L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Version finale

Le jeudi 11 février 2021, 9 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt minutes)

M. Lacombe : Bonjour, tout le monde. Ça me fait plaisir de vous retrouver. J'ai l'impression que ça fait une éternité, déjà, qu'on s'est vus. Donc, ce matin, ça me fait d'autant plus plaisir d'être avec vous que j'ai de bonnes nouvelles à vous annoncer.

Donc, le gouvernement a pris la décision d'équiper l'ensemble des éducatrices, dans notre réseau de services de garde éducatifs à l'enfance, de masques à fenêtre transparente afin, bien sûr, de favoriser le développement des tout-petits. Donc, on a donné officiellement, dans les dernières heures, le mandat au Centre d'acquisitions gouvernementales de procéder à l'acquisition de ces masques-là en quantité suffisante pour être capable non seulement d'équiper les éducatrices, les éducateurs dans les CPE et les garderies, mais aussi l'ensemble des responsables des services de garde en milieu familial.

Donc, c'est un dossier qui me préoccupait depuis longtemps. Vous avez, pour certains et certaines, déjà écrit sur le sujet, donc vous savez que c'était dans l'air depuis un certain moment. Mais, jusqu'à maintenant, les circonstances n'étaient pas réunies pour qu'on puisse procéder à cette annonce-là. Mais ça me préoccupait au-delà des enjeux de santé et de sécurité qui étaient soulevés et des enjeux d'approvisionnement.

Donc, dans les derniers mois, on n'est quand même pas restés les bras croisés, là, je veux le souligner. On a offert un 50 millions de dollars au réseau pour défrayer les coûts liés à la COVID et on leur avait notamment dit qu'ils pouvaient faire l'acquisition de masques à fenêtre transparente, mais c'était très ciblé, pour les enfants qui en avaient davantage besoin. Parce que, bien évidemment, ces masques-là étaient très chers, à ce moment-là, et il y avait aussi un enjeu d'approvisionnement, donc, pour l'ensemble du réseau. Donc, c'était une mesure qui était davantage ciblée. Mais, ce matin, l'annonce que je fais démontre que les circonstances ont changé et que la volonté du gouvernement, elle est bien réelle, de pouvoir équiper le réseau de ces masques-là.

Donc, beaucoup de gens ont contribué à ce que ce soit possible. Je pense, bien sûr, rapidement, au ministère de la Famille, chez nous, qui a travaillé fort là-dessus; notre réseau aussi, qui nous rappelé à de nombreuses reprises l'importance qu'on puisse doter les éducatrices d'un masque transparent; les pédiatres, avec qui on a eu beaucoup, beaucoup de discussions et qui ont, bien sûr, fait valoir que, pour le développement des tout-petits, c'était important. Puis je veux aussi faire un clin d'oeil à ma collègue la députée de Sherbrooke, pour qui c'était un enjeu important. Ce l'était pour moi aussi, j'y travaillais depuis longtemps. Mais Christine s'est assurée que je me rappelle bien de l'importance de tout ça. Elle a notamment déposé une motion, on a eu beaucoup de discussions là-dessus. Donc, je veux lui faire un clin d'oeil ce matin en saluant sa contribution.

Donc, je remercie tout le monde pour leur contribution puis je suis très, très fier que les éducatrices pourront compter sur ces masques-là. Moi qui est moi-même un papa d'un jeune garçon qui fréquente encore le CPE, je trouve que c'est rassurant de savoir que, maintenant, les enfants pourront lire sur les lèvres de leurs éducatrices et de leurs éducateurs.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce qui a changé, justement? Vous avez... Au niveau de l'approvisionnement, qu'est-ce qui a changé depuis les derniers mois?

M. Lacombe : Bien, les fournisseurs, d'abord, sont très peu nombreux. Donc, il y avait un seul fournisseur, jusqu'à tout récemment, qui était en mesure de fournir ces masques-là qui répondaient aux critères de santé et sécurité qui nous sont demandés par la CNESST, à un coût très élevé, avec des problèmes d'approvisionnement. Donc, il faut comprendre que, dans notre réseau, on n'a pas besoin d'une caisse de masques, là, on a besoin de plusieurs centaines de milliers de masques chaque semaine. Donc, il fallait s'assurer d'avoir un approvisionnement suffisant au moment où on ferait une annonce comme celle que je fais ce matin.

Je dirais que dans les... Et les masques réutilisables, donc, qui auraient pu être à fenêtre transparente ne sont pas... ne respectent pas les critères qui sont édictés par la CNESST. Donc, c'était complexe. Mais là il y a un nouveau joueur qui est dans le portrait, un joueur québécois, la situation a donc changé, puis on est en mesure, avec le Centre d'acquisitions gouvernementales, le CAG, de lancer cette opération-là pour faire l'acquisition des masques.

Mme Lévesque (Fanny) : Elles pourraient les avoir quand, donc, les éducatrices?

M. Lacombe : Bien, le mandat est donné au CAG, à l'heure où on se parle, au Centre d'acquisitions gouvernementales, pour en faire l'acquisition. C'est sûr que, de leur côté, il y a des processus à respecter. Il faut s'assurer de le faire. Et on nous parle de quelques semaines, là, quand même. Donc, c'est sûr que ce ne sera pas demain matin. Mais, dans les circonstances, nous, de notre côté, on a donné le mandat au CAG.

M. Bossé (Olivier) : Ça en prend combien puis ça coûte combien, à peu près?

M. Lacombe : Deux questions auxquelles je ne peux pas vous donner un chiffre exact, là. Mais la finalité de tout ça... Bien, je vais vous dire, là, très, très honnêtement. Ça en prend combien? Ça en prend beaucoup, ça, c'est clair. Actuellement, on fournit autour d'un million de masques par semaine à notre réseau. Ce sera moins que ça. Ce sera moins que ça parce que les masques de procédure, actuellement, on les fournit à l'ensemble du personnel, éducateurs ou personnel de soutien. Les masques à fenêtre, ce sera exclusivement pour le personnel éducateur. Donc, ça nécessitera moins de masques que ce qu'on livre actuellement, mais je vais laisser le CAG établir, là, les quantités exactes. Et pour le coût, bien là vous comprendrez que je ne m'avancerai pas parce que l'objectif, c'est quand même que ça nous coûte le moins cher possible. Donc, on veut... on va laisser le CAG négocier le prix avec les fournisseurs qui vont se manifester.

Mme Lévesque (Fanny) : Ça va être lavable, ceux-là que vous allez prendre...

M. Lacombe : Non, ce seront des masques qui vont être jetables, donc, tous les jours. Donc, ça va en prendre plusieurs par jour. On parle de deux à trois masques par jour pour chacune des éducatrices.

M. Larin (Vincent) : Qu'est-ce qui vous inquiétait particulièrement, vous, personnellement, là, dans cet enjeu-là des masques jetables?

M. Lacombe : Bien, c'est sûr que, comme ministre de la Famille, quand on a des pédiatres qui nous disent : C'est dommageable pour le développement des enfants qu'ils ne puissent pas voir les lèvres de leurs éducatrices, mais qu'en même temps on a la santé publique qui nous dit : C'est obligatoire de porter un masque, et qu'on a la CNESST, de l'autre côté, qui nous dit : Et ce masque-là, ça doit être un masque de procédure parce qu'il n'y en a aucun autre qui répond aux critères ou qu'on peut se procurer en quantités suffisantes, c'est préoccupant. Donc, c'est sûr que ça me préoccupait beaucoup, beaucoup, beaucoup pour les tout-petits, puis on a travaillé fort là-dessus. Puis, aussitôt qu'il y a eu une fenêtre qui s'est ouverte, bien, on a sauté dedans, on a défoncé la porte. Et on fait l'annonce ce matin.

Mme Prince (Véronique) : Concernant le développement des CPE, quel message ça envoie aux parents et aux fonctionnaires du réseau quand vous dites que vous êtes arrivé au bout de vos moyens pour développer les places?

M. Lacombe : D'abord, ce que je veux dire, c'est... Je ne fais pas un constat d'impuissance ce matin. Je fais un constat qui est honnête, en disant que, comme ministre, moi, je juge que les outils que j'ai devant moi ne me permettent plus d'aller aussi vite que je veux aller, ne me permettent pas d'aller aussi vite que les parents souhaitent qu'on aille. Donc, ce que je vous dis, c'est que j'ai encore de très bonnes idées, on peut compter sur un ministère très compétent, sur un réseau qui est tout aussi motivé à développer et qu'ensemble on va trouver des nouvelles façons de faire. Donc, ce n'est pas un aveu d'impuissance, c'est plutôt un message à l'effet qu'on va se relever les manches puis qu'on va penser, pour une fois depuis 25 ans, en dehors de la boîte afin de se donner des outils qui vont être pas mal plus performants.

M. Bergeron (Patrice) : Le message s'adresse à qui, M. Lacombe, quand vous dites : Bien là, il me manque des moyens? Vous parlez au premier ministre?

M. Lacombe : Pas du tout. Ces moyens-là sont à ma disposition. Lorsque je suis arrivé, on a fait le ménage. On avait 11 000 places qui dormaient. Donc, première étape, on fait le ménage. On dit aux gens : Allez-vous de l'avant ou pas? On vous donne du financement supplémentaire — la carotte; on vous donne un délai aussi, là, sinon, on vous enlève vos places — ça, c'est le bâton. Après ça, là, ça fait deux ans, et moi, je vois, là, les projets et je vois qu'il y en a qui sont beaucoup... j'en vois beaucoup qui ne sont pas assez avancés, et moi, ça me préoccupe. Donc, ce que je dis, c'est : Ça ne fonctionne plus. Disons-le franchement, ayons cette conversation-là, parce qu'on doit l'avoir avec le réseau, puis donnons-nous des meilleurs outils. Parce que les parents veulent des places, moi, comme ministre, je veux que ces places-là se développent, et on a les moyens. Ça prendra les moyens que ça prendra, mais on ne parle pas nécessairement d'argent, là, on parle d'outils.

M. Bergeron (Patrice) : Quand on vous a offert le mandat, on ne vous a pas dit que l'administration publique, c'était compliqué ou que ça pouvait être compliqué de faire atterrir des projets?

M. Lacombe : Bien, je le savais. J'étais journaliste, avant, puis j'ai moi-même posé beaucoup de questions sur les dédales administratifs de certains projets. Mais ce n'est pas un constat d'impuissance, je le répète, que je fais ce matin. C'est positif, le message que j'envoie. C'est de dire : Je vous le dis, là, de façon honnête. Je pourrais être un ministre qui vient vous voir en vous disant : Écoutez, tout va bien, tout est sous contrôle, puis me sauver à la fin du mandat avec un bilan peu reluisant. Mais là, je le dis honnêtement, ça ne fonctionne pas. Les outils qu'on a, qui datent de 1997, ne fonctionnent pas. On donne tout le développement du réseau à des OSBL qui sont sur le terrain, qui ont beaucoup d'autres chats à fouetter, qui en ont plein leurs bottes, notamment avec la COVID. On leur donne 1 million, 1,5 million parfois, 2 millions pour développer des installations. Il y a une multitude d'étapes, il y a des comités consultatifs à travers tout ça. Et, pendant ce temps-là, le gouvernement est imputable des résultats, puis les parents attendent. Ça ne fonctionne pas. Donc, il faut des nouveaux moyens.

M. Larin (Vincent) : ...M. Lacombe, ça fait deux ans que vous êtes en fonctions. Ce n'est pas un peu long pour vous rendre compte que...

M. Lacombe : Non. Non, ce n'est pas long, parce que, lorsqu'on est arrivés, on a posé les bons gestes. Si je n'avais rien fait, je comprendrais que les gens trouvent que c'est long. Mais on a posé les bons gestes : on a augmenté le financement — la carotte — puis on a mis un délai maximum. Ça n'existait pas, imaginez-vous, avant. Il n'y avait pas de délai. On leur a dit : 24 mois maximum, sinon, on reprend les places. Et, même avec ça... Et je leur ai donné deux ans. Donc là, ça fait deux ans, là, et je vois que les projets ne sont pas tous à la veille d'être complétés. Donc, c'est le bon moment de faire le bon constat puis de dire : Ça nous prend des nouveaux outils.

Mme Prince (Véronique) : En même temps, il y a un arrérage de 50 000 noms sur la liste d'attente qui va continuer de s'agrandir parce que le temps que vous trouviez des solutions... Et il y en a probablement, de ces solutions-là, qu'il va falloir régler par règlement ou en projet de loi. Donc, il y a des délais avant d'appliquer des solutions, là. Mais cette liste-là, elle va s'allonger, là. Vous êtes au courant de ça? Allez-vous... dans votre mandat à la réduire?

M. Lacombe : Oui. Bien, je pense qu'on va avoir réalisé beaucoup de places à la fin du mandat. Beaucoup des places qui étaient... dont il était question dans votre reportage d'hier, je vous le disais, aussi, vont se réaliser cette année. Mais moi, je veux que ça aille plus vite que ça. Et, s'il y a des gens qui ont des bonnes idées, je suis preneur. J'en ai, moi aussi, mais je ne ferai pas ça en bulldozer. On va le faire de façon diligente avec le gros bon sens. Puis je suis persuadé qu'à la fin du mandat on va avoir des outils pas mal plus performants puis on va avoir un bilan aussi. Le bilan ne sera pas parfait, mais il y a ce qu'on appelle la COVID qui nous est tombé dessus cette année. Puis rappelez-vous toujours que les gens, là, dont c'est la responsabilité de gérer un projet de construction de CPE, en ce moment, c'est les mêmes gens qui gèrent les installations de CPE avec toutes les mesures sanitaires qu'on connaît. On fait l'équation, là : ça ne fonctionne pas, visiblement. Puis c'est ce qu'on entendait dans votre reportage d'hier aussi.

Mme Senay (Cathy) : ...in English, Mr. Lacombe. So you're basically trying to get help or trying to find... well, make the system work. Because now the system is not working in CPEs. So you said it's a scream of honesty, it's not a scream of : I cannot do it. It's just that you need help to succeed. At this point, it's a failure.

M. Lacombe : It's not the fact that we need help, it's the fact that we need a new way of doing things. We can continue like the past 25 years and cross our fingers hoping for a new result, but it won't happen. We need to take action, we need to make sometimes difficult decisions, but we need to do it as a team, all the day-care centers, the associations, the workers' associations and the Government, to make sure that, for the future, we will be able to construct CPE, day-care centers and that we will be able to do it fast or at least faster than we do now.

Mme Senay (Cathy) : But the problem seems to be the red tape, the bureaucracy, like, the forms, the process...

M. Lacombe : It's a part of the problem, but it's larger, it's way larger than that. The fact is it's the same people that are responsible for the construction of the infrastructure and the operation every day in the CPE and the day-care centers. So, if you look at this honestly, it doesn't work. It doesn't work. So we need to think out of the box and we need to change the way we do the development of the networks since the 25 past years.

Mme Senay (Cathy) : And, just a second, rapidly. In the next few weeks, all subsidized day cares will have new masks with transparent windows. Why was it so important for you to jump on this occasion, this opportunity as soon as supplies were there?

M. Lacombe : I'm preoccupied for a lot of months about this and I'm very happy that today the circumstances changed so we're able to announce that every educator will have a transparent mask to do their work, because it's important for the development of the kids.

Mme Senay (Cathy) : Why?

M. Lacombe : Because it's important for the kids to see the lips of their educators. You know, some people told us that kids are beginning to draw people without… not without lips, but without mouths. So, I'm preoccupied and so are the «pédiatres». So we need to take action. This is what we do this morning.

Mme Fletcher (Raquel) : What is the impact of the pandemic on this particular problem of not having enough space in day cares? Because obviously, you can't have as many kids in day cares. Do you have any quantitative evidence of what you...

M. Lacombe : Yes. Yes, it's sure that the pandemic has for result that there's a decrease of the «responsables de services de garde en milieu familial», the people offering day care services at home, I mean. So, there's an important decrease of their number, and it's difficult for, you know, the director of a CPE or a day care to do his best to construct a new infrastructure during the time he's working hard just to handle the pandemic in the day care or the CPE. So, I think, yes, it has an important impact.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you have any stats of the impact?

M. Lacombe : I do not have the stats for the construction, but we have for sure the stats for the decrease of the «milieux familiaux». Sorry, I don't know the word in English for…

Mme Fletcher (Raquel) : At home day cares.

M. Lacombe : At home day cares, yes. So, we have the numbers for at home day cares, it's a decrease of about 10 % this year. But, usually, every year, there's a decrease, for a lot of reasons, but this year it's more important because of the pandemic.

Mme Johnson (Maya) : Just briefly, if I may...

M. Lacombe : Yes, I'll try.

Mme Johnson (Maya) : I'd like to go back to the transparent masks. Because ça frappe fort, l'image de... — sorry, I'm switching back to French — to imagine a child drawing a picture and not drawing mouths because they're not seeing it.

M. Lacombe : Yes, it's so sad.

Mme Johnson (Maya) : That's what I was going to ask : As a father, how does that make you feel?

M. Lacombe : It's sad, it's so sad. It's the result of the crisis. There are some things that we can change. But, now that the circumstances have changed, for the transparent masks, you can be sure that it's very, very, very important for me to make this announcement this morning. Because we don't want kids to draw people without mouths, we want kids to be able to have a great development and we want their educators to be able to speak with them, especially the babies. It's important.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Lacombe : Merci.

(Fin à 9 h 37)

Participants


Document(s) associé(s)