(Onze heures seize minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole
tout d'abord Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, suivie de Catherine
Dorion, députée de Taschereau. Vous pourrez poser vos questions par la suite.
Mme Massé : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien pour ce dernier sprint
final avant la fin juin, avant la mi-juin, en fait. Alors, ce matin, bien sûr,
on veut aborder avec vous la question du troisième lien.
Lorsqu'il est temps de parler de vision du
Québec, on constate l'ampleur de l'écart qui sépare la CAQ de Québec solidaire,
entre autres et particulièrement quand on parle du troisième lien, deux visions
totalement différentes de ce qui devrait être fait avec presque
10 000 $.
Je ne compte plus les fois où François
Legault, en Chambre, m'a fait une scène comme quoi Québec solidaire, pour nous,
l'argent pousse dans les arbres, on est dépensiers. Bien, en fait, c'est faux.
C'est faux parce que ce n'est pas une question du montant, c'est une question
de qu'est-ce qu'on fait avec cet argent-là, quels sont les choix
politiques qui sont faits avec cet argent-là.
10 milliards en infrastructures, là, dans
un gouvernement solidaire, bien, ça n'irait pas dans une mauvaise promesse
électorale. Ça n'irait pas non plus pour faire plaisir à quelques députés
caquistes pour la région. Ça irait, et vous vous en doutez bien, pour le
transport collectif, le transport interurbain, pour régler la crise des CPE, la
crise du logement, ouvrir des places en CPE, rénover nos écoles, rénover nos
hôpitaux qui sont en ruine. D'ailleurs, parlez-en à mon collègue Marissal, il
va vous le dire pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Bref, ça pourrait aller
aussi pour rénover des routes qui existent déjà et qui tombent en ruines. Bien
sûr, on pense, notamment, ce matin, au pont de l'Île-aux-Tourtes, mais, je vous
dirais, pensons aux traversiers, aux liens dans l'est du Québec, au traversier
F.-A.-Gauthier, à L'Héritage. Commençons donc par assurer à la population de l'Est
du Québec des traversiers fiables avant de leur faire accroire que le troisième
lien, là, c'est pour eux autres.
Prenez juste la question du logement
social. Même si la CAQ se cache la tête dans le sable, là, actuellement, le
Québec vit une crise du logement. Il en manque 50 000 à travers le
Québec. Alors, de prioriser des infrastructures en logement social,
actuellement, ça serait de prioriser une bonne partie de la population du
Québec partout sur le territoire québécois. Ça pourrait créer de l'emploi, ça
pourrait régler la crise du logement, ça pourrait nous permettre que nos
dépenses en infrastructure servent à 50 000 personnes,
50 000 ménages, au lieu d'un troisième lien qui, dans le fond, lui,
ne sert à pas grand-chose.
Bref, l'entêtement de la CAQ, c'est assez.
C'est assez. Québec solidaire est toujours autant mobilisé pour contrer ce
projet d'écoblanchiment olympique. Le troisième lien, c'est un projet de réchauffement
climatique, pas un projet d'avenir. Puis, en plus, ça va avoir des impacts
directs pour la population, ici. Je vais laisser Catherine vous en parler.
Mme Dorion : Merci, Manon.
Salut, tout le monde. Le ministre Bonnardel n'avait pas été capable de me
répondre en Chambre, il y a deux ans, à peu près, quand je lui ai demandé
c'était quoi, le trafic induit. Je voulais savoir si le ministre des Transports
connaissait cette notion de base de : Qu'est-ce qui arrive quand on
construit des autoroutes? Je n'ai pas changé de question, là. Trois fois, j'ai
dit : Non, je n'ai pas eu ma réponse. C'est quoi, le trafic induit?
Êtes-vous capable de me le dire? Il n'était pas capable de me le dire.
Et là, aujourd'hui, j'ai l'impression
qu'il y a un autre pan très, très important du dossier qu'il ne connaît pas,
qui manque à sa culture de façon grave, quand on pense à son poste, et que j'ai
envie de lui rappeler aujourd'hui, c'est l'histoire des autoroutes dans Québec puis
l'histoire des luttes citoyennes aussi.
Ça ne fait pas longtemps, dans les
années 60, 70, quand tout le monde tripait là-dessus, là, le béton, les
autoroutes, le développement des banlieues, c'était bien à la mode,
contrairement à aujourd'hui où on est beaucoup plus vers l'environnement et ne
pas augmenter les GES. Tout le monde était enthousiaste à cette époque-là :
On va développer plein de banlieues, on va mettre plein d'autoroutes à travers
Québec. Et ça a culminé avec le plan Vandry-Jobin en 68, qui était proposé, qui
était supposé aller de l'avant avec des autoroutes, là, qu'on ne peut même pas
imaginer, là. Aujourd'hui, il y aurait une autoroute sur la 8e Rue, à
Limoilou, qui s'en irait sur le bord de la rivière Saint-Charles. Il y aurait
une autoroute qui passerait par-dessus Saint-Sauveur, en haut, là, une
autoroute aérienne sur Saint-Sauveur qui se rend jusqu'en Haute-Ville. Le
quartier Saint-Jean-Baptiste aurait été à peu près détruit, là, avec des grands
boulevards. On aurait détruit une moitié du quartier pour mettre des grands
boulevards pour accueillir tout ça.
C'était un truc pharaonesque qui n'avait
aucun bon sens à une époque où c'était à la mode. Et les citoyens… les luttes
citoyennes ont été tellement intenses contre ça. Ça a été tellement fort, les
luttes citoyennes, la réponse politique, la façon dont les gens ce sont mis
ensemble pour dire : Jamais ça n'arrivera…
J'oublie la partie centrale de ce plan
Vandry-Jobin. C'était quoi, vous pensez? Un troisième lien, Québec-Lévis, un pont
dont personne n'avait besoin. Les gens se sont battus comme ça n'a pas de bon
sens, et ça n'a pas marché. Il y a une portion… À part le développement de
l'autoroute qu'on a aujourd'hui et l'autoroute Dufferin-Montmorency, tout le
reste que je viens de vous nommer, heureusement, ça n'a pas été fait dans la
ville de Québec.
Mais ce qui a été fait, par contre, les
autoroutes qui sont là, l'autoroute Dufferin-Montmorency qui a forcé
7 000 personnes en pleine crise du logement à déménager on ne sait
pas où parce que ce n'était pas du monde riche, la moitié du quartier
Saint-Roch, à peu près, qui a été scrappé, en termes de population, ces
autoroutes-là qui ont séparé la ville en plein de petits morceaux où, là, les
gens n'étaient plus capables de se visiter d'un quartier à l'autre sans être en
auto, qui a fondamentalement changé l'histoire de la ville, là, au moment où on
est en train de panser nos blessures, de dire : O.K., dans l'îlot Fleurie,
on va faire quelque chose de cool, O.K., Laurentienne, on va le transformer en
boulevard urbain, puis au pôle Wilfrid-Hamel, on va enlever le désert de béton
qu'il y a là, on va faire un nouveau quartier, au moment où on est rendus là,
là, à dire : Québec a énormément souffert, mais on va se guérir, exactement
à ces deux endroits que je viens de nommer, ils veulent faire sortir des voies
d'autoroute avec le trafic de la Rive-Sud.
Si François Bonnardel pense qu'il peut
faire passer ça comme une lettre à la poste, avec aucune réponse des citoyens
du centre-ville de Québec, alors qu'à une époque où les autoroutes, c'était la
grosse mode, ça n'a pas marché, je ne sais pas, là, à quoi il pense. Puis, en
ce moment, ça bouillonne déjà, là, ça bouillonne de partout, ça fait qu'il
faudrait peut-être qu'il se rappelle ce petit moment superimportant de
l'histoire de Québec parce que ça risque d'être bien, bien pire, la réponse
citoyenne en ce moment et politique aussi.
La Modératrice
: Merci,
on va prendre vos questions. Une question, une sous-question.
M. Larin (Vincent) :
Concernant cette somme-là de 10 milliards, quand même, est-ce qu'elle
devrait être investie à Québec, ultimement, ou elle devrait plutôt aller au
pont de l'Île-aux-Tourtes ou…
Mme Massé : Je pense que des
autoroutes au Québec, il y en a assez.
M. Larin (Vincent) : À Québec?
Mme Massé : Au Québec et à
Québec. Mais il faut entretenir celles qui existent.
Alors, moi, ce que je ne comprends pas,
là, c'est : Comment se fait-il que la CAQ a fait retarder le projet du
tramway, a rétréci la présence du tramway dans la région de Québec pour
quelques centaines de millions de dollars, alors que, là, il est prêt à engager
la ville de Québec, mais tout le Québec — le 10 milliards, là,
c'est tous les Québécois et Québécoise qui vont les payer — pour une
question de rajouter des voies autoroutières? Ça n'a pas de bons sens. On est
au XXIe siècle.
Alors donc, oui, le 10 milliards doit
être investi pour l'ensemble des infrastructures, je vous ai donné plein
d'exemples où le Québec pourrait investir ce 10 milliards-là, mais, rappelons-nous
juste, de rétrécir le tramway pour une question de centaines de millions,
c'est quelque chose d'incohérent, qui n'a pas de bon sens en 2021.
M. Robitaille (Antoine) :
Quand ils disent… Ceux qui sont les promoteurs de ce projet-là, souvent, ils
disent : Bien, il va quand même avoir des autos, ça va être des autos
électriques. Qu'est-ce que vous leur répondez? Peut-être qu'il va y avoir une
croissance, même, du parc automobile, mais électrique, alors il faut bien
qu'ils passent à quelque part, nous disent-ils. Alors, qu'est-ce que vous
répondez?
Mme Dorion : Ils sont… Ça
prouve qu'ils sont vraiment en retard sur l'urbanisme aujourd'hui, là, que
leurs notions ne sont vraiment pas très bonnes pour qu'eux pensent que,
l'avenir, tout va être réglé par les autos électriques.
Les autos électriques, un, ce n'est pas
vrai que ça ne pollue pas. La construction et les batteries, tout ça, ça a un
coût, aussi, environnemental, bien moindre, c'est mieux qu'une auto ordinaire.
Mais le trafic automobile, l'augmentation du nombre d'automobiles dans les
villes et partout au Québec, l'invivabilité de certains quartiers à cause de
l'augmentation du trafic automobile, le fait que les centres-villes… Si on
continue comme ça à dire : Plus d'autos, plus d'autos, plus d'autos, les
centres-villes, il n'y en aura plus, ça va être un énorme stationnement avec
des autoroutes puis des voies où tout le monde va venir se rencontrer pour travailler.
Il n'y a personne qui veut ça, ni les gens des banlieues, tu sais.
Ça fait que, non. Là, une vision
d'urbanisme qui est intelligente, ce n'est pas juste : On va mettre des
autos électriques. Ça, c'est niaiseux. C'est juste… Lisez, informez-vous. Ils
connaissent-u les villes? Ils savent-u comment ça fonctionne, une ville? Je ne
peux pas croire que non, là. Ça ne se peut pas. Je veux dire, c'est impossible,
ils sont plus habiles que ça, tu sais.
M. Robitaille (Antoine) : Que
comptez-vous faire pour bloquer ce projet-là dans votre comté, parce que votre
comté est touché, là?
Mme Dorion : La mobilisation
va être intense, c'est sûr, sûr, sûr. Tu sais, moi, je suis très mobilisée,
mais ce n'est pas comme sur d'autres sujets où il faut que je fasse beaucoup de
sensibilisation pour avoir des gens qui viennent se joindre à la lutte. Ça, là,
c'est… On reçoit des messages de monde qui nous écrivent : Que faire? Dites-moi
où aller, je veux m'impliquer, je ne veux pas que ça passe.
Mais il y a une sensibilisation aussi à
faire avec les banlieues de Québec. Les banlieues de Québec, là, il y a des
beaux, anciens centres-villes de villages qui sont là qui pourraient devenir
des petits centres-villes de banlieue. Les banlieues, en ce moment, ne réalisent
pas. Moi, je pense à Charlesbourg, où j'ai vécu 10 ans. Est-ce que les gens de
Charlesbourg, là, qui se sont fait enlever leur tramway parce que leur député
ne voulait pas de tramway dans son comté, puis ce même député-là qui veut un
troisième lien où le trafic de la Rive-Sud va arriver en plein sur le chemin du
matin, là, de la personne de Charlesbourg qui s'en vient, ça va déboucher sur
Laurentienne, le trafic de la Rive-Sud, ils savent-u ça, les gens de
Charlesbourg qui sont habitués de prendre leur auto? Non. Bien, oui, peut-être,
mais faut leur faire savoir.
Est-ce qu'on ne pourrait pas dire, tiens,
tu sais, leur fameux slogan avec l'immigration, là, les banlieues, en faire
moins, mais en prendre soin? Celles qui sont déjà là, il y a un énorme potentiel
d'urbanisme super intéressant à faire. Pourquoi vouloir faire déboucher une
autoroute dans un champ à Lévis pour faire d'autres banlieues qui n'existent
pas encore, alors qu'on n'est même pas capable de prendre soin comme du monde,
de diversifier l'offre de transport des gens de Charlesbourg? Ce n'est pas vrai
que le monde de Charlesbourg ont envie d'aller porter leurs ados à tous les
coins de la ville puis de passer leur temps en char. Ce n'est pas vrai. C'est
une fausse vision qu'ils promeuvent, puis il faut, va falloir, ça, c'est un
travail qu'on a à faire, que j'ai à faire, parler aux gens de Québec, pas juste
aux gens du centre-ville.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
il y a des gens, justement, l'exemple du centre-ville, qui disent : Bien,
il y a une augmentation de trafic, il faut faire quelque chose. C'est quoi, la
solution, selon vous pour aider, par exemple, les gens de Lévis qui sont pris?
On ne peut pas… C'est un fait, là…
Mme Dorion : Les gens des
banlieues?
Mme Gamache (Valérie) : De
Lévis, par exemple, là, qui sont pris. On fait… Il faut quand même leur trouver
une solution.
Mme Dorion : Oui, oui, effectivement,
puis ça fait partie de ce qu'il faut réfléchir. Les gens de Lévis, en ce
moment, qu'est-ce qui les inciterait à prendre le transport en commun? Pas
grand-chose en ce moment. Le transport en commun n'a pas été financé. Le maire
n'a pas voulu du SRB à Lévis, il ne faut pas l'oublier ça. Lévis est une ville
quatre fois moins populeuse que Québec, qui investit 10 fois moins dans
ses transports en commun. Là, un moment donné, le pouvoir municipal… il y a des
questions à se poser à Lévis.
Puis comment on fait pour inciter les gens
à prendre le transport en commun? Il faut que le transport en commun soit
agréable, rapide, efficace, tout ça, mais il faut aussi que ça soit plus
avantageux ou pas très désavantageux par rapport à l'automobile en termes de
temps. Ça fait que ça ne sert à rien de mettre une autoroute puis à côté un
autobus. Les gens de Lévis, qui à 80 % ne prennent pas le transport en
commun, ils n'ont aucun incitatif à dire : Je vais prendre l'autobus, quand
ils ont tous un char puis ils peuvent prendre l'autoroute.
Ça fait que ce qu'il faut faire, bien, là,
on étudie, en ce moment, ce qui existe ailleurs dans le monde. Je n'ai pas de
propositions claires à vous donner, mais une offre de transport en commun,
peut-être un troisième lien uniquement transport en commun, qui, là, serait un
réel incitatif en termes de temps, tu sais.
M. Robitaille (Antoine) : Un
métro Québec-Lévis?
Mme Dorion : Métro, il y a un
pont à Portland, il y a le téléphérique dans plein de villes qui ne coûte
vraiment pas cher, qui pourrait être beau, qui pourrait amener des touristes à…
Là, nous, on n'a pas de position ferme. Comme je dis, en ce moment, on étudie,
on regarde ça. Il y a beaucoup d'idées partout dans le monde, vraiment
modernes, pas des années 60, comme ce que la CAQ propose.
M. Larin (Vincent) : Puis là
vous dites un troisième lien seulement transport en commun pour ça?
Mme Dorion : Moi, j'ai déjà
dit que je suis pour ça, qu'on serait pour ça, mais, en ce moment, je ne peux
vous dire qu'est-ce que ça serait, comment, parce qu'on regarde ce qui se
passe. On regarde aussi les gens de Lévis qui sont mobilisés sur la question,
qui vivent Lévis, qu'est-ce qu'ils en pensent. Tu sais, on a tout ça à faire. Mais
oui.
M. Larin (Vincent) : Juste dans
l'entrevue de ce matin, M. Bonnardel, il dit qu'il cherche quand même une
approche consensuelle pour les sorties sur Dufferin-Montmorency, Charest, qu'il
ne veut pas bulldozer. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que…
Mme Dorion : Ça me met en… J'essaie
de ne pas me fâcher. Je suis de bonne humeur ce matin. Mais ça me met en maudit
parce que… Allez voir le plan Vandry-Jobin des années 60, là, Dufferin, là :
c'était deux fines bretelles qui passaient au-dessus de Saint-Roch sans rien
détruire et qui rentraient tout joliment dans Saint-Jean-Baptiste sans rien
détruire. Avez-vous vu la réalité? On a coupé la tête de Saint-Jean-Baptiste,
on a flushé un quartier au grand complet, on a… C'est des cicatrices avec
lesquelles les gens de Québec vivent encore aujourd'hui, tu sais, des décennies
plus tard. Ça fait qu'arrêter de nous bullshiter.
Oui, vous allez bulldozer une grosse
partie de Saint-Roch encore. Une sortie d'autoroute, là, ce n'est pas juste :
Bonjour, Charest. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. Il y a des échangeurs,
une sortie de tunnel, c'est des hautes clôtures de béton. On le sait, on
connaît ça, on va à Montréal souvent. Mais là on est-u capables d'imaginer un
développement en ayant en tête toutes les connaissances qu'on a aujourd'hui sur
l'urbanisme? Maintenant, Québec grossit. On peut-u ne pas faire les mêmes
erreurs que les années qui… les villes qui ont grossi dans les années 60,
tu sais? Puis non, ce n'est pas crédible. Ça va être dégueulasse.
M. Larin (Vincent) : …sans
exception, aucune façon de…
Mme Dorion : Une sortie… Un
troisième lien, là, c'est un désastre pour la ville de Québec. C'est un
désastre. Il n'y a pas d'autre… Je ne peux pas dire : Oui… J'aimerais bien
être fine puis consensuelle. Si lui, il était consensuel, il aurait demandé
aux gens du centre-ville ce qu'ils en pensent avant.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
le décret d'urgence sanitaire qui continue à se prolonger, les partis
d'opposition demandent la fin du recours à la prolongation du décret d'urgence
sanitaire parce que ce n'est plus nécessaire, en fonction de deux critères,
mais ils sont prêts à discuter de ces critères. Donc, est-ce que vous êtes
aussi d'accord à ce que le gouvernement cesse, à partir de maintenant, de
gouverner avec le décret d'urgence sanitaire?
Mme Massé : Bien, écoutez, je
pense qu'on a tous les moyens pour être capables d'appliquer sainement la
démocratie. On l'a toujours dit, que la transparence était ce qui permettait
aux oppositions de pouvoir porter un regard critique sur les choix politiques qui
sont faits. On pense donc que la fin de l'urgence sanitaire pourrait permettre
de retrouver une pleine démocratie et surtout permettre à des travailleuses de
pouvoir avoir accès à leurs congés.
M. Bergeron (Patrice) :
Donc, on met fin au décret, là?
Mme Massé : Bien, je pense que
l'heure est venue qu'on y pense très sérieusement.
Mme Gamache (Valérie) :
Mme Massé, je vous veux entendre sur l'histoire de cette femme de 80
quelques années qui est décédée dans la région de Laval en attendant sa
deuxième dose de vaccin contre la COVID. Il y a des gériatres qui demandent à
ce qu'on devance la deuxième dose pour les gens vulnérables. Est-ce que vous
croyez qu'on est rendus là?
Mme Massé : Bien, écoutez,
premièrement, c'est sûr que je trouve ça supertriste et vraiment triste pour
les gens à qui c'est arrivé, les aînés à qui c'est arrivé. Je vous dirais que
le comité québécois d'immunisation a démontré par le passé qu'il était capable
de se réenligner des fois. Est-ce qu'il est rendu là? Nous, on l'invite à
regarder cette situation-là. Mais, ceci étant dit, jusqu'à date, ce comité-là a
enligné les choses correctement, mais on l'invite à regarder cette réalité-là.
La Modératrice : Une dernière
question…
M. Larin (Vincent) : Juste une
petite question pour compléter sur l'urgence sanitaire. On avait des
informations, dans le journal de samedi, à l'effet que le gouvernement voulait
conserver cette mesure-là, entre autres, pour continuer d'intervenir dans les
rassemblements illégaux dans les maisons, pour permettre aussi le déroulement
de la campagne de vaccination. Est-ce que vous pensez que ce sont des… une
forme d'excuse du gouvernement ou c'est des arguments qui sont légitimes, selon
vous?
Mme Massé : En fait, nous, ce
qui nous tanne, c'est de ne pas voir un plan clair concernant le déconfinement,
l'enlignement du gouvernement pour la suite des choses, etc. C'est sûr que
l'urgence sanitaire donne des pouvoirs extraordinaires, mais on arrive
tranquillement vers l'atteinte de l'objectif de 75 % d'immunisation de la
population. On arrive, bien, pour le moment, à ce qui pourrait nous laisser
croire qu'on va s'en sortir.
Mais, ceci étant dit, le gouvernement peut
autant, aussi rapidement qu'il l'a fait la dernière fois, rapatrier cette
mesure-là si elle est nécessaire. Alors donc, c'est sûr que la prudence est de
mise, mais on le sait, qu'il y a ça dans son coffre à outils, puis il n'hésite
pas à l'utiliser. Mais je pense que, pour le moment, on pourrait se calmer un
peu là-dessus, là.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
M. Pouliot (Samuel) : Hi.
Mme Massé : Hi.
M. Pouliot (Samuel) : What the shut down of the l'Île-aux-Tourtes Bridge tells you about
the Government's management of infrastructures considering the fact that
schools were closed today and that… 87,000 vehicles cross that bridge
every day?
Mme Massé : You're right. About the infrastructure, we have a lack of
investment in the last 20 years. The Parti libéral
du Québec choose to do not invest in that kind of
renovation, and all that stuff, and that's bad.
But you know, when we
look at the «troisième lien» that Mr. Legault and Mr. Bonnardel want
absolutely for the Québec region, I can tell you that this 10 billion…
Billion? Is that it, «milliards»?
Une voix
: …
Mme Massé : Billion. This 10 billion should be used to renovate all the
infrastructure around Québec, not for create this link between Lévis and Québec
that we don't need. O.K.
M. Pouliot (Samuel) : The PQ wants the criteria for lifting the health emergency at the
decree to be clear before the end of the session. What is your position about
it?
Mme Massé : I mean, it's very important. I mean, we need to know where the Government go with this emergency rule.
And that's why we repeat for months now the importance to have... to know where
the CAQ want... where it's going and especially about the emergency rule. No. What's
the name?
M. Pouliot (Samuel) : …
Mme Massé : Yes.
M. Pouliot (Samuel) :Thank you.
Mme Massé : Welcome.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 37)