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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le jeudi 13 mai 2021, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures une minute)

M. Bérubé : Bonjour. Jamais, dans l'histoire du Québec, une formation politique aura été aussi engagée pour la langue, à travers la loi 101, à travers un souci constant que cette langue qui est à la base de notre identité puisse rayonner. Aujourd'hui ne fait pas exception.

Je vous présente le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Pascal. Nous sommes dans un réel contexte d'urgence linguistique, un déclin rapide de la langue française. Ça nécessite donc du courage et le sens des responsabilités pour mettre en place des mesures qui auront un effet par rapport à ce déclin-là. Malheureusement, aujourd'hui, la CAQ nous a servi le strict minimum.

Essentiellement, il y a trois facteurs importants qui expliquent le déclin de la langue française dans la grande région de Montréal : l'immigration, particulièrement l'immigration allophone, qui migre… qui choisit à 45 % l'anglais comme langue d'usage éventuellement, l'éducation supérieure et la langue du travail.

En immigration, ce projet de loi ne prévoit rien, sauf un guichet de francisation. Mais donc aucune limite au nombre d'immigrants allophones que l'on reçoit annuellement, aucune exigence de maîtrise de la langue française à l'entrée au Québec. Donc, on est devant des changements démographiques importants, qui affectent surtout la région de Montréal, et pour lesquels on n'a aucune proposition, à part un guichet pour la francisation, alors qu'on sait que 90 % des allophones échouent le cours de francisation. Ça, c'est les données actuelles.

En matière d'éducation supérieure, on constate qu'il n'y a pas de loi 101 au cégep, et qu'on présente comme une bonne mesure le fait de geler la proportion de places, en cégeps anglophones, occupées par les francophones, alors qu'en ce moment, suivant les statistiques de 2018, à Montréal, 48 % des places en cégep, ce sont des places en cégeps anglophones.

Donc, on va continuer le statu quo, poursuivre des paramètres dans le cadre desquels l'anglicisation de Montréal se poursuit.

M. Legault a dit que c'était extrémiste de la part du Parti québécois que d'exiger l'application de la loi 101 au cégep. Ça voudrait dire que Josée Legault, Guy Rocher, Emmanuelle Latraverse, Denise Bombardier, Michel David, Louise Beaudoin, Mathieu Bock-Côté, Elsie Lefebvre, je ne les nommerai pas tous, tous ces gens seraient des extrémistes, alors que tout ce que nous demandons, c'est que la langue d'enseignement pour les allophones et les francophones, ce soit le français, dans un contexte où les transferts linguistiques vers l'anglais sont très rapides.

Malheureusement, la solution proposée par la CAQ, ça crée un effet de contingentement dans le cadre duquel seulement les meilleurs étudiants auront accès à une éducation en anglais. C'est donc le contingentement pour le prestige. C'est une façon de dire qu'étudier en anglais, c'est pour les meilleurs, étudier en français, c'est pour les seconds. Ce n'est pas le bon message, et la loi 101 au cégep aurait été une bien meilleure solution.

Par rapport à la langue du travail, nous avons demandé l'application de la loi 101 aux entreprises de 25 à 49 employés. Je demande au gouvernement de préciser ce que signifient des comités de francisation, parce que ça aurait été beaucoup plus clair et simple de dire : Dorénavant, les dispositions de la loi 101 qui s'appliquent déjà aux entreprises de 50 employés et plus s'appliquent aux entreprises de 25 à 49 employés. Ce n'est pas ce qui a été dit aujourd'hui et c'est loin d'être clair à la lecture du projet de loi. Donc c'est une question qui vaut la peine…

J'ai lu aussi, sur certains postes de télévision, que la loi prévoyait l'application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale. Je dois préciser que c'est faux. Le fédéral a déjà répondu qu'il ne voulait pas appliquer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale. Et ce que ça veut dire, en fait, c'est qu'on nous sert une modification constitutionnelle symbolique, à défaut d'obtenir du fédéral ce qu'on a demandé, c'est-à-dire l'application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale.

Même chose pour obtenir une interdiction d'exiger l'anglais lorsqu'on applique à un poste qui n'a pas de justification, ne requiert pas, objectivement, l'anglais, on se fie entièrement à la bonne foi de l'employeur. Et on sait que l'esprit de la loi 101, c'est de dépasser la bonne foi de chacun, mais s'assurer que des règles communes s'appliquent pour obtenir des résultats communs.

Dernière chose, sur les villes, on a appris il y a quelques jours que le gouvernement avait l'intention d'agir sur des villes bilingues, comme Otterburn Park, qui a 5 %, 6 % d'anglophones, mais qui a toujours le statut bilingue.

Une voix :

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : 5,6 %? Avec ce qui vient d'être annoncé, c'est-à-dire que la ville n'a qu'à envoyer une notice, une résolution du conseil de ville comme quoi ils veulent maintenir leur statut bilingue, croyez-vous vraiment qu'Otterburn Park va se priver de son statut de ville bilingue? Donc, en fait, on n'agit pas. Ce qu'on fait, c'est… on crée un droit acquis pour toutes les villes bilingues. Même celles qui ont un taux de… une proportion d'anglophones qui est très faible, on a décidé de ne pas agir.

Donc, si on prend un pas de recul et on regarde l'ensemble de ces mesures-là, il y a du bon. Moi, je suis d'accord avec la création d'un ministère. Je suis d'accord avec des communications en français de la part de l'État ou avec des normes plus claires par rapport au bilinguisme chez les juges. La question qu'on doit se poser c'est : Est-ce que les mesures proposées auront un effet réel sur le déclin rapide de la langue française? La réponse, c'est que le gouvernement a choisi de ne pas agir sur ce qui comptait, sur ce qui est fondamental : l'immigration, la langue de l'enseignement supérieur et la langue du travail.

Et moi, je ne veux pas surréglementer. Je n'ai pas de plaisir à inventer de la réglementation en matière de langue française. Mais je pense qu'on doit avoir le sens des responsabilités, le sens de la vérité… et d'apporter, donc, des solutions qui sont en lien avec le diagnostic, avec la cause du déclin. Aujourd'hui, on a vécu un moment émotif. On nous a servi un narratif, des communications, du marketing qui nous faisaient sentir fiers de notre langue française. On nous a même parlé de nos ancêtres. Mais j'ose espérer que ceux qui aiment la langue française s'intéresseront également aux faits, et les faits, c'est que les mesures qui auraient été structurantes et garantes d'un renversement du déclin ont été mises de côté par ce projet de loi là.

Donc, comme Parti québécois, nous continuerons à exercer une pression, à proposer pour qu'on ne soit pas dans les mesures de surface, dans les mesures superficielles et dans les entreprises de communication marketing, mais qu'on soit dans des mesures qui ont bel et bien… qui nous donnent une chance raisonnable de renverser le déclin de la langue française au Québec.

Sur ce, je vais prendre vos questions.

Mme Gamache (Valérie) : J'aimerais vous entendre sur les cégeps. Il y a quelques semaines de ça encore, vous n'étiez pas sûr de vouloir même que le Parti québécois applique la loi 101 au cégep. Et là vous déchirez votre chemise comme quoi ça aurait dû être fait, la CAQ aurait dû le faire, mais vous avez vous-même changé d'idée.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, j'ai ouvert la porte à cette mesure-là en laissant le vote libre à mes membres, qui ont voté à 94 % pour cette mesure-là, et je déchire ma chemise uniquement sur le fait qu'on traite le Parti québécois d'extrémiste. Le premier ministre traite le Parti québécois d'extrémiste, et je vous ai nommé une douzaine d'observateurs et d'analystes politiques qui sont d'accord avec nous sur la nécessité de faire du français la langue d'enseignement collégial pour les anglophones et les allophones. Donc, on voit bien aussi qu'il y a une opération de manipulation de l'opinion, sur la base de propositions, pourtant, qui sont saines et justifiées, en utilisant un mot comme «extrémiste».

La seule chose qui est radicale en ce moment, c'est l'ampleur du déclin de la langue française au Québec. Et c'est de manquer à son sens des responsabilités que de ne pas proposer des mesures qui ont des chances d'avoir un effet sur ce déclin-là, de proposer seulement des mesures qui sonnent bien, un peu comme la maison des aînés, un peu comme le plan vert, des demi-mesures, le strict minimum, le service minimum, alors qu'on sait très bien que, si on n'agit pas sur l'immigration, la langue d'enseignement supérieur et la langue du travail, on n'aura pas de résultats probants et on ne freinera pas le déclin actuel.

Mme Côté (Claudie) : Donc, pour vous, là, ce qui a été proposé ce matin, non seulement on ne va pas améliorer la situation, mais on ne va même pas freiner le recul du français, là, on s'en va dans le mur.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce sont des bonnes mesures qui n'auront pas d'impact substantiel sur le déclin de la langue française dans la grande région de Montréal, parce que la CAQ a déjà battu un record en termes d'immigration allophone accueillie au Québec en 2019, parce que la CAQ ne fait rien de substantiel au niveau de l'enseignement supérieur et parce que la CAQ refuse d'appliquer la loi 101 aux entreprises de 25 à 49 employés, aux entreprises à charte fédérale, n'agit pas de manière très claire non plus sur les emplois qui requièrent systématiquement l'anglais, alors que ce n'est pas nécessaire.

Donc, une personne qui regarde ça puis qui s'informe, là, qui lit le projet de loi dans le détail, se rend compte qu'il y a de bonnes mesures, mais ce ne sont pas des mesures qui sont à la hauteur du défi. Ce ne sont pas des mesures qui ont des chances de faire une différence substantielle par rapport à la perte de sept points de pourcentage, anticipée dans les 15 prochaines années, en termes de langue parlée, français parlé, au Québec.

Mme Gamache (Valérie) : …les entreprises de 25 à 49 employés, qu'est-ce qui vous ne semble pas clair? Moi, quand je lis… 25 à 49 employés, là, bon, la loi va s'appliquer, puis là il y a des mesures, on donne un certain temps pour que les gens finalement en arrivent à pouvoir appliquer la loi. Quelle nuance que vous voyez, problématique, là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Quant à la manière dont la loi est rédigée, je demande une précision au gouvernement. Ce qu'on nous a communiqué tantôt, ça aurait été très simple de dire : On applique la loi 101 aux entreprises de 25 à 49 employés. Ça veut dire que les mêmes conditions de loi 101 qui s'appliquent aux entreprises de plus de 50 employés s'appliquent.

On nous a parlé plus tôt de mise sur pied de comités de francisation et de travail, et, quand on regarde la loi, elle n'est pas claire non plus. Elle ne dit pas : On applique les mêmes conditions aux entreprises de 25 à 49, ce qui requière, je pense, honnêtement, une clarification, à savoir : est-ce qu'on aura les mêmes conditions, pour le groupe des entreprises 25 à 49, qu'on applique déjà pour les entreprises de 50 et plus? C'est une précision qui, je pense, doit être faite par le gouvernement, parce que, de la manière dont ça a été communiqué, c'était loin d'être clair.

Mme Gamache (Valérie) : …il y a du travail qui va se faire évidemment en commission parlementaire, mais est-ce que c'est à ce point une mauvaise loi que jamais vous ne voudriez que les élus, donc votre aile parlementaire, l'appuient?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, on va appuyer… La question, ce n'est pas : Est-ce que c'est une mauvaise loi? Il y a de bonnes mesures dans cette loi-là. La question, c'est : Est-ce qu'on fait la loi pour plaire et donner un sentiment rassurant à la population ou est-ce qu'on fait la loi pour freiner et renverser le déclin de la langue française au Québec? Si le seul but, c'est de plaire à un électorat, qui se sent rassuré par un appel à nos ancêtres puis la fierté de la langue française dans le cadre du point de presse, c'est mission accomplie.

Puis il y a des bonnes mesures. Honnêtement, il y a de bonnes mesures dans ce projet de loi là. Si l'objectif poursuivi, c'est de freiner et renverser le déclin rapide de la langue française dans la grande région de Montréal, les piliers, les principes fondamentaux ont tous été mis de côté. On est donc devant des mesures intéressantes, mais qui n'ont pas d'impact substantiel sur la trajectoire de la langue française.

En d'autres mots, la création d'un ministère qui s'ajoute à l'Office québécois de la langue française, c'est bien, mais ça ne change rien aux données démographiques, aux données dans le réseau d'enseignement puis aux données où deux Montréalais sur trois travaillent en anglais en ce moment. C'est bien, un ministère. C'est bien que les juges soient peut-être un peu moins bilingues. Mais ce ne sont pas des décisions qui auront un impact direct et substantiel. Mais je les accueille favorablement.

Je demande juste au gouvernement : Si, vraiment, ça vous tient à coeur, pourquoi n'agissez-vous pas et ne mettez-vous pas en place les mesures qui, véritablement, renverseront la tendance? On vous les a présentées, d'autres partis les ont présentées. Pourquoi contourner ce qu'il y a d'important et s'en tenir à des mesures qui n'ont pas un impact si déterminant que ça sur la langue?

Mme Côté (Claudie) : …vous dites que c'est pour plaire à une certaine partie…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on est dans une époque politique où le narratif, les émotions, la communication et le marketing occupent beaucoup, beaucoup de place, des fois plus que les faits. Puis moi, je pense que mon rôle comme chef du Parti québécois, c'est de rappeler les faits. On est en urgence linguistique. Le déclin est rapide. Puis il y avait des mesures disponibles qui auraient vraiment un impact puis qui nous donneraient une chance de renverser la tendance. Le gouvernement ne l'a pas fait.

Donc, après, les gens ont pu se sentir fiers de leur langue française en parlant de nos ancêtres. Mais il faut lire le projet de loi pour se rendre compte que les opportunités structurantes, les mesures qui auraient eu un impact, ont été contournées. Et je pense que c'est notre rôle, au Parti québécois, de dire la vérité aux gens puis d'avoir le courage de maintenir qu'on n'a pas à consentir à notre déclin. On n'a pas à se contenter de mesures où il faut accepter que, vu qu'on a fait un petit pas en avant, on va continuer à avoir un déclin de la langue française, mais au moins on aura fait un petit pas en avant. Ce n'est pas suffisant, ce n'est pas acceptable. Puis le Parti québécois ne le fait pas de gaieté de coeur, mais on se sent la responsabilité de mettre de l'avant des propositions qui auront réellement un impact sur le déclin de la langue, et ça a été oublié par le projet de la CAQ, malheureusement.

La Modératrice : S'il n'y a pas d'autres questions en français, on parle en anglais.

Mme Greig (Kelly) : …Bill 101 in CEGEPs. There has been a rising number of Francophones doing school in English CEGEPs because they want to learn English better or to perfect their English. Why do you think they should not be allowed to do that?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, when the Government says there's a freedom of choice between studying in English and in French, it's not true. There are a very limited number of places in the English system. And those who are attending the English CEGEPs already know English, so they're not there to learn it.

So to say that we need to maintain a freedom of choice is not representative of the reality. The reality is that there are very few places, and those places in English CEGEPs are given to the best students. And we are financing Dawson while there are many needs that are not addressed in the French system. So we're telling students at a very early age : If you have a future, if you're good at school, you're going to get your education in English because that's the prestigious education. If you don't get in, then you can go to the French system, but it's less funded… and that are not for people who got the best grades.

The English system was built to ensure and give a guarantee that English-speaking Quebeckers would be able to continue their education in English. And that's the goal that we should pursue and that's what the Bill 101 would do. The English system would ensure that English Quebeckers continue their education in English, but it shouldn't be the place for a standardization of social and professional interactions in English, as it is the case right now.

Mme Greig (Kelly) : But you say the students who are going in English CEGEPs already know how to speak English. That might be true for some students, but some other students go there to get better at it, to learn it better, and they choose purposely to do that. So, if Bill 101 was applied to English CEGEPs, it would deny the choice to French students.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Data shows that the vast majority of French-speaking students in English CEGEPs already master English. And, if the purpose is to ensure that Quebeckers master a second language, giving a few places in English-speaking CEGEPs will not cut it, will not help. You need to reinforce what you do in the secondary school to ensure a good learning of English as a second language. But the idea that CEGEPs should be a place for learning English would entail that we would have all CEGEPs in English to make sure that everybody masters English, and that doesn't make any sense, in the same way that French-speaking universities should not have a very large chunk of their courses in English because it defeats the purpose. And then we cannot be surprised that workplaces afterwards are in English if they have been in an education system and a socialization environment where English is more and more the common language.

Mme Senay (Cathy) : The fact that the CAQ is respecting anglophone institutions, as it is, so, basically, they are following the steps of René Lévesque, and they treated you as an extremist, I mean, isn't it frustrating?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's just false, and I think it's not responsible to use the word «extremist» when you talk about politicians, but also many commentators, journalists and analysts, who believe also that Bill 101 should be applied to CEGEPs, both because we want French-speaking… and Allophones to continue their education in French, but also to guarantee places for English-speaking Quebeckers in the English system, because some of them, right now, are not having their place in their English CEGEPs. So, when you use the word «extremist» and, at the same time, you talk about René Lévesque, your ancestors, Camille Laurin, I have to say that we need to get away from emotions, and narratives, and communications, and marketing, and look at the facts, and the reality is that bill reasonably cannot change the decline, the steep decline of the French language in the Montréal region. It's not going to cut it. It's not going to do enough.

Mme Senay (Cathy) : Why are so sure about this, that these measures won't be sufficient enough to provide results?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Because the diagnosis… It's all a matter, it's all a question of asking ourselves why is it declining. It is declining because we are hosting immigrants that don't know French when they arrive and 90% of them will fail the French test and examination at the end? 45% of Allophones who come to Québec will chose English as their common language, daily language, on the long run.

So we know that, but we're not doing anything about it in the bill, same thing for education in CEGEPs and university. We know that the space that the English language is taking is increasing, and it has an impact on the choices we make professionally and socially afterwards. We're not doing anything substantial with regards to that dynamic. And we know that the workplaces are using more and more English, yet we're not making sure, as Lévesque and Camille Laurin did, that the common language of federal charter companies and smaller companies is French. We're talking about rights to not being discriminated, a bit like Mélanie Joly proposed.

So, when the CAQ and the Liberal Party of Canada fully agree on what to do, my question is : Are we really dealing with a plan that has a chance, a legitimate, reasonable chance of making a difference? I think, if we're objective and we look at why there's been a decline, the answer is: no, that plan will not have a substantial impact. It doesn't mean that it's all bad. Many of those measures are good, but they're not substantial. They will not have a substantial impact on the current dynamic, and that's the issue.

M. Verville (Jean-Vincent) :What do you think about this bill's attempt to unilaterally attempt to amendthe canadian Constitution?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's a symbol. Remember, the CAQ asked the federal Government : We want to apply Bill 101 to federal charter companies. The answer was no. So they see that they can't obtain any result, so they put in a symbol that has no concrete impact with regards to those workplaces. And it should be a substitute for not obtaining what they ask for. Exactly like when they ask for $6 billion in health transfers, when they ask for competency in immigration, when they ask for one single tax report, it's been no all the time.

So they're stuck without any concrete results, they're stuck dealing with narratives and symbols, and the press conference, that's what it was about. It was about talking about our past: We're proud about the French language, we care about the French language, talking about strong symbols. But the problem is, if we want to reverse the decline of the French language, there need to be concrete and effective measures, and those measures were known, and the Government chose not to apply them, and that's the issue.

La Modératrice : S'il n'y a pas d'autres questions, merci. Bonne journée.

(Fin à 13 h 25)

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