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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine

Version finale

Le mardi 27 avril 2021, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bien, bonjour, tout le monde. Bonne semaine.

Ce matin, j'aimerais commencer par une devinette. Donc, voici la devinette en question : Qu'est-ce qu'Amir Khadir, Joe Biden, Jason Kenney, le Pharmachien et le P.D.G. de Starbucks ont en commun? La réponse : Tous ces gens-là sont en faveur d'une pause vaccin pour que les travailleurs et travailleuses puissent se faire vacciner, sans perte de salaire, sur leur temps de travail.

Plus sérieusement, aujourd'hui, il y a une lettre publiée dans les journaux, une lettre signée par près de 125 médecins et professionnels de la santé, des gens très crédibles, comme Roxane Borgès Da Silva, Alex Carignan, le Dr Alain Vadeboncoeur, des gens, donc, qui sont sur le terrain de la pandémie depuis un an et qui, aujourd'hui, prennent la parole dans les journaux pour demander au gouvernement du Québec de permettre la vaccination sur les heures de travail sans perte de salaire. Ces gens-là, donc, viennent confirmer ce que dit Québec solidaire depuis maintenant trois semaines, c'est-à-dire qu'il faut lever toutes les barrières économiques à la vaccination, décréter une pause vaccin pour tout le monde au Québec.

Donc, je ne demande pas ce matin à François Legault d'écouter Québec solidaire. Je ne lui demande pas d'appliquer notre proposition. Je lui demande d'écouter les hommes et les femmes sur le terrain de cette pandémie-là, les experts de santé publique, qui disent très simplement, ce matin, dans les journaux : On ne peut pas se permettre qu'il y ait de barrières économiques à la vaccination. Il faut que ce soit le plus facile possible d'aller se faire vacciner. Donc, il faut une pause vaccin pour les travailleurs, travailleuses du Québec. François Legault doit les écouter. Il peut même dire que Québec solidaire n'en a jamais parlé s'il veut, mais on ne peut pas se permettre que la vaccination ralentisse pour des raisons d'emploi, pour des raisons d'horaire de travail.

Donc, on demande à François Legault d'écouter les experts et de promulguer une pause vaccin pour tout le monde au Québec. Merci.

Mme Labrie : Merci, Gabriel. Donc, encore une fois, hier, la CAQ s'est présentée devant les citoyens en affichant une assez grande fierté, mais avec des mesures qui ne sont pas du tout à la hauteur des besoins pour faire face à la crise dans les services de garde. Ça a été dit par à peu près tout le monde en réaction à leur annonce, il manque la moitié du plan. Des mesures pour rendre la formation attrayante, on en avait besoin, j'en avais suggéré moi-même, qui ont été annoncées hier, finalement. Mais on a beau avoir la formation la plus attrayante, si la job, au bout de la formation, ne l'est pas, on ne réussira pas à recruter les gens puis on va continuer de perdre des éducatrices dans le réseau.

 La CAQ, dans les derniers mois, a décidé de hausser les salaires des préposés aux bénéficiaires parce qu'ils ont enfin compris qu'on ne sortirait pas de la pénurie de personnel sans nous assurer que prendre soin des aînés, au Québec, c'est une job payante. Moi, je leur demande de faire la même chose avec la petite enfance. Au Québec, prendre soin des enfants et les accompagner dans leur développement, les préparer à l'école, ça devrait être une job payante. Moi, je suis tannée qu'on soit obligés de se battre, d'atteindre le point de rupture, pour obtenir enfin des conditions de travail adéquates dans les secteurs majoritairement féminins. Les services de garde éducatifs, c'est le premier maillon de notre système d'éducation.

Les éducatrices, ce sont des professionnelles du développement de l'enfant. Mais, en ce moment, une éducatrice en CPE qui est qualifiée, elle commence à 19 $ de l'heure et elle plafonne à 25 $ de l'heure. Donc, même avec une formation et des stages rémunérés, moi, je ne pense pas qu'on va recruter les 10 000 éducatrices dont on a besoin pour combler la pénurie dans le réseau, surtout quand je vois les CPE qui commencent à vivre des bris de services, en plus des milieux familiaux qui ferment par centaines, des dizaines de milliers de parents qui attendent une place.

Moi, je ne comprends pas pourquoi la CAQ ne réagit pas plus rapidement et pourquoi Mathieu Lacombe continue d'égrener ses annonces comme on égrène un chapelet en attendant un miracle. On dirait qu'ils n'ont pas compris qu'on traverse une crise nationale. C'est une crise qui met en péril l'égalité entre les hommes et les femmes. C'est une crise qui contribue beaucoup à la pénurie de travailleuses essentielles en santé, en éducation. C'est une crise qui nuit à la relance économique du Québec.

Donc, c'est urgent d'agir pour contrer la pénurie d'éducatrices et de places. Et la solution, on la connaît, ce que ça prend, c'est une augmentation substantielle du salaire des éducatrices, une amélioration de la condition de travail. Il faut que la CAQ arrête d'égrener des mesures, là, sur des mois et s'attaque sérieusement à cette question-là, parce qu'autrement, malheureusement, les bancs des cégeps vont rester vides en techniques d'éducation à l'enfance, les parents vont continuer de s'appauvrir et, par le fait même, la société québécoise aussi.

M. Leduc : Merci, Christine. Bonjour, tout le monde. Vous le savez, je suis un grand amoureux de mon quartier, d'Hochelaga-Maisonneuve. Une de ces raisons-là, c'est qu'on a la chance d'abriter un grand monument, le Stade olympique, qui, en ce moment, sert de centre de vaccination massive. Tous les jours, il y a des files d'attente de personnes qui veulent allez se faire vacciner. Il y a aussi un centre de dépistage en voiture. Bref, il sert vraiment dans la campagne de vaccination. C'est un monument important.

Et, ce samedi le 1er mai, il y a une grosse manifestation de personnes qui veulent venir contester les mesures sanitaires qui se prépare au stade, dans les alentours du stade. Il y a, sur la page Facebook de l'événement, 28 000 personnes qui ont prévu assister à cette manifestation-là, et moi, je suis inquiet. Je suis inquiet. Bien sûr, le droit de manifester, on ne le remet pas en question. Tout le monde a droit de manifester. Cela dit, il y a d'autres droits aussi, et il y a celui pour les travailleurs et travailleuses qui sont en ce moment en train de vacciner des dizaines, des centaines de personnes qui vont se faire vacciner à tous les jours. Ces travailleurs et travailleuses-là, ils ont le droit d'aller travailler en santé et en sécurité.

Les personnes qui vont se faire vacciner, qui ont besoin d'aller vacciner — on commence à élargir un peu plus la vaccination de plus en plus de personnes, ils ont besoin du vaccin — qui veulent aller vacciner, ils ont le droit d'y aller en paix. Ils ont le droit d'y aller en santé et sécurité. Et je pense qu'on fait face, donc, à un équilibre à aller atteindre. C'est important, la vaccination. C'est ça qui va nous faire gagner la bataille contre la COVID-19.

Les gens ont le droit de manifester, mais, visiblement, ils se trompent de cible. Ce n'est pas la bonne cible d'aller manifester aux abords du Stade olympique, aux abords d'un centre de vaccination massive. Et moi, j'en appelle au civisme, au civisme des personnes qui prévoient aller manifester, ce samedi, sur ce sujet-là : Vous vous trompez de cible. Ce n'est pas la bonne place pour aller manifester, près de centres de vaccination massifs. Ça ne rend pas sécuritaire les environs pour les travailleurs et travailleuses, pour les personnes qui veulent allez se faire vacciner.

C'est pourquoi, ce matin, on va déposer une motion pour aller chercher un consensus des partis, pour aller traverser les lignes partisanes et envoyer ce message-là aux personnes qui prévoient manifester qu'ils ont le droit de le faire, mais qu'on les invite à ne pas se tromper de cible et à éviter de manifester aux abords d'un centre de vaccination massive comme le Stade olympique. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre vos questions, une question et une sous-question.

M. Larin (Vincent) : …le congé pour la vaccination, M. Nadeau-Dubois, est-ce qu'on a des preuves présentement que la campagne de vaccination au Québec souffre du fait que les gens n'ont pas de congé pour aller se faire vacciner?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, oui. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont témoigné, dans les médias, notamment des profs, du fait qu'on leur a demandé… que leurs gestionnaires leur ont demandé de reporter leur date de vaccination parce que c'était trop compliqué d'organiser le travail si les gens voulaient aller se faire vacciner sur les heures de travail. Donc, ça, c'est des témoignages qui ont été rendus publics. Il y a des directives, dans l'ensemble des services publics, aux travailleurs, travailleuses de ne pas se faire vacciner sur leur temps de travail. Ça, c'est un problème. Il est déjà documenté.

Deuxièmement, il faut comprendre que, jusqu'à maintenant, dans la grande majorité des cas, les gens qu'on a vaccinés, c'est des gens qui ne travaillent pas. On commence à vacciner des gens en âge de travailler. Alors, nous, ce qu'on souhaite avoir, c'est une approche préventive, où, à l'avance, on lève l'ensemble des contraintes économiques à la vaccination. Pourquoi? Bien, pour que se faire vacciner, là, ça soit l'affaire la plus simple puis la plus facile au monde.

Puis j'irais même plus loin. Si ça peut servir d'incitatif à la vaccination, le fait d'avoir quatre heures rémunérées, sur son temps de travail, pour y aller, bien, tant mieux. On a besoin de tous les incitatifs du monde pour inviter les gens à se faire vacciner le plus vite possible. Puis, par ailleurs, je répète qu'il y a une centaine d'experts, ce matin, qui disent exactement ça, qui confirment ce que Québec solidaire dit depuis trois semaines.

Mme Prince (Véronique) : J'aimerais vous entendre aussi sur la possibilité d'allègements annoncés cet après-midi. Est-ce que vous appelez le gouvernement à la prudence ou vous pensez qu'effectivement on est rendus à un moment où il faut une certaine soupape?

M. Nadeau-Dubois : Moi, j'invite le gouvernement à la prudence et à la mesure. Je pense, il y a clairement un consensus scientifique sur le fait qu'au mois de mars le gouvernement s'est trompé en déconfinant trop tôt. Ne faisons pas deux fois la même erreur. Restons prudents et mettons la pédale au plancher pour la vaccination, notamment en libérant les travailleurs, travailleuses pour y aller sur leur temps de travail.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous pensez que de retourner les élèves à l'école est peut-être trop tôt à ce moment-là?

M. Nadeau-Dubois : Je ne connais pas encore la teneur des annonces du gouvernement. Est-ce que ce sera modulé par région, par exemple? Donc, c'est difficile pour moi, à l'avance, de commenter ce que le gouvernement va annoncer. Donc, je ne suis pas en mesure de répondre de manière intelligente à votre question.

Moi, ce à quoi je m'attends, c'est que, si le gouvernement décide de renvoyer les élèves à l'école, bien, qu'il fasse tout en son pouvoir pour rendre les écoles sécuritaires. Et il y a un moyen pour ça, c'est, enfin, sortir du bourbier dans le dossier de la ventilation des classes en installant des détecteurs de CO2 partout et des purificateurs d'air là où c'est nécessaire. Ça, le premier ministre pourrait l'annoncer aujourd'hui, et ce serait une manière de dire : Oui, on renvoie les jeunes en classe, mais, parallèlement, on fait tout ce qu'on peut pour que les écoles soient sécuritaires.

M. Boissonneault (Alex) : …qu'est-ce que vous avez... Comment vous avez trouvé la rentrée dans les campus, les cégeps, les universités, pour les études supérieures, le plan que le gouvernement avait présenté pour la santé mentale des étudiants, où on avait dit : On va faire plus de cours en présentiel? Je ne sais pas si vous êtes en mesure de me dire quel est le bilan que vous faites jusqu'à maintenant de cette rentrée-là, là, ou de ce plan-là qui avait été annoncé par le gouvernement.

Mme Labrie : Mon collègue Sol Zanetti, qui porte le dossier, pourrait vous en dire davantage. Mais, assurément, ce qu'on a constaté, c'est que l'invitation de la ministre Danielle McCann à ce qu'il y ait plus de présentiel sur les campus, ça ne s'est pas concrétisé dans la réalité dans un très grand nombre d'institutions postsecondaires. Il n'y a pas eu beaucoup plus de présentiel, après cette annonce-là de la ministre, qu'avant.

Il y a évidemment des cégeps puis des universités qui ont été très proactifs depuis même l'automne dernier pour mettre en place des cours en présentiel. Dans ma région, je pense à l'Université de Sherbrooke, le cégep de Sherbrooke, notamment, qui ont été très actifs là-dessus.

Mais, pour ceux qui se sont fait imposer cette mesure-là à la dernière minute, je dirais, par la ministre McCann, en pleine session d'hiver, malheureusement, ils n'étaient pas bien préparés puis ils n'ont pas réussi à le faire, là. Donc, c'est pour ça qu'on avait demandé, dès décembre, à la ministre d'énoncer ses attentes envers les institutions. Ça n'avait pas été fait, selon… ce qui est venu trop tard, donc ça ne s'est pas bien concrétisé.

M. Boissonneault (Alex) : Dans ce contexte-là, compte tenu qu'on est encore en pleine pandémie, comment vous qualifieriez la santé mentale des étudiants aux études supérieures? Est-ce que vous trouvez que la situation s'est améliorée ou qu'il y a encore un gros problème?

Mme Labrie : Les indicateurs en matière de santé mentale, au niveau postsecondaire, sont toujours très inquiétants même en temps normal. Ils le sont particulièrement cette année. Et on a très hâte que l'enseignement en présentiel puisse reprendre de manière sécuritaire, quand la campagne de vaccination sera assez avancée, quand des mesures auront été mises en place dans les institutions, mais ça ne fera pas de miracle non plus. Il y a une détresse psychologique qui est très élevée dans le milieu postsecondaire.

 Donc, les solutions qu'on attend ne relèvent pas seulement du présentiel en classe.

M. Nadeau-Dubois : Peut-être juste un petit ajout là-dessus, là. On est en crise de santé mentale, au Québec, et le groupe de la population qui subit cette crise-là le plus sévèrement, toutes les statistiques le disent, c'est les jeunes, particulièrement les jeunes étudiants, les jeunes étudiantes. Donc, il va falloir des mesures à la rentrée, mais la vérité, c'est que les pots cassés, sur le plan de la santé mentale, ça va prendre des années à les réparer. Il va falloir une mobilisation collective au Québec pour prendre soin de ces jeunes-là qui vont avoir vu des années cruciales de leur vie considérablement amochées par la pandémie. On en a tous dans notre entourage, là. On voit à quel point il y a des jeunes qui ont été cassés en deux, cassés en deux, par la pandémie, du point de vue de leur santé mentale. Ça fait qu'il va falloir, oui, des mesures cet automne, mais un plan sur plusieurs années, parce que des blessures comme celles-là, ça ne se cicatrise pas en retournant à l'école. Il va falloir prendre soin de ces jeunes-là tout le monde ensemble puis pendant longtemps.

M. Denis (Maxime) : Sur l'annonce qui a été faite vendredi sur les violences conjugales, on a vu l'union de tout… bien, des secteurs du gouvernement, des femmes du milieu, des maisons d'hébergement, tout ça. Est-ce que c'est un peu cette mobilisation-là que vous voudriez pour les CPE, que Mathieu Lacombe, vraiment, prenne plus le terrain, les gens du terrain, et fasse vraiment une grande annonce au lieu d'égrener, comme vous dites, ses annonces?

Mme Labrie : Bien, effectivement, pour moi, c'est une crise qui vient traverser tous les autres dossiers de la société québécoise. On a des familles qui s'appauvrissent énormément en ce moment parce qu'elles se privent d'un salaire. Elles sont à la recherche d'un loyer moins dispendieux. Elles n'en trouvent pas à cause de la crise du logement. Donc, il y a des enjeux qui sont vraiment transversaux.

Ça concerne plusieurs ministères, effectivement, à un moment donné, cette crise-là, et c'est pour ça que ça m'inquiète sérieusement de ne pas voir le... Ce que je ne vois pas, c'est une prise au sérieux de cet enjeu-là de la part de la CAQ. Pour moi, ils le banalisent. Ils disent : On est passés d'une rareté à une pénurie de main-d'oeuvre. Mais on ne les sent pas mobilisés par un sentiment d'urgence de régler cette crise-là.

Puis l'égrenage d'annonces, là, une fois de temps en temps, ah oui, il y a d'autres choses qui s'en viennent dans quelques semaines, ça fait des mois que j'entends ça de la part du ministre Lacombe. Ce n'est pas satisfaisant face à une crise de cette ampleur-là. On a besoin d'un plan qui va être massif, qui va s'assurer de réduire la précarisation des familles. Elles vivent ça très concrètement en ce moment, là. On a besoin d'aider ces familles-là immédiatement. À défaut de pouvoir leur offrir une place dès maintenant, on a besoin de s'assurer qu'elles ne tombent pas dans la précarité financière puis on a aussi besoin de prendre des moyens sérieux, conséquents pour contrer la pénurie d'éducatrices.

Et moi, je vous le dis, je les ai faites moi-même, ces propositions-là de formations de stages rémunérés, au ministre, de développer un programme technique intensif. Ça fait presque un an que j'ai fait ces propositions-là au ministre. Donc, assurément, je trouve que ce sont de bonnes mesures. Mais je ne pense pas qu'on va recruter 10 000 éducatrices, même avec des stages payés, même avec des formations payées, même avec des formations intensives, si, au final, avec cette qualification-là, elles commencent à 19 $ de l'heure, même pas, et elles plafonnent à 25 $ de l'heure. Moi, je ne pense pas qu'on peut attirer 10 000 personnes dans le réseau avec des conditions comme celles-là.

Puis d'ailleurs la démonstration, c'est ce qui se passe en ce moment dans le réseau, elles partent massivement. Les CPE sont en train de mettre sur pied des politiques de bris de service. Elles informent leurs parents de la façon dont ça va se passer s'il manque d'éducatrices sur le terrain. Moi, j'ai vu des... j'en ai lues, des politiques comme ça, là, où on dit aux parents : Bon, bien, on va procéder par ordre alphabétique pour choisir les enfants à qui on n'offrira pas le service si, tel matin, par exemple, il manque d'éducatrices. Puis on va y aller comme ça, éplucher la liste puis recommencer au début, pour que ce soit équitable pour tout le monde. C'est dramatique. Et moi, je ne vois pas de réaction de la part du gouvernement qui est cohérente avec l'ampleur de la crise en ce moment.

La Modératrice : Une dernière question en français? On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. I just would like to ask you, Mr. Nadeau-Dubois, about what we see, the critical situation in Ontario and then in Alberta. What should drive the Legault Government today, announcing maybe that some measures... Because there are three regions that are affected by temporary emergency measures since the beginning of April, including schools that are closed, so what should drive... How the Legault Government should take its decision today regarding the fact that Ontario and Alberta are going through tough times?

M. Nadeau-Dubois : We have to be very careful. The situation in Ontario and Alberta is a reminder of what can happen if we are too enthusiastic with the recent numbers and we lower collectively our guard. We need to stay focused. We need to stay mobilized. We need to go as fast as we can on the path of vaccination. But let's be careful and let's not make the same mistake twice. I think there's a strong scientific consensus that the fact… that the Government lowered the measures in March was a mistake. Let's not do that mistake twice.

Mme Senay (Cathy) : Right now, if we look to Western Canada, with Alberta or B.C., and then we… towards Ontario, Québec can say : Well, what we've done is working. Like, is there a risk for Québec to basically say : Well, our recipe does work compared to other provinces where the situation is getting worse every day?

M. Nadeau-Dubois :You know, the worst thing in a marathon is in the last 100 meters. If you're convinced that you're going to win and that your opponents are so far behind that they cannot get back to you, you stop running, and you begin to cheer, and then you can lose the race. So let's be careful, let's remember that this is not over and let's do all in our power to get as more people vaccinated as we can in the shortest period of time possible. And that means, for example, guaranteeing a vaccination leave for all workers across Québec.

M. Verville (Jean-Vincent) : What are you asking the Government to do concerning a vaccine pause?

M. Nadeau-Dubois :You know, Joe Biden, Jason Kenney, Amir Khadir, the CEO of Starbucks, you know, all those people do not agree on a lot of things, but they all agree on the fact that workers should be able to get a shot of the vaccine during their working time without losing one cent of salary. This is a basic health and safety measure and it's also a basic social justice measure. Let's make sure there is no economic barrier to getting access to the vaccine. Let's make sure everyone can get a shot as fast as we can.

M. Verville (Jean-Vincent) : Concerning the announcement this afternoon of Mme McCann, I mean, is it coming too late? Because we know that university students have already finished…

M. Nadeau-Dubois : What is coming too late?

M. Verville (Jean-Vincent) : On the announcement this afternoon, I mean, is it coming too late, what she will be announcing? Because we already know that university students have already finished, so, I mean, what is…

M. Nadeau-Dubois : I'm not sure... I think the anouncement this afternoon is for the university session of the fall.

M. Verville (Jean-Vincent) : Of the fall?

M. Nadeau-Dubois : I think so. Thank you.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 11 h 37)