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Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour le Conseil du trésor, et M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 17 mars 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-huit minutes)

M. Gaudreault : Alors, bonjour à tous et à toutes. Deux interventions importantes aujourd'hui du Parti québécois. Et c'est avec beaucoup de fierté, d'abord, que je vais déposer aujourd'hui à l'Assemblée nationale un projet de loi pour renforcer la protection des lanceurs d'alerte.

Nous avons été particulièrement interpellés, d'abord, évidemment, par, vous le savez, l'histoire de M. Louis Robert avec le ministère de l'Agriculture, mais, plus que ça, les récentes informations au ministère de la Forêt, avec le reportage troublant d'Enquête, et aussi les révélations sur les pressions politiques, entre autres, sur les ingénieurs au MTQ et au ministère des Affaires municipales. Vous vous rappellerez, il y a quelques semaines, que ces membres de la fonction publique ont choisi de parler sous le couvert de l'anonymat, de peur de représailles.

Donc, ça a renforcé notre conviction qu'on devait faire un pas de plus et beaucoup plus fort que la loi actuelle sur la protection des lanceurs d'alerte. Donc, ce que nous allons proposer dans ce projet de loi, c'est d'élargir la loi sur la protection des lanceurs d'alerte en couvrant les filiales des sociétés d'État, en couvrant également les résidences pour personnes âgées et les ressources intermédiaires, et tous les organismes qui sont financés à 50 % et plus par l'État québécois. Nous allons également centraliser les démarches de protection des lanceurs d'alerte auprès de la Protectrice du citoyen. On veut qu'elle devienne le pilier, la pierre d'angle, la personne-ressource référence pour protéger les lanceurs d'alerte.

Il y a plein d'autres mesures également pour protéger les lanceurs d'alerte sur le plan de leur confidentialité. Mais également, et c'est un élément extrêmement important, nous créons, par ce projet de loi, un fonds d'indemnisation pour aider les victimes ou les lanceurs d'alerte qui seraient éventuellement poursuivis devant la justice ou qui auraient des représailles et qui auraient à se défendre. Donc, on veut créer un fonds d'indemnisation pour protéger les lanceurs d'alerte. Alors, ça, c'est la première chose.

La deuxième chose que nous allons faire aujourd'hui, c'est concernant le projet Laurentia du port de Québec, ici à Québec. Nous allons déposer une motion à l'Assemblée nationale reprenant les mots du premier ministre et du ministre de l'Environnement, Benoit Charette, qui disaient, peu de temps après leur élection en 2018, et leur nomination, et lors de la campagne électorale fédérale de 2019, que toutes les décisions sur le territoire québécois en matière d'environnement ne devaient relever que du Québec. Donc, nous allons déposer une motion demandant de mandater le BAPE, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, pour évaluer le projet Laurentia. On voit mal comment M. Charette et M. Legault en particulier pourraient être contre cette mesure parce que c'est exactement ce qu'ils ont demandé en 2019, chacun à tour de rôle.

Donc, là-dessus, je laisse la parole à mon estimé collègue député de Matane-Matapédia.

M. Bérubé : Merci, Sylvain. Et je n'en pense pas moins. Alors, dans ma chronique d'aujourd'hui, quatre sujets. D'abord, vous avez été témoins hier des questions que j'ai posées au premier ministre concernant notamment 3 000 contrats sans appels d'offres, avant la pandémie, pour 2 milliards de dollars. Le premier ministre a choisi de ne pas se lever sur aucune des trois questions. Malaise. Donc, la probité, c'est également de faire en sorte qu'on fasse toute la lumière sur des contrats qui n'ont fait l'objet d'aucune comparaison, là, peut-être payés beaucoup trop chers. 3 000 contrats sans appels d'offres, avant la pandémie, pour 2 milliards de dollars. J'ai demandé au premier ministre s'il était d'accord à ce que la Vérificatrice générale regarde ça. On ne le saura pas, il a choisi de ne pas se lever à trois reprises sur cet enjeu-là et à demander à sa caution morale, Mme Sonia LeBel, de répondre.

Deuxième élément, les coûts de publicité du gouvernement du Québec depuis le début de la pandémie. Vous avez appris, au printemps 2020, que la firme Cossette a été réquisitionnée pour un contrat sur trois ans, avec 45 millions au total, donc 15 millions par année pour trois années. Ça nous apparaissait énorme. Je vous annonce qu'on avait découvert ensuite, au printemps dernier, que c'était 10 millions par mois, en décembre, 13 millions par mois, et nous venons d'obtenir, par la loi d'accès à l'information que c'est 15 millions par mois — je fournirai le document au besoin — 15 millions par mois de publicités gouvernementales.

Alors, je demande à la Vérificatrice générale qu'elle inclue également cette dimension à sa recherche, à son enquête pour s'assurer que cet argent-là a été bien utilisé. Dans certains cas, il y a eu aussi des contrats de gré à gré. Ça a pris de multiples formes, la publicité gouvernementale. Ça a été dans les journaux, ça a été à la télévision, ça a été dans des capsules Web, ça a été dans différentes opérations lancées par le gouvernement. Donc, à 15 millions par mois, c'est beaucoup d'argent.

Aussi, je me souviens que le premier ministre avait comme objectif de créer des emplois payants au Québec. Bien, ça commence par Investissement Québec. Alors, l'ami de M. Fitzgibbon, M. LeBlanc, est le premier à donner l'exemple, tu sais, comme un premier qui se ferait vacciner. Alors, c'est le premier, là, qui va encaisser une somme substantielle pour un poste dans lequel il n'est pas attiré, il est déjà là.

D'ailleurs, l'enjeu même de l'engagement de M. LeBlanc devrait faire l'objet, disons, d'une attention de la Commissaire à l'éthique, parce que ça ne s'est pas fait dans les règles. Je veux rendre hommage à Gabriel Nadeau-Dubois, qui en a fait un vidéo très complet, où on apprend dans quelles circonstances ça a été fait. Cette nomination est toujours problématique à bien des égards. Ce n'est pas la personne qui avait été recommandée par le comité, soit dit en passant.

Donc, oui, des emplois payants, et le gouvernement commence avec Investissement Québec. Je ne sais pas comment les syndiqués en négociation vont prendre ça. Je pense que vous n'aurez pas de difficulté à avoir des réponses.

Enfin, vous savez qu'on vous a parlé d'un texte que la CAQ a choisi de placer sur sa page, dimanche matin, un texte non signé. Ça proviendrait, semblerait-il, d'un pool d'auteurs, hein, qui seraient en résidence à la permanence nationale de la CAQ, puis au gré des fantaisies et de l'inspiration, peuvent se fendre d'un texte, ils n'ont pas besoin de signer. Alors, on a appris, ce matin tôt, qu'ils ont retiré la sponsorisation de ce texte. Et on vient d'apprendre qu'ils ont retiré le texte du site Internet de la CAQ.

Ce que je veux dire, là-dessus, c'est que ce n'est pas sans raison qu'on en a parlé. Au même moment où on faisait la commémoration ensemble, à l'Assemblée nationale, des 10 518 décès, il y a quelqu'un qui rédigeait cette lettre-là pour dire : Nous sommes les meilleurs. Quand on sait que le Québec compte pour 23 % de la population canadienne, mais revendique 46 % des décès, c'était indécent. Et qu'on ait permis une telle lettre, ça en dit long sur l'état d'esprit du gouvernement et sur une arrogance qui ne cesse de se manifester dans certains dossiers. Donc, la lettre a été retirée. Ce n'est pas rien. Donc, heureusement qu'on en a parlé puis heureusement pour eux aussi parce que ça commençait à faire du dommage sur... Quand le premier ministre est arrivé, il parlait du mémo de l'humilité qu'il avait envoyé à tout le monde, là. Ça ne s'est pas rendu à tout le monde.

On est en mesure, Sylvain et moi, de prendre vos questions selon l'enjeu.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, concernant M. Leblanc, que doit-on faire? Il faut faire marche arrière, retirer le nouveau programme de rémunération?

M. Bérubé : Bien, c'est quelqu'un qui n'est manifestement pas à attirer, il est déjà là, il a déjà un salaire qui est de bien supérieur à son prédécesseur qui gagnait, à ma connaissance, près de 500 000 $. Donc, lui, il était près de 1 million, puis là ça va être 1,1 million. Je veux dire, je ne pense pas qu'on ait besoin d'en ajouter, là. Et, en plus, je vous rappelle les conditions dans lesquelles il était engagé. Qu'on me corrige si ce n'est pas le cas, mais le comité de sélection n'était pas arrivé avec ce nom-là. Je ne sais pas qui est la personne qui a été sélectionnée par le comité, mais non seulement elle n'est pas en poste puis elle n'a pas ces conditions-là. Donc, moi, compte tenu de la façon dont ça  s'est fait pour l'embauche de M. Leblanc, je ferais attention. Et, encore une fois quand on martèle qu'on veut créer des emplois payants et qu'on décide d'annoncer ça en pleine négociation avec les travailleurs du secteur public, comme disent les Français : Ça la fout mal.

M. Lavallée (Hugo) : C'est quoi le salaire juste pour M. Leblanc?

M. Bérubé : Bien, il faut se comparer. Est-ce que... Assez élevé pour attirer des personnes, mais pas trop élevé pour en attirer... des gens pour lesquels ce serait l'argent qui serait le motivant. Mais ça m'apparaît exagéré. Et les milliers de syndiqués au Québec qui sont en attente d'une négociation et surtout d'un règlement, je pense, vont observer ce que... là où le gouvernement décide de mettre sa priorité.

Des voix : ...

La Modératrice : ...à la fois, s'il vous plaît. Une question à la fois!

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que par pudeur ou respect pour la population québécoise, M. Leblanc devrait renoncer à cette offre généreuse du gouvernement?

M. Bérubé : Ah! bien, il devrait, mais il ne le fera pas. Je veux dire, il est le choisi, hein? Et M. Fitzgibbon est intervenu à plusieurs reprises pour s'assurer que ça allait être lui, il fallait que ce soit lui et c'est devenu lui. Malgré le comité de sélection, malgré toutes les indications, ils ont choisi de le prendre parce que c'est l'ami de M. Fitzgibbon. C'est pour ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...parce que c'est l'ami de M. Fitzgibbon qui va gagner plus de 1 million de dollars?

M. Bérubé : C'est un ami de M. Fitzgibbon, et M. Fitzgibbon, il est avéré qu'il est intervenu à plusieurs reprises dans le processus pour favoriser sa sélection.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K., je comprends, mais vous dites que, vu que c'est son ami, il a été choisi malgré l'avis contraire du comité de sélection. Est-ce que c'est parce que c'est son ami qu'il a une telle rémunération?

M. Bérubé : Je ne le sais pas, mais je sais qu'il a été choisi parce qu'il est l'ami de M. Fitzgibbon. Sylvain, tu voulais ajouter?

M. Gaudreault : Oui. Bien, moi, je pense que le comparable doit être avec les autres sociétés d'État ou les institutions publiques. Alors, moi, ce qui me dérange là-dedans, c'est la comparaison. On dit : Oui, mais il faut qu'on soit compétitifs par rapport à des multinationales, par exemple à Rio Tinto ou je ne sais pas quoi, alors que le comparable... Je veux dire, quand tu choisis de travailler pour l'État québécois, bien c'est extrêmement valorisant, parce qu'on travaille pour la collectivité. Mais là, il faut comparer, par exemple, avec le P.D.G. d'Hydro-Québec, le P.D.G. de la SAQ, le P.D.G. de Loto-Québec, par exemple, et faire cette évaluation-là. 

Là, moi, il m'apparaît à sa face même que... comme une variation beaucoup trop élevée. Alors, il faut comparer les pommes avec les pommes puis les oranges avec les oranges. C'est extrêmement valorisant de travailler pour l'État québécois, c'est un choix que certaines personnes font, comme on fait, nous, en politique. Mais, à ce moment-là, il y a des conditions qui vont avec puis les conditions, bien, il faut qu'elles soient comparables entre elles, entre sociétés d'État. Sinon, ça devient difficile à gérer.

M. Carabin (François) : Est-ce que justement, le gouvernement, en prenant cette décision-là, ne crée pas un précédent qui pourrait se répercuter...

M. Gaudreault : C'est ça. Donc, c'est pour ça que je vous dis : Là, ça va être quoi? Le P.DG. d'Hydro-Québec qui va faire monter les enchères, le P.D.G. de Loto-Québec, etc?

Alors, restons dans la bulle — c'est le cas de le dire — des sociétés d'État au Québec. Comparons les choses. Je comprends qu'Investissement Québec à un certain nombre de démarches à faire pour aller chercher des investisseurs, etc., mais il faut quand même qu'on reste dans le raisonnable entre sociétés d'État.

M. Bérubé : Alors, je répète que pendant que des milliers d'employés de l'État syndiqués attendent des offres finales du gouvernement du Québec, bien, il y en a qui n'ont pas eu besoin de faire beaucoup de négociations puis ils vont obtenir une majoration substantielle, voire indécente. Alors, ça va bien, M. LeBlanc, il est choisi par le ministre et en plus il est rémunéré comme jamais personne n'a été rémunéré. Alors, j'espère qu'il est bon.

M. Bergeron (Patrice) : M. François Legault disait qu'il n'était pas au courant du texte qui avait été publié, lui. Est-ce que vous prenez sa parole?

M. Bérubé : Oui, je prends sa parole. Mais M. Legault fait des textes surtout le samedi. J'en fais toujours lecture. Il y a quelqu'un qui a pris la décision de le mettre en ligne. Puis ce texte-là a été signé par quelqu'un, et ils le savent qui l'a signé, le texte. Moi, je ne le sais pas. J'ai indiqué dimanche que j'aimerais savoir si c'est un employé de cabinet ministériel, voire du cabinet du premier ministre, ou si c'est un militant. Réponse floue : C'est un pool, c'est un collectif d'auteurs à la permanence. Qu'on nous le présente.

M. Larin (Vincent) : Qu'est-ce que ça change, que ce soit un militant ou un employé du cabinet du premier ministre?

M. Bérubé : C'est parce que ça traduit l'état d'esprit de celui qui l'écrit. Si la personne est conseiller du premier ministre, ce n'est pas comme si c'était un militant d'une instance qui dit : J'aimerais contribuer, acceptez-vous de diffuser mon texte? Quand on choisit de ne pas le signer, c'est qu'on ne veut pas savoir... on ne veut pas connaître l'identité. Là, on a retiré le texte ce matin pour mettre fin à la controverse puis qu'on arrête de chercher qui a écrit le texte. C'est ça qui est arrivé.

Mme Crête (Mylène) : Qu'est-ce que vous pensez des assouplissements qui ont été annoncés hier, là, par le premier ministre?

M. Bérubé : Sylvain sera d'accord avec moi qu'il faut bien définir c'est quoi, les codes de couleur. On ne s'y retrouve plus, ce n'est plus les mêmes qu'à l'automne. C'est quoi, la différence entre une région et l'autre? Par exemple, le couvre-feu est à 21 h 30 à Jonquière puis il est à 21 h 30 à Montréal aussi. Donc, il faut l'expliquer.

Nous, on a appris en même temps que tout le monde, à la télévision, les changements, ouis après on doit les expliquer. Mais personne ne nous les explique. Personne n'explique pourquoi le Saguenay—Lac-Saint-Jean, ou l'Abitibi, ou ma région ne changent pas de couleur. Donc, j'aimerais que, pour chacune des régions, les directions de la Santé publique expliquent leur choix. Si c'est leur demande, on va l'apprendre. Puis, si c'est leur demande, puis ça n'a pas été suivi, ça va être instructif. Donc, je veux juste qu'on soit cohérent.

Mais il y a des revendications qui demeurent en ce qui nous concerne. Le sport, on continue de demander le retour de la pratique du sport. Et pour le reste, pour les arts vivants, ce n'était pas prématuré. C'est dévastateur, hein, le rapport, là, qu'on a reçu en début de semaine sur des gens qui ont quitté définitivement, des tentatives de suicide, du désespoir, des problèmes de maladie mentale. C'est franchement épeurant.

Et je veux prendre l'exemple de Philippe Laprise, l'humoriste, qui a dit à Salut, bonjour!, il disait : Quand j'entends le premier ministre dire que, non, vous n'êtes pas prêts de toute façon à faire des spectacles, il dit, je suis en contact avec des amis de tous les domaines, on est tous prêts à faire des spectacles. Donc, je ne comprends pas pourquoi que c'est long comme ça. Puis les lieux de culte sont ouverts à 100 personnes puis certaines salles, à 25. C'est la cohérence qu'on demande, hein? Puis en posant des questions, le gouvernement est meilleur, selon nous.

M. Larin (Vincent) : Sur la vaccination, est-ce qu'on devrait faire une exception pour que M. Legault puis peut-être les autres chefs de parti aient un passe-droit afin de sensibiliser...

M. Bérubé : On en a parlé tantôt. Moi, je suis d'avis que les Québécois accepteraient que le premier ministre soit prioritaire. Moi, je peux vivre avec ça s'il le souhaite. Évidemment, ça lui revient. M. Legault aura...

Une voix : ...

M. Bérubé : Bon, M. Legault aura 64 ans au mois de mai. Je pense qu'on accepterait ça. C'est notre dirigeant. Et, s'il veut faire à l'instar de M. Dubé, le faire avec le vaccin, ça lui appartient. Mais évidemment que ça serait un signe positif qui serait envoyé. Quant aux autres chefs, ça relève de la même indication. Je laisserais le soin à Manon Massé de décider. Notre chef est le plus jeunes des quatre. Il est encore plus jeune que moi, c'est pour vous dire. Je ne veux pas parler à sa place, mais j'ai l'impression que... ce qu'il nous a manifesté, c'est qu'il serait disponible également.

M. Larin (Vincent) : ...savez-vous, premièrement, qu'il y a des députés qui sont... Savez-vous combien il y a de députés qui sont vaccinés en ce moment à l'Assemblée?

M. Bérubé : Non.

M. Larin (Vincent) : Pensez-vous que ceux qui sont vaccinés devraient être plus vocaux à ces sujets-là?

M. Bérubé : Bien, je vais vous donner un exemple de ce qu'on a déjà fait à l'Assemblée. Juste en bas de l'escalier, il y a une salle, puis c'est là qu'on faisait la clinique de vaccination de la grippe, hein? On a fait ça pendant des...

Une voix : L'influenza.

M. Bérubé : Influenza. Pendant des années, on faisait ça en bas. Qu'est-ce qui empêche l'Assemblée nationale d'installer, ici, une clinique pour des parlementaires, si le public est prêt à ce qu'on le fasse, là? Tu sais, il y en a des plus jeunes dans les parlementaires. En tout cas, c'est peut-être quelque chose qu'on pourrait envisager, puis c'est peut-être ici, à l'Assemblée, que ça pourrait se faire. Je n'en ai pas discuté avec mon équipe, là, je vous livre ça comme ça.

M. Larin (Vincent) : Mais sur la question des députés qui se sont fait vacciner, trouvez-vous qu'ils sont assez vocaux?

M. Bérubé : Moi, je ne sais pas qui s'est fait vacciner dans notre équipe. Peut-être Lorraine, je pourrais vérifier. Mais on me dit que Pierre Arcand, avec le Parti libéral, a été vacciné, et d'autres. Donc, effectivement, j'aimerais avoir un décompte. Ça va nous aider à être plus sécures à l'Assemblée aussi.

M. Carabin (François) : ...confiance, M. Bérubé, pour qu'on atteigne l'objectif de vaccination du 24 juin fixé hier par le...

M. Bérubé : Tenir le drapeau avec un bras vacciné, là?

M. Carabin (François) : Est-ce qu'on est capable?

M. Bérubé : Est-ce qu'on est capable? Bien là, on a mis la barre haute, là, alors bonne chance.

M. Bossé (Olivier) : C'est quoi, vos attentes pour la rencontre Legault-Labeaume ce matin?

M. Bérubé : Bien, qu'on considère la capitale nationale comme une capitale nationale, qu'on considère que Québec a le droit d'avoir des investissements en transport structurant. Mais, vous savez, j'ai un expert juste à côté de moi, alors, s'il le souhaite... Il a été ministre des Transports puis il connaît ça par coeur, alors je m'en voudrais de ne pas faire appel à son expertise.

M. Gaudreault : Bien, moi, mes attentes, c'est qu'ils sortent en nous annonçant le début du chantier, puis qu'on arrête de tourner en rond avec le projet de transport structurant dans la capitale nationale. Alors, moi, je m'attends à un engagement de M. Legault, auprès de M. Labeaume, de la même hauteur, en termes de conviction, là, qu'il l'a fait pour le troisième lien, minimalement.

Mme Lévesque (Fanny) : M. Bérubé, sur l'histoire à Saint-Eustache, la publication d'avis d'offres d'emploi pour personnes... — ah! c'est M. Gaudreault — pour personnes blanches seulement parce qu'un usager refusait de se faire traiter par une personne racisée, qu'est-ce que vous pensez de la publication de ces offres d'emploi là et qu'est-ce qui devrait être fait, à votre avis? Quelles seraient...

M. Gaudreault : C'est inacceptable, c'est inacceptable. C'est inacceptable, c'est irrecevable, inacceptable, illégal. Moi, je suis un grand amateur de U2, puis ça me fait penser à I can't believe the news today. Tu sais, je ne peux pas croire qu'on lit ça aujourd'hui dans les nouvelles. C'est inacceptable. Je ne sais pas si...

Mme Lévesque (Fanny) : Quelle devrait être la conséquence aujourd'hui, là?

M. Gaudreault : Bien là, il faut remonter la filière, là, puis il faut qu'il y ait des sanctions aux personnes qui ont fait ça.

Mme Lévesque (Fanny) : ...par exemple, aux ressources humaines, les personnes qui ont à rédiger les offres d'emploi?

M. Gaudreault : Bien là, c'est au CISSS ou au CIUSSS, là, des Laurentides de vérifier, là, précisément la mécanique. Mais c'est inacceptable. Et alors, il faut qu'il y ait des sanctions qui s'appliquent.

La Modératrice : On va prendre les questions en anglais, si vous...

M. Bérubé : Mais, juste avant...

La Modératrice : Juste un complément, puis en anglais.

M. Bérubé : Juste avant, d'expérience, parce que mon père a été en CHSLD pendant trois ans avant son décès, vous savez qu'on demande souvent aussi qu'il n'y ait que des hommes pour des patients qui sont plus agressifs, qui ont des préjugés. Alors, moi, j'ai vu ça personnellement, qu'on demandait que ce soient des hommes. Et ce n'est pas plus acceptable. Tout le monde est égal avec ce métier-là. Quelle que soit l'origine, c'est des gens... c'est des soignants puis c'est des gens importants. Donc, je voulais vous ajouter que ça existait aussi qu'on demande que ça soit des hommes, et ce n'est pas acceptable. En anglais. If you want to.

Mme Senay (Cathy) : Yes. June 24th, having this... setting this promise, saying this promise that all Quebeckers that want to will be vaccinated, having their first shot, is it too much as a promise?

M. Bérubé : They aim high. They aim pretty high. So, I wish it could happen, but it's a lot of work, it's a lot of organization. We need the doses, we need all the shots we can, we need a good organization, we need to convince people to get shot everywhere, and it's a big bet for the Government. He wishes that we could hang the flag with an arm... Good luck. It's a great challenge for him.

Mme Senay (Cathy) : It's not realistic?

M. Bérubé : I don't know. He had all the information, all the data about this. We don't have any information about how many shots we have, how many people we have to make sure that we give the shots for everyone in Québec. So, if they say so, good luck with that, we wish collectively that it's going to work. It's going to be a good thing, we will have a good summer to come.

Mme Senay (Cathy) :OK. Regarding the good time to come, like, if you look at what's happening for the Gaspé region, it will turn into a yellow zone at the end of March. But your riding is not concerned with this. It's confusing?

M. Bérubé : I'm pretty aware of that.

Mme Senay (Cathy) : Is it confusing?

M. Bérubé : Well, the color code all around Québec is pretty confusing because red doesn't seem to be red anymore, and orange doesn't seem to be the same orange as last fall. So, when you have a curfew at 9 :30 p.m. in Montréal and you have the same curfew, which is 9 :30 p.m., in Matane or in Jonquière as well, what's the difference? So, we need that the Government, the Ministry of Health, the minister... Dr Arruda and regional health directors explain that to the people of those areas. Nobody told me why we're still in orange or Saguenay—Lac-Saint-Jean as well. So, we need to understand why because collectively it's a shock. People feel depressed, they feel... they have deception. And I hope they're still going to respect all the rules, but it's getting harder for them.

Mme Senay (Cathy) : You see this?

M. Bérubé : Oh yes, big time.

Mme Senay (Cathy) : How?

M. Bérubé : By the comments they make. It's not always freak people. We have regular people who write me that they're tired of not going to be able to meet their grand-son, grand-daughter or to meet their grand-parents, to visit their friends, their kids. This is the kind of comments we have in our ridings, pretty much.

Mme MacKenzie (Angela) : In recent days, we've seen a few really strong examples of racism and discrimination in the health network. There were the CLSC nurses in Joliette, they were fired yesterday. And now we're hearing about this recruitment for white only PABs in Saint-Eustache Hospital. What are your thoughts on that? What's going wrong here?

M. Bérubé : I think that we have racist people in Québec. And they are everywhere in our society. And the sad thing is that we have those racist people even in the health system. So, we saw that in Joliette. Now, it's twice in Joliette. And now Saint-Eustache is different. It's not about racism, it's about accepting that a racist person, even if he's not in good health, asking for people who are white, which is unacceptable. So, what we have right now is to make sure that every single health worker could work, with good intentions, with a good... with a great respect of the people, specially the Native people, and make sure that it's not going to happen again. We don't think it's the result of a system. I think we have racism in our society, and we have to fight against this. And the first thing Paul St-Pierre Plamondon told you yesterday, and that was his call, he said : The first thing I'm going to say is that I'm upset about what happened in Joliette and I don't want it to happen again. So, this is the mood that we are right now.

M. Authier (Philip) : Should they be fired?

M. Bérubé : Which one? The people in charge of Saint-Eustache?

M. Authier (Philip) : Yes, who produced this...

M. Bérubé : Too early for that because... I know how it works. I told you in French, few minutes ago, that when my father was in a shelter, in Matane, I heard a bunch of times that some men were asking for other men to take care of them. They don't want any women. And they were violent to women. So, you had this... who will say : We need two men for this guy, every single time. It's not more acceptable. So, this is the kind of agreement we have in our senior organization, CHSLDs, right now, which is not acceptable. So, I don't think we should fire these people. We should understand why we accept that. And I'm telling you, it's happened in Matane, it could happen everywhere. Now, it's Saint-Eustache. And I do believe that it's not going to be surprising if you hear other stories like this in a few hours.

Mme Senay (Cathy) : Just to clarify your point. When people suffer of dementia, it brings another dimension.

M. Bérubé : Yes.

Mme Senay (Cathy) : So basically, there are problems with… there are cognitive problems.

M. Bérubé : The problem with the security if those women... Some men, they don't want to see any women in their room. They could be violent. We care about that. But, in the same time, those women are involving in… That's their job to do that, so… They can do whatever they can, like men. There's no difference. So, this is the reality we have right now in CHSLD's, so it's tough situation, tough situation. 

La Modératrice : Ça va être tout. Merci beaucoup.

M. Bérubé : Is that it?

(Fin à 9 h 26)

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