(Huit heures trente-deux minutes)
M. Fortin :
Bonjour, tout le monde. Merci d'être là.
D'entrée de jeu, je veux revenir sur le
budget fédéral qui a été présenté cette semaine parce qu'il y a un constat qui
s'impose pour nous. La demande de transferts additionnels en santé, c'était une
demande à la hauteur de 6,3 milliards. C'était la plus importante demande
du gouvernement Legault envers le gouvernement fédéral depuis le début de son
mandat, et ce que le gouvernement demandait, à l'instar des autres provinces,
c'était 35 % en matière de transfert fédéral en santé.
Historiquement, ça a déjà été beaucoup
plus élevé. Et pourtant ce que le gouvernement a pu obtenir du gouvernement
Trudeau, c'est zéro. Ce n'est pas 1 % de plus, c'est zéro, et ça, c'est
l'échec de François Legault. François Legault s'est donné la paternalité de ce
dossier-là. Il s'est lui-même dit fier de fédérer les autres provinces dans ce
dossier-là. Il a convaincu les premiers ministres… Ça n'a pas dû être très
compliqué, mais il a convaincu les autres premiers ministres d'embarquer avec
lui, comme président du Conseil de la fédération, et de faire cette
revendication-là, et le gouvernement Trudeau lui donne une indication claire. Les
différents ministres ont pris la tribune hier pour dire qu'à court terme il n'y
aurait pas de transferts fédéraux additionnels en santé, parce que leur
objectif, c'est de mettre la pandémie derrière eux avant tout.
Ce que ça veut dire, en pratique, c'est que
ce gouvernement fédéral là n'accepte pas les demandes. Il y aura une élection
fédérale fort probablement avant la fin de la pandémie. Alors, la réponse du
gouvernement Trudeau, là, c'est non, c'est : Nous n'accorderons pas ces
transferts-là. Moi, je cherche à savoir ce que François Legault va faire
maintenant à partir de là. Il ne peut pas accepter une réponse qui dit
essentiellement : Vous parlerez au prochain gouvernement fédéral. Ce n'est
pas juste une chicane fédérale-provinciale, ce dossier-là, c'est un enjeu
majeur qui fait en sorte qu'on pourra ou ne pourra pas donner les soins
nécessaires aux Québécois.
Deuxième chose, sur les services de garde,
le gouvernement fédéral reconnaît l'avancée, par rapport aux autres provinces,
du gouvernement du Québec et le fait que le transfert doit venir sans
condition. C'est très bien. C'est une chose. Maintenant, le gouvernement du
Québec, et je vais être clair là-dessus, là, n'a aucun compte à rendre au
gouvernement fédéral sur la façon qu'il va dépenser ces sommes-là, mais il a
des comptes à rendre aux Québécois.
Il y a des familles québécoises en ce
moment qui n'ont pas accès aux services de garde nécessaires. Il y a des
familles québécoises qui paient trop cher pour des services de garde en ce
moment. Il y a des familles québécoises qui n'ont pas accès aux services de
garde de la qualité qu'elles souhaiteraient en ce moment au Québec. Et, pour
tous ces gens-là, François Legault a répondu : Ma priorité, ce n'est pas
d'investir dans les services de garde. Pourtant, l'argent qui est transféré du
fédéral, c'est l'argent de ces contribuables-là, c'est l'argent de ces
familles-là, et ces services-là sont nécessaires au Québec en ce moment.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sur les transferts en santé, est-ce que c'est l'échec de Trudeau ou de Legault
qu'il n'y ait pas d'entente aujourd'hui?
M. Fortin :
C'est d'abord et avant tout l'échec de François Legault. Il s'est donné… Lui-même,
là, s'est dit : Ça va être le dossier majeur que je vais porter, en tant
que président du Conseil de la fédération, je vais m'allier tous les
autres premiers ministres provinciaux, et on va aller se battre pour le 35 %.
Bien, le résultat de cette bataille, c'est zéro. Le gouvernement Trudeau lui a
dit : À court terme, là, on n'investira pas. Et c'est un gouvernement
minoritaire. Tout ce qu'il a, c'est du court terme. Alors, l'échec, c'est
clairement l'échec de François Legault. Il nous a dit en campagne électorale :
Les libéraux étaient trop mous avec le gouvernement fédéral, nous, on va aller
en chercher davantage, nous, on va avoir un meilleur rapport de force. Et le
résultat de ça, en ce moment, là, ce n'est rien de plus pour les Québécois.
Des voix
: ...
M. Fortin :
Pardon?
M. Laforest (Alain) : Vous
êtes allés en chercher combien avec Philippe Couillard, des transferts en
santé?
M. Fortin :
Bien, il y a plusieurs enjeux qui ont été réglés avec le gouvernement fédéral,
mais là on est dans le débat sur les transferts en santé. Aujourd'hui...
M. Laforest (Alain) :
...c'est une demande historique du Conseil de la fédération, là, depuis Jean
Chrétien. Vous êtes allés chercher combien, vous autres?
M. Fortin :
Bien, c'est effectivement une demande de longue date. Mais, en ce moment, le
renouvellement de cette entente-là, il est négocié présentement, et la
négociation, jusqu'à maintenant, là, c'est zéro.
M. Lacroix (Louis) : ...la
dernière fois que ça a été tenté, un front commun des provinces, c'est sous
votre régime libéral à l'époque. C'est M. Barrette qui était à la tête des
ministres de la Santé à l'époque, puis il avait essayé de liguer tout le monde.
Tout le monde avait dit : D'accord, puis on va faire front commun, puis on
va demander des transferts supplémentaires. Puis finalement ils se sont fait
larguer. Vous vous êtes fait larguer par l'ensemble des provinces parce que le
gouvernement fédéral est allé négocier à la pièce, avec chacune des provinces,
des transferts, puis là, pouf! ça a fait patate, la patente. Alors, est-ce que
ça ne veut pas dire que cette méthode-là, de faire front commun, ça ne marche
pas? Vous l'avez essayée, ça n'a pas fonctionné, à l'époque, avec les libéraux,
puis ça ne marche pas plus, semble-t-il, maintenant, avec la CAQ.
M. Fortin :
Est-ce que le résultat d'une négociation à la pièce, c'est quand même un
résultat d'une négociation? Les provinces, là… Certaines provinces, dans cette
négociation-là, ont obtenu des gains. Aujourd'hui, là, c'est zéro pour tout le
monde, «accross the board», incluant le Québec.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
eu des gains, mais le problème réel du sous-financement de la santé n'a jamais
été réglé.
M. Fortin :
Non, mais j'en conviens, l'enjeu global demeure. L'enjeu global, il est encore
là. Est-ce qu'il y a eu des gains par le passé? Oui. Est-ce qu'aujourd'hui il
n'y a aucun gain? Ça, ça m'apparaît très clair.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...que le Québec devrait négocier seul à seul avec Ottawa, qu'il ne devrait
plus y avoir de front commun?
M. Fortin :
Non, ce n'est pas ce que je dis. En fait, ce n'est pas ce que je dis. Le
rapport de force que François Legault disait avoir en ayant un gouvernement
plus nationaliste, un gouvernement qui voit les relations
fédérales-provinciales différemment, de toute évidence, là, jusqu'à maintenant,
il n'a produit aucun résultat.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Bien,
je veux juste bien comprendre la fin, finalement, de votre réflexion, parce que
vous appuyez la demande du Québec que le fédéral augmente les transferts
fédéraux en santé. Vous reconnaissez aujourd'hui que le gouvernement libéral de
Justin Trudeau n'accepte pas cette demande. Donc, est-ce que, si on complète la
logique, puisqu'il y aura des élections imminentes, vous appellerez les
Québécois à ne pas voter pour Justin Trudeau ou à voter pour un parti qui
accorde cette demande?
M. Fortin :
Moi, je vais encourager les Québécois, à la prochaine élection provinciale, à
voter un parti qui peut convaincre...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Ce
n'est pas ma question, parce qu'on s'en va en élection fédérale…
M. Fortin :
Je sais, mais je vais y arriver.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Alors,
ma question, c'est : Est-ce que, pour l'élection fédérale, vous allez
appeler les Québécois à voter pour un parti qui accorde la demande du
gouvernement du Québec?
M. Fortin :
Moi, ce que je veux, c'est avoir un parti à Québec qui est capable de convaincre
le gouvernement fédéral de la nécessité d'investir davantage en santé et en
même temps d'avoir un gouvernement fédéral qui est capable d'entendre les
revendications de Québec. Si le modèle actuel de négociation de François
Legault ne permet pas au gouvernement fédéral de comprendre cet enjeu-là, il y
a nécessité de faire différemment.
M. Laforest (Alain) : Là, c'est
un chien qui se court après la queue. Ce que vous dites, c'est : Les
libéraux... la CAQ a échoué, puis nous, on a été meilleurs. Mais vous n'avez
pas obtenu plus. Et là vous dites : Ça ne fonctionne pas, mais peut-être
que, nous autres, ça fonctionnerait ce coup-là. C'est un peu ça.
M. Fortin :
Mais un instant, là, ce que vous êtes en train de dire, c'est qu'il n'y a eu
aucune avancée par rapport aux négociations par le passé avec le gouvernement
fédéral, ce qui est faux. Les avancées du passé sont plus grandes que l'avancée
en ce moment, qui est inexistante. La campagne électorale, la dernière campagne
électorale, celle qui a mis François Legault au pouvoir, il l'a passée à dire :
Moi, j'ai un rapport de force supplémentaire, moi, je peux aller en chercher
davantage. Aujourd'hui, là, il a un devoir de dire aux Québécois comment il va
aller en chercher davantage. Les besoins sont là, et, jusqu'à date, la seule
réponse qu'il a pu obtenir du gouvernement fédéral, c'est : On n'investira
pas davantage.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que les Québécois devraient sanctionner le gouvernement fédéral actuel aux
prochaines élections? Est-ce que la question ne pourrait pas se poser comme ça?
M. Fortin :
Mais c'est une négociation, cette chose-là. Le gouvernement fédéral a un objectif,
le gouvernement du Québec en a un autre. Dans le contexte qu'on a, moi, tout ce
que je peux conclure, c'est que le gouvernement du Québec n'a pas obtenu gain
de cause dans sa négociation.
M. Bergeron (Patrice) : Alors,
disons-le différemment. Vous êtes fédéraliste. D'abord, qu'est-ce que ça dit du
régime fédéral que le fédéral dise tout le temps non, puis qu'on ne soit jamais
capables d'obtenir la part qui revient au Québec?
M. Fortin :
Moi, je suis convaincu qu'on est capables d'aller chercher cette part-là. Ce
dont je suis aussi convaincu, c'est que l'approche de François Legault n'a pas
fonctionné jusqu'à maintenant.
M. Lacroix (Louis) : M.
Fortin, sur le programme de garderies, c'est clairement une compétence du
Québec, là. C'est reconnu même par le fédéral que la gestion des services de garde,
c'est de compétence provinciale. Lundi, Mme Freeland annonce un vaste programme,
avec compensation pour le Québec. M. Legault a même dénoncé le fait que Justin
Trudeau se comporte comme un papa qui vient piétiner les compétences des
provinces. Même si on reçoit de l'argent en contrepartie, parce que, nous
autres, le programme, il ne nous touche pas, évidemment on a le nôtre, est-ce
que le Québec devrait dénoncer ça, cette ingérence du fédéral dans des
compétences des provinces?
M. Fortin :
Moi, je n'ai aucun problème à dire que c'est une ingérence dans les compétences
des provinces. Ce l'est. Si les autres provinces sont d'accord avec ça, c'est
leur affaire. Nous, au Québec, ce qu'on dit, c'est : À partir du moment où
le gouvernement fédéral choisit de s'ingérer dans les juridictions québécoises,
dans les champs de compétence qui nous appartiennent, bien, effectivement,
c'est à nous à avoir cet argent-là sans aucune condition. Ceci étant, le
gouvernement du Québec a une obligation envers les parents, envers les gens qui
ont besoin de services additionnels en matière de services de garde. Il a une
opportunité, à travers ces transferts-là, d'en faire davantage pour eux. Je ne
peux pas croire que le gouvernement du Québec, que François Legault, va
simplement dire : Je prends tout cet argent-là, j'envoie ça au service de
la dette.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'on devrait contester cette ingérence dans les compétences
provinciales? C'est bien beau, dénoncer…
M. Fortin :Oui, c'est de l'ingérence, c'est absolument de l'ingérence. Une
fois que c'est dit…
M. Lacroix (Louis) : Donc, on
devrait le contester devant les tribunaux, par exemple, comme ça s'est fait à
plusieurs reprises. M. Fournier avait poursuivi le fédéral, souvenez-vous, sur
le registre des armes à feu, sur la destruction des données. Ça s'est rendu
jusqu'en Cour suprême. Est-ce qu'on devrait se battre pour ça?
M. Fortin :
Moi, ce qui m'intéresse à court terme, là, c'est que les familles du Québec en
aient pour leur argent, que tous les gens, là, qui attendent depuis des années
sur des listes, que tous les gens qui ne savent pas le type de service de garde
auquel va avoir droit leur enfant… qu'ils puissent en avoir davantage. Si le
gouvernement du Québec a dans ses poches davantage de moyens, il doit les
utiliser pour améliorer les services de garde au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Mais le
principe, M. Fortin…
M. Fortin :
Mais, sur le principe, c'est de l'ingérence. On va la dénoncer à chaque
opportunité.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
est-ce que 6 milliards sur cinq ans, c'est suffisant, selon vous, puisque
vous dites qu'il faut qu'on obtienne le plus qu'on peut?
M. Fortin :
Ça peut faire toute une différence dans la vie de plusieurs familles. Est-ce
que c'est suffisant pour compléter le réseau? Je ne peux pas vous dire. Est-ce
que ça peut faire toute une différence pour beaucoup de familles? Oui. Et
est-ce que, si François Legault prend ce 6 milliards là et l'envoie au
service de la dette, ça va faire une différence dans la vie de toutes ces
familles-là? La réponse, c'est non.
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi, le message que vous envoyez à Ottawa ce matin…
M. Fortin :
Le message est très clair. D'abord, d'une chose, les transferts en santé, il
faut régler cette question-là. Le Québec ne peut pas continuer de la façon…
avec les moyens qu'on a pour offrir les services nécessaires aux Québécois.
Deuxième chose, sur les services de garde, on accepte le transfert de sommes
sans condition, mais on demande au gouvernement du Québec d'investir cet
argent-là là où on en a besoin, et, pour nous, cette priorité-là, elle est au
niveau des services de garde.
Mme Gamache (Valérie) : …sur
la pandémie à la suite des annonces d'hier. Concernant l'alternance entre le
Moderna et le Pfizer pour accélérer la vaccination dans les CHSLD, comment vous
recevez ça? Est-ce que c'est rassurant pour les bénéficiaires…
M. Fortin :
Bien, l'important, pour nous, là, c'est de vacciner avec une deuxième dose ces
patients-là le plus rapidement possible. Vous avez vu qu'il y a des éclosions importantes,
quand même, qu'il y a davantage d'éclosions dans les CHSLD dernièrement, et, de
protéger ces patients-là qui sont particulièrement vulnérables et de le faire
le plus rapidement possible, ça doit être une priorité. Puis, si les experts,
si les scientifiques, si les médecins croient que c'est possible de faire avec
une alternance de doses, je m'en remets à leur expertise.
Mme Gamache (Valérie) : Quand
vous voyez des millions… On le sait, les millions de tests rapides qui dorment
dans les entrepôts un peu partout, vous voyez, l'Institut de cardiologie les
utilise, puis ça marche, ça fonctionne, ça apporte des résultats. Est-ce qu'il
ne devrait pas y avoir un message de la Santé publique de les utiliser puis de
les distribuer en entreprise?
M. Fortin :Les tests rapides?
Mme Gamache (Valérie) : Oui.
M. Fortin :
Oui, absolument. Les tests rapides, là, c'est un des grands mystères de la
pandémie. C'est-à-dire pourquoi le gouvernement du Québec n'utilise pas ces
tests-là? Pourquoi on ne les utilise pas davantage pour les entreprises?
Pourquoi on ne les utilise pas pour les écoles? Pourquoi on ne les utilise pas
davantage dans les endroits où il peut y avoir des éclosions importantes? C'est
ce qu'on essaie tous de limiter depuis le début de la pandémie. On a un outil
qu'on n'utilise simplement pas. Alors, utilisons-le le plus rapidement possible
et de la façon maximale.
La Modératrice
: En
anglais.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
I just would like to ask your reaction regarding what happened
yesterday following the death of George Floyd and, well, Chauvin being guilty
of all charges. Some organizations in Montréal said : Maybe this is the
catalyst for change and does indicate, does give life to this trauma people of
color are going through for years. Did you wonder what's happening with the 25
recommendations — or 24 now — of the group in charge of racism, and Minister Charette being in charge
now as a minister…
M. Fortin : Well, first off, on the trial of Derek Chauvin, I think it's a
great relief to a lot of people to know that he was found guilty, to know that it's
the start of maybe a different era in America, it's the start of a different
way of treating each other, it's the start of a way for police officers and
people in positions of authority to look at and treat minorities. It'll
hopefully bring a lot of hope to many in America.
On the recommendations, I
think there's a lot of people here, in Québec, who are just kind of waiting for
the Government to do something
on the issue. I think it's incumbent upon them. And they have a responsibility
towards people who are in a minority community to act and not just to hope that
other people do other things elsewhere.
Mme Senay (Cathy) : Among the 25 recommendations, one was to nominate, to choose the
minister being in charge. So that's 24 recommendations
then. And you have basic recommendations, training for police officers or
children having courses, classes on racism, teachers having training on racism.
This is so basic. How come nothing is moving?
M. Fortin :
The Minister in charge of racism, his very first act as Minister was to say :
Oh! what I see here isn't necessarily racism. So, unless he actually puts
forward the 24 other recommendations, that one recommendation doesn't mean
much, doesn't change anything in the life of anybody who's faced racism or who
is facing racism in Québec. So there is a need for Government to act quickly
and to see exactly what it will mean for Quebeckers once these recommendations
are in place. This is unavoidable, for our community, to actually look at these
recommendations and put them in place.
Mme MacKenzie (Angela) :
Just about the ruling on Bill 21 yesterday, I understand that Dominique
Anglade said she didn't have time… the whole ruling. Have you gone through it
now? Do you have more to say?
M. Fortin :
Yes, we've had a chance to go through it. At the same time, the Government's
now decided that it will appeal the judgment. So our position is very much the
same as it was last week. We will once again let the courts rule and see where
things go from there.
Mme MacKenzie (Angela) :
Paul St-Pierre Plamondon, I know, you heard before you, was calling out
Dominique Anglade because she would prefer to not use the notwithstanding
clause, and he's saying that that really is doing some damage to Québec in the
future.
M. Fortin :
Paul St-Pierre Plamondon and I are of different minds on a number of issues. This
may very well be one of them. But, at the same time, I think Mme Anglade
was very clear on our position on this yesterday. And, for the time ahead, we
will look to the next decision of the courts on this and act accordingly
afterwards.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 8 h 50)