(Dix heures vingt-neuf minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois, vont s'adresser à
vous aujourd'hui, Mme Véronique Hivon, porte-parole en matière d'éducation,
ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Mme Hivon.
Mme Hivon : Oui, bonjour,
tout le monde. Alors, on veut revenir aujourd'hui sur le dossier des écoles,
notamment de la ventilation dans les écoles. Le gouvernement, le ministre de
l'Éducation continuent à être toujours deux, trois coups en arrière de ce qui
devrait être fait. Ça fait des semaines qu'on en parle, mais là on a appris
hier qu'on était rendus dans la charité de la ventilation au Québec avec une
fondation qui a décidé de se joindre à un fournisseur privé de ventilateurs, de
purificateurs d'air portatifs pour faire, donc, une levée de fonds pour pouvoir
munir les écoles qui ont une mauvaise qualité de l'air de purificateurs d'air.
Je pense que c'est extrêmement gênant, c'est
grave de voir que le ministre de l'Éducation, le gouvernement n'a tellement pas
pris ses responsabilités jusqu'à ce jour, en pleine pandémie, alors qu'il
prétend pourtant que sa grande priorité, c'est de maintenir les écoles
ouvertes, qu'on en est rendus à avoir des fondations qui lèvent la main pour
dire : Bien, nous, on va faire le travail à la place du gouvernement.
Donc, j'espère que ça sonne les cloches au ministre
de l'Éducation, au premier ministre, au ministre de la Santé puis qu'ils vont
bouger très rapidement. Imaginez, c'est aujourd'hui, le 1er décembre, que
les tests commencent à se faire. On a appris vendredi que le rapport qu'on
attendait sur la qualité de l'air, ce n'était pas du tout sur la qualité de
l'air, c'était sur la ventilation, les systèmes. Puis on a appris que 60 %
des écoles n'avaient pas de ventilation mécanique. Et il n'y a toujours pas de
commandes, il n'y a toujours pas de moyen pour purifier l'air qui ont été mis
de l'avant. Donc, on demande au gouvernement de faire ses devoirs et qu'en
janvier tout ça soit mis en place, toutes les mesures correctrices qui doivent
être mises en place dans nos écoles le soient.
On lui demande aussi deux devoirs pour
janvier, que les demi-classes pour les secondaires III, IV, V puissent
être mises en place plutôt que d'alterner une classe complète une journée, une
classe complète à la maison, et vice versa, qu'on fasse vraiment, enfin, ce
travail de demi-classes. Ça a un double avantage, moitié moins d'élèves à
l'école et aussi moitié moins d'élèves dans les classes. Déjà, ils sont en
virtuel une journée sur deux, ça serait la même réalité pour les étudiants,
mais ça aiderait, d'un point de vue de santé publique, pour maintenir les
écoles ouvertes.
Et, troisième point, qu'enfin le dépistage
dans nos écoles pour les élèves, pour les enseignants soit priorisé plutôt qu'ils
passent après tout ce qui est entreprise au Québec.
Et un petit mot, avant de céder la parole
à Paul, simplement pour dire qu'à la suite de la sortie hier de
Mme Laurent sur la commission sur la protection de la jeunesse, que nous,
on veut dire que l'idée d'un protecteur, donc, d'un directeur national de la
protection de la jeunesse, ça nous apparaît une bonne idée, mais il faut
pousser cette idée-là plus loin. Il faudrait que ce rôle-là ne soit pas
seulement de coordonner les directions de la protection de la jeunesse des
différentes régions mais aussi de coordonner toute l'action en prévention et en
protection de la jeunesse au sein du gouvernement. C'est pour ça que nous
apparaît fondamental que cette personne ne relève pas de la Santé et des
Services sociaux mais bien du ministère, du premier ministre, pour avoir ce
pouvoir de coordonner avec Famille, Éducation, Justice, Santé et Services
sociaux pour qu'enfin on soit vraiment dans la prévention et dans l'action la
plus globale possible. Donc, je cède la parole à Paul.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Véronique. Sur la situation dans les casinos, quand vous
entendez le mot «shylock», «prêt usuraire», «blanchiment d'argent» et «mafia»,
l'institution qu'il faut appeler, c'est la police. On parle d'actes criminels.
Donc, je suis renversé de voir le gouvernement, ce matin, nous parler d'audit
avec un vérificateur externe alors que nous sommes bel et bien devant une situation
où des actes criminels... il y a de sérieuses allégations d'actes criminels. À
ça s'ajoute le fait que, pour ce qui est des contrôles internes puis de la
façon dont fonctionne Loto-Québec, on a des institutions pour ça qui vont
rendre la vérification publique et transparente. La Vérificatrice générale, elle
sert à ça. Une commission d'enquête, ça sert à ça. Donc, il faut se poser la
question.
Lorsque que le gouvernement nous dit :
Nous, on va engager des auditeurs externes que vous ne connaissez pas puis on
va s'arranger entre nous autres avec Loto-Québec, le mot «transparence» à
nouveau devrait apparaître en lumineux rouge. Ce n'est pas normal que, quand
des institutions du gouvernement sont infiltrées potentiellement par la mafia
pour du blanchiment d'argent puis pour des prêts usuraires, qu'on n'appelle pas
la police puis qu'on ne fasse pas appel à nos institutions comme la
Vérificatrice générale. C'est complètement inacceptable. C'est une façon de
gérer une crise sérieuse qui vraiment soulève des questions de compétence, à
mon avis, au niveau du gouvernement.
Évidemment, je n'ai pas le choix de vous
parler de la mise à jour économique au fédéral. C'est vraiment une claque au
visage pour le gouvernement du Québec, pour la CAQ parce que non seulement il
n'y a pas de sommes, il n'y a rien de prévu par rapport aux transferts en
santé, et toute la mise à jour économique du Québec est fondée sur le fait
qu'on recevrait à peu près 6 milliards de transferts en santé. Il n'y a
rien, mais le message qu'envoie le gouvernement Trudeau, c'est la phrase :
On a déjà fait un immense effort pour appuyer les Canadiens et on en profite
pour imposer au Québec des normes en matière de soins longue durée, l'assurance
médicaments, les garderies. Donc, le fédéral qui empiète sur le pouvoir du
Québec en disant : On négociera plus tard.
Quand il est question de compensations
pour le Québec, parce qu'il a déjà un programme qui veut être imposé par le
fédéral, il ne devrait pas y avoir de négociation. Le chèque devrait
automatiquement être envoyé. Mais là ce qu'on entend du gouvernement Trudeau, c'est :
On négociera tout ça, y compris les transferts en santé. Puis l'ouverture n'est
pas là, puis déjà on empiète sur la compétence du Québec pour en faire un
élément de négociation, ce qui est complètement inacceptable.
Donc, je me mets à la place d'un
gouvernement comme celui de la CAQ, qui prône le fédéralisme, et qui dit que le
fédéralisme fonctionne parce que la CAQ va chercher des gains, et je vous pose
la question : Quels gains? C'est notre argent, nos impôts, puis on est
obligés d'aller négocier avec le fédéral sur comment on va faire notre plan de
relance économique parce que notre plan de relance dépend du bon vouloir de
Justin Trudeau quant aux transferts en santé qui valent 6 milliards
puis à toutes ses tentatives d'intervenir dans les champs de compétence des
provinces, puis qui impliquent une négociation pour avoir notre juste part
d'argent qui est, en fait, notre propre argent. Donc, c'est complètement
inacceptable.
Et un dernier mot sur quelque chose qui
m'a choqué, les pesticides au Québec, c'est non. Ce n'est pas normal qu'on
vient d'apprendre ce matin qu'il y a de l'épandage de pesticides, des
pesticides très dangereux dans la dernière phase du cycle d'agriculture, ce qui
fait en sorte que non seulement la santé des gens est menacée, mais, en plus,
c'est que nos produits québécois ne seront pas exportables parce que les normes
européennes, par exemple, interdisent l'épandage de pesticides dans la dernière
phase de la culture. Donc, on menace nos exportations, mais surtout, on menace
la santé des gens en mettant des pesticides dans leur assiette. Je trouve ça
complètement inacceptable. Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
M. Larin (Vincent) : …vous
dites : Il faut appeler la police. Pouvez-vous préciser quel corps
policier est-ce que vous voudriez voir impliqué dans l'affaire? Puis on enquête
qui exactement, la direction de Loto-Québec?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, ce n'est pas les choix qui manquent, hein? On a une section du crime
économique à la Sûreté du Québec. On a l'UPAC qui pourrait, à la limite,
rentrer également, là. Il y a plusieurs corps de police qui peuvent intervenir.
Enquêter qui? Bien, c'est très simple, c'est enquêter l'institution du casino
parce que, pour que le blanchiment d'argent ait pu se faire sans que personne ne
réagisse à l'intérieur, c'est que quelqu'un, à l'intérieur du casino, a trouvé
son intérêt à laisser faire le blanchiment d'argent, là. Donc, il y a une forme
de corruption de nos institutions dont il est question. Et, lorsqu'il s'agit
d'un acte criminel aussi grave au sein des institutions gouvernementales, la
réponse, ce n'est pas un audit de trois comptables qui vont débarquer pour dire :
Aïe! on va regarder si les chiffres balancent. La police, la police, donc ça me
semble hyperclair, et les options sont là, en termes de quel corps policier
serait mieux placé.
Mais je ne comprends pas cette réaction du
gouvernement qui joue à l'autruche, essentiellement, ou, en fait, ce n'est pas
tant qu'ils jouent à l'autruche, c'est qu'ils ne veulent pas être pris avec les
conséquences d'une Vérificatrice générale puis de la police qui sortent toute
la mauvaise gestion, pendant plusieurs années, l'incompétence du gouvernement.
C'est bien plus simple que de le gérer en privé, avec un audit qui va régler ça
avec Loto-Québec, mais ce n'est pas garant de changements importants, c'est
complètement inacceptable.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : …ça
ne donnera rien, l'audit?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est insuffisant, c'est que ce n'est pas transparent, et on n'enquête pas sur
des organisations criminelles qui poseraient des actes criminels dans nos institutions.
En quoi est-ce qu'un comptable est compétent pour s'attaquer au blanchiment
d'argent provenant d'une mafia? C'est quoi, cette histoire-là? Donc, il y a vraiment
quelque chose qui cloche, et je pense que c'est, encore une fois, cette manie
de la CAQ de ne pas être transparent, d'avoir peur de ce qui est à la lumière
du jour puis de vouloir faire les choses en catimini, en s'arrangeant avec des
auditeurs qui feront des recommandations dont on n'aura pas toute la portée,
dans une discussion avec Loto-Québec. Ce n'est pas acceptable.
Mme Prince (Véronique) : Sur
les transferts en santé, vous vous attaquez la CAQ, mais, en même temps, la CAQ
est d'accord avec vous. Eux aussi dénoncent le fait que ce soit des normes
nationales. Ils ne veulent rien savoir, ils sont en négociation là-dessus.
Alors, à partir du moment où la CAQ est exactement du même avis que vous,
qu'est-ce qui doit être fait pour accentuer la pression sur le fédéral?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je veux juste souligner l'absurdité de la situation. La CAQ serait d'accord
avec le Parti québécois sur le fait que ce n'est pas normal que le Canada
empiète sur les droits des provinces puis que le Canada ne nous renvoie pas
notre argent, qui nous appartient, en matière de santé. Mais la différence
entre le Parti québécois puis la CAQ, c'est que la CAQ n'arrête pas de nous
répéter que le fédéralisme canadien fonctionne, que sa loyauté envers le Canada
est entière et qu'elle fait des gains. La vérité, c'est qu'il n'y en a pas, de
gains, c'est échec après échec, et c'est notre relance économique qui en
souffre parce qu'on ne l'a pas, l'argent, puis on dépend du bon vouloir et de
la discrétion de Mme Freeland puis de M. Trudeau. C'est ça,
l'absurdité du Canada.
Donc, la différence entre la CAQ puis le
Parti québécois, là, c'est que nous, on va au bout du raisonnement, puis on dit :
Si on était un pays, on aurait un palier de gouvernement qui dispose d'un
budget pour relancer notre économie, puis on n'aurait pas tout ce niaisage-là. C'est
ça, la différence.
Mme Prince (Véronique) :
J'aimerais ça aussi vous entendre… je ne sais pas si c'est vous ou
Mme Hivon, mais, sur Noël qui s'en vient, déjà, on craint que les… tu
sais, déjà, on craint que les hôpitaux débordent, déjà, on commence à dire que
les travailleurs de la santé sont fatigués, sont à bout. Quel est votre…
quelles sont vos appréhensions par rapport au temps des fêtes et la COVID-19?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, comme j'ai dit la semaine passée, je ne comprends pas qu'on ait pu
faire des annonces sur le temps des fêtes plus d'un mois avant le temps des
fêtes parce qu'à ce moment-là on se dit : Mais où étaient la science puis
la santé publique? Comment est-ce qu'on a pris des décisions sans savoir
c'était quoi les chiffres au niveau des infections puis les tendances? Donc,
déjà, ça nous donne l'indice qu'il va y avoir plusieurs changements puis ça va
être fait un peu à l'oreille, là, qu'on va faire ça… j'ai juste l'expression
«sur le fly», là, qui me vient, ça va être fait de manière peu planifiée,
beaucoup trop spontanée.
Donc, mes attentes, c'est… on se répète,
là. S'il y a des avis de santé publique, qu'ils soient publiés, puis que la
population soit préparée en fonction de ce que les scientifiques nous disent de
faire, puis, à ce moment-là, la population va être beaucoup plus flexible sur les
changements de cap parce que c'est vrai qu'un virus, ça évolue. Mais là, ce
n'est pas ça qu'on fait. On fait des annonces politiques plus d'un mois à
l'avance, on crée des attentes. On dit : Voici votre contrat moral avec
nous, voici les règles. La semaine suivante, on a deux changements de règles,
et ça va continuer.
Donc, tout ce que je demande, au nom du
Parti québécois mais de l'ensemble de la population du Québec : Soyez
transparents, que ce soit pour les casinos, que ce soit pour la santé publique,
soyez transparents, puis on aura une relation de confiance, on aura un contrat
moral ensemble. Mais, tant que la CAQ s'entête à faire des communications en
cachant l'information, c'est très difficile de maintenir… de trouver un sens
quelconque, on ne le sait pas ce qui se passe.
Mme Lévesque (Fanny) :
Mme Hivon ou M. Paul St-Pierre… par rapport à la DPJ et les
autochtones — c'est peut-être Mme Hivon — j'aimerais
vous entendre sur un élément un peu plus précis. Parce qu'on a vu, bon, et
Mme Laurent l'a admis hier, là, il y a des correctifs que ça prend, on
veut donner plus de pouvoir, d'autonomie aux autochtones pour gérer leur propre
système de protection de la jeunesse. Est-ce que vous, vous... Il y a des
autochtones qui demandent que Québec abandonne sa contestation judiciaire de la
loi C-92 au fédéral. Est-ce que vous êtes favorable à ça? Est-ce que vous
demandez la même chose?
Mme
Hivon
: Moi,
en fait, je demande au Québec de vraiment prendre toutes ses responsabilités.
Lui, il dit : C'est notre champ de compétence toute la question de santé
et services sociaux, protection de la jeunesse, mais malheureusement, avec l'article 37.5,
il ne va pas au bout complet de sa logique parce que c'est extrêmement
complexe. On le sait, les Attikameks ont réussi, après plus de 10 ans de
travail, à obtenir leur autonomie. Je pense que c'est le modèle à suivre. D'ailleurs
on voit, à la faveur de vos reportages, que les Innus, donc, s'inspirent de ce
modèle-là. Mais je pense que la solution, c'est que le Québec soit cohérent.
Donc, s'il estime que c'est sa prérogative, bien, il doit donner toute la marge
de manoeuvre aux autochtones avec beaucoup plus de flexibilité pour qu'ils
puissent organiser, de manière beaucoup plus efficace et rapide, leur système
de la protection de la jeunesse parce que je pense que, oui, c'est une grande
priorité qu'ils puissent s'occuper de leur réalité, de protection de la
jeunesse avec leur réalité propre à eux.
Mme Lévesque (Fanny) : Le
C-92 va beaucoup plus loin, leur donne plus d'autonomie sur leurs lois, entre
autres. Est-ce que vous êtes favorable à cette idée-là qu'on leur donne plus
d'autonomie via C-92? Est-ce qu'on devrait abandonner la contestation
judiciaire pour leur envoyer un signal?
Mme
Hivon
: En
fait, je n'ai pas lu les mémoires et tout ce qui base la contestation, là, je
dois vous dire, mais moi, je me dis, si le Québec a fait ce choix-là, c'est une
question assurément de partage de compétences, et je l'espère, et non pas pour
vouloir freiner la volonté d'autonomie des nations autochtones en matière de
protection de la jeunesse. Donc, ce que je demande au gouvernement, c'est
d'aller au bout de la logique, et donc d'eux-mêmes, gouvernement du Québec,
leur donner toute l'autonomie qu'ils revendiquent et donc de pouvoir aller plus
loin que 37.5, de simplifier le mécanisme, et, oui, de leur permettre d'adopter
toutes les règles et règlements qui pourront leur permettre de gérer la
question de la protection de la jeunesse de manière autonome.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : Mme Hivon,
j'aimerais vous entendre sur les examens dans les cégeps et les universités,
là, proche du temps de Noël. Bon, il y en a certains qui vont le faire en...
qui craignent de le faire... du plagiat. Il y en a d'autres que ça ne
fonctionne pas parce qu'ils ne pourront pas faire la quarantaine qui est
demandée. Ça semble être vraiment très problématique, là. Qu'est-ce que le gouvernement
devrait faire? Est-ce qu'il faut reporter en janvier les examens?
Mme
Hivon
: Le gouvernement
devrait mieux planifier. Donc, moins de communications, puis un petit peu plus
de planification, c'est toujours la demande qu'on a pour le gouvernement.
Comment se fait-il qu'au 1er décembre on ne sait pas encore comment on va
s'y prendre pour les examens? C'était, je veux dire, une chronique annoncée,
là, qu'il y aurait des examens dans les cégeps et les universités, que les
risques de plagiat étaient là. On nous en a parlé au printemps qu'il y avait eu
une augmentation du plagiat avec la distance. Donc, nous, ce qu'on pense, c'est
qu'il doit y avoir un maximum de mesures qui soient prises évidemment pour
éviter le plagiat puis aussi que les mesures sanitaires soient au rendez-vous.
Donc, il faut que le gouvernement arrive avec une solution qui fait en sorte qu'on
peut répondre à ces objectifs-là. Et puis, si ça fait en sorte que les
étudiants ne peuvent pas fêter Noël, bien, évidemment qu'on a un enjeu.
Donc, là, ce que je comprends, c'est qu'il
y a un mouvement général qui est demandé pour permettre que les examens
puissent se faire avant le 17 décembre, mais les cégeps et les universités
sont extrêmement frustrés sur le terrain parce qu'ils sont, encore une fois, en
rattrapage, en train de revoir tout leur horaire, puis c'est les étudiants qui
en paient le prix. Donc, ce qu'on demande au gouvernement, c'est une ligne
commune, transversale, c'est une compétence transversale qu'on demande au
gouvernement, c'est d'être plus dans la planification, moins dans
l'improvisation et la communication.
Le Modérateur
: On va
en prendre une dernière en français, s'il vous plaît.
M. Bossé (Olivier) :
…l'argument, c'est toujours : Bien, on n'a pas assez de profs pour le
faire. Vous dites : C'est le même prof qui gère les élèves à la maison
puis ceux en classe?
Mme
Hivon
: Oui,
c'est un argument qui ne fonctionne pas, là. Je comprends que c'est l'argument
qu'on nous ressert. Secondaire III, IV, V, vous savez comment ça fonctionne, c'est
pour ce groupe-là qu'on le demande de manière prioritaire. Ils sont une journée
sur deux à la maison. Donc, ils suivent donc les cours d'une journée à la
maison, les cours de l'autre en classe. C'est simple, il y a une école à Québec
qui le fait, il y a deux ou trois écoles au moins dont on a entendu parler, ils
ont eu zéro cas depuis le début de la pandémie. Donc, c'est simple. Oui, ils
ont installé des caméras, ça a coûté, pour toute une école secondaire,
7 000 $. Je pense qu'on est capables de se permettre ça au Québec
pour s'assurer de pouvoir maintenir les écoles ouvertes, ralentir la
transmission. On voit que ça a augmenté malgré toutes les mesures qui ont été
mises en place à ce jour, ça continue à augmenter. Donc, l'idée… toute l'infrastructure
est déjà là, là, les élèves, ils sont déjà à distance une journée sur deux. Donc,
ils le seraient encore une journée sur deux, sauf qu'ils suivraient leurs cours
en temps réel, la moitié chez eux, la moitié en classe. Donc, tu as un double
bénéfice, moitié moins d'élèves de III, IV, V à l'école, moitié moins d'élèves
de III, IV, V dans les classes.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : The fact, Mrs. Hivon, that the tests
for the quality of air that… service centers and school boards will start doing
tests today. It's December 1st. And we also learned on Friday that 60% of
schools don't have mechanical ventilation, they have just natural ventilation.
What do we go from there since it's December 1st now and we start doing
tests?
Mme
Hivon
: It's quite astonishing to see that we are in December 1st and
that we learned on Friday that the tests have not begun. And what we learned
Friday is really worrying, 60% of schools can only rely on opening windows and
many of them can't even open windows because they don't have windows, or they
don't have windows that open. And we learn that at the end of November, when we
knew since last August... last July, that's a big problem. So, of course it's
completely frustrating to see that the Government keeps saying that it's a big priority to maintain schools open, but
at the same time doesn't put the resources and the means to be able to attain
that goal. So, what we're asking is that, right now, first, they test rapidly and that they order portable
purificators, ventilators...
Une voix
: Purifiers.
Mme
Hivon
: Purifiers. That they order purifiers because we are... we saw
yesterday that it's now foundations that are taking the task that the Minister of Education and that the Prime Minister, and the Minister
of Health should undertake. So, it's really worrying to see that we're now in
some kind of charity of ventilation in Québec, you know, asking people to raise
their hands to fund the buying of ventilators. It doesn't make any sense.
Mme Senay (Cathy) : And, Mr. St-Pierre Plamondon, when you say that it's a slap in
the face for Premier Legault when you see the federal economic statement
yesterday, no health transfers, no more money for health transfers, and
national standards for long term care facilities. Once you've said that it's a
slap in the face, in ten days from now, there is a meeting with Prime Minister
Justin Trudeau and premiers, what should be done? How should they
negotiate?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I'm very curious because it's not as if the demands
coming from provinces are not clear, it's not as if it's not been discussed
already. And like the preliminary answers are quite worrying when
Mme Freeland says : We've already done a lot for Canadians, so don't
expect much, something like… in those lines, it tells you that, on the 10th,
I'm going to be very curious. But, the simple fact that within the plan, the
Government of Canada has nothing on the transfers, but is going on competencies
that are for the provinces, starting to make rules about elderly care, rules
about medication insurance, things that we have, like «garderies», like...
Une voix
:
Day care.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : ...day care, it tells us
that the initial stance from the federal Government is not a favorable stance
to provinces. The Government of Canada is not supposed to intervene in the
jurisdiction of provinces, within the competencies of the provinces. It's doing it anyway. And it's been before a very
legitimate demand that is to take the transfers to a level that is more
acceptable and reflecting more the needs of provinces. It's moneys that are
paid by Quebeckers. And, so far, no positive answer, nothing good. So, what is
the strategy for the 10th? Good question. What is the bargaining power of the
CAQ Government, given what we're seeing right now?
So, I think the CAQ is
put in a very defensive position and will have a hard time justifying its
belief that the federation of Canada works for Québec and that idea that they have
that making demands to the federal Government actually works. There's no
evidence of that. The evidence is very clear, demands coming from the CAQ are
always refused by Ottawa and it means that we cannot plan our economic and
budgetary issues. The last «mise à jour économique» from the CAQ was based on
the fact that we would get $6 billion. Can you see... I don't see any fact
supporting that assumption. So, you can't plan your economy based on an
assumption that was never verified. All I see is the opposite. It doesn't look
good.
Mme Senay (Cathy) : So, basically, the Premier... the Legault Government was
dangerously naive...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : More than naive. I think «naïve» is too nice. I think they
perfectly know that it's not flying, but they're pretending that there's
something going on there, but, like, I think it's more than naive. I think... «Jouer
à l'autruche», in English, how do we say that? Put your head in the sand, can
you say that? I think the CAQ is putting its head in the sand. They perfectly
know that it's not coherent, it's not working, and they're pretending that
there's some good faith or some wins to be taken for Québec. It doesn't look
that way. But we'll see, I'll be very interested to see what happen on the 10th.
M. Lapierre (Matthew) : Do you think COVID-19, the consequences of it will nurture present…
like, increase Québec's people desire for independence? Do you see an
opportunity here…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, it's not an issue of opportunity. It's just a
frustration to see that we need a plan for our economy and for our health. And,
at the end of the day, we're stuck wasting our time in negotiations where
basically it's our own money, but we need the permission of Justin Trudeau,
who's not very worried about our interests and the specific needs of Québec.
You see it from the decisions. Medication insurance, day care, we have that
already. So, it's just... It's not a matter of opportunity, it's just acknowledging the fact — and it is
a fact — that Canada doesn't work in the interest of Québec very
often, and we are stuck in situations that are just absurd. We need money that
is ours, that we paid to Ottawa, and Ottawa will now negotiate with us and
maybe we're going to get some of it. Maybe, and we don't know when, and that's
how, currently, Québec needs to deal its own decisions in a dysfunctional
system.
Le Modérateur
:
Merci.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Merci.
(Fin à 10 h 55)