Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le vendredi 12 février 2021, 9 h 10
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
9 h 09 (version non révisée)
(Neuf heures dix minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à tous. Bonjour à tous, bon vendredi. Alors, bienvenue à ce point de
presse du Parti québécois. M. Joël Arseneau s'adressera à vous en
matière de santé. Alors, M. Joël Arseneau, c'est à vous.
M. Arseneau : Bonjour, tout le
monde. Merci d'être là aujourd'hui, en ce vendredi. Écoutez, on a une
interpellation qui concerne, aujourd'hui, la gestion de la lutte à la pandémie
de la COVID-19 par le gouvernement caquiste et ses conséquences.
Alors, pour nous, c'est un exercice de reddition
de comptes important. Vous savez, il y a moins d'une semaine, on a passé le cap
des 10 000 morts au Québec, un bilan absolument épouvantable, et
quand on le compare, évidemment, à d'autres juridictions, il y a de quoi se
poser de sérieuses questions sur la façon dont tout ça a été géré depuis le
mois de mars dernier.
Donc, on a des questions à poser au gouvernement
et on va, encore une fois, insister sur le fait qu'il faut aller au fond des
choses. Une enquête publique et indépendante est absolument nécessaire pour
approfondir la question et tirer des leçons de ce qui s'est passé, non seulement
pendant la première vague, mais on voit qu'également dans la deuxième vague, le
gouvernement dit qu'il fait mieux que pendant le printemps, alors qu'évidemment
on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il fasse pire, mais quand on se compare
avec le reste du Canada, on est encore à 50 % plus de cas, plus de décès
également. Donc, il y a certainement quelque chose qui cloche dans la gestion
de la pandémie et/ou dans le système de santé, et je pense qu'on ne peut pas
faire… on ne peut plus faire l'économie d'une enquête approfondie.
Encore hier, vous le savez, on a appris que
des mesures de base, des mesures sanitaires qui avaient été transmises comme
directives dans les établissements de santé, les CHSLD, les hôpitaux, les RPA
n'ont pas été suives, soit parce qu'elles étaient mal comprises ou mal
appliquées, avec les résultats qu'on connaît. Déjà, au printemps, on parlait de
la mobilité de la main-d'oeuvre qui devait cesser. La ministre McCann à
l'époque s'était engagée à faire cesser la mobilité de la…
9 h 12 (version non révisée)
M. Arseneau : ...établissements
de santé, les CHSLD, les hôpitaux, les RPA n'ont pas été suivies, soit parce
qu'elles étaient mal comprises ou mal appliquées, avec les résultats qu'on
connaît. Déjà, au printemps, on parlait de la mobilité de la main-d'oeuvre qui
devait cesser. La ministre McCann, à l'époque, s'était engagée à faire cesser
la mobilité de la main-d'oeuvre, entre les zones chaudes et les zones froides par
exemple. À ce que l'on sache, ces pratiques-là ont toujours cours au moment où
on se parle.
Donc, il y avait évidemment 20 %,
selon les enquêtes de la CNESST, 20 % des établissements qui ne
respectaient pas les règles, et on dit qu'aujourd'hui, tous les problèmes ne
sont pas réglés. Donc, on va poser des questions là-dessus bien entendu, tenter
d'obtenir un engagement de la part du gouvernement, d'aller véritablement au
fond des choses.
On va également parler bien entendu, et
questionner le ministre Dubé sur toute la question des dépistages rapides.
Hier, enfin, après des semaines et des mois d'insistance auprès du gouvernement
pour qu'il puisse enfin utiliser les tests rapides qui dorment dans des
entrepôts, on a appris qu'ils avaient été déplacés vers les établissements.
C'est une excellente nouvelle, mais qu'en est-il du plan de déploiement? On le
prévoit pour la semaine prochaine, mais on peut encore douter d'une approche
qui pourrait véritablement se déployer à grande échelle. On a ouvert la porte
pour les entreprises pour certains établissements. Mais moi, je ne suis pas
convaincu encore qu'on va l'utiliser, qu'on veut utiliser cette arme-là à sa
pleine mesure. L'Ontario, vous le savez, le fait déjà.
Les variants, ils sont présents déjà au
pays, au Québec également. Et puisqu'on ne fait pas, on n'a pas fait les tests
de dépistage, de criblage ou le... puisque le séquençage est fait à un
pourcentage quand même assez faible, on n'a pas la pleine mesure des la présence
des variants, qu'ils soient britanniques, brésiliens ou autres, dans la société
québécoise, particulièrement à Montréal. C'est inquiétant. Les experts ont
accueilli, et nous aussi, avec un certain soulagement le fait que le
gouvernement veuille aller de l'avant. On en saura plus la semaine prochaine.
Mais d'aller jusqu'à 100 % des échantillons criblés à Montréal, c'est
l'objectif à atteindre, mais on ne sait pas encore... on n'avait pas des
réponses précises à savoir si on avait l'ensemble du matériel pour atteindre
ces objectifs-là. Et encore une fois, ce qu'on constate, c'est que le
gouvernement du Québec est un pas en retard sur le reste des juridictions, là,
qui gèrent la pandémie comme nous, et souvent plusieurs semaines en retard.
Je voulais aussi vous dire qu'on va
regarder vers l'avant. Gouverner, vous le savez, c'est prévoir. Et
actuellement, ce qu'on voit, c'est que le gouvernement, ce qu'il prévoit, c'est
sa prochaine conférence de presse, parfois, deux par jour, pour dire que dans
une prochaine conférence de presse, il prendra vraisemblablement des décisions
et, parfois, pour dédire ce qu'il a dit dans la conférence de presse
précédente, de la veille. Alors, cette gestion-là à la petite semaine, elle
doit...
9 h 15 (version non révisée)
M. Arseneau : …ce qu'on voit,
c'est que le gouvernement, ce qu'il prévoit, c'est sa prochaine conférence de
presse, parfois, deux par jour, pour dire que, dans une prochaine conférence de
presse, il prendra vraisemblablement des décisions et, parfois, pour dédire ce
qu'il a dit dans la conférence de presse précédente, de la veille.
Alors, cette gestion-là à la petite
semaine, elle doit cesser. Le gouvernement doit revenir notamment au palier
d'alerte de couleur, donner une lueur d'espoir aux Québécois et fixer des objectifs
à atteindre pour qu'on puisse, par exemple, avoir enfin un calendrier sur la
levée du couvre-feu, par exemple, sur le retour au palier de couleur orange,
mais le véritable palier de couleur orange, tel qu'il avait été défini en
septembre par le gouvernement lui-même, ou le palier jaune, dans le cas où ça
s'applique.
Et là-dessus, je pense qu'il devrait, encore
une fois, prendre l'exemple de l'Ontario qui fait encore mieux que nous à cet
égard. On a eu le minidéconfinement du gouvernement du Québec la semaine
dernière, à peu près au même moment, le gouvernement de l'Ontario, lui, donnait
à ses citoyens un calendrier avec des dates à laquelle on pouvait espérer
pouvoir basculer dans une zone plus confortable, si on veut, pour les citoyens.
Je rappellerais d'ailleurs qu'il n'y a eu aucun couvre-feu d'imposé aux
Ontariens, et pourtant, la courbe suit exactement la même tendance qu'au Québec.
C'est donc dire que les mesures au Québec sont extrêmement restrictives et
dures et, en plus, on n'a pas de calendrier pour savoir quand on peut ou on
pourra espérer s'en sortir.
Donc, en Ontario, j'allais dire qu'on a
des dates qui ont été fixées, le 10 février, le 18 février, le 22 février, et
les zones où la prévalence de la COVID-19 est plus élevée, bien, évidemment, on
se donne plus de temps pour arriver à des objectifs sanitaires à atteindre sur
la transmission, par exemple, le nombre de cas, le nombre d'hospitalisations,
et ainsi de suite.
Alors, c'est sur tout ça qu'on va
questionner le gouvernement aujourd'hui. Si vous avez des questions, je suis
prêt à répondre.
Le Modérateur
:
Questions, s'il vous plaît?
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que Daniel Paré peut rester en charge de la campagne de vaccination à la
lumière des nouvelles informations qui sont sorties hier sur sa gestion au
CISSS de Chaudière-Appalaches?
M. Arseneau : Bien, je vous
dirais qu'à chaque jour on en apprend davantage sur cette gestion et qui est vraisemblablement
aléatoire. On a, au gouvernement, répété à satiété qu'il fallait que le système
soit imputable, que les gens qui sont les gestionnaires soient imputables. Et aujourd'hui,
je dirais, d'apprendre que des contrats ont été donnés à un organisme, à un
établissement et sans suivre les règles, donc un organisme ou un établissement
qui n'avait pas… essentiellement, qui ne se qualifiait pas, c'est la
responsabilité directe du P.D.G. de vérifier à ce que ces contrats-là soient
valides.
Alors, moi, je demande au gouvernement de
prendre des décisions qui s'imposent. Et, si le P.D.G. est reconnu responsable
de cette décision qui va à l'encontre des règles élémentaires d'attribution de
contrat, bien, qu'il prenne les décisions appropriées…
9 h 18 (version non révisée)
M. Arseneau : ...P.D.G. de
vérifier à ce que ces contrats-là soient valides.
Alors, moi, je demande au gouvernement de
prendre les décisions qui s'imposent. Et, si le P.D.G. est reconnu responsable
de cette décision qui va à l'encontre des règles élémentaires d'attribution de
contrats, bien, qu'il prenne les décisions appropriées.
Mme Crête
(Mylène) : Est-ce que vous réclamez sa démission quand vous
dites : «les dispositions qui s'imposent»?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
moi, je pense que... Je ne veux pas sauter les étapes, il y a une enquête qui
est en cours. Je pense que les informations dont on dispose nous indiquent que
des décisions ont été prises à l'encontre des règles. Et la conséquence
habituelle, vous la connaissez. Donc, le gouvernement doit prendre les bonnes
décisions avec l'information qu'il a.
Je soupçonne d'ailleurs que le gouvernement
a commencé à indiquer qu'il allait larguer le P.D.G.. On a vu au départ qu'il
défendait sa gestion. Avec chaque révélation nouvelle, le gouvernement a
commencé à prendre ses distances. Maintenant, je pense que le gouvernement doit
réagir, doit répondre, mais il a plus d'informations que nous pour le faire.
Mais je crois que, si le gouvernement
croit à l'imputabilité des P.D.G., s'il est reconnu que le P.D.G. a pris une
décision à l'encontre des règles, bien, que le gouvernement doit sévir.
M. Bossé (Olivier) :
Vous parliez du couvre-feu. Vous ne croyez pas que ça marche, si je comprends
bien.
M. Arseneau : Bien, en
fait, c'est... quand on se compare... Au début, souvenez-vous, le directeur de
la santé publique national, le Dr Arruda lui-même, a dit qu'il n'y avait aucune
évidence scientifique à l'effet que le couvre-feu fonctionnait. On a dit essentiellement
qu'on allait mettre cette mesure-là pour créer un électrochoc.
Un électrochoc, dans la définition qu'on
peut en faire en sens commun, c'est quelque chose qui ne dure pas longtemps
puis qui saisit les gens. Là, on est en train de développer une culture où le
couvre-feu serait la norme. On pourrait le prolonger ad vitam aeternam, en se
disant : Bien, finalement, les gens s'en accommodent, et les choses vont
bien.
Mais là ce qu'il est important de voir,
c'est à quoi sert le couvre-feu. Si le couvre-feu sert à restreindre les
libertés individuelles au-delà de ce dont on a besoin pour amenuiser la courbe,
par exemple, le nombre de cas, le nombre d'hospitalisations, et ainsi de suite,
et qu'on se compare à une autre juridiction de l'Ontario qui n'a pas cette
mesure-là qui est draconienne, qui est extrêmement lourde, et que la courbe est
similaire, bien, on peut se demander s'il y a une valeur ajoutée.
Et moi, je demande au gouvernement de...
non pas de jouer avec l'heure du couvre-feu comme le bon papa qui va
dire : Bien, voici à quelle heure maintenant tu peux aller te coucher... Je
pense que les Québécois ont les mêmes droits et libertés que les Ontariens, que
les Néo-Brunswickois ou que les gens de la Colombie-Britannique et qu'à cet
égard-là, si les objectifs de créer une prise de conscience chez les Québécois
est atteint, bien, qu'on envisage une levée du couvre-feu région par région.
Pourquoi imposer un couvre-feu, par
exemple, à des régions où on n'a plus de cas depuis plus d'un mois et demi?
Alors, moi, je pense que cette mesure-là panquébécoise est abusive,
particulièrement dans les régions où la pandémie est absolument et
totalement...
9 h 21 (version non révisée)
M. Arseneau : …pourquoi imposer
un couvre-feu, par exemple, à des régions où on n'a plus de cas depuis plus
d'un mois et demi? Alors, moi, je pense que cette mesure-là panquébécoise est
abusive, particulièrement dans les régions où la pandémie est absolument et
totalement contrôlée. Voilà.
M. Lavallée (Hugo) : …après
la relâche, étant donné qu'on prévoit peut-être des mouvements même des
rassemblements en dépit des règles sanitaires?
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense qu'on a des mesures sanitaires qui sont appliquées, des règles qui
doivent être respectées, des directives sur, par exemple, les rassemblements.
Et ce qu'on dit, c'est que parce qu'on présuppose que les Québécois ne
respecteront pas ces règles-là, bien, on va s'assurer qu'ils restent à la
maison après 20 heures ou après 21 h 30 dans les zones oranges.
Je pense qu'on doit revenir à l'étape de
l'automne dernier où le gouvernement s'engage dans un contrat social avec les
Québécois en disant : Là, vous avez vu, là? On a passé proche d'une
situation extrêmement difficile, où le système de santé, et particulièrement à
Montréal, allait s'effondrer, la situation était alarmante. On n'en est plus
là. Maintenant, on vous fait confiance et les règles doivent être respectées
pendant le jour, et en soirée, et pendant la nuit également. Et donner une
lueur d'espoir et faire confiance aux Québécois dans les endroits où,
évidemment, les choses vont en s'améliorant.
Je pense que la situation de la semaine de
relâche, elle, elle peut être abordée autrement qu'avec la mesure du
couvre-feu. Ce qui est impliqué dans la semaine de relâche, ce sont les
déplacements interrégionaux et c'est là-dessus qu'il faut travailler, et non
pas sur des mesures qui consistent à s'assurer que les gens aillent se réfugier
à la maison à partir de 20 heures.
M. Lavallée (Hugo) : On
dirait que c'est la mesure qui vous choque le plus, entre guillemets, le
couvre-feu. Je me trompe?
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est la mesure qui est la plus contraignante, je dirais, pour les Québécois,
et qui est la plus coercitive, qui est la plus autoritaire. Et on peut se poser
la question à savoir si, dans une société libre et démocratique, on peut poser
la question à savoir jusqu'où une mesure comme celle-là est nécessaire, voire
légitime?
Et moi, je dis que le gouvernement doit
poser les bases parce que c'est une décision politique. On a souvent demandé au
gouvernement de suivre des règles qui étaient inspirées ou, du moins, qui
suivaient les avis et les recommandations de la Santé publique. Et pour ce qui
est du couvre-feu, bien, vraisemblablement, c'est une mesure politique. Le
directeur de la santé publique de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine a dit :
Cette mesure-là, c'est une mesure de contrôle social, ce n'est pas une mesure
sanitaire.
Alors, moi, je dis, bien, à un moment
donné, le gouvernement doit s'interroger à savoir : Jusqu'où je continue
d'imposer cette mesure-là? Alors que les indicateurs sont positifs de façon
générale, on le voit, on le constate, et donner minimalement un calendrier, un
objectif à partir duquel les Québécois vont pouvoir souffler un peu, leur
donner de l'espoir, leur donner de l'oxygène également…
9 h 24 (version non révisée)
M. Arseneau : …jusqu'où je
continue d'imposer cette mesure-là, alors que les indicateurs sont positifs de
façon générale, on le voit, on le constate, et donner minimalement un
calendrier, un objectif à partir duquel les Québécois vont pouvoir souffler un
peu, leur donner de l'espoir, leur donner de l'oxygène également. Et, encore
une fois, particulièrement à des endroits où la situation se compare avantageusement
à d'autres endroits au Québec et à d'autres endroits au Canada.
Les zones orange qui sont, en fait, des
zones rouge pâle, ce qu'on a décrété, là, en modifiant les paliers de couleur,
quand on regarde ces mesures-là par rapport aux mesures du palier vert, donc du
palier ontarien, là, où on a décrété, la semaine dernière, que certaines zones
ontariennes pouvaient se qualifier, si on veut, là, avec une épidémie, une
pandémie sous contrôle. Il y a encore quelques cas, là, des dizaines de cas
encore dans ces régions-là, mais ces mesures-là sont beaucoup plus souples que
ce qu'on voit dans nos zones orange actuelles au Québec, là où il n'y a plus
aucun cas.
Alors, à un moment donné, qu'est-ce qui
fait que les Québécois sont si différents des Ontariens lorsque la situation
épidémiologique est comparable?
M. Bossé (Olivier) : Sur les
deux masques du ministre Dubé hier, est-ce que vous y voyez un message? Comment
vous avez perçu ça? C'est qu'on ne sait pas ou…
M. Arseneau : Bien, c'est
assez curieux, je dirais, cette mise en scène, parce qu'on ne peut pas imaginer
que ça a été fait par hasard, il y a un certainement un message, une
communication politique qui a voulu être faite, mais qui n'est pas assumée.
Alors, c'est avec un certain sourire en coin qu'on a pu voir que le ministre de
la Santé voulait affirmer quelque chose sans nécessairement que le responsable
de la Santé publique nationale, lui-même, en fasse autant.
Personnellement, je reste un peu perplexe,
à savoir quel était le message que le ministre voulait poser sur une question
de protection sanitaire qui ne semblait pas endossée ou pas pleinement endossée
par la Santé publique qui l'accompagnait. Je reste perplexe.
La Modératrice
:
Prochaine question.
Mme Fletcher (Raquel) :In English. So, in your mind, the curfew is not really working
because in Ontario, they don't have a curfew and they have the same curve, if
you will. How do you explain then these… I guess, that the Premier has? Because
he has mentioned this
a couple of times, if the curfew
is working, we are going to keep it. You are doubting what he's saying.
M. Arseneau :
I'm not doubting what they are saying, I'm saying that if you look at the
neighboring provinces, they've opted for a different approach, a lockdown,
whereas, you know, basically the same rights were still given to the citizens,
except for the curfew…
9 h 27 (version non révisée)
M. Arseneau : ...I'm not doubting what he's saying, I'm saying that if you look
at the neighbouring provinces, they've opted for a different approach, a
lockdown where as, you know, basically the same rights where still given to the
citizens, except for the curfew, and the trend has followed exactly the same
course. So, for the Premier of Québec to say that this measure is necessary, is working and will remain
as long as I deem it necessary, seems to me a bit abusive. I think one can
question whether this extremely strong, heavy measure needs to stay for weeks
and months and months, where as there is still no proof that it is the factor
that brought the curb down, when you can compare with Ontario and they had the
same measures, except for the curfew, and it followed the same course.
And if it did,
presumably, for a month, after seeing the hospital system on the verge of
collapse, that we see a month later that things are getting better, well, first
thing you say is: I'll give Quebeckers some oxygen and the first measure, the strongest one, will, you
know, modify it or take it away and see how it works. And I mean, of course, you
know, it's one's judgment against another. It's not based on science. It wasn't
based on science when it was put forward, and presumably, it won't be based on
science when it's taken away. So, politically speaking, I'm asking the Government to let Quebeckers know when, on what grounds, they will decide that freedom to go
about your own business after 8:00 o'clock at night will be aloud.
Mme Fletcher
(Raquel) : When it comes to screening,
yesterday, the Health Minister said that he wants a 100% of positive cases, in
the Greater Montréal region, to
be screened, but he's not sure if that is possible yet. What is your reaction
to that?
M. Arseneau : Well, it seemed to me at first that the Minister of Health was
finally earing our plea and the plea of all sorts of experts, meaning that we
should try and be more active and anticipate better, and basically follow best
practices that are implemented in other jurisdictions. And then, he says: Well,
this is what I want to do, but I'm not sure I've got the tools, I've got the
right equipment or whatever, you know, the…
Mme Fletcher
(Raquel) : …
M. Arseneau : Yes, the agents to go ahead. So, basically…
9 h 30 (version non révisée)
M. Arseneau : ...this is what I want to do, but I'm not sure I've got the tools,
I've got the right equipment, or whatever, you know, the...
Journaliste
: ...
M. Arseneau : Yes, the agents to go ahead. So, basically, it's some kind of
political statement that is not backed, so far, by facts of by the assurance
that they will go ahead. So, it's... you know, it's a plea, to some extent,
it's a promise, it's a... and we'll wait and see.
I hope they can deliver
and I hope the Government
doesn't go about it lightly, saying: Well, this is what I want to do, and today
or Monday, say: Well, after thinking about it and looking... well, it's going
to take another two weeks. We're already late. We're already weeks late. If
they say: Well, next week, we'll do it, and then: We can't, it lacks
credibility, and that's really too bad.
Mme Fletcher
(Raquel) : ...just wanted to ask you about
rapid testing, because you mentioned that as well that there... he's going to
announce something next week about these places, that they will use the rapid
tests. What did you make of his comments about rapid testing?
M. Arseneau : I didn't see in the Minister's declaration
a change in approach with what they said last week. So, we're a week later, and
they're saying that next week, so, two weeks wasted, after being months later
than all other jurisdictions, particularly Ontario and B.C., saying that we'll
come up with a strategy. And he didn't really say whether it's going to be
massive use of the more than 2 million doses that we... tests that we have. He
didn't seem to say that the approach will change whereas you need to have a
strong sense that there is a spread or... what do you call it, an éclosion...
Journaliste
:
An outbreak.
M. Arseneau :
...an outbreak, and then you'll go ahead with the tests. They didn't say that
we're going to use the tests in a precautionary... as a precautionary measure.
So... wait and see, but I'm still doubtful as to whether the Government will
make the proper use of the rapid testing as it's done in Ontario, for example.
We'll be able to compare. Thank God, we have some other jurisdictions that we
can compare with, but unfortunately, every time we compare, we get disappointed
with the Québec's results or approaches. So, we'll see...
Mme Fletcher
(Raquel) : ...suggesting that they're wasting
time, that they're wasting weeks?
M. Arseneau :
They try... I don't know if we can call it a waste of time. Maybe they're
working very hard, but they were late in getting their act together. So, maybe
they're working very hard, but they didn't get the...
9 h 33 (version non révisée)
M. Arseneau : …results or approaches. So, we'll see…
Mme Fletcher
(Raquel) : And… are you suggesting that
they're wasting time, that they're wasting weeks?
M. Arseneau : They're trying… they're… I don't know if we can call it a waste of
time. Maybe they're working very hard, but they were late in getting their act
together. So, maybe they're working very hard, but they didn't get the
kickstart they should've months ago. So, I'm sure they're working very hard
right now to try and make up for the waste of time or anticipation that they
lack, basically, before Christmas. Thank you very much.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 33)