on nous parle toujours de cinq ans, autour, là, pour le retour à l'équilibre budgétaire. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, ce n'est pas le temps de se menotter?

M. Fortin : Bien, c'est là que l'imprévisibilité de la situation rend les choses plus complexes. Quand le ministre des Finances... Et je comprends qu'Eric Girard est un ministre des Finances à tendance conservatrice et que le retour à l'équilibre budgétaire, c'est naturel pour lui d'y réfléchir. Mais, dans la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui, les besoins sont grands. Le système de santé, vous le voyez, là, est, à plusieurs niveaux, à bout de souffle. Les entreprises ont besoin d'aide financière pour simplement survivre à la crise. Il faut prévoir la relance éventuelle. Et on n'a vraiment aucune idée à savoir combien de temps la pandémie sera avec nous, quelle sera toute l'étendue de l'impact sur les finances publiques du Québec. Alors, de dire aujourd'hui : On va se menotter, on va assurer le retour à l'équilibre budgétaire dans cinq ans, ça nous apparaît imprudent à ce moment-ci.

M. Lacroix (Louis) : …quoi, concrètement? Est-ce que ça veut dire, je ne sais pas, moi, continuer pendant des années à avoir des déficits de l'ordre de 15 milliards comme on a actuellement? Qu'est-ce que ça veut dire?

M. Fortin : Oui, mais ce n'est pas une question de chiffres en ce moment. C'est une question de répondre aux besoins qui sont présents. Il y a des besoins qu'on peut identifier très facilement aujourd'hui. On a parlé, entre autres, du programme de psychothérapie. On a parlé des projets ratios. Et ça a une valeur monétaire, ces projets-là. Mais de dire, aujourd'hui, là, sans savoir l'état des finances publiques l'an prochain, sans savoir si on en a pour un an, deux ans avec le virus… et avoir un impact sur les finances, qu'on va revenir tout de suite sans annoncer comment on va le faire, c'est ça qui est imprudent. Ce n'est pas de savoir la grandeur du déficit qu'il y aura, mais c'est de dire qu'il n'y en aura pas tout de suite. Aujourd'hui, sans connaître l'étendue des choses, ce n'est pas réaliste. Il faut répondre aux besoins avant de penser à la ligne financière.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'il n'y a pas un risque à long terme, quand même, sur la santé des finances publiques du Québec, sur l'état de l'endettement, sur la cote de crédit? Parce que, là, si on se projette, on ne pourra pas faire des déficits de 15 milliards par année à chaque année, là. Il n'y a pas un risque là-dedans?

M. Fortin : C'est certain qu'il y a un risque. Il faut toujours avoir une préoccupation pour la santé financière du gouvernement du Québec. Mais, en même temps, de dire aujourd'hui que, dans cinq ans, nous serons à l'équilibre budgétaire, c'est là que c'est imprudent. On ne sait pas ce que les prochaines années nous réservent. On ne sait pas l'étendue de la situation. Alors, soyons... gardons-nous une certaine flexibilité plutôt que de se menotter immédiatement, à ce moment-ci, alors qu'on ne connaît pas nécessairement tout ce qui est à venir.

M. Carabin (François) : Mme Rizqy, si je peux vous poser une question, quel impact a eu, selon vous, le projet de loi n° 40 sur ce qu'on ressent aujourd'hui dans le réseau scolaire?

Mme Rizqy : Le contrepoids. Moi, ce que j'entends dans le réseau, c'est les parents qui ne savent plus vers qui se tourner. À mon bureau de comté, on reçoit trois fois plus d'appels de parents inquiets qui n'ont nulle part où aller. Et je suis en copie conforme sur les courriels que le ministre reçoit. Je vous le dis, ma boîte déborde, la boîte de mes collègues déborde. On prépare des courriels de réponse. Et là ils ne savent plus où se tourner.

Donc, quand le ministre a dit : On a remis le pouvoir entre les mains des parents, c'est tout sauf vrai. On a mis le désarroi dans les mains des parents parce qu'en ce moment ils cherchent vraiment des réponses puis ils n'en trouvent pas de la part du ministre. Et, moi, ce qui me préoccupe, c'est que c'est rendu que mon bureau de comté de Saint-Laurent, on répond aux problèmes du bureau de comté de Joliette. Vous vous rappelez, à un moment donné, je vous avais même parlé de Mme Varin, qui était une citoyenne du comté de la ministre du Tourisme, leur bureau n'est pas capable de le régler, ils m'appellent. Ça fait qu'ils se sont dit : Bien, on va appeler Mme Rizqy, elle va régler nos problèmes. Bien, moi, mes employés, je vous le dis, là, on s'est dit : Bien, parfait, on va prendre tous les problèmes. Mais, à ce moment-ci, là, on n'est même plus capables de fournir tous les cas de comté qu'on reçoit des autres collègues.

La Modératrice : On va passer aux questions aux anglais si…

Mme Lévesque (Fanny) : Bien, j'en aurais une.

La Modératrice : Une dernière.

Mme Lévesque (Fanny) : M. Fortin, aujourd'hui, on apprenait que le gouvernement Legault jongle un peu avec l'idée d'avoir une quarantaine avant et après les fêtes. Qu'est-ce que vous en pensez, pour prévenir... qu'on puisse fêter un peu Noël puis qu'on évite une propagation ensuite?

M. Fortin : Bien, l'objectif, là, de pouvoir fêter Noël et d'éviter une propagation par la suite, je pense que tout le monde va être d'accord avec l'objectif. Maintenant, il faudra voir comment on s'y prend. Il faudra voir tout l'impact que ça peut avoir sur le réseau scolaire, l'apprentissage des enfants. Mais l'objectif de pouvoir fêter Noël, c'est un objectif qui est partagé, je pense, par tous les Québécois. Alors, maintenant, c'est de voir c'est quoi, les prérogatives de la Santé publique autour de tout ça, qu'est-ce qui nous permet de le faire, la situation dans laquelle on se trouvera à ce moment-là. Mais je pense qu'effectivement il faut tout faire pour en arriver à ce qu'on puisse célébrer les fêtes.

Mme Lévesque (Fanny) : Retarder le retour à l'école?

M. Fortin : Jusqu'à un certain point.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui, c'est ça.

M. Lacroix (Louis) : L'idée d'une quarantaine courte après ou avant, c'est une bonne idée?

M. Fortin : Je vais peut-être laisser ma collègue vous parler de l'impact sur le réseau scolaire à ce stade-ci.

Mme Rizqy : Là, c'est clair que le ministre dit souvent : On n'a pas de problème de transmission, c'est juste de la transmission communautaire, là. Soyons honnêtes, le principal facteur, plusieurs, maintenant, médecins le disent, c'est la transmission qui part des écoles. Immédiatement, le premier ministre a fermé la porte sur la question : Est-ce que c'est un retour progressif, est-ce qu'on prolonge le retour des fêtes? J'ai trouvé qu'il a fermé la porte de façon trop hâtive.

Ce que moi, je demande, et ce que nous, on demande, c'est d'avoir un plan peut-être d'un retour progressif. Est-ce que ça va être de réduire la taille des groupes, comme l'INSPQ l'a mentionné dans une étude que, visiblement, le ministre de l'Éducation n'a pas lue? Est-ce que c'est aussi permettre aux parents d'avoir l'option des cours en ligne, pour ceux qui peuvent le faire? Parce qu'il faut être conscient que ce n'est pas tous les parents qui sont en télétravail. Ce n'est pas tous les parents non plus qui, même en télétravail, sont capables de s'occuper de leurs enfants. Je crois qu'à ce stade-ci on doit immédiatement envisager aussi l'option pour les cours en ligne pour les parents qui vont faire le choix.

La Modératrice : On passe aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

Mme Rizqy : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : First of all, the fact that Mr. Dubé does not have a list, a complete list of the ventilation situation in schools, what does that tell you? Because I read that you do substitute in schools right now. Did you have to open the windows?

Mme Rizqy : Yes, I did. Back in October, we had some days that were about one or two degrees, and I did open the windows of my class for, like, less than five minutes, and the kids were like : Ms. Rizqy, we're freezing, please shut down the window. And that was only for about five minutes and it was two degrees, so imagine when it's going to be minus 20.

Mme Senay (Cathy) : What does that tell you, that the Government is not ready, that it doesn't have a plan for ventilation in classes, doesn't have a detailed list of what's the situation?

Mme Rizqy : We're not ready. Mr. Roberge, he always keeps in mind his position when he was a teacher back then. And yesterday he was telling his personal experience as a teacher, and I was like : Mr. Roberge, this is the first time that we have a major pandemic, no one ever had that. No one has had ever to deal with a major pandemic, so your personal experience, with all due respect, it's not a factor for me. Like, if you really want to help, just go ahead, conduct a study, make sure that we do have all the materials to protect the kids and also the members… like, all the staff.

Mme Senay (Cathy) : Christmas holidays, the fact that you want to extend the period to reduce the number of infections or possible infections, what do you think about this? Shall we wait to say to students that they have a longer time or not?

Mme Rizqy : Well, I was surprised when the Premier said right away : No, we're going to keep the official return date as is, we're not going to change our minds. I was very surprised of his reaction. I think we should definitely study different options, such as a progressive return, one day in, one day out, or even the online option. I cannot believe that Ontario has offered to all their citizens the online option, and here, in Québec, we don't have it.

Mme Senay (Cathy) : Just for the record before I ask questions about the economic update, where did you substitute? Are you still substituting?

Mme Rizqy : Yes, every monday, and, next week, I will be there for the entire week.

Mme Senay (Cathy) : Where is it?

Mme Rizqy : I cannot tell because I really want to protect my school. It's in my riding, in Saint-Laurent.

Mme Senay (Cathy) : Which grade?

Mme Rizqy : I'm with the fifth graders.

Mme Senay (Cathy) : So primary school?

Mme Rizqy : Yes.

Mme Senay (Cathy) : OK. And you do that since when?

Mme Rizqy : Since October. Since the first time that we had a release here, from Québec, I went there and I substituted for the entire week.

Mme Senay (Cathy) : OK. For the economic update, the Finance Minister, basically, has many decisions to take, like getting the balance back in five years, helping businesses so they're not fading out. So what really are your expectations for today?

M. Fortin : I think the expectations… In general, the expectations of Quebeckers are fairly significant with regards to the fiscal update today, and that's because the needs are significant out there. We're in the middle of a pandemic. Our health care system is streched out to the max. There's a number of needs that can be addressed, whether it's on health care, on education, whether it's on economic development. And we can't shortchange these investments that need to be made right now because of a determined will to get back to a fiscal balance in five years.

What we're asking the Minister to do is to make the necessary investments in all those fields so that we have proper ventilation in the schools, so that we have access to Internet high speed in our region, so that the health care network has the tools that it needs to face the pandemic, and not to put himself in a box by saying : I'm going to get back to a balanced budget in five years. It would be imprudent to do so at this point because we simply don't know what the finances of Québec will look like next year, if we're still going to have significant impact from the pandemic on our finances or on the Government revenues. So we're asking the Government to be flexible and not to be stuck in a conservative ideology that would require us to get back to a balanced budget in five years.

Mme Senay (Cathy) : And my last question is... The Finance Minister was saying during committee that the fall was not too steep, but then the rebound is not there yet. So what are the dangers to project ourselves, that, in 2025‑2026, we'll not have this deficit again?

M. Fortin : Well, if the Finance Minister doesn't expect the growth to be as significant as maybe he did in the past, if the growth isn't as significant, and we don't have the revenue that we would have expected a few months ago, and he really insists on having a balanced budget in five years, it means he's going to have to take some decisions on what services he's going to cut and what taxes he's going to raise. And, at this point, our focus really shouldn't be on that. It should be on providing the public services that we need, on education, on health care and for high speed Internet in our regions. Thank you.

La Modératrice : Thank you.

(Fin à 8 h 25)

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