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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle, Mme Filomena Rotiroti, whip en chef de l’opposition officielle, M. Frantz Benjamin, président du caucus de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire adjoint de l’opposition officielle

Version finale

Le vendredi 11 juin 2021, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quatorze minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour à tous. Bien contente de me retrouver parmi vous avec mes officiers parlementaires. Alors, avant de passer au bilan parlementaire à proprement dit, je voulais seulement, rapidement, revenir sur les quinze derniers mois que nous avons vécus.

La COVID-19 semble vouloir s'estomper avec l'été qui s'en vient, et on est tous pressés quelque part de mettre tout ça derrière nous, et avec raison. Mais je m'en voudrais de ne pas remercier, encore une fois, les milliers de Québécois qui sont allés au front pour nous soigner, pour s'occuper de nous, pour nous vacciner. Et je voudrais dire un énorme merci à toutes les personnes qui ont joué ce rôle.

Les Québécois ont fait preuve d'un grand courage, d'une extraordinaire solidarité et d'une grande résilience. Je sais aussi qu'il y en a plusieurs, plusieurs qui ont souffert. Certains ont perdu leur emploi, leur commerce. Certains ont dû se réorienter, perdu des proches, des difficultés avec les enfants, des difficultés avec les parents. Concilier le travail, la famille, ça n'a pas été facile, et il faut souligner la résilience de tous les Québécois. Je tiens également à remercier les professeurs qui ont eu la lourde tâche de s'occuper d'éduquer nos enfants.

Et surtout, que la pandémie qui est en train de s'achever ne nous fasse pas oublier une chose, qu'il y a quand même 11 166 Québécois qui nous ont quittés, et, encore une fois, j'aimerais présenter mes condoléances à toutes leurs familles et tous leurs proches. Nous espérons que nous commençons enfin une ère après COVID et que nous pourrons ensemble entamer une ère de changement, mais surtout d'espoir de jours meilleurs.

Vous le savez, je suis devenue cheffe du Parti libéral du Québec il y a environ un an, alors que la crise de la COVID-19 battait son plein et que toute l'attention était tournée, justement, vers la gestion de cette crise. Maintenant, les effets de la pandémie s'estompent lentement, la vie des Québécois va reprendre leur cours plus normal et il en va, quelque part, de même pour la politique.

C'est dans ce contexte que nous avons entrepris, avec les députés de mon caucus, avec les militants, un vaste chantier de renouvellement, de modernisation, de réforme de notre parti, le Parti libéral du Québec. Malgré la pandémie, nous avons démontré que nous sommes la seule alternative crédible pour les Québécois qui souhaitent voir un gouvernement de progrès, un gouvernement moderne prendre les rênes du Québec en 2022.

On a fait plusieurs propositions aux Québécois pendant la session parlementaire, alors je vais vous en énumérer quelques-unes : en santé, en éducation, en santé mentale, plus précisément, pour atténuer la crise du logement et la crise des places en services de garde, pour la protection de la langue française, la parité dans les partis politiques, pour enrayer les enjeux de pénurie de main-d'oeuvre, pour un vrai développement de nos régions, une véritable vision économique que nous avons également mise de l'avant.

Nous sommes convaincus d'une chose, c'est que la relance économique que nous amorçons nous donne une occasion sans précédent de nous inscrire dans une véritable transition avec un nouveau paradigme économique. C'est quelque part la fin d'un cycle, et c'est pourquoi nous avons proposé une vision qui change notre façon de concevoir l'économie, et nous pensons qu'il est temps de changer les règles du jeu.

Le progrès ne peut pas se réduire seulement à des dimensions comptables. Nous devons dès maintenant réfléchir et agir dans un cadre plus large fondé sur le progrès social, le progrès environnemental et le progrès économique. Nous voulons que les règles économiques respectent nos écosystèmes mais également qu'elles servent l'ensemble de la société. Ça veut dire qu'on s'occupe aussi de notre monde et de notre planète, et que toutes les femmes et tous les hommes de tous les milieux y prennent part.

Je suis particulièrement fière du travail des députés, de toute notre équipe de l'aile parlementaire, qui ont livré bataille sur plusieurs fronts. Et cet été nous allons parcourir le Québec afin d'aller à la rencontre des Québécois, tout en respectant, évidemment, les règles sanitaires. On a besoin d'entendre ce qu'ils ont à nous dire, ce qu'ils souhaitent nous dire, mais également, nous, on a à leur dire qu'il existe une véritable alternative à un gouvernement actuel, un gouvernement qui soit plus moderne, plus juste et plus durable.

Nous avons également honoré le mandat que les Québécois nous ont confié de poser des questions en leur nom à l'Assemblée nationale en tant qu'opposition officielle. On a défendu leurs intérêts en questionnant sans relâche le gouvernement de la CAQ. On a assumé un leadership efficace au salon bleu et on a eu plusieurs questions qui ont été posées sur de multiples dossiers : la pénurie de main-d'oeuvre, la place des femmes en politique mais également dans la relance économique, l'explosion des coûts des maisons pour les aînés, l'abandon du BAPE dans le cadre du projet de mines lithium en Abitibi, l'indemnisation des victimes d'exploitation sexuelle, sur Nemaska Lithium et l'affront qui a été fait à Shawinigan, le non-respect des aires protégées, l'attente pour un médecin de famille qui explose partout au Québec, le délestage, la crise du logement, la santé mentale, le racisme systémique, le dossier de GNL, l'attitude du gouvernement envers différents groupes communautaires, évidemment, les restaurateurs et les entrepreneurs, et, bien sûr, le fameux tunnel caquiste de 10 milliards.

Et les députés de notre formation politique ont su jouer des rôles clés dans plusieurs dossiers, et, encore une fois, je suis très fière du travail qu'ils ont accompli. Et pour en parler plus en détail, j'aimerais céder la parole quelques minutes à mon leader parlementaire. André?

M. Fortin : Bonjour. Ce matin, je veux faire un retour rapide sur certains des apports importants des députés du Parti libéral au cours des derniers mois.

Nous avons été d'abord la première formation politique à déposer un projet de loi pour aider nos entrepreneurs, restaurateurs, en limitant les frais de service de commandes en ligne, projet de loi repris presque mot pour mot par le ministre de l'Agriculture.

On a déposé une motion pour tenir d'urgence un sommet sur la réussite éducative, idée reprise par le ministre de l'Éducation. Bon, dans un élan de transparence caquiste, disons, il a insisté pour tenir la session à portes closes, ce qui était complètement contre l'esprit de notre proposition, mais ça lui appartient.

En commission parlementaire, on a réussi à faire ajouter la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle, un gain évident pour nos agriculteurs. On a exigé et obtenu l'ajout de mesures environnementales dans les appels d'offres municipaux. On a fait ajouter la possibilité de voter par correspondance pour les électeurs de 70 ans et plus lors de la prochaine campagne municipale. Mais surtout, on a été une opposition constructive, comme le souhaitent les citoyens.

On a collaboré à faire avancer les projets de loi du gouvernement, à preuve : on est en session intensive maintenant, en session où le gouvernement devrait se presser d'adopter ces nombreux projets de loi, et il n'y a presque rien à l'agenda législatif. On n'a presque pas siégé hier, ce sera pareil aujourd'hui. En session intensive pour moi, en sept ans d'expérience, c'est du jamais-vu.

Mais, malgré notre collaboration, le gouvernement laisse sur la table plusieurs de nos propositions. On s'est butés au mur de l'arrogance caquiste. Ils refusent de tenir une commission d'enquête sur la gestion de la pandémie, malgré les 11 166 Québécois qui sont décédés. Ce refus-là est une preuve évidente du manque de leadership du premier ministre. Cette commission d'enquête là, ce n'est pas une tentative de blâme mais plutôt une recherche de la vérité pour les familles de tous ces gens et une obligation morale de la part du gouvernement de faire mieux si jamais une telle situation devait se reproduire.

Le gouvernement s'obstine à bloquer l'audition du directeur de projet de leur tunnel de 10 milliards. Déjà que le projet ne tient pas la route, ce sera la plus grosse dépense gouvernementale depuis la Baie-James, et les Québécois n'ont aucune donnée, aucune étude, aucun détail, aucune justification.

Quand on s'en fait les porte-voix, le gouvernement refuse des demandes très simples des peuples autochtones, des demandes simples, symboliques, même… symboliques, qui contribueraient à une réconciliation qui est, de toute évidence, nécessaire.

Le gouvernement n'a accepté aucune de nos demandes de mandat d'initiative, n'a appelé aucun de nos projets de loi, et pourtant on avait tout le temps au monde de les étudier. Que ce soient les bagarres au hockey, le don d'organes, que ce soit la mise sur pied de projets ratios pour les travailleurs de la santé, que ce soit la transparence dans les conseils municipaux, que ce soit pour limiter le manganèse dans l'eau, pour offrir des soins de santé mentale aux entrepreneurs, le gouvernement refuse systématiquement nos projets de loi même si ça ferait une différence majeure dans la vie des gens.

Hier, et je termine là-dessus, on a fini à 15 heures sur un seul projet de loi, un projet de loi caquiste d'une députée caquiste pour que le Québec ait un insecte officiel. C'est tout. On n'a étudié rien d'autre, à l'Assemblée nationale, pas les bagarres au hockey, pas le don d'organes, pas le manganèse dans l'eau. Le gouvernement a appelé un seul projet de loi, sur l'insecte national, et rien d'autre, parce que les autres projets, c'étaient des projets libéraux.

La Coalition avenir Québec fait passer ses intérêts partisans avant des projets qui pourraient aider les Québécois. Ça en dit long sur leur gouvernement, un gouvernement qui gouverne uniquement par ses derniers sondages et pour ses prochains sondages.

Mme Anglade : Il est clair que le gouvernement de la CAQ a pu bénéficier d'une vague de support des Québécois pendant la crise de la COVID-19, et c'est compréhensible. Avec la pandémie qui semble vouloir prendre fin, les exigences des Québécois vont remonter et ils vont voir apparaître le vrai visage du gouvernement.

Lors de leur arrivée aux commandes, le premier ministre disait à ses députés fraîchement élus de faire preuve d'humilité et d'ouverture. Il leur rappelait aussi l'importance de gouverner pour tout le monde, ceux qui ont voté pour la CAQ comme ceux qui ont voté pour le PLQ, Québec solidaire ou le Parti québécois. Nous finissons la session intensive et nous pouvons conclure que l'arrogance, le manque de transparence et la complaisance ont marqué la dernière session.

Depuis quelques semaines, on a pu prendre acte de la complaisance dont François Legault faisait preuve en matière d'éthique quand on parle de ses ministres qui sont ses ministres favoris. Pierre Fitzgibbon, Jean-François Roberge ont eu droit à une indulgence surprenante dont n'ont pas bénéficié Mme Chassé, Mme McCann, Mme D'Amours, Mme Proulx. Tous ces comportements-là, c'est un double discours, c'est deux poids, deux mesures.

Un des éléments les plus marquants aura certainement été le manque de transparence du gouvernement, le refus de tenir une véritable enquête publique indépendante, le refus de tenir des débats sur le renouvellement successif des décrets sanitaires, les avis de la Santé publique, qui ne sont pas publics justement, les courriels concernant le scandale de la ventilation dans les écoles, l'impossibilité de poser des questions au directeur du bureau de projet, le refus de rendre publics les sondages partisans qui ont été payés à même les fonds publics, le manque de transparence du ministre qui ouvre la porte à la suspicion.

Le gouvernement de François Legault a également fait preuve d'une déconnexion par rapport à la réalité quotidienne. Je pense aux déclarations du premier ministre par rapport aux loyers à 500 $. Je pense à ses déclarations par rapport au fait que les personnes qui ne gagnent pas 56 000 $, bien, empirent son problème. Je pense également à ses déclarations sur les amendes qu'on fait aux itinérants. Malheureusement, ses commentaires se conjuguent trop souvent avec le mot «déni».

Et le gouvernement nie même l'existence d'enjeux majeurs, on parle de la crise du logement, on parle de la crise des places en garderie, le racisme systémique, la pénurie de main-d'oeuvre, des enjeux qui ont des impacts sur la vie des familles, sur l'ensemble de la société et qui touchent réellement les gens dans leur quotidien. Nier ces enjeux, c'est refuser de poser des gestes, et refuser de poser des gestes, c'est, quelque part, faillir à sa responsabilité.

Le gouvernement nie des problèmes qui sont sa responsabilité, mais n'hésite pas cependant à faire preuve d'une obsession pour sa réélection, ce qui l'amène à accélérer des promesses électorales qui auraient sérieusement mérité un examen approfondi, je pense notamment aux coûts des maternelles quatre ans, aux maisons pour les aînés qui explosent. Le fameux tunnel caquiste, ce fameux Taj Mahal électoral sans étude, sans savoir où on va creuser, sans avoir aucune information au niveau des pentes, rien en termes techniques, qui, clairement, ne va pas améliorer la situation en matière de réseau routier, de congestion routière et certainement pas l'environnement. Mais ce n'est pas nouveau, on va se rappeler que l'été dernier, avec le projet de loi n° 61 qu'il voulait passer pendant l'été, c'était un peu la même chose, c'était accélérer, à ce moment-là, les maisons pour les aînés.

Le 10 octobre dernier, le premier ministre disait : L'Union nationale, maintenant, ça s'appelle la CAQ. Bien, dans la mesure où l'Union nationale, c'est un parti politique résolument conservateur, dirigé par un chef qui centralise l'ensemble des décisions à son bureau, je pense que je suis d'accord avec cette déclaration. On peut dire effectivement qu'aujourd'hui l'Union nationale, c'est la CAQ.

Mais on se rappelle aussi que l'Union nationale a été battue par des libéraux qui leur ont opposé une vision du progrès, une vision de la modernité, un nationalisme ouvert, généreux, ambitieux qui croit que le Québec grandit, pas dans le repli sur soi, mais dans l'ouverture au monde. Notre cause à nous, elle est claire, c'est le véritable progrès économique, social et environnemental du Québec, son rayonnement dans le monde, bien au-delà du PIB par habitant.

Nous quittons donc l'Assemblée nationale fiers du travail que l'on a accompli, mais en sachant que notre travail est loin d'être terminé, je dirais même qu'il ne fait que commencer. Merci.

La Modératrice : Merci. On va prendre les questions.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Dites-moi, Mme Anglade, dans un an, là, on est pratiquement à la porte des élections, comment vous allez faire pour renverser les chiffres actuels, et la tendance actuelle, et puis revenir en tête des intentions de vote, si tel est votre projet?

Mme Anglade : Premièrement, tel est assurément mon projet. La deuxième des choses que je vous dirais, c'est : Terrain, terrain, terrain, c'est aller à la rencontre des gens, ce qu'on n'a pas pu faire, évidemment, à part de manière virtuelle, dans la dernière année, mais aller à la rencontre des citoyens, comprendre les besoins, pas les... les besoins courants puis les besoins de l'avenir aussi, et proposer une vision qui est emballante, une vision qui se conjugue avec le progrès social, le progrès environnemental et le progrès économique. C'est ça qu'on va vouloir proposer aux Québécois.

M. Bergeron (Patrice) : C'est intéressant le parallèle que vous avez fait avec l'Union nationale, Maurice Duplessis, et ce que M. le premier ministre avait dit aussi. Vous avez parlé des libéraux qui avaient chassé l'Union nationale à l'époque. Vous considérez-vous comme une nouvelle Jean Lesage?

Mme Anglade : On parle... Lorsque l'on parle de la vision économique qu'on a lancée il y a trois semaines, il est très clair qu'on est dans un virage très important qu'on est en train d'opérer au sein de ma formation politique. C'est le début de ce virage-là, mais il s'inscrit dans une fin de cycle, une fin de cycle où on a toujours considéré une vision très comptable des choses d'un point de vue économique. On doit élargir le débat, changer des règles et faire en sorte qu'on soit capable de parler d'une économie où c'est le progrès social, et environnemental, et économique qui se conjuguent. Ça, ça va être essentiel pour nous. Il y a un virage important à prendre.

Mme Lévesque (Fanny) : Parlant de virage, Mme Anglade, vous le dites, ça fait un an que vous êtes cheffe. En début, l'année dernière, là, quand vous parliez, vous vouliez vraiment incarner le changement, vous détacher un peu de la vieille image libérale. Un an plus tard, est-ce que vous estimez que vous êtes parvenue à vous détacher de cette image-là? Et, si oui, comment, concrètement?

Mme Anglade : Je pense qu'il y a des mesures que l'on a mises de l'avant qui montrent clairement la nécessité pour nous de prendre un virage mais aussi de s'affirmer dans un certain nombre de dossiers. On pense, par exemple, aux propositions qu'on a faites en matière de langue française. Ça, c'est un exemple très concret, on a pris les devants puis on s'est dit : Voici ce qu'on aimerait mettre de l'avant par rapport à cet enjeu. On pense surtout à la vision économique où on est dans une société où on doit encourager, bien sûr, le fait que les entreprises fassent des profits, mais qu'elles s'occupent de leur monde puis qu'elles s'occupent de notre planète. Puis je pense que ces éléments-là nous distinguent par rapport à avant, nous amènent ailleurs, c'est la notion du progrès que l'on intègre dans toutes les positions que l'on veut mettre de l'avant.

D'ailleurs, un des projets de loi que l'on a mis de l'avant pas plus tard qu'il y a deux semaines, c'est un projet sur les compagnies à mission, salué par bon nombre de personnes qui réfléchissent, hein, au virage que l'on doit prendre au Québec. Donc, je pense que c'est dans cette direction-là qu'on s'inscrit, et on a pu le démontrer. Maintenant, il y a encore énormément de travail à faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Comment vous allez arriver... Parce que ça demeure, bon, un projet virage, une vision globale, l'économie, bon. Comment vous allez arriver à transposer ça sur le terrain pour que l'électeur en région, lui, constate : Eh! le Parti libéral, ils ont changé. Comment vous allez réaliser ça?

Mme Anglade : Bien, c'est pour ça que je pense que c'est d'aller à la rencontre des gens, c'est d'aller leur parler, d'aller présenter les propositions. Mais c'est aussi dans les échanges que nous avons eus dans la dernière année avec nos militants puis les colloques que l'on fait chaque semaine, la tournée que l'on fait pour la Charte des régions. C'est d'aller prendre le pouls, ce qui les interpelle, ce que les gens nous disent sur le terrain : le fait… la pénurie de main-d'oeuvre qui ressort systématiquement, les enjeux en logement qui ressortent systématiquement, beaucoup d'enjeux sociaux qui émergent, enjeux de santé mentale, beaucoup d'enjeux sociaux qui émergent. Et je pense que c'est en se connectant avec les réalités terrain qu'on va arriver avec des propositions qui répondent vraiment aux attentes des Québécois.

Mme Lévesque (Fanny) : …la stratégie va donc être de faire beaucoup de régions, un peu moins de Montréal, pour...

Mme Anglade : Beaucoup de régions, énormément de régions, on veut être partout et on veut que tous les députés… Je souhaite que tous les députés de ma formation politique soient sur le terrain, tout l'été, toute l'année prochaine.

Mme Lévesque (Fanny) : …vos députés sont à Montréal, donc vous allez les envoyer en région?

Mme Anglade : Ah! oui, ils seront partout, ils seront partout. D'ailleurs, on a des députés aussi en Outaouais, quand même, je ne veux pas… Outaouais, en Montérégie, à Laval, mais ils seront dans toutes les régions du Québec.

Mme Prince (Véronique) : Vous allez à la rencontre des Québécois, mais est-ce que vous allez rencontrer vos militants aussi? Parce qu'il y a un travail d'affaires internes à refaire aussi au Parti libéral.

Mme Anglade : Bien sûr, puis c'est la raison pour laquelle nous avons lancé… Alors, parallèlement au fait que l'on fait, par exemple, des tournées sur la Charte des régions pour aller rencontrer les Québécois, on fait présentement des colloques avec nos militants, qui ont lieu chaque semaine. Il y en a encore un qui arrive cette fin de semaine. Donc, l'objectif, c'est justement aussi de faire ce travail-là avec nos militants, bien sûr.

Mme Prince (Véronique) : Il vous reste un an, en fait, pour vous faire connaître comme cheffe, pour accélérer les choses parce qu'il y a du temps qui a été perdu, là, dans la dernière année et demie, là. Ça va être quoi, votre principal défi pour réussir votre pari, finalement?

Mme Anglade : L'énergie à déployer, je vous dirais, parce qu'on est… il y a un rythme qui va être de plus en plus soutenu. Puis ça, ça va être le défi, évidemment, d'aller… d'être ultraprésent partout, alors qu'on sait très bien qu'on est à un an des élections. Mais, il y a aussi quelque chose qui se produit, je crois, c'est que, au fur et à mesure que les nuages s'éclaircissent par rapport à la pandémie, les gens commencent à voir le vrai visage du gouvernement et aussi le vrai visage d'autres formations politiques. Et c'est pour ça que je crois que les gens vont être à l'écoute à ce moment-là.

Mme Prince (Véronique) : Merci.

M. Carabin (François) : Vous avez parlé, Mme Anglade, d'un virage, que vous tranchez un peu avec certaines positions passées de votre parti. On l'a senti aussi sur la question nationale. Est-ce que c'est possible d'expliquer le processus de réflexion qui vous a amenée, là, à modifier un peu vos positions?

Mme Anglade : En fait, l'idée, là-dedans, c'est de prendre un pas de recul pour le Parti libéral puis de se dire : Comment est-ce qu'on voit l'avenir? Comment est-ce qu'on voit l'avenir puis comment est-ce qu'on va reconnecter avec la population? Il y a des enjeux dont on a moins discuté par le passé qu'on a voulu mettre de l'avant, je pense, par exemple, à la question de la langue française, puis d'avoir des débats, de stimuler des débats au sein de notre formation politique aussi, et toute la question de la vision économique.

Parce que, quand je parlais de fin de cycle, là, je ne parle pas d'une fin de cycle… je parle des 40 dernières années où, lorsque l'on regarde l'économie, on a toujours dit : Bien, on veut des compagnies qui maximisent leurs profits, et puis l'État redistribue. Mais c'est beaucoup plus large que ça aujourd'hui. Les entreprises que l'on veut voir performer, c'est des entreprises qui, oui, pensent aux profits mais pensent à la manière dont ils traitent leurs employés, pensent à la manière dont ils réfléchissent à l'environnement. Et ça, c'est un «shift» qui s'opère ici comme ailleurs dans le monde, et on a besoin, justement, d'amener ça pour rentrer dans le XXIe siècle, parce que c'est ça, le véritable défi du XXIe siècle. Alors, toute cette réflexion-là a eu lieu en rencontrant les militants, évidemment, mais en rencontrant des Québécois d'un peu partout.

M. Carabin (François) : Je voulais vous parler rapidement aussi des changements climatiques. Évidemment, on en a peut-être un peu moins parlé dans les 15 derniers mois. Mais à quel point, justement, ça a influencé la lutte aux changements climatiques au Québec, ces 15 mois de pandémie?

Mme Anglade : Bien, de manière importante. Parce que moi, je ne pense pas que la lutte aux changements climatiques s'est estompée, en fait, parce que les gens ont pris encore plus conscience de leur environnement, ce qui les entoure, de la nature. Les gens ont pu réfléchir aussi à ces questions-là. Je crois, au contraire, que ce que ça a démontré, la dernière année, c'est que, quand on veut faire des changements dans une direction, on est capables de les faire. Donc, je pense que la population est plus que prête à se dire : Non, il va falloir qu'on pense sérieusement à notre environnement puis il va falloir qu'on pense sérieusement à notre monde. Ces considérations-là sont essentielles. C'est un des plus grands apprentissages que l'on a, à mon avis, de la COVID.

M. Larin (Vincent) : Bonjour. Vincent Larin, AgenceQMI.

Mme Anglade : Oui, bonjour, M. Larin.

M. Larin (Vincent) : Sur les excuses qui ont été offertes, hier, par l'UPAC au sujet de votre ancien député, M. Ouellette, pensez-vous que ça peut contribuer à changer l'image que les Québécois ont du PLQ?

Mme Anglade : Bien, écoutez, moi, je pense que, d'abord, c'est une bonne chose pour nos institutions, ce qui a été fait, et une bonne chose qu'elle se soit excusée, en effet, parce que… quand on a tort, on s'excuse. Alors, oui, je vous dirais que c'est une bonne chose.

M. Larin (Vincent) : …question principale, à savoir : Pensez-vous que ça peut contribuer à changer l'image…

Mme Anglade : Bien, écoutez, nous… l'image du parti, on y travaille quotidiennement. Je ne sais pas si ça change quelque chose, de cette perspective-là. Je pense que ce qui change véritablement notre formation politique, c'est les idées qu'on amène de l'avant, c'est notre positionnement, c'est les virages qu'on est en train d'entreprendre. C'est ça, véritablement, qui est important.

M. Larin (Vincent) : Vous parlez d'éclaircissements à l'automne, tu sais, on va découvrir le nouveau visage de François Legault. Vous envisagez un retour à la normale dans les travaux parlementaires?

Mme Anglade : On le souhaite.

M. Larin (Vincent) : Vous le souhaitez. Or, il n'y a pas de garantie, hein, on n'est pas à l'abri d'une quatrième vague, d'un nouveau variant. Est-ce que vous avez des leviers pour vous assurer qu'on reprenne les travaux sous un format normal? Est-ce qu'il y a une façon, pour vous, de vous assurer ça?

Mme Anglade : Il n'y a aucune… il n'y a pas de garantie, on l'a bien vu dans les derniers… dans la dernière année. Cela dit, on a aussi été en mesure, malgré la pandémie, de fonctionner. Quand tout le monde y met du sien, quand tous les leaders parlementaires y mettent du leur pour arriver à obtenir des… un Parlement qui est fonctionnel, et c'est ce qu'on souhaite voir, un Parlement qui est fonctionnel, mais avec un gouvernement qui répond aux questions, avec un gouvernement qui fait preuve de beaucoup plus d'ouverture que ce qu'on a vu et beaucoup plus de transparence que ce que l'on a vu.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour.

Mme Anglade : Bonjour.

Mme Crête (Mylène) : Mylène Crête, du Devoir. J'aimerais savoir, justement, comment vous envisagez l'automne prochain, comme parti d'opposition.

Mme Anglade : À l'Assemblée nationale?

Mme Crête (Mylène) : Oui, à l'Assemblée nationale, mais aussi tout le travail de parti, oui, d'opposition officielle.

Mme Anglade : Ah! O.K. Oui, bien sûr. Bien, à l'Assemblée nationale, on espère certainement un retour à la normale, où tous les députés peuvent siéger, où on peut vraiment exercer la démocratie, où on a des outils justement pour, un, poser des questions, mais que le gouvernement y réponde, qu'on arrive dans un environnement beaucoup plus transparent, pas dans un cadre où on est avec des décrets sanitaires, où il y a des décisions qui se prennent et très peu de reddition de comptes. Alors, on veut retourner à une démocratie qui fonctionne pleinement d'un point de vue parlementaire.

Maintenant, d'un point de vue parti, le terrain, la présence dans les différentes régions, collé sur les pulsations de ce qui se passe avec les Québécois, et c'est vraiment le mot d'ordre que j'ai passé et que je continuerai de passer à l'ensemble de mon caucus.

Mme Crête (Mylène) : Qu'est-ce que vous pensez qu'il va rester de l'urgence sanitaire? Pensez-vous qu'on va garder certains éléments?

Mme Anglade : Je pense qu'avant de dire ça il faudrait faire l'analyse, qu'il y ait une véritable reddition de comptes. Je reviens encore à la question de l'enquête publique indépendante, évidemment, parce que si on veut vraiment… on est rendu dans une troisième vague, or il y a des enquêtes sur la première vague, je pense qu'il faudrait faire l'exercice au complet pour vraiment comprendre quels sont les éléments qui pourraient être modifiés. Mais de garder des éléments d'urgence sanitaire juste pour le fait de les conserver puis de donner plus de pouvoirs extraordinaires au gouvernement alors que ce n'est pas nécessaire, je n'en vois pas la raison.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour.

Mme Anglade : Bonjour.

Mme Côté (Claudie) : À écouter votre bilan, là, vous avez été très critique à l'égard de François Legault et de son bilan. Pourtant, la CAQ n'a jamais été aussi forte dans les sondages, dans les appuis. Comment faire pour que votre message percole et pour effriter la popularité de ce gouvernement?

Mme Anglade : Bien, je pense que, dans un premier temps, dans une situation assez inédite, on a eu une crise qui a été, il faut le reconnaître, très difficile dans la première vague. Les gens… sur le terrain, il y a la vaccination qui va bien, les gens sentent une espèce de regain d'énergie, ce que je comprends très bien, mais au fur et à mesure, on constate, puis on l'a vu dans les dernières semaines, quand je disais : Les nuages s'éclaircissent puis on commence à voir apparaître les mesures de la CAQ, je pense que là, les gens vont se rendre compte que le tunnel de la CAQ qui est proposé sans données, sans rien, sans études, bien, que ça n'a pas de sens. Je pense que les gens vont se rendre compte qu'il y a... l'explosion des coûts dans les obsessions électorales du gouvernement, les gens vont s'en rendre compte. Donc, ça va être aussi l'opportunité de dire : O.K., très bien, voici ce que le gouvernement a proposé, mais une éclaircie pour nous, pour qu'on propose des choses également.

Mme Côté (Claudie) : Deux dossiers dont il a beaucoup été question et qui, malheureusement, là, n'ont pas eu les résultats escomptés pour vous : il n'y a pas eu l'enquête publique que vous réclamez depuis longtemps sur la COVID-19 et les décès, et, bon, pour reprendre une expression, là, qui a été largement utilisée ici, le soldat Roberge a été sauvé, là, donc il est encore en poste. Est-ce que ce sont des sujets que vous allez ramener?

Mme Anglade : Bien, le grand perdant du deuxième point que vous amenez, ce sont tous les enfants du Québec, là, en matière d'éducation. Ce sont les grands perdants, parce que le premier ministre a décidé de protéger ses ministres favoris. Honnêtement, c'est ça, parce qu'on voit qu'il n'y a pas eu la même indulgence pour quatre autres ministres, quatre autres ministres, mais eux, ils ont eu l'indulgence du premier ministre. Et honnêtement ça se fait aux dépens de nos enfants, dans un premier cas, et aux dépens de l'éthique dans le deuxième des cas. Donc, ça, c'est véritablement un enjeu. Quant à la… on reviendra sur la commission d'enquête publique indépendante, certainement.

M. Bossé (Olivier) : Vous dites que cet automne on va voir, à cause des éclaircissements, on va voir le vrai visage de la CAQ, ça, on le comprend, mais des autres partis aussi. Dites-moi, qu'est-ce que… élaborez plus sur Québec solidaire, Parti québécois, qu'on ne sait pas puis qu'on va voir, je ne suis pas sûr, là.

Mme Anglade : Ah! bien, c'est à eux de leur demander ce qu'ils ont l'intention de faire pour le mois de septembre et à l'automne. Donc, ce sera des éclaircies, vous avez raison de le dire, ce sont des éclaircies pour tout le monde. J'imagine que le Parti québécois va continuer à marteler son message d'indépendance. J'imagine que Québec solidaire va continuer à marteler un message où ils vont vouloir nationaliser davantage, et, très bien, ils vont présenter leur position. Je pense que nous, on est en train d'opérer ce virage, et lorsque les éclaircies apparaissent, bien, les gens sont plus à l'écoute des messages que l'on envoie.

M. Bossé (Olivier) : J'aimerais savoir, le tunnel, où est-ce que ça va se placer dans votre stratégie d'automne. Est-ce que c'est un élément ou c'est l'élément central?

Mme Anglade : Bien, je pense que c'est un élément qui illustre très bien, un, l'arrogance du gouvernement, la manière électoraliste de vouloir faire de la politique, puis c'est totalement avoué, et surtout la question de la transparence aussi. On n'a aucune information, refus systématique de donner de l'information pour soutenir les positions, donc je vous dirais que ça va être un des éléments parmi d'autres, mais un élément certainement important.

M. Bossé (Olivier) : Merci.

La Modératrice : Merci… une dernière question.

M. Larin (Vincent) : Une petite question sur un sujet d'actualité. Mais on voyait ce matin que les élèves de la CSDM, à Montréal, pourront avoir des cours d'été en présentiel, alors que ceux du reste du Québec, ça va être à distance. Est-ce que vous voyez là une iniquité? Et est-ce qu'on devrait offrir des cours à tout le monde en présentiel, selon vous?

Mme Anglade : Bien, on doit trouver des méthodes... d'être le plus équitable possible. Puis je pense, encore une fois, que là, ça va être la Santé publique qui va pouvoir… S'il y a un endroit au Québec qu'on est capable de le faire, pourquoi pas dans les autres endroits? Je pense que c'est une discussion qui doit se faire au sein de la Santé publique.

Des voix :

M. Bergeron (Patrice) : …la liste d'attente en chirurgie, s'il vous plaît, si vous permettez. Parce qu'hier on a eu un plan pour réduire les listes d'attente en chirurgie : Passer de 150 000 à 100 000 d'ici à mars 2023. Est-ce qu'on peut faire mieux? Parce que c'est beaucoup de monde, et ça va prendre beaucoup de temps pour beaucoup de gens qui sont dans des situations vulnérables.

Mme Anglade : Premièrement, le plan, on l'attendait. Ça fait longtemps qu'on demande le plan, ça fait des mois qu'on demande le plan. Ça, c'est la première des choses. La deuxième des choses, c'est est-ce qu'on peut faire mieux? Oui, on peut faire mieux, mais encore faut-il reconnaître... Regardez ce que fait, par exemple, la Colombie-Britannique, ce qu'ils ont réussi à faire pour récupérer les chirurgies. Je pense qu'il y a une grande place à l'amélioration effectivement dans le plan qui est proposé.

Mme Prince (Véronique) : Juste une petite dernière pour faire suite à une question de mon collègue concernant les excuses à Guy Ouellette. Est-ce que de le ramener au caucus est envisagé?

Mme Anglade : Il n'y a aucun lien à faire entre ce qui s'est passé puis la raison pour laquelle il a été exclu. Donc, aucun lien à établir entre les deux.

Mme Prince (Véronique) : Merci.

La Modératrice : Merci. On va prendre les questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, you have about 14 months left before the start of the next…

Mme Anglade : It's exciting.

Mme Senay (Cathy) : Yes. So, what will be your main line of attack against the CAQ in the fall to reverse the situation?

Mme Anglade : I think people are going to start realizing that it's a government that is not only arrogant, but it's also not transparent, and proposing ideas that are really taking us back to the last century. I think that's what people are going to realize. And, when you think about the future of Québec and the necessity for us to think about a new vision of our economy where we integrate social development, environmental development in the economy, the shift that we have to make is significant. And I think people are going to realize that this is not… What the CAQ is doing is more of the same and, probably worst, taking us back.

Mme Senay (Cathy) : You didn't give up to, well, criticize the Education Minister, but he's still there, and there is no…

Mme Anglade : Complacency, that's what it's called. Complacency from the Premier with Jean-François Roberge, but also with Pierre Fitzgibbon, and you can see that he doesn't treat those two favorite ministers the same way he treats the other people, the other ministers that he decided to let go, so…

Mme Senay (Cathy) : Arrogance?

Mme Anglade : It is arrogance, but it's also and obsession that you are protecting some people that you value more than others, I assume.

Mme Senay (Cathy) : It goes as far as this.

Mme Anglade : That's the only explanation that I can think of. I don't see any other explanation. Jean-François Roberge has been involved in so many issues this year, it's phenomenal that he's still in place. And who are the losers? The losers are the students, the losers are the people in our education system today.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

Mme Fletcher (Raquel) : You guys were really tough about the ventilation issue, the air quality in schools. Considering that Mr. Roberge is still Minister, do you still consider that an accomplishment on the part of your party?

Mme Anglade :Absolutely, I mean, the fact that the Public Health recommendations were not even given, that they had to be… It came out from Radio-Canada, I mean, that's how it was revealed. The fact that he lied about the situation, about ventilation, I think it is mind-boggling that he is still in his position, honestly. And I don't think we're going to give up, we are going to keep being like very tough on this, because the issue is that we don't see what is happening for our kids right now after a year in this pandemic, and that's really problematic.

Mme Fletcher (Raquel) : In terms of going into the next election, we're already kind of in a pre-election period here, do you feel that your party and the other Opposition parties have been disadvantaged because of the pandemic, because Mr. Legault has been so visible and so present and having these live press conferences?

Mme Anglade : Well, there is no question there is a huge discrepancy between the visibility that the Government has and the Opposition parties. I mean, there is no doubt in my mind that he is at an advantage because we are in this crisis. And, as we hope, the pandemic goes away, I certainly hope that we are going to be able to really bring forward our proposals, having the real conversations that we need to have with Quebeckers from all the regions.

M. Authier (Philip) : Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

M. Authier (Philip) : For the last few months, you've been using these lines that people will realize that the CAQ Government is arrogant, it is not transparent, and you are basically comparing it to Maurice Duplessis and say it's Conservative and back from another century, which is… you've been saying this for several weeks, several months now, but Mr. Legault's popularity doesn't seem to take any kind of hit from that, it doesn't seem to be affected. What… is your message not getting through?

Mme Anglade : I think… I really believe that we were in a particular situation with the pandemic and that, as we go, people are going to realize what's happening. The example of the tunnel, it's not something that happened a year ago, it's happening now, and people are realizing : Oh! What's going on? Why are we moving forward with this, without any analysis, without any support, and just to protect… clearly to support voters in a specific region? So, I think people, ultimately, are going to realize that, and that's our job to present the alternative.

M. Authier (Philip) : What did you think… I've asked the other leaders this. What did you think of the Premier's attitude towards the Opposition when facts are… when he's confronted with other facts or other opinions or other viewpoints? He doesn't seem to appreciate that very much.

Mme Anglade : No, he doesn't.

M. Authier (Philip) : What did you think of his attitude towards the Oppositions?

Mme Anglade : Well, I think he was… there was a high level of arrogance towards the Oppositions. But also, I think he doesn't like facts. He doesn't like facts, that's the other problem. When you make decisions, this should be based on science, on some studies, but he doesn't like that. So, when he doesn't have the argument, then he starts attacking. And I don't think it's the right approach. I think Quebeckers deserve better.

M. Grillo (Matthew) : How do you make up ground in regions when less than four years ago, the CAQ won in a landslide?

Mme Anglade : How do you…

M. Grillo (Matthew) : How do you make up the ground in the regions specifically?

Mme Anglade : Presence with all our MNAs, first of all, in all the regions, but second of all is really being connected to the issues that the people are facing right now, understanding what it is regarding housing, the issues that they're facing with not being able to find day care. I mean, all those issues, we surface them. Like, in discussions with people, I still remember talking to mayors in Bas-Saint-Laurent and they were saying, like : Its… We have issues left… with day cares. I mean, that's what the issues are. And the more you realize this, the more you bring those issues here, and people find… start finding that the Government is disconnected and not understanding a crisis. So this is an example, but there will be many other examples because we're going to be on the ground.

M. Grillo (Matthew) : When you talk about certain issues with the Government, for example like arrogance, do you think that actually resonates with people and they realize that, or is that maybe an issue that's sort of permeates within political circles and perhaps among the media, and not so much with Quebeckers on the ground?

Mme Anglade : Well, I think people are starting to see this. I mean, it starts obviously with certain circles because we talk to you on... almost on a daily basis, so, it's normal that it starts with the media. But I think people, they're starting to realize, as we bring facts to the table, that indeed, like, why are we doing this? Why are we proceeding with a tunnel without… like, such an expensive tunnel without any study? Why is he being so aggressive in answering some of the questions? So people are starting to see that. I mean, there is a lot of work that… ahead of us, but this is the opportunity that we have, the next year, to show what this Government is really like.

Mme Côté (Claudie) : …en français, Mme Anglade. Concernant Guy Ouellette, là, est-ce que vous allez le réinviter ou le réintégrer au caucus?

Mme Anglade : La réponse, c'est non. La réponse, c'est : il n'y a aucun lien à faire entre la décision qui a été prise, entre la décision de l'UPAC de s'excuser et la décision qui a été prise par notre caucus, aucun lien à faire.

Mme Côté (Claudie) : Et il n'est plus le bienvenu.

Mme Anglade : Il n'y a aucun lien à faire entre les deux.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 52)