(Dix heures six minutes)
Mme Samson : Bonjour, tout le
monde. Bienvenue. Et que dire de plus?
Journaliste
: Votre
masque, madame...
Mme Samson : Oh! pardon.
Alors, je vous disais : Bonjour et bienvenue. Et j'ajoutais : Et que
dire de plus?
Alors, vous ne pourrez pas dire, MM., Mmes
les journalistes, que j'ai abusé de cette tribune depuis 2014, mais ça risque
de changer dans les prochains mois. En effet, après quelques heures de
réflexion, suite à mon expulsion du caucus de la CAQ, je vous annonce ce matin
que je me joindrai à l'équipe d'Éric Duhaime et du Parti conservateur du Québec
dès la rentrée parlementaire en septembre prochain. J'ai eu l'occasion de
rencontrer M. Duhaime à quelques reprises, dernièrement, et j'ai pu apprécier
son énergie et son intelligence, son engagement et sa volonté de servir les Québécois
et les Québécoises. Servir le Québec, c'était, et ça demeure, ma seule
motivation quand j'ai fait le saut en politique en 2012.
Aujourd'hui, mieux servir le Québec, c'est
la raison pour laquelle je joins le Parti conservateur du Québec et l'équipe
d'Éric Duhaime. Parce que mieux servir le Québec, pour moi, c'est refuser que
la démocratie soit mise à l'arrêt et muselée. J'estime qu'une nation
démocratique doit avoir le plus de choix possible, que de réels débats doivent
s'y tenir et le plus grand nombre d'opinions et d'idées doivent y être
entendues et débattues. Il s'agit là de la seule raison pour laquelle j'ai
contribué à son parti… oh! pardon, je devrais dire notre parti à partir de
maintenant. Mieux servir le Québec, pour moi, c'est refuser la centralisation
du pouvoir qui reléguait les députés de la CAQ dans un rôle de béni-oui-oui
docile et obéissant. Aujourd'hui, je me sens délivrée, je retrouve ma marge de
manoeuvre, ma parole et ma liberté.
J'ai donc l'intention de poursuivre mon
mandat sous la bannière du PCQ, le seul parti qui propose une véritable
alternative à la CAQ. Alors, je continuerai… j'ai l'intention de continuer mon
mandat comme députée du comté d'Iberville. Je serai constructive et positive
dans l'exercice de mes fonctions, consciente, toutefois, que je devrai faire le
deuil de certaines amitiés développées avec plusieurs collègues de la CAQ. Je
laisserai maintenant la parole à M. Duhaime, et on pourra répondre à vos
questions par la suite.
M. Duhaime (Éric) : Alors,
bonjour, tout le monde. Vous dire que je suis heureux aujourd'hui, ce serait un
euphémisme, je pense que c'est un grand jour pour ceux et celles qui souhaitent
une plus grande diversité au sein de notre Parlement. C'est un grand jour aussi
dans l'histoire du Parti conservateur du Québec, ça fait quand même huit
décennies d'absence de ce parti dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, et
aujourd'hui il va retrouver sa place au salon bleu… j'allais dire salon vert
parce qu'il était vert à l'époque où il y a eu des députés conservateurs. C'est
un retour qui s'effectue, en plus, avec l'arrivée d'une femme accomplie et
chevronnée, la députée d'Iberville, qui est avec moi, Claire Samson.
Mme Samson possède une feuille de route
impressionnante, même si on l'a trop peu vue durant les dernières années, elle
est titulaire d'un M.B.A. de la New York University Stern School of Business.
Elle a une longue, longue feuille de route et de gestionnaire, dans le secteur
des communications et de la culture, elle a été, tour à tour,
présidente-directrice générale de l'Association québécoise de la production
médiatique, directrice générale des communications et de la programmation de
Radio-Canada, vice-présidente exécutive et chef des opérations de feu TQS, et
vice-présidente des communications de TVA. Et depuis 2014, bien, vous la
connaissez mieux ici, comme députée à l'Assemblée nationale. Auteure aussi du
fameux rapport Samson dont on parle encore aujourd'hui, sur l'avenir de la
langue française et la francisation de nos immigrants.
Comme Claire vient de l'expliquer, j'ai
appris à mieux la connaître au cours des dernières semaines, des derniers mois
sur le plan personnel. C'est une femme qui est déterminée qui n'a pas la langue
dans sa poche, je pense que vous vous en doutez. Elle souhaite faire avancer le
Québec, elle est désespérée de voir le gouvernement renier ses engagements les
uns après les autres, et, aujourd'hui, on est extraordinairement fiers de la
compter parmi nous.
Je sais que le premier ministre François
Legault et ses sbires vont peut-être tenter, au cours des prochaines heures,
des prochains jours de dénigrer la députée d'Iberville. Vous savez, je suis un
ami personnel de Sylvie Roy, et je peux vous dire que quand elle a quitté la
CAQ, et on se parlait quotidiennement, je me souviens par quoi elle est passée
et je sais que quand on a le courage de se tenir debout face à François
Legault, il peut y avoir des conséquences fâcheuses, mais je peux vous dire que
ces mauvaises langues là, on ne leur laissera pas faire le même coup deux fois.
Claire Samson ne joint certes pas les
rangs du Parti conservateur aujourd'hui par opportunisme, je pense que tout le
monde s'entend là-dessus. Elle le fait par conviction, pour nous aider à
construire une véritable alternative politique qui pourra réussir là où la CAQ
a échoué, un Québec responsable, où nos droits démocratiques et nos libertés
individuelles sont respectés et sont promus. C'est ça que nous voulons.
L'arrivée de Claire Samson comme chef parlementaire du Parti conservateur
permettra à la députée de jouer un rôle à la hauteur de ses compétences.
Et pour tous les conservateurs du Québec,
c'est un événement très important au coeur de l'actuelle croissance sans
précédent de notre parti. Vous savez, quand j'ai annoncé, le 22 novembre
dernier, que je me portais candidat à la direction du Parti conservateur du
Québec, c'était un parti qui comptait 500, 600 membres. Aujourd'hui, on en a
plus de 15 000. De tous les partis représentés à l'Assemblée nationale, si
vous allez aujourd'hui sur le site du Directeur général des élections du
Québec, vous allez voir qu'en 2021 nous sommes le parti qui a recueilli le plus
grand nombre de donateurs de tous les partis. Les sondages enregistrent une
hausse de notre parti, qui est passé de 1% à 8 % au cours des derniers
mois, des dernières semaines. On est même déjà deuxième ici, dans la grande
région de Québec, si vous vous fiez aux sondages.
Claire Samson, aujourd'hui, vient ajouter
non seulement sa grande expérience à notre équipe, elle nous permettra aussi
d'effectuer le virage nationaliste que j'ai promis pendant ma course à la
chefferie. Sa défense, sa promotion, son amour de la langue française et de
notre culture unique seront grandement appréciés au sein de notre parti. Les
talents de Claire Samson seront davantage mis à contribution, la voix du Parti
conservateur du Québec se fera davantage entendre à partir d'aujourd'hui.
Merci, bienvenue dans la famille conservatrice, Claire.
M. Laforest (Alain) : ...puis
retirer votre masque à nouveau.
Mme Samson : À nouveau,
excusez-moi.
M. Laforest (Alain) : Bon,
vous venez de nous dire que vous avez retrouvé votre parole.
Mme Samson : Oui.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
qui ne passait pas avec François Legault et quel reproche vous avez à lui
adresser?
Mme Samson : Écoutez, là, je
ne veux pas adresser des reproches spécifiquement à François Legault.
M. Laforest (Alain) : Bien,
adressez-les à l'équipe de François Legault. Qu'est-ce que vous avez à...
Mme Samson : Bien, je peux
vous donner un exemple. Quand on se présente en commission parlementaire et
qu'on nous tend une feuille en nous disant : Ça, c'est tes questions pour
la ministre. Je m'excuse, là, mais moi, en tant que législateur, là, c'est un
travail que je ne prends pas à la légère, là. Le projet de loi, je l'ai lu,
j'ai préparé mes questions, et j'ai des questions qui ne sont pas
nécessairement complaisantes. Alors, je ne vais pas m'astreindre à poser des
questions complaisantes pour mettre en valeur un ou une collègue. Ce n'est pas
ça le travail de député. Alors là, je pourrai dorénavant poser les questions
que je trouve judicieuses et espérer des réponses.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous appuyez toutes les prises de position du chef du Parti conservateur
Québec?
Mme Samson : Bien, on a eu la
chance de discuter de plusieurs éléments. Il faut savoir qu'il y aura à
l'automne prochain...
M. Laforest (Alain) : Ce n'est
pas ma question. Est-ce que vous appuyez toutes les prises de position et les
idées...
Mme Samson : Je ne les connais
pas toutes, on n'a pas pu discuter de toutes les positions. Et on va travailler
cet été, on va échanger. On a un congrès à l'automne prochain qui va déterminer
la base de la prochaine plateforme électorale. Mais, pour le moment, on n'a pas
de désaccord majeur, là.
Mme Gamache (Valérie) :
Mme Samson, vous allez siéger comme députée, vous allez représenter le
Parti conservateur à l'Assemblée nationale puis vous êtes en train de nous dire
que vous ne connaissez pas toutes les idées de ce parti-là. C'est ça que vous
êtes en train de nous dire?
Mme Samson : Bien, je les
connais sommairement, là, parce qu'on a discuté ensemble, là, mais je n'ai pas
analysé dans le détail. Et il y a beaucoup des propositions, peut-être
M. Duhaime, vous pouvez rajouter, qui sont à développer, et on va les
développer ensemble.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : C'est quoi la position, par exemple, du Parti
conservateur sur... Mme Samson, selon ce que vous en savez, c'est quoi la
position du Parti conservateur du Québec sur l'avortement?
Mme Samson : Sur l'avortement?
Bien, je ne pense pas que le Parti conservateur du Québec soit antiavortement,
là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : C'est quoi sa position sur les investissements
en culture?
Mme Samson : Bien, je pense
que le parti reconnaît l'importance de supporter les industries culturelles, ce
que ça signifie pour les Québécois au niveau de l'identité, et je n'ai aucune
crainte quant à l'avenir... quant au support à l'avenir que le Parti conservateur
pourrait accorder à la culture...
Mme Gamache (Valérie) :
...qu'est-ce que le Parti conservateur du Québec ferait avec les 13 féminicides
depuis le début de l'année? Est-ce que là, là-dessus, vous avez des...
Mme Samson : Bien, écoutez,
vous ne pouvez pas me demander ça à moi personnellement.
M. Duhaime (Éric) : Je veux
juste vous dire quelque chose. Le Parti conservateur, je vous l'ai dit, quand
le... quand moi, j'ai pris les rênes de ce parti-là, c'était un parti qui a
95 % de son membership qui n'étaient pas membres, puis l'écrasante
majorité n'a même pas voté pour le Parti conservateur aux dernières élections.
Ce qu'on a fait, on a pris des positions générales. On va avoir un congrès des
membres en novembre prochain, comme Mme Samson vient de le dire. On va
développer, à ce moment-là, des politiques plus claires.
Mais il faut que vous compreniez que
l'écrasante majorité de nos membres n'étaient pas membres du parti, n'ont pas
voté pour ces positions-là. C'est pour ça que le programme... Puis moi-même,
pendant la course au leadership...
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous rejetez certaines de vos idées du passé?
M. Duhaime (Éric) : Mais je
l'ai dit pendant la course à la direction du parti. Vous pouvez aller voir les
vidéos que j'ai faites, là, pendant toute la... même les tournées virtuelles.
Je suis sorti contre plusieurs des positions qui avaient été historiquement
prises par le parti et j'ai dit qu'on remettrait tout sur la table.
M. Laforest (Alain) : Je
parle de vos positions à vous.
M. Duhaime (Éric) : Qu'est-ce
que j'ai changé par rapport au programme... Bien, une position, c'est celle
qu'on représente ici aujourd'hui. Le parti était contre ça, qu'il y ait des
gens qui transfèrent d'un autre parti vers nous. Moi, je me suis opposé à ça
pendant la course à la direction. Vous allez voir que le parti s'est déjà
historiquement proposé...
M. Laforest (Alain) : ...sur
l'avortement, sur la science, qu'est-ce qui s'est passé avec la COVID?
M. Duhaime (Éric) : Sur
l'avortement, le parti n'a jamais été en faveur des... À ma connaissance, en
tout cas, pas dans un passé récent, là, on a toujours été des gens qui
respectaient la liberté de choix.
M. Larin (Vincent) : Mme
Samson, comment vous expliquez que vous vous joignez à un parti sans même en
connaître les positions?
Mme Samson : Bien, écoutez,
là, je les connais, dans le sens que j'en ai entendu parler, comme tout le
monde, là, parce que je suis l'information. Mais nous, ce qu'on a discuté, on
s'entend. On sait qu'on aura un congrès où beaucoup de choses vont être remises
en question, et on...
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que ce n'est pas plus une revanche envers M. Legault, parce que vous avez été
exclue?
Mme Samson : Moi, je vais vous
avouer, de un, je ne nourris pas de vengeance et d'amertume, là. M. Legault a
fait le choix de ne pas m'amener au Conseil des ministres. C'est sa
prérogative, c'est son choix. Ça fait presque trois ans maintenant que j'ai
tourné la page de ça, et on ne va pas ronger...
M. Larin (Vincent) : Mais à
vos électeurs qui ont voté parce que vous vous présentiez pour la CAQ,
qu'est-ce que vous dites aujourd'hui?
Mme Samson : On va continuer
de les servir comme ils ont été servis depuis que j'ai été élue. Le personnel
et moi, on va être au bureau de comté, on va continuer à défendre leurs
intérêts. C'est ça, le travail, et...
Des voix
: ...
Mme Samson : Attendez, là,
c'est trop en même temps, là.
M. Bergeron (Patrice) : Les
gens ont voté à 47 % pour vous en 2018. J'ai vu que vous aviez une
majorité de 10 000...
Mme Samson : Oui, c'est un bon
score.
M. Bergeron (Patrice) : Bien
oui, c'est un bon score. Ces gens-là ont voté pour Mme Samson, et la Coalition
avenir Québec, et M. Legault. Là, vous leur dites : Bien, ce n'est pas
pour ça que vous avez voté. C'est ça? Il y a plusieurs...
Mme Samson : Ils auront...
M. Larin (Vincent) : Vous
dites : Ils adhèrent tous au Parti conservateur, là, ces gens-là qui ont
voté pour vous, là?
Mme Samson : Je ne prétends
pas ça. Je n'ai pas parlé à tous les électeurs. À date, les réactions que j'ai
eues sont positives. Je n'ai pas eu de réaction négative. J'imagine qu'il y en
aura. Mais ma détermination, c'est de compléter mon mandat. Écoutez, il reste un
an. J'ai l'intention de compléter mon mandat et de continuer à servir les
électeurs et les citoyens du comté d'Iberville avec autant d'assiduité et de
détermination que je l'ai fait...
M. Chouinard (Tommy) :
...et d'être présente tous les jours au Parlement?
Mme Samson : Pardon?
M. Chouinard (Tommy) :
Et d'être présente tous les jours au Parlement? Allez-vous être présente tous
les jours au Parlement...
Mme Samson : ... mon
intention. Tous les jours où on siège, oui.
Mme Richer (Jocelyne) :
Vous parlez de la docilité des caquistes? Pouvez-vous élaborer là-dessus?
...selon vous, le gouvernement Legault, c'est le parti de gouvernement d'un
seul homme...
Mme Samson : Écoutez, il
est évident que, dans un caucus, c'est plus facile pour le gouvernement quand
ses députés marchent au pas. Alors...
Mme Richer (Jocelyne) :
...
Mme Samson : Bien, est-ce
que vous vu beaucoup de dissidence? Alors, moi, j'ai des problèmes parfois avec
certaines positions du parti. Et là dorénavant je pourrai les exprimer plus clairement
et plus librement.
M. Chouinard (Tommy) :
Mais quelle position n'exprime pas la CAQ que vous allez pouvoir exprimer avec
le Parti conservateur?
Mme Samson : Bien, je
vais vous donner un exemple : le fait que le rapport de la Commissaire à
l'éthique, que la CAQ ait voté contre, moi, j'avais une petite gêne, là. La Commissaire
à l'éthique, c'est une institution à l'Assemblée nationale. Et l'éthique, pour
moi et pour le Parti conservateur, c'est important. Et on nous a avisés le
matin que nous allions voter contre. On ne nous a pas demandé notre opinion et
on n'avait pas l'option de se prononcer. Alors, moi, je ne suis pas...
M. Laforest (Alain) :
Donc, c'est le politburo, là. C'est ça que vous nous dites, là.
Mme Samson : Bien, ce n'est
pas le politburo, mais je pense que, malheureusement, c'est comme ça que ça s'est
passé dans plusieurs gouvernements depuis plusieurs années. Et puis, moi, je
pense que ce n'est pas la meilleure façon de faire.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...Duhaime... question sur les féminicides
intéressante, d'autant qu'il y en a eu un malheureusement ici, à Québec, là,
dans les derniers jours. Vous, si vous étiez au pouvoir, qu'est-ce que vous
auriez fait pour lutter contre la violence faite aux femmes?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, moi, je crains, puis je l'ai dit souvent, là, je crains que le
confinement extrême que le Québec a vécu est en partie... Il y a eu des
problématiques, là. On a souvent enfermé malheureusement les victimes avec
leurs bourreaux pendant plusieurs mois. Et aujourd'hui, si on voit... on... on
voit les conséquences, là. Puis moi, j'ai... pendant 15 mois, pendant les
15 derniers mois, je me suis beaucoup inquiété des conséquences néfastes d'un
confinement extrême. Et ça, c'est un des éléments, malheureusement, je pense,
qui commence à sortir. On a vu aussi le décrochage scolaire, la...
Journaliste
: Mais qu'est-ce
que vous auriez fait, c'est ça, ma question?
M. Duhaime (Éric) : Je
vais juste finir ma réponse, madame. La détresse psychologique, c'est la même
chose. Le décrochage scolaire aussi, c'est la même chose. Les faillites qui s'en
viennent, ça va être la même chose. Donc, moi, je m'inquiète beaucoup...
M. Larin (Vincent) :
Qu'est-ce que vous allez faire... violence faite aux femmes?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, ce que je dis, c'est... justement, c'est qu'il ne fallait pas confiner
ces victimes-là avec leurs bourreaux pendant des mois. Je pense que ça, c'est...
S'il y a une recrudescence, je pense qu'il y a un élément... on vit une année
qui n'est pas...
M. Laforest (Alain) : Donc,
le confinement général n'était pas une bonne idée. Parce qu'on ne peut pas
juste confiner des gens qui sont en situation de violence conjugale, il ne
fallait pas confiner, là.
M. Duhaime (Éric) : Non, non,
mais il y avait moyen de faire des mesures. Il y a un paquet d'autres états qui
l'ont fait, là. On est quand même... il faut dire qu'au Québec, c'est l'endroit
où on a le plus confiné, là. Si vous parlez... Il n'y a pas eu aucun endroit où
il y a eu des couvre-feux aussi sévères que nous, nulle part ailleurs on a
fermé l'industrie de la construction, on a fermé les usines, nulle part ailleurs
on a fermé les salles à manger aussi longtemps, nulle part ailleurs, puis on
pourrait continuer, on donne des contraventions de 1 500 $ à autant
de citoyens. Je veux dire, la liste pourrait être longue, là. Il y a...
Mme Gamache (Valérie) :
...Sauf votre respect, M. Duhaime, là, je veux dire, avant le confinement,
là, il y avait de la détresse psychologique, il y avait des féminicides et il y
avait du décrochage scolaire.
M. Duhaime (Éric) : Oui, vous
avez raison.
Mme Gamache (Valérie) : Alors,
la question ce n'est pas tant : C'est-u la faute du confinement, la
question, c'est : Qu'est-ce que le Parti conservateur aura comme
stratégie?
M. Duhaime (Éric) : Mais je
ne dis pas que c'est la faute du confinement en soi, comprenez-moi bien. Ce que
je dis, c'est que le confinement a possiblement accentué la crise. Et, si on
vit une situation très choquante comme celle qu'on vit présentement, je vous
dis qu'il y a peut-être une raison pour quoi il y a eu une progression, une...
M. Chouinard (Tommy) :
...répété plusieurs fois que ce qui... les mesures qui ont été annoncées puis
imposées au Québec par le gouvernement pour faire face à cette pandémie ne
reposaient sur aucune base scientifique. Vous l'avez répété plusieurs fois.
Donc, pour vous, ce qui vient de la Santé publique, ce n'est pas de la science.
Quelle est votre science?
M. Duhaime (Éric) : Attendez,
d'abord, premièrement, ce n'est pas moi qui le dis. M. Arruda, par exemple,
sur le couvre-feu, a avoué qu'il n'y avait aucune étude scientifique pour
prouver les bienfaits, les bénéfices de la... de ça. Sur le port du masque,
rappelez-vous quand on nous a imposé le port du masque, d'abord, le Dr Arruda était contre pendant plusieurs
mois, ensuite, il y a eu une étude de l'INSPQ, l'Institut national de la santé
publique du Québec qui a été rendue publique pour dire qu'ils ne pouvaient pas
non plus prouver scientifiquement les bénéfices. Je veux dire, il y a... la
science a le dos large, là. Puis la science, ce n'est pas de décider qu'on
va... un mariage c'est 50 personnes puis quand que le Canadien gagne
contre Vegas, c'est 3 500, là.
M. Chouinard (Tommy) :
...M. Duhaime.
M. Duhaime (Éric) : Non, non,
je comprends que...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
non, il se transmet comment le coronavirus? Juste parce qu'il faut s'entendre
sur les mêmes bases.
M. Duhaime (Éric) : Bien, il
se transmet par des gouttelettes ou par des aérosols, là. Il y a des... Ça
aussi, il y a un débat.
M. Chouinard (Tommy) :
...faire face à ça, on adopte quelle mesure, avec quel avis scientifique?
M. Duhaime (Éric) : Bien, la
première chose qu'il faut faire, c'est de protéger les personnes vulnérables.
Ça, ça a été le grand échec du Québec, hein, si on a 6 700 personnes
qui sont décédées en CHSLD parce que, justement, on a transféré beaucoup de
gens d'un établissement à l'autre. Donc, ça, la première étape, puis tous les
pays à peu près, c'était leur première priorité, leur premier devoir, c'était
de protéger d'abord et avant tout les vulnérables. Et je pense que, s'il y a
une place où le Québec a échoué, c'est là.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
je comprends. Mais moi, j'essaie de comprendre, vous, les avis scientifiques,
vous dites : Ce que disent les experts scientifiques au Québec, c'est
faux. C'est votre discours... les mesures sanitaires.
M. Duhaime (Éric) : La
science a le dos large, là. Je veux dire, présentement, là, regardez ce qui se
passe avec l'AstraZeneca, là, on a des avis scientifiques qui viennent de
différentes positions puis qui nous donnent différentes recommandations ce
matin, là. C'est la même chose... Pensez-vous que les Horacio Arruda, dans les
États américains qui déconfinent totalement aujourd'hui, sont moins
scientifiques que ce qu'on fait au Québec? Je ne suis pas certain.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
qu'il faut déconfiner complètement, lever toutes les mesures sanitaires?
M. Duhaime (Éric) : À ce
stade-ci, présentement, oui.
Journaliste
: Mme
Samson, êtes-vous d'accord avec...
Mme Richer (Jocelyne) :
...pandémie, est-ce qu'il faut s'attendre à une gestion radicalement différente
de celle du gouvernement?
M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez,
on nous avait dit qu'à 75 % de vaccination il y aurait une immunité
collective. Là, ils ont changé les règles, maintenant, on dit 75 % par
groupe d'âge. Mais on est là, là, le 75 %, on l'a atteint. Puis évidemment
il y a la deuxième dose, là, il faut attendre que les gens puissent se faire
donner une deuxième dose, mais on peut penser que la personne qui est allée
pour la première dose va se présenter au cours des prochaines semaines pour se
faire injecter...
M. Authier (Philip)
:
...arrivée de votre parti...
M. Duhaime (Éric) :
Excuse-moi, je n'ai pas...
M. Authier (Philip)
: C'est
quoi l'effet de votre arrivée ici?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, c'est sûr que c'est important pour nous parce que, je vous l'ai
expliqué tout à l'heure, on est un parti qui est en progression, et d'avoir un représentant
à l'Assemblée nationale, ça va me permettre d'avoir le plaisir de vous parler
plus régulièrement. Ça va aussi permettre à Mme Samson de poser des questions
au gouvernement, d'être représentée dans des commissions parlementaires. Je
pense qu'il y a une véritable opposition qui va pouvoir se faire entendre.
Vous savez, il y a beaucoup de Québécois
qui ont été très critiques du gouvernement, je n'ai pas été le seul, on est des
milliers, des centaines de milliers, possiblement des millions, et on n'a pas
eu de voix à l'Assemblée nationale. N'oubliez pas que 125 députés sur 125 ont
été unanimes pendant la gestion de cette crise-là, alors qu'il y avait beaucoup
de gens qui se sont opposés, puis ces gens-là, ils étaient dans la rue par
milliers, souvent, puis le gouvernement puis les partis d'opposition ne les ont
jamais écoutés. Je pense qu'aujourd'hui il va y avoir un véritable débat. Puis
la science, c'est ça aussi, hein, la science, c'est d'avoir des débats puis des
avis différents.
M. Laforest (Alain) : au
niveau de l'idéologie, est-ce que vous, vous situez plus près de l'ADQ, du
Reform, de l'Alliance canadienne ou du Parti québécois?
M. Duhaime (Éric) : Moi,
historiquement, j'ai travaillé ici pendant... mon dernier engagement politique,
c'était ici, à l'Assemblée nationale, à l'époque, Mario Dumont était chef de
l'Action démocratique du Québec. Moi, j'ai ...puis là ce n'est pas une question...
je ne veux pas impliquer personne qui était à l'ADQ à l'époque, là, mais sauf
que, moi, personnellement, j'étais dans ce parti-là parce qu'il y avait des
valeurs dans ce parti qui me rejoignaient, notamment, par exemple, une
meilleure efficacité de notre système de santé par une bonification avec
l'addition du secteur privé puis une décentralisation du système.
Je pense que ça, ça va être un des gros
enjeux de la prochaine campagne électorale, la santé. On a vu, pendant la
crise, que notre système de santé nous a laissé tomber, donc ça, je pense que
ça va être un gros...
M. Laforest (Alain) : ...moi,
je vous demande, dans le spectre politique...
M. Duhaime (Éric) :
...c'était l'ADQ, ça, il n'y a aucun...
M. Laforest (Alain) : ...vous
êtes centre-droit ou vous êtes à droite?
M. Duhaime (Éric) : On va
être un parti de centre-droite, c'est clair. Puis ce n'est pas moi qui le dis
d'ailleurs, vous avez Manon Massé, qui est passée à Tout le monde en parle,
il y a quelques semaines, qui disait que les quatre partis à l'Assemblée
nationale sont rendus de plus en plus à gauche. Je pense qu'on va avoir une
alternative pour ceux et celles qui sont un peu plus épris de démocratie et de liberté.
M. Bossé (Olivier) :
Mme Samson, ça fait un an et demi que vous défendez les mesures
sanitaires. Est-ce que, là, on comprend que vous revenez... vous pensez aussi
que c'était trop sévère, puis qu'on devrait tout déconfiner, puis que vous
êtes... vous revenez sur ce que vous défendez depuis un an et demi?
Mme Samson : Écoutez, moi, je
vous dirais que, personnellement, j'ai respecté toutes les consignes sanitaires
qui ont été mises de l'avant par le gouvernement et j'en ai fait la promotion
auprès des citoyens de mon comté, c'était mon rôle. J'ai moi-même reçu mes deux
vaccins.
M. Laforest (Alain) : Oui,
ça, vous nous l'avez dit en début de semaine. La question, c'est : Est-ce
que vous êtes d'accord avec M. Duhaime, qu'il faut lever toutes les
mesures, là?
Mme Samson : Bien là, je pense
qu'on est rendus à une étape, là, puis je suis d'accord avec M. Duhaime,
là, que là où on en est, là, il faudrait déconfiner un peu, là. Là, on le sait,
on a donné la permission aux étudiants de faire des fêtes...
M. Larin (Vincent) : ...tout
déconfiner, donc déconfiner totalement, pas juste un peu.
Mme Samson : Bien, on aurait
pu déconfiner un peu plus, là.
M. Larin (Vincent) : Mais
est-ce qu'il faut déconfiner totalement en ce moment?
Mme Samson : Non, mais il faut
accélérer le rythme.
M. Chouinard (Tommy) :
...M. Duhaime, juste là-dessus. Bon, donc, là...
Des voix : ...
M. Chouinard (Tommy) : ...je
vais poser la question...
M. Duhaime (Éric) : Mais
c'est parce que je veux répondre à la question...
M. Chouinard (Tommy) : ...qui
dit : On pourrait déconfiner un peu plus, vous voulez dire qu'il faut
lever l'ensemble des mesures sanitaires?
M. Duhaime (Éric) : Mais non,
mais il faut annoncer un calendrier où on met fin, où on a une lumière au bout
du tunnel, on dit : O.K., telle date, on lève telle mesure, et...
Une voix
: C'est quoi la
date?
M. Chouinard (Tommy) :
...M. Duhaime, là, tantôt, c'était il faut lever tout, tout de suite...
M. Duhaime (Éric) : Et aussi
dire : On met fin à l'état d'urgence sanitaire, il n'y a plus, au Québec,
d'état d'urgence sanitaire, on ne gère plus par décret. On va avoir... La
démocratie va être de retour à l'Assemblée nationale et dans l'ensemble du
Québec. Donc, ça, pour moi, c'est très important, puis c'est dans ce sens-là
que Mme Samson parle.
C'est certain que ce n'est pas...
Quoiqu'on peut le faire, là, New York vient de le faire, hein, le gouverneur a
annoncé que d'un coup tout arrêtait...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : C'est quoi, la date? C'est quoi, la date pour
déconfiner? À quelle date, on le fait?
M. Duhaime (Éric) : Le
gouvernement du Québec a déjà... il nous présente de temps en temps des
calendriers. L'idée, c'est de dire : Est-ce qu'on peut avoir un calendrier
où on voit la lumière au bout du tunnel...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
vous avez dit tantôt qu'il faut...
M. Duhaime (Éric) : Oui, il
faut tout déconfiner.
M. Chouinard (Tommy) :
...tout de suite.
M. Duhaime (Éric) : Non, mais
il faut avoir au moins un plan pour dire quelle date qu'on déconfine tout. Mais
il faut qu'on sache, parce que les gens, évidemment, il faut qu'ils se revirent
de bord, là, je comprends qu'on ne peut pas...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : C'est quoi, la date? Qu'est-ce que vous
proposez comme date? Quand est-ce qu'on déconfine tout?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez...
Ça dépend des industries. Il y a des industries qu'il faut que... Il y a des
endroits qu'il faut... Tu sais, un spectacle, là, les artistes ne peuvent pas
retourner en tournée demain matin, là, il faut leur donner un plan, parce
qu'une tournée, ça s'organise d'avance, des billets, ça se vend d'avance, il y
a tout un plan qu'il faut déployer. Mais il faut...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...préparé, ce plan-là? Votre date, c'est
laquelle?
M. Duhaime (Éric) : Non, moi,
je n'ai pas préparé ce plan-là, c'est le gouvernement qui prépare le plan puis
la Santé publique, madame.
M. Chouinard (Tommy) : Mais,
quand on dit qu'on est opposé aux restrictions sanitaires, là, il faut dire :
Moi, ce que j'aurais fait, c'est ça. Parce que ça, là, à un moment donné, c'est
ça être sur la patinoire. Donc là, vous vous dites, c'est quoi exactement les
mesures sanitaires qui auraient dû être prises? Au lieu de dire : Ça...
l'obligation du port du masque, je comprends que ça...
M. Duhaime (Éric) : Non, non.
Mais la première chose, là, c'est l'état d'urgence sanitaire. Pour moi, la
vraie priorité, là, puis d'ailleurs je l'ai dit, puis on va le faire. Donc,
moi, quand je vais être élu puis que je vais rentrer à l'Assemblée nationale,
le premier projet de loi que je vais déposer, je vais modifier la loi sur
l'état d'urgence sanitaire, la Loi sur la santé publique parce que ce n'était
pas fait pour ça. Quand vous lisez la loi, là, on dit même qu'après 30 jours,
il faudrait que les parlementaires se repositionnent, puis le langage, ils
l'ont interprété de la façon, dont ils l'ont voulu. Mais être géré, pendant 15
mois consécutifs, par décret, sans démocratie où le premier ministre…
M. Chouinard (Tommy) : …
M. Duhaime (Éric) : …où le premier
ministre a tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme, jamais, dans
l'histoire du Québec, on a…
M. Chouinard (Tommy) : …
M. Duhaime (Éric) : …jamais,
on a eu ça dans l'histoire du Québec et que, pour moi, que François Legault
décide qu'il donne des milliards de dollars en contrat sans appel d'offres, qui
n'a pas besoin de faire appel à son caucus de députés, qui n'a pas besoin de
son Conseil des ministres, il n'a même pas besoin de s'en tenir aux décisions
des tribunaux, pour moi, c'est un problème. Et, malheureusement, on est très
peu à dire ça, les partis d'opposition n'ont pas été très, très bruyants à ce
niveau-là, et je trouve qu'ils ont manqué à leur devoir.
Journaliste
: …
M. Chouinard (Tommy) : Les
trois partis de l'opposition ont dit… les trois partis d'opposition ont
demandé…
Journaliste
: …
M. Duhaime (Éric) : Attendez,
là. Un à la fois, s'il vous plaît!
Journaliste
: …il ne
fallait pas, donc, décréter l'urgence sanitaire au départ?
M. Duhaime (Éric) : Non, au
départ, je pense que tout le monde était d'accord qu'il y avait une urgence
sanitaire, on ne savait pas, on était dans l'ignorance, hein, rappelez-vous, on
voyait des images de Chine où les gens tombaient à terre puis on n'avait aucune
idée de qu'est-ce qui se passait. Mais, au fil des vagues puis au fil du temps,
on a découvert quel était le véritable problème. Rappelez-vous, on nous disait
qu'on aurait 60 000 morts, les chiffres, même des endroits où ils n'ont
pas confiné du tout, il n'y a pas eu ce ratio-là de décès. Puis c'est normal,
on ne savait pas c'était quoi, donc on ne comprenait pas. Mais plus ça avance,
et plus on comprend, plus on connaît le virus, plus…
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que c'était mieux de fonctionner à l'américaine dans la façon de procéder avec
le virus ou comme ici?
M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez,
moi, je regarde le Canada, là, on est au Canada, je vois qu'on est la province
qui a le plus confiné puis, quand je regarde le bilan des décès, je suis obligé
de constater qu'on a le pire bilan.
Mme Gamache (Valérie) : …M.
Duhaime, est-ce que vous reconnaissez la crise climatique?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
ça, on va en débattre, on va en débattre, c'est sûr que les changements
climatiques ont toujours existé, puis là on parle d'une accélération. On va en
débattre justement, ça va être un des thèmes importants…
Mme Gamache (Valérie) : Mais
vous n'êtes pas sûr qu'il y a une crise climatique actuellement.
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
le parti ne s'est pas encore réuni là-dessus, mais la commission…
M. Laforest (Alain) : La
position du chef, c'est quoi?
M. Duhaime (Éric) : …la
commission politique a été mandatée pour déposer un rapport à ce niveau-là. Il
y a une équipe, il y a plusieurs équipes, en fait, qui ont été constituées…
M. Larin (Vincent) : Mais,
vous, M. Duhaime…
M. Duhaime (Éric) : …il y a
plusieurs équipes qui ont été constituées par la commission politique afin de
déposer une proposition principale pour le congrès, notamment une commission
sur l'environnement.
M. Larin (Vincent) : Mais
vous, M. Duhaime, trouvez-vous que l'action humaine a un impact sur
l'augmentation des températures?
M. Duhaime (Éric) : Je peux
vous répéter ce que je viens de dire, on va en discuter, là, je ne suis pas ici
aujourd'hui pour parler… On va vous présenter notre position sur la question du
climat, quand on en aura une, absolument, ça va me faire plaisir d'en discuter
avec vous.
M. Laforest (Alain) : M.
Duhaime…
M. Duhaime (Éric) : Pardon?
M. Laforest (Alain) :
…prenons-le autrement en tout respect, là. Est-ce que toutes les positions
d'Éric Duhaime, prises avant le 22 novembre, n'existent plus?
M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez,
c'est sûr que je suis dans un rôle différent puis je suis conscient qu'aujourd'hui
je ne parle plus juste en mon nom. Quand je parle, je parle au nom du Parti
conservateur du Québec. Et je pense que c'est normal que je vais devoir prendre
en considération l'ensemble des débats qu'on a, puis je vais être obligé... C'est
une démocratie, là. On vit dans un parti qui est démocratique, et c'est évident
que je vais devoir tenir compte...
M. Laforest (Alain) :
Donc, c'est un Éric Duhaime plus tendre qu'on va avoir ici, là.
M. Duhaime (Éric) :
Disons plus démocratique.
M. Larin (Vincent) : Mais,
les personnes qui vont voter pour vous, je veux dire, il faut qu'elles évacuent
tout ce que vous avez dit avant?
M. Duhaime (Éric) : Absolument
pas. Moi, j'ai... C'est... L'idée, ce n'est pas ça. L'idée, c'est de dire :
Je suis qui je suis, mais... je suis un chef, mais il y a aussi 15 000 autres
membres dans ce parti-là, puis j'espère qu'on va en avoir 20 000,
25 000...
M. Larin (Vincent) : ...
M. Duhaime (Éric) :
Laissez-moi juste finir mes réponses. J'espère qu'on va en avoir 20 000,
25 000 lorsqu'on sera rendus à l'élection. Mais moi, je dois représenter
l'ensemble des courants, puis on va représenter l'ensemble des courants. Puis
on va représenter... La politique du parti, ça va être celle majoritaire. Ça ne
sera pas moi qui va dicter les positions du Parti conservateur du Québec,
évidemment.
M. Larin (Vincent) : Mais
pourquoi vous refusez de donner votre position personnelle...
M. Duhaime (Éric) :
...on va présenter un papier, puis je vais revenir vous parler ici, puis on va
pouvoir répondre à ces questions-là quand on va être bien préparés puis qu'on
va avoir l'ensemble de la position à vous présenter, puis ça va me faire
plaisir...
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...vous faites de l'opinion depuis des années, vous
avez réfléchi à tous ces enjeux-là. Je suis surprise, sincèrement, de ne pas
vous entendre...
M. Duhaime (Éric) :
Mais... L'opinion, ce n'est pas le programme du parti, là. Là, moi, je vous
parle de... Il y a une commission politique qui est en place. Il y a des
institutions à l'intérieur d'une formation politique. Et chacune des
commissions va présenter des propositions principales, qui vont être soumises
au vote des membres en novembre prochain.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Ce que vous dites, c'est que vous, vous êtes quand
même prêt à faire fi de vos opinions personnelles pour vous rallier à la ligne
de parti, là, en fin de compte.
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, je peux vous donner plein d'exemples de plein de projets de loi
ou de plein de trucs qui se passent ici où il y a des députés, des ministres et
même le chef des fois qui ne sont pas à 100 % en accord avec la politique
qui est adoptée par leur congrès puis qui est défendue. Puis il y a des...
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...
M. Duhaime (Éric) : Puis
c'est normal, là. On n'est pas des... Ce n'est pas parce qu'on est dans un
parti qu'on est obligés d'être 100 % d'accord avec tout, là. Tous les
êtres humains normalement constitués, là, c'est tout à fait normal qu'on ait
des divergences d'opinions puis qu'on ait des débats d'idées. Moi, je...
M. Bossé (Olivier) :
Allez-vous être ici à tous les jours à partir du 15 septembre?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, ça va dépendre de l'actualité puis ça va dépendre de votre
intérêt à me rencontrer... mais ça va toujours me faire plaisir de vous voir.
M. Larin (Vincent) :
...en disant ça, vous reconnaissez l'impact des activités humaines sur les
changements climatiques?
Mme Samson : Bien, j'en
suis consciente.
M. Larin (Vincent) :
...vous reconnaissez que c'est vrai ou vous remettez ça en doute?
Mme Samson : Non. Il est
évident qu'il y a des changements climatiques, là. Je vais vous rappeler que
cette semaine nous célébrions dans mon comté le 10e anniversaire de
l'inondation la plus importante qui s'est jamais produite au Québec, en 2011.
Et moi, je n'étais pas... je ne vivais pas dans le comté en 2011, j'y suis
arrivée en 2012 et j'y voyais encore les séquelles. Alors, je pense...
M. Larin (Vincent) :
...changements climatiques sont dus à l'activité humaine?
Mme Samson : Écoutez,
moi, je ne suis pas une scientifique, là. Je pense que les humains ont quelque
chose à avoir là-dedans, là.
Mme Richer (Jocelyne) :
Avez-vous pris votre décision de vous présenter à l'élection de 2022?
Mme Samson : Non, et je l'ai
dit cette semaine, il y a déjà deux ans que la CAQ est au courant que je
n'avais pas l'intention de me représenter en 2022. Mon plan de retraite est
fait. J'aurai 67 ans au moment des prochaines élections.
Maintenant, là, écoutez, là, je n'ai même
pas eu 72 heures, là, depuis mon expulsion du parti. On a l'été, on s'est
donné l'été pour travailler ensemble et avec l'équipe du Parti conservateur. On
va préparer le congrès de l'automne. Et puis j'ai le temps de réfléchir, je
vais le prendre. Aujourd'hui, c'est une grande journée aussi pour moi, c'est la
fin officielle de ma convalescence depuis ma dernière chirurgie. Alors, je suis
contente, je suis en forme, je n'ai pas de séquelle, ma santé est très bonne.
Et, bon...
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Samson, on a dit dès le départ, à l'ouverture de la conférence de
presse, que vous aviez été muselée très longtemps. Là, ça fait 16 mois
qu'on est en état d'urgence sanitaire. Votre parti reconnaît que... dit que c'est
allé trop loin, qu'il n'aurait pas fallu, donc, imposer toutes ces mesures-là.
Vous savez que, si vous étiez devenue indépendante, vous auriez pu avoir droit
à des questions puis vous auriez pu vous présenter à la tribune là, tous les
jours, contester ces mesures-là. Pourquoi vous ne l'avez pas fait?
Mme Samson : Bien, parce que
ça s'est adonné que j'ai rencontré M. Duhaime puis on s'entendait, et puis
j'aime mieux travailler en équipe que travailler toute seule. Puis j'ai
beaucoup d'enthousiasme, je suis très positive à l'idée de travailler avec...
il y a quelques personnes que j'ai rencontrées jusqu'à maintenant. Et...
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous étiez isolée à la CAQ. C'est ça que vous venez de dire, là.
Mme Samson : Je n'étais pas
isolée. J'avais d'excellentes relations avec mes collègues. Donc, non, je
n'étais pas isolée.
M. Bergeron (Patrice) : À
quel moment...
Le Modérateur
:
...questions en anglais.
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
un instant. À quel moment vous vous êtes dit, dans le caucus : Wo! ça va
trop loin, ces mesures sanitaires là, là, dans les 16 mois, là, dans le...
Mme Samson : Bien, j'ai
commencé à questionner les mesures lorsqu'ils ont fermé les érablières. J'en ai
beaucoup dans mon comté, des érablières, qui ont été fermées au printemps
dernier. Et les érablières, là, ce n'est pas juste les gens qui font du sirop
en cannette, là, c'est des salles de réception, c'est des entreprises souvent
familiales depuis des générations, et là, elles ont été fermées cette année. Et
alors, j'ai demandé régulièrement au caucus qu'on mette en place quelque chose
de particulier pour ces gens-là, qu'on ne les abandonne pas. Finalement, on a
élargi un programme, ils ont pu y être admissibles, mais encore cette année,
là, ça a été difficile pour eux. Alors, je trouvais que de fermer les
érablières, qui est une activité, là, on ne peut plus traditionnelle au Québec,
je trouvais ça un peu trop.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...est-ce que Maxime Bernier ferait un bon
candidat pour vous, M. Duhaime? Je serais curieuse... Est-ce que vous
l'avez courtisé? Est-ce que vous aimeriez qu'il soit dans votre équipe?
M. Duhaime (Éric) : Non, moi,
je fais de la politique au Québec, à Québec, et je ne me mêle pas de politique
fédérale. Tout le monde sait que j'ai des affinités conservatrices, là, je ne
suis pas chef du Parti conservateur du Québec pour rien, là, j'ai voté,
historiquement, en tout cas, les dernières élections, les trois, quatre
dernières élections, pour le Parti conservateur du Canada, et je n'ai pas...
donc, pour moi, la politique fédérale, là, je vais laisser les électeurs
décider à l'élection s'il y a une élection cet automne.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...dans votre parti, là, lâcher la politique
fédérale, est-ce qu'il vous intéresse?
M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez,
là, moi, je courtise les députés qui sont à l'Assemblée nationale, pas ceux qui
sont chefs de partis à Ottawa.
M. Laforest (Alain) : ...une
petite dernière : Est-ce que vous avez demandé à votre députée, maintenant,
là, indépendante non reconnue, à ce que le président, le 14 septembre,
reconnaisse le Parti conservateur du Québec?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
Mme Samson a fait... Bien, d'abord, la CAQ a annoncé qu'ils l'expulsaient de
son caucus, publiquement. Ensuite, ils ont informé le président de l'Assemblée
nationale, le lendemain. Mme Samson a envoyé sa lettre aussi comme quoi elle ne
siégeait plus au caucus de la CAQ.
Les règles parlementaires à l'Assemblée
nationale prévoient que même si un parti n'est pas un groupe parlementaire
reconnu, le président a le droit d'appeler le député puis le mettre sous la
bannière d'un parti qui, lui, est officiellement reconnu par le Directeur
général des élections du Québec, ce qui est le cas du Parti conservateur du
Québec, donc Mme Samson, aujourd'hui, va communiquer avec le président de
l'Assemblée nationale, François Paradis, pour l'informer qu'elle va dorénavant
siéger à titre de députée conservatrice.
Une première en plus de huit décennies à
l'Assemblée nationale. La dernière fois qu'il y avait des députés... En plus,
je suis très fier, parce que c'est une femme, vous savez qu'il y a 86 ans il
n'y avait pas de femme à l'Assemblée nationale, et la première députée
conservatrice, ça va être une femme. Mme Richer va être contente, on va avoir
plus que la parité.
M. Larin (Vincent) : Vous vous
attendez à être au prochain débat des chefs?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez, absolument.
Je ne vois pas pourquoi on nous exclurait, on est un parti qui a plus de...
M. Larin (Vincent) : ...
M. Duhaime (Éric) : On est un
parti qui a plus de membres en règle présentement que la Coalition avenir
Québec de François Legault. On est le parti qui compte le plus de donateurs au Québec,
cette année. On est un parti qui est en croissance, qui a connu la plus forte
croissance des sept derniers mois au Québec dans les sondages. On va peut-être
même être devant certains partis qui sont ici représentés, déjà, à l'Assemblée
nationale, dans quelque temps. Donc, puis en plus, on a une députée à l'Assemblée
nationale, donc il n'y a aucune raison pourquoi qu'ils pourraient nous exclure
du débat.
M. Laforest (Alain) :
Qu'avez-vous à dire, en terminant, Mme Samson, aujourd'hui, en cette journée
qui marque huit décennies à François Legault? En enlevant votre masque.
Mme Samson : Excusez-moi. Vous
voyez que je ne suis pas antimasque, hein, j'oublie de l'enlever. Je n'ai rien
à dire à M. Legault. Je pense que le fait que j'aie contribué au Parti
conservateur, c'est l'excuse ou l'occasion rêvée pour eux de m'exclure. Mais j'allais
quitter de toute façon, parce que je ne me sentais plus à l'aise dans cette formation
politique là. Donc, j'imagine qu'on peut dire que tout le monde est heureux et tout
le monde va faire son travail, chacun de son côté. Moi, j'ai l'intention d'être
positive, je n'ai pas l'intention de dénigrer M. Legault.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
il n'a jamais rien fait pour vous retenir.
Mme Samson : Non.
Le Modérateur
: On va
passer maintenant aux questions en anglais au bénéfice des médias anglophones. The Gazette,
Montréal.
M. Authier
(Philip)
: M. Duhaime.
Une voix
: Allez-y.
M. Authier (Philip)
: Should Mr. Legault be
worried about your arrival in Parliament via
Mme Samson.
M. Duhaime (Éric) : Well, Mr. Legault now has new ideas that are coming in within
the National Assembly. We will
have new debates. Obviously, many of us who are former ADQ people, who are more
center-right, felt betrayed by the CAQ. I'm one of those who voted for him in
the last few elections, and we don't feel represented right
now. And all those who feel like me, of course, we're
going to make more noise, thanks to Mrs. Samson. And we will be more
present in the National Assembly and outside of the National Assembly as well.
Journaliste
: Mme Samson, you don't speak English, I think.
M. Duhaime (Éric) : Yes, she does.
Mme Samson : Yes, I do.
Journaliste
: OK, you do speak English.
Mme Samson : It takes me some time, a few minutes to get my… But I'll try my
best.
Journaliste
: Phil, you want to ask a question to Mme Samson or your fine?
M. Authier (Philip)
: Go ahead, I'll ask another one after you.
Journaliste
: …go ahead… you can go.
M. Authier (Philip)
: Mme Samson, you seem quite relieved…
Mme Samson : I'm sorry?
M. Authier (Philip)
: You seem quite relieved…
Mme Samson : Yes, I am.
M. Authier (Philip)
: …of the burden. So, in you view, CAQ MNAs do not have freedom of
speech. I mean, the things that you are acquiring today, how does this change
your political life?
Mme Samson : Well, it does… Because I… We'll probably be talking every day.
We'll have occasions to exchange and determine positions that the party wants
to take. And I will have the freedom to express it at the National Assembly, may it be with the press
or in the «salon bleu». And I won't have to… You know, I have the reputation of having… of being frank and give my
opinion. I did ask a lot of questions at the caucus. I think I was becoming a burden. It's easier for a
party when everybody follows the thinking and the line, which is not always my
case, so… But I feel that with Mr. Duhaime, I will be able to express my
opinion and… So, I'm very relieved.
M. Authier (Philip)
:
Good for you.
M. Authier (Philip)
:
Will your plan of attack of the Government be focused on the pandemic from the
beginning? Because you have said many controversial things about COVID.
M. Duhaime (Éric) : Hopefully, the pandemic will be behind us within a very near
future, but we're going to have all the impacts of the pandemic within the next
few months, and that's going to lead us to the next election. Our health care
system is not in good shape. Our health care system let us down during the
crisis. I think it's time to fix it. We need a much more efficient health care
system in Québec. We need to addition the contribution of the private sector as
well and have more freedom of choice for patients, decentralize the system. I think
that will be part of the debate.
The pandemic is also
going to leave us with a huge deficit and debt. The equity between generations
is for me one the most important issues, and... So, I think we will be the only
party that will be here to say that we need to respect la “Loi sur l'équilibrebudgétaire”. And, for me, it is very important. Unfortunately, the four parties
are ready to throw it away. And we will defend... That's examples, but we will
talk about the consequences of the pandemic.
We are the party who
represents and who is speaking on behalf of those who suffered tremendously of
the measures that have been put in place for the last 15 months.
Le Modérateur
:S'il n'y a pas d'autre
question... mettre fin à la
période de questions.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ... question. Bonjour, M. Duhaime.
M. Duhaime
(Éric) : Oui. In English.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...in English. Can you just
explain us how you did it? Who recruited who?
M. Duhaime (Éric) :OK...
M. Verville (Jean-Vincent) : I mean, did she approach you or you approached her?
M. Duhaime (Éric) : How do you say «maraudage» in English?
M. Verville
(Jean-Vincent) : I don't know.
M. Duhaime (Éric) : Phil?
M. Authier (Philip)
: ...it's raid.
M. Duhaime (Éric) : Raid. So...
M. Authier (Philip)
: Raid, a raid... you raid...
M. Duhaime (Éric) : Can I say : I'm on a raid tour or... I've been...
M. Authier (Philip)
: ...recruiting tour.
M. Duhaime (Éric) : Yes, I'm on a recruiting tour. I've been in touch with many members
of the National Assembly since
I became leader. It was one of my priorities to make sure that we have a
representative for the next session, that is starting in three months. And, for
me, I've put a lot of time and a lot of energy to contact as many MNAs as I
could. I've met a few. I still have discussions with others. And Ms. Samson and
I have friends in common. We... I was... It's me, actually, who asked her to
have a discussion. We started our discussion. We had three meetings. And our
final meeting was last night, the fourth meeting. And we also met the executive
board of the Conservative Party of Québec to have a unanimous consent to
welcome Ms. Samson in our team.
Mme Richer (Jocelyne) :
Une petite dernière en français.
M. Duhaime (Éric) : Oui.
Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce
qu'il pourrait y avoir d'autres députés de la CAQ qui feraient le saut avant la
fin du mandat?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
d'abord, je pense que là tout le monde, on s'en va en vacances. Je pense qu'on
est un des derniers événements qui va se tenir ici avant le retour après l'été.
Mais c'est sûr que moi, je garde toujours la porte ouverte. S'il y a des gens
qui partagent nos idées de défense des droits démocratiques, des libertés
individuelles, ils sont bienvenus au Parti conservateur du Québec, mais je l'ai
dit à plusieurs reprises, le chiffre magique, c'était un. Le plus important,
c'était Claire Samson. C'était d'avoir une députée ici, à l'Assemblée
nationale, pour qu'on puisse faire notre entrée. Vous savez, ça fait des mois
que l'opposition au gouvernement, et aux mesures sanitaires, puis à la gestion
de la crise, elle s'exprime dans la rue. À partir de maintenant, elle a un pied
ou un orteil dans le parlement, et c'était très important pour nous d'ouvrir la
porte, puis d'entrer, et c'est fait aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) :
Avez-vous courtisé le vice-président Picard?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
je ne commencerai pas à négocier sur la place publique, mais je peux vous dire
que j'ai contacté beaucoup de personnes, et la plupart m'ont envoyé promener,
en bon québécois, là, ils n'étaient pas intéressés. Il y en a quelques-uns qui
ont tendu l'oreille, qui m'ont écouté puis qui m'ont dit «non, merci» à la fin.
Puis il y en a d'autres avec qui les discussions se poursuivent.
M. Larin (Vincent) : Avez-vous
contacté Marc Picard?
M. Duhaime (Éric) : Je ne...
C'est parce que là, si vous me dites... si je vous dis oui ou non, vous allez
me demander un autre député. Toutes mes rencontres et tous mes...
M. Larin (Vincent) : Je ne
vous en demandais pas d'autres.
M. Duhaime (Éric) : Toutes
mes rencontres, tous mes contacts ont été confidentiels puis vont le demeurer
jusqu'à ce qu'on convienne mutuellement qu'on décide d'en parler sur la place
publique.
M. Larin (Vincent) : Juste
éclaircir un petit quelque chose, M. Duhaime, parce que vous avez dit au début
que la CAQ avait laissé filtrer des choses à propos de Sylvie Roy, puis vous,
vous ne feriez pas la même chose avec...
M. Duhaime (Éric) : Non, mais
c'est parce que j'ai vu que, ce matin, là, il y avait des attachés politiques,
puis il y a toutes sortes de monde qui commençaient à dire toutes sortes de
choses sur Mme Samson. Puis moi, je l'ai vécu personnellement, là, parce que
Sylvie, c'était une amie, c'était... Oui, ça a été une collègue de travail, à
l'époque où elle était députée de l'ADQ, mais c'était surtout, d'abord et avant
tout, une amie. Et je sais que ça a été très difficile pour elle quand elle a
choisi, elle aussi, de quitter la Coalition avenir Québec. Je me souviens que
François Legault lui avait dit : Tu vas faire mal à la CAQ, mais la CAQ va
te faire mal. Et je ne laisserai pas ça se produire...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
quelles choses ont été dites... exactement?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
pense que vous pouvez faire une recherche Google. Je ne répéterai pas ça parce
que ce n'est pas... ça n'honore pas la mémoire de Sylvie Roy, puis je ne
commencerai pas à faire ce qu'ils ont tenté de faire.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
ce qui s'est fait... c'est quand même important...
M. Duhaime (Éric) : Oui, oui,
mais...
M. Chouinard (Tommy) :
...parce qu'il y a des gens au gouvernement qui s'en prennent à l'état de santé
d'une députée pour tenter d'expliquer des choses, là. C'est ce que je comprends
que vous dites.
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
là, je ne veux pas entrer là-dedans parce que je ne veux pas commencer à «spinner»
les propres mensonges de la CAQ, là. Mais vous vous souvenez ce qui s'est
passé. Ça a été très disgracieux, ce qu'ils ont dit. Et de voir que, tu sais,
ils recommencent à emprunter le même chemin, moi, ça m'inquiète, puis on ne
laissera pas passer ça deux fois.
M. Larin (Vincent) : Quand
vous dites, M. Duhaime, que l'opposition aux mesures se fait dans la rue, que
maintenant, ils vont avoir un pied... est-ce que vous dites que vous courtisez
les gens qui participaient aux manifestations?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, moi-même, j'ai organisé des manifestations, comme vous le savez. J'ai
organisé une manifestation ici, devant l'Assemblée nationale, le 23 août
dernier, avec 3 000 personnes, contre le masque obligatoire dans les
écoles du Québec. J'ai aussi organisé une manifestation, co-organisé une
manifestation avec des restaurateurs, encore une fois, ici, devant l'Assemblée
nationale du Québec, qui voulaient rouvrir leurs salles à manger. J'ai aussi
participé à une marche, qu'il y avait 20 000 personnes, toujours devant
l'Assemblée nationale, pour le retour des sports pour les enfants, où on était,
c'est ça, 20 000 personnes et on a été ignorés par le gouvernement.
M. Laforest (Alain) :
…l'ouverture des gyms, vous étiez pour ça?
M. Duhaime (Éric) : En fait,
c'était… la manifestation était organisée par un étudiant du séminaire
Saint-François, un joueur de football, qui voulait que le sport étudiant
reprenne. C'était ça, l'enjeu de cette manifestation-là. Donc, j'ai participé à
différents mouvements. Puis il y a des gens, il y a beaucoup de gens qui
étaient favorables et qui sont toujours favorables à ce discours-là. Malheureusement
il y avait un déficit démocratique dans l'enceinte du Parlement parce que ces
gens-là n'étaient pas représentés, les 125 députés votaient tous du même côté.
C'est le cas aussi sur plein d'autres enjeux. Je viens de parler du secteur
privé en matière de santé, il y a beaucoup de Québécois qui sont favorables à
ces idées-là, malheureusement, il y a 125 députés ici qui supportent le
monopole public. Donc, on va avoir un débat qui…
Journaliste
: …
M. Duhaime (Éric) :
Laissez-moi finir. Peu importe vos opinions, ce qui se passe aujourd'hui, c'est
extraordinairement positif. Le fait que le Parlement devienne plus
représentatif de la diversité des opinions qu'on retrouve au Québec, c'est une
bonne nouvelle, pas juste pour les conservateurs, pour l'ensemble des gens, des
citoyens, pour l'ensemble des démocrates au Québec.
M. Authier (Philip)
: Do you think… you are polling
second in the Québec City
region, at 14%, do you think that Mr. Legault has to be…
M. Duhaime (Éric) : 16%, according to the CAQ's poll, where it is said other parties,
we were second with 16%.
M. Authier (Philip)
: Do you think, you represent a threat to the CAQ in the Québec City region and how so?
M. Duhaime (Éric) : Obviously, the center-right ideas in Québec have always been more popular in Québec City than elsewhere in the province. We saw it with the former ADQ,
we saw it with the federal Conservatives, Josée Verner is my chair for the
campaign, who's the former Minister, here, the conservative Minister in Québec City, who's now a senator in Ottawa. Yes, you're right, it is the
stronghold of the conservative movement, small seat conservative movement in Québec. And yes, hopefully, this is the
first place where we can get some members elected.
Le Modérateur
: Deux dernières questions...
M. Authier (Philip)
: Should Mr. Legault be worried?
Une voix
:Parce qu'à 11 heures, il faut s'en
aller.
M. Duhaime (Éric) : Well, I think, when you're in politics, you always should be
worried, because... especially with what happened lately, you know, the next few months are not going to be easy for anyone. And in
politics, now, we have five parties...
It's tough to answer that
question also because we've never been through that in
Québec democracy, we've never had five political parties, major political
parties campaigning seriously, and that's what we're going to have. We've never
had five parties represented in the National Assembly in our history, it's the
first time. Today is going to be the first time ever that the President of the
National Assembly is going to recognize the fifth person representing five
political parties in the Assembly, so...
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Vous avez répété que les partis...
M. Authier (Philip)
:
Can you finish your sentence, please?
M. Duhaime (Éric) : Thank you. So, there's five parties here, so the vote splitting
makes it very interesting. Because when you split by five, you know, with 23%,
24%, you can get elected, I mean, it's that crazy. So, we'll see how it's going
to split.
Le Modérateur
:
Dernière question.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Why are you so different from
other politicians? And also, how many people are you still in touch with MNAs?
I'm talking about MNAs.
M. Duhaime (Éric) : Well, I'm in touch with many of them, not just because I'm trying
to get them me within the Conservative Party, but because they...
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...
M. Duhaime (Éric) : To negotiate or in touch period?
M. Verville
(Jean-Vincent) : Negociate.
M. Duhaime (Éric) : I would say two or three.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...What makes you so
different from other politicians? Because you said you were different.
M. Duhaime (Éric) : Well, we're different, I mean, our ideas are different, obviously.
We're a center right party. Mr. Legault, you know, he was flashing on the
right, but unfortunately, he turned left over the last three years. I voted for
him, I voted for a government who would cut taxes, who would reduce the size of
the State, who would bring some private health care, because that what he
promised to the ADQ members when we merged with him. And unfortunately, he did
the exact opposite. He was flashing on the right and he turned left.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...why do you think you're
personally so different than other politicians?
M. Duhaime (Éric) : Why... Sorry, I...
M. Verville
(Jean-Vincent) : Why do you think you're personally a better or a different politician?
M. Duhaime (Éric) : Well, I don't think I'm better than anyone, I just think that my
ideas are different. And I think that there is a lot of people in Québec who do
not have a voice, who do believe, like me, that we need a smaller State. And
now, they will be more represented, and they will have an option in the next
election.
Mme Gamache
(Valérie) : Vous allez vous présenter où? À Chauveau?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
il y a beaucoup de spéculations à ce sujet-là. Il y a seule chose que j'ai
dite, puis c'est certain, je vais me présenter dans la région où j'habite, donc
dans la grande région de Québec. La circonscription, je vais être très candide
avec vous, je vais aller là où j'aurai le plus de chance de me faire élire.
Pour moi, c'est important que je sois le premier député élu, là. Je veux avoir
celui qui va avoir la plus grosse majorité. Excuse-moi, Claire, mais je veux
avoir une plus grosse majorité que toi. Mais non, sérieusement, je vais aller
là où les électeurs ont le plus envie de voter conservateur, mais ça va être
dans la grande région de Québec.
M. Laforest (Alain) : Mais
Chauveau, Chutes-de-la-Chaudière, c'est là où le terreau est fertile.
M. Duhaime (Éric) : C'est des
circonscriptions qui font partie de la courte liste, je vous dirais,
M. Laforest, parce que... Puis on a toutes sortes d'indicateurs, là. On a
aussi des indicateurs, par exemple, du nombre de membres, hein, les gens qui
ont adhéré par circonscription, on sait exactement combien ils sont. Les gens
qui se sont abonnés à notre infolettre, hein, on a des centaines de milliers de
personnes, donc, qui nous ont transmis leurs coordonnées, donc on sait où ils
habitent. Donc, on est en train de faire le portrait pour voir où se trouve la
meilleure circonscription conservatrice dans la région de Québec. Mais les deux
que vous avez nommées ne sont effectivement pas piquées des vers.
Le Modérateur
:
Messieurs, dames, merci beaucoup pour votre participation à cette conférence de
presse.
(Fin à 10 h 57)