(Huit heures quarante-neuf minutes)
M. Arseneau : Bonjour à tous.
Aujourd'hui, je vais aborder deux sujets. D'abord, la question des frontières
du Québec et aussi la question de la vaccination. Alors, vous savez, la
situation au Québec actuellement est précaire dans la région de Montréal, de
Laval, alors qu'on voit qu'en Ontario, par exemple, la situation demeure
alarmante. Et c'est le cas également dans certains pays où les variants se
développent à vitesse grand V, qu'on pense, par exemple, au Brésil ou à
l'Inde notamment.
On pense que le gouvernement du Québec
doit agir rapidement et, en concordance avec le gouvernement fédéral, s'occuper
de resserrer les frontières pour l'arrivée des gens des pays où, évidemment, la
propagation des virus est alarmante, comme je viens de le mentionner. Le
gouvernement du Québec doit d'ailleurs, à cet égard, faire preuve de leadership
et éviter, là, les tergiversations qu'on a connues, par exemple, au mois de
décembre où il a fallu presque un mois pour mettre en place des mesures pour
éviter de tomber dans la troisième vague.
Alors, de façon plus précise, les vols en
provenance des pays où les variants sont les plus présents doivent être
limités. L'ensemble des vols internationaux devrait être davantage surveillé.
On voit que les mesures qui ont été mises en place n'empêchent pas l'arrivée
des variants et des personnes qui sont porteuses du virus, et on le constate
une fois qu'ils sont arrivés.
On demande également au gouvernement de se
pencher sur les déplacements aériens interprovinciaux. Là aussi, il n'y a,
évidemment, là, aucun contrôle. Ce système-là est un peu une passoire. On dit
que les vols sont non recommandés, mais, essentiellement, tous ceux qui le
souhaitent peuvent se déplacer d'une province à l'autre. On le sait qu'il y a
des provinces qui ont agi de façon plus stricte, qu'on pense à la bulle
atlantique, par exemple, où non seulement le contrôle de leur frontière est
étanche, mais en plus une période de quarantaine est imposée à tous ceux qui
arrivent, et on voit que les résultats sont quand même favorables.
On avait demandé, la semaine dernière, un
meilleur contrôle des frontières avec l'Ontario. Le message a été lancé, donc
on pense qu'il faut aller un peu plus loin pour passer au travers, là, de la troisième
vague d'ici les prochains mois.
Je voulais aborder également la vaccination
rapidement pour constater que le gouvernement, encore une fois, était un pas en
arrière. Lorsqu'on parle de la deuxième dose dans les CHSLD, les résidences
pour personnes âgées, on voit aujourd'hui le gouvernement contraint de
substituer le vaccin Pfizer… le Moderna par le Pfizer, parce qu'on a étendu le
délai qui était prescrit par les manufacturiers, là, ou les fabricants, de
trois semaines à trois mois puis ensuite quatre mois. Donc, on a étiré
l'élastique au maximum. Et là, maintenant, bien, Moderna a reporté ses
approvisionnements, ce qui fait qu'on doit le substituer, ce vaccin initial,
par un autre. C'est la décision à prendre aujourd'hui, mais on voit encore que
toutes les preuves scientifiques ne sont pas à la portée des gens et on va
encore devoir obtenir, là, un consentement éclairé. C'est beaucoup plus lourd
comme procédure. On pense que la décision, aujourd'hui, est la bonne, mais on
constate encore une fois qu'on aurait pu agir beaucoup plus rapidement.
Même chose pour la vaccination des
personnes vulnérables, des personnes handicapées, les personnes qui vivent avec
un trouble du spectre de l'autisme ou encore une déficience intellectuelle. Il
y a un peu plus d'un mois, j'ai demandé au ministre Dubé, là, s'il allait agir
pour prioriser ces groupes prioritaires, et il a dit qu'il y regarderait de
très près. On est, donc, cinq semaines plus tard, on attend l'annonce
aujourd'hui. Il faut cesser de reporter les échéances. Et on s'attend à de
bonnes nouvelles de ce côté-là, là, pour que l'ensemble des personnes que je
viens de nommer, mais également les malades chroniques, ceux qui doivent
attendre leur prochain rendez-vous, qui ne sont pas hospitalisés, par exemple, qui
n'ont pas un rendez-vous à court terme, puissent être vaccinés sans délai.
Alors, c'est ce à quoi on s'attend aujourd'hui. On sait qu'il y a un appétit
très grand des Québécois, on l'a vu, là, avec l'ouverture à d'autres classes de
population pour le vaccin AstraZeneca. Donc, les personnes les plus
vulnérables, il faut en prendre soin.
Je vous laisse avec Véronique Hivon,
porte-parole en matière d'éducation notamment.
Mme
Hivon
:
Bonjour, tout le monde. Je veux revenir rapidement aujourd'hui sur le dossier :
Si l'école était importante, qu'est-ce qu'on ferait? On s'occuperait de la
ventilation. Alors, évidemment, je n'ai pas à vous expliquer les tenants et
aboutissants de la saga de la ventilation dans les écoles, mais juste vous dire
que c'est absolument alarmant de voir que non seulement le protocole n'était
pas approuvé, non seulement ensuite on n'a pas fait un suivi adéquat de comment
ce protocole-là, qui déjà ne tenait pas la route, a été appliqué, qu'on a vu,
cette semaine, qu'on avait finalement abaissé la règle qui nous avait été au
mois de janvier... pour pouvoir mitiger les dommages, alors qu'il y a 50 %
des classes qui ne passaient pas le test. Et là on n'a toujours pas de
transparence. Donc, aujourd'hui, on demande au ministre de l'Éducation de
vraiment rendre publics tous les résultats, école par école, sur le nombre de
classes.
On lui demande aussi de déposer son
échéancier pour les mesures correctrices et on lui fait une demande très
spécifique pour les écoles qui sont dans les zones rouge foncé, et donc qui
sont fermées, de saisir la période de 10 jours qu'il a devant lui,
minimalement, pour amener en priorité les mesures correctrices dans ces classes‑là,
pour faire en sorte que, quand elles vont rouvrir, on va savoir qu'on est dans
une meilleure situation, côté ventilation, qu'on l'était au début. Parce que,
vous savez, ça fait des mois qu'on en parle, c'est vraiment une redite de le
mentionner, mais il n'y a rien qui a été fait, côté ventilation, pour prévenir
la situation dans laquelle on se trouve ni non plus sur les tests rapides. Et
ça, c'est l'autre demande : Qu'il instaure vraiment les tests rapides dans
les écoles quand ça va rouvrir.
Et je veux juste vous donner un élément
général, dans les deux derniers jours, il y a 323 classes de plus de
fermées en 24 heures, là. Et ça, ça ne compte pas évidemment les trois
zones où toutes les écoles sont fermées. Mais, dans le reste du Québec, ça
continue à augmenter, et on n'a toujours pas le début du commencement d'un plan
pour les mesures correctrices. Et vu que ça a l'air tellement difficile, on
demande vraiment la transparence, le plan de match, mais, surtout, qu'on traite
prioritairement les écoles problématiques, les classes problématiques des zones
rouge foncé.
L'autre demande qu'on fait concernant les
écoles, c'est... On a entendu le premier ministre : Quand on va rouvrir,
on va peut-être ramener les écoles du primaire avant celles du secondaire.
Mais, nous, on veut qu'il ait une préoccupation première pour les classes
spécialisées. Ce sont des enfants, des adolescents qui ont des besoins énormes,
dont les familles ne sont pas capables, évidemment, de gérer ce que ça veut
dire enseigner à distance quand vous avez de grands troubles de comportement,
des difficultés graves d'apprentissage, une déficience. Donc, on demande au gouvernement
de se pencher là-dessus de manière prioritaire pour pouvoir offrir un retour en
classe prioritaire. Merci.
La Modératrice
: On va
prendre les questions. Une question, une sous-question.
M. Carabin (François) :
Mme Hivon, rapidement, la semaine dernière à pareille date,
M. Legault a mentionné que les oppositions faisaient une obsession avec la
ventilation dans les écoles. Quel message ça envoie, selon vous?
Mme
Hivon
:
Bien, selon moi, ça envoie, comme depuis le début de la crise sanitaire, un
message complètement contradictoire. On a un premier ministre lui-même qui
n'arrête pas de nous dire que le maintien des écoles ouvertes et l'éducation
sont ses grandes priorités, mais le gouvernement est les deux pieds dans le
ciment pour toutes les mesures qui pourraient améliorer les choses : la
ventilation, les tests rapides, la distanciation. C'est l'autre chose que je
veux dire, là, les classes spécialisées, la distanciation est présente parce
que les ratios sont très petits.
Ça fait que, bref, ça envoie un message de
nonchalance qui est absolument contre-productif sur la question de la
ventilation, d'autant plus qu'aujourd'hui on apprend qu'on n'a pas demandé aux
écoles privées d'être assujetties au dépistage qui a été demandé dans le réseau
public. Pourquoi ne pas avoir assujetti le réseau privé? Est-ce parce qu'on s'en
lave les mains? Est-ce parce qu'on avait peur du comparable des résultats,
parce qu'on sait qu'il y a plusieurs écoles privées qui se sont dotées d'échangeurs
d'air ou de purificateurs d'air?
Donc, quand le gouvernement dit ça, c'est
comme s'il envoyait le message que, finalement, la ventilation, ce n'est pas
important, puis que tout va bien, Madame la Marquise. Comment peut-il tenir de
tels propos quand, en ce moment, dans les trois zones rouges, toutes les écoles
sont fermées, et que, dans le reste du Québec, on voit une augmentation jour
après jour de centaines de classes supplémentaires qui sont fermées?
M. Lacroix (Louis) :
M. Arseneau, sur les frontières, qu'est-ce que vous proposez? Qu'est-ce qu'on
devrait faire pour mieux contrôler les déplacements entre les provinces? Est-ce
qu'on doit, je ne sais pas, par exemple, imposer une quarantaine aux gens qui
arrivent d'une autre province? Est-ce qu'il faut carrément fermer ou interdire
les déplacements interprovinciaux? C'est quoi, votre position précise
là-dessus?
M. Arseneau : Bien, nous, ce
qu'on suggérait tout d'abord, c'est d'imposer un test COVID avant de prendre l'avion
d'une autre province vers le Québec. Je vous rappellerai que, pour aller dans
les terres cries de la Baie-James, au Nord-du-Québec, on doit observer une
quarantaine avant de partir et la compléter une fois rendu sur place ou encore
la faire entièrement une fois rendu sur place. On exige un test, un peu comme
pour les voyages internationaux, avant de se rendre, et, une fois à l'arrivée,
il y a un deuxième test, et on attend les résultats, et on termine la
quarantaine. Donc, à l'intérieur même du Québec, on a des règles qui sont
beaucoup plus contraignantes que ce qu'on impose ou ce qu'on n'impose pas aux
autres provinces.
Donc, ce qui serait un minimum, c'est un
test avant de prendre l'avion. Ce qui pourrait être aussi envisagé, c'est un
test une fois rendu sur place pour s'assurer, effectivement, que tout est
conforme avant de pouvoir multiplier les contacts sociaux, au travail, par
exemple, parce qu'on suppose également aussi que, si on se déplace, c'est pour
des raisons jugées essentielles : le travail, des questions de santé, des
questions humanitaires.
Donc, on n'est pas, nous, là, pour dicter
les règles que la Santé publique devrait proposer au gouvernement, mais ces
règles-là existent déjà à l'intérieur du Québec aussi entre les zones rouges et
orange et les zones jaunes. On n'a pas les tests, dans ce cas-là, mais on a une
obligation de quarantaine qui est imposée à ceux qui n'ont pas des bonnes
raisons de se déplacer. Donc, je dirais que le cocktail de mesures existe, je
laisse le soin aux autorités de la santé publique de choisir les meilleures.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'on devrait revenir à l'interdiction des déplacements interrégionaux, comme
on a déjà vécu durant la première vague, avec des contrôles policiers pour
justement circonscrire, si on veut, les déplacements?
M. Arseneau : Je comprends la
question. À l'intérieur même du Québec, les mesures qui ont été mises en place
sont celles de l'interdiction des déplacements vers les zones jaunes pour mieux
les protéger, et, pour la Gaspésie et les îles en particulier, ça fonctionne.
Même s'il n'y a pas de contrôle, de barrage, il y a cette interdiction qui peut
être appliquée de façon aléatoire, avec des contrôles qui peuvent être exercés
si on voit que la situation le commande. Moi, je pense qu'actuellement cette
formule-là fonctionne.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
ne faut pas aller plus loin que ça.
M. Arseneau : Bien, pour
l'instant, en fait, la situation ne semble pas le commander
puisqu'essentiellement la situation est stable.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que le gouvernement Legault devrait faire pression pour qu'on interrompe
les vols en provenance de l'Inde, comme c'est déjà arrivé, d'ailleurs, pour le
Royaume-Uni, étant donné qu'il semble que le variant indien est maintenant au
Canada et même au Québec?
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense que la pire solution serait de ne pas agir. On voit que le
gouvernement, comme nous, là, est sûrement au courant que le variant indien est
arrivé et qu'il y a plusieurs passagers qui, une fois rendus sur place, ont été
dépistés comme étant positifs. Donc, il y a un problème. Est-ce qu'on peut, par
exemple, se donner un temps d'arrêt? Est-ce qu'on peut faire comme on a fait
avec la Grande-Bretagne, suspendre les vols pendant un certain temps, le temps
de mettre en place des mesures qui nous permettent de mieux contrôler l'arrivée
des gens et éviter, justement, la propagation de nouveaux virus? Ça peut
s'appliquer à l'Inde, mais je pense qu'il ne faut pas se limiter à l'Inde non
plus. On sait que la situation est tout aussi alarmante, par exemple, au
Brésil.
Alors, qu'on fasse un examen des
différents endroits où les situations peuvent être hors de contrôle ou très
difficiles, parce qu'évidemment il peut y avoir des escales à partir de l'Inde
vers d'autres aéroports, donc de regarder la situation. Je pense que le
gouvernement a le moyen de le faire. Mais le temps de prendre ces mesures-là,
je pense qu'on peut suspendre, effectivement. Dans une situation de crise
sanitaire, ça se défend très bien.
M. Carabin (François) : …à
Montréal en particulier, M. Arseneau, qui est évidemment un pôle aéroportuaire
important, et il y a énormément de déplacements, qu'est-ce qu'on risque si on
n'impose pas les interdictions que vous venez de mentionner?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on sait tous, les risques qu'on court, c'est essentiellement d'avoir une
situation hors de contrôle qui se développe sournoisement, comme on l'a vu dans
certains pays européens, comme on l'a vu en Ontario qui était sur la voie d'un
déconfinement quand même accéléré, confiant, et presque du jour au lendemain,
dans l'espace de quelques jours, on a vu la situation s'envenimer.
Au Québec, à l'heure actuelle, la Santé publique
et le premier ministre lui-même disent : On est surpris de voir que la
situation est stable. Mais la question qui est sur toutes lèvres, c'est :
Est-ce que, dans les prochaines semaines, la situation va s'amenuiser,
c'est-à-dire que le nombre de cas va se réduire ou, au contraire, est-ce que ça
va prendre la courbe inverse? Ce que personne ne souhaite. Donc, il faut agir
maintenant avec une approche préventive pour éviter justement que cette
troisième vague accélérée provienne de l'extérieur.
M. Larin (Vincent) :
Est-ce que justement M. Trudeau a trop attendu, selon vous, encore une
fois?
M. Arseneau : Bien là, à
l'heure actuelle, on le voit que les virus sont déjà arrivés. Dans certains cas,
c'est sous contrôle. Moi, je pense que le signal, c'est d'agir maintenant.
Est-ce qu'on aurait pu agir plus tôt du côté du gouvernement du Canada? À
l'heure actuelle, moi, je ne connais pas l'information dont ils disposaient.
Nous, on a pris connaissance, à peu près comme tous les Québécois, là, de cette
information-là au cours des 24 dernières heures. Donc, moi, je ne veux
blâmer, là, ni le fédéral ni le gouvernement du Québec de ne pas avoir agi
jusqu'à aujourd'hui. Mais je trouverais inacceptable que, d'ici la fin de la
journée, on n'ait pas pris des mesures importantes.
M. Larin (Vincent) : Mais
c'est parce que vous déplorez souvent quand même qu'on soit, un an plus tard,
toujours en train de bâtir l'avion en plein vol. Ça, c'est ce que le
gouvernement dit. Dans ce cas-ci, ça fait plus que 24 heures,
M. Arseneau, qu'on sait qu'il y a des variants très contagieux en Inde. C'était
une question de temps avant que ça arrive ici. Donc, dans ce contexte-là,
est-ce que le gouvernement fédéral, selon vous, n'aurait pas dû agir en amont?
M. Arseneau : Bien,
écoutez, je ne veux surtout pas défendre le gouvernement fédéral puis dire
qu'il n'aurait pas pu faire mieux. Souvenez-vous, toute la saga qui a entouré,
là, les contrôles et l'imposition d'une quarantaine pour les voyages de
l'étranger, ça a pris un mois avant qu'on déploie des mesures. Ces mesures-là
ont été mises en place en janvier. On a vu ce que ça donnait. Et je dirais qu'au
cours des derniers jours la situation a paru alarmante, par exemple, en Inde et
au Brésil. Est-ce qu'on aurait pu agir en amont en fermant les frontières ou en
resserrant les règles? Sans doute. Mais, encore une fois, moi, je pense qu'il
vaut mieux regarder vers l'avant, apprendre de ces erreurs, là, surtout, moi,
je parle surtout, là, de la période décembre-janvier, et puis de resserrer les
mesures maintenant, davantage dans l'avenir que dans le passé, en fait.
M. Bossé (Olivier) : Mme
Hivon, est-ce qu'on sait pour les trois régions ce que ça représenterait de
s'occuper des classes qui en ont besoin? Est-ce qu'on connaît le nombre?
Mme
Hivon
:
Malheureusement, non, parce que nous demandons au ministre, justement, de
dévoiler publiquement les résultats par école, par région, et non pas juste les
résultats globaux. Mais je pense que c'est absolument essentiel. Et là il faut
revenir à sa norme de base, hein, qui était la norme qu'il souhaitait, qui
était 1 000, en janvier, quand il a fait cette annonce-là…
M. Bossé (Olivier) : ...1 500,
là.
Mme
Hivon
: …et
non pas à 1 500 parce que là, soudainement, il a monté la norme pour ne
pas avoir 50 % de classes problématiques. Là, il faut revenir à la norme,
qui était la bonne norme, du mois de janvier et faire en sorte que toutes les
mesures correctrices soient apportées de manière prioritaire dans ces trois
zones-là en débloquant les budgets en conséquence pour les centres de services
scolaires.
Mme Lévesque (Fanny) :
Mme Hivon, sur la une du Journal de Montréal, le ministre Charette
craint que ça alimente les préjugés. Est-ce que vous partagez son opinion?
Mme
Hivon
:
Bien, oui, effectivement, il faut être très prudent sur les préjugés qui
peuvent être véhiculés par rapport à certaines communautés, surtout dans le
contexte actuel que l'on connaît, où les personnes asiatiques ont fait l'objet
de propos racistes, d'injures. Donc, c'est quelque chose qu'on doit prendre au
sérieux.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que ceci alimente cette crainte-là, à votre avis, ou c'est un peu fort?
Mme
Hivon
: Ceci
étant...
Mme Lévesque (Fanny) : La
une, les images qui sont choisies, la photo de M. Trudeau.
Mme
Hivon
:
Bien, je veux dire, je pense qu'il faut être prudent de ne pas alimenter des
préjugés qui, on le sait, sont déjà présents dans le contexte actuel. Donc, la
mesure est toujours bonne guide, quand on est dans des situations de crise.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Larin (Vincent) : …sur
PetalMD, entre autres le contrat de gré à gré qui a été donné, là, à une
entreprise dont M. Sirois est actionnaire à 5 %, comprenez-vous qu'on
puisse donner un contrat de gré à gré qui peut s'étaler jusqu'à 12 ans en
prétextant la pandémie, alors que ce n'est pas tout à fait le cas?
M. Arseneau : Bien, cette
situation-là nous prouve encore une fois, là, que le bordel informatique, il
n'est pas terminé, il se poursuit, n'en déplaise à M. Caire, là, qui
voulait faire le shérif et le grand ménage. Ce qu'on constate, d'une part,
c'est qu'on fonctionne encore une fois, là, de gré à gré, un peu en cow-boy
mais surtout en une dépendance accrue envers le privé, envers des compagnies
qui nous proposent des solutions dont je ne suis pas certain que le
gouvernement du Québec soit en mesure de juger de la validité sur une période
de 12 ans. Ça, c'est le premier élément, moi, que je constate.
Le deuxième élément qui est aussi
troublant, c'est qu'on profite de la pandémie, semble-t-il, pour offrir un
contrat de gré à gré à une compagnie dont les actionnaires ont des liens
privilégiés avec des personnes au gouvernement. Et lorsqu'on fait l'annonce ou,
en tout cas, lorsqu'on rend publique cette information-là, on se rend compte
qu'il y a peut-être un conflit d'intérêts potentiel. Et là on écrit à la Commissaire à l'éthique pour lui faire part de la situation sans
donner toute l'information, sans avoir un portrait complet de la situation ou
même en affirmant un certain nombre d'éléments qui ne sont peut-être pas
conformes à la réalité.
Alors, nous, ce qu'on dit, c'est que cette
affaire-là doit être approfondie par la Commissaire à l'éthique
et il faut qu'elle regarde à nouveau ce contrat-là, cette transaction entre le
gouvernement et le privé pour faire toute la lumière sur la question.
M. Bergeron (Patrice) :
...que le gouvernement annule des contrats. Est-ce que dans ce cas-ci on devrait
aller aussi loin que ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on va attendre d'avoir l'ensemble de l'information, mais il est clair que, si
on trouve qu'il y a des irrégularités, il faudra l'annuler. Mais moi, je pense
que d'abord il faut faire enquête, faire toute la lumière sur la situation.
Puis je reviens sur la question de la pandémie. On dit, d'une part... en fait,
on n'a aucune trace qu'il y avait urgence de conclure une entente, là, si on se
fie à la documentation sur le contrat dans la Gazette officielle, mais,
dans l'information qu'on donne à la Commissaire à l'éthique,
si j'ai bien compris, là, on fait valoir la pandémie et la crise comme étant
une raison pour accélérer la procédure. Alors, cette information-là,
contradictoire, pour moi, est troublante. Donc, avant de demander l'annulation
du contrat, on va demander de faire toute la lumière sur cette histoire.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. I would like to ask
your reaction first on the headline of the Journal de Montréal with the
Prime Minister with this photo from a last trip in India. What's the danger of
putting links here and there, considering the backlash that Asian populations
went through over the months? And they were harassed, they were injured,
killed.
M. Arseneau :
Well, it certainly doesn't help the quest for more information. You know, the
idea is not to stigmatize any population anywhere. And this is one of the
problems we have with the variants. You know, we identify the variants with,
you know, the country and the people living in that country. So, this is
already a problem. And many people have said that, you know, calling it the
British variant would probably stigmatize British people. Now we're with the
Indian variant and we see the newspaper using that
picture from, you know, a year ago, where Prime Minister himself kind of
reinforced some of the ideas or the… how can I say, the ideas that are a bit,
you know, preconceived about, you know, traditions of India, and he was
criticized at that point. So, to come back with this same picture, I think,
doesn't help and we have to be very careful with that.
I think the media have a responsibility,
the politicians have a responsibility to make sure that, you know, we don't add
to the situation that's already very complex in terms of the sanitary measures.
Anxiety is rampant, the last thing we need is for one part of the population,
one people to be stigmatized like the Chinese population have been in the past
few weeks.
Mme Senay (Cathy) : Regarding travels between provinces, B.C. counts about 40 cases of
variant from the one that was first discovered in India. They do have this
already. But how come we don't have stricter rules between provinces? Is it
something that you don't understand at this time?
M. Arseneau :
Well, we know that provinces in the Atlantic have closed their borders a year
ago, what we call the Atlantic Bubble, but now it's not the bubble, it's each
province, you know, making or putting forward strict rules. And the Legault
Government has been very reluctant to take such measures. Last week, we asked
the Government to control the borders with Ontario and we had to wait until the
Ontario Premier decided to close the border with Québec before the Québec
Government, you know, decided to act. So now, what we're asking the Legault
Government is to take strong measures in order to protect Quebeckers and help
us get through the next few months, through the third wave, because the last
thing we need is an alarming situation like what we're seeing right now in
Ontario. And we're on the brink of either, you know, getting the situation
better in Québec or having the situation explode. We don't know which way it's
going to go.
So let's take strong
measures right now and impose at least a COVID test before people board the
plane to come to Québec, within Canada. And we should look into imposing a test
once you get here in Québec. And within Québec we already have similar rules. When
you go to some communities in the North of Québec, you
need to take a test before. Once you get there, there's also a quarantine. So,
Public Health authorities know already what kind of measures they can impose.
Even from red and orange zones to the yellow zones, there are restrictions. Why
not between provinces where you see that the situation is alarming? I think
we've come to this point today.
Mme MacKenzie (Angela) : You mentioned your concerns about the list of people who are
eligible for the vaccine with chronic diseases or disabilities, and we've seen
a lot of confusion around this. What are your concerns and what would you like
to hear from the Health Minister today?
M. Arseneau : Well, thank you for
your question, because we've been asking for at least five weeks for the more
vulnerable people in our society to be vaccinated in the priority groups. And they've been basically
in isolation, a lot of people at home, some families even not going back to
work to make sure that they don't convey the virus within the home, because
many of these people are at home.
What the Government decided to do about a month ago
is to open the category of people living with a disability, and so on, to open
up vaccination only for those who live in institutions. And we didn't
understand why you would subcategorize this group after letting them wait for
so many months in anxiety. And they did the same with the people with a
chronic disease, saying that : OK, now, you know, the category is now open, all what you've been
hoping for, for the past year, but only if you have an appointment with your
doctor or only if you're hospitalized. So, today, we're hoping that this
discrimination between people in the same group will end.
Mme MacKenzie
(Angela) : Right. So, you feel this
disproportionately is affecting certain groups of people.
M. Arseneau :Absolutely. Yes.
So, we need to consider all of these people as being vulnerable and having, you
know, access... They should have access to vaccination in the next few days. We
should complete, you know, the vaccination for the first dose of these people
who are more vulnerable than any other people in our society, except for elder people who have already been vaccinated
obviously. Thank you very much. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, bonne journée.
(Fin à 9 h 18)