L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Le jeudi 16 septembre 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-six minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous. On entame la dernière journée de la première semaine de la rentrée. Et un constat qu'on peut établir, d'entrée de jeu, c'est que le gouvernement perd le contrôle. On a un gouvernement qui perd le contrôle dans les CPE. On a vu les mandats de grève qui se multiplient et la liste d'attente qui s'allonge. On a vu une perte de contrôle également dans nos écoles, où non seulement il y a eu des problèmes de pénurie, mais également le déploiement des tests rapides qui s'est fait de manière chaotique et, en plus, le déploiement des capteurs de CO2. On voit également une perte de contrôle dans le réseau de la santé, où les infirmières sont à bout de souffle, où les cas de détresse se multiplient. Puis on a même, maintenant, des enfants qui sont obligés de parcourir 600 kilomètres pour obtenir des soins pédiatriques. Finalement, on constate qu'on n'a pas de capitaine à bord.

J'aimerais maintenant prendre vos questions.

Mme Porter (Isabelle) : Il y a le Parti québécois qui propose, entre autres solutions pour régler la pénurie d'infirmières, de permettre aux infirmières non vaccinées de travailler malgré tout. Comment vous réagissez à cette proposition-là?

Mme Anglade : Moi, je vous dirais la chose suivante, c'est que lorsque vous regardez les lits qui sont pris aujourd'hui à Québec, il y avait une démonstration qui était éloquente, 80 lits qui sont pris par des gens qui sont majoritairement non vaccinés, qui empêchent 1 200 chirurgies. Je pense que la seule voie que nous ayons, c'est la voie de la vaccination.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous pensez que ça va être encore plus dur pour le gouvernement de gérer la crise du système de santé que la crise de la pandémie?

Mme Anglade : Ce que je constate, aujourd'hui, c'est qu'il y a une perte de contrôle réelle, on n'a pas l'impression qu'il y a un capitaine à bord. La perte de contrôle, on la voit dans le système de santé, mais ce n'est pas uniquement dans le système de santé, on la voit en éducation, on la voit dans les CPE. Et on a besoin d'avoir des plans de match du gouvernement qu'on n'a pas.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que c'est une crise pire qui nous guette, pire que celle qu'on vient de connaître avec la pandémie?

Mme Anglade : Bien, c'est certain que les signaux qui sont envoyés présentement sont inquiétants, sont très inquiétants, je vous dirais. Alors, est-ce que ça va être pire? On ne se le souhaite pas, hein, on ne se souhaite pas que ce soit une pire situation, parce qu'on a vécu 18 mois qui étaient difficiles. Cela dit, on voit vraiment des signes inquiétants à tous les niveaux.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Le 15 octobre, Mme Anglade, il y a 20 000 travailleurs de la santé qui vont être vraisemblablement suspendus sans solde. Si on laisse ça arriver, ce n'est pas finalement une prophétie autoréalisatrice de dire qu'on est dans une perte de contrôle?

Mme Anglade : Bien, aujourd'hui, encore une fois, l'enjeu, là, il y a des chirurgies qui n'ont pas lieu, il y a des personnes qui occupent les lits parce qu'ils ne sont pas vaccinés.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...la question, c'est : Le 15 octobre, on fait quoi avec les 20 000 personnes?

Mme Anglade : Moi, je pense que les gens, les Québécois sont raisonnables, les Québécois vont être raisonnables, puis il y a des gens qui vont aller se faire vacciner. C'est la seule bonne chose à faire.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais, même s'ils se font vacciner, ils ne seront pas doublement vaccinés le 15 octobre. Il y a 20 000 personnes, puis au 15 octobre, on est foutus, là, ils ne seront pas doublement vaccinés. Qu'est-ce que le premier ministre va faire?

Mme Anglade : Bien, le premier ministre a envoyé son message, depuis longtemps qu'on dit qu'il faut que ces personnes-là soient vaccinées, il faut qu'elles soient vaccinées puis qu'elles puissent rentrer au travail. C'est tout.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que c'est vous qui avez demandé à André Fortin de déposer une motion sur les champs de compétence du Québec?

Mme Anglade : Non. Vous savez que, lorsque nous avons écrit notre lettre ouverte, on avait déjà réservé la motion.

M. Robitaille (Antoine) : On n'a pas l'impression, quand on regarde les gens du caucus agir avec votre lettre et votre pétition, qu'ils appuient vraiment, ce n'est pas partagé sur les réseaux. Dans votre virage nationaliste, est-ce que le reste de votre clan vous suit?

Mme Anglade : Non seulement le caucus, mais également de nombreux militants. Si on regarde les lettres que nous recevons, si on regarde le partage de ce qui se fait, au contraire, moi, je pense que les gens justement adhèrent à ça. Et, quand on parle de notre formation politique, les gens souhaitaient un virage également. Donc, ce n'est pas uniquement le caucus, c'est le caucus, c'est nos militants, c'est les gens que je rencontre dans les tournées que l'ont fait. Et tout ça, je pense que c'est très bien accueilli, au contraire.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce que vous vous attendez à ce que chacun des membres du caucus partage votre pétition et votre lettre?

Mme Anglade : Bien, honnêtement, je ne regarde pas tout le détail de ce qui est partagé, je m'attends à ce que tout le monde partage de manière générale ce que l'on fait. Mais les discussions, elles ont lieu au caucus, on a ces débats-là au caucus, on a ces échanges-là, et on est très alignés sur les positions que l'on prend et, encore une fois, très alignés sur toutes les consultations qu'on a eues avec l'ensemble de nos militants sur le territoire. Donc, je pense qu'au contraire il y a un très bon alignement.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce qu'on fait avec les agences de santé, Mme Anglade? Qu'est-ce qu'on fait avec les agences de placement?

Mme Anglade : C'est vraiment un enjeu... c'est vraiment extrêmement problématique, ce qui se fait présentement. Il faut être capable d'attirer les infirmières et les faire rester.

M. Laforest (Alain) : Non, mais ce n'est pas ça que je vous demande. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? On les ferme? On les oblige à réintégrer le réseau?

Mme Anglade : On veut que les infirmières reviennent le plus rapidement possible dans le réseau public. La solution pour ça, c'est d'avoir des conditions de travail qui répondent aux besoins des infirmières. C'est ça, la solution, par rapport à ça.

M. Lacroix (Louis) : Non, mais vous êtes d'accord avec ce que propose M. Legault de ramener les infirmières qui sont en agence dans le secteur public en leur donnant les mêmes conditions de travail, le même salaire, puis en rehaussant le salaire de toutes les autres infirmières au niveau des agences de placement. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

Mme Anglade : Présentement, pour réattirer les infirmières, c'est ce qu'il faut faire, mais on n'a pas vu les gestes posés par le gouvernement Legault par rapport à ça. Et aujourd'hui ce que le gouvernement Legault dit, c'est qu'il va peut-être rehausser les salaires. On a vu ce que ça a donné avec les PAB. Il faut des conditions de travail qui permettent aux infirmières de travailler correctement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Au salon bleu, on voit, là, en cette rentrée parlementaire, que M. Legault semble avoir identifié son principal rival. Il l'a traité de «woke» hier. Est-ce que vous avez l'impression que vous vous faites couper l'herbe sous le pied par Gabriel Nadeau-Dubois puis les solidaires?

Mme Anglade : Moi, je vous dirais qu'en 2022, là, l'élection va avoir lieu dans un an, en 2022, là, il y aura deux alternatives. Il y aura une alternative qui est une alternative qui est d'un temps… d'un autre siècle, une alternative paternaliste avec la CAQ, qui dit aux gens quoi penser, comment penser, et une alternative qui va être moderne et qui va être renouvelée, qui va s'inspirer du progrès, où on va parler non seulement d'enjeux climatiques, mais d'économie et de social également. Ça va être l'alternative que nous allons représenter.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, Québec solidaire n'est pas du tout une alternative, selon vous?

Mme Anglade : Pour nous, il y aura deux alternatives, ce sera la CAQ et le Parti libéral du Québec. Il y aura deux alternatives.

M. Larin (Vincent) : Vous n'avez pas nommé l'alternative indépendantiste... je pense.

Mme Anglade : Comme je vous dis, aux prochaines élections, il y aura deux alternatives. Il y aura un parti qui est dépassé, un parti qui a une approche paternaliste, et un parti qui va représenter le progrès, le véritable progrès avec une combinaison de l'économie, le social et l'environnemental, ce sera le Parti libéral du Québec.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous trouvez que votre parti se définit bien? Est-ce que votre parti est bien défini?

Mme Anglade : Je pense que le parti se définit bien, oui, et je pense que c'est un virage qu'on est en train d'opérer. Donc, évidemment, il y a toutes sortes d'éléments qui viennent avec un virage. Mais je pense qu'il se définit bien dans une approche où on est... de la compassion, près des gens, près du monde, mais également très responsable par rapport aux enjeux de modernité puis de progrès. Et la preuve de ça, c'est les propositions qu'on a commencé à faire, que ce soit en matière de santé mentale, que ce soit en matière de garderies, des propositions sociales, mais qui vont être combinées à une économie moderne.

Le Modérateur : Dernière question en français.

Mme Plante (Caroline) : Vous dites qu'il y a une perte de contrôle en éducation. Est-ce qu'un changement de ministre s'impose en éducation?

Mme Anglade : Ça, on l'a mentionné à plusieurs reprises, la nécessité de changement au niveau du ministère, mais c'est plus que ça : c'est les CPE, c'est les écoles, c'est le système de santé. Ce n'est pas une perte de contrôle seulement qui est dans un certain domaine, c'est une perte de contrôle à plusieurs niveaux. Alors, c'est beaucoup plus large que ça, on a besoin d'un capitaine à bord, ça, ça doit être le premier ministre.

Mme Plante (Caroline) : …dans les écoles aujourd'hui, on voit qu'il y a des élèves qui sont laissés à ne rien faire dans leur classe parce qu'il n'y a pas d'enseignant, il n'y a pas de suppléant. Est-ce que c'est acceptable pour vous?

Mme Anglade : Ce n'est pas du tout acceptable, la situation que l'on vit dans nos écoles, et puis avec les changements… Je veux dire, vous parlez à une mère qui a eu une enfant l'année passée où elle a eu six professeurs différents. Je veux dire, on a de véritables enjeux, et c'est pour ça qu'on parle de perte de contrôle.

Le Modérateur :

Mme Senay (Cathy) : What did you think yesterday about this fight between Gabriel Nadeau-Dubois and Mr. Legault… Mr. Duplessis and woke? You were not there. You were totally absent on this fight. So, what do you think about this?

Mme Anglade : Well, I think we have to stay above like… We have to unite people versus dividing people. And I think it is really important for us not to personalize the debate about what's going on in the «salon bleu». That's what I think.

Mme Senay (Cathy) : Well, the fact is that Mr. Legault play on the card that André Fortin helped Mr. Trudeau for the debate. He is basically telling you : You have no control on your party. So, what do you say that now… We're just like a year from the election campaign.

Mme Anglade : Well, I think we have plenty control over the party. I think the positions that we have are very clear and very well presented, in fact. I think the shift that we're operating is getting clearer every day with the proposals that we bring forward. So, again, I think, in 2022, we're going to have two options on the table : a government that is old, a government that is paternalistic, that tells people what to do, what to think, versus a modern approach, a progressive approach, and that's going to be the Liberal Party of Québec.

Mme Fletcher (Raquel) : And using the term «woke», which is… from the English language, from, you know... Was it dog whistling?

Mme Anglade : Was it…

Mme Fletcher (Raquel) : Dog whistling.

M. Authier (Philip) : Dog whistle.

Mme Fletcher (Raquel) : Dog whistling.

M. Authier (Philip) : Dog whistle politics.

Mme Anglade : I'm not sure I understand the term.

M. Authier (Philip) : It means you try to league people.

Mme Fletcher (Raquel) : «Woke» is a term that is used in French to...

Mme Anglade : Yes, but the dog whistling part…

Mme Fletcher (Raquel) : So, it's like a term that triggers people to think… You use one term to…

Mme Anglade : Oh! to define people, you mean.

Mme Fletcher (Raquel) : …yes, to define people to «woke» will indicate : Oh! he must be…

Mme Anglade : This way.

Mme Fletcher (Raquel) : This way. He must… yes, he must be against the freedom of speech.

Mme Anglade : Yes, and I think, again, that you need to be careful not to personalize the debate. We are in the first week of the National Assembly. I think it's a… Mr. Legault doesn't like to be asked questions. Mr. Legault want people to think… he wants people to think the same way he does. That's not our approach. And I think the way he does it, he personalizes the debate.

M. Authier (Philip) : I looked it up. Dog whistle politics is the use of coded or suggestive language in political messaging to garner support from a particular group without provoking opposition. So, as I said, it's kind of like a…

Mme Anglade : But, again, I think we need to elevate the debate. I think that's what we need to do. Rather than doing this, I think we need to elevate the debate.

M. Authier (Philip) : Why do you think he used the term in that context, Mr. Legault, yesterday? Why was he…

Mme Anglade : Why do I think he used the term? You would need to ask him. You would need to ask the question to Mr. Legault. But again, at the National Assembly, we are here to, again, elevate the debate. And I know that Mr. Legault doesn't like people that doesn't think the same way he does. But it's the reality, and we don't have to personalize the debate, again.

Le Modérateur : Dernière question, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : …can be influenced by what Mr. Legault did yesterday?

Mme Anglade : Every citizen can be influenced by what politicians are doing on a daily basis. On a daily basis, people can be influenced, but that's why we also have, as politicians, the responsibility to have the right level of debate.

Le Modérateur : Merci. C'est tout le temps que nous avions.

Mme Anglade : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 58)

Participants


Document(s) associé(s)