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Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 14 septembre 2021, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures une minute)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, M. Joël Arseneau, notre chef parlementaire. Il sera suivi de M. Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois. Et on prendra ensuite les questions. La parole est à vous.

M. Arseneau : Merci beaucoup, Laura. C'est vraiment un grand plaisir, un honneur d'être avec vous aujourd'hui comme nouveau chef parlementaire du Parti québécois. C'est une rentrée qui va être certainement fort occupée pour nous tous. Et je suis heureux d'être en compagnie de mon chef, Paul, pour vous rencontrer pour la première fois, vous faire part d'un certain nombre de préoccupations qu'on a ce matin. Il est possible que je vous parle aussi de santé, là, par déformation professionnelle, parce que c'est aussi un des dossiers qui fait partie de ma liste d'enjeux prioritaires.

Alors, ce matin, ce que j'aimerais mettre au jeu, d'abord, c'est le fait que oui, on est en rentrée parlementaire, mais on est encore en rentrée scolaire et on constate avec dépit de quelle façon le gouvernement a improvisé cette rentrée, lorsqu'il est question des tests rapides. La façon dont on les déploie aujourd'hui, c'est un cafouillage éhonté. En fait, c'est une totale improvisation.

Et on ne comprend pas pourquoi le gouvernement n'a pas profité de l'été dernier pour faire ses devoirs. Véritablement, là, il coule à l'examen. Et ça, ça a des conséquences. Ça a des conséquences, évidemment, sur le personnel qui est déjà surchargé dans les milieux scolaires. Alors, pourquoi on n'a pas pris, par exemple, des journées pédagogiques pour former le personnel pour pratiquer ces tests-là, pour les administrer? Pourquoi ce déploiement si timide aussi, si ponctuel?

On a aussi des questions sur le fait que depuis un an, plus d'un an, même, le gouvernement a résisté à la mise en place de ces tests-là. Et aujourd'hui il apparaît être encore tellement désorganisé dans la façon de faire. Est-ce qu'on aurait pu faire appel aussi à du personnel, des membres du personnel qui ont des horaires coupés, les former, les rémunérer, pour qu'on puisse gérer cette opération-là de façon coordonnée?

On a également les programmes comme Répondez présent, là, l'équivalent de Je contribue pour l'éducation. Est-ce que ces gens-là qui ont levé la main pour prêter main-forte au réseau de l'éducation peuvent être mis à contribution? On pense que ce serait une bonne idée parce qu'on sait qu'il y a déjà une pénurie de personnel dans le domaine de l'éducation.

Alors, tout ça, évidemment, c'est de très mauvais augure. On est déjà à la mi-septembre, et la rentrée se fait de façon chaotique, alors que le gouvernement dit qu'il met tout en place pour faire face à la quatrième vague. Mais, pour ce qui est du milieu de l'éducation, on peut se permettre d'en douter.

Là-dessus, je vais laisser la parole à Paul qui a un autre thème à présenter pour vous.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Joël. Bien, premièrement, bonjour, tout le monde. Je suis très heureux de vous revoir. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je me sentais un peu comme dans le temps de l'école primaire, quand on a un peu de fébrilité, la veille du retour en classe. J'avais cette même fébrilité. Je pense que c'est un automne qui va être mouvementé, intéressant. J'espère que vous êtes aussi en forme qu'on l'est.

Un petit instant aussi pour souhaiter officiellement la bienvenue à Joël comme chef parlementaire du Parti québécois. Donc, vous allez le voir plus souvent, cet automne, sur des thématiques comme vous venez d'entendre, qui sont très importantes.

Je veux aujourd'hui vous annoncer, d'entrée de jeu, une motion qui me semble essentielle, que le Parti québécois va présenter pour que l'Assemblée nationale parle d'une seule voix suite au débat fédéral en anglais de jeudi dernier. Une motion qui demande des excuses formelles au consortium, donc ça se lit comme suit :

«Que l'Assemblée nationale exige des excuses formelles au Groupe de diffusion des débats fédéraux pour le procès hostile intenté contre la nation québécoise lors du débat télévisé anglophone du 9 septembre 2021.»

Donc, vous voyez, c'est tout simple, ça va à l'essentiel. Notre constat, c'est que, lorsque notre premier ministre a pris la parole, vendredi dernier, il a beaucoup parlé de défense du Québec, mais, dans son allocution d'origine, il n'y avait aucune demande d'excuse. Du bout des lèvres, il a fini par dire : J'espère que ça va se faire. Mais je pense que ça va prendre un peu plus de fermeté pour obtenir du respect, obtenir du respect pour nos choix démocratiques, pour le fait qu'on est une nation.

Donc, je lance le défi à François Legault de ne pas seulement s'indigner, mais d'avoir le courage de demander ces excuses-là et également d'avoir le courage de ses prédécesseurs, comme Daniel Johnson qui disait : Égalité ou indépendance. Même Bourassa, qui n'était pas très… peut-être pas le plus courageux, le plus flamboyant, nous disait qu'il considérait toutes les options et que le Québec était libre, libre de ses choix.

Donc, dans ces circonstances-là, je pense que c'est une étape essentielle pour obtenir le respect. Et évidemment on va suivre avec beaucoup d'intérêt la réaction de chaque parti, mais surtout la réaction du consortium en question, qui a pourtant donné son aval à chacune des questions.

La Modératrice : On va prendre…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai aussi le thème du français. Laura, qui est très en forme.

La Modératrice : Pardon

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Juste une petite parenthèse, là, mais est-ce que je viens vraiment de lire qu'on pourrait faire des examens de français avec Antidote? Je veux dire, un coup parti, faisons des examens de mathématiques avec la calculatrice.

J'ai rien contre Antidote, c'est-à-dire que ça peut être un outil pour apprendre, pratiquer, se poser des questions lorsqu'on a un doute. Mais là j'ai bel et bien lu qu'on ferait les examens avec le logiciel qui te donne la réponse. C'est complètement inacceptable. Je pense que, rapidement, la ministre doit se raviser puis nous indiquer que notre système d'éducation sert à acquérir des connaissances et non pas laisser des logiciels apprendre à la place de nos enfants. Ça me semble être une évidence, mais je le mentionne parce que c'est bel et bien ça que j'ai lu ce matin. Là-dessus, je vais prendre vos questions.

Mme Richer (Jocelyne) : Vous aviez dit, en début de campagne, que vous n'aviez pas l'intention de vous immiscer dans la campagne fédérale. Or, vendredi passé, vous avez convoqué les médias. Là, vous avez présenté une motion… on vous avait posé la question à savoir qu'est-ce que vous pensez du fait que M. Blanchet s'immisce dans le dossier du troisième lien, adopte une position qui va complètement à l'opposé de la vôtre? Vous avez refusé de répondre, donc vous allez répondre ce matin?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il y a deux choses différentes. Je ne commencerai pas à commenter chaque sortie de chaque parti politique fédéral. Le jour où ça devient une question de politique au Québec, où notre premier ministre s'implique, réagit et où l'Assemblée nationale a intérêt à demander, d'une seule voix, des excuses, là on n'est plus en train de commenter la campagne fédérale, on est en politique au Québec, à l'Assemblée nationale, et ça, évidemment, ça relève de notre…

M. Lacroix (Louis) : Mais le troisième lien, c'est au Québec, ça, c'est de la politique provinciale, ça, c'est…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, oui, mais là on va me demander de commenter la sortie puis la position de chaque parti dans le cadre de la campagne. Je n'ai pas fait ça, je ne le ferai pas. Le jour, par contre, où c'est la nation québécoise, dans l'ensemble, qui se fait insulter puis qui se fait mépriser et qu'on pense que l'Assemblée nationale devrait parler d'une seule voix... Je ne suis pas en train de commenter la position d'un ou un autre, je suis en train de faire…

M. Lacroix (Louis) : …qui a été l'allié du Parti québécois pendant des décennies, qui arrive avec une position qui est diamétralement opposée à celle que vous avez sur un dossier important. On parle de, possiblement, 10 milliards de dollars. Vous ne trouvez pas qu'à quelque part là-dedans il y a comme un drôle de message qui est envoyé, cette fois-ci, alors que le Parti québécois puis le Bloc disent des choses totalement différentes sur un enjeu important du Québec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Mais mon message à moi, il est très, très clair. Puis c'est le même depuis des mois, il ne changera pas. Donc, les gens savent à quelle enseigne on loge et savent très bien que le Parti québécois fait de l'environnement, de la lutte aux changements climatiques, de la lutte aux pesticides une priorité. Ça fait des mois, ma position est claire et elle ne changera pas, indépendamment de ce qui peut se passer sur la scène fédérale.

Journaliste : …M. Blanchet ait pris cette position-là, ça vous place dans l'embarras. Vous n'êtes pas d'accord?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pas du tout, parce que ma position, elle est claire, tout le monde le sait, à ce point que vous me posez beaucoup de questions. Donc, ma position est très limpide, ce sera celle portée par le Parti québécois en 2022. Et tous ceux qui sont d'accord avec notre approche voteront pour nous à ce moment-là. Ce qui n'a rien à voir avec le débat et les positions au fédéral. Ce n'est pas mon parti, ce n'est pas ma campagne.

M. Laforest (Alain) : …les conservateurs et le Bloc ne vont pas dans votre direction. Ça, vous êtes prêt à l'admettre.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah! c'est un fait, mais ça ne change pas ma position, position que je vais assumer sur toute la ligne.

Mme Richer (Jocelyne) : Qu'est-ce que vous dites aux péquistes qui votent pour le Bloc, aux péquistes qui travaillent pour le Bloc présentement? Ils doivent se trouver devant un dilemme.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais, en fait, les péquistes, les militants du Parti québécois travaillent pour le Bloc en ce moment, et c'est normal parce qu'on veut une voix indépendantiste forte puis on veut le plus grand nombre de députés qui prônent l'indépendance. Puis ça, c'est entendu depuis le début de la campagne.

Mme Richer (Jocelyne) : Alors, ils sont pour ou ils sont contre le troisième lien?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : À chacun leur opinion, mais la position du Parti québécois, elle, est très claire.

M. Lacroix (Louis) : …M. Blanchet se colle autant aux positions de la CAQ, est-ce que ça vous met dans une drôle de position, un peu, au PQ?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non.

M. Lacroix (Louis) : Parce que M. Blanchet, là, c'est systématique, quand M. Legault dit quelque chose, il le partage le lendemain. Donc, il est collé, collé, collé sur la CAQ.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Ça lui appartient, c'est sa campagne. Ce n'est pas la mienne. Le Bloc, c'est un autre parti que le Parti québécois. Moi, je me concentre sur des positions claires, constantes et limpides au Parti québécois.

M. Lacroix (Louis) : …voter pour le Bloc?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Malgré ça, vous allez voter pour le Bloc?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, oui. Moi, je suis en politique parce que le pays doit se faire. On a des exemples tellement éclatants, là. Jeudi dernier, c'est la goutte dans le vase de tous les refus puis du mépris accumulés. Donc, je suis indépendantiste, je vais voter Bloc. Puis maintenant je ne commencerai pas, au jour le jour, à commenter chacune des sorties, des prises de position. Il y en a plein, c'est normal. Et pour autant les positions du Parti québécois sont claires depuis des mois, ne changeront pas, et ce seront les mêmes en 2022.

M. Laforest (Alain) : …aux militants du Parti québécois de voter Bloc?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, oui, je… Non seulement, mais on collabore avec le Bloc. Nos militants, en ce moment, donnent un coup de pouce au Bloc parce que l'indépendance est une cause qui ressort tellement clairement en ce moment. Un niveau de mépris et d'insultes jamais vu, des refus accumulés pour le gouvernement Legault qui nous promettait des gros gains. Il n'y en a pas, de gains. Que vous ayez un gouvernement minoritaire conservateur ou un gouvernement minoritaire libéral, je vous garantis que ce sera le même mépris, les mêmes insultes puis les mêmes miettes pour lesquelles on va négocier, alors que, si on était maîtres chez nous puis on avait notre pays, on prendrait nos décisions en fonction de nos intérêts, sans se faire insulter.

Journaliste : À ce moment-là, qu'est-ce que vous pensez de la sortie du premier ministre qui dit, presque sans voile, de voter pour le Parti conservateur?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, est-ce qu'on va être davantage gagnants? Rappelez-vous, là, François Legault a commencé la campagne avec Justin Trudeau sur les garderies, là. Ils avaient l'air très heureux de sortir ensemble. Finalement, Justin Trudeau ne lui a pas donné ce qu'il voulait puis il s'est mis à traficoter dans les champs de compétence. Là, François Legault a changé son fusil d'épaule, a misé sur les conservateurs.

Qu'est-ce qui arrive si on a un gouvernement minoritaire libéral aux termes de cette élection-là? On est dans quelle position? Puis, même si c'est un gouvernement conservateur, est-ce que le Québec gagne réellement d'être toujours en position de quémander? Est-ce que le mépris dont vous avez été témoin jeudi... pensez-vous qu'il va cesser parce qu'il y a un gouvernement conservateur? Il n'y a rien qui va changer.

Donc, pour moi, que ce soit conservateur ou libéral, tout ce système-là est absurde. Il ne sert pas nos intérêts et nous condamne à se faire mépriser puis à obtenir, peut-être, des petites miettes qu'on va présenter aux Québécois comme des gros gains. Ce n'est pas des gros gains, c'est anormal.

M. Chouinard (Tommy) : …quand même vendredi que M. Legault, ça été rapporté et dit, et tout le Canada le sait, qu'il veut des excuses, M. Legault. Jusqu'ici, non seulement il n'en a pas eu, d'excuses, mais tous ceux à qui vous demandez aujourd'hui des excuses ont justifié cette question-là. Qu'est-ce que ça dit?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Rappelons que, dans son allocution initiale, François Legault n'a pas demandé d'excuses. C'est lorsque des journalistes ont posé la question qu'il a dit : J'espère. Mais, dans l'absolu, là, c'était très, très mou. Donc, on ne peut pas s'attendre à une réponse convaincante. Donc là, on va parler…

M. Chouinard (Tommy) : …justifie la question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est inacceptable. On va parler d'une seule voix aujourd'hui, grâce au Parti québécois, là, on va parler d'une seule voix à l'Assemblée nationale en disant : On les veut, ces excuses-là, ça suffit, le mépris, ça suffit, les insultes. On verra la réponse officielle, par écrit, de ce consortium qui a donné son aval à toutes ces questions-là. Et c'était la même chose en 2019. Ce n'est rien de neuf, ce n'est rien de spécial, c'est juste une autre couche de «Québec bashing» et de mépris, comme c'est toujours le cas.

Mme Gamache (Valérie) : Mais ils ont répondu que, selon eux, ça donnait l'occasion à M. Blanchet d'expliquer la loi n° 21. Vous attendez vraiment, à partir de ce moment-là… Tu sais, on parle d'une noble intention, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Vous me dites que la question a été posée avec une noble intention, puis je ne suis pas capable de me retenir de rire. Je veux dire, la question plantait le constat que le Québec est raciste, pour ensuite dire que le problème, au Québec, c'est les lois discriminatoires : Justifiez-vous. Yves-François Blanchet a essayé de répondre; l'animatrice répondait à sa place. C'était absurde.

Et, non, on ne mettra pas un genou à terre puis, non, on ne sera pas mou. On va demander du respect. Et, si ça vient de l'Assemblée nationale, par écrit, je m'attends à une réponse écrite de ce consortium, et on pourra examiner, dans cet écrit-là, c'est quoi vraiment, le raisonnement.

M. Lacroix (Louis) : Dans le reste du Canada, là, quand on regarde les revues de presse, là, il n'y a personne qui a parlé de ça. Ça n'intéresse personne. Il y a juste le...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Évidemment, c'est pas leur problème.

M. Lacroix (Louis) : Dans le reste du Canada, là, ça n'a trouvé aucun écho.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exact

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est pas un peu prêcher dans le désert, votre affaire? Pourquoi est-ce qu'ils arriveraient en disant : Bon, on va s'excuser, alors que tout le monde s'en fout à la grandeur du Canada?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est tellement un bon point. C'est tellement un bon point. Ils ont insulté les Québécois, ils n'ont donné aucune place aux minorités francophones hors Québec, dans leur débat, et est-ce qu'il y a une quelconque réaction au Canada? Non, parce que tout le monde pense que c'est normal puis que c'est correct. Ça vous dit l'ampleur de la normalisation du mépris envers les Québécois dans le Canada.

Parce que, si jamais il y avait un petit peu de jugement puis d'évaluation objective de ce qu'ils viennent de faire, il y aurait un débat à savoir : Est-ce qu'on est allé trop loin? On a fait la même chose en 2019. Est-ce que c'est normal? Ils ne se posent même pas la question. Pour eux, c'est un fait avéré pour une grande majorité des Canadiens.

Ce qu'il faut comprendre de l'absence de réaction, mais du fait que c'est commun, que ça arrive tout le temps, c'est que, pour eux, c'est un fait avéré, les Québécois ont des problèmes de racisme, c'est une tribu attardée, puis il n'y a pas de problème à les insulter. C'est la seule forme de racisme et d'intolérance socialement acceptable et acceptée au Canada.

M. Lacroix (Louis) : Sur la position de M. Legault, qui a invité les gens à voter pour le Parti conservateur la semaine dernière. Là, on regarde les sondages, on se dit : Peut-être que les Libéraux pourraient former le prochain gouvernement. Qu'est-ce que ça vous inspire comme position? Quelles pourraient être les conséquences, pour le Québec, d'avoir lancé ce message-là, si les Libéraux forment le prochain gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, un cul-de-sac. On va obtenir quoi? On a déjà obtenu tous les refus possibles et inimaginables. On a demandé un rapport d'impôt unique, ils nous ont dit non. On a demandé la compétence en immigration, le rapatriement des budgets de culture, plus de collaboration dans nos frontières et nos aéroports, l'application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale... La liste est longue, là, je ne la ferai pas toute, vous la connaissez. Ça a été non à chaque fois. Imaginez si, en plus, on se retrouve avec un gouvernement qui a déjà dit, parce que Justin Trudeau l'a dit, il y a quelques jours... qui a déjà dit qu'il n'y aurait pas de collaboration avec la CAQ en raison du geste qu'ils viennent de poser.

Mais de manière plus générale, moi, je reviens au constat suivant : même si c'est un gouvernement minoritaire conservateur, on n'obtiendra, au mieux, que des miettes, et ne pensez pas que le mépris puis les insultes vont cesser. C'est ça, le Canada. C'est un problème d'une structure qui ne nous sert pas, et ce n'est donc pas important si c'est un gouvernement bleu conservateur ou rouge libéral. Ce sera la même foutaise, avec nos impôts qui servent à engraisser les compagnies pétrolières, en Alberta, puis à polluer…

M. Bélair-Cirino (Marco) : En vous comprenant bien, le programme du Parti conservateur est quand même supérieur à celui du Parti libéral?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, j'ai pas dit ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous avez publié un certain nombre de…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En me comprenant bien…

M. Bélair-Cirino (Marco) : …d'enjeux, vous avez parlé de la déclaration d'impôt unique. Le Parti conservateur est favorable à ça…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, mais, sur d'autres choses, ils sont moins…

M. Bélair-Cirino (Marco) :

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, c'est ça. Mais, sur d'autres choses, ils donnent moins.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …c'est du pareil au même, le Parti libéral et le Parti conservateur.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On est perdants dans le Canada, en général. Il y a une absurdité à cet exercice-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, mais à choisir entre le Parti conservateur puis le Parti libéral…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, si M. Legault, si notre premier ministre veut jouer à ce jeu-là, qu'il le fasse. Moi, je ne ferai pas ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais sa stratégie, à M. Legault, place le Québec en position de faiblesse?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est-à-dire qu'il y a vraiment une situation qui va être très délicate, si on a un minoritaire libéral, de toute évidence, mais…

M. Bélair-Cirino (Marco) : …tout gagner s'il y a un minoritaire conservateur.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est ça, justement, est-ce qu'on va gagner davantage si on a un minoritaire conservateur? Moi, je vous dis, la différence est minime. Les choix se ressemblent. Dans les deux cas, ça forme un pétrogouvernement qui sait très bien qu'il n'a pas besoin du Québec pour gouverner, dans quel cas on va peut-être ramasser quelques grenailles, mais nos demandes principales ne seront pas entendues davantage avec les conservateurs que les libéraux. C'est un système qui ne nous sert pas, le Canada. La seule solution, c'est d'en sortir.

Mme Plante (Caroline) : …si je me trompe, en caucus de la rentrée, vous avez dit espérer un automne écologique, vert…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Climatique.

Mme Plante (Caroline) : Climatique, c'est ça. Comment est-ce que vous pouvez être convaincant sur la question de l'environnement quand vous acceptez la position de M. Blanchet sur le troisième lien?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah! je ne l'ai pas acceptée. Je ne commente pas la campagne fédérale. Mes positions sont on ne peut plus claires et elles datent de bien avant. Donc, il n'y a aucun doute sur mes positions.

Mme Plante (Caroline) : …de voter pour le Bloc, alors vous acceptez sa position?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il n'y a aucun doute sur mes positions. Donc là, après, ce n'est pas mon rôle de cautionner ou d'endosser. Mes positions puis celles du Parti québécois sont claires depuis des mois. Elles ne changeront pas.

Mme Plante (Caroline) : …alors vous acceptez la position…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je veux répondre à votre question. Vous me dites : Qu'est-ce que vous allez faire pour que le Parti québécois…

Mme Plante (Caroline) : Comment pouvez-vous être convaincant sur la question de l'environnement?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Notre approche, au Parti québécois, ce n'est pas de bloquer des ponts, ce n'est pas de miser sur la colère puis ce n'est pas de polariser davantage un sujet qui peut l'être. C'est de rassembler le plus grand nombre dans une approche pragmatique où on va allier l'économie, notre prospérité, avec le virage vert, avec le virage vers une nouvelle économie verte et prospère.

Ce sérieux-là puis ce caractère constructif qui rassemblent le plus de personnes possible autour de la cause des réchauffements climatiques nous distinguent de l'approche de Québec solidaire, qui est beaucoup plus polarisée, beaucoup plus axée sur les coups d'éclat, et nous distinguent, évidemment, d'une CAQ et d'un Parti libéral pour qui ça ne les intéresse pas. Donc, à chaque semaine... ça va être le cas demain, mais à chaque semaine vous allez nous entendre parler d'environnement et de réchauffement climatique.

M. Chouinard (Tommy) : …il reste que le résultat net, c'est que vous avez échoué à convaincre votre vis-à-vis au Bloc québécois, votre ami, à rejeter le programme du troisième lien.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah non! Ce n'est absolument pas ma responsabilité. Ce n'est pas mon parti.  

M. Chouinard (Tommy) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne m'immisce pas dans les programmes et les décisions du Bloc québécois, qui n'est pas mon parti. Et puis ce n'est pas à moi...

M. Chouinard (Tommy) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je veux juste spécifier. Ce n'est pas à moi à convaincre le Bloc québécois, c'est à moi de convaincre les électeurs et je convaincrai une grande partie des électeurs au Québec en 2022... 

M. Chouinard (Tommy) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je n'ai pas posé des questions en début de campagne. Je ne passe pas un examen ou des questions à chacun des partis fédéraux, en disant : Quelle sera votre position sur ci ou sur ça? Ce n'est pas ma responsabilité. Moi, je suis chef du Parti québécois. Ma responsabilité, c'est que nos positions, au Parti québécois, soient claires. C'est le cas, et elles seront les mêmes en 2022, de manière limpide.

Journaliste : C'est comme demander aux électeurs québécois de voter pour le Bloc. Les électeurs québécois vont donc voter pour le troisième lien.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. En fait, le troisième lien, premièrement, est un débat qui, à proprement dit, a lieu ici, à l'Assemblée nationale. Puis ensuite on ne peut pas dire que le fait de voter pour un parti ou un autre tranche chacun des sujets de manière irréversible. Le débat, il n'est pas terminé. D'ailleurs, ce matin, je lisais qu'il y avait un livre qui sortait, où est-ce que là, le troisième lien serait exclusivement consacré au transport collectif. Bref, le débat sur le troisième lien, on en a pour quelques mois encore, parce que mettre 10 milliards sur un projet qui a des retombées limitées tant en termes de transport qu'en développement économique, évidemment, ça va faire que le débat va continuer. Et nos positions sont claires, elles ne changeront pas. 

Journaliste : Est-ce que le Bloc québécois est encore dans la lignée du Parti québécois, à Ottawa?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, le Bloc québécois est un parti indépendantiste, et, entre partis indépendantistes, on a des affinités, c'est clair.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce n'est pas ma campagne, mais le Parti québécois, lui, parle beaucoup d'indépendance.

M. Laforest (Alain) : Donc, ce n'est pas votre campagne...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne commencerai pas à faire du commentariat sur la campagne...

M. Laforest (Alain) : Bien, vous le faites ou vous ne le faites pas, là. On le dit ou on ne le dit pas, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, j'ai...

M. Laforest (Alain) : On est sur des demi-mots, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai des positions, c'est celles du Parti québécois et c'est ça que je porte. Je n'ai pas à porter les positions de chaque parti fédéral.

Mme Plante (Caroline) :  ...pendant la session parlementaire?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on a le droit de manifester. C'est important, comme droit démocratique. Mais, aussitôt qu'il y a des menaces à la sécurité, aussitôt qu'il y a de la violence, je vais... puis il faut absolument tous ensemble condamner ce genre de comportement là. C'est déjà assez exigeant de trancher intelligemment nos décisions, il faut au moins se mettre d'accord : pas d'intimidation, pas de violence. Ça, ce n'est pas acceptable en aucun cas, peu importe de la manière qu'on peut être critique ou non du gouvernement. Ça, il faut s'entendre là-dessus.

Journaliste : Est-ce que vous vous engagez à vous présenter s'il y a un comté qui se libère d'ici aux prochaines élections?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je l'ai dit très souvent. Ma priorité, à l'automne, c'est d'être sur le terrain, et je ne pouvais pas le faire pendant les premières vagues de pandémie. Et, comme chef extraparlementaire, vous allez me voir beaucoup sur le terrain au cours des prochains mois. C'est mon engagement, depuis la course à la chefferie, cet engagement-là n'a pas changé. Donc, je n'ai pas pris d'engagement en ce sens-là.

La Modératrice : On passe aux questions en anglais, s'il vous plaît...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que vous excluez de vous présenter dans Marie-Victorin, advenant l'élection de Catherine Fournier à la mairie de Longueuil?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai toujours eu la même réponse, c'est quelque chose qu'on envisagera, sur lequel on se penchera en temps et lieu s'il y a lieu. Mais ce qui est très clair, pour moi, c'est que mon engagement, c'est d'être sur le terrain, être en train de rebâtir le camp du oui dans les différentes régions du Québec. Et ça, c'était mon engagement, et je vais le remplir coûte que coûte.

Mme Senay (Cathy) : Good morning

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good morning

Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, the Debate Broadcast Group, on Friday evening, published this press release saying that the question addressed these bills explicitly and it did not state that Quebeckers are racists. And it was an occasion, an opportunity for Mr. Blanchet to explain his own points of view across Canada. If you go back to a motion, today, don't you think, basically, it will foster frustration for you and some Quebeckers? Because the answer from the Debate Broadcast Group will stay the same.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, they'll put it in writing. But the question, if I recall correctly, started with : Québec has problems with racism, «virgule», and the attempts to explain the stance of Québec on those issues. Clearly, there was no neutrality, no objectivity. Journalism entails objectivity and neutrality, and it was not there. And it's not the first time. It was the exact same scenario, in 2019, and it's enough. It' s enough. And unfortunately our Premier didn't state very clearly that he wanted excuses for that. He said that after a question and he said, like : I would hope so. Which is very blur.

Mme Senay (Cathy) : …political leaders, asking them to ask for an apology.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exactly, exactly. He's the Premier…

Mme Senay (Cathy) : So, it was indirect, it was not : I'm asking for an apology.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : That's very weak. That's very weak to tell leaders at the Federal level... If you are the Premier, you should go for excuses. As the Premier I'm washing my hands, that's not acceptable. So, that's why we're bringing this motion today, so that every single party at the National Assembly says loud and clear : We want apologies for that and we're fed up with this, fed up the contempt, fed up with the insults. And let's see what happens then. They'll put in writing. If they think it's normal, they'll put it in writing.

Mme Senay (Cathy) : My second question goes to Mr. Arseneau. I remember discussing with different MNAs about the threats of anti-masks and what you receive, like, hate messages. They are outside of the National Assembly. It's the fourth wave. How do you feel this level of tensions? Do you feel it, as MNAs? Are you having discussion around the table with the caucus about this?

M. Arseneau : Well the…

Mme Senay (Cathy) : …with this.

M. Arseneau : Yes, the protest, this morning, comes as a surprise to me and to my colleagues. And I think we will never say loud enough that intimidation is not the way, or insults, or aggressivity. And that's the message that we have to repeat loud and clear, and I think we will all agree upon that. You know, people can voice their concerns, they can ask questions, they can comment, they can even oppose some of the measures, but it has to be done in a democratic and a decent way. So, what we have to make sure is that all appearance of intimidation or loud and aggressive protest is condemned by all.

Mme Senay (Cathy) : …going on for months. What has changed with the fourth wave, having those messages and protestors in front of you?

M. Arseneau : What has changed?

Mme Senay (Cathy) : What has changed?

M. Arseneau : Well, you know, it's not for me to judge. I think…

Mme Senay (Cathy) : As an MNA, what has changed, in seeing those protestors today, 18 months after the pandemic started, months after threats have been received by your colleagues and yourself?

M. Arseneau : Well, you know, I don't want to start, you know, to do some «psycho-pop 101» with, you know, trying to understand what goes through the mind of people who oppose some of the sanitary measures. I think we have to be transparent. I think our message has to be... you know, has to pass in such a way that, you know, we're trying unite people behind, you know, the cause that is to get back to normality as soon as possible. I think that's the only way to get through this, it's together and to send a message of togetherness rather than to, you know, try and divide people, basically.

Mme Fletcher (Raquel) : I would like to carry you on rapid testing in schools. I don't know which one…

M. Arseneau : Well, I'll start and…

Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing today people saying that it's basically a mess, that the rollout has not been organised, it's chaotic. Can you comment on that?

M. Arseneau : Well, it's a total mess, it's improvised and it's unacceptable because the Government has kept the rapid tests in warehouses for more than a year now. We knew that, you know, starting school was at the same time as... it was scheduled beginning of September. We even had a pilot project, in the winter, spring… and normally was to try and devise a plan, so we could expand the measures as of September. And now what we see is that some schools get these videos showing how to test the kids and that the organization seems to be taken aback, and people are not coordinated with either the Ministry of Education or the health authorities. And that's frankly astonishing that we see such a level of improvisation, knowing that the fourth wave has been, you know, seen incoming for months now.

So, you know, we asked the Government to make a move quickly to reassure schools and school boards that they will get the appropriate support and coordination to run this campaign correctly, without overcharging the staff that's already, you know, dealing with a lot at this point in time.

Mme Fletcher (Raquel) : …try to smooth things over?

M. Arseneau : Well, I mean, I think they need to get someone who will have certainly credibility and will take things into his hands to get things going. So, yes, I certainly hope that, based on a vaccination campaign that's been going on for a while, and rightly so, hopefully he will be able to make a difference. That's what we certainly hope. Thank you. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 10 h 32)

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