(Neuf heures vingt minutes)
Mme Ghazal : Donc, bien, ce
matin, il va avoir une interpellation sur les projets des transports en commun
dans l'est de Montréal. Puis il y a un gros projet justement de transport en
commun dans l'est de Montréal qui a fait couler beaucoup d'encre depuis son
annonce, et c'est le REM de l'Est. C'est vraiment un cheval de Troie qui a
l'air très beau, mais qui renferme plein de défauts.
Et le plus inquiétant, avec le REM de
l'Est, et ce que le gouvernement ne nous dit pas, c'est que le REM risque de
mener à une réduction de services des transports en commun, des réseaux de
transport en commun existants. Pourquoi? Bien, parce que, pour financer le REM,
on va devoir piger dans la même cagnotte que celle des réseaux publics
existants. Donc, en gros, on déshabille Jacques pour habiller Paul.
Et, si on veut éviter que ça arrive puis
que les Québécois fassent affaire à une réduction de services des réseaux de
transport en commun, bien, il n'y a pas 36 000 solutions, il faut que
le gouvernement investisse massivement dans les transports en commun, pas juste
dans les routes et les élargissements des autoroutes, dans les transports en
commun. Ça fait longtemps qu'on le dit. Et il n'est pas question, donc,
d'affamer nos réseaux publics.
(Interruption)
Mme Ghazal : Je ne le sais pas
si j'attends ou je continue. Donc, je reprends. Moi, j'ai une question très,
très claire et précise, pour Mme Chantal Rouleau : Est-ce que le
gouvernement peut garantir qu'il n'y aura pas de réduction de services dans les
réseaux de transport en commun existants à cause du REM? Puis ça serait le fun,
des fois, d'avoir des réponses du gouvernement de la CAQ par rapport au REM
parce qu'on a l'impression que c'est CDPQ Infra qui est devenu le ministère des
Transports et que son P.D.G. est le nouveau ministre des Transports à Montréal.
Ça serait vraiment intéressant qu'on ait cette réponse-là de la part de la
ministre. Merci.
M. Bergeron (Patrice) : Je
vais y aller avec la même question que j'ai posée tout à l'heure. On sait que
le modèle du REM correspond, donc, dans la phase 1 en tout cas, à
versement de redevances par le gouvernement pour qu'il soit rentable, avec un
niveau de redevances qui a déjà été fixé. On ne sait rien, par contre, des
autres phases. Est-ce que ça va être le même modèle? Est-ce qu'il ne serait pas
le temps, justement, de demander d'avoir des explications claires et de
convoquer le président de CDPQ Infra en commission parlementaire?
Mme Ghazal : Bien, ça serait
bien, en fait, oui, d'avoir des réponses sur ça, ça va être quoi, l'entente.
Parce que, là, il y en a une qui fonctionne, et on devine, mais c'est vrai
qu'on n'a pas de confirmation, que ça va être la même entente, les mêmes
conditions qui vont être reconduites. Pour le REM de l'Est, on ne le sait pas, le
fameux 0,72 $ du kilomètre de l'heure par passager plus... pas de l'heure,
mais du kilomètre pas passager. Donc, ça serait bien.
Oui, on peut poser des questions,
absolument. Mais ce qui arrive, quand des citoyens, des experts ont posé des
questions, par exemple, sur la mauvaise intégration urbaine, le fait qu'il va y
avoir des gros pylônes qui vont créer une cicatrice en plein centre-ville de
Montréal, on n'a pas de réponse du gouvernement. On a juste des réponses de la
Caisse de dépôt et placement du Québec qui nous dit : C'est impossible, je
vous le dis, croyez-nous sur parole, on a tout ça dans nos documents qu'on ne
rend pas publics, c'est impossible.
Mais ça serait le fun d'entendre le
gouvernement, justement, parce qu'il va y avoir des fonds publics qui vont être
mis dans le REM pour qu'il soit opéré, avec le REM de l'Ouest, juste, à partir
de l'année prochaine, 400 millions de dollars que les Québécois vont
devoir payer. Ce serait le fun que le gouvernement réponde aussi à ces
questions-là.
M. Bergeron (Patrice) : Alors,
allons-y différemment, peut-être sur le principe, la question, donc, du simple
fait que, pour que le REM soit rentable, il faut qu'il y ait un versement d'une
redevance par l'État, et ça, sur, bon, 40, 50 ans, là, ou... Est-ce que…
Mme Ghazal : C'est un
contrat de 99 ans.
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
qui peut être renouvelé pendant un autre 99 ans, donc 200 ans, là. Est-ce que,
sur le principe même, cette façon, donc, de rentabiliser le projet, mais qu'il
soit renfloué par l'État, année après année, c'est acceptable?
Mme Ghazal : Les transports en
commun sont des services publics, ils doivent être réfléchis et mis en service
avec cette vision-là. Les transports en commun sont des services publics qui
doivent desservir la population partout au Québec, notamment dans l'est de
Montréal, et c'est comme ça qu'il faut les percevoir. Et, pour ça, il faut que
ce soit le public qui fait le projet et non pas la Caisse de dépôt et placement
du Québec.
M. Bergeron (Patrice) : Et on
sait aussi que c'est le gouvernement qui émet des lettres de mandat à la Caisse
de dépôt pour qu'elle étudie les scénarios, que ce soit pour, bon, le tronçon
de... je pense, c'est Chambly qui a été abandonné, que ce soit pour l'Est. Est-ce
qu'il ne serait pas nécessaire d'obtenir tous les documents qui ont permis
l'analyse des différents, maintenant, scénarios de prolongement du REM, des
différentes phases du REM? Est-ce que ce serait important qu'on connaisse
qu'est-ce que la caisse met en jeu pour analyser ces tronçons-là et arriver à
une réponse, quels sont les critères qu'elle choisit?
Mme Ghazal : Bien, je vous
disais qu'il y a beaucoup, beaucoup de défauts avec la façon de faire de donner
ça à la Caisse de dépôt et placement du Québec et que l'objectif est de la
rendre rentable et non pas de servir vraiment la population, il y a beaucoup de
défauts sur le tracé, sur le financement, sur tout ça. Mais il y a aussi un
problème de transparence.
La Caisse de dépôt et placement du Québec
est une boîte noire, en fait, CDPQ Infra est une boîte noire. Et, quand elle
fait des consultations, elle demande aux citoyens et même aux élus de signer
des ententes de confidentialité. Il n'y a rien qui sort de là, et ça, c'est
extrêmement problématique.
Il faut qu'il y ait des consultations en
bonne et due forme, et pour ça, bien, il faut que ce soit les agences publiques
qui ont été mises en place pour planifier les transports. Comme l'ARTM qui est
mise totalement de côté, et on déroule le tapis rouge à la CDPQ Infra, elle
peut faire n'importe quoi. Et on voit le résultat. Ça va être une cicatrice en
plein milieu du centre-ville, il va y avoir plein… on va enclaver des quartiers.
Il y a plein de défauts. Et, en plus de ça, ça va nous coûter très cher, ça,
aux Québécois, ça va coûter extrêmement cher.
Là, maintenant, le REM de l'Ouest, et là,
il va commencer à être opéré l'année prochaine. On peut-u voir les résultats?
Est-ce qu'on peut regarder ce que ça va donner comme résultats, si ça
fonctionne, qu'est-ce qui se passe, juste évaluer avant de foncer tête baissée
dans plein d'autres projets?
M. Verville
(Jean-Vincent) : Just because you're on that
track with the REM, I have other questions also. Maybe just your concerned
about the REM?
Mme Ghazal : Yes, at Québec solidaire, we are concerned
about the REM, and the REM de l'Est. Today, we have an interpellation about
this issue. And what is important is, yes, people who
are living in the East of Montréal, they need a structural public
transportation, but not anything like what's the REM and «la Caisse de dépôt et placement du Québec» is
proposing. There's a very important risk that… we are afraid that this will
happen. And it's important that the Government, Mme Chantal Rouleau, M. Bonnardel, they answer this question.
The REM, «le REM de
l'Est» will reduce the services of the public transportation already existing.
Why? Because, to finance the REM it's... we will take the money from the same
pot that we are financing all the public transportation. So, if you do the
calculation, if we're going to pay a lot of money to «le REM», well, there will
be less money, so, for sure that STM and other public organisms, they will
reduce their current services. And this is very band. So, it's important that
the Government gives answers,
if this will happen, and to invest in the public transportation.
M.
Verville (Jean-Vincent) : OK. Mme Anglade is giving a
press release, this morning, and she's proposing 27 propositions for the French
language. Your reaction on that?
Mme Ghazal : It's important, there is a consensus in Québec and all the parties,
to reinforce the protection of the French language. At Québec
solidaire, we already did so proposals and we will do
others also. And one of them is to make sure that the... work language, that
everybody in Québec can work in the official language of Québec, which is the
French language. And this is not real anymore, especially in Montréal. So, it's
important to reinforce the disposals in Bill 101 so that the employers stop
asking for everybody, for any job, systematically, if the candidate knows the
English language, because it's not always necessary. And also we want to have
an office of OQLF, specifically for Montréal, to help
and to accompany the small businesses so that the workplace... that the
language in their workplace will be French.
So, these are some of the
things that can... may be done. Because most of our lives, we spend it in the
work.
M. Verville
(Jean-Vincent) : There's another... also. What
are you hoping to hear from the announcement this afternoon on preventing
violence against women?
Mme Ghazal :
Yes. The money that the Government have… Well, this
shows how much the pressure that organizations, for example the women
organization or the «centres d'hébergement pour femmes violentées», and all the
pressure that Christine Labrie, my colleague, has put on the Government, to say : How come you put
so little money while we are living in a feminicide in Québec? And now, after that all of these organizations have put the
pressure, now he's announcing that. It's a good news because we don't want to
make the list, of women who died, longer this year. It's very important.
M. Verville
(Jean-Vincent) : OK. I have one last question.
Mr. Paré, yesterday, said, during the press… he said that it's a privilege
for the second dose. Even if you're going on vacation, he said it's a
privilege. So, he's almost telling people : You're going to have to choose in between having a
vaccine or going in vacation. Isn't this a lack of empathy for those people,
for example, workers that have only two weeks of vacation or… I mean, what is
your reaction to that? How would you call that? A lack of experience in front
of the media? A lack of empathy?
Mme Ghazal : I don't understand and I can't explain this reaction. We are in a
pandemic and everybody… all the obstacles to have the vaccine should be
eliminated. And that's why Québec solidaire has proposed four hours free time, four hours for people to be
able… in the public sector, but everywhere, so for them to stop working and go
to get the vaccine.
And this is what we are
asking. It has been done in other places, there is other places where they are
thinking to put this in place. And, when we proposed this to the Government, he's not answering or he doesn't
want to go there. Especially for, for example, in the schools, the teachers, they
need to go to take the vaccine after their work hours. This is unacceptable.
Everybody should be vaccinated by... of course, respecting all the list of the
Public Health, and no obstacle should be there. And our proposal is very, very
good, and the Government should
do it.
M. Verville
(Jean-Vincent) : So, you're saying : Quebeckers should have to choose in between
vacation and get their second dose of vaccine.
Mme Ghazal : Well, this… I'm not sure about this issue. I didn't hear it, so
maybe…
M. Verville
(Jean-Vincent) : …to get the vaccine. Because
the question was asked. The second dose will be probably during summertime, so
maybe people will be on vacation.
Mme Ghazal : Well, start to give the first dose to everybody. The Premier told
us that it will be done on June 24th. Is this true? Do we have enough?
Start to doing that, and we will look, after. But, no, it's not a privilege.
And it's important also to restrict, you know, the… not the vacation, but the movement of people. If we want to
«combattre» this virus, we should put everything in place, and of them is to
give to everybody, like, who wants it this vaccine and to eliminate any
obstacle.
La Modératrice
:
Merci.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 9 h 34)