(Neuf heures)
Mme Perry Mélançon : Merci, bon
matin. Aujourd'hui, je vais participer à une interpellation qui a pour thème les
difficultés du gouvernement caquiste à livrer des services, notamment des soins
de santé, et l'absence de mesures structurantes dans le budget 2021‑2022 pour
contrer la pénurie de main-d'œuvre. Alors, c'est assez large comme thème ce
matin, mais je pense que ça me permet tout de même, là, de revenir sur des
questions essentielles pour moi dans le budget 2021‑2022.
Les grands manquements? Bien, c'est
certain qu'on avait beaucoup d'attentes pour ce qui est d'une relance
féministe. On sait que le gouvernement, avec son projet de loi n° 66,
avait déjà bien mis la table. Et malheureusement ce qu'on annonce dans le
budget, bien, c'est beaucoup des sous pour s'assurer que les promesses
électorales seront bien remplies.
Alors, beaucoup d'argent est mis et
beaucoup d'effort est mis sur aller rejoindre ou aller attirer des travailleurs
dans le domaine de la construction. Moi, quand je vois 120 millions qui
est mis pour attirer des travailleurs dans ce domaine-là pour, encore une fois,
remplir les promesses électorales de la CAQ et qu'on n'est pas capables d'avoir
le même engouement, le même enthousiasme, de la part de la CAQ, pour aller
chercher des éducatrices à l'enfance…
Moi, je m'inquiète vraiment de voir qu'il
y a 51 000 places encore dans les listes d'attente pour avoir une
place en garderie. Chez nous, comme ailleurs au Québec, ça a un impact énorme,
ces 51 000 places. Alors, on peut s'attendre à beaucoup de milliers
de parents qui sont pris au foyer. Donc, c'est bien involontaire de leur part
de contribuer à cette pénurie de main-d'oeuvre là. C'est des gens que je côtoie
partout, dans les pharmacies, les écoles, les hôpitaux. Ce sont nos
biologistes, nos médecins, des gens aussi dans le domaine des affaires.
Alors, pour moi, quand on ne règle pas des
sujets aussi… des enjeux aussi importants, qui ont un impact direct sur l'économie
du Québec, bien, c'est ça que ça donne. Et moi, je ne souscris pas, disons, au
fait que… Les effets de la pénurie se sont, oui, exacerbés ou ont eu un impact…
C'est sûr que c'est lié à la COVID. C'est ce que je veux dire. Mais ce n'est
pas un enjeu qui date d'hier. On le vivait depuis de nombreuses années. Et
malheureusement le gouvernement, bien, il investit encore dans l'innovation. Beaucoup
est mis dans des secteurs hautement représentés par des hommes.
Alors, bien, c'est ce qu'on voit, les gens
fuient les secteurs importants pour bien servir l'État : santé, éducation.
On voit encore que les enseignants tentent d'avoir une hausse salariale, une
reconnaissance de leur salaire et de leurs conditions de travail. Alors, pour
moi, c'est évident que les choix qu'on fait, qu'a fait la CAQ, dans son budget 2021‑2022,
viennent vraiment… ne viennent pas aider à résorber la crise et la pénurie de
main-d'oeuvre. Alors, il y a ça et il y a la valorisation de toutes les
professions.
Moi, quand je vois, chez nous, un commerce
qui n'est pas capable, finalement, d'avoir un service 24 heures, alors que
c'est un Couche-Tard, qui est censé être une station ouverte toute la journée,
et que je vois ces commerçants-là qui, bien, reçoivent comme message du gouvernement
qu'on donne tout pour le secteur de la construction et rien pour les
commerçants, bien, c'est certain que c'est décourageant pour eux.
Alors, je pense que ça passe par la
valorisation. Il faut renforcer aussi les efforts pour augmenter les places en
garderie, et, déjà là, on aura un bon départ, là, pour résorber la crise.
La Modératrice
: On va
passer aux questions.
M. Laforest (Alain) : Restons
sur le thème des enfants. Le 27 avril, il va y avoir une nouvelle grève,
là, annoncée… grève de fin de journée. Est-ce que c'est une bonne façon
d'envoyer le message au gouvernement, là, d'arriver avec des fins de journées
où les parents vont se retrouver un peu coincés?
Mme Perry Mélançon : Bien, je
vais revenir… Je pense que j'étais présente à un point de presse où mon chef
disait : Ont-ils le choix? C'est ça qui est dommage. Il faut prendre tous
les moyens pour être entendu, puis, des fois, ça a des effets comme ça. Je ne
pense pas que c'est ce qui est voulu, d'aller jusqu'à avoir un impact sur les
services offerts aux élèves. Je n'ai pas de… Je ne commenterai pas exactement,
là, ce point-là, sur la grève en fin de journée. Mais vous savez tout comme moi
que, les enseignants, ça fait un an, là, qu'ils demandent un rehaussement dans
les conditions, une amélioration de leurs conditions. Donc, on est à ce
point-là. Le gouvernement a attendu si longtemps que, finalement, il faut
prendre des moyens comme ça, qui sont, c'est sûr, décevants pour tout le monde.
M. Laforest (Alain) : Si on
parle de vaccination, là, actuellement, là, on a ouvert aux groupes 8 et 9,
sauf qu'il y a des gens qui sont laissés pour compte, là, ceux qui souffrent de
cancers, qui ne sont pas suivis par le réseau hospitalier. Est-ce qu'on devrait
revoir la vaccination, entre autres, pour aller chercher ces gens qui sont
beaucoup plus vulnérables? Puis est-ce que le gouvernement du Québec devrait
faire fi des recommandations et ouvrir, là, à tout le monde, entre autres,
l'accès au vaccin AstraZeneca?
Mme Perry Mélançon : Bien, il
y a, je pense, deux volets à votre question. C'est certain que, pour moi, il
faut qu'on puisse ouvrir à ces gens-là qui sont plus vulnérables et qui,
présentement, ne sont pas priorisés dans les catégories de priorité 8 et 9.
Alors, il y a des gens laissés pour compte là-dedans, des gens immunosupprimés
qui ont… ou des gens qui attendent pour des traitements de soins, qui sont sont
très, très vulnérables présentement. Ce n'est pas normal qu'il y ait autant de
cas comme ça. Ce ne sont pas des cas isolés. Il y a vraiment des lacunes dans
le plan de vaccination.
Pour ce qui est du vaccin AstraZeneca, c'est
certain qu'il va falloir qu'on ait une meilleure indication du plan. Le ministre
de la Santé a ouvert la porte… Quand même, ça a l'air d'être assez présent dans
leur esprit, présentement, là. Donc, on s'attend à des nouvelles bientôt
là-dessus. Je pense qu'il va falloir se faire rassurant auprès de la
population. Encore une fois, c'est toute une question de communication. Le
message, est-ce qu'il passe encore, avec les élus, dans les points de presse,
les politiciens? Est-ce qu'il faut renforcer le message via les experts? Je les
entends dans les différents médias, dans les différents canaux de télévision, puis
on est capables rapidement de se faire une tête sur quels sont les risques,
pour nous, de prendre le vaccin AstraZeneca.
Alors, j'aimerais bien que le gouvernement
puisse lui aussi renforcer le message, nous donner des précisions, savoir quels
sont les risques, être transparent. C'est ça qu'on demande depuis le début. Alors,
c'est la même chose pour la vaccination. Je pense qu'il faut aussi savoir quels
sont les risques de ne pas être vacciné et d'attraper la COVID, parce que, la
question de la thrombose, ça peut aussi être dangereux de d'autres façons
qu'avec le vaccin.
Donc, tout ça, je pense, la population
veut être informée de ça pour prendre les meilleures décisions. C'est ce qu'on
demande au gouvernement.
M. Bergeron (Patrice) : Dans
votre circonscription, à quel rythme va la vaccination? Est-ce que vous
aimeriez qu'il y ait plus de doses, par exemple, dans la région de Gaspé,
puisqu'on voit qu'il y a d'autres centres de vaccination qui semblent plus ou
moins occupés? Mais, chez vous, est-ce qu'il y a eu une grosse file? Puis est-ce
que les gens en veulent davantage, auraient besoin de davantage de doses pour
que ça aille plus vite?
Mme Perry Mélançon : Dans les
régions, là, il faut se dire que le réseau de la santé est très fragile. Déjà,
à la base, on n'a pas une grande capacité de lits. Donc, s'il y a des hospitalisations
dues à la COVID, ça vient bousculer… Je voyais aussi qu'il y a des
spécialistes... Il y a des ruptures de service aussi, beaucoup, en région,
présentement. Donc, il y a des effets importants de la COVID dans nos régions.
Je pense qu'il faut le considérer dans le plan de vaccination.
Chez nous, dans mon comté, j'ai fait un
tour des centres de vaccination, ça se passe assez bien. C'est sûr que l'AstraZeneca
n'était pas encore arrivé à ce moment-là. Là, en fait, c'est encore une fois
dans la façon que c'est administré. Quand j'entends des citoyens qui disent :
Bien, j'ai reçu l'appel, rapidement, on veut savoir si je peux passer tout de
suite prendre l'AstraZeneca, alors que je ne suis pas porté volontaire pour
aller le prendre en sans rendez-vous, c'est comme… On est pris au dépourvu,
puis là il faut rapidement prendre des...
Donc, c'est encore une question
d'information, je pense, pour ce qui est de ce vaccin-là, qui cause les mêmes
problématiques chez nous qu'ailleurs au Québec. Alors, oui, on pourrait
accélérer le... avoir plus de doses, accélérer aussi… mais je pense que, dans
la façon que c'est organisé, orchestré, présentement, les gens sont satisfaits.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
est-ce que ça fonctionne, l'opération de vaccination, actuellement, selon vous,
là? L'interpellation sur la gestion… justement, là, est-ce qu'elle fonctionne,
selon vous? Parce qu'il y a des emplois où les plages horaires sont vides, il
n'y a personne qui se présente. Il y a d'autres places où on fait la file.
C'est quoi, votre évaluation de l'opération?
Mme Perry Mélançon : Bien, il
faudrait peut-être réévaluer à ce stade-ci… Oui, je pense que le plan, il y a…
On pourrait certainement trouver preneur pour les doses qui ne sont pas
présentement administrées. Je trouve ça excessivement déplorable, comme
beaucoup d'autres l'ont mentionné. Je voyais aussi des gens qui disent :
Pourquoi on ne serait pas capables d'avoir des transports qui se rendent dans
certains quartiers plus fragiles où il y a des éclosions importantes? Est-ce
qu'on serait capables d'aller à la source et d'administrer les doses? Donc, je
trouve que c'est des avenues qu'il faut étudier. Alors, est-ce que le
gouvernement a réévalué sa stratégie jusqu'à maintenant? Je pense que c'est à
lui de nous donner des indications claires quant à son plan et ce qui s'en
vient pour la suite, mais on pourrait renforcer le message.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Dubé, hier, disait… a manifesté par deux fois une certaine impatience dans la
réaction de la Santé publique à changer le plan, l'ordre de vaccination. En
fait, je ne sais pas si vous le décodez de la même façon que moi, là…
Mme Perry Mélançon : Peut-être
me préciser…
M. Bergeron (Patrice) : Il a
fait une conférence de presse dans la Beauce puis il a dit… il espérait que ça
s'en vienne rapidement, qu'il n'était pas tout à fait à l'aise avec la façon
dont ça allait actuellement. Est-ce que c'est un message au comité de vaccination,
je ne me rappelle pas comment il s'appelle, là, d'accélérer la… de changer
l'ordre de priorité?
Mme Perry Mélançon : Je ne
suis peut-être pas la meilleure personne pour répondre à cette question-là. Je
laisserais peut-être mon porte-parole en santé Joël Arseneau vous répondre,
parce que j'ai pris aussi, tout comme vous, là, la conférence, hier, en Beauce.
On avait l'air beaucoup de faire porter le fardeau à la population et même aux
gens qui vaccinent. Est-ce que c'est une bonne stratégie? Est-ce que ça va
vraiment donner l'adhésion qu'on souhaite avoir, là, en Beauce, présentement?
C'est la stratégie qu'ils ont choisie, et je ne sais pas pourquoi.
M. Laforest (Alain) : Si on
avait dit aux Gaspésiens qu'ils ont la tête dure, croyez-vous que ça les aurait
incités à aller se faire vacciner?
Mme Perry Mélançon : Qu'on
leur aurait dit quoi exactement?
M. Laforest (Alain) : Qu'ils
ont la tête dure.
Mme Perry Mélançon : Bien, M.
Dubé a dit qu'il connaissait les Beaucerons, puis c'est comme ça qu'il s'est
adressé à eux. Donc, j'imagine qu'il l'a fait en sachant qu'est-ce qui les
attendait. Je ne pense pas que, chez nous, on aime se faire traiter de gens
buckés, finalement, là, dans un certain sens. Pour moi, ça a été surprenant, je
pense, comme sortie, puis c'est beaucoup ce qui sort aujourd'hui, là. Donc, je
suis tout autant étonnée de cette façon-là de faire, là, du ministre de la
Santé, mais il connaît les Beaucerons, alors…
Mme Gamache (Valérie) : Vous
avez vu que l'Abitibi-Témiscamingue interdit maintenant les déplacements sur
son territoire. C'est interdit aussi en Gaspésie actuellement. Est-ce que vous
avez vu les effets de ça en Gaspésie, les effets positifs de la fermeture… bien,
pas de la fermeture, mais de l'interdiction des voyages?
Mme Perry Mélançon : Bien, on
est encore dans les effets de Pâques, j'imagine, là. Chez nous, ça a quand même
augmenté, les cas. Et je sais que la Côte-Nord aussi est passée en zone orange
à cause des déplacements qui ont eu lieu à Pâques. Nous autres, on avait
demandé quand même un renforcement des mesures quant aux déplacements, là, et à
l'interdiction quand ce n'est pas nécessaire de se déplacer. Ça a tardé, mais
on a vu les effets que ça a eu chez nous. Le message, est-ce qu'il aurait pu
être mieux véhiculé? Moi, je suis encore très déçue que le premier ministre
n'ait pas utilisé sa tribune là où il y a les dizaines de milliers de personnes
de partout au Québec, dont les zones rouges et orange, à qui il fallait dire ce
message-là, bien clair, de ne pas venir dans les zones jaunes. Moi, ça m'a beaucoup
déçue.
Là, à savoir si ça a un impact présentement,
je ne le sais pas. Je sais que les enquêtes épidémiologiques, tout ça, on est
encore en contrôle. Alors, le directeur de la santé publique régionale ne
s'attend pas à un changement, là, de zone présentement, mais on est, encore une
fois, fragiles. Et est-ce qu'il y aura des sanctions? Est-ce qu'il y a assez de
ressources pour appliquer, là, les mesures? On n'a pas d'indication claire, là.
On sait que c'est des contrôles aléatoires. Est-ce que c'est suffisant? On le
saura peut-être bientôt. Mais, pour l'instant, je n'ai pas...
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que vous attendez de votre conseil national en fin de semaine?
Qu'est-ce, selon vous, qui pourrait en sortir? Parce que ce n'est quand même
pas une situation facile de faire un conseil national virtuel, et, deuxièmement,
les gens ont pas mal la tête ailleurs avec la troisième vague, là. Qu'est-ce
que vous attendez?
Mme Perry Mélançon :
Bien, c'est sûr que les thématiques qui ont été choisies ne sont pas
complètement, là... n'évacuent pas complètement les grands sujets de débat
d'aujourd'hui, là, concernant la pandémie et qu'est-ce qu'on a à retirer… quelles
conclusions on peut en tirer, de cette pandémie-là, comment relancer le Québec.
C'est beaucoup de ça qu'il va être question. On aura des gens pour nous
présenter l'état de situation. Il y aura des débats intéressants aussi, c'est
certain, avec des propositions qui ont été apportées d'urgence par certains
comtés, aussi de l'aile jeunesse.
Alors, on s'attend à... Comme toujours,
les péquistes sont toujours très, très enthousiastes à ce genre d'événement là.
Même en temps de COVID, on sait qu'il y a une grande participation encore, là, pour
cette fin de semaine. C'est notre deuxième, aussi, événement virtuel. On sait
déjà comment s'y prendre, comment ça va se dérouler. Je pense c'est ça va être
intéressant et je vous conseille de suivre ça de près.
M. Laforest (Alain) : L'anglais
au cégep, vous vous positionnez comment, vous, comme députée?
Mme Perry Mélançon : Je vous
dirais que j'ai été... J'ai trouvé ça audacieux de la part de notre aile
jeunesse. Il faut dire que ça a été voté deux fois en faveur par les jeunes
péquistes. Alors, moi, je trouve que notre aile jeunesse, jusqu'à maintenant,
nous a toujours présenté des propositions intéressantes qu'il faut prendre le
temps d'analyser. Alors, les membres...
M. Laforest (Alain) :
Mais, ma question, ce n'est pas ça. Là, vous, là, personnellement…
Mme Perry Mélançon : Moi,
je suis très enthousiaste, sincèrement, qu'on ait ce débat-là en fin de semaine.
Pour moi, c'est une proposition intéressante.
M. Laforest (Alain) :
Favorable ou pas favorable?
Mme Perry Mélançon : Je
suis en faveur de ce que l'aile jeunesse nous apporte. Je pense qu'il faut
regarder cet enjeu-là avec les lunettes d'aujourd'hui, les réalités qui sont
vécues présentement dans les cégeps. Si les jeunes veulent nous alerter sur un problème
qui semble très important, moi, je suis en faveur et j'appuie la proposition de
l'aile jeunesse. Alors, je pense que vous aurez bientôt, là, le son de cloche
et les positions de chacun des parlementaires, mais, en ce qui me concerne, je
suis favorable à cette…
M. Laforest (Alain) : …pas
d'avoir une cassure avec la vieille aile gauche du parti?
Mme Perry Mélançon : C'est ce
qu'on va voir en fin de semaine. Est-ce qu'il y a encore beaucoup de cette aile
gauche là qui s'y opposait à un certain moment? Je pense que tous les membres,
les militants nous ont démontré, avec le congrès extraordinaire, qu'on est
capables de travailler dans le même sens et de s'entendre sur des enjeux
importants comme celui-là. Alors, je m'attends à, quand même, une ouverture
importante de la part de tous les militants, comme tout autre enjeu qui se
débat toujours dans nos instances de façon démocratique. Je pense que c'est le
chef… Le chef l'a bien expliqué aussi cette semaine. Il est ouvert à entendre
ce que les jeunes ont à dire et prendra ses décisions en fonction…
La Modératrice
: Questions
en anglais?
M. Grillo (Matthew) : En
anglais, s'il vous plaît. Good morning.
Mme Perry Mélançon : Good morning.
M. Grillo (Matthew) : Just wanted to talk about the CEGEPs. So you would be in favor of
extending Bill 101 to the CEGEP level as well. Is that correct?
Mme Perry Mélançon : Well, yes, because I'm very open to what the young militants have
to offer, have to propose to this very important event that is going to take
place this weekend. So I'm very open. I think we have to analyze, to study this
proposal with today's realities. And I think what's going on right now with the
crisis, the linguistic crisis… We need to apply what needs to be done to «améliorer»,
to improve the situation. But it's not the only measure that we have to put in
place. There's a lot to do in immigration and all aspects of the problem. So it
is one measure, but I'm in favor of it right now.
M. Grillo (Matthew) : With regards to the vaccination campaign, what are your thoughts on
how it's progressing? Do you think it could speed up a little bit? We know
there's quite a few doses that are sort of… kind of in backup, in waiting on
the sidelines. Do you think those should be used?
Mme Perry Mélançon : Well, there's still some people… very fragile, their health is not
improving, and we have to take them in consideration even though there are not
specifically part of the categories 8 and 9. So I think the Government can do
very… more to make sure that nobody's left behind in that vaccination. And, yes,
I think it can be speeded up a little bit. And we're talking about the regions.
We have a health system that is very fragile as well. So we have to do more in
that situation, that's for sure. If there's… our doses not used right now, well,
that means that there's some… that there's solutions to «mettre de l'avant»,
put in front.
M. Grillo (Matthew) : Yes. Can you just give an example of people, you think, who maybe
don't fall into category 8 or 9, that should be receiving the vaccine, in your
opinion?
Mme Perry Mélançon : Some people «immunosupprimés». We were told… I'm sorry?
M. Grillo
(Matthew) : Immunocompromised.
Mme Perry Mélançon : …immunocompromised, that are not taken in consideration right now
in those categories. So there's not a few persons, I think there's many people
impacted by this problem, this situation.
M. Grillo (Matthew) : Thank you. Merci.
Mme Perry Mélançon : Thank you.
La Modératrice
: Merci. Bonne journée.
(Fin à 9 h 19)