(Huit heures quatre minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois.
S'adresseront à vous aujourd'hui Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole en
matière d'économie, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti
québécois. Mme Perry Mélançon, c'est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci
beaucoup. Bon matin, tout le monde. Je ne dois pas être la seule qui est
restée, ce matin, avec un petit goût amer de la conférence de presse d'hier du
premier ministre, comme, j'ai l'impression, plusieurs milliers de jeunes sont
restés sur leur appétit encore concernant le manque d'indication ou de
prévision sur une quelconque forme de reprise de sports, une reprise graduelle,
comme on le demande depuis déjà plusieurs semaines.
Alors, on a eu des annonces qui nous
montrent une relâche qui va ressembler... en tout cas, qui sera sous les
thématiques de l'isolement et des écrans encore. Alors, je pense que j'ai
essayé de trouver une explication plausible à ce manque d'intérêt de parler
publiquement... en fait, que le gouvernement parle publiquement d'une reprise
des sports, alors qu'on sait qu'il y a énormément de bienfaits, alors qu'on
sait que la situation de nos jeunes, elle est en train de dégringoler, autant
au niveau de la santé que des notes à l'école, que la détresse psychologique.
On entend parler d'idées noires. On a des raisons de croire qu'il y a des
hausses de consommation de drogues. Alors, toutes ces raisons-là, pour moi, c'est
difficile de s'expliquer pourquoi on n'entend pas plus, dans les débats
publics, une quelconque indication d'un retour au sport.
Alors, je veux vous détailler un petit peu
mes raisons puis pourquoi je trouve que ça n'a ni queue ni tête, même si on
peut parler, là, de la santé publique, d'études, de nous demander des données
scientifiques. Il y avait encore, il y a deux jours, une sortie des pédiatres
avec Pierre Lavoie, qui demandaient la réouverture des sports du moins en zone
orange. Pourquoi on n'est pas capables d'avoir un plan de retour au moins dans
les zones où est-ce qu'il n'y a pas de cas? Pour moi, c'est difficile encore à
expliquer.
La seule annonce qu'on a eue, la seule activité
qui va reprendre, bien, c'est encore devant des écrans. Je ne veux pas dire que
je suis contre la réouverture des cinémas, mais, quand même, on n'a pas
d'alternative pour faire bouger nos jeunes à ce stade-ci. Alors, c'est les
Journées de la persévérance scolaire, présentement, ce serait peut-être bien
que le gouvernement donne un peu d'espoir à nos jeunes. Alors, on veut plus de
prévision, de précisions, de la prévisibilité.
Je voyais, encore ce matin, dans les
nouvelles, que la mairesse de Bécancour, le maire de Nicolet, disaient :
Bien, nous, on n'a pas eu de date encore d'annoncée pour ces reprises-là. Hier,
ils ont appris, comme tout le monde un peu, que les arénas pouvaient ouvrir
pour le patinage libre, par exemple. Bien, eux autres, ils avaient déjà pris la
décision que leurs installations sportives allaient fermer, qu'on allait
arrêter d'entretenir. Alors, ça, c'est, je pense... je pense que c'est le
résultat, finalement, d'un manque de communication de la part du gouvernement.
Pourquoi on ne peut pas mettre plus les
directions de la santé publique régionales dans le coup? Mon collègue Joël
Arseneau l'a dit : Avoir des avis écrits, des recommandations de nos
directions de santé publique régionales, ça permettrait une meilleure transparence.
Alors, je pense que ça, c'est encore à noter ce matin.
Puis toute la notion de sport organisé. Sport
organisé, ça veut dire qu'il y a de l'encadrement, ça veut dire qu'il y a de la
surveillance, ça veut dire qu'on a des protocoles qui seront appliqués et que
ces gens-là feront en sorte qu'on les respecte. La présidente de Sports-Québec
l'a encore dit, Mme Gosselin, en entrevue, que les protocoles sont
hyperrigoureux et appliqués depuis déjà plusieurs mois. Alors, ça éviterait notamment
le déplacement entre régions durant la relâche, si on avait plus d'activités à
offrir à nos jeunes.
Et, bien, je pense qu'il faut aller au-delà
de… Parce que j'entendais la Santé publique parler des déplacements, du
covoiturage avant et après les activités, bien, je pense qu'on en demande un
petit peu beaucoup aux associations sportives, parce qu'on ne demande pas la même
responsabilité, par exemple, à nos centres de ski, de s'occuper de toute la question
des déplacements avant et après activités.
Donc, pour conclure, j'ai du mal encore à
comprendre, alors que, dans ma MRC, à titre d'exemple, il y avait environ 30,
40 cas quotidiennement, à un moment donné, on retenait tous notre souffle pour
être sûrs de ne bas basculer en zone rouge, mais il n'y a jamais eu question de
fermer, que les équipes sportives arrêtent de faire leur sport. Alors, pourquoi,
là, on ne nous présente pas un plan du moins qui permet le retour en zone
orange? Alors, il y a encore de la confusion sur le terrain, des disciplines sportives
qui ne comprennent pas exactement ce qu'on leur demande comme directives.
Et je trouve ça malheureux, très
malheureux pour les jeunes, parce que c'est eux qui en paient le prix, ce n'est
pas… Les coachs sont souvent bénévoles, hein, on le sait, c'est eux qui
tiennent les rênes, et ils veulent faire bouger les jeunes, mais c'est souvent
bénévole. Oui, il y a des emplois un peu d'impliqués qui sont menacés, mais ces
gens-là vous diront : La première raison pourquoi je veux reprendre, c'est
pour que ma gang de jeunes puisse retourner retrouver ses amis et retrouver son
sport, ce pourquoi il est passionné et qu'il se lève tous les jours avec le
sourire. Alors, redonnons le sourire à nos jeunes et donnons-nous des
indications claires quant à cette date ou ce moment où on pourra reprendre les
sports. Je vous remercie et je cède la parole à mon chef Paul St-Pierre
Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Méganne. Je veux revenir, ce matin, sur le thème de la liberté
d'expression. En octobre dernier, le Parti québécois avait demandé à la
ministre de l'Éducation supérieure, Danielle McCann, de mettre sur pied
une commission parlementaire pour étudier le phénomène, les enjeux autour de la
liberté d'expression dans nos universités, dans le but de faire une loi-cadre.
Donc, ce qu'on constate, à l'époque, le gouvernement avait refusé de le faire,
et là on a eu une déclaration, certes intéressante, du premier ministre, sur
son compte Facebook, comme quoi la question l'intéresse. Mais, la réalité, c'est
que ça fait depuis octobre que le Parti québécois demande qu'on se penche, dans
une commission parlementaire, avec les experts, avec les partis d'opposition,
tout le monde, sur la question de la liberté d'expression, et on attend
toujours ça.
Donc, aujourd'hui, on présente une motion
à nouveau sur la liberté académique, qui demande essentiellement que
l'Assemblée nationale reconnaisse que la liberté d'expression, la circulation
des oeuvres favorise les apprentissages, la discussion, la construction du jugement
et qu'elle reconnaisse surtout qu'à la suite des événements récents de censure
dans les établissements d'enseignement supérieur, l'urgence est de mettre en
place une commission parlementaire qui va étudier sérieusement, de manière
transparente et de manière complète, cette question-là pour qu'on puisse se
doter d'une loi-cadre et non pas faire en catimini des comités, des projets
dont personne... dont certains, dont les partis d'opposition, là, n'ont pas pu
participer, n'ont pas eu vent.
Donc, là-dessus, je vais prendre vos
questions.
M. Larin (Vincent) :
M. St-Pierre Plamondon, sur le tramway, là, est-ce que le gouvernement va
à l'encontre de l'avis populaire, là? Il y a un sondage, ce matin, qui est
paru, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non seulement la CAQ va à l'encontre de l'avis populaire, mais, en fait, la CAQ
trouve toutes sortes de façons pour que le projet n'atterrisse jamais. La
façon, la principale utilisée par la CAQ, c'est de placer un plafond monétaire
sur le projet en ne laissant, donc, aucun espace pour que le projet s'adapte et
que le projet atterrisse, comme on peut le voir dans d'autres projets
structurants dans d'autres régions à travers le Québec. Donc, c'est un manque
de volonté politique. Ça fait plusieurs semaines qu'on dit que c'est ça,
l'enjeu. Parce que, si la CAQ voulait faire atterrir ce projet-là, elle a
amplement les moyens pour le faire, des solutions, des gens ouverts à
travailler de manière à ce que le projet soit viable puis positif. Plein de
gens sont prêts à trouver des solutions.
Des voix
: …
La Modératrice
: Une
question à la fois, s'il vous plaît.
M. Larin (Vincent) : Concernant,
là, la publication de courriels entre la Santé publique, le directeur de
cabinet de M. Legault, est-ce que la Santé publique est trop centralisée au Québec?
Et est-ce qu'elle est trop en réaction et pas en action?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien là, on a une preuve qu'il y a un manque de communication entre la Santé
publique régionale puis la Santé publique nationale. Ce n'est pas la première
fois. Souvenez-vous qu'à Montréal on avait recommandé notamment que les
terrasses des restaurants demeurent ouvertes, et le gouvernement n'avait pas
écouté. On a appris ensuite que c'était une décision politique.
Mais ce qui nous inquiète beaucoup,
notamment par rapport aux régions des zones orange, c'est que nous, on demande
depuis le début qu'on puisse s'exprimer librement au niveau de la santé
publique régionale puis qu'on arrive avec des plans sur mesure pour chaque
région. Ça, c'est vrai pour les barrages routiers, c'est vrai pour les données
épidémiologiques et les mesures mises en place pour prévenir la pandémie. Les
situations ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre, et on gagnerait à
donner plus de place à l'expertise sur une base régionale au lieu de faire du
mur-à-mur.
Je rappelle d'ailleurs que, dans le point
de presse d'hier, à moins que j'aie raté quelque chose, on n'est toujours pas
plus avancés sur les critères qui guident le gouvernement dans l'octroi de
zones jaunes, de zones vertes, dans les nuances. Hier, je vous montrais le
tableau en Ontario, comment l'Ontario est structuré, s'est basé sur des
données, des critères objectifs. Hier, on est toujours dans le flou, dans
l'arbitraire. C'est très difficile à comprendre.
M. Lavallée (Hugo) :
N'empêche, ça fait des semaines que vous réclamez, là, des assouplissements
pour les sports. Hier, on annonçait les piscines, les arénas. Vous devez quand
même trouver que c'est une bonne nouvelle.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, en fait, il y a une amélioration. Méganne, si tu veux… Mais il y a une
amélioration, il y a juste des enjeux de cohérence, parce que la Santé publique
n'est pas transparente. Donc, comment expliquer qu'on peut faire du patinage,
parce que ça, ça ne pose pas de risque, mais moi, je ne pourrais pas jouer au
tennis à 20 mètres de distance de mon adversaire?
C'est que les fédérations ont déposé, par
sport, des plans, mais la Santé publique ne juge pas à propos de répondre à ces
plans-là en disant : Voici notre décision pour tel ou tel sport. Donc, ça
donne vraiment une forte impression d'arbitraire, c'est-à-dire on a pris deux
sports comme ça, mais on ne peut pas vous expliquer pourquoi tel autre sport
n'est pas permis. On aurait voulu des réponses, de la transparence de manière à
comprendre, par sport, l'analyse qui a été effectuée. Rappelons que ça fait des
mois et des mois que les fédérations sportives…
M. Lacroix (Louis) : Sur les
barrages, là, parce que vous aviez exigé… en fait, vous aviez demandé à ce que
dans certaines régions, notamment pour la Gaspésie, qu'il y ait un contrôle
pour les déplacements au moins durant la semaine de relâche. Or, il n'y en aura
pas. Il n'y aura pas de contrôle non plus entre l'Ontario et le Québec, donc, parce
qu'on craignait les variants qui venaient de l'Ontario…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a le Nouveau-Brunswick aussi.
M. Lacroix (Louis) : …et le
Nouveau-Brunswick. Alors, quand vous voyez qu'on a décidé de ne pas faire de
contrôle entre les régions et les provinces, comment vous réagissez, alors que finalement
on avait laissé ça planer, là, pendant un certain temps, et finalement on
décide de ne pas le faire?
Mme Perry Mélançon : Bien, je
pense que c'est l'alternative qui nous est proposée qui est un petit peu... qui
manque de cohérence, parce que, si je prends juste l'exemple de chez moi, en
Gaspésie, quand j'entends le premier ministre dire : On va demander aux
corps policiers de faire plus de surveillance dans les milieux touristiques,
bien, je vous rappelle que le parc de la Gaspésie, c'est bien loin du centre-ville
puis que les policiers ne pourront pas, là, aller faire de la grande route dans
le parc de la Gaspésie pour aller voir s'il n'y a pas de party qui se fait
là-bas. Donc, c'est...
Nous, on avait demandé l'interdiction de
location de chalet de gens qui viennent de la zone rouge. Donc, on aurait pu
faire du tourisme local. Alors, tout ça, c'est des choses que... On aurait
voulu entendre un message clair que c'est interdit et non pas à éviter ou ce
n'est pas idéal. C'est un message qui n'est pas assez clair pour éviter les
déplacements.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends que vous doutez de la capacité des policiers de faire ce que
M. Legault a dit hier, là, que les policiers allaient vérifier les hôtels
et les endroits touristiques. Vous doutez de la possibilité que ça se fasse.
Mme Perry Mélançon : Bien, je
leur souhaite, c'est sûr, bon courage pour réussir un peu, là, à gérer tout ce
qu'on leur demande en termes de... pour le couvre-feu, d'abord, le couvre-feu à
21 h 30 dans les zones orange et celui de 20 heures. Alors, couvre-feu.
Maintenant, qu'il n'y ait pas de
rassemblement, qu'il n'y ait pas de rassemblement dans les milieux
touristiques, les hébergements, tout ça. Même, j'entendais un hôtelier, chez
nous, qui disait : Moi, j'ai un problème éthique, là. Je ne peux pas
visiter ma famille, je suis en zone où est-ce qu'il n'y a pas de cas et je vais
pouvoir recevoir des gens. Je dois prendre les réservations de gens qui
viennent d'un peu partout au Québec. Il y a quelque chose là qui est... On met
cette responsabilité-là dans les mains des policiers, des hôteliers, du milieu
touristique, et je trouve que c'est un manque de responsabilité de la part d'un
gouvernement qui doit être celui qui prend des décisions tranchées.
Mme Côté (Claudie) : Qu'est-ce
que vous avez pensé de l'explication qu'a donnée le premier ministre pour ne
pas ouvrir les théâtres et les salles de spectacle versus le cinéma, par
exemple?
Mme Perry Mélançon : Bien,
moi, je trouve que c'est de... On sait que les troupes de théâtre sont
hypercréatives, auraient pu trouver des façons d'ouvrir puis d'avoir quelque
chose à offrir aux jeunes. Et je trouve qu'il y avait des sous-entendus que les
jeunes eux-mêmes étaient peut-être moins intéressés par le théâtre que le
cinéma. Je trouve qu'il y avait... c'était une réponse assez floue pour...
Finalement, on aurait pu offrir beaucoup
plus d'activités culturelles à nos jeunes et, bien là, on s'est contenté de
répondre à la demande d'un bon ami, comme disait M. Legault. Je ne veux
pas prêter de mauvaises intentions, mais je pense qu'on aurait pu s'asseoir
aussi avec les groupes culturels en théâtre et trouver des solutions, comme on
l'a fait, parce qu'on a prouvé que les salles de cinéma étaient capables d'avoir
cette capacité-là et d'offrir quelque chose de sécuritaire. Bien, je pense que
les théâtres aussi auraient pu faire de même. Deux poids, deux mesures.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que ça a été une annonce pour la base électorale de M. Legault? Les jeunes
familles, les... Tu sais, il s'adressait à eux, là, veux veux pas.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Si la base électorale de M. Legault, c'est les jeunes familles, il y a quelqu'un
qui va m'expliquer comment ça se peut que ça fait des mois qu'il y a 50 000 personnes...
50 000 familles sur la liste d'attente des garderies et qu'hier on
nous expliquait le plus sérieusement du monde que non seulement on n'arrivait
pas à créer les places en garderie qui avaient été promises, mais que le plan
de match, c'est de rédiger un livre blanc. Si vraiment, là, c'est ça, la base
électorale de la CAQ, les jeunes familles, bien, il y a un méchant problème
puis il y a bien des familles qui doivent se sentir lésées après avoir voté
pour la CAQ. Parce que des familles qui souffrent de l'absence de places en
garderie, du manque aussi de personnel dans les garderies en milieu familial,
des personnes qui sont dans cette situation-là au Québec puis qui voient que ça
ne bouge pas, là, il y en a plusieurs. Donc, je pense que c'est ça qu'il faut
dire sur cette base-là.
M. Carabin (François) : ...avec
un message... en fait, il craint toujours les variants, il nous dit qu'il ne
veut pas mettre trop de pression sur le réseau hospitalier puis, par la suite,
il nous annonce une réouverture pendant la semaine de relâche. Est-ce qu'il n'y
pas un double discours là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que le variant est une réelle menace. À quel point? Seule la Santé
publique le sait. Mais, parce qu'on n'a pas d'avis de la Santé publique
transparent, on n'est pas capables, en ce moment, d'évaluer en quoi les
variants ont influencé les décisions du gouvernement, en quoi on prend un
risque ou pas.
Tout ce que je sais avec certitude sur la
question des variants, c'est que, pendant deux mois, on le savait qu'il y avait
des variants à l'étranger, puis, aux aéroports, on n'a rien fait, puis on a
laissé rentrer les variants. Et ça soulève maintenant plein de questions au
niveau du déconfinement, c'est-à-dire : Est-ce qu'on peut déconfiner en
sécurité, sachant que ces variants-là existent? Ça soulève également des
questions au niveau des vaccins où est-ce que la preuve scientifique,
dépendamment de la marque de l'industrie qui a produit le vaccin, l'efficacité
par rapport aux variants peut varier, puis ça peut poser de réels problèmes.
Mais je pense que, malheureusement, ça s'est
joué dans les deux mois où Justin Trudeau a refusé de faire quoi que ce soit, a
tardé à agir dans les aéroports, et où la Sûreté du Québec, le gouvernement du
Québec aurait pu faire des suivis comme on l'avait vu en Ontario. Ces suivis-là
ne se sont pas faits.
M. Lavallée (Hugo) :
Qu'est-ce que vous pensez du projet de loi déposé par le gouvernement fédéral
concernant le contrôle des armes à feu?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, sur le contrôle des armes à feu, c'est une question qui est très chère
aux Québécois puis qui devient très, très importante. Lorsqu'on voit
l'actualité, il y a de quoi être inquiet des armes à feu au Québec. Et là, ce
qu'on se rend compte, c'est que le fédéral revient sur sa promesse de racheter
toutes les armes d'assaut qui étaient devenues illégales. Donc, c'est un autre
exemple de compétences concurrentes entre le Québec et le fédéral.
Nous, on a proposé des choses que le gouvernement
du Québec pourrait faire, là, notamment s'assurer qu'au niveau de l'achat
d'armes en pièces détachées via Internet, il y ait, par la Sûreté du Québec,
des suivis pour démanteler, donc limiter la prolifération des armes, mais
encore une fois, si le gouvernement fédéral a compétence là-dedans puis décide
de ne pas agir, bien, vous avez là un autre exemple du fait qu'au Québec,
malgré la volonté des Québécois, on dépend d'un gouvernement de trop qui, bien
souvent, n'écoute pas les Québécois, n'agit pas en ligne avec la volonté
démocratique des Québécois.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, if you
read the press release from yesterday, there are details that were not
highlighted during the press conference. For example, if you are… you can have
a coach, now, if you go to a pool or an indoor skating ring. And you can have a
coach too outside, and the coach can also be with your family bubble. What do
you think about this? The fact that we have to go through… Well, actually, is
it a good news for you that these are new measures in place?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We asked on several occasions for an
approach sport by sport, the opening of certain sports that are not dangerous.
We got some sports that are now permitted, so we're now dealing… So, it's a
small gain. It's a very small one, but it's a gain that we achieved. Now, the
issue is coherence. How do we explain that you can go skating but you can't
play tennis? What explanation is given by the Government so far as to the analysis that was done by the Government, sport by sport, to see what
sport didn't entail any danger, any risk? So, that's the issue right now.
Mme Senay (Cathy) : …that we have, all the time, to keep the two meters, with the coach
and the other person or the coach and the family bubble, we have to keep all
the time the two meters. So, again, like, the tennis question is still…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Obviously, you keep two meters.
You're at 20 meters when you play tennis. But there are several sports like
this. I think, you can play curling with two meters. So, it gives the impression
that the Government is, once
again, improvising. They chose a few sports : Here you go. But, there's no
explanation, no analysis, scientific data or report that is given to explain
why certain sports are not permitted and some are permitted.
Mme Senay (Cathy) : …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, it's just… it's an objective evaluation of what is the
risk for each and single activity, and that was not done after months and
months where the federations gave to the Government a
plan, and an analysis, an assessment of the risks by sport.
Mme Senay (Cathy) : And what do you think of the popcorn saga with cinemas?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm not a specialist... I'm not a
public health specialist in term of the risk triggered by popcorn. What I
can tell you is…
Des voix
: …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : ...what I can tell you is that I'm
very curious as to why theater poses a threat, and not cinema, why certain
activities were not reinstated. But, once again, like, the scientific data as to why popcorn is a threat… we'll never know,
because we have a Public Health that never publishes data, never publishes in a
transparent manner why they're doing things. So, I don't know.
Mme Senay (Cathy) : Because popcorn was not clear. Like, at the beginning of the day,
we thought that we could still eat popcorn while sitting in a cinema, but then,
at the end of the day…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Be careful, you never know what your popcorn is going to
bring. I don't know.
Des voix
:
...
Mme Senay (Cathy) : So now they're mad. Cinema owners are mad.
Des voix
:
...
La Modératrice
:
On va passer à une autre question, s'il vous plaît.
Des voix
:
...
Mme Fletcher (Raquel) : What would you like to see… I guess popcorn could also be on there,
but like a list of all the different activities with a rating…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. Let's go back to the gym example. I had a Public Health
opinion from the Montréal region, Montréal Public Health, saying gyms do not
pose a threat, substantial threat. We had an analysis from the Public Health in
Norway. If there is data suggesting that there is a threat, of course, we
cannot open them. But the Government never gives any report, indication, paper,
footnote. We don't get anything. And there's obvious contradictions in what the
Government is doing right now. Tennis is a good example. How can tennis be a
threat if skating with a coach is not a threat? And it would be much more… and
I think I've said that now 100 times in the past six months, it would be
much more simple if the Government would be transparent as to what Public
Health opinion they get, if it was published, and then we could try and
understand anything.
And it's the same thing
with the colors. How can it be that, in Québec, we cannot tell what are the
criteria for regions, for colors, whereas in Ontario, they have several colors,
the criteria are clear. So, it's really an issue of we can't explain things
that were not explained to us in a transparent way.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned Norway. Have you seen this kind of charts, I guess, in other countries or in other places?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : As to colors?
Mme Fletcher (Raquel) : No, as to the level of risks. Have you seen other public health
jurisdictions...
Mme Perry Mélançon : I'm not sure about a chart, but in Alberta, they announced... the
organized sports are coming back. So I think it's not about a level for every
single sector, but more communication. Because there has been a big, big
confusion at my place, in orange zone. The figure skating was starting back
with groups of eight people, it was supposed to be authorized by Public Health nationally,
and the region said : No, you can't start back, it's not part of the
decree... you can't come with a group of eight people. So there is a very big
confusion. I've been in contact with the cabinet of Ms. Charest, it was
all messed up. And finally, they can't. So there's been protocols authorized by
Health Public, and they still can't use that to start back the sports. So it's,
like, all messed up for each and every sector.
La Modératrice
: S'il n'y a pas d'autre question... Dernière question.
M. Authier (Philip)
: Pour le chef.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, sir.
M. Authier (Philip)
: Good morning, sir.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Good morning.
M. Authier (Philip)
: I just want to get... Do you have any initial reaction to Mélanie
Joly's proposal? It has been reported on Radio-Canada today that Ottawa
would guarantee the right to work in French in federally regulated companies
for Francophones in Québec and
for Francophones in concentrated areas in the rest of the country. She's
proposed a list, I guess, as an alternative to imposing the Charter of French
language on federally regulated... Now, I know this is new, but perhaps you
have an initial reaction.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : The information I have is that we
will have that announcement Friday. So, of course, it's all an issue of what is
actually being said. So, until
we see the way it's drafted, it's impossible for me to comment the
implications. But of course, we will comment as soon as we have something on
the table.
M. Authier (Philip)
: Would such an administrative agreement be acceptable in Québec
society? This is what she's proposing, rather than the charter, you would have
some sort of administrative agreement.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It depends what is on the table and
what it says. So I will have to evaluate what actually is written to see what effect it has. But I'm in favor of applying
Bill 101 to federal chartered companies, and that is the position of the Parti québécois. It is or it was the
position of the CAQ, and they asked for it, and they didn't get it.
And let's keep in mind
that the law... Loi sur les langues officielles, that bill has a fundamental
principal and that is institutionalize bilingualism. That is how the framework
of the law is structured. So I'd be surprised that the whole foundation of the
law is being changed, but we will have to... Before I can comment, I need to
look at what is going to be
proposed.
M.
Lavallée (Hugo) : En français, sur le sujet.
La Modératrice
: Ça va
être tout, merci, pour aujourd'hui.
M. Lavallée (Hugo) : En français,
sur le sujet de la langue.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En français? Ce que je sais en date d'aujourd'hui, c'est qu'il y aura quelque
chose de déposé vendredi matin. Donc, c'est sûr qu'avant de pouvoir faire des commentaires
sur la portée de ce qui sera proposé, il faut étudier exactement ce qui a été
écrit pour mesurer l'effet que ça pourrait avoir.
Mais la position du Parti québécois, c'est
que la loi 101 doit s'appliquer aux entreprises à charte fédérale. C'était
la position de la CAQ, elle a obtenu un refus du fédéral. Donc, voyons ce qui
sera déposé vendredi matin, mais là je ne peux pas commenter quelque chose que
je n'ai pas lu.
La Modératrice
:
Parfait. Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 32)