L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mardi 30 mars 2021, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier ministre, je vous cède la parole.

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Écoutez, comme vous l'avez vu au cours des derniers jours, il y a eu une augmentation importante du nombre de cas, du nombre de nouveaux cas au Québec. Aujourd'hui, on en a 864, mais on a un peu moins de tests. Donc, on peut penser, là, qu'on est sur un rythme de 1 000, 1 200 nouveaux cas par jour. Donc, c'est une augmentation importante.

Comme on l'a dit, la troisième vague est commencée, un peu comme on voit ailleurs, là. On le voit à Paris, New York, Boston, Détroit, Toronto, Vancouver, Calgary. Partout où il y a des grandes villes, il y a ce variant. Et puis c'était prévu, là, c'est important de le répéter, que le variant va devenir graduellement dominant, va devenir le composant le plus important en pourcentage des nouveaux cas, puis ce variant-là est plus contagieux. Donc, c'est normal qu'il y ait une augmentation du nombre de cas.

Bon, par contre, c'est très important de regarder la tendance des cas dans chacune des régions du Québec puis surtout la tendance des hospitalisations, parce qu'évidemment il y a un changement dans la composition des cas. En moyenne, il y a plus de personnes plus jeunes qui vont en moyenne moins à l'hôpital. Donc, c'est normal, il y a une augmentation plus grande du nombre de cas, mais ça ne se reflète pas nécessairement sur le nombre d'hospitalisations. Puis ça prend une semaine ou deux aussi avant qu'on voie les résultats sur le nombre d'hospitalisations. C'est pour ça que c'est important, les projections. Puis jeudi ou vendredi, comme on le fait à chaque semaine, on va rendre publiques, là, les nouvelles projections de l'INSPQ.

Ce qui est important, quand je dis : Regarder région par région... De façon presque surprenante, quand on regarde Montréal puis les régions autour, on voit qu'il n'y a pas eu, dans les derniers jours, d'augmentation de cas. Il y a même eu, depuis une semaine ou deux, une baisse, une faible baisse du nombre de cas. Donc, ça veut dire que la situation à Montréal est stable, la situation aujourd'hui. On ne peut pas jurer de ce qui arrivera dans les prochains jours, mais la situation aujourd'hui n'est pas pire que celle qu'on avait il y a une semaine ou deux à Montréal. Ça reste stable.

Par contre, il y a eu une forte augmentation dans cinq régions, cinq régions qui étaient passées récemment à l'orange. Bon, celle qui nous préoccupe le plus, c'est l'Outaouais, en particulier la ville de Gatineau. Bon, on sait aussi qu'il y a un lien important entre Gatineau puis Ottawa. Donc, on est en discussion avec le gouvernement de l'Ontario pour essayer d'harmoniser les mesures entre Ottawa et Gatineau, mais la situation est inquiétante.

Vous le savez, ce n'est pas d'hier, ça fait longtemps que c'est difficile, la situation de la santé. Il manque un hôpital important en Outaouais. Ça, c'était même avant la pandémie. On travaille pour ajouter un hôpital, je pense, de 700 lits. Tant que l'hôpital n'est pas là, ça va rester plus serré dans l'Outaouais. Donc, on n'exclut pas, dans les prochains jours, les prochaines semaines, là, d'ajouter des mesures en Outaouais. C'est la situation qui nous inquiète le plus.

L'autre situation qui nous inquiète, c'est ici, dans la Capitale-Nationale, évidemment, à Québec, là. On ne voit pas de problème dans Charlevoix ou dans Portneuf. C'est vraiment à Québec. Heureusement, à Québec, on a une grosse capacité hospitalière. Donc, selon nos projections des prochaines semaines, si la situation reste comme elle est aujourd'hui, on serait capables d'accepter cette augmentation qu'on voit des cas et des hospitalisations à Québec. Mais la situation peut changer rapidement. Donc, c'est vraiment sous surveillance dans la Capitale-Nationale.

Bon, il y a trois autres endroits qui nous inquiètent, la Beauce, puis là on voit qu'il y a vraiment une différence entre la Beauce et puis Lévis ou le reste de Chaudière-Appalaches, il y a vraiment une forte augmentation en Beauce. Il y a une forte augmentation aussi au Lac-Saint-Jean. Donc, je ne parle pas du Saguenay, je parle vraiment du Lac-Saint-Jean. Dans le coin de Roberval, il y a une forte augmentation. Puis dans le Bas-Saint-Laurent, il y a une forte augmentation, Rivière-du-Loup, Kamouraska.

Donc, ça veut dire, ces cinq régions-là, Outaouais, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Saguenay—Lac-Saint-Jean puis Bas-Saint-Laurent, sont vraiment sous haute surveillance. De jour en jour, je dirais presque d'heure en heure, on regarde une par une les éclosions, puis il ne faut rien exclure dans les prochains jours.

Par contre, c'est important de le dire, on parle de la tendance. Si on regarde le nombre de cas actifs, il y a eu une augmentation dans ces cinq régions-là, mais on n'est pas encore rendus au niveau de Montréal. Donc, au total, nombre de cas actifs, toutes proportions gardées, il y en a moins que Montréal. Montréal est stable, mais, si la tendance se poursuivait dans les prochains jours, les prochaines semaines, on pourrait se retrouver dans une situation qui serait pire dans ces régions-là que Montréal.

C'est important aussi de spécifier, là, puis je le rappelle, il y a certaines personnes qui regardent juste le nombre de cas, nous, ce qu'on regarde surtout c'est le nombre d'hospitalisations puis la prévision de l'augmentation des hospitalisations dans les prochaines semaines. Donc, les projections là, on a eu, nous, des projections préliminaires en fin de semaine, mais ils sont en train de les finaliser puis elles vont vous être déposées jeudi ou vendredi. Et vous allez voir que quand même la situation, là, reste à l'intérieur de nos capacités hospitalières avec les projections actuelles.

Mais la situation peut changer très rapidement. Donc, les prochains jours vont être vraiment critiques. Puis, bon, la question qu'on se pose, on ne s'en cache pas, c'est : Doit-on ajouter des restrictions dans ces cinq zones là? Pour l'instant, ce qu'on pense qui est le plus important, plus important que d'ajouter des mesures, c'est de s'assurer que les mesures qui sont en place soient davantage respectées. Puis on pense entre autres à toutes les visites dans les maisons. Je le rappelle, là, quand on a fait passer le couvre-feu de 8 heures à 9 h 30 le soir, ce n'était pas pour dire aux gens : Vous pouvez aller dans les maisons des autres jusqu'à 21 h 30. C'est toujours interdit d'aller dans les maisons des autres.

En fin de semaine qui vient, ça va être Pâques, long congé. Il y en a qui ont congé vendredi ou lundi, donc longue fin de semaine. On est inquiets. On est inquiets puis on se demande : Doit-on faire quelque chose de spécial pour la fin de semaine de Pâques? D'abord, ce n'est pas une bonne idée de faire des fêtes familiales ou des fêtes d'amis. Puis j'ai demandé aussi à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de s'assurer avec tous les corps policiers qu'ils soient plus présents en fin de semaine qui vient qu'à l'habitude.

Bon. Évidemment, si les mesures sont respectées, là, cinémas, théâtres, lieux de culte, sport et autres, si les mesures sont respectées, bien, on peut continuer ces activités-là. Mais je le répète, ce qui est le plus important, c'est les visites dans les maisons. Donc, on voit que le problème, ce n'est pas ce qui est permis, c'est ce qui est non respecté dans les interdictions. Puis, bon, c'est toujours difficile d'avoir des données, là, mais l'INSPQ a fait certains sondages, puis ils sont arrivés à la conclusion que les adultes jeunes, il y en a la moitié qui ne respectent pas les consignes dans les maisons. Ça veut dire qu'il y a des jeunes adultes... la moitié des jeunes adultes, actuellement, vont voir leurs amis et ne respectent pas les consignes dans les maisons. Ça, c'est très grave, là, puis il faut trouver une façon, là... C'est une question de solidarité, d'abord, solidarité à l'égard du personnel dans nos hôpitaux puis solidarité à l'égard des enfants plus jeunes, là.

Parce que je veux revenir, là... il y en a qui ont eu des commentaires sur l'ouverture à temps plein des secondaires III, IV, V, donc temps plein à l'école. Nous, on pense que, oui, il y a un risque d'associé au fait que les enfants soient à l'école à temps plein, mais on pense que le risque est plus grand si on les garde à la maison : d'abord, plus grand pour leur apprentissage ou leur réussite puis plus grand pour leur santé mentale. Et actuellement, oui, il y a des classes de fermées, mais il y a 96 % des enfants, au Québec, qui sont à l'école à temps plein. 96 %, ça, c'est ma plus grande fierté, puis ça devrait être notre plus grande préoccupation dans toute la société, là. Donc, je pense aux jeunes de 20 ans, de 25 ans qui organisent des partys, là : pensez aux plus jeunes, pensez aux enfants, c'est très important. Puis j'ai besoin que tout le monde s'implique.

Bon, un mot sur les vaccins. D'abord, vous dire, les régions où c'est plus difficile, on va augmenter, toutes proportions gardées, les vaccins qu'on va envoyer dans ces régions-là. Donc, on va se donner toutes les chances de ne pas être obligés de reculer sur les mesures. Et donc il y a une nouvelle organisation de la distribution des vaccins pour être capable d'en donner plus, toutes proportions gardées, aux régions où il y a plus de difficultés.

Bon, un mot sur le vaccin AstraZeneca. Bon, d'abord, c'est important de le dire, au Québec, on n'a eu aucun problème avec le vaccin AstraZeneca. Il y a un risque très minime pour certaines personnes de moins de 55 ans, puis on n'est même pas sûrs, là, mais c'est par précaution que la Santé publique nous dit : On va arrêter de donner le vaccin AstraZeneca aux personnes de 55 ans et plus. La Santé publique nous dit : C'est totalement sécuritaire pour les personnes de plus de 55 ans. Donc, ça, c'est important de le dire à la population.

Je termine en vous disant : On est dans une troisième vague. Ce qu'on souhaite, c'est qu'elle soit la moins haute possible puis la moins longue possible. Et pour ça, là, je reviens, les visites dans les maisons puis les visites en fin de semaine prochaine pour les fêtes de Pâques, je comprends que les gens ont hâte de se voir, mais je le répète, là, pensons à nos infirmières, pensons à nos enfants, ce n'est pas le temps. Actuellement, c'est critique, ce qui va se passer dans les prochains jours. Et je suis très franc avec vous, là, actuellement, on a des scénarios pour augmenter, malheureusement, les restrictions dans les cinq régions qui sont difficiles actuellement.

Puis c'est important de le dire, il y a d'autres régions, là… si on prend, par exemple, l'Estrie, la Mauricie et le Centre-du-Québec qui sont passés à l'orange et où il n'y a pas eu d'augmentation importante du nombre de cas. Donc, c'est possible de respecter les consignes malgré le variant, malgré le variant qui est plus présent partout.

Donc, l'été s'en vient, mais on a des semaines exigeantes devant nous. Bon, vous avez vu, bonne nouvelle tantôt, on va avoir plus de vaccins au mois de juin. Mais, malgré cette annonce-là, malgré les restrictions qu'on met sur AstraZeneca, on est toujours confiants que tout le monde, au Québec, qui veut se faire vacciner va être capable d'avoir une première dose d'ici la fête nationale, donc d'ici le mois de juin.

Mais je termine en vous demandant votre collaboration, votre solidarité. Il reste quelques semaines. Donc, pas de visites dans les maisons. Puis, dès que vous le pouvez avec votre groupe d'âge, allez vous faire vacciner. Prudence, prudence, prudence.

Good afternoon everyone. We've seen an increase in new cases in the past few days with the third wave, but it's important to say that it's not increasing in all regions. In Montréal, the situation is stable. We see a significant increase in five regions : Outaouais, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Saguenay—Lac-Saint-Jean and Bas-Saint-Laurent. These regions are not at the level of Montréal, but there's a bad tendency, bad trend. We should see an increase in hospitalizations in coming weeks. At the moment, we expect it won't exceed our capacity, but that can change very quickly.

The next few days will be critical. The most important thing is to respect the rules in place. Gatherings in homes are still forbidden. I asked our Minister of Public Health to make sure our police officers are very present during Easter weekend. We're seeing that the problems are not the rules in place, but the people who don't follow them.

I also want to say a few words about the vaccines. We'll send more doses to the regions where we have more difficulties. I also want to say that the AstraZeneca vaccine is safe for people over 55. The greater risk is to refuse to get vaccinated.

Summer is coming, but we have a few more tough weeks ahead of us. The third wave is here. We must continue all our efforts until we're all vaccinated. I ask you not to gather in homes, and, please, get vaccinated as soon as you can. Thank you.

M. Dubé : Alors, peut-être, j'aurais deux points à faire aujourd'hui rapidement, premièrement, sur nos objectifs. Je pense qu'il est important de rappeler que l'objectif qu'on s'était fixé, en décembre, d'atteindre 1,3 million de vaccins pour le 31 mars, on l'a atteint hier. Alors, moi, je suis très, très fier de ça. Puis la raison pour laquelle je veux revenir sur cet objectif-là, c'est qu'au cours des trois derniers mois, vous l'avez vécu, on l'a vécu ensemble, il y a eu des hauts et des bas. Rappelez-vous, Pfizer qui retardait ses livraisons parce qu'il y avait des problèmes de production, Moderna, même chose. Et, à chaque moment, on a eu des incertitudes importantes, mais on s'est habitués à travailler dans l'incertitude, puis les Québécois nous ont appuyés. Puis, du côté des opérations, on a toujours trouvé des solutions pour être capables de vacciner selon les objectifs qu'on s'était tracés.

Alors, moi, j'aimerais dire que, par rapport à notre objectif du 24 juin, même si on a eu des mauvaises nouvelles cette semaine par rapport à AstraZeneca, dans les jours qui ont suivi, on apprend de Pfizer qu'on va avoir des doses additionnelles en juin et peut-être avant. Donc, j'aimerais rappeler aux Québécois que notre objectif du 24 juin, il est toujours là. Puis on va tout faire, on va tout faire avec notre excellente équipe de vaccination, des gens, moi, je reçois des commentaires tous les jours, des gens qui vont se faire vacciner, qui sont satisfaits. Je les remercie. Puis on va continuer à réaliser nos objectifs. C'était mon premier point.

Puis, pour revenir sur le point du premier ministre concernant les doses en région. Bon, c'est évident qu'à la demande de la Santé publique, on a pris la décision dans les dernières heures d'envoyer des vaccins supplémentaires en région, puis je dirais que la principale raison, c'est l'augmentation des variants dans ces régions-là, mais aussi pour s'assurer qu'on puisse niveler le plus possible l'écart qu'on avait dans les âges, qu'on avait, par exemple, à Montréal, versus les âges où on était encore rendus un peu plus élevé dans certaines catégories dans nos régions. Je pense notamment où il est important de faire ces ajustements-là, c'est au Bas-Saint-Laurent puis en Outaouais.

Mais je rappelle qu'on avait ajouté des doses il y a quelques semaines à Montréal parce qu'on était vraiment à l'épicentre. Puis il était normal de faire ça. Bien, je pense qu'il est normal, aujourd'hui, de faire l'inverse puis d'appuyer un peu plus nos régions. Puis je pense que, dans ça, on va faire des actions très ciblées dans les prochaines semaines. Je pense que ça va aussi permettre de rétablir cet équilibre-là entre le nombre de cas et le nombre de variants.

Je rappelle aussi que les gens doutaient peut-être qu'on n'était pas capable d'atteindre... Rappelez-vous, lorsqu'on avait un objectif de dire qu'il fallait vacciner 5 millions de personnes, 5 millions de vaccins pour le 24 juin, ce qui faisait une moyenne de 50 000 vaccins en 100 jours, on a déjà dépassé plusieurs fois le 50 000 par jour. Je le répète, je sais qu'on a beaucoup de collaboration des Québécois, mais on va respecter nos objectifs et, encore une fois, lorsqu'on a les vaccins, bien, on vaccine puis on va livrer.

En conclusion, puis je supporte beaucoup le premier ministre puis le Dr Arruda, pendant qu'on vaccine, cependant, il faut que les gens respectent les règles. Je pense que c'est beau de vacciner, vous l'avez vu avec les présentations qui ont eu lieu la semaine prochaine, on prend en compte qu'on est capable de tenir notre système de la santé, mais pendant qu'on fait ça, pendant qu'on vaccine, il faut que les gens soient capables de respecter les règles. On est tous ensemble là-dedans puis on va continuer. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci. Nous amorçons sans tarder la période des questions. Maxime Denis, Noovo.

M. Denis (Maxime) : Justement, sur AstraZeneca, la vaccination, en ce moment, on voit... j'ai reçu des messages de chiropraticiens, d'acuponcteurs, qui disent : On n'est pas appelés, on veut aider, on veut apporter de l'aide. Est-ce qu'on a assez de personnel en ce moment? Est-ce que, selon les vaccins qu'on reçoit aussi, c'est suffisant ou est-ce qu'on pourrait en faire encore plus?

M. Dubé : Bien, écoutez, moi, je pense qu'on peut prendre encore plus de gens de l'externe. On a eu plus de 6 000 personnes qui sont passées par Je contribue. Ce qu'on est en train de faire… Ces gens-là, on est capables, maintenant, de les former, parce que l'important, c'est aussi de les former, et je vous dirais que... Vous savez qu'on a fait des annonces importantes avec les entreprises il y a une dizaine de jours. On s'est donné jusqu'au 5 avril pour sélectionner les entreprises, au Québec, qui vont venir être complémentaires à nos grands centres de vaccination, complémentaires à nos pharmacies. Alors là, on est à une semaine d'avoir fait la sélection de nos entreprises, puis c'est évident que c'est là, dans les entreprises, qu'on va avoir besoin de plus de vaccinateurs pour nous aider.

Donc, lorsque les entreprises auront été sélectionnées — on avait dit qu'on en prenait entre 20 et 50 — bien, à ce moment-là, moi, j'inviterais les gens qui veulent continuer à s'inscrire à Je contribue de le faire, parce qu'on a eu des vétérinaires, on a eu toutes sortes de personnes qui sont venues nous aider, qui ont fait une grande différence, là, dans les dernières semaines. Donc, j'inviterais les gens à continuer à s'inscrire parce que c'est... La formation qu'on va avoir besoin, on va la faire au mois d'avril pour être prêts, avec nos grandes semaines de vaccination en mai et juin, comme j'avais expliqué, lorsqu'on sera au-dessus de 50 000 vaccins par jour.

M. Denis (Maxime) : Concernant la fête de Pâques, justement, M. Legault, les lieux de culte à 250, est-ce qu'on est allés trop vite là-dessus? Quand on voit, justement, certains de la communauté juive qui sont venus de New York, la semaine passée, pour venir à Montréal, là c'est la fête chrétienne en fin de semaine, est-ce qu'on est allés un peu trop vite sur les lieux de culte?

M. Legault : Bien, je pense que, si les consignes sont respectées, que ce soient des lieux de culte, que ce soient des cinémas, que ce soient des salles de spectacles ou des théâtres, si les gens sont à deux mètres, portent un masque, il n'y en a pas, de problème. Mais c'est une opportunité que les gens, à la sortie de l'église, soient trop proches et puis ne respectent plus les consignes. Mais, si on respecte les consignes, c'est correct. Encore une fois, ce qui nous inquiète le plus, ce sont les regroupements, les rassemblements dans les maisons.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. J'aimerais savoir... Bon, le gouvernement fédéral vient d'annoncer qu'on recevra des millions de doses de vaccin, dont celui d'AstraZeneca. Qu'est-ce que vous allez faire si les Québécois refusent de recevoir ce vaccin-là?

M. Dubé : Je peux peut-être commencer sur une partie logistique, là, puis le Dr Arruda pourra compléter sur la partie clinique. Ce qu'on va faire, dans les prochains jours, c'est qu'on va s'organiser pour que des endroits de vaccination et des plages de vaccination soient clairement indiqués qu'elles sont d'AstraZeneca. Donc, pour être certains que quelqu'un qui prend la décision, qui a 55 ans et plus, qui a le choix entre se faire vacciner au mois d'avril ou au mois de mai puis qui décide que lui, par exemple, il aimerait mieux avoir son vaccin d'AstraZeneca tout de suite puis qui répond aux conditions, bien, ça va être clairement indiqué sur notre site de Clic Santé qu'à telle heure, à tel endroit, ça va être des vaccins d'AstraZeneca. Et ça, ce que ça nous permet en termes logistiques, c'est de dire que… puis je pense que j'en suis un bon exemple, là, de dire qu'après presque deux semaines je n'ai aucun signe… Je suis dans la clientèle, là… Puis, comme mes collègues, comme Marguerite Blais, des gens qui ont plus de 55 ans se sont fait vacciner, et ça permet d'être vacciné plus rapidement.

Donc, on va faire la logistique nécessaire. On est en train de faire des ajustements sur Clic Santé pour qu'il soit possible de choisir le clic… le Covishield d'AstraZeneca si on veut se faire vacciner plus rapidement.

Mme Crête (Mylène) : Ma question, c'était : Qu'est-ce que vous allez faire s'il y a des Québécois qui refusent?

M. Arruda (Horacio) : Il faut comprendre que, un, on va bien informer les gens. On ne laissera pas vacciner les gens avec un vaccin qui n'est pas sécuritaire, première des choses. Mais il n'y a jamais eu d'obligation de vaccination, et puis ça prend un consentement éclairé. Ça, c'est très clair pour nous. Et donc il y a des gens actuellement qui l'ont refusé, qui vont reprendre leur rendez-vous pour voir…

Et, dans le contexte où il y a encore une mauvaise presse autour de ce vaccin-là, avant même que les gens viennent, ils vont savoir si c'est de l'AstraZeneca, et pour certaines personnes qui vont vouloir être vaccinées avant, parce que n'oubliez pas que le risque d'avoir une complication du COVID par lui-même, même de coagulation associée au COVID, est plus grand dans ces populations-là que le risque qui pourrait être associé au vaccin.

Ce qui est clair pour le moment, c'est qu'on a décidé d'arrêter pour les en bas de 55 ans. C'est un arrêt temporaire. On attend l'analyse de données supplémentaires. Donc, je pense que les gens pourront être vaccinés avec un vaccin qui va leur convenir sans qu'on leur force à avoir un vaccin ou un autre.

Mme Crête (Mylène) : Je voulais savoir : Bon, vous parlez des visites dans les maisons. Puis je vous ai lu, M. Arruda, dans LaPresse, vous disiez qu'il y avait des Québécois qui faisaient des affaires en cachette. Je vous cite. Donc, quelle est la proportion de Québécois qui ne respecteraient pas, par exemple, la mesure que les visites à domicile sont interdites présentement?

M. Arruda (Horacio) : Comme le disait le premier ministre, c'est sur la base de certains sondages. Il y a une augmentation du nombre de personnes qui adhèrent même aux mesures de distanciation, de lavage de mains et puis de port du masque, on a remarqué un relâchement dans ces mesures-là. Et actuellement on a remarqué, en tout cas, chez les adultes plus jeunes, et quand on parle de plus jeunes, on ne parle pas nécessairement rien que de gens, à des adolescents, là, il y a des 20-29 ans, et même jusqu'à 30, 40 ans qui disent n'avoir pas respecté nécessairement les consignes. C'est monté dans certaines régions même jusqu'à 60 %, particulièrement dans les régions, je vais vous le dire, qui ont passé à l'orange, on a une relation même entre ces régions-là d'après les données.

Puis ce que ça me permet de vous dire, en effet, ce qui est très, très, très pertinent, c'est quelles que soient les mesures qu'on met en place, ou les allègements, ou pas, ce qui est très bien démontré dans les modèles, puis vous allez le voir, c'est l'adhésion de la population qui est le facteur le plus important. Parce qu'entre ce qu'on dit, puis qu'on se prescrit, puis ce qui se passe sur le terrain, c'est ce qui se passe sur le terrain qui va arriver.

Donc, l'adhésion forte de la population aux mesures nous permet de laisser fonctionner un peu la société, mais si les gens relâchent tout, font des rassemblements à la maison, vont au gym, se rassemblent avant, se rassemblent après, vont au restaurant, ne respectent pas les consignes, si les entreprises ne font pas le travail adéquatement dans leur milieu, bien, là, on n'atteint pas notre objectif. Donc, la troisième vague va dépendre de notre réponse collective à tous.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. M. Arruda, dans votre équipe et dans les autres directions de santé régionales, est-ce qu'il y a des membres et il y a des gens qui n'étaient pas d'accord avec ce qui a été relâché dans les dernières semaines et qui demandent à ce que ce soit resserré étant donné les chiffres de la troisième vague actuellement?

M. Arruda (Horacio) : Les directeurs de Santé publique sont comme les autres membres de la population et vivent ce qu'on appelle les différents cycles de peur, puis etc. Il y a des gens, on ne se le cachera pas, qui ont exprimé qu'ils avaient des préoccupations, mais les directeurs de Santé publique sont solidaires des décisions qu'on prend. Mes propres conseillers-là... Il y a un élément qui est très important, ça va me permettre de vous dire une chose : là, on est focussé sur la maladie COVID-19 puis on a des préoccupations. Il ne faut pas oublier les impacts sur l'éducation, sur la réussite scolaire, sur la santé mentale, sur certains suicides qui pourraient arriver. Et quand on est en santé publique, là, on n'est pas seulement des gens de maladies infectieuses, on est des gens qui regardent tous les déterminants de la santé. Et ça, je pense que c'est important.

Et ce qui se passe actuellement, c'est attendu. Il ne faut pas que vous pensiez qu'on avait l'impression qu'on allait contrôler les variants puis que les variants resteraient à 10 % chez nous. Ça n'est pas arrivé nulle part dans le monde. On n'est pas bénis par de l'eau bénite qui va faire que ça va s'empêcher. On le sait. Mais là, ce qu'on fait, c'est qu'on surveille les choses. Et c'est important aussi, je l'ai dit, quand on vous prescrit... Ce n'est pas parce que tout est ouvert qu'on est obligé d'aller partout. Plus vous augmentez vos contacts, plus vous avez des chances d'augmenter les variants.

Donc, je pense que, oui, il y a des opinions différentes qui peuvent être exprimées, des craintes différentes selon ce qui se passe, mais on doit prendre en... Parce que les mêmes personnes qui, aujourd'hui, revendiquent d'être plus prudents, il y a trois, quatre semaines, revendiquaient qu'on relâche parce que les gens n'en pouvaient plus, puis les gens allaient abandonner.

Donc, c'est un équilibre qui est très fragile, mais soyez assurés qu'on regarde ça d'heure en heure. Comme on vous le dit, là, on regarde les données d'heure en heure et puis on pourrait changer de discours rapidement si la situation devient hors contrôle. Mais ça, c'est entre nous et vous, la population, si vous respectez les consignes.

M. Bergeron (Patrice) : M. le premier ministre, je vous cite. Tout à l'heure, vous avez dit que vous avez déjà des scénarios, en cas d'augmentations, pour, vous-même, ajouter des restrictions. À quoi ça ressemble, ces scénarios-là?

M. Legault : Des scénarios. Non, je ne commencerai pas à tout vous donner les scénarios, mais on regarde différentes possibilités parce que, oui, c'est inquiétant, ce qui se passe dans ces cinq régions là. Maintenant, je l'ai dit, ce qui nous inquiète surtout, c'est les rencontres dans les maisons. Donc, comment réduire les rencontres dans les maisons, bien là on regarde différents scénarios.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Arruda. Bien, justement, c'est... ma question avait... je voulais l'orienter vers ça. Quels sont les moyens que vous pouvez prendre? On comprend qu'il y a des moyens coercitifs, c'est-à-dire de, par exemple, donner des contraventions aux gens, etc., d'avoir plus de surveillance. Quels sont les moyens que vous pouvez prendre pour s'assurer qu'il n'y ait pas de visites dans les maisons? C'est difficile, là, d'aller dans la maison des gens.

M. Legault : Bien, il y en a déjà un, moyen, qui est d'avoir plus de présence policière, donc que le couvre-feu de 21 h 30 soit plus suivi. Je vous le disais tantôt, la région qui nous inquiète le plus, c'est l'Outaouais. Est-ce qu'on doit mettre des barrages entre le Québec puis l'Ontario? Est-ce qu'on doit s'assurer... Puis, bon, là, ça prend la collaboration de l'Ontario. Je sais qu'en Ontario il y a des restaurants qui sont ouverts avec des règles plus souples que les nôtres. Donc, je vous donne un exemple. Si l'Outaouais repassait au rouge, puis on refermait les restaurants, mais que ceux d'Ottawa sont ouverts, bien, c'est tout ça, là, qu'on regarde actuellement.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question concerne la vaccination. On entendait, en fin de... bien, en fait, cette semaine et en fin de semaine, le Collège des médecins qui disait qu'eux, ce qui les inquiète c'est la transmission chez les jeunes et notamment la décision d'avoir permis aux élèves du secondaire III, IV, V, même en zones rouges, de retourner à l'école à temps plein. Pour eux, là, c'est comme une sonnette d'alarme. On n'aurait pas dû faire ça. Ils vous demandaient même de revenir en arrière.

Est-ce que, sachant que les jeunes ont moins d'adhésion aux mesures, et compte tenu du fait que, dans certaines régions, vous voulez cibler davantage des vaccins, là, pour les régions qui sont le plus à risque, est-ce que vous pourriez, en fait, favoriser la vaccination chez les enseignants et les parents d'élèves? Est-ce que c'est quelque chose que vous... à laquelle vous songez pour essayer de, justement, limiter l'impact que pourrait avoir la transmission chez les jeunes?

M. Dubé : Bien, je vais commencer, mais c'est vraiment une question aussi où le Dr Arruda peut ajouter. On a eu le projet à Montréal avec le Dr Drouin, le projet pilote où on a fait exactement ça pour voir comment ça avait un impact de vacciner les parents et de vacciner les professeurs. Malheureusement, c'est un petit peu tôt, là, pour avoir les résultats de ça parce que vous voyez l'impact. Je pense qu'il faut le suivre de proche, mais je pense que de façon globale il faut comprendre que la raison pour laquelle on l'a fait pour ouvrir les écoles, c'est parce que c'est notre priorité, c'est notre priorité d'avoir les enfants à l'école. Moi, je l'ai vu, je l'ai vu sur le terrain, des gens qui étaient tellement heureux d'avoir les enfants qui pouvaient recommencer à l'école à temps plein. Mais je vous dirais que notre première réponse, c'était ça, l'objectif.

Maintenant, est-ce que des projets comme on a vu à Montréal qui donneraient des résultats positifs pourraient nous encourager à faire ce que vous demandez? Je pense que je vais laisser au Dr Arruda d'en parler, là.

M. Arruda (Horacio) : Je trouve ça important de vous dire que, dans le fond, l'éducation de nos jeunes, ça a toujours été une grande priorité. Je me rappelle, on avait, même en première vague, rouvert certaines écoles dans des régions qui n'étaient pas Montréal. Puis les gens avaient peur, puis, etc. On est très conscient que, dans les écoles, il y a de la transmission. Là, tu sais, on gère ces situations-là. Puis on est conscient aussi que c'est un endroit où il va y avoir du variant qui va se multiplier. Mais quand on regarde les bénéfices de maintenir, je veux dire, les enfants à l'école versus tous les autres effets, on gère ces risques-là. Et effectivement, tout dépendamment de la disponibilité des vaccins, la stratégie de protéger ces milieux-là pour diminuer la transmission, c'en est une. Mais avec la quantité de vaccins qu'on a actuellement, on doit plutôt aller protéger les gens qui sont à risque de complications, là. D'ailleurs, c'est la stratégie qu'on a utilisée auprès des personnes âgées. Mais on est en train de regarder ça de façon sérieuse, à la fois pour les milieux scolaires puis les milieux de garderie.

M. Lacroix (Louis) : À quelle... Est-ce que c'est possible d'avoir un échéancier à savoir...

M. Arruda (Horacio) : Ça va dépendre du nombre de doses qu'on va avoir de disponible au cours des prochaines semaines, ça va dépendre de notre capacité aussi d'aller rejoindre d'autres groupes prioritaires, notamment des maladies chroniques, de certains groupes d'âge. Je ne suis pas en mesure de vous donner la date actuellement, mais ça va être le plus rapidement possible.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie, Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour à vous trois. D'abord, M. Legault, juste avant le point de presse, votre député, Louis-Charles Thouin, a annoncé qu'il se retirait du caucus de la CAQ. On a su qu'il était formellement sous enquête de l'UPAC. Je voulais savoir d'abord si c'est vous qui lui avez demandé de quitter le caucus. Et j'aimerais savoir si vous ne trouvez pas que vous avez un peu minimisé les faits la semaine dernière lorsque vous avez dit : Bof! Non, non, ça ne mérite pas… il n'y a rien d'illégal qui a été fait.

M. Legault : Bon, d'abord, les faits ne sont pas les mêmes, là. La semaine passée, on parlait d'un dézonage. Là, on parle de plusieurs possibles infractions. Deuxièmement, c'est d'un commun accord. On a parlé avec Louis-Charles ce matin. On a convenu qu'il allait se retirer du caucus de la CAQ. C'est ce qu'il devait faire le temps d'avoir le résultat de l'enquête.

Mme Lajoie (Geneviève) : Hier, M. Arruda, vous avez dit… vous avez comme remis en doute, là, l'objectif du 24 juin pour la vaccination, celui-là même, l'objectif, qu'avait fixé M. Legault. Je veux savoir, là, qu'est-ce qu'il en est exactement pour la vaccination. Est-ce qu'on va réussir à vacciner tout le monde qui le souhaite d'ici le 24 juin?

M. Arruda (Horacio) : Oui, écoutez, je veux juste que vous sachiez que moi, je m'occupe de la partie scientifique des indications. La logistique, c'est par mon collègue Daniel Paré. Ce qu'il m'a dit… parce que j'avais dit qu'il y aurait peut-être un effet marginal mineur, mais ce qu'il m'a dit, c'est que les 300 quelques doses d'AstraZeneca qu'on avait eues, là, qu'on nous annonçait, elles étaient au-delà de ce qui avait été pour planifier le 24 juin.

Donc, je m'excuse si j'ai entraîné une confusion de ce côté-là, j'avais dit qu'il y avait peut-être... que, s'il y avait un impact, c'est un impact marginal, parce qu'il y a seulement 300 000 doses. Mais, comme, en plus, elles sont au-delà de ce qui était convenu pour la planification du 24 juin, il n'y aura pas d'impact. Et, si jamais d'autres doses arrivent en juin, notamment, puis ça va dépendre quand est-ce qu'elles vont arriver, c'est même possible que ce soit avant... Mais ça, vous savez, en vaccination puis en inventaire, là, c'est des choses qui changent au jour le jour. Donc, ça devient difficile de nous projeter jusqu'en juin. Mais je pense que, comme on l'a fait jusqu'à maintenant, on a atteint notre objectif au mois de mars, je pense qu'on est encore bien organisés pour atteindre l'objectif au 24 juin.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, une question quart arrière du lundi matin. Vous avez dit ici, dans cette salle, que le Québec résistait à la troisième vague. Ça ne fait pas longtemps, là. Le Dr Arruda vient de nous dire qu'il savait ce qui se passait en Ontario, en Europe, puis vous étiez conscients, vous aviez des projections. Avez-vous été trop jovialistes, ce qui a fait en sorte que les Québécois ont baissé la garde?

M. Legault : Non. Ce que j'ai dit mardi dernier, c'est que, jusqu'à présent on résistait. C'était même peut-être surprenant parce qu'on voyait qu'à beaucoup d'autres endroits, incluant même en Ontario, au Massachusetts, en Illinois, au Michigan, la troisième vague était là. Jusqu'à mardi dernier on résistait. Par contre, à chaque fin de semaine, je vois les projections qui sont déposées le jeudi et le vendredi. Dans ces projections-là, on voyait deux choses, une augmentation du nombre de cas puis une faible augmentation du nombre d'hospitalisations, mais à l'intérieur de la capacité qu'on peut accueillir. Donc, c'est ce que je disais. Jusqu'à mardi passé il n'y avait pas de troisième vague. Vendredi dernier, j'ai dit : On est dans le début d'une troisième vague. Mais, c'est important de le dire encore aujourd'hui, avec la présence du variant, c'était normal, mais il faut distinguer l'augmentation du nombre de cas de l'augmentation du nombre d'hospitalisations. Puis les projections, là, bien, je les regarde comme il faut pendant beaucoup de temps le dimanche après-midi avec le Dr Arruda.

M. Laforest (Alain) : Concernant le déplacement des doses, on a des informations à l'effet qu'il y aurait 30 000 doses qui quitteraient Montréal pour s'en aller vers le Bas-Saint-Laurent. Donc, vous confirmez que vous déplacez des doses de Montréal. Il va y avoir moins d'accessibilité à Montréal pour aller entre autres vacciner plus Capitale-Nationale et les cinq régions, là.

M. Dubé : ...pas vous confirmer le nombre de doses parce qu'on discutait encore ce matin. Ce qu'on a réussi à faire, grâce à la collaboration des P.D.G. entre autres de la grande région de Montréal, c'est de s'assurer que tous les rendez-vous qui avaient été pris cette semaine ne seraient pas dérangés. C'est les rendez-vous qui n'avaient pas encore été confirmés. Donc, ça ne changera absolument rien pour les gens qui avaient déjà pris leur rendez-vous dans la grande région de Montréal. L'excédent, c'est-à-dire des gens, là, qu'on... Nous, on le suit à tous les jours, les rendez-vous de jeudi, vendredi, samedi prochain qui n'étaient pas encore confirmés, c'est ces doses-là qu'on enlève de Montréal de façon, puis je le dis bien, temporaire, un peu comme on l'a fait pour Montréal. On l'avait ajouté pour quelques semaines. On va commencer par faire cette semaine-là. Est-ce que ça fera 15 000, 20 000 doses? Mais on est à peu près dans cette zone-là, si je peux me permettre. Puis aussi, on n'a pas encore décidé que c'est toutes les régions qui en avaient besoin. On est en discussion, entre l'équipe de Daniel Paré puis la Santé publique, mais je vous dirais que ça va être entre 15 000 et 20 000 doses qui vont être déplacées, là, dans les prochains jours.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, M. Legault. Ça faisait longtemps que vous n'aviez pas fait ça, vous avez subdivisé les régions dans votre allocution. Vous avez parlé de la Beauce, de Québec, dans la Capitale-Nationale, du Lac-Saint-Jean au lieu du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Est-ce qu'un éventuel resserrement pourrait se faire justement par sous-région?

M. Legault : Bien, on ne peut pas l'exclure. On ne peut pas l'exclure parce qu'on voit, là, depuis au moins une semaine, qu'il y a une stabilisation, même une petite diminution à Montréal, mais une forte augmentation dans les cinq régions que j'ai mentionnées. Donc, je ne sais pas à quel moment ces régions-là vont rejoindre Montréal, mais, si ces régions-là dépassaient Montréal, il pourrait y avoir effectivement des mesures différentes pour certaines régions.

M. Bossé (Olivier) : Certaines sous-régions aussi?

M. Legault : Ah! les sous-régions.

M. Bossé (Olivier) : Oui, c'est ça que je veux dire, la Beauce au lieu de Chaudière-Appalaches, Québec au lieu de Capitale-Nationale…

M. Legault : Oui. Bien là, quand on regarde l'augmentation du nombre de cas, c'est vrai que c'est concentré dans des sous-régions comme la Beauce ou comme le Lac-Saint-Jean. Par contre, quand on discute avec la Santé publique, les responsables de la Santé publique de chaque région aiment bien qu'on regarde l'ensemble de la région, parce que l'élément crucial, c'est la capacité d'accueillir dans les hôpitaux. Puis les hôpitaux, habituellement, c'est pour toute la région.

M. Bossé (Olivier) : M. Dubé, est-ce qu'avec l'éclosion qu'on a vue dans une salle d'entraînement, hier, est-ce que les gyms deviennent votre nouveau karaoké?

M. Dubé : Je vais faire attention à ma réponse. Bien, j'aimerais surtout dire qu'on va envoyer des inspecteurs aujourd'hui, si ce n'est pas déjà fait, pour voir ce qui est arrivé, puis on va prendre les mesures nécessaires, puis, s'il faut fermer le gym, on va fermer le gym.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour à vous trois. On vous a beaucoup entendu dire, M. le premier ministre, depuis le début de la pandémie, que, lorsque vous étiez devant un choix, vous alliez du côté de la prudence, que vous alliez au-delà des recommandations. Or, ces derniers jours, on a entendu le Collège des médecins, l'ordre des infirmiers, infirmières, l'INSPQ émettre des doutes, des réserves sur les mesures actuellement en place. Puis en même temps vous nous dites : Bien, on sent qu'il y a peut-être moins d'adhésion aux mesures de la part des gens. Est-ce qu'on doit décoder de tout ça que, dans le fond, d'un strict point de vue de santé publique, il faudrait annoncer plus de mesures, mais vous ne le faites pas parce que les gens ne suivront pas? Est-ce que c'est un peu là qu'on est rendus?

M. Legault : Oui. D'abord, c'est spécial, vous avez volé la place à Phil Authier, hein? Mais, non, sérieusement, effectivement, il y a une question d'adhésion. Et actuellement ce qu'on se rend compte, là, puis je reviens sur les visites dans les maisons, les visites dans les maisons sont interdites, mais les gens se visitent. Puis on voit que c'est plus vrai dans les régions qui sont passées au orange, comme si le fait qu'on avait assoupli certaines mesures, ça avait ouvert la porte à assouplir des mesures qu'on n'a pas assouplies, des directives qu'on n'a pas changées.

Puis ce qui est important aussi de rappeler, puis c'est quand même surprenant, c'est qu'il n'y a pas eu d'augmentation de cas à Montréal dans les deux dernières semaines. Ça, c'est quand même surprenant, parce que c'est quand même l'épicentre, avec Laval, depuis le début, là, de la pandémie. Donc, il faut tenir compte de tout ça.

M. Lavallée (Hugo) : Vous nous parlez beaucoup des hospitalisations comme étant l'indicateur le plus important dans vos décisions, mais on comprend aussi que le profil des gens hospitalisés évolue. On voyait, dans les journaux, des gens plus jeunes qui ont des niveaux de soins a ou b, donc qui risquent de rester plus longtemps hospitalisés. Dans ce contexte-là, jusqu'à quel point est-ce que c'est encore l'indicateur, tel qu'on le connaissait, puis qu'on doit se fier à ça si les gens restent plus longtemps qu'avant parce qu'ils sont plus jeunes, requièrent des soins plus aigus? Ce n'est peut-être pas la même valeur.

M. Legault : Bien, je vais laisser Christian compléter, mais d'abord on vous donne les données pour les soins intensifs puis les hors soins intensifs, là. Déjà, il y a une distinction qui est faite, et puis, oui, on les suit de proche, les deux. On a vu qu'il y a eu une plus grande augmentation dans les soins intensifs, mais qu'il y a eu une baisse dans les soins hors soins intensifs. Donc, oui, on suit ça de proche.

Puis c'est vrai qu'étant donné que les gens sont plus jeunes, restent plus longtemps... Mais il reste qu'au total on reste en bas de 500, ce qui est une bonne nouvelle. Mais on pense que ça va augmenter dans les prochaines semaines, on ne pense pas rester à 500, on pense que ça va augmenter à 600 puis que ça va augmenter surtout dans les soins intensifs pour suivre l'augmentation qu'on a vue. On est rendu à 1 000, 1 200 cas, là, autour de ça, actuellement, par jour, donc c'est inévitable qu'il va y avoir une augmentation des hospitalisations. Mais pour l'instant, pour l'instant, ça respecte les capacités qu'on a dans les hôpitaux. Mais ça peut changer dans les prochains jours.

M. Dubé : Peut-être juste le point pour compléter, là, ce que le premier ministre vient de dire, je prends les statistiques d'aujourd'hui. Aujourd'hui, là, on a eu une augmentation de 10 hospitalisations au total, dont six dans les soins intensifs. C'est-à-dire que les hôpitaux ont augmenté de quatre, et les hospitalisations, je vais dire, COVID générales, mais des soins intensifs, de six.

Mais ce qui est encore plus important, puis je vais faire les modifications à compter de demain, c'est que, là, on a vu six nouvelles hospitalisations en soins intensifs, mais pas de sortie. Et ça, c'est ça qu'il faut surveiller de très proche. Puis j'en discutais, ce matin, avec le premier ministre puis Horacio et la Dre Opatrny, nous, en ce moment, on le regarde région par région, pour voir qu'est-ce qui se passe dans les soins intensifs. Parce que l'enjeu que vous dites, c'est qu'on le voit, puis nos spécialistes à qui on parle nous disent : Bien, c'est les jeunes qui sortent moins vite, là. Alors donc, c'est pour ça qu'on vous donne cette information. Puis je vais corriger demain le sommaire exécutif, on montrera autant les entrées et les sorties pour les soins intensifs, comme on le faisait pour les hospits. Puis vous allez pouvoir le suivre, ça va être plus facile de voir.

M. Legault : Ce qu'on me disait du côté de la Dre Opatrny, ce matin, c'est, jusqu'à présent, on avait plus de soins en soins intensifs de disponibles qu'en hors soins intensifs, alors que maintenant c'est rendu égal. Donc, si la tendance se maintient, on va être plus serrés dans les soins intensifs.

M. Dubé : C'est là qu'il faut faire vraiment le suivi en ce moment. C'est exactement ça.

M. Arruda (Horacio) : ...un message à donner aux gens plus jeunes, c'est que vous n'êtes pas vaccinés actuellement. Et ça ne veut pas dire, parce que vous êtes jeunes, que ça n'arrivera pas. Il y avait des cas jeunes antérieurement, mais c'était beaucoup des personnes âgées qu'on voyait. Donc, si vous êtes jeune, vous n'êtes pas vacciné, et même si vous êtes vacciné, vous devez encore continuer à prendre des protections, c'est-à-dire la distanciation de deux mètres. Je vais réinsister, là, mais c'est majeur. La distanciation de deux mètres, le lavage des mains et le port du masque, c'est très important. Parce que ça ne veut pas dire que vous ne vous retrouverez pas aux soins intensifs comme tels. Puis on le sait que c'est ça qui va arriver, parce qu'on a protégé nos plus âgés grâce aux vaccins, puis tant que la population ne sera pas beaucoup vaccinée et que le virus va circuler, bien, surtout s'il va en augmentant, avec un nouveau variant, il y a des jeunes qui vont se retrouver aux soins intensifs.

Donc, ça veut dire que c'est sérieux quand on vous dit de respecter les consignes, parce que plus vous les respectez, moins vous vous exposez à un potentiel virus, puis moins vous avez de chances d'aller aux soins intensifs et de rester intubé pendant des semaines et des mois.

Le Modérateur : Il reste 12 questions, huit minutes. François Carabin, Metro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. Je serai rapide. Je vais poursuivre sur les hospitalisations. D'abord, M. Dubé, j'aimerais avoir la capacité réelle pour les prochaines semaines, les prochains mois. Puis, Dr Arruda, pouvez-vous nous expliquer comment on peut avoir des projections qui sont en dessous des capacités si les variants sont beaucoup plus contagieux et que les hospitalisations, on vient de le dire, s'étirent plus longtemps?

Le Modérateur : O.K. Ça, c'est deux questions. M. Dubé, vous pouvez y aller.

M. Dubé : Bien, rapidement, là, vous le voyez dans le sommaire exécutif, les capacités théoriques pour les soins intensifs, c'est 383. On est en ce moment à 126. Sur les hospitalisations, capacité théorique, 2 117, puis on est en ce moment à 487. Alors, c'est pour ça qu'on voit qu'on est beaucoup plus serrés dans les soins intensifs.

M. Arruda (Horacio) : Mais il faut comprendre aussi que les variants sont là, mais le contrôle des variants et des éclosions est très strict actuellement, là. Je ne sais pas si vous avez remarqué, là, les contacts de contacts sont isolés actuellement. On augmente la capacité des tests, puis etc., de telle sorte que... Ils sont là, mais on est en train d'essayer de couper leur transmission de façon intensive. Et on regarde tout ça, là, on ne regarde pas seulement... Oui, on regarde les hospitalisations, parce que c'est comme ça que l'impact va venir. Oui, on regarde les gens aux soins intensifs. Oui, on regarde les groupes d'âge qui sont touchés. Mais on monitore aussi comment les variants vont aller. On est dans un début de troisième vague, mais est-ce que cette vague-là va s'accélérer aussi rapidement qu'ailleurs? C'est tout ça qui est l'enjeu. Et c'est ça, la course contre la montre.

Le Modérateur : Fanny Lévesque, LaPresse.

Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour à vous trois. M. Legault, vous nous parlez de scénarios, là, pour cinq régions précisément. Je me demande quelle marge de manoeuvre vous avez pour resserrer les consignes parce que l'orange, là, se retrouve presque la même chose que le rouge avec les assouplissements qui ont été annoncés en rouge. Donc, vous pourriez resserrer où dans l'orange.

M. Legault : Bien, ça pourrait aller plus loin que le rouge actuel. On pourrait revenir au rouge qu'on avait avant puis au couvre-feu à 20 heures, par exemple. Même à certains endroits dans le monde, il y a un couvre-feu à 6 heures... à 18 heures. Donc, il y a toutes sortes de mesures qui existent, là. Au-delà de ce qu'on a actuellement dans l'orange puis le rouge, il y a toutes sortes de mesures qui existent. Mais, encore une fois, pour l'instant, nos prévisions montrent qu'on est à l'intérieur de nos capacités, mais la tendance est mauvaise. Donc, il faut que ça arrête d'augmenter dans ces cinq régions là. Ça n'augmente pas à Montréal, mais ça augmente dans ces cinq régions là.

Mme Lévesque (Fanny) : Quel horizon vous leur donnez à ces gens-là dans les cinq régions particulières? Est-ce qu'on va avoir une mise à jour avant Pâques? Est-ce que vous attendez...

M. Legault : Ce n'est pas impossible qu'il y ait une mise à jour demain ou jeudi, là. On suit ça vraiment d'heure en heure, de jour en jour.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good, day. O.K. So, British Columbia is adding measures. Ontario is saying their situation is out of control and, in the USA, where they are further in the vaccination process, the head of the CDC just warned that there is an impending doom, «un effondrement imminent». So, why are we different in Québec? Why we would be different? It's not be hit as hard as everybody else?

M. Legault : First, our situation is different. When you look at the number of cases and the number of hospitalizations, our situation is now better. Our measures are tougher, including the curfew at 9 :30 p.m. All the restaurants for 60 % of Québec in red zones are closed. So, we have to take all that into consideration when we compare with other provinces or states in the United States.

Mme Senay (Cathy) : And when you have the College of physicians telling you : Well, how come that you're going in that direction with high school students for example, and why you're not making sure that restrictions are more severe? What are you telling them? Are you telling them : Well, it's not the target? The target, it's young adults in orange zones not respecting that interior... indoor gatherings are not allowed. What do you tell to the College of physicians asking you to put more restrictions right now?

M. Arruda (Horacio) : I think it's a risk management, because there is not only infectious disease, there are kids that are going to fail their year, there are kids with mental health issues, actually. And, you know, public health is not only infectious disease, that's also those impacts, violence to women and everything. So, we must take that into account. And as it is our priority, I would say, education for kids, we accept a certain level of risk but we... And we always told that even if we want people to go to school, that it would be easy to go back and stop the presence in school with new technologies and things like that. But, actually, we do respect their opinion, but we have to take into account other factors that they are not taking into account right now. And Québec, even the orange, I would say, level in Outaouais is stronger than the red in Ontario. So, it's not true that we are so open like this, that's a perception, because we changed some things. But, at the same time, we are a tough, I would say, approach in Québec in relation to other levels in other provinces.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I'm having trouble deciphering what your tone is this afternoon. One of my colleagues, in French, asked you, Mr. Legault, if last week you were too jovial when you were talking about maybe being able to head off a third wave and then a couple days later Mr. Dubé announced that we're in the third wave.

Today, you've said a couple things, for instance, you know, the vaccine objective that you set for 1.3 million, you've achieved that. We're still in line to vaccinate everyone who wants it by June 24th. However, you've sort of given this warning as well that, you know, cases are going up. We haven't received or we haven't hit the capacity for hospitals, but we could. So, what is the message today? Should we be worried, or should we be happy, or should we be... What takeaway should we have from this?

M. Legault :OK, so, last Tuesday, what I said is that we weren't in a third wave at the time, but I said also that we expect that the majority of our cases will become variants and then it will increase the number of cases. We also need to take into consideration the hospitalizations. And, last week, at the same time, we were at about 500 hospitalizations. We're still at 500 hospitalizations. There was no increase in the number of cases in Montréal since last week.

So, we need to know that, yes, the variants will increase the number of cases and eventually the number of hospitalizations, but it's still within our capacity. The problem we see is that people in five regions right now don't follow the rules that are in place, especially for visits in homes, and that's where we have a problem. And, if need is, we'll put additional measures, because right now we see a very fast increase in those five regions.

Le Modérateur : Dernière question, Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : …there's a lot of people that find this development, in the third wave, of all these young people getting the COVID, ending up in hospital, ending up in the ICUs ... it's a very disturbing image for a lot of people. Is this somehow going to create, if this is let go, if this is allowed to continue… Is this going to somehow create a herd immunity in Québec if it's let go like this? Can you really get it under control?

M. Arruda (Horacio) : In fact, we are not letting things go to get herd immunity, because I think really that vaccination was going to give us some protection. But I think that people must understand that there were those kind of cases before, but they were masked by the other ones.

Now that we did protect elderly people, those viruses are attacking the ones who are not immune, and, as there are more and more cases in youth, there is going to be more probability, which will not be so high as the elderly, but there is going to be young people getting to hospital and getting to intensive care. And, when you're young, you need to be treated. It's different from somebody who is very old, who ask for not going to the hospital, and everything, it's clear. And it's why I was telling that to youth people : Don't think COVID-19 is not serious, please respect the things, have a two-meter distance, wash your hands and have a mask.

Le Modérateur : Merci à tous. Bonne fin de journée.

(Fin à 14 h 2)

Participants


Document(s) associé(s)