(Neuf heures quatorze minutes)
M. Charette : Bon matin.
Bonjour, tout le monde. Très, très simplement, une petite réaction suite au
jugement hier, aux États-Unis, dans la triste histoire de George Floyd, peut-être
un petit rappel de contexte, en quelque sorte.
Le groupe de lutte contre le racisme a été
créé dans la foulée de ces tristes événements là. Hier, en toute honnêteté, et
on ne se positionne jamais avant un jugement, mais c'était le jugement qui
était souhaité, c'était le jugement qui était espéré. On sait fort bien que ça
ne ramènera pas à sa famille M. Floyd. Mais, à travers toute cette
histoire-là, je pense que c'est la planète entière… Il y a eu des marches un
peu partout, à Montréal entre autres, assez importantes, j'y étais d'ailleurs
en septembre dernier, mais en Europe aussi. Donc, c'est la planète entière qui
a pu réaliser que la lutte des droits civiques, elle n'est pas encore terminée,
elle n'est pas encore gagnée. Donc, même si on ne ramènera pas à la vie
M. Floyd, je pense que c'est un élément qui était attendu et qui va certainement
aider la société américaine à prendre conscience de changements à apporter.
Et, même au niveau québécois, pour nous, c'est
aussi le signal qu'il y a du travail à faire. C'était le mandat du groupe des sept,
qui a remis, en décembre dernier, un rapport, un plan d'action assez important,
assez ambitieux, que l'on met en oeuvre depuis décembre maintenant, avec, je
vous dirais, plusieurs dizaines de rencontres de réalisées, déjà, avec
différents groupes de la société civile, différentes associations, différentes organisations.
Et les gens apprécient ce contact-là, mais,
naturellement, les gens veulent maintenant des résultats. C'est ce qu'on est en
train de mettre en oeuvre. Il y a déjà quelques annonces qui ont été faites. Le
budget comportait quand même des engagements financiers importants à ce
niveau-là. Donc, on a dit à ces groupes que l'on rencontre encore sur une base
quotidienne : Écoutez, d'ici quelques semaines, on sera en mesure de faire
un premier bilan des actions posées, tout en étant conscient que c'est un
changement de comportement, c'est un changement dans la durée qui est
maintenant nécessaire. Mais très soulagé du jugement qui est intervenu hier.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
concrètement, qu'est-ce que ce jugement-là vient changer dans la vie des
Québécois, l'impact que ça a, là, sur les décisions que vous allez prendre
pour…
M. Charette : En fait, c'est
une prise de conscience que certains gestes qui étaient posés par le passé, qui
étaient souvent impunis... C'est la première fois, hein, même dans l'histoire
américaine, là, qu'on voit une scène totalement filmée, ensuite des
accusations, ensuite une reconnaissance de culpabilité. Il faut se rappeler
aussi que le procureur local, au départ, était plus ou moins enclin à déposer
des accusations. Donc, c'est une prise de conscience, clairement. On ne voit
pas de parallèle avec ce qui se vit au Québec. On ne souhaite pas qu'il y ait
de ce type de parallèle non plus, en termes d'exactions policières. Mais on
n'est pas non plus à l'abri de pareilles situations.
Et d'ailleurs, il y a quelques semaines,
quelques jours, en fait, ma collègue Danielle McCann a annoncé la bonification
de la formation pour les policiers. Ça a été annoncé, là, il y a une semaine ou
deux. C'est encore tout récent. Donc, on prend tous les moyens nécessaires pour
que pareilles situations ne se vivent pas. Mais, au Québec, même si c'était de
l'autre côté de la frontière américaine, c'est une situation qui a fait
réfléchir.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
déjà eu des actes de profilage racial qui ont été dénoncés envers certains
corps policiers au Québec, notamment la police de Montréal. Qu'est-ce que ça
envoie comme signal? La condamnation, hier, de ce policier-là, là, qu'est-ce que
ça envoie comme signal ou est-ce que ça envoie un signal aux policiers?
M. Charette : Je pense que
oui. Je pense que c'est un rappel...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Charette : Tout d'abord, peut-être
mentionner qu'on a une police très professionnelle au Québec. Je ne dis pas qu'il
y a des pommes pourries dans l'eau, mais on a réellement des corps policiers extrêmement
professionnels. Mais ça rappelle à tous que des comportements de cette
nature-là ne sont pas acceptables, qu'ils sont condamnables, qu'ils sont
punissables également. On peut penser à une sentence très sévère, là, qui sera
confirmée dans les prochaines semaines. Donc, même si on n'a pas d'équivalent
et qu'on n'en souhaite pas, c'est un rappel à nos policiers, à nos policières
et à tout citoyen qu'il y a des gestes qui ne sont pas possibles, qui ne
peuvent pas être tolérés et qui seront poursuivis si jamais ils devaient
s'avérer.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Encouragez-vous les Québécois à filmer les interventions policières, les
arrestations qui sont vigoureuses, sinon violentes? Parce que ça fait une
différence, là, on l'a vu...
M. Charette : Tout à fait. En
fait, sans cette vidéo-là, on peut prendre pour acquis qu'il n'y aurait pas eu
d'accusations. D'ailleurs, je le mentionnais d'entrée de jeu, le procureur
local, au départ, malgré la présence de cette vidéo, ne souhaitait pas et
n'entendait pas déposer des poursuites. Donc, oui, la vidéo a fait une
différence, oui, des citoyens qui pensent être témoins de gestes inappropriés
sont tout à fait dans leur droit de les filmer et de les rendre publics.
Certains corps policiers réfléchissent
aussi à l'idée d'implanter des caméras corporelles. On sait que la réflexion se
poursuit du côté de Montréal. Je sais qu'il y a d'autres corps policiers aussi
qui le font. Donc, cette transparence-là, elle est souhaitée autant pour
démontrer que les policiers, dans la très, très grande majorité des cas, font
un excellent travail, autant le citoyen, la citoyenne qui pensent être témoins
d'exactions peuvent rapporter les faits. Et ensuite ce sera aux tribunaux...
Mme Gamache (Valérie) : ...M.
Charette, du groupe sur la lutte contre le racisme, justement, d'avoir ce genre
d'outil là. Est-ce que vous allez faire pression sur votre collègue qui doit
déposer, d'ailleurs, une réforme sur la police...
M. Charette : Le plan d'action
comporte 25 recommandations. Certaines abordent directement le travail policier
au niveau des interpellations, au niveau du profilage. Je peux vous confirmer
qu'il y a déjà eu quelques rencontres avec ma collègue Geneviève Guilbault,
avec son équipe, avec son ministère, pour voir comment faire atterrir cette
recommandation-là. Et le premier ministre a été très clair au moment de ma
nomination. C'est 25 chantiers qui se sont ouverts et ce sont 25 actions qui
devront être confirmées. Donc, ce n'est pas un plan d'action que l'on a
l'intention de tabletter. Et c'est la raison pour laquelle on veut y aller
d'une reddition de comptes régulière. J'ai évoqué juin, possiblement, pour un
premier bilan. Mais on veut pouvoir indiquer à la population, sur les
25 actions, là où on en est pour chacune d'entre elles.
M. Lacroix (Louis) : Mais, pour
être clair, là, M. Charette, est-ce que vous encouragez les citoyens à
faire des vidéos quand ils pensent qu'ils sont dans une situation litigieuse?
Est-ce que vous les encouragez?
M. Charette : En fait, je l'ai
mentionné tout à l'heure, tout citoyen qui pense être témoin d'une exaction est
tout à fait en droit de le faire, et ça sert la justice. Ce sont des vidéos qui
finissent par servir la justice. Dans le cas de M. Floyd, il n'y aurait
pas eu d'accusations, il n'y aurait pas eu de condamnation. Mais en même temps
ce que je mentionne aussi, c'est que nos policiers font, pour la très grande
majorité, un excellent travail, et c'est là où certains projets de caméras
corporelles pourraient aussi illustrer l'excellent travail, et surtout les
conditions difficiles.
M. Gagnon (Marc-André) :
…votre confiance envers les forces policières. Vous avez parlé de parallèle
tout à l'heure. Et, juste avant vous, il y a Gabriel Nadeau-Dubois qui en a
fait un avec l'affaire Villanueva. Est-ce que vous pensez que ça, c'est un
parallèle dangereux?
M. Charette :195 M.
Charette :En fait,
M. Nadeau-Dubois, un petit peu à l'image de Québec solidaire, va y aller souvent
de raccourcis. Moi, je ne suis pas en mesure d'établir quelque parallèle que ce
soit avec l'affaire Villanueva, qui a d'ailleurs été largement enquêtée, avec
rapport du coroner et autres. Donc, c'est un parallèle que je laisse à M. Nadeau-Dubois…
faire, mais c'est à l'image de Québec solidaire. Et, dans un dossier comme
celui-là, justement, il faut éviter de sauter trop rapidement aux conclusions.
Il faut éviter d'y aller d'accusations trop rapides. Il faut des enquêtes. On
les encourage. On va aller au bout de ces enquêtes-là. À chacune des fois où il
y aura reconnaissance de culpabilité, on sera les premiers à condamner
sévèrement, mais il faut éviter aussi… Pour garder un sain climat de confiance,
il faut éviter, là, de tomber dans les pièges trop facilement.
M. Carabin (François) : …selon
vous?
M. Charette : Malheureusement,
je n'ai pas…
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que c'est de l'huile sur le feu, ce que…
M. Charette : Bien, c'est à
l'image de Québec solidaire. Ce sont des raccourcis qui, effectivement, peuvent
jeter de l'huile sur le feu. Je sais que, dans la mouvance Québec solidaire,
plusieurs de leurs membres vont souhaiter un définancement de la police, vont
souhaiter, dans certains cas, que même certains des policiers, un petit peu à
l'image d'un débat qui a eu lieu à Montréal… que les policiers soient désarmés.
C'est complètement ridicule.
M. Carabin (François) : …les
vidéos de citoyens. Cette fin de semaine, on a eu une vidéo à Montréal filmée
dans le métro, puis ça a circulé énormément sur les réseaux sociaux. Est-ce
qu'il n'y a pas un risque qu'il y ait jugement avant l'heure, là, sur les
réseaux sociaux, sur la place publique…
M. Charette : C'est un risque
réel. C'est important, ces vidéos citoyens. Mais, à chacune des fois, notre
discours sera le même. Il faut attendre le jugement ou les résultats d'une
enquête. On indique, du côté du corps policier de la STM, que les agents
avaient été mordus, avaient été attaqués. Ça, je ne suis pas en mesure de
témoigner de tout ça. Donc, je ne suis pas en mesure de faire un jugement sur
la situation aujourd'hui. Je serais très intéressé à lire le rapport d'enquête.
S'il y a des reproches à faire, s'il y a des gestes à condamner, on le fera. Mais
il faut éviter justement un jugement populaire avant même que toutes les
facettes de l'histoire soient connues. Mais c'est là où…
Des voix
: …
M. Charette : …peut-être juste
compléter là-dessus, et c'est là où j'invite Québec solidaire à être très,
très, très prudent dans ses conclusions. Quand on tient un discours où on veut
définancer la police, lorsqu'on veut désarmer la police, ce que ça fait, c'est
que ça crée un climat malsain où on remet notre confiance envers les corps
policiers. Or, c'est à la base de notre démocratie. Si on ne peut plus avoir
confiance envers nos corps policiers, c'est notre système démocratique qui est
en jeu. Donc, c'est un appel à la prudence, là, à Québec solidaire.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…dont fait mention M. Carabin, là, est-ce que ça ne milite pas aussi en
faveur d'un déploiement plus rapide des caméras corporelles sur les agents de
police? On aurait pu avoir le point de vue, là, littéralement, des agents de la
STM. Est-ce qu'il faudrait accélérer, là, le déploiement des caméras?
M. Charette : Il y a
certainement des mérites aux caméras corporelles. Montréal, le SPVM, a fait une
évaluation. Ils sont à compléter… Ils ont transmis un rapport en 2019. Ça date,
effectivement, mais il y a d'autres éléments, là, qui sont évalués
actuellement. Et c'est une réalité différente d'un corps policier à l'autre,
mais c'est une question qui se pose. Et peut-être… Et on souhaite qu'on aura
des réponses à ce sujet-là dans les prochaines semaines.
M. Lacroix (Louis) : S'il y
avait eu ces caméras-là, là, est-ce que vous croyez qu'on aurait arrêté un
innocent dans le cas du policier de Montréal qui s'était fait désarmer, là,
dans Parc-Extension? Est-ce que, si on avait eu ces caméras corporelles ou s'il
y avait eu une vidéo qui avait été prise, on aurait peut-être évité
l'arrestation d'une personne innocente?
M. Charette : Oui, comme je
vous mentionnais, la caméra corporelle, son mérite n'est pas uniquement pour
protéger une version d'un citoyen, c'est pour protéger les policiers eux aussi,
parce que c'est un travail qui est extrêmement difficile, dans des conditions
qui ne sont souvent pas évidentes, où la décision doit être prise dans une
fraction de seconde. Donc, ça pourrait servir très bien et illustrer le travail
qui est fait par les policiers. C'est une réflexion qui se poursuit. On aura
l'occasion de s'en reparler dans les prochaines semaines à ce niveau-là.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, Floyd, c'est le dossier le plus important, mais qu'avez-vous à dire
au restaurateur asiatique de Québec, là? Qu'est-ce que votre arrivée a changé? Parce
que cette personne-là est encore victime de racisme.
M. Charette : Tout à fait. Ce
qui est malheureux, et je le mentionnais d'entrée de jeu, la lutte au racisme,
il ne faut pas s'attendre à ce que tout soit réglé en l'espace de quelques
semaines. Il y a des actions concrètes qui ont déjà été posées, d'autres le
seront dans les toutes prochaines semaines. Mais, lorsqu'on parle de changement
de comportement, dans certains cas, il faut s'attendre à des délais qui sont
plus longs.
La première chose à faire dans chacun de
ces cas-là, c'est de condamner vigoureusement, ce que j'ai fait la journée même
où cet événement-là a été rapporté, et c'est inviter les gens qui en sont
victimes à le dénoncer, à porter plainte. Mais ce n'est pas du jour au
lendemain qu'on va changer le comportement déviant, là, de certains de nos
concitoyens, c'est bien certain.
Mais, ce qu'on veut réitérer, c'est du
jamais vu. Il n'y a jamais eu un ministre responsable de la Lutte au racisme au
Québec. C'est déjà un geste très fort. Il y a eu plusieurs interventions de ma
part, de la part de mes collègues, depuis la constitution de ce groupe-là. Donc,
déjà, on met de l'avant des éléments, là, qui avaient été peut-être négligés
par le passé. Mais il faut s'attendre à d'autres gestes à caractère raciste,
c'est bien évident, mais comptez sur nous pour les condamner, là, à chacune des
fois.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Charette, dans votre autre chapeau, de ministre de l'Environnement, il y a ce
sommet Biden-Trudeau sur le climat. M. Trudeau dit : Biden doit montrer
qu'il a l'intention d'agir. Quel message vous vous attendez… qu'est-ce… qui
sorte de ce sommet-là?
M. Charette : Ah! peut-être
vous dire… Effectivement, non seulement il y a ce sommet-là, mais il y a le
Jour de la Terre demain. Malheureusement, je ne peux pas tout dévoiler
aujourd'hui, mais il y aura une autre très belle annonce en matière
d'environnement qui sera faite demain.
Concernant l'implication des États-Unis,
de retour maintenant au niveau de l'Accord de Paris, c'est certainement très
positif. Les deux plus grands émetteurs au monde sont les États-Unis et la
Chine. Donc, les États-Unis, en se retirant, envoyaient un très mauvais signal,
et les voyant maintenant de retour à la table de discussion, pour moi, ce n'est
que positif.
Pour ce qui est du rôle du Canada,
j'attendrai avant de commenter. On parle de rehausser la cible. Mais il faut
savoir qu'actuellement la cible québécoise est nettement plus ambitieuse que la
cible canadienne. Et je serais porté à croire, mais on en aura la réponse
demain, sinon après-demain, que, malgré un rehaussement de la cible fédérale,
la cible québécoise va demeurer encore beaucoup plus ambitieuse que celle qui
sera retenue. Mais je ne vois ça que de façon positive, de voir les États-Unis
intéressés à assumer de nouveau un leadership qui est incontournable, compte
tenu qu'ils sont parmi les principaux émetteurs, là, sur la planète.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y avait une autre question? Oui.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
M. Charette :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Charette, you had to be fast… for the fight against racism. I
just would like to go back to yesterday, at the end of the afternoon, when you
waited and you heard the verdict for this former police officer, Mr. Chauvin.
How did you react?
M. Charette :
I will confess one thing. I had, at that time, a meeting yesterday, but we all
do our meetings with Teams and Zoom these days, so I had in front of me two
computers. I was, yes, aware of my meeting, but I was expecting also this
verdict, and this is what I was expecting.
Mme Senay (Cathy) : This is what you were hoping for?
M. Charette :
Yes, yes. And, to be frank, in fact, I never felt able to watch that video.
It's the first time I say that. I saw the first few seconds, but it was too
hard for me. I've never watched the entire video because, for me, it was just
unthinkable, and I was not able to even only look after the video because I
knew the end of it. So, yes, I was hoping that verdict yesterday.
Mme Senay (Cathy) : There are… to put in place those recommendations that were…
yesterday, who are just hoping that this is a catalyst for change even in
Québec. What do you tell them? You have 24 recommendations.
M. Charette :
Yes, exactly. But, in fact, we already experienced a direct link with this sad
event. The creation of the working group, it's a direct link from this sad
event. We created this group last June, and the report was unveiled, revealed
last December. So it's a direct link. Without this situation, probably… Well,
we were already aware about these situations, but it was a catalyst for a new
action, a new direct action, like the creation of the committee, and the report,
and the 25… It's not only recommendations at… These are actions that we will implement and we don't want to leave this report on a shelf. We
will realize all these actions.
Mme Senay (Cathy) : How hard it is to change the behavior of people? How hard it is?
M. Charette : Well, I think it might take some time for some people to understand
that their behavior and their thinking is not acceptable. And they risk also to
be accused. They risk to go in jail if they act like they think. But it takes
time for some people to understand. But some of our actions will be put in
place quite soon. Some of them have already taken place. So we are in action
and we will push this need for change.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Many people are concerned,
who say that the situation in the U.S. is not parallel to Québec, but there is
racism. What purpose does it serve to say that the situations aren't parallel?
M. Charette : Well, it's not the same situation. When I say that, I don't say
that there's no racism in Québec. There is racism in
Québec like there is racism all around the world. It's unfortunate, but it's
like that. So, when I say the situation is not the same, that doesn't mean that we don't need to work on our situation, that doesn't mean that
we don't need to make important changes also. So I don't want to say: We are
not concerned about racism. It's the opposite. And, as I said, it's the first
time in the history of Québec
that we have a minister in charge of this particular situation. That sends a strong
message and that says that there's a problem. If there was no problem, they
would not have any minister in charge of this unfortunate reality.
M. Verville
(Jean-Vincent) : So what important change
should be put in place, mainly, one important change, according to the verdict…
M. Charette : Well, my first mandate is to put in place these 25 actions. We are…
Well, I'm really optimistic. I've been in charge of this file for only a few
weeks. We have met, I don't know, well, more than 50 groups up to now. The
reaction is good. And they know where we are going. And I'm quite confident,
even in the coming days and coming weeks, we will be able to confirm some new
actions.
Mme Senay (Cathy) : Following that, just a question. I went to the report. I went to
all those recommendations, there are 24. Is there a point in particular that
you say... For example, training for police officers, or a class about racism
in schools, or training for teachers, is there one in particular that you say :
We're moving forward, like, we're putting this in place next week?
M. Charette : In fact, I can say and I can assure that we have started to work on
these 24 actions already. And I know... I have an idea of the calendar for all
of these measures. Some will take more time. When we talk about changing some
courses, yes, we'll be able to confirm that in the coming days... not days, but
weeks or months, but it's not for next September. We have to create a new...
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Charette : Exactly, train the teachers also in regards of these changes. But
we already know, for these 24 actions, where we are going, and we have already
a good idea of the calendar of these actions, and I'm quite confident for the
future.
Mme MacKenzie (Angela) : Is there any action in those 24 that would say : Prevent what
happened to George Floyd from happening here in Québec? Because we do see police having used, you know, violence,
aggressive arrests are happening here.
M. Charette : Well, they are all important. And the situation doesn't change our
will to make these changes and we already... Well, because of the pandemic,
some news are... well, they pass under the... are behind the curtain, but we
made a big announcement, a few days ago, when we confirmed changes in the
curriculum for our future police officers. We have a new course of 45 hours for
the future police forces to make sure that they understand the reality of Québec, the diversity of Québec, the importance of racism in our
societies. So we made already that announcement, but I'm not sure the population is well aware at this time of
that change. But we will repeat all these changes and we will also confirm
other measures in the coming weeks.
Mme MacKenzie (Angela) : So, of all the recommendations that are there, the training is the
one that you're saying would most likely prevent something like that?
M. Charette : Yes, but that's not the end. It's not «check» beside this action. For
the police forces, we will have more measures also. But it's one of the
measures that is already confirmed by my colleague Danielle
McCann.
Une voix
:
Thank you.
M. Charette :
Thank you. Have a nice day.
(Fin à 9 h 39)