(Huit heures quarante-neuf minutes)
La Modératrice
: Bon
matin. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire.
Des voix
: ...
La Modératrice
:
Excusez-moi. Excusez-moi, merci. Bienvenue à ce point de presse de Québec
solidaire. Prendra la parole, tout d'abord, Vincent Marissal, député de
Rosemont, suivi de Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire. Vous pourrez
poser vos questions par la suite.
M. Marissal : Bien, bonjour,
merci d'être là. Première des choses, je veux vous parler du plan déposé hier...
ou enfin du genre de plan déposé hier, réajusté hier par le ministre
Fitzgibbon, pour les petites entreprises, les restaurants, et autres. Mais
d'abord, je voudrais vous faire part que je vais déposer une motion
aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, en faveur des retraités du Québec, en
particulier dans le cas de White Birch. Si vous permettez, je vous lis
rapidement cette motion :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte du
refus de la Cour suprême du Canada d'entendre les personnes retraitées de la
White Birch, mettant ainsi fin à leur longue bataille pour avoir le droit de
toucher des montants qui leur sont dus par leur régime de retraite».
Je ne vous la lirai pas au complet parce
qu'elle fait six paragraphes. Vous comprenez l'idée ici, c'est que ces gens de
la White Birch se sont fait dire non par la Cour suprême qui n'a même pas voulu
les entendre. Et ce qu'on demande, nous, dans cette motion, c'est que l'Assemblée
nationale, unanimement, sonne les cloches au gouvernement fédéral et lui
demande de changer la loi sur les faillites pour que les retraités soient
considérés comme premiers créanciers, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Alors, les... pas les créanciers,
justement, les salariés retraités de la White Birch se sont fait dire :
Non, tant pis pour vous, vous allez perdre 30 % de votre retraite. Alors,
aujourd'hui, là, en 2021, après tous les cas scabreux qu'on a eus dans le
milieu du travail, je ne comprends pas et je n'accepte pas que les salariés
soient toujours considérés comme de la chair à profit, puis, quand il n'y a
plus de profits, puis qu'il y a des problèmes avec la caisse de retraite, qui
est leur caisse de retraite, bien, on leur dit : Tant pis pour toi,
meilleure chance la prochaine fois, puis tu vas perdre ta retraite.
Alors, c'est inacceptable. La solution,
elle est au fédéral, on ne peut pas le faire ici, c'est, malheureusement, une
loi fédérale. Alors, que le gouvernement fédéral et que les élus à la Chambre
des communes reprennent ce dossier-là, règlent ça. C'est facile à régler, et
c'est la juste chose à faire. Alors, voici pour les retraités.
Quant à l'aide supplémentaire... ou enfin
les ajustements annoncés par Pierre Fitzgibbon hier, je pense que, dans la
vie, il ne faut pas cracher dans la soupe, là, toute aide supplémentaire sera
nécessairement bienvenue, mais — il y a un «mais» — faut-il
encore que cette aide soit ciblée et surtout qu'elle se rende à bon port. Parce
que, pour le moment, ce qu'on nous dit, et malgré le jovialisme de M.
Fitzgibbon, qui est toujours le seul à comprendre, ce qu'on nous dit sur le
terrain, c'est que l'aide du gouvernement du Québec, elle est tatillonne, c'est
trop long, ça coûte une fortune en comptables pour monter les dossiers, on nous
pose toutes sortes de questions, comme la rentabilité sur le long terme.
Là, ces gens-là qui font des demandes en
ce moment, les restaurateurs, les bars, les petits commerçants, vous comprenez
qu'ils ne sont pas devant leur planificateur financier en train de faire des
plans d'expansion pour le futur. Ils sont en train de se noyer. Alors, ils ont
besoin d'aide. Là, M. Fitzgibbon, il aurait besoin, là, de se brancher sur le
terrain, pas sur ses chums de la haute finance, là, pour aller voir ces petits
commerçants qui sont en train de tout perdre, qui ont mis leur maison en
garantie et qui en ont, pour la plupart, encore pour un mois ou deux, à savoir
de liquidités pour être capables de survivre.
Alors, moi, je lui lance un défi, à
M. Fitzgibbon, là, qui nous dit toujours qu'on ne connaît pas ça puis
qu'on ne comprend pas ça, je lui lance un défi. Quand il veut, son heure sera
la mienne, on va faire une marche sur la Promenade Masson, dans ma
circonscription, puis on va rencontrer les commerçants, les restaurateurs, les
tenanciers de bar. Ils ont répondu à un sondage de la SDC Masson récemment. Les
réponses sont unanimes. Et il y a une centaine de commerçants membres de la SDC
Masson. C'est unanime, et ce n'est pas moi qui le dis : tous les
programmes provinciaux à ce jour, les programmes du gouvernement du Québec sont
trop longs, mal adaptés, ça coûte une fortune en frais de comptables pour
monter des demandes. Ces gens-là crient à l'aide.
Alors, je pense que M. Fitzgibbon, qui
était donc content, il y a trois semaines, là, de donner 850 000 $ à
Rio Tinto, alors que Rio Tinto n'a jamais demandé cet argent-là... M.
Fitzgibbon a dit lui-même : On ne me l'a pas demandé, mais je l'ai donné,
c'est symbolique, pour qu'on envoie un message à Londres pour démontrer qu'on
est prêts à faire des affaires avec ces gens-là. Ce serait bien, M. Fitzgibbon,
là, qu'il soit un petit peu plus ciblé sur l'aide à apporter. Parce que, si Rio
Tinto n'a pas besoin d'argent, ce n'est pas nécessaire de leur en donner. Par
contre, depuis des mois, il y a des petits commerçants... la colonne vertébrale
de nos communautés, là, qui est «shakée», puis ils ne passeront pas à travers.
Puis, pendant ce temps-là, M. Fitzgibbon nous dit : Tout va très
bien, l'aide se rend, il n'y a pas de problème.
Alors, je lui demande de refaire ses
devoirs, de considérer les cris de désespoir de ces gens-là. Et, je répète,
qu'il vienne prendre une marche avec moi sur la Promenade Masson, ça va me
faire un grand plaisir de lui présenter des commerçants extraordinaires qui, en
ce moment, luttent pour leur survie. Merci.
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. En fait, ce matin, je viens vous partager des préoccupations des
dizaines de milliers de Québécois et Québécoises qui voient leurs chirurgies
reportées, bien sûr, à cause du délestage des soins dans notre réseau de la
santé.
En fait, je viens parce que je trouve qu'à
force de parler de délestage on oublie que, derrière le report de soins, il y a
des personnes, des individus, des familles qui souffrent, qui stressent, qui
ont peur, et ça, ce n'est pas à prendre à la légère. Bien sûr, il faut
lutter... Actuellement, notre système de santé a besoin de lutter,
actuellement, contre la COVID, et j'en suis, mais M. Legault, lui, doit
commencer à se préoccuper de ce qui va arriver après, du nécessaire
redressement qu'il va falloir y avoir, parce que les 140 000 chirurgies
actuellement reportées ne seront pas réalisées dans un coup de baguette, demain,
et ça va continuer de s'additionner.
Alors, ce qui me frappe là-dedans, et c'est
là-dessus que j'interpelle le premier ministre... je le sais bien que notre
réseau de la santé est fragilisé, je le sais bien qu'il manque de personnel,
mais ça fait des semaines maintenant qu'on lui dit : Il y a des ressources
qui existent, et, ces ressources-là, vous devez aller les chercher pour
qu'elles mettent l'épaule à la roue dans l'effort qu'on fait pour soutenir
notre réseau de la santé. Et, bien sûr, je parle de réquisitionner les
cliniques privées. Encore aujourd'hui, il y a des cliniques privées qui ne sont
pas au service de la lutte commune que nous avons, c'est-à-dire soutenir notre
système de santé public. Et, bien sûr, je parle des agences privées qui, encore
aujourd'hui, n'ont pas été mises au pas et donc ne font pas partie de l'effort
que nous faisons, collectivement, mais surtout les femmes sur le terrain, pour
soutenir le réseau de la santé debout.
Et, finalement, M. Legault, je ne sais pas
pourquoi, sinon que sa vieille habitude de ne pas être très sévère par rapport
aux entreprises privées, demande beaucoup aux Québécois et Québécoises, mais,
quand il est le temps de mettre au pas les entreprises privées, il ne répond
pas présent, alors qu'on en a besoin, les femmes qui sont dans le réseau en ont
besoin, et, je vous dirais, c'est l'autre élément fondamental, c'est : il
doit envoyer un message d'amélioration de conditions de travail. Les
négociations sont en cours, c'est le moment de le faire puis d'assurer à chaque
travailleuse la protection, parce que sinon, et je les comprends, les femmes
qui sont au front depuis un an bientôt, bien, elles ont soit envie de le
quitter, ce système-là, ou tout simplement tombent au combat parce qu'elles
attrapent la COVID.
Alors donc, M. Legault, je pense que vos
concitoyens, nos concitoyens qui voient le report de leur chirurgie, encore une
fois, ils ne sont pas rassurés de voir comment vous allez vous y prendre.
Alors, ça prend un plan de redressement pour apaiser, je dirais, les angoisses
de nos concitoyens face au délestage.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) :
Concernant ce qui s'est passé à Montréal avec le SPVM et le DPCP, est-ce que
vous considérez qu'on est dans une situation de profilage?
Mme Massé : Bien, écoutez,
c'est sûr que c'est la question qui est sur toutes les lèvres ce matin, là. Il
faut absolument que la lumière soit faite sur cette situation-là. Le profilage
racial, c'est inquiétant, dans une société comme la nôtre, et la question se
pose. On veut que lumière soit faite.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que le témoin devrait, à ce stade-ci, avoir des excuses, en quelque sorte, du
DPCP, là, qui a envoyé un communiqué hier, un peu en après-midi, en disant :
Bon, bien là, finalement, on le relâche, c'est tout? Est-ce qu'il doit avoir
des excuses, à tout le moins à ce moment-ci, même avant, là, qu'on ait fait la
lumière? Parce que cet homme-là a quand même passé six jours en prison, là.
Mme Massé : Oui, et je ne peux
même pas imaginer ce que ça a voulu dire comme impact pour lui, hein, le
stress, lui, sa famille, etc. Moi, je pense que notre système judiciaire,
policier, doit se regarder. Nous devons faire la lumière là-dessus. Et il ne
faut pas que nos concitoyens se retrouvent dans des situations comme celle-là. Puis
peut-être, tu sais... je reviens un petit peu sur l'autre question qui m'était
posée, le gouvernement du Québec, depuis des années, a un comité qui est
supposé de se préoccuper de comment on va passer au travers du profilage racial
dans les corps policiers, alors il y a peut-être des questions à poser aussi à
la ministre de la Sécurité publique.
M. Larin (Vincent) :
Mme Massé, concernant le tramway...
Mme Massé : Le tramway? Pardon?
M. Larin (Vincent) : J'aurais
une question pour mon collègue. À la lumière de ce qui est rapporté ce matin
quant aux attentes, là, du gouvernement de la CAQ pour l'amélioration de la
desserte des banlieues, vous ne pensez pas qu'il serait le temps pour le ministère
des Transports de sortir et d'expliquer qu'est-ce qui se passe dans ce
dossier-là?
Mme Massé : Le dossier du
tramway de Québec, là, c'est incompréhensible. On a là un projet qui fait
consensus. On a là un projet qui est travaillé depuis des années. On a l'argent
qui est là. Mais il y a un gouvernement dans un ministère des Transports... il
y a un ministère des Transports, pardon, à l'inverse, dans un gouvernement,
qui, lui, semble posséder ou détenir des informations que nous n'avons pas. Bien
sûr, le projet n'est pas parfait, n'est pas complet. C'est pour ça qu'on parle
à Québec d'un projet structurant, hein? Quand tu mets une structure à la
base... Quand tu mets une maison, tu ne commences pas par les murs, tu
commences par les fondations puis tu mets la structure de base. Bien, il en est
de même... Et, oui, M. Bonnardel doit soit nous expliquer est-ce qu'il est
vraiment en train d'attendre encore après son troisième lien avant de prendre
position, clairement donner l'aval à ce projet-là... ou il y a d'autres choses
qu'on ne sait pas. Mais, moi, c'est incompréhensible, dans notre livre à nous,
que ce projet-là ne soit pas déjà commencé.
M. Larin (Vincent) : Puis
est-ce que vous pensez que le projet de tramway est victime du troisième lien d'une
façon ou d'une autre?
Mme Massé : Bien, moi, ce
que... Le projet du tramway, son montage financier est fait. Et, cette fois-là,
ce n'est pas la Caisse de dépôt et placement qui est maître d'oeuvre là-dedans,
c'est le transport public. Alors, nous, on trouve ça bien intéressant. Mais,
entre vous et moi, là, la demande du troisième REM, là, on n'a même pas fini le
premier dans un modèle économique qu'on connaît toutes les failles. Alors, moi,
j'aimerais attendre de voir qu'en sera-t-il pour la finalisation de ce qui
aurait dû amener Québec... Montréal sur la mappe, c'est-à-dire d'avoir un lien
rapide entre son aéroport et, bien sûr, le centre-ville.
M. Larin (Vincent) :
...revenir sur les négos dans le secteur public, Mme Massé. On a beaucoup
essayé de mobiliser les Québécois, ces dernières semaines, dans le dernier mois,
sur sauver le système de santé, aider les soignants, ne pas sortir de chez
nous. On a même mis des publicités à la télévision. Est-ce que vous dénoncez une
forme d'hypocrisie chez le gouvernement, d'un côté, de demander aux Québécois
d'aider les travailleurs de la santé et, de l'autre côté, tu sais, mettre tant
de temps que ça pour régler les négociations dans le secteur public?
Mme Massé : C'est exactement
la demande que je fais ce matin, c'est-à-dire que la peur du contrat... Les
Québécois et Québécoises se sont beaucoup impliqués et ont vu beaucoup de leur
liberté limitée par des décisions pour lutter contre la COVID. Mais le gouvernement,
lui, il a une responsabilité, et, en matière notamment de réquisition des entreprises
privées, soit des cliniques ou des agences, il pourrait agir... en fait, il
aurait pu agir il y a deux mois, il y a un mois. En matière de conditions de
travail, il le sait, nos employés du secteur public le disent depuis plusieurs
années... Et actuellement ils sont dans une négociation où ils pourraient
envoyer un message clair aux gens de notre réseau, aux travailleuses de notre
réseau public, qui sont principalement des femmes, vous le savez, c'est de dire :
Écoutez, les services publics, c'est important pour les Québécois et
Québécoises, particulièrement en temps de crise, mais tout le temps, et, pour
ça, on vous assure... Et là de faire des propositions qui sont dignes du XXIe siècle.
M. Lacroix (Louis) : ...revenir
sur l'histoire de M. Camara, j'ai envie de l'amener de façon différente, mais
est-ce que vous pensez qu'il aurait été traité de la même façon si ça avait été
un homme blanc, Tremblay, du Lac-Saint-Jean?
Mme Massé : Bien, écoutez,
moi, je... encore là, j'insiste, tu sais, je n'ai pas le fin détail de ça, puis
l'enquête, c'est pour ça qu'elle va nous aider à saisir. Mais c'est sûr qu'au Québec
le racisme systémique est quelque chose que nous, à Québec solidaire, on
dénonce depuis longtemps, qu'on sait qui existe. Est-ce que c'est ça qui est
arrivé dans cette situation-là? Je ne sais pas, d'où la nécessité de l'enquête.
Mais c'est sûr que, notamment en matière de profilage racial, ce n'est pas Québec
solidaire qui l'a inventé, plusieurs intervenants, plusieurs recherches, la Commission
des droits de la personne... bref, on le sait que ça existe. Est-ce que c'est
le cas présentement? Bien, la question est sur toutes les lèvres et elle est
fort légitime.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant actuellement les annonces qui vont être faites pour les universités
et les cégeps, cet après-midi, est-ce que vous avez l'impression que c'est une
réelle bouffée d'air pour les étudiants, ou si c'est... ce n'est peut-être pas
suffisant, ou si on aurait pu faire autrement? Est-ce qu'on en fait trop? Où
vous vous situez par rapport à ça?
Mme Massé : Oui. Bien, je
pense que l'autonomie des universités et des cégeps, c'est important. Ceci
étant dit, les jeunes nous disent depuis plusieurs mois... les études nous
disent depuis quelques mois que les jeunes adultes vivent des impacts au niveau
de leur santé mentale qui... ces impacts-là sont importants. Alors, je pense
que cette ouverture est bienvenue. Maintenant, c'est sûr que le défi, c'est qu'il
va falloir le faire dans la règle de l'art. Mais je pense que... J'ai confiance
en notre jeunesse. J'ai confiance en nos institutions publiques d'enseignement.
Je pense que les chemins... Puis moi, ce que j'entends, c'est que, déjà, il y a
comme une certaine pratique qui est développée dans le virtuel, mais le fait de
pouvoir se retrouver en présence, tout le monde, va faire du bien à tout le
monde, aux étudiants, étudiantes, mais, je peux vous dire, aux professeurs
aussi.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez ouvert une porte concernant l'aéroport de Montréal. Je veux juste revenir
là-dessus, là. Ce qui a tué Mirabel — et M. Marissal va s'en
rappeler parce qu'il était là, à l'époque — David Collenette,
l'ancien ministre des Transports fédéral, avait dit que c'était le Québec qui
avait tué Mirabel, puis les séparatistes, parce qu'ils n'avaient pas amené le
train à Mirabel. Là, vous dites, le REM ne va pas se rendre à Dorval. C'est
quoi l'intérêt du Québec de tuer Dorval?
Mme Massé : Bien, c'est l'intérêt
de nos concitoyens. Je tiens à rappeler que le lien rapide entre un aéroport et
un centre-ville de la métropole, ce n'est pas Québec solidaire qui a inventé
ça, là. Et, pour nous, le fait de pouvoir diminuer le nombre de voitures qui
transigent, que ce soient des taxis ou peu importe, ça tombe sous le sens de la
vision solidaire. Ceci étant dit, jamais Québec solidaire n'aurait été dans le
sens de faire un PPP, hein, un partenariat public-privé, puisque la Caisse de
dépôt sera, en bout de ligne, propriétaire de l'infrastructure et de l'ensemble
de l'oeuvre. Bien, nous, on n'aurait jamais passé par là. Parce que ça veut
dire quoi? Puis là on pourrait en parler longtemps. Ça veut dire une mainmise
sur le réseau, sur les tarifs, sur... Regardez, ce qui est simple, c'est :
le transport collectif n'est pas rentable nulle part sur la planète. Et, ceci
étant dit, desservir un lieu, un haut lieu de transport, comme un aéroport et
une métropole, m'apparaît juste tomber sous le sens, là, au XXIe siècle.
La Modératrice
:
Dernière question en français. On va penser en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. I just would like to
have your reaction regarding the case of Mamadi Camara. Is QS asking for an independent
inquiry?
Mme Massé :
Yes, of course, Québec solidaire ask to have this inquiry, independent one. Because,
you know, police looking at police gestures, for Québec solidaire, it's not the
way to have the conclusion. We need an independent one.
And let's say that «profilage racial», it's the question that everyone… asking for this morning: Is that what happened to
Mr. Camara?
Mme Senay (Cathy) : ...question that it might be racial profiling?
Mme Massé : I mean, everyone, you know, when we read that in the news this
morning… yesterday, I think everyone… and it's a «légitime» question: What happened? We want to know
that. And we want to know if «profilage racial» was what Mr. Camara has been
victim.
M. Authier (Philip)
: But these events, you find them shocking?
Mme Massé : About what happened to Mr. Camara? I can imagine how you feel when
you are in jail and you know that you are not the one who did that. I can
imagine. I can imagine, you know, his wife, what… So, I mean, we need answers
to our questions, and this is
why an inquiry is very… independent one, is very important.
M. Authier (Philip)
: Do you think the Premier should speak to
this question, Mr. Legault should address this incident?
Mme Massé : I
hope that Mr. Legault hasn't his hands in his pockets, because he just dropped
a report to fight against racism. We ask a lot of questions about «profilage
racial», and I think he has to be responsible. And, I mean, he has to answer
what he's going to do to have the answers, in this case especially. I mean, what
I want to say, it's: Mr. Legault has to be with us, and ask, and give us
independent inquiry. I think this is important.
Mme Fletcher (Raquel) : About CEGEPs and university students, do you think the Government
is taking the right steps with what it's about to announce today?
Mme Massé :
Let's say, we'll see this afternoon, but, if… What we know, it's what Mme
McCann will explain more in detail, I mean, youth… We know, in the last few
months, that health, mental health from the youth is attacked by the COVID
pandemic. So, I think it's a good idea to open the door, but, you know, universities and CEGEPs will have to be very careful about the… what the national health
asks to protect the youth, the teachers and everyone.
Mme Fletcher (Raquel) : ...be careful about...
Une voix
: ...
M. Marissal : If I may just add something quickly on this. As a father of four,
including my oldest one who is in CEGEP, I can tell you that it will be a
relief for these students to go back to see the teachers, to see the friends in
school. And I think we must trust them, they are responsible, they have been in
the same boat as us for the last year and they're not going to party and
anything like this. So, it's a good decision but, let's face it, it's long time
overdue. We were asking for this before Christmas. And I remember Éric Caire
and other ministers on the other side of the aisle going ballistic, saying:
You're crazy, we cannot do this. Guess what? You can do this, and you have to
do this. But we have to make sure also that some institutions, especially in
regions, have the spaces to do classes. So, let's be imaginative here. Use
theatres, rooms, showrooms that are not used right now, and you can use these
theatres in daytime and use them for other uses at night. So, the people in
school, especially in regions, are asking for this because the Government is suddenly changing his mind
about that. OK, sure, it's a
good decision, but make sure that it's going to work this time.
Mme Johnson (Maya) : ...Mr. Marissal, I would just like you to comment on the case of
Mr. Camara because I saw… when Mme Massé was expressing how she views the situation, you were… in agreement and
shaking your head at times. It seems you're in disbelief about what happened.
M. Marissal : You know what? I'm 54, I have my driving licence since I'm 16. So,
do the math. I have never been arrested by a cop asking me: Is it your car and
where are you going? And remember that just this happened a few days ago in Montréal with a lawyer from the black
community of Montréal. Maybe he
was speaking on the phone, I don't know, and it's an offense. Sure, give him a
ticket, he deserves it. But he certainly doesn't deserve to be asked about the
color of his skin and: Is it your car? I mean, what's that? If it's not racial
profiling, I don't know what is racial profiling at all. Thank you.
M. Authier (Philip)
: You find this event shocking?
M. Marissal : It's more than shocking actually. Manon just said: Imagine this
poor guy. His wife is pregnant. He's sleeping in jail for six days. And Yves
Boisvert is asking the right question this morning in LaPresse: What if there's no camera? This guy is in jail probably for the
rest of his life. I mean, it's shocking for this family. It's devastating for
our society, I think, and we should take this at last for a wake-up call. And
Manon is right to ask Premier Legault to open his eyes on this.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Marissal : Thank you.
(Fin à 9 h 16)