(Huit heures vingt-sept minutes)
Mme Anglade : Bon, écoutez,
bonjour, bonjour à tous. Aujourd'hui, c'est une journée vraiment solennelle où
on va rendre hommage aux 10 503 personnes qui nous ont quittés. Et je
pense que les mots qui définissent un peu l'état d'esprit dans lequel on
devrait tous se sentir, c'est d'abord le mot «solidarité», ensuite le mot «compassion»,
«compassion» parce qu'à la lecture des témoignages que l'on a vus récemment
puis dans la dernière année, à entendre tout ce qui se passe, on voit à quel
point ce qui s'est produit a affecté profondément les gens et particulièrement
les familles endeuillées.
Et je pense surtout aujourd'hui à toutes
ces personnes qui n'ont pas pu dire au revoir de la manière dont ils l'auraient
souhaité. Je pense à ces familles qui ont perdu un des leurs, en l'apprenant
finalement au téléphone, en voyant quelqu'un de proche d'eux, un père, une
mère, avec qui tu as une relation privilégiée de décennies, mais que tu vois
partir à travers un vidéo Skype. Je pense à Mme Bouchard aujourd'hui, qui
nous a quittés puis qui est allée voir les siens à l'extérieur quelques
minutes. Ce sont des drames qui sont non seulement éprouvants, mais dont on ne
perçoit pas encore toute l'ampleur puis toutes les conséquences de ça. Et, au
moment même où nous allons honorer les 10 503 personnes, il y en aura
malheureusement d'autres, probablement, qui vont nous quitter aujourd'hui,
demain, après-demain, parce que la crise n'est pas encore terminée.
Alors, c'est une opportunité pour nous
d'honorer leur mémoire et aussi d'honorer une génération, une génération de
bâtisseurs au Québec, une génération qui a énormément contribué. Et, pour avoir
parlé avec des personnes qui ont perdu des leurs, je pense que ce qu'ils
veulent, c'est qu'on honore le travail qui a été accompli, puis ce qu'ils ont
permis de faire à la société québécoise. Cette génération de bâtisseurs qui
nous ont quittés, bien, il va falloir qu'on trouve un moyen de souligner ça, et
c'est ce que nous faisons aujourd'hui.
Puis ça amène évidemment un devoir de
mémoire. Cette journée-là, ce n'est pas une journée dans l'année, puis on passe
à autre chose. C'est un devoir de mémoire que nous aurons à avoir comme
responsabilité. Et c'est la raison pour laquelle nous croyons qu'il faut qu'on
tire toutes les leçons possible de ce qui s'est produit dans la dernière année.
C'est la raison pour laquelle cette fameuse commission d'enquête indépendante
nous permettrait d'en apprendre sur ce qui s'est passé pour qu'on puisse éviter
ça pour la suite des choses.
Alors, aujourd'hui, mes pensées vont être
avec toutes ces familles, et c'est avec beaucoup d'émotion qu'on va se
retrouver au salon bleu aujourd'hui et avec beaucoup d'émotion qu'on se
retrouvera à l'extérieur pour souligner ce difficile anniversaire pour nous
tous. Voilà.
M. Lacroix (Louis) : ...Mme Anglade,
est-ce que vous avez été touchée? Avez-vous vécu des situations? Aujourd'hui,
évidemment, là, on parle des 10 503 décès. Je pense qu'à peu près
tout le monde, au Québec, là, a quelqu'un, de près ou de loin, qui a
malheureusement... qui est mort dans cette tragédie. Est-ce que vous avez été
touchée personnellement par ça? De quelle façon ça vous a touchée?
Mme Anglade : J'ai des amis
qui ont perdu leurs parents de la COVID, plusieurs amis qui ont perdu leurs
parents. J'ai des gens, des militants impliqués depuis des décennies avec moi,
dans mon comté, qui nous ont quittés. Je pense à une personne en particulier.
Ce qui est difficile... Les gens nous
quittent, la mort fait partie de la vie, je veux dire, c'est certain, mais les
gens nous quittent... c'est la manière dont ça s'est fait, c'est la manière
brusque dont ça s'est fait, c'est l'incapacité de dire au revoir, c'est
l'incapacité d'aller enterrer quelqu'un, de vivre proprement le deuil. Je pense
que c'est surtout ça qui m'a marquée. C'est d'être incapable de vivre une situation
déjà difficile de manière normale. Et ça, je pense que c'est ce qui m'a le plus
atteinte.
Je veux dire, honnêtement, ce matin, on
était dans le bureau, puis tout le monde avait les larmes aux yeux parce qu'on
regardait des histoires qui étaient racontées, puis on ne peut pas ne pas se
projeter. On ne peut pas se dire... Tu es une mère de famille, tu as eu
12 enfants puis tu n'es pas capable de leur dire au revoir. Il y a quelque
chose de fondamentalement difficile et inhumain à traverser. Puis je pense que
c'est ça, cette compassion-là, dont nous aurons besoin aujourd'hui avec les
familles.
Mme Gamache (Valérie) : ...on
souligne ça aujourd'hui, mais éventuellement il faudra faire quelque chose pour
souligner la mémoire de ces bâtisseurs-là, à quoi vous pensez? Est-ce qu'il
devrait éventuellement y avoir un monument?
Mme Anglade : Personnellement,
je pense que c'est des choses qu'il faut absolument envisager, parce qu'on a
vécu un tel... c'est tellement énorme, ce qu'on a vécu. On a de la misère aussi
à prendre de la distance par rapport à ce qu'on est en train de vivre, parce
que, quand c'est tellement gros, tu dis, bon... c'est après que tu vas te
rendre compte de tout ce qui s'est produit.
Bien, je pense que, oui, il faut envisager
ce genre d'initiative là pour la mémoire puis il faut envisager de... Quand je
parle du devoir de mémoire, c'est le devoir de comprendre ce qui s'est passé. On
a cette obligation-là pour toutes les personnes qui nous ont quittés, pour ne
pas que ça se reproduise.
M. Lacroix (Louis) : ...votre
demande que vous faites depuis déjà plusieurs semaines. Hier, la Vérificatrice
générale a déposé sa liste de sujets. Il y a neuf sujets qu'elle veut explorer,
là, entre autres les contrats, achat d'équipement, etc. Est-ce que ça vient
combler une partie de ce que vous demandez?
Mme Anglade : Oui, ça vient
combler une partie, mais ça ne répond pas à la question qui touche l'ensemble
de la commission d'enquête. Je pense que le travail qui se fait par la
Vérificatrice générale, ou par le coroner, ou par la commissaire Castonguay...
Ils font oeuvre utile. Ils font oeuvre utile.
Ce que ça nous prend, c'est d'avoir une
approche globale, transparente, publique, qui dise : Voici tous les
éléments qui vont être étudiés, camper la définition même de ce que l'on veut
couvrir dans une commission d'enquête publique indépendante, prendre en
considération les différents rapports qui vont être faits mais le faire de
manière structurée, globale, indépendante. Je pense que c'est l'approche qu'il
va falloir que l'on prenne.
M. Bergeron (Patrice) : Avec
toutes ces enquêtes-là, donc, bon, la vérification de la Vérificatrice générale,
le coroner, bon, ce n'est pas l'enquête indépendante que vous réclamez, mais
vous pensez, malgré tout, qu'il y a des angles morts qui ne seront pas
couverts, qu'il y a des choses qu'on n'aura pas eues, des témoignages qui
auraient pu être cruciaux pour améliorer les processus ou pour mettre
l'éclairage sur ce qui n'a pas marché.
Mme Anglade : Bien, c'est
parce que ce que l'on a présentement, c'est différents éclairages qui vont être
amenés, mais la vue d'ensemble… Oui, je pense qu'il y a des choses qui ne
seront pas touchées par ça. Lorsque vous regardez la définition de l'enquête
publique qui est faite, en France notamment, sur le rôle de la Santé publique,
par exemple, ne serait-ce que de prendre ça, le degré de préparation de la
Santé publique, les communications qui ont été faites, etc., il y a plusieurs
éléments qui ne seront pas touchés par ça. Puis il faut simplement se donner
toutes les chances, toutes les chances pour qu'on fasse un travail exhaustif.
Puis peut-être que ça va prendre un certain temps, on n'aura pas toutes les
réponses demain matin, mais, avec l'ampleur de la catastrophe, je pense que
notre devoir, c'est de faire l'ensemble de la lumière sur ce qui s'est produit.
M. Bergeron (Patrice) : ...mardi,
donc, disait, lui, quand il a comme esquissé un bilan de cette année et de la
gestion qu'il a faite de la crise, que la Santé publique s'en était
relativement bien tirée puis qu'il avait fait un relativement bon travail, est-ce
que vous estimez qu'on peut, donc, se baser sur cette réponse-là ou est-ce que,
justement...
Mme Anglade : Absolument pas.
On ne peut pas se baser sur cette réponse-là. On ne peut pas se baser sur M. Arruda
qui dit : La Santé publique a fait un bon travail. Je veux dire, c'est
justement pourquoi on a besoin d'avoir une perspective qui est externe, pour
pouvoir évaluer le travail qui a été fait. Et, si on nous revient puis on nous
dit : Le travail a été bien fait... Mais il reste qu'au Québec on a quand
même bien eu 50 % des décès au pays. 50 % des décès au pays. Donc, c'est
significatif. Alors, quand M. Arruda déclare ça, très bien, mais ça ne
répond pas à la question puis à l'objectif.
M. Lacroix (Louis) :
...nécessairement...
Mme Anglade : Bien... Et vous?
Puis j'espère que... Je veux dire, c'est la raison pour laquelle on a des
enquêtes publiques indépendantes. Indépendantes. Le mot le dit. Indépendantes.
Donc, on ne peut pas être à la fois juge et juré. Il faut qu'à un moment donné
il y ait une perspective externe qui te permette d'évaluer ça.
M. Larin (Vincent) : ...le
Dr Arruda n'a pas de compte à rendre vraiment. C'est ça qu'on...
Mme Anglade : Pardon?
M. Larin (Vincent) : Bien,
est-ce que le Dr Arruda, selon vous, a des comptes à rendre?
Mme Anglade : Bien, je ne suis
pas du tout dans une approche des coupables, etc., pas du tout dans cette
approche-là. Il faut se sortir de cet état d'esprit là. Je voyais des gens qui
disaient : Ah! mais peut-être que ce ne sera pas des résultats avant la prochaine
élection. Ce n'est pas important. Ce n'est pas important. Ce qui est important,
c'est qu'il y ait un travail de fond qui soit fait, qu'on comprenne bien ce qui
s'est passé, que tous les angles, que tous les aspects, que toutes les roches
aient été retournées puis que, collectivement au Québec, là, on le sait, là,
maintenant, à la prochaine pandémie que nous aurons, on sait comment on devra
préparer nos écoles, on sait comment on devra préparer la santé publique, on
sait quelles sont les manières de communiquer qui vont être efficaces, on saura
ce qui aura marché et ce qui n'aura pas marché, que toutes ces pierres-là aient
été retournées. Alors, c'est ça qui est important.
M. Larin (Vincent) : ...si le
Dr Arruda est coupable, je vous demande : Selon vous, est-ce qu'il
rend des comptes à quelqu'un à part le gouvernement?
Mme Anglade : Je pense que je
n'entends pas votre question. Alors, rapprochez-vous juste...
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que le Dr Arruda... à part le gouvernement, est-ce qu'il rend des comptes,
selon vous? Tu sais, est-ce qu'il...
Mme Anglade : Ah! à la
population. Bien, pas suffisamment, à mon avis, parce que... Comme je vous dis,
on a pu le rencontrer... enfin, vous avez vu, on a pu le rencontrer seulement en
décembre pendant un certain nombre d'heures. Donc, je pense qu'il y a plus...
il y aura davantage de comptes à rendre. Mais vous savez quoi? Une enquête
publique permettrait de dire : Voici, justement, les comptes qui devraient
être rendus à la population, sous quel format, voici comment ça devrait être
fait, avoir vraiment une approche qui est systématique dans les apprentissages
qu'on aurait de la crise.
M. Larin (Vincent) : Sur la
royauté, Mme Anglade, la crise constitutionnelle qui nous attend si la reine
décède subitement, est-ce que votre parti va aider le gouvernement à faire
adopter ce projet de loi là?
Mme Anglade : Bien, je pense
que c'est une... Le projet de loi vient régler un problème qui émane déjà depuis
plusieurs années. Donc, on va attendre de voir le projet de loi, mais je ne
vois pas pourquoi on aurait des enjeux a priori. Je pense que ça vient régler
un enjeu qui est historique. On va le regarder a priori de manière favorable,
mais, je veux dire, il faut évidemment qu'il y ait un projet de loi qui soit
déposé.
Mme Gamache (Valérie) :
...AstraZeneca et la Conférence des évêques qui conseille, finalement, de ne
pas le recevoir, est-ce qu'on doit faire des espèces d'accommodements religieux
quant à la vaccination?
Mme Anglade : Non. La science,
c'est la science, et les propos qui ont été tenus par la conférence, ils sont
irresponsables. Ils sont irresponsables. On a besoin d'avoir le maximum de
personnes vaccinées.
M. Lacroix (Louis) : Mais là
il y a des pays qui sont en train de prendre leurs réserves par rapport au
vaccin AstraZeneca parce que, bon, il y aurait...
Mme Anglade : Pour d'autres
raisons, oui.
M. Lacroix (Louis) :
Pour des raisons médicales, là, parce qu'il y aurait des cas de caillots de
sang, etc. Est-ce que vous pensez qu'au Québec on doit, devant le constat… Il y
a au moins deux pays d'Europe, là, le Danemark puis l'Allemagne, je pense, ou
un... en tout cas, qui… Est-ce qu'on devrait prendre un pas de recul et dire :
Attendons de voir ce qui se passe ailleurs avant…
Mme Anglade : En fait, on
devrait tout de suite évaluer la situation pour prendre une décision très
rapidement. Ça, ce sont des données scientifiques qui permettent de dire si,
oui ou non, la qualité du vaccin est adéquate, puis, ça, il faudrait
qu'immédiatement, là, mais en termes de… prioritairement, là, regarder ça puis
avoir une opinion de…
M. Lacroix (Louis) :
…demain matin, on disait : C'est rendu à votre tour de vous faire
vacciner, puis, si vous avez le vaccin d'AstraZeneca, sachant qu'il y a
d'autres pays qui… est-ce que vous choisiriez ce vaccin-là?
Mme Anglade : S'il est
recommandé par nos autorités, tu sais, j'irais de l'avant. Mais la question
présentement, c'est que… Là, on vient de l'apprendre, là. Moi, ce que je
demande présentement aux gens qui se penchent sur la question, le comité de
vaccination, c'est, rapidement, de dire : Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce que
vous voulez prendre un délai, pendant les deux prochains jours, pour évaluer la
situation? Je ne le sais pas. À eux de nous recommander quelque chose, mais,
très rapidement, il faut qu'il y ait une… Parce que c'est sûr que ça va semer
de l'inquiétude, puis vous voyez déjà que les gens ont des inquiétudes face au
vaccin. On a besoin de sensibiliser encore davantage la population pour qu'elle
décide d'aller se faire vacciner. Il y a des groupes qui sont très sceptiques
par rapport à ça. Donc, il faut des réponses extrêmement rapides pour ne pas
nuire au processus, là.
Mme Côté (Claudie) :
…administrer, là, en ce moment…
Mme Anglade : Bien, moi,
je vous dis, là, très rapidement, j'aimerais que le comité nous dise quelles
sont les étapes qu'ils vont prendre. S'ils veulent le mettre sur pause pendant
une couple de jours, le temps de trouver des réponses, qu'ils le fassent, mais
on a besoin d'avoir des réponses, parce que c'est sûr que ça sème un degré
d'inquiétude.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, vous, l'accepteriez-vous, ce vaccin-là?
Mme Anglade : Moi, tant
et aussi longtemps que c'est recommandé par les autorités, je l'accepterais.
La Modératrice
: On va
passer en… Ah! une dernière question en français ou...
M. Larin (Vincent) : ...dernière
question, Mme Anglade, c'est un peu niché, sur le tramway. On a un
conseiller municipal de Québec qui nous dit ce matin que dès… avant même
l'élection municipale de 2017, M. Couillard avait promis 3 milliards
de dollars à M. Labeaume pour un tramway. Ça n'a jamais été dit, à ma connaissance,
à la campagne municipale, en 2017, que ce serait un tramway. Étiez-vous au
courant de ça, de cette promesse-là de M. Couillard à M. Labeaume
avant l'élection?
Mme Anglade : Non, je ne
pourrais pas vous dire. Je ne faisais pas partie des discussions à ce moment-là.
Donc, je ne pourrais pas commenter sur les discussions auxquelles je n'ai pas
participé et que je n'ai pas vues documentées.
M. Larin (Vincent) : …des
détails au sujet de cette discussion?
Mme Anglade : Est-ce
qu'on va tenter d'avoir des détails?
M. Larin (Vincent) : ...tenter
de faire la lumière là-dessus?
Mme Anglade : Bien, je
pense que mon équipe, et le porte-parole en matière de transports et la
représentante de la Capitale-Nationale, tous les deux peuvent très bien se
pencher sur cet enjeu-là. Mais moi, je ne peux pas vous dire que j'ai eu cette
information-là.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
M. Grillo
(Matthew) : Good morning.
Mme Anglade :
This is you today.
M. Grillo (Matthew) : Yes. Can I just get your thoughts on a day like
today, and sort of what you're thinking about, who you're thinking about?
Mme Anglade : I think it's a very, very emotional day. I find it very emotional.
Reading the comments from the families and... It's already hard enough to lose
somebody, it's even worst to lose somebody under the circumstances that we had
the last year. Saying good-bye to somebody you love by telephone, by Skype,
it's not human. It is the situation we're in, but it's not human.
So, I think the word that
best describes the way I feel today is «solidarity». We have to show a lot of
compassion. But we also have to remember that we have a responsibility to
answer a number of questions
that haven't been answered so far, and that's also the reason why I believe
that we have the responsibility
to conduct a public inquiry on what happened with COVID-19.
M. Grillo (Matthew) : What answers would you hope to find in a public inquiry?
Mme Anglade : What happened, how prepared were we at the beginning of the COVID, how decisions were being made, how
decisions were being made between the executive power, so the Legault Government, and Public Health, the way
things were documented. Just the fact that you have decisions that are being
made that are not being documented is an issue in itself. Like, how do we learn
if we don't document? How do we improve if we don't have a historical
perspective? And look at the recommendations from Public Health that we had
lately, two weeks ago. That just tells you that there are a lot more things
that we don't know, that we need to find out about in order to improve the
system. And we owe this to our population.
Mme Fletcher (Raquel) : There is still a lot of people who... the pandemic, or who are
against wearing the mask, or against the vaccine, who maybe don't have a clear
picture of what you just said, saying good-bye to a loved one by telephone... I
remember watching… and thinking : What a horrible way...
Mme Anglade : Because I didn't fully hear what you said at the beginning. Are you
talking about the feeling of them passing away under such circumstances?
Mme Fletcher (Raquel) : ...
Mme Anglade : It's not human, it's inhumane. It is the situation we're in, I mean, the COVID, it is what it is. But we also have to realize that what people
have gone through is not normal, is not the natural course of things, and,
because of that, there will be consequences, there will be people feeling...
like, mental health issues that are going to be consequences of that.
And I believe that this
level of compassion needs to be translated into something that is also more
actionable. How do we avoid this in the future? Another example of, a public
inquiry, what it would tell us, is maybe there are some exceptions that should
be done for the people that are dying, and how we handle that. I mean, there
are different recommendations that could come out of this in order for us to
better face another pandemic or another crisis like this. But we owe this to...
We can't have 50% of the people that have passed away with the pandemic in Québec and not think that we owe something
to the population, much larger
than what we have on the table today.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 47)