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Conférence de presse de M. David Cliche, ministre délégué à l'autoroute de l'information et aux Services gouvernementaux

Annonce d'un nouveau volet du Fonds de l'autoroute de l'information

Version finale

Le mercredi 28 juin 2000, 11 h 04

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures quatre minutes)

M. Cliche: J'annonce ce matin un volet inédit du Fonds de l'autoroute de l'information qui vise à créer une vitrine Internet pour les PME, les petites et moyennes entreprises du Québec qui sont et seront inscrites en Bourse. Alors, cette vitrine Internet vise les petites et moyennes entreprises qui sont quand même importantes, dont la capitalisation boursière, l'actif est inférieur à 1 million de dollars. J'annonce aujourd'hui un appel de proposition qui est en ligne, sur mon site de l'inforoute, sur mon site de Québe clic , qui fait un appel de proposition soit à des entreprises existantes, à but lucratif ou sans but lucratif, pour créer un portail, une vitrine Internet des PME inscrites en Bourse. Et comme Nasdaq va arriver bientôt à Montréal, en début d'année prochaine, on veut que ce site soit opérationnel d'ici six mois.

Alors, qu'est-ce qu'on retrouvera sur ce site? On va trouver bien sûr la cotation en Bourse de l'entreprise québécoise, PME, qu'elle soit cotée à Nasdaq ou ailleurs dans le monde, mais sa cotation en Bourse. On va trouver également les tableaux synthèses des titres les plus transigés. Bref, c'est un site boursier. On va également trouver les prospectus des entreprises, les bilans des entreprises, les descriptions des entreprises. On va retrouver également leurs outils de communication, les communiqués de presse émis. Et ça va permettre, à l'ensemble des investisseurs québécois et même internationaux qui veulent investir dans des entreprises du Québec d'avoir accès à l'ensemble des informations de ces entreprises.

Le site que nous voulons en opération dans six mois sera français mais également anglais pour permettre aux investisseurs internationaux de venir s'y inscrire. Et on veut que la proposition nous fasse la démonstration que, d'ici trois ans, ce site aura atteint une pérennité financière dans la mesure où nous sommes prêts, dans la première année, à absorber, payer 75 % des dépenses admissibles à ce projet, soit la conception, la mise en opération, le lancement et les personnels derrière ça; la deuxième année, un decrescendo, 60 % des dépenses admissibles; et 50 %, la troisième année, des dépenses admissibles et on voudrait que ce site-là soit permanent et autosuffisant d'ici trois ans.

Donc, c'est une utilisation du Fonds de l'autoroute de l'information, le volet 6, qui est un créneau très spécifique. C'est un investissement qu'on va faire une fois pour permettre de créer cette vitrine où on va retrouver l'ensemble des PME québécoises inscrites à la Bourse avec toutes les informations pertinentes notamment leur cote en Bourse.

On pense que les entreprises québécoises, de plus en plus, tant dans la nouvelle technologie que dans l'ancienne technologie, mais ici on parle surtout des PME de la nouvelle technologie, ont besoin de capitalisation. On sait que le meilleur moyen d'avoir de la capitalisation, c'est d'aller dans ce qu'on appelle en épargne publique, de s'inscrire en Bourse et d'y aller. On a vu hier l'entreprise Einstein qui a eu un bon succès de départ, et on sait que les Québécois, de plus en plus, connaissent la Bourse, savent que c'est un investissement, que c'est une façon d'investir, que c'est une façon éventuellement d'engranger des profits pour nos vieux jours, que ce n'est pas un jeu, la Bourse, que c'est une façon d'épargner et une façon également de faire profiter son épargne à des entreprises en développement.

Donc, on s'attend à l'appel des propositions au plus tard le 15 septembre et on veut que le site soit en opération en début d'année 2001, ce qui va concorder avec le lancement, à Montréal, en grandes pompes, on le saura, de la Bourse Nasdaq, la Bourse de la nouvelle technologie et de l'information.

Donc, on est prêts à payer, comme je le disais, 75 %, 60 % et 50 %. On a prévu un montant d'argent que je ne divulguerai pas ce matin pour permettre le jeu de la concurrence, mais disons que c'est dans les gros chiffres. Donc, c'est un montant d'argent substantiel pour aider à démarrer cette vitrine Internet des PME québécoises inscrites en Bourse et on attend de voir les propositions le 15 septembre, et c'est mon secrétariat à l'autoroute de l'information, mes analystes, qui feront l'analyse et qui, éventuellement, prendront la décision. Et à chaque année – je termine là-dessus avant de répondre à vos questions – pour faire en sorte que la tranche d'aide, de subventions gouvernementales soit effectivement versée, nous allons demander au ministère des Finances de nous donner un imprimatur parce qu'il faudra, à la satisfaction des Finances, que ce site contienne l'ensemble des données qu'on voudra bien y donner, comme je vous l'ai dit: prospectus, données d'entreprises, bilans d'entreprises, cote boursière, etc.

Alors, c'est, dans la foulée du dernier budget, un des volets du Fonds de l'autoroute de l'information. Je vous rappelle, juste pour une mise en contexte, que j'ai annoncé le volet IV du Fonds de l'autoroute de l'information, 4 millions voilà deux semaines, par lequel on fait un appel pour la mise en place de portails de transactions électroniques, soit dans des volets sectoriels ou des volets régionaux, pour augmenter les transactions électroniques au Québec. Et, dans un volet plus culturel, patrimonial, j'annoncerai d'ici à l'automne un autre volet pour la numérisation de contenus québécois, patrimonial et francophone en ligne, dans la foulée de l'entente Jospin-Bouchard, les deux premiers ministres qui ont convenu d'accélérer la mise en oeuvre de contenus québécois, francophone et patrimonial en ligne.

Alors, c'est essentiellement la petite annonce que j'ai à faire ce matin, un appel de propositions pour la mise en place d'une vitrine Internet sur les PME québécoises inscrites en Bourse.

M. Thivierge (Jean): M. le ministre, ça étonne un peu, dans la mesure où on est comme dans une période de désengagement de l'État par rapport aux entreprises du secteur privé, on souhaite que les entreprises se prennent en main et on limite, disons, les interventions de l'État. On se serait attendu, peut-être, dans un cas comme celui-là, que votre ministère, peut-être, donne les moyens d'un partenariat pour ces gens-là qui s'en donnent un, un site Internet. Mais, que vous assumiez des dépenses, est-ce que ce n'est pas un peu inutile? Est-ce que ça serait pas leur job, à eux autres, de s'occuper de ça, plutôt que, vous autres, embarquer financièrement là-dedans?

M. Cliche: Idéalement, oui, comme ce serait la situation idéale que les PME prennent elles-mêmes le virage des transactions électroniques, comme ce serait l'idéal que toutes les familles du Québec se branchent, comme ce serait l'idéal que tous ceux qui possèdent du patrimoine papier le numérisent et le mettent en ligne. Mais nous avons décidé, avec la politique de l'autoroute de l'information, dont j'ai la responsabilité et pour laquelle j'ai une responsabilité ministérielle nouvelle, de faire des efforts étatiques majeurs en termes d'investissements.

Ils ne seront pas éternels, c'est vraiment un coup de pouce pour faire tourner la roue de la nouvelle économie au Québec: multimédia, centres de nouvelle économie, virage des entreprises, financement des PME, tournée Québe clic , branchement des écoles, formation des maîtres, numérisation de patrimoine, contenu éducatif en ligne. Enfin, je pourrais faire la liste des mesures du Fonds de l'autoroute de l'information et de la politique de l'autoroute de l'information. Mais c'est notre caractère interventionniste qui a décidé d'agir dans ce créneau-ci de la nouvelle économie. Oui, l'État du Québec a jugé bon d'intervenir pour accélérer le virage de l'économie québécoise qui va se faire, qui se ferait de toute façon, possiblement, sans notre aide, mais qui se fait – et les chiffres à l'appui – beaucoup plus rapidement avec notre aide. Dans six mois, grâce à cet investissement dans les six chiffres de l'État québécois, on aura en ligne une vitrine pour l'ensemble des PME inscrites à la Bourse.

Donc, c'est une décision politique songée qui nous amène à conclure qu'on doit intervenir pour accélérer la transition.

M. Thivierge (Jean): Au-delà d'être une vitrine, M. Cliche, M. Tout-le-monde qui regarde ça puis dit: Qu'est-ce que ça va donner? Qu'est-ce qu'on espère? Qu'est-ce qu'on escompte comme résultat de cette opération-là? Qu'est-ce que ça ajoute comme valeur à ces entreprises-là?

M. Cliche: Ce que ça ajoute, c'est que...

M. Thivierge (Jean): Qu'est-ce que ça leur permet de faire?

M. Cliche: Ça ajoute ce qu'on a tous vécu. Lorsqu'on décide de faire des investissements à la Bourse, une partie importante de la population a encore ce réflexe de voir si on ne peut pas investir dans des entreprises québécoises. Et ça, c'est partout dans le monde, comme ça, qu'on soit Américain, Français... Il y a bien sûr la mondialisation des économies, mais pour beaucoup d'investisseurs privés et institutionnels, s'ils peuvent investir dans une entreprise qui crée de l'emploi au coin de la rue et y retrouver des bénéfices comme partout ailleurs, ils vont peut-être choisir l'entreprise au coin de la rue.

Alors, ça donne un outil d'information à l'ensemble des investisseurs institutionnels. Mais également les familles québécoises, qui de plus en plus investissent à la Bourse, y voient, avec les hauts et les bas et les corrections d'usage dans le domaine boursier qu'on a vécues récemment, les profits assez importants qu'on peut retirer d'investissements à la Bourse. Et on voit poindre à l'horizon de plus en plus d'entreprises québécoises qui s'y inscrivent. Par exemple, une que j'ai vu s'inscrire, Netgraphe, la Toile du Québec, Netgraphe s'est inscrite en Bourse. Au moment où on se parle, elle se transige à 6, 7, 8. Elle s'est inscrite à 1,75 voilà un an. Elle est à 8. Donc, on peut voir là la possibilité pour les Québécois et Québécoises et les institutions d'investir, de faire des profits avec des entreprises à partir de chez nous, mais ils sont libres d'investir partout ailleurs dans le monde. Mais ça donne un outil de référence pour aller voir s'il y a des entreprises d'ici qui vont créer des emplois ici, qui vont générer une capitalisation ici. C'est une situation de gagnant-gagnant, on gagne en investissements, au profit, puis on aide les entreprises de chez nous.

M. Thivierge (Jean): Vous n'allez pas à l'aveugle, là, j'imagine que les entreprises que vous visez ont déjà été sondées et vont embarquer dans le projet.

M. Cliche: On sait que ça répond à un besoin. On va en appel de propositions parce que, si j'avais offert spontanément ce montant de six chiffres que je ne veux pas mentionner à l'un et l'autre des grands portails du Québec qui ont, la plupart, déjà un volet économique, ils auraient tous sauté là-dessus en disant: Ça va nous donner un coup de pouce pour accélérer la transition. C'est pour ça qu'on va en appel de propositions et on va prendre la meilleure proposition, celle qui nous apparaît la plus probante en termes de pérennité, celle qui, selon nous, va donner le plus de pénétration, le plus de rayonnement de cette vitrine aux niveaux national et international.

M. Thivierge (Jean): La question: Est-ce que ces entreprises-là que vous voulez regrouper dans ce portail-là – vous l'avez dit – au bout de trois ans, la quatrième année, il va falloir qu'elles prennent charge de ça?

M. Cliche: C'est exact.

M. Thivierge (Jean): Les entreprises en question sont d'accord pour embarquer dans ce projet-là et assumer, à terme, justement la survie du portail?

M. Cliche: Celles qui sont d'accord vont soumettre. On va aller en appel de propositions. Mais on a utilisé le même stratagème, la même façon de faire dans d'autres appels de propositions et on a eu énormément de réponses, dans le FAI dont je suis en train de faire le bilan, dans sa première phase qui s'est terminée le printemps dernier. C'est quelque chose qui a été utilisé amplement et il y a une liste en ce moment de 40 sites Internet qui sont encore en ligne, qui sont encore fonctionnels et qui sont donc viables, à partir d'une injection initiale de capitalisation de l'État québécois. C'est le même principe, là et ceux qui sont d'accord avec ça vont soumettre. Alors, je suis sûr qu'on va avoir plusieurs propositions des plus intéressantes.

M. Delisle, avez-vous une question?

M. Delisle (Norman): Pour l'entreprise qui va être inscrite dans le portail, ça va lui coûter combien?

M. Cliche: Au début, ça...

M. Delisle (Norman): Ça peut être quoi? Donnez-nous donc une idée du prix moyen.

M. Cliche: Bien, à date, les portails d'affaires que l'on voit, s'ils sont bien faits, pour l'entreprise qui a déjà du matériel en ligne, qui a déjà son information en ligne, ça ne coûte rien. Il faut uniquement faire un hyperlien. Là où il peut y avoir des coûts, s'il y a une entreprise québécoise qui est en Bourse, une PME de moins de 1 milliard d'actifs qui en Bourse et qui n'a pas encore son site Internet et son matériel en ligne, là, il peut y avoir des coûts. Mais une PME qui veut prospérer puis faire dans la nouvelle économie puis aller chercher de la capitalisation, s'ils n'ont pas d'information en ligne puis ils n'ont pas de site Internet en ligne, ils ne sont pas en business, là. Ils ne devraient pas être en affaires ou ils ont une coche à leur affaire.

Donc, on va voir dans la proposition, mais nous, ce qu'on est prêt à payer, 75 % du développement de la mise en ligne de ce projet-là, on verra dans les soumissions. Il se pourrait que certaines soumissions nous disent: Moi, je vais charger tant par année pour mettre en ligne. On ne le sait pas encore mais je peux vous dire que j'ai aidé récemment la mise en place d'un portail NatureQuébec qu'on va lancer officiellement au mois d'août, à la reprise. Et je sais que pour tous ceux qui offrent des produits nature et qui se mettent en ligne à ce site-là, ça ne coûte rien: le site se finance par lui-même. Il va se financer par lui-même avec de la publicité, etc. Mais il y a des portails économiques dont j'ai moi-même financé, que j'ai moi-même mis en place, grâce au Fonds. Ça ne coûte rien.

Donc, il se pourrait que ça coûte quelque chose, mais il y a des façons de faire pour que ça ne coûte rien mais ça implique que l'entreprise, qui est en ligne via un hyperlien dans ce portail-là, tienne à jour ses données, tienne à jour ses informations, ses bilans, les numérise et les mette en ligne. Mais ça, c'est le coût inhérent à toute PME sérieuse.

M. Thivierge (Jean): Je veux bien comprendre, là. On ne se retrouve pas avec un portail qui est tout simplement un recueil d'hyperliens, on se retrouve avec un portail où on retrouve des informations en bonne et due forme.

M. Cliche: Exact. Il pourra y avoir des hyperliens avec les entreprises...

M. Thivierge (Jean): D'accord.

M. Cliche: ...pour avoir plus d'informations. La photo de l'entreprise, ça, on retrouve toujours ça, mais il y aura, en ligne, en temps réel, les cotes boursières et les transactions. Il y aura des analyses des meilleures transactions dans les derniers mois. Donc, il y aura de l'information en ligne, vivante, qui correspond à la transaction boursière de l'heure. Mais il pourra y avoir des hyperliens qui renvoient dans des entreprises pour avoir de l'information supplémentaire. C'est le monde de l'Internet, là.

M. Thivierge (Jean): Et donc, l'appel de propositions s'adresse à ceux qui fabriquent des sites Internet.

M. Cliche: Un portail.

M. Thivierge (Jean): C'est ça.

M. Cliche: Un portail, c'est une vitrine. Ce n'est pas un...

M. Thivierge (Jean): D'accord.

M. Cliche: C'est un portail où on retrouvera de l'information en ligne, en temps réel, concernant la valeur en Bourse de ces activités, de ces entreprises, de l'information sur l'entreprise, et j'imagine que, dans l'information sur les entreprises, on pourra retrouver un hyperlien pour aller fouiller plus longtemps pour des entreprises pour lesquelles on aurait plus d'intérêt.

M. Thivierge (Jean): On pourrait retrouver combien d'entreprises – vous avez dû sonder un peu le marché – qui correspondent un peu au profil que vous visez?

M. Cliche: Quelques centaines au moment où on se parle, mais je pense que la venue à Montréal de Nasdaq va susciter énormément d'intérêt. Et je sais que, dans mon domaine des nouvelles technologies de l'information, on me laisse entendre, on me dit que plusieurs entreprises québécoises, qui ont atteint un taux de maturité suffisant pour créer un prospectus intéressant pour des investisseurs, se préparent à faire le grand saut dans l'économie, dans l'investissement et dans l'épargne public de sorte que ça va être un portail exceptionnel pour eux, pour se permettre de se positionner et de faire connaître la qualité de leurs produits. Donc, au moment où on se parle, c'est quelques centaines mais, rapidement, on va dépasser la barre du millier d'entreprises québécoises d'une capitalisation de moins de 1 milliard inscrites en Bourse.

Ça va? Bonne fin de journée et bon été. Bonnes vacances, tout le monde.

(Fin à 11 h 21)

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