(Huit heures quarante-cinq minutes)
Mme Anglade : Bonjour,
tout le monde. Alors, bonjour, bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui
de ma collègue Marie Montpetit.
Alors, écoutez, je vais commencer par...
on va couvrir un certain nombre de points. Commencer par vous dire que les
Québécois ont fait preuve d'un courage et d'une résilience exemplaires depuis
le début de la pandémie et ils ont, pour la très vaste majorité, respecté les
règles de la Santé publique. Les Québécois ont démontré une solidarité
hors du commun et donné leur confiance au gouvernement depuis le début de la
crise. Ils ont été indulgents avec le gouvernement aux prises avec une situation
tout à fait exceptionnelle.
Et on est conscient évidemment qu'il
n'existe pas de manuel pour gérer la situation, et c'est pourquoi les Québécois
aussi pardonnent certains ratés d'exécution. Mais on comprend aussi que les
gens qui nous gouvernent sont des humains, que des erreurs sont possibles, et
nous, comme opposition officielle, on l'avait bien compris également. Et outre
notre rôle qui est celui de questionner le gouvernement, on a offert notre
pleine et entière collaboration au gouvernement, et nous avons fait une
multitude de propositions qui touchaient les enjeux qui étaient soulevés. Le
gouvernement a pu compter sur l'indulgence des Québécois depuis le premier
jour.
Depuis l'annonce manquée et précipitée du
congé de Noël, le gouvernement a soufflé le chaud et le froid autour du contrat
moral. Les Québécois ont vécu l'échec du défi de 28 jours avec quelque peu
de résignation. Et je crois que les Québécois ont fait tout ce que leur
gouvernement leur avait demandé, et le résultat ne fut pas celui qui était
escompté. Ensuite, le gouvernement a fait son annonce du plan de Noël que les
Québécois ont accueilli avec beaucoup d'espoir. Mais, selon toute
vraisemblance, je pense qu'il faut se préparer à la résiliation du contrat
moral.
Lors de l'annonce du plan de Noël, nous
avons souligné le caractère précipité de l'annonce et nous avons souligné notre
étonnement à l'effet que, suite à l'échec des deux défis de 28 jours,
parce qu'il y a bien eu deux défis de 28 jours, le gouvernement n'ait pas
véritablement ajouté des mesures supplémentaires afin d'augmenter les chances
de réussite du plan de Noël.
Nous avons demandé au premier ministre
d'offrir aux Québécois, au moment de l'annonce du plan de Noël, de nouvelles
mesures afin d'aider à réduire la prolifération du virus. On a également
demandé d'augmenter la capacité de tester du gouvernement en testant des
personnes asymptomatiques, de déployer des tests rapides, depuis plusieurs
semaines, qui dorment dans les entrepôts, d'accélérer la ventilation des
écoles, d'établir des protocoles clairs dans CHSLD et les RPA pour protéger nos
aînés qui souhaitent visiter leurs familles. À toutes nos propositions, le
gouvernement nous a répondu que la situation était sous contrôle. D'ailleurs,
le ministre de la Santé l'a encore répété cette semaine : Vous savez, tout
est absolument sous contrôle.
Une semaine plus tard, après avoir annoncé
les clauses de son contrat, on est passé de quatre rassemblements à ce fameux
point de presse où on nous dit : Financement, ce ne sera pas quatre, ce
sera deux jours. Et, dans le même point de presse, le Dr Arruda nous dit :
Ce n'est pas deux jours, moi, je recommanderais vraiment un seul rassemblement.
Et ce n'est que deux semaines plus tard, alors que la situation est déjà
critique, que le gouvernement décide finalement d'encadrer le magasinage, cinq
jours après le Vendredi fou, ça ne s'invente pas, et de déployer les tests
rapides à partir de cette semaine.
Les Québécois remplissent leur part du
contrat, et, à chaque défi lancé par le premier ministre, ils ont
répondu présents. Et le gouvernement devrait se rappeler que d'adopter le
même comportement et espérer un résultat différent, c'est véritablement de la
pensée magique, et c'est ce que l'on constate aujourd'hui, c'est de la pensée
magique.
Maintenant, nous avons demandé au
gouvernement de faire en sorte que le Dr Arruda puisse venir rencontrer les
parlementaires à l'intérieur d'une commission parlementaire. On est contents de
savoir que le Dr Arruda va vouloir venir nous rencontrer. Je pense qu'il est
essentiel pour la Santé publique d'avoir sa propre indépendance, de pouvoir
faire ses propres recommandations indépendamment du politique et donc de venir
répondre aux questions des parlementaires.
Mais j'ai aussi compris du même coup que
le premier ministre disait que l'agenda de M. Arruda était très chargé. On
fait toujours des propositions pour essayer de soutenir le gouvernement dans
les agendas chargés. Alors, si jamais il y a des recommandations qu'il souhaite
avoir, moi, je pense que, lorsqu'on regarde l'agenda du Dr Arruda, peut-être
qu'il pourrait faire de la place dans son agenda en annulant, par exemple, la
conférence qu'il a prévu faire le 14 décembre prochain puis venir en
amont, avant le 11 décembre, rencontrer les parlementaires. Je pense que
ce serait certainement la bonne chose à faire. Compte tenu de la situation, je
pense qu'il serait plus que pertinent que d'informer les parlementaires avant
le 11 décembre. Voilà.
La Modératrice
: On va
passer aux questions maintenant. Merci.
M. Larin (Vincent) : Mme
Anglade, qu'est-ce que vous pensez du fait que le PQ n'a pas voulu signer la
lettre, le front commun de M. Jolin-Barrette? Étiez-vous pour ça, vous,
pour la lettre puis...
Mme Anglade : Bien, écoutez,
il y a eu une motion qui a été adoptée ici, à l'Assemblée nationale, à
l'unanimité. On a adopté à l'unanimité. En plus, il y a eu l'annonce, deux
annonces plutôt qu'une, sur le projet de loi qu'il compte déposer. Je pense que
le ministre Jolin-Barrette va maintenant déposer son projet de loi puis très
franchement, là, j'encourage le ministre Jolin-Barrette à penser un peu plus à
la concertation au sein de l'Assemblée nationale qu'à la promotion de son image
personnelle.
M. Larin (Vincent) : C'est ça
qu'il fait, selon vous?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'on est... Nous, ce qu'on veut, c'est voir le projet de loi. C'est ça qu'on
veut voir.
M. Bergeron (Patrice) :
Concernant l'entrevue qu'a donnée M. Legault au magazine L'Actualité,
où il dit qu'il cherche, là, mais il ne voit pas où il a fait une erreur dans
la gestion de la pandémie, est-ce que vous êtes d'accord avec ce qu'il a dit?
Mme Anglade : Sérieusement?
M. Bergeron (Patrice) : ...question.
Mme Anglade : Écoutez, je
pense qu'il faut... je pense que tout le monde comprend, tout le monde comprend
qu'il n'y a pas de livre écrit sur la pandémie puis qu'on est tous des humains.
Puis on ne demande pas au premier ministre ni au gouvernement d'être des
devins, on ne demande pas ça. Par contre, je pense que lorsqu'on regarde aux
résultats le lendemain d'un pic au Québec de 1 500 cas, juste quand
on regarde le plan de Noël puis qu'on se dit qu'il y a un plan de Noël qui a
été déposé sans aucune mesure d'encadrement, alors qu'on posait les questions
sur les mesures d'encadrement, et c'est deux semaines plus tard qu'on
arrive avec ça, juste là, il pourrait répondre à cette question de cette
manière-là. Mais on pourrait en parler... pendant tout l'été, il a fait la
tournée du Québec sur un projet de loi qu'il a décidé de jeter aux poubelles en
rentrant en septembre, sans même prendre le temps de préparer la deuxième vague.
Je pense qu'il y a des suggestions qu'on pourrait lui faire.
Mais je reconnais, par contre, la
difficulté de la chose. Ce n'est pas comme quoi on ne reconnaît pas la
complexité de la situation, mais il faut aussi reconnaître qu'il y a des
affaires qu'on aurait pu éviter...
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous auriez pu assurer les Québécois qu'un gouvernement sous votre
gouverne, comme première ministre, aurait fait mieux?
Mme Anglade : Ce que je peux
vous assurer, c'est que, quand on est rentrés dans la deuxième vague, j'aurais
reconnu tout de suite la deuxième vague, on l'avait reconnue nous-mêmes. Je
n'aurais pas passé l'été à tourner dans les régions du Québec sans préparer ce
qui allait se passer dans nos écoles de la manière dont ça s'est fait et
j'aurais reconnu qu'il y avait une deuxième vague tout de suite en partant,
comme nous l'avons fait. Et je pense que de reproduire... si on avait présenté
le plan de Noël... on l'a dit tout de suite, ce n'est pas ce que j'aurais fait
différemment, c'est ce qu'on a même dit. On a dit : On présente le plan de
Noël de manière précipitée, il devrait y avoir des mesures pour encadrer ça.
M. Lacroix (Louis) :
Mme Anglade, est-ce que vous et votre parti reconnaissez le bien-fondé de
l'urgence sanitaire au Québec?
Mme Anglade : Le bien-fondé de
l'urgence sanitaire?
M. Lacroix (Louis) : Oui.
Mme Anglade : Bien, bien sûr.
Je veux dire, bien sûr.
M. Lacroix (Louis) : Dans ce
cas, qu'est-ce que vous pensez du fait que votre député Monsef Derraji, le
19 novembre dernier, a donné la parole à deux porte-parole d'un
regroupement qui s'appelle Entrepreneurs en Action du Québec, fait un Facebook
Live qui dure 1 h 11 min avec ces deux personnes-là. Or, ce
groupe-là est actuellement en démarche pour obtenir, et je lis leur communiqué,
«obtenir la nullité des décrets décrétant l'état d'urgence sanitaire au Québec.
De plus, notre procédure visera à faire déclarer que les mesures actuelles sont
inconstitutionnelles dans leur ensemble, de manière individuelle.»
Est-ce que vous êtes d'accord de donner la
parole à des groupes qui nient le bien-fondé des mesures sanitaires et des
décrets gouvernementaux pour contrer la pandémie?
Mme Anglade : Ce avec quoi je
suis entièrement d'accord, c'est que nous avons des entrepreneurs aujourd'hui
qui ont des questionnements. Et lorsque l'on fait des Facebook Live avec des
différentes personnes qui sont là, qui veulent d'exprimer, ce qu'ils disent...
qu'ils puissent poser leurs questions et que nous, on puisse poser les
questions. En aucun cas, en aucun cas, ma formation politique dit qu'il ne faut
pas respecter les règles sanitaires, et, en aucun cas, vous allez me voir
remettre cet élément en question. Au contraire, au contraire, lorsque le gouvernement
présente son plan de Noël, on dit : Quelles sont les mesures
additionnelles qui vont nous permettre de mieux contrôler la pandémie? Donc, jamais,
jamais, jamais vous n'allez me voir cautionner le non-respect des mesures
sanitaires.
Par contre, on demande de la transparence
au gouvernement et, pour assurer de la cohésion, on demande de pouvoir poser
des questions. Poser des questions, c'est-u quelque chose qui est sain dans la
démocratie?
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous trouvez que c'est normal que votre député accorde
1 h 11 min d'entrevue à des négationnistes des mesures
sanitaires? Vous trouvez que le droit de parole de ces gens-là est suffisamment
important pour que votre député endosse leur...
Mme Anglade : Je pense que ce
que... Attention. Je pense que ce que... le travail du député, c'est de
vraiment donner la parole à des citoyens qui veulent s'exprimer. Mais en aucun
cas nous ne cautionnons les mesures sanitaires.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que vous recommanderiez à M. Derraji de refaire un autre Facebook
Live avec ces gens-là sachant ce que vous savez maintenant?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
là, ils font des demandes, ils font des... il y en a qui veulent poursuivre le
gouvernement. Je pense qu'il faut prendre acte des gestes qui sont posés au fur
et à mesure, puis, si on doit condamner certains gestes qui sont posés, il n'y
a pas de problème là-dedans.
M. Lacroix (Louis) : Mais la
question, c'est : Est-ce que vous, là, vous cautionnez ça, là? Est-ce que
vous accepteriez que M. Derraji ou vous-même fassiez un Facebook Live avec
des gens qui sont des négationnistes des mesures sanitaires, de l'urgence
sanitaire? Est-ce qu'on...
Mme Anglade : Je ne pense pas
que l'objectif soit de donner la parole à des gens qui nient... Oui, bien,
écoutez, je ne pense pas que l'objectif soit de donner la parole à des
négationnistes de l'urgence sanitaire. Ce que je crois, c'est qu'il faut qu'on
écoute ce que la population a à dire puis qu'on s'assure de la cohésion puis de
la cohérence des messages du gouvernement.
Puis, encore une fois, en aucun cas, en
aucun cas vous n'allez voir ma formation politique soutenir ce genre de
situation, en aucun cas.
Journaliste
: ...
Mme Anglade : En aucun cas
vous allez voir notre formation politique dire que les mesures sanitaires...
puis entretenir la notion que les mesures sanitaires ne devraient pas être
respectées. Qu'il y ait des entrepreneurs qui questionnent le gouvernement,
c'est normal. Qu'il y ait des entrepreneurs qui questionnent la manière dont
sont faites les choses, c'est normal. En aucun cas vous n'allez voir le Parti
libéral du Québec soutenir le fait qu'on ne devrait pas respecter les mesures
sanitaires.
Mme Gamache (Valérie) : Concernant
le fait que le P.D.G. du CISSS de Lanaudière a été déplacé à d'autres
fonctions, qu'on a nommé quelqu'un d'autre à sa place, comment vous réagissez à
cette décision-là du gouvernement?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
je pense que... On l'a déplacé, hein, on l'a déplacé, il n'a pas perdu...
Est-ce qu'il a perdu son poste ou est-ce qu'il a été déplacé? Est-ce qu'il a
démissionné? Est-ce qu'il a été démissionné? Mais la réalité, c'est que, dans
le contexte actuel, je peux comprendre qu'il y ait eu un déplacement. Est-ce
que ça devrait aller plus loin, maintenant? Ça va être au ministre d'évaluer la
situation.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
est-ce que ça envoie un bon message aux communautés autochtones, selon vous?
Mme Anglade : De simplement de
le déplacer?
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
simplement de nommer quelqu'un d'autre, là.
Mme Anglade : Ah oui! Bien, de
nommer quelqu'un d'autre, dans le contexte actuel, oui, c'est sûr que ça envoie
un meilleur message.
Mme Gamache (Valérie) : Mme
Montpetit, j'ai une question concernant les infirmières qui préfèrent être dans
les agences privées, puis là le gouvernement se retrouve à payer des factures
doubles de ce que l'on devrait payer si on était capables, véritablement, au Québec,
d'engager des infirmières dans le réseau public.
C'est quoi, la solution à court terme? Est-ce
qu'il faut cesser ces pratiques-là? Est-ce qu'il y a une pression à mettre...
avec les infirmières? C'est quoi, la solution, là, là?
Mme Montpetit : Bien, bonjour,
Mme Gamache. La solution, là, je pense que, pour le gouvernement, c'est de
compléter les négociations avec les infirmières. La Fédération des infirmières
et infirmiers du Québec est toujours en négociation, on ne sait pas où ça en
est sur les tables de négociation, mais force est de constater que la dernière
offre gouvernementale a été rejetée du revers de la main par la fédération.
Dans les négociations qui sont faites, il y a tous ces aspects-là de conditions
de travail, de postes à temps plein.
C'est sûr qu'un des enjeux principaux, à
l'heure actuelle, des infirmières, infirmiers qui se retrouvent dans des
agences et qui font le choix de ne pas être dans le réseau public, c'est les
conditions de travail, donc c'est les ratios patients. On vous en a parlé à
plusieurs reprises, elles veulent avoir une certaine garantie qu'en travaillant
en CHSLD, elles auront un maximum de patients. Donc, ça, ça fait partie des
négociations. Donc, à court terme, c'est de compléter rapidement les
négociations avec la FIQ et de régler ces questions-là. Je pense que ça va
venir donner beaucoup d'oxygène et créer un mouvement favorable pour le réseau
public, là, si évidemment ils règlent dans la bonne direction.
Mme Gamache (Valérie) : Mais,
dans les circonstances, c'est acceptable de payer ces montants-là pour avoir
des infirmières sur le terrain.
Mme Montpetit : Bien, ce n'est
certainement pas souhaitable, ce n'est certainement pas idéal, mais, dans les
circonstances, on l'a vu, le réseau est en rupture de services ou à la limite
de la rupture de services à plusieurs endroits, on comprend que ce n'est pas un
choix d'utiliser ces agences-là, c'est une nécessité. Mais on souhaite que la
situation se résorbe rapidement et se règle rapidement.
La Modératrice
: En
anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Last night, the EMSB
decided to go ahead and spend more than $1 million for air purifiers for
buildings that do not have mechanical ventilation, and then EMSB hope the Government will reimburse. Is it... I mean,
we're on December…
Mme Anglade : So, it is... From the beginning, from the very beginning, we said
that the Government should be
involved in this issue of ventilation for all our schools. And unfortunately,
they haven't reacted, they haven't done anything per se to order the equipment
that is necessary for the schools.
So, it's a bit... we find
ourselves in a very weird situation, in an unfortunate situation where the Government is not acting, is not doing anything, and now you have a foundation
that is actually doing the work. You have a school board that decides to
organize itself. I can only understand what the school board is doing, I can
only understand what la Fondation Jasmin-Roy is doing. I think it's
unacceptable for the Minister not to be acting on this issue.
Mme Senay
(Cathy) : Do you have the impression that Mr.
Legault should announce today that the moral contract cannot be pursued?
Mme Anglade : Well, for obvious reasons, and people are not naïve, I think, for
obvious reasons, the situation
is really not going in the right direction. And if he wants the plan to work,
he needs to tell Quebeckers how
is this going to work, what are the additional measures that he is going to put
in place.
Mme Greig
(Kelly) : On the air purifiers, is this going
to highlight a flaw in Bill 42 English school boards that can't make their own
decisions…
Mme Anglade : You are right, the answer is yes. Does that illustrate the situation with the bill? Absolutely, but
it's not that we didn't know about that. Like the Government knew before adopting the bill that we would find ourselves in the situation and decided to go ahead
regardless. So that's the decision we make, and we are living with the
consequences. And the English school boards have decided to go ahead, and I
really understand why.
Mme Greig
(Kelly) : So, in a weird way, this... French
service under... at a bit of a disadvantage compared to the English...
Mme Anglade : Yes. But it's really because the Minister
is not doing what he's supposed to do. I mean, honestly, the Minister should
have clearly placed orders, like, many months ago, like when the conversation
was happening. It is mind boggling to be in this situation, to tell you the
truth. I don't think anybody understands why we are in this situation.
Mme Senay
(Cathy) : You said that the Government
should... the Premier should be very clear. Like, he sent this hope that we'll
be able to have two gatherings of maximal 10 people if the situation was
good enough. Now, the situation is bad enough that Quebeckers should know, as
of today, what is possible to do or what it's not possible to do?
Mme Anglade :
The sooner the better. The sooner the better. I don't have
all the facts. The reality is the Government does. I don't have all the information, but the sooner the better. And François
Legault was very... was too fast in wanting to announce
a plan that was not a plan, obviously, because it was not detailed, because it
didn't have anything to support how it was going to be deployed. But what I
would tell you is the sooner the better from the Government. They said December 11th. If they can do it sooner, well, I think
everybody will appreciate.
Mme Senay (Cathy) : ...Mr. Arruda maybe, like, he's not going to have time, before
December 11th, to participate in the parliamentary committee, what are you
going to do? How are you going to negotiate? What's the point? Is there an
emergency to...
Mme Anglade : What I'm saying is that Dr. Arruda has time to prepare for a
conference on December 14th, in front of a crowd, talking about the pandemic
and women participating. I'm sure that he can certainly accommodate, in his
schedule, time to meet with the parliamentaries. And I'm available Saturday,
Sunday, Monday, Tuesday, Wednesday, Thursday, anytime.
Mme Senay
(Cathy) : ...would that make for Quebeckers to have...
Mme Anglade : I think there is a number of questions that we would be asking in terms of what the plan is. We're going
to be gone for a number of weeks, out of the National
Assembly, and, at least, there are certain questions that we could ask. What is the
plan for the weeks to come, approaching Christmas, beyond Christmas? How are
they going to be supporting the people that are in isolation in our CHSLDs or
in our private residences? Well, trust me, we have a number of questions that we need to ask, and we hope
that by asking those questions,
we could follow up with the Government.
Mme Fletcher
(Raquel) : This afternoon, at the
1:00 o'clock press... what are you hoping that Mr. Legault addresses...
Mme Anglade : I hope that all the measures that he was supposed to put in place
two weeks ago, that he actually
presents them today. Everything. Not something yesterday, not testing, no
testing, finally, we're deploying fast testing this week. I mean, we just need
to have a view of how the things are going to go.
Mme Fletcher
(Raquel) : ...from now until Christmas, are
you talking about...
Mme Anglade : From now until Christmas, for sure.
Mme Fletcher
(Raquel) : But are you talking about a long...
You'd like to see a longer-term strategy as well?
Mme Anglade : Right now, I would love to have that, but I understand that he
might not have all the information ongoing, but I'm hoping that he's going to give information about new measures or what
additional measures that he thinks he's going to put in place in order to
control the pandemic. And yesterday, obviously, they announced those new
measures. Those should have been announced two weeks ago. What other measures
are they going to put in place?
M. Authier (Philip)
: ...you're saying he should say today Christmas ain't happening.
Mme Anglade : No, no, no. So, just to be clear, that's not what I'm saying. I'm
saying if he has... The question from Cathy was: Can he say... Would you like
him to say sooner rather than later whether the plan is happening? I said:
Sooner rather than later. That's what I'm saying, that, if he knows the answer
today, I think he should share the answer to today is my point. Does he know
the answer today? That is a question for him to answer.
Mme Senay
(Cathy) : Or if he changes the plan, that now
one gathering of seven people is allowed, is that something that he should go
ahead with this, like he should have other scenarios?
Mme Anglade : Whatever plan that he proposes, I think he needs to ensure that all
the measures are also clearly defined. If you're talking about a contract, a
social contract or a moral contract, there are two parts. The part that the Quebeckers have to follow is quite clear.
What is the part of the Government? And again, there were additional measures that were announced
yesterday. Whatever he's going to introduce today, whatever he's going to say, we just want to make sure that the measures are attached to
that.
Mme Senay
(Cathy) : ...that these measures announced
yesterday, that was too late. There was an expert that told us yesterday that
there is a shift going on now that shopping malls are, like, part of the spread
of the virus. So maybe the Government didn't react soon enough to basically make sure that the number of
cases was not...
Mme Anglade : That's for sure. There is no question about that. Two weeks ago, when they announced the plan for
Christmas, we said: What additional measures are you preparing? Because
obviously there is going to
be... people are going to be
gathering, people are going to
be buying gifts, people are... We're entering a period where there is going to be a lot more socialization.
Consequently, what additional measures are you going to put in place? Are you going to be testing people differently? Are you going
to be testing people in residences? What are you going to do? And two weeks later, after
Black Friday, they said that we need additional measures. It is late. It is
very late in the game.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 8)