L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le vendredi 13 novembre 2020, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-sept minutes)

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Bon vendredi. Alors, écoutez, je voulais prendre le temps ce matin de faire un petit bilan de la semaine en ce qui concerne la situation dans les écoles du Québec.

Bien sûr, je pense qu'on est tous conscients du message du gouvernement, depuis des mois, que la grande priorité, c'est l'éducation et c'est de garder les écoles ouvertes. Sauf que ce qui est totalement aberrant, c'est l'incohérence des gestes ou des non-gestes qui sont posés quand on nous martèle ce message-là. Si, vraiment, la priorité, c'est de garder les écoles ouvertes, comme nous, nous le souhaitons, c'est absolument inadmissible qu'on ne se soit pas arrêtés avant cette semaine à la question de la ventilation dans les écoles, qu'on n'ait pas non plus regardé cette possibilité-là, qui fait de plus en plus consensus chez les experts, d'une fréquentation par demi-classes au secondaire. Donc, je veux revenir là-dessus, là, parce que c'est vraiment fondamental.

Nous, dès le départ, quand le gouvernement a annoncé que les secondaires III, IV, V seraient une journée sur deux, on a soulevé l'idée, comme on l'avait soulevée au printemps, d'avoir plutôt une fréquentation par demi-classes. C'est la même logique, tu vas avoir le même nombre d'élèves dans l'école au global, donc moins de circulation, mais, en plus, moitié moins d'élèves dans la classe. Et déjà, une journée sur deux, en ce moment, les élèves sont en virtuel, sauf que c'est une classe complète qui est en virtuel. Si on le faisait par demi-classes, bien, on aurait un double bénéfice : moins d'élèves dans l'école, mais moins d'élèves dans les classes. Et c'est une possibilité, donc, qui est priorisée par l'OMS, par l'INSPQ, on l'a vu il y a quelques semaines, et qui malheureusement a été rejetée jusqu'à ce jour par le gouvernement.

Or, je parlais encore hier avec un directeur d'école où ils ont implanté ça. Ils n'ont eu aucun cas dans leur école. Donc, je ne dis pas que c'est une recette parfaitement magique. Et pour 10 000 $, dans l'école, ils ont équipé toutes les classes de caméras, et c'est comme ça qu'ils fonctionnent, et ça a donné des résultats extrêmement probants. Donc, une proposition qu'on ne s'explique pas qui ne soit pas retenue et qu'on demande au gouvernement de pouvoir mettre en place selon différentes modalités qui pourront être regardées, bien sûr, avec les syndicats.

L'autre chose, c'est toute la question du dépistage. Alors, moi, hier, quand j'ai vu le premier ministre en venir, donc, à dire qu'il envisageait sérieusement la possibilité de fermer les écoles, carrément, pour une période déterminée, je me suis dit : Où en est-on avec la question de la priorisation du dépistage? Parce qu'on le sait, les experts de santé publique disent : C'est le nerf de la guerre aussi, le dépistage. Et nous, on avait proposé en septembre, le 16 septembre, une motion pour mettre en place des corridors prioritaires de services de dépistage pour le milieu scolaire et des cliniques mobiles, donc, qui pourraient se déplacer pour faire ça très, très rapidement. Ça a été malheureusement rejeté par le gouvernement.

Et là, hier, je suis retournée voir, sur le site du ministère de la Santé, les directives sur la classification dans l'accès aux tests et la priorisation pour le dépistage, et imaginez-vous donc que les écoles arrivent en 15e priorité et qu'elles sont moins priorisées que ce qui se passe dans les entreprises. Alors, pour un gouvernement qui nous dit que sa grande priorité, c'est de maintenir les écoles ouvertes, je m'explique très mal que les directives pour l'analyse des tests et la priorisation du dépistage ne soient pas données aux écoles avant les entreprises.

Alors, je pense qu'il y a beaucoup de travail encore à faire par le gouvernement avant de nous dire que la seule solution, là, qui se tient devant lui, c'est de fermer les écoles. Parce qu'à un moment donné il va falloir que les gestes concrets suivent les intentions qui nous sont dites. Il va falloir aussi voir de la cohérence de la part du gouvernement.

Comment peut-on expliquer qu'encore mardi, pendant la conférence de presse du premier ministre, il relativisait, il disait que ça allait bien dans les écoles parce que 97 % des classes étaient ouvertes? C'est le même discours qu'on avait, mercredi, pendant la motion sur la ventilation dans les écoles. On nous disait encore comme argument : Ça va bien dans les écoles, 97 % des classes sont ouvertes. Or, ça fait des jours et des jours qu'on martèle, du côté de l'opposition, qu'il y a une augmentation significative des cas dans les écoles. C'est une chose, de dire qu'il y a x pourcentage de classes qui sont ouvertes, mais, quand on regarde les chiffres, entre le 1er octobre et le 11 novembre, les cas ont plus que doublé, les classes fermées ont également plus que doublé, et, pour ce qui est des enseignants touchés, ça a triplé. Alors, ça aussi, il faut regarder ça parce que ça devient des vecteurs de transmission communautaire extrêmement puissants.

Donc, aujourd'hui, ce qu'on demande au gouvernement, c'est que, s'il est sérieux dans sa volonté de prioriser l'ouverture des écoles, s'il veut tout faire pour éviter la fermeture des écoles, il est temps de mettre tous les moyens en place côté ventilation, côté fréquentation par demi-classes et côté priorisation de dépistage.

Mme Prince (Véronique) : Mme Hivon, j'aimerais vous entendre sur... Bon, le gouvernement évoque la possibilité de prolonger les vacances de Noël pour, justement, que les écoles n'ouvrent pas tout de suite, ce qui ferait en sorte que l'année scolaire se terminerait plus tard, en juillet, probablement. Et, au moment même où cette proposition-là a été faite, hier en conférence de presse, bien là, presque tout de suite les syndicats ont levé la main en disant : Non, il n'en est pas question. Qu'est-ce que vous pensez de cette réaction-là? Est-ce qu'au moins les syndicats doivent évaluer cette possibilité-là eux aussi?

Mme Hivon : Bien, je veux dire qu'il n'y a pas juste les syndicats qui ont tout de suite dit que ce n'était pas une solution pour eux. Les directions d'école ont dit la même chose et les comités de parents. Donc, c'est une solution qui est rejetée, qui n'a pas été discutée avec le milieu, là, avant d'être envoyée hier puis d'être abordée par le gouvernement.

Et je pense que le sentiment qui... en tout cas, notre sentiment à nous aussi, au Parti québécois, c'est : comment se fait-il qu'en 48 heures on est passés de ça va dans les écoles, 97 % des classes sont ouvertes, à, deux jours plus tard, ça ne va pas bien dans les écoles, il va falloir fermer les écoles pendant un mois? Quand ces moyens-là dont je vous parle aujourd'hui sont des moyens évoqués... Moi, il y a certains de ces moyens-là que j'évoque depuis le mois de mai : les demi-classes. La ventilation, on en entend parler depuis cet été. Le dépistage prioritaire, on a déposé une motion en septembre pour ça.

Donc, je pense que le sentiment et ce qu'on demande au gouvernement, c'est de mettre en place ces moyens-là qui ne sont pas compliqués à mettre en place. C'est consternant qu'on soit rendus à la mi-novembre et que ces moyens-là n'aient pas été étudiés.

J'entendais le ministre Roberge ce matin dire : On va regarder la question des demi-classes. J'entendais le ministre Dubé cette semaine dire : Je viens de mettre en place un comité d'experts sur la ventilation, on attend les recommandations. À un moment donné, là, on est à la mi-novembre puis on savait que ça se corserait avec l'hiver. Donc, je pense que le message, c'est : Focussons-nous sur les moyens et mettons-les en place avant de complètement désorganiser et de refermer les écoles.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Greig (Kelly) : What is your reaction to, yesterday, Mr. Dubé saying… kind of casting doubts on aerosols transmission or airborne transmission, saying : Well, we're going to wait and see, after Canada has already said this is a way that it probably transmits?

Mme Hivon : Well, it's totally astonishing. I don't have words, really. This week, we went from surprise to surprise, from bad surprise to bad surprise. Minister Dubé said, two days ago, answering questions : Well, we just put in place a committee that will give us recommendations concerning aerosols and the problem that it may cause, so we're looking at that. You're looking at that when, you know, the experts, back in July, said it was a problem, that you know that in schools ventilation is a huge problem? It's been a problem for years, and it's of course more acute with this situation right now. So, it doesn't make sense. You're wondering how come... who is just lacking in planning.

And when we hear yesterday that they seem still not to be convinced and still are wondering if they should act on this question, «en français», I would say : «J'en perds mon latin, là», I just don't get it. And the problem is that they say one thing, they say it's so important to maintain schools open, and, on the other hand, they don't put the means to achieve that goal. And we go from : Oh! there is nothing else we can do, we do everything that's possible, to, a day, two days later : Oh! we might have to close schools for one month. So, we're just trying to find some consistency, and, in the education system, what we ask for again and again is planning.

Mme Greig (Kelly) : …yesterday, in question period, Mr. Roberge kind of put the responsibility on the school boards or service center, because the Lester B. Pearson case came up and said : Well, Lester B. Pearson is doing a great job by buying the ventilators, and we need to evaluate it on a case by case basis. So, is the responsibility… should the responsibility be at the school boards, or the service center, or with the Ministry to have a plan for everyone?

Mme Hivon : Yes, I think, it's really the responsibility of the Minister and the Ministry. And it's quite fascinating because he wanted to have all the powers, with his Bill 40 reform, and, now that he has all the powers, he's saying : Well, I'm waiting for the data, I don't have the data. How come he doesn't have the data? How come, if he asked in June, he's still waiting to have the data in November, when he said that he was asking this data for September?

And, if it's not going well, and it was supposed go so well with this reform that, you know, he would be able to control everything, well, first, it says a lot about his reform. But, second, how come, if it's possible to act in a decentralized manner, that he's not already acting for the data that he has, you know, for all the school boards or the service center that gave him the information? You don't have to wait, you know, for everything, you can buy ventilators or air purificators, you can buy detectors of CO2 also.

And it does not make any sense that, you know, you still find information that was updated just back a few weeks ago, that, you know, «dépistage»...

Une voix : Testing.

Mme Hivon : …that testing for schools is not prioritized and that businesses go before schools, you know? So, we are asking them to really put forward all the means possible.

Mme Fletcher (Raquel) : We heard the Government say for, you know, months now, basically : We want to keep the schools open… everything to keep the schools open because we need our kids to go to school. And then, yesterday… maybe we can close it temporarily. Do you interpret that as an admission that schools are places of outbreaks and that we should be concerned?

Mme Hivon : Of course, it's a huge place of transmission, we know that. It's normal, it's the only place where distanciation is not mandatory, in classrooms, OK? And we see it, and in the Oppositions... It's like, I don't know, the Government sees the light after everybody else, after experts, after Oppositions, after the school directors, the school staff. So, of course, it's a problem.

You know, they put measures, but the cases doubled, since the 28 days challenge was put in place, 1st of October. Now, we have more than twice the number of cases and... for students, three times for school employees. So, of course, there's something that's not working, and this is why we're asking those solutions that we've been putting forward for months now. How come they… It's not only that they're not put in place, but they have not been looked at and studied.

M. Roberge said this morning in an interview : Yes, we will start to look at this idea of half classes. We know that it's the way to go, you know? When we went back in May, in schools, it was half classes. Well, now, for Secondary III, IV, V, how come they didn't decide to do that? It doesn't take more computers, everybody has to have their computer or their iPad when they… out of two, already. So why not for secondary schools, at least, because they have some kind of autonomy, put that in place? This is what I just can't grasp.

M. Authier (Philip) : They keep saying, though, that the infections in schools are not related to ventilation. They said that Thursday again this week. It doesn't seem logical.

Mme Hivon : They say that, but they don't have any data to prove it. So they say : We're going against what all the experts say, but we cannot tell you why we go against those experts from the WHO organisation, from INSPQ, from all those experts in all those studies. So, if they're so sure of themselves, you know, against all the other experts of the world, what is their data? And, when you don't have clear proof, the principle should be to prevent, the precaution principle.

So what would be the big mistake in buying those ventilators? What would be the big mistake in deciding to test, prioritize testing for cases that come from schools, instead of prioritizing other groups, you know? Even if you spend. Do you think that in Québec we cannot use those ventilators somewhere else, in CHSLDs, in hospitals that are very old also? Of course, if you don't need them because, luckily, not all schools have ventilation problems, well, you have them for other purposes. But go ahead, act, do something.

This week, I don't know if you followed like me, but at the beginning of the week the situation was OK in schools because 97% of classes were open. But then, we saw that, and we knew that a lot before, but the Government didn't seem to act on it, the cases are really going up. And the problem is that the schools are responsible after that for communitary contamination.

In Joliette, I can talk about it quite clearly, we had a school that had to be closed because there were too many cases, and it was the beginning of what we are going through in Joliette right now. This and an elderly home, before the CHSLD, and then the community was facing a real spread of the virus. So the question is not : Oh! it's not too bad, you know, there's only 3% of classes that are closed. It's that there are so many cases in schools that, after, it's the families, it's the parents who work, who bring the virus with them. So it's a place of eclosions, and we need to tackle that.

M. Authier (Philip) : Do you think the problem is that we have the crisis cell, Mr. Arruda, Mr. Legault up there and Roberge over here, and they... Like, the Minister of Education always seems to be one step behind even what's said in the crisis cell. So, is there a problem with the higher…

Mme Hivon : Clearly, there's a problem. So, I would like to know what the detail of the problem is. But still, yesterday, can you imagine that, we just went out of the press conference saying that we might have to close schools for one month, and the Minister was giving an interview, saying : We're doing everything right, and there's nothing else more we can do. How can you say something like that, when the only solution you're having and presenting parents and students is to close schools again, when it is the thing that you've said for months that you want to avoid at every cost?

So, how come the Minister, after that, is not in solution mode, saying : Of course, we're going to look at ventilation, of course, those ideas are important, of course, half classes? Not just : Because I've been under pressure so much from the Opposition parties, that I will say OK. No : Because I've been looking at that for months.

I think, you know, with Minister Roberge, there's always a problem of planning : it was kindergartens, four-year-old kindergartens, we were not able to have a plan; then it was reform of school boards, we learned during the night that there was new previsions, no planning again; now, we're facing it with the schools. So of course, there's a problem. But this week, Mr. Dubé himself doesn't seem to understand what's going on with ventilation and the importance of aerosols in the spreading.

Merci.

(Fin à 9 h 36)

Participants


Document(s) associé(s)