(Onze heures cinquante et une minute)
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Donc, on tourne la page aujourd'hui sur une autre session, et, bien sûr,
la session a été beaucoup marquée par la pandémie, encore, malheureusement,
mais je pense que pour la première fois, on peut vraiment dire qu'on voit la
lumière au bout du tunnel puis on en train de tourner la page. Puis on peut
penser que, la prochaine session, ça ne sera pas le seul sujet puis ce sera, on
l'espère, pas non plus le sujet qui va être le plus traité.
Évidemment, on a, durant la session, eu
une troisième vague. On s'en est mieux sorti qu'ailleurs durant la troisième
vague. On a eu aussi toute l'organisation de la vaccination. Encore là, je
pense qu'on a réussi. On est un des endroits dans le monde qui a vacciné le
plus, pour la première dose, sa population. Donc, moi, je suis très fier et de
l'équipe de Christian Dubé, mais aussi des Québécois. Je veux encore en
profiter pour dire : Merci, bravo aux Québécois, merci d'avoir été
solidaires, merci d'être allé vous faire vacciner.
Maintenant, l'été s'en vient, on a
commencé à annoncer des mesures de déconfinement. Je suis très conscient que ce
n'est pas dans notre nature, là, on est latins, ce n'est pas dans notre nature
d'être à distance. On aime ça, nous autres, se toucher. Donc, ce que je nous
souhaite pour l'été, j'appellerais ça l'été des rapprochements, donc qu'on
puisse, dans tous les sens, se rapprocher cet été.
Évidemment, on a beaucoup parlé puis
travaillé à lutter contre le virus, lutter contre la COVID, mais on a quand
même... Puis je veux, dans mon bilan, vous parler de ce qu'on a fait dans nos
cinq priorités, cinq priorités qu'on a depuis le début du mandat puis
qu'on continue d'avoir aujourd'hui, donc, l'éducation, l'économie, la santé,
l'environnement puis la fierté d'être Québécois.
Je commence avec l'éducation. Bien,
évidemment, ma plus grande fierté, c'est d'être un des endroits dans le monde,
au cours des 15 derniers mois, où on a gardé nos écoles ouvertes le plus
de jours. C'était une priorité, c'était toujours, quand on discutait avec la
Santé publique, le dernier choix, de fermer les écoles, puis toujours la priorité,
quand malheureusement les écoles ont été fermées, de les rouvrir.
Je suis très fier aussi, en éducation, de
l'entente qu'on a eue avec les syndicats qui représentent les enseignants. On
l'avait dit, en campagne électorale, ça faisait partie du programme de la CAQ
depuis longtemps, de dire : Il faut rehausser de façon importante les
salaires, surtout à l'entrée, des enseignants, leur donner plus d'autonomie.
Moi, je suis très, très, très content. Puis la réaction des syndicats l'a
prouvé, là, une avancée qui est vraiment historique, puis qui fait que
l'éducation, bien, on ne fait pas juste dire : C'est la priorité au
Québec, mais là on le montre puis on le confirme avec des fonds.
Et bon, malheureusement, ça a rendu plus
difficile la conclusion des conventions collectives avec l'ensemble des
employés, parce que c'est historique, aussi, qu'on n'offre pas les mêmes
augmentations de salaire à tout le monde. Mais moi, j'ai bon espoir, là, je
vois, presque à chaque semaine, on a des ententes qui se concluent, qu'on va
être capables, au cours des prochaines semaines, des prochains mois, de
conclure des ententes avec tous les syndicats pour les conventions collectives
des 500 000 employés de l'État.
Deuxième grande priorité :
l'économie. Bien, on a déposé un budget avec des mesures de relance économique
qui ont fonctionné. Je rappelle, là, que le mois passé le Québec était à 6,6 %
de chômage, alors que l'Ontario était à 9,3 % de chômage. Donc, c'est tout
un écart. Quand on regarde aussi la richesse par habitant, le PIB par habitant,
on a réussi à réduire notre écart face à l'Ontario. Donc, encore là, nos
mesures fonctionnent.
On a annoncé beaucoup de projets avec des
emplois payants dans des domaines d'avenir. Donc, rappelez-vous Télésat, donc,
les satellites qui vont devenir une grappe importante de notre secteur
aéronautique. Pensons à AppDirect, où là on est dans les technologies de
l'information. On est bons, au Québec, dans les technologies de l'information.
Pensons aussi à Lion, donc, qui fabrique puis qui va fabriquer de plus en plus
des camions puis des autobus électriques. Avec ça, on rejoint deux priorités,
l'économie et l'environnement.
On a aussi, du côté de Jean Boulet,
annoncé beaucoup de nouveaux programmes de requalification. On a une nouvelle
économie, l'économie du Québec n'est pas la même après la pandémie qu'avant la
pandémie. Il y a des changements qui se sont accélérés. Et c'est important que
certains Québécois soient requalifiés puis, pour des raisons financières, qu'on
les aide pendant leur formation. Donc, on va continuer à annoncer des
programmes pour réenligner, si on veut, les travailleurs au Québec dans les
domaines d'avenir puis dans la nouvelle économie du Québec, une économie plus
verte, une économie plus innovante, une économie plus autonome.
Autre chose, toujours en économie, qu'on a
annoncée, puis je suis très fier de ça, durant la dernière session, c'est une
entente avec les grandes compagnies de télécommunication pour brancher
150 000 maisons à Internet haute vitesse. Ça a fait des jaloux, dans
les autres provinces, parce qu'on pense que, pour cet été puis le prochain été,
ces compagnies-là, comme Bell et compagnie, Vidéotron, Cogeco, Telus, vont
travailler pas mal plus au Québec que dans les autres provinces parce que, dans
nos contrats, il y a des pénalités de prévues s'ils livrent après le mois de
septembre 2022. Donc, vous allez voir beaucoup, dans toutes les régions du
Québec, du branchement à Internet haute vitesse.
Troisième priorité : la santé. Bien,
d'abord, il ne faut pas oublier ce que Marguerite Blais a fait. Moi, je veux le
rappeler, là, Marguerite est revenue en politique pour, entre autres, avoir une
politique nationale, la première dans l'histoire du Québec, pour les proches
aidants puis a déposé, il y a quelques jours, un projet de loi pour lutter
contre la maltraitance chez nos aînés.
On a reçu aussi le rapport de la
commission Laurent sur la DPJ. Lionel Carmant est en train de faire des
changements. On va vraiment voir un tournant majeur au Québec dans la façon dont
on s'occupe de nos jeunes.
Puis, entre autres, aussi, Geneviève puis
plusieurs ministères, bien, ont annoncé puis mis en place des mesures
importantes pour lutter contre la violence conjugale, s'assurer, entre autres,
qu'il y ait des places d'hébergement pour les femmes qui sont violentées. Je
pense que c'est quelque chose, là, les Québécois n'en peuvent plus de voir ça,
puis on a agi de façon forte.
Mais, en santé, il reste que, comme je le
disais au début, ce qui a le plus marqué les Québécois, c'est le succès, je
pense qu'il ne faut pas avoir peur de le dire, le succès de la campagne de
vaccination. Et ce qu'il y a de très important, dans ce succès-là, c'est que ça
fait plusieurs, plusieurs années qu'on n'avait pas eu de succès dans notre
réseau de la santé. Puis là je pense qu'on a, avec Christian Dubé, fait la
preuve que c'est possible de changer les choses en santé. Donc, préparez-vous,
entre autres, je le dis aux médecins de famille, à l'automne, on va travailler
très fort à changer les choses.
Quatrième priorité, l'environnement. Bon,
d'abord, on a commencé la session avec une entente importante avec les Innus,
le fameux projet Apuiat. C'est important de le rappeler, là, le projet a été
signé à un prix par kilowattheures beaucoup plus bas que ce qui avait été
proposé par l'ancien gouvernement libéral, tellement bas qu'on est actuellement
en bas du coût des barrages. Donc, ça veut dire que l'éolien redevient une
grande priorité. Puis c'est compétitif, les prix de l'éolien. Donc, vous allez
entendre parler d'éolien beaucoup au cours des prochains mois, des prochaines
années.
On a aussi, toujours en environnement,
franchi des étapes importantes, du côté d'Hydro-Québec, pour exporter puis
avoir tous les droits puis les permis pour exporter notre électricité aux
États-Unis. Quand on a, en 2018, dit : On veut faire du Québec la batterie
verte de l'Amérique du Nord, il y en avait des sceptiques, il y en avait qui se
moquaient. Là, les gens se moquent pas mal moins puis ils voient que ça va
devenir réalité. Puis Sophie Brochu fait une job extraordinaire, que ça soit au
Massachusetts ou à New York, pour qu'on exporte plus notre électricité.
On a travaillé aussi beaucoup sur la
filière batterie, hein, du lithium jusqu'à la production des batteries. Donc, il
y a eu beaucoup d'ententes d'annoncées, puis ça devient un créneau, là,
vraiment clé pour l'économie du Québec, qu'on va continuer de développer dans
les prochains mois, les prochaines années.
Concernant le transport, on a parlé
beaucoup du troisième lien, du tunnel Québec-Lévis, mais n'oublions pas qu'on
s'est entendus pour un projet de transport structurant, un tramway à Québec,
enfin, avec un tracé qui fait l'affaire de beaucoup de monde. Donc, je pense,
de ce côté-là, là, il faut rappeler cette réalisation dans la dernière session.
Finalement, cinquième et dernière
priorité, mais non la moindre, la fierté. Bien, je pense que le premier
élément, puis peut-être celui qui a été le plus important, c'est Simon qui a
déposé le projet de loi n° 96 qui vient toucher, là, beaucoup, beaucoup de
secteurs pour faire la promotion du français, et c'est le geste le plus
important depuis la loi 101 de Camille Laurin. Donc, on va continuer de
bonifier le projet de loi, puis on va l'adopter, puis ça va aider à ce que le
français soit vraiment la langue commune, la langue de notre nation. Donc,
bravo de ce côté-là.
Puis hier, bien, écoutez, un projet qui me
tenait beaucoup à coeur, depuis deux ans et demi, on a annoncé les Espaces
bleus. Donc, hier, on a annoncé que la maison mère va être ici, à Québec, dans
notre capitale nationale, au Séminaire de Québec. On va avoir par la suite des
annonces à faire pour avoir des Espaces bleus dans les différentes régions du
Québec. Puis l'idée, c'est assez simple, c'est que je veux que les Québécois
visitent les Espaces bleus puis soient encore plus fiers d'être Québécois, en
leur rappelant l'histoire du Québec. Il faut mieux connaître l'histoire du
Québec, mieux connaître nos héros, nos artistes, nos gens d'affaires, nos
sportifs. Donc, c'est ça qu'on va retrouver, avec les particularités de chaque
région. Puis je pense ça va aider à augmenter la fierté d'être Québécois.
Donc, si je résume, on a réussi, durant la
dernière session, à mettre à genoux le virus, mais on a aussi réussi à faire
avancer nos engagements. Donc, je suis très fier du travail de notre équipe.
Puis je veux vous dire, là, au cas où ça soit une question, il n'y a aucun
changement de prévu dans notre gouvernement. Je suis très satisfait de l'équipe
qu'on a actuellement.
En terminant, bien, je veux en profiter
pour m'adresser aux Québécois, souhaiter à tout le monde un bon été. On a eu
une année qui a été dure, et c'est important de prendre des vacances,
idéalement, aller prendre des vacances dans les régions de notre beau Québec.
Et puis, bien, ce que je souhaite, en fait, c'est qu'après avoir mis Québec sur
pause, bien, qu'on mette les Québécois sur pause au cours des prochaines
semaines. Je pense c'est bien mérité. Mais il faut se rappeler qu'il nous reste
une grande mission pour l'été : d'aller chercher sa deuxième dose de
vaccin pour être pleinement protégé puis être certain que l'été qui vient soit
l'été des rapprochements. Merci. Bon été, tout le monde.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, ce sera Véronique Prince, de Radio-Canada, qui donnera le coup d'envoi
de la période des questions.
Mme Prince (Véronique) :
Merci beaucoup. Bonjour. Vous êtes très hauts dans les sondages, en ce moment,
mais tout ce qui monte redescend. Est-ce que vous anticipez ça dans les prochains
mois?
M. Legault : Bien, moi, je ne
prends rien pour acquis. Puis effectivement il n'y a rien de gagné, puis il
faut continuer à mériter la confiance des Québécois chaque mois. Donc, je ne
prends rien pour acquis puis je prends même pour acquis que ça va être plus
serré, effectivement, d'ici le mois d'octobre 2022.
Mme Prince (Véronique) :
Bien, justement, l'histoire a démontré que l'après-crise est souvent plus
difficile à gérer que la crise, politiquement parlant, là. Il y a d'autres
leaders, avant vous, qui étaient très hauts en temps de crise puis, après ça,
qui ont redescendu. Il y en a même qui ne se sont même pas fait réélire, là,
que ce soit au Québec ou ailleurs. Ça va être quoi, justement, votre...
M. Legault : Ou en Grande-Bretagne.
Mme Prince (Véronique) :
Voilà. Ça va être quoi, votre grand défi dans la prochaine année, maintenant
qu'on ne pense plus être dans la pandémie, là?
M. Legault : Bien, regardez,
là, j'ai rappelé que, hein, on est un peu comme un canard, là, qui avance en
dessous de l'eau, là. Ça ne paraît pas, mais on avance en éducation, en
économie, en environnement, du côté de la culture, de la santé, de notre
fierté, donc on a continué à avancer puis là on va pouvoir avancer encore plus
vite dans les prochains mois. Donc, c'est important. Je pense que ça allait
bien avant la pandémie. Bien, il faut s'assurer que ça aille bien après la
pandémie, continuer d'écouter les Québécois, mais je pense que nos cinq
priorités rejoignent les priorités des Québécois.
Mme Prince (Véronique) : Mais
vous ne m'avez pas dit c'était quoi, votre défi principal.
M. Legault : Bien, mon défi
principal, c'est de continuer à écouter les Québécois, peut-être moins me
fâcher comme je l'ai fait la semaine passée. Donc, je veux rester zen. Et puis,
bon, je m'attends à ce que l'opposition... plus on va approcher de l'élection,
plus ils vont être agressifs. Donc, rester zen puis garder — je pense que
ce n'est pas un bon mot français — le focus, mais, en tout cas,
garder nos priorités, nos cinq priorités, ne pas les oublier.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Je vais
rebondir là-dessus. Bonjour à vous, M. le premier ministre.
Vous venez de le dire, là, vous vous êtes
fâché la semaine passée. Vous avez passé un message à votre premier jour au
salon rouge. Est-ce que, compte tenu que tout le monde se déconfine, votre
arrogance s'est déconfinée aussi?
M. Legault : Bien, écoutez, je
ne rappellerai pas tout ce qui est arrivé la semaine passée, là, avec Pierre
Fitzgibbon...
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas juste la semaine passée, là. On l'a senti depuis quelques semaines
que le ton a changé. Vous êtes beaucoup plus combatif politique, là.
M. Legault : Oui, mais c'est
des deux côtés, hein? Écoutez, il faut écouter les questions de l'opposition
puis les prétentions de l'opposition. Je suis un être humain, ça me choque, des
fois, d'entendre des choses qui ne sont pas exactes et puis, bon... Mais il
faut que je sois plus zen.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous considérez, parce que vous dites que tout a bien allé, que ça a été
une bonne note à votre dossier d'être obligé d'écarter deux ministres pour des
raisons morales?
M. Legault : Ah! bien,
écoutez, j'aurais préféré effectivement garder les ministres, là, mais je ne
veux pas revenir sur ce qui est arrivé, entre autres, du côté de Pierre
Fitzgibbon. Il y a une loi, puis, bon, la loi n'était pas respectée. Mais, en
même temps, d'entendre encore l'opposition aujourd'hui, surtout l'opposition
libérale, de parler de conflit d'intérêts alors qu'il n'y en a aucun, conflit
d'intérêts, mais qu'il y en avait du temps des libéraux, bien, ça peut être choquant,
mais il ne faut pas que je me choque.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
bonjour à vous trois. Je voudrais revenir un petit peu sur ce que mes collègues
ont dit. Vous dites que vous voulez rester zen. Au début de votre mandat, vous
aviez demandé à vos ministres et députés de rester humbles, comme on l'a dit,
M. Laforest, le ton a peut-être changé dans les dernières semaines.
Est-ce que vous leur demandez... parce que
vous êtes très populaires. Il y a quand même une ligne qui est mince quand on
se retrouve dans ce genre de circonstances là. Donc, quel message vous avez donné
à votre équipe pour l'automne 2021?
M. Legault : Bien, le même
message que je me donne à moi-même. Rester humble, ce n'est jamais gagné
avec la confiance des Québécois, ne pas être arrogant, écouter les
Québécois, s'ajuster quand c'est nécessaire, comme on l'a fait d'ailleurs, là.
Je pense que les Québécois apprécient, quand on fait une erreur, on le
reconnaît puis on ajuste, donc de rester humble.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
avez parlé... vous avez évoqué que la fin de l'urgence sanitaire pourrait venir
à la fin du mois d'août. Est-ce que c'est toujours considéré? Et donc, en ce
sens-là, est-ce qu'on peut espérer une rentrée ordinaire? À quoi va ressembler
la rentrée parlementaire, à votre avis, en présentiel au Parlement?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, il va falloir écouter la Santé publique, il va falloir voir,
effectivement, est-ce qu'à l'automne le virus est encore là. Est-ce que la
température joue sur le virus, comme on l'a vécu à l'automne l'année passée?
Mais je pense qu'avec la vaccination, là, on peut être confiant que ça va être
pas mal plus normal à la rentrée puis qu'on va pouvoir se concentrer sur
d'autres priorités.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que c'est votre souhait de revenir à 125 députés?
M. Legault : C'est mon
souhait, mais je suis confiant qu'avec la vaccination qui va bien qu'on va être
capable d'avoir une rentrée plus normale.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Vous parlez de l'été des rapprochements. C'est sûr que là on va être en zone
jaune, mais c'est le feu vert, là, on peut vraiment... les gens peuvent se
détendre, se déconfiner au complet?
M. Legault : Bien, écoutez,
moi, j'ai prévu une semaine de vacances en Estrie, une semaine de vacances dans
Charlevoix et... bien, je souhaite puis je demande aux Québécois, quand c'est
possible, là — d'abord, il faut qu'ils aient des vacances, je sais
qu'il y en a qui ne peuvent malheureusement pas toujours en
avoir — prendre vos vacances dans les régions, dans les magnifiques
régions du Québec, puis se ressourcer, se calmer, méditer, être zen puis mettre
les batteries... recharger les batteries.
M. Bossé (Olivier) : Quelle
place vous pensez que le troisième lien va prendre dans les débats à l'automne?
M. Legault : Bien, ce qui a
été un peu spécial avec les oppositions, depuis qu'on a déposé le projet de
tunnel Québec-Lévis, c'est qu'ils n'ont rien à proposer. Quand on leur dit :
O.K., vous n'êtes pas d'accord avec un tunnel, êtes-vous d'accord avec un pont?
Mais là ce n'est pas clair, la réponse. Est-ce que vous pensez qu'il n'y a pas
de problème puis qu'on n'a pas besoin de rien faire? Là non plus, ce n'est pas
clair.
Donc, c'est facile de critiquer, mais être
constructif puis proposer, c'est une autre affaire, puis, pour l'instant, je
n'ai pas entendu de meilleure proposition. Donc, je pense qu'à un moment donné
ça va avoir ses limites, de critiquer un projet sans avoir rien à proposer en
échange, je ne sais pas. Geneviève, veux-tu ajouter quelque chose là-dessus?
Mme Guilbault :
Non, je pense que vous avez tout dit. Beaucoup plus facile de critiquer à
satiété dans le vide que de contre-proposer intelligemment.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour. Je voudrais quand même revenir sur l'arrogance, là. Évidemment, les
chroniqueurs... non, mais il y a des chroniqueurs qui l'ont rappelé dans les
dernières semaines. Je me demandais, vous, est-ce que vous respectez les partis
d'opposition?
M. Legault : Bien, oui. Bien,
oui. Puis, écoutez, comme je le disais tantôt au salon bleu, il y en a deux que
je connais très bien, là, Pascale Bérubé puis Dominique Anglade. J'ai travaillé
avec eux autres, ça fait que je les respecte. C'est des personnes qui ont beaucoup
de qualités. Bon, puis, il ne faut pas se fâcher, là, même s'ils disent des
choses, des fois, là, avec lesquelles j'ai de la misère, là, mais il ne faut
pas se fâcher. Je ne pense pas que c'est de l'arrogance, là. Je pense que je reste
quelqu'un d'humble, mais je reste quelqu'un qui est un peu sanguin et puis qui
parfois va montrer trop de caractère.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
l'environnement... vous avez parlé de cinq priorités, vous avez parlé de
l'environnement. Lors de la dernière campagne, vous en avez moins parlé. Est-ce
qu'en 2022, la CAQ, vous allez être un parti environnementaliste?
M. Legault : Bien, écoutez,
moi, je pense que tous les partis sont environnementalistes. Les Québécois, on
doit sauver la planète, là, on doit réduire le réchauffement de la planète, il
faut réduire les GES partout sur la terre. Donc, c'est comme une évidence.
Maintenant, il faut concilier ça aussi avec l'économie parce qu'on a besoin de
créer de la richesse si on veut investir pour protéger l'environnement, si on
veut investir en programmes sociaux, si on veut investir en éducation. Donc,
c'est juste une question d'équilibre. Pour nous, il y a un équilibre entre
l'économie puis l'environnement. Il y a peut-être d'autres partis pour qui
c'est moins important, l'économie. Nous, c'est important, les deux.
Le Modérateur
: Alexis
Samson, Cogeco.
M. Samson (Alexis) : Bonjour à
tous. La pandémie a remis en lumière les lacunes du réseau de la santé. On a vu
tout ce à quoi... on a traversé. Vous dites que c'est possible de changer les
choses. Dieu sait que le ministère de la Santé, c'est un gros ministère, puis
on l'a vu à de nombreuses reprises. Par où vous allez commencer pour changer
les choses au Québec? Et qu'est-ce qu'il sera important de corriger lors de la
rentrée?
M. Legault : O.K. Je pense
qu'il y a deux choses sur lesquelles il faut travailler, dans le réseau de la
santé, là, puis Christian Dubé et moi, on en a beaucoup parlé, c'est
l'imputabilité puis avoir des indicateurs de performance. C'est comme ça que
Christian a réussi, là, à mieux gérer la deuxième, la troisième vague puis la
vaccination, d'avoir continuellement des indicateurs puis de voir est-ce qu'on
chemine dans la bonne direction. Puis d'avoir des personnes responsables aussi.
Rappelons-nous ce qui est arrivé dans la première vague, dans beaucoup de
CHSLD, il n'y avait pas de patron pour s'assurer qu'on porte le matériel de
protection. Les CHSLD puis les RPA privées, ce n'était pas clair que les CISSS
puis les CIUSSS avaient une responsabilité.
Donc, rendre le monde imputable, d'en haut
jusqu'en bas, puis de suivre les résultats avec des indicateurs de performance,
ça a l'air simple, là, mais d'abord il faut aussi améliorer le système... les
systèmes d'information. Parce que c'est bien beau de suivre les résultats,
mais, s'il n'y a pas un bon système d'information... Puis il y a beaucoup de travail
à faire, dans le réseau de la santé, du côté du système d'information, mais je
pense qu'on a la personne idéale pour faire ces virages-là.
Maintenant, pour ce qui est des priorités,
bien, avoir une première ligne forte. Tous les rapports qui ont été faits, là,
à partir du rapport Clair jusqu'aux rapports qui ont été faits, même, dans
d'autres provinces, disent la même chose, il faut avoir une première ligne
forte. Ça veut dire quoi, ça? Un médecin de famille qui prend en charge un
certain nombre de patients, avoir des soins puis des services à domicile de
qualité, donc avoir moins de personnes qui sont obligées d'aller en deuxième
ligne, à l'hôpital, pour aller chercher des services. Donc, il faut… Puis, ce
n'est pas facile de négocier avec, entre autres, la FMOQ, je vous le dis, là,
ce n'est pas facile.
M. Samson (Alexis) : Mais
c'est un thème qui est revenu souvent à travers les cinq priorités, là, en
santé, en économie, en éducation, le mot «syndicat». Est-ce que les syndicats
ont pris trop de place dans le débat?
M. Legault : Bien, il faut
d'abord qu'on ait une bonne gestion. Il faut d'abord qu'on dise clairement qui
est responsable de quoi, qui est imputable. Ça, c'est la première chose.
Ensuite, suivent les résultats, donc avoir un système d'information qui nous
dit est-ce qu'on est en ligne avec nos indicateurs de performance. Une fois
qu'on aura fait ça, s'il y a des limites qui viennent des syndicats...
Moi, je pense que les syndicats, là, puis
les employés, ils veulent que ça marche, tu sais? On a, par exemple, avec la
FIQ, quand même un syndicat important, là, qui représente les infirmières, on a
une entente sur les conditions de travail. Il reste juste le salarial à régler.
Bien, quand on regarde ce qu'on a négocié avec eux autres, bien, on ajoute des
postes, O.K., donc on va vers les projets ratios qui avaient été faits par
Dr Barrette, deuxièmement, on augmente les primes là où il nous manque
d'infirmières. Tu sais, c'est quand même spécial, là, quand j'ai fait la
tournée, l'été passé, il y a des endroits où on me disait : Il me manque
d'infirmières la nuit, il me manque d'infirmières la fin de semaine, mais j'en
ai de trop en milieu de semaine, le jour, tu sais? Mais on a réussi à faire des
ententes avec la FIQ pour dire : Bien, écoutez, on va mettre les
incitatifs au bon endroit, là. Si on a besoin de mettre des incitatifs la nuit
ou la fin de semaine, bien, on n'a pas besoin de donner la même augmentation de
salaire à tout le monde.
Mais je pense qu'il y a une ouverture, du
côté des syndicats, mais il y a du travail à faire du côté de l'organisation
puis de la gestion du réseau de la santé.
Mme Prince (Véronique) :
Mais, les indicateurs de performance, vous ne l'avez pas essayé, vous, quand
vous étiez ministre de la Santé? Ça n'a pas marché?
M. Legault : Bien, d'abord,
j'ai été là un an, hein? D'abord, rappelez-vous j'étais là trois ans à
l'Éducation, puis on n'a mis des contrats de performance dans les universités,
puis ça a marché. À la Santé, j'ai été là un an, on a commencé à mettre des
contrats de performance puis, bon, malheureusement, on s'est retrouvés dans
l'opposition. Ce n'est pas un travail qui se fait du jour au lendemain.
On se retrouve aussi avec des conventions
collectives qui étaient déjà signées. Bon, là, je vous dis, on vient de
s'entendre sur une nouvelle convention avec les infirmières, avec la FIQ, sur
la partie conditions de travail. Mais on est pris avec des conventions qui ont
été signées, jusqu'en 2023 avec les omni puis avec les spécialistes. Donc,
c'est difficile, là, il faut comme les convaincre que, même s'il y a une
convention signée, qu'on la déchire puis on fait d'autres choses. Donc, c'est
lors des négociations de conventions collectives qu'on peut changer les choses.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
le premier ministre, en clair, quelles conditions doivent être réunies pour
lever l'état d'urgence sanitaire?
M. Legault : Bien, je pense
que M. Arruda l'a dit, là, ça prend deux doses à 75 % de la population,
donc… Puis, bon, lui, il demande qu'il y en ait 75 % dans chaque groupe
d'âge, donc c'est ça qui est visé. On pense être capables d'atteindre ça d'ici
la fin août.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, dès que cette condition-là est…
M. Legault : Oui .Mais je ne
veux pas prendre rien pour acquis par contre. C'est pour ça, mon message à la
fin, c'était de dire : Même si ça va mieux, là, allez chercher votre
deuxième dose.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que vous craignez une quatrième vague?
M. Legault : Bien, c'est
certain qu'avec la vaccination ça pourrait… ça n'aurait rien à voir avec ce
qu'on a connu dans les premières vagues. Mais il pourrait y avoir un sursaut,
là, à l'automne.
M. Laforest (Alain) : La
France puis la Belgique reculent, actuellement, sur le confinement, là. Est-ce
que vous… Ça ne peut pas arriver ici?
M. Legault : Bien, écoutez,
tout est une question de proportions, là. Quand on regarde la Belgique, la
France, les pays en Europe, quand on regarde, là, moi, je regarde ça à chaque
soir, ça n'a rien à voir avec quand on était dans la troisième vague, là. Oui,
il y a des petits sursauts, là, mais ce n'est pas rien de majeur.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous avez mentionné, M. le premier ministre : On va continuer de bonifier
le projet de loi n° 96. M. Jolin-Barrette, ministre responsable de la
Langue française, comment? Puis qu'est-ce que vous souhaitez accomplir, d'ici
la fin de votre mandat, pour accroître encore, pour doper la fierté des
Québécois?
M. Legault : Bien, veux-tu
commencer?
M. Jolin-Barrette : Bien, sur
projet de loi n° 96, on va tenir les consultations à l'automne. Et il y a
déjà des bonnes idées qui ont été formulées par les partis d'opposition,
notamment, le Parti libéral propose qu'il y ait un minimum de trois cours de
français au cégep dans le collégial anglophone. C'est une avenue à laquelle on
est ouverts. Déjà, nous, on met l'épreuve uniforme de français pour tous les
étudiants francophones et allophones, au cégep, pour être diplômé en anglais.
Mais, si le Parti libéral nous suggère de rajouter, en plus, des cours de
français, c'est une avenue qui est intéressante. Alors, on va être à l'écoute,
puis on va tenir des consultations à l'automne, puis ensuite on va faire
l'étude détaillée, puis on va se montrer ouverts comme on l'est toujours.
M. Legault : Je pense, c'est
ça, là, c'est autour de la langue puis de la culture. Donc, il faut continuer
d'aider nos gens en culture parce que c'est l'âme de notre peuple, là, notre
culture, nos artistes, toutes les formes d'art et puis la langue. Donc, si
effectivement il y a des bonnes idées pour bonifier le projet de loi, bien, on
est ouverts.
Le Modérateur
: Très
bien. Question en anglais… Oh! pardon.
M. Bergeron (Patrice) : Eh! Eh!
Eh! Un instant, M. le Président.
Le Modérateur
:
J'oubliais l'honorable représentant de LaPresse canadienne,
Patrice Bergeron.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. J'ai passé proche de ne pas avoir…
M. Legault : Il faut avoir du
front. Il faut avoir du front, hein?
M. Bergeron (Patrice) :
L'effronté! Je vais m'en rappeler. M. Legault, vous avez parlé de vos
plans pour cet été, vos vacances, mais quels sont vos plans politiques pour cet
été? Parce qu'on entre dans une année électorale, puis est-ce que vous avez des
plans, en tant que parti ou en tant que gouvernement, d'une tournée du Québec
ou d'aller rencontrer vos militants ou des citoyens?
M. Legault : Oui. À partir,
bien, je l'espère, là, de la mi-août, quand ça va être permis, là, je veux
repartir sur une tournée des régions du Québec comme je l'ai fait l'été passé.
Donc, aller à la rencontre, là, des élus municipaux, entre autres. Je sais
qu'ils sont en élection, là, c'est peut-être un peu plus délicat, mais il y a
peut-être des endroits où il n'y a pas d'élections ou… Je rencontrerai les
partis de l'opposition aussi. Mais je veux aller, effectivement, faire la
tournée de certaines régions, là, d'aller dans le Nord-du-Québec puis d'aller
faire la tournée, un peu, du Québec. Donc, à partir de la mi-août, à peu près,
là, j'enligne ça.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
en fait, vous êtes revenu, souvent, sur les questions des médecins de famille,
la FMOQ. Vous avez dit : Préparez-vous les médecins de famille, cet
automne, ça s'en vient. Qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'est-ce que vous
voulez changer? Vous dites que c'est difficile de changer les choses avec eux,
mais qu'est-ce que vous aimeriez changer avec eux? Puis qu'est-ce qui ne marche
pas, là?
M. Legault : Bien, ce qui ne
marche pas, c'est qu'il y a des médecins de famille qui ne prennent pas en
charge un minimum de patients. Et il y a des Québécois qui n'ont pas de médecin
de famille. Pourtant, le Québec, c'est la province, toutes proportions gardées,
qui a le plus de médecins de famille. Donc, on a un problème. Il y a deux
approches possibles. Il y a une approche qui est de changer le mode de
rémunération pour la capitation, donc payer par patient. Donc, c'est un
incitatif à déléguer plus d'actes aux infirmières puis à faire certains actes
par télétravail ou même par téléphone. Puis il y a la deuxième approche, qui
était l'approche de Gaétan Barrette, qui n'est pas nécessairement mauvaise, qui
était le projet de loi n° 20, où là il y a des pénalités si un médecin de
famille ne prend pas en charge un minimum de patients. Donc, on regarde ces
deux approches-là, là, mais ce n'est pas acceptable, actuellement, qu'il y ait
autant de Québécois qui n'aient pas de médecin de famille.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, vous pourriez activer le projet de loi n° 20, les pénalités qui y
sont...
M. Legault : Ce n'est pas
exclu. Ce n'est pas exclu.
Le Modérateur
: O.K.
Merci. On passe maintenant en anglais. Oui, Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
:
You're sure now.
Le Modérateur
: I'm
sure.
M. Authier (Philip)
: I don't want to get in trouble, you know. It has...
Good day, Premier and Ministers.
M. Legault :
Good day.
M. Authier (Philip)
:
It has nevertheless been a very difficult year. In Québec, we've been endured
with a lot of death, a lot of tragedy. There are people that are still sick
from COVID, there are people that have long-term, the long... they call them
long-haulers, the long-term effect of COVID, because it's not quite out of
their bodies. How do you think, psychologically, the Québec people will emerge
from the pandemic? What's your assessment of the mood and the spirit of the
people?
M. Legault :
Yes. Of course, people are anxious to see their friends, their family, so I
think this summer will be good for these people. But we have to be realistic.
Many Quebeckers, a lot more than before the pandemic, have mental health
problems. So we're trying to add professionals, right now, to help them. We'll
continue to do so. We're working with people from the private sector. And I
think it will be a challenge to give services to all these people, in the next
few months, and it's really the priority of Lionel Carmant.
M. Authier (Philip)
:
But in general, though, are the people stronger? Weaker? Because we... there
are many studies about the aftereffects of a pandemic. Are you worried about
that?
M. Legault :
I think that we needed a win and we had a win with the vaccination. And I think
that people are proud, it's important to be proud, and I think it will help.
When you said that it was tough during this year, it was tough in 2020.
In 2021, we did better than anywhere else. So I think that there is more
optimism.
M. Authier (Philip)
:
I'm talking more as in 15 months of pandemic, so...
M. Legault :
O.K. Yes. O.K., but it's getting better. The second wave and the third wave
was... had better results, or less worse results than the first one.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good day. Mr. Legault, just a
clarification. How would you translate «l'été des
rapprochements», for you?
M. Legault : You should tell me.
Mme Senay (Cathy) : The summer of love?
M. Legault : It's not exactly that.
Mme Senay (Cathy) : No, not exactly that?
M. Legault : Getting closer? Ask…
M. Authier
(Philip)
: …
Mme Senay (Cathy) : OK. So, let's call it…
M. Legault : What I like about «rapprochements», it has many meanings.
Mme Senay (Cathy) : So, the summer…
M. Legault : I don't know if we have the equivalent in English. I'm sorry, I'm
not good enough in English.
M. Authier (Philip)
: Summer of togetherness.
M. Legault : Togetherness. Togetherness.
M. Authier (Philip)
: That will be $5, please.
M. Legault :Thank you, Phil.
Mme Senay (Cathy) : You explained yourself, justified yourself a lot, during the press
conference, about, like, a few weeks ago, at question period, you lost your
temper, you were short-fused, impatient. How important it is for you to ask Quebeckers forgiveness for this? You don't
want Quebeckers to have this
memory of you for the whole summer, being impatient.
M. Legault : Yes. I don't think that most of the Quebeckers saw that. I think that some people from the Oppositions saw that. I want to be more quiet
with the Opposition, but I have
to make sure I control my temper.
Mme Senay (Cathy) : And, last question,
if we count the number of months you governed, since October 1st
2018, you had basically 16 months without a pandemic and then 15 months in a
pandemic. How do you want to… Because you don't want to be considered just a Government governing in the pandemic. But
people can maybe, sometimes, forget things. So, how are you going to make sure,
starting this summer, that Quebeckers consider you a Government beyond the pandemic?
M. Legault : OK. First, I feel a bit like a duck : it looks quiet, but
under the water, we go fast, and we advance fast. And I think I've showed, in
giving you, in French, some examples... but I think in education, in economy,
in environment, in culture, we made some progress. And I think that 90 %
of our promises from 2018 will be respected. And part of that was done during
the pandemic. So, it's not true that we only worked in the pandemic for the
last 15 months.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon everyone. You
mentioned a couple times, that you want to get back to Zen, that you want to
recharge your batteries over this…
M. Legault : I answered a question. I'm not the one who brought this subject.
Mme Fletcher (Raquel) : But you mentioned it in question period as well that you want, for
yourself, but also for everyone to recharge their batteries over the summer and
to come back, in September, well rested. But we know that there is a chance
that we could come back in September to a fourth of a fifth wave.
So, how are you preparing
for the potential that the pandemic might not be over by September?
M. Legault :O.K. First, I think
that with the vaccination we
are in a very different situation than we were last summer regarding next fall.
So, I think that, if there is a fourth wave, I don't expect that it would be a
big one, right?
Second, regarding my
zenitude, I've got emotion, I'm human, and sometimes it's not easy to listen to
the Oppositions, but I have to stay quiet, even if they say something I don't
like.
Mme Fletcher (Raquel) : To stay calm.
M. Legault : Stay calm.
Mme Fletcher (Raquel) : I also have a question about Bill 96. Going into the fall, you
mentioned that there would be consultations. Can you elaborate a little bit on
that, what the timeline is for the consultations, when you plan to adopt it,
will you use closure to adopt it before next election? Can you tell us all
those details?
M. Jolin-Barrette : Well, we are in negotiation right now with the Opposition parties to get all the groups and to
have a common motion. It's regular way and we do that with all the bills before
the consultation.
So, I think we will close
that in the next few days or few weeks and, after that, we will call different
groups to come at the National Assembly, so in
September, probably. And after that, you know all the different steps to study
the bill, so there will be a parliamentary commission and detailed study of
each article. So it will be by the regular way, but one thing is really
important, it's to adopt that bill because it will give the tools to improve
French in Québec, and to protect the French language, and also it will be
really the common language in different sectors of society, and we need to do
that.
And also, as I said
before when I tabled the bill, there is nothing in the bill that take off some
rights about the English community... that bill, with having that in mind, to
protect all the rights of the Aboriginal peoples and people from the English community, and I prove, in that, that I did that. Like you see, in
the CEGEP, I gave priority in French lessons for English-speaking Quebeckers.
Le Modérateur
:
Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.
M. Legault : Merci, tout le
monde. Bon été, prenez des vacances, vous aussi, et merci.
(Fin à 12 h 33)