(Neuf heures trois minutes)
Mme Samson : Merci d'être là.
Alors, on vous voit ce matin pour vous annoncer que je déposerai, ce matin, au
salon bleu, une pétition signée par 118 624 pétitionnaires. Vous
comprendrez qu'il est évident que, si j'avais vendu autant de cartes de membre,
le parti ne m'aurait pas expulsée. Mais la pétition, en fait, demande, réclame
que le gouvernement retire immédiatement l'idée d'un passeport vaccinal
obligatoire et qu'il permette aux gens d'assister et d'aller où ils le veulent.
Alors, ce sera déposé ce matin. Est-ce que vous avez des questions?
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez pris connaissance, avez-vous revu des informations relativement
au projet de loi qui va être déposé à 10 heures, ce matin, et qui va interdire
la présence de manifestants antivax?
Mme Samson : J'ai reçu, hier
soir, de M. Simon Jolin-Barrette l'ébauche du projet de loi. On va voir
qu'est-ce qui en diffère aujourd'hui, là, on va le lire attentivement. Ce
matin, ils nous ont également envoyé une procédure pour opérer et procéder à
l'adoption du projet de loi aujourd'hui. Moi, je trouve que c'est une méthode
un peu bulldozer, là. Écoutez, là, c'est un projet de loi qui a l'intention de
limiter la liberté d'expression de certains citoyens. Ce n'est pas une petite
affaire, là. Et moi, je pense qu'on a besoin du temps, là. Moi,
1 min 27 s, là, je n'ai pas le temps de poser mes questions,
avoir mes réponses et déposer mes amendements. Alors, ça, c'est moins évident,
là. Je leur ai donné mon consentement hier pour qu'ils déposent le projet de
loi, je demande juste de bonne foi qu'on puisse en discuter dans un délai
raisonnable.
M. Lacroix (Louis) : Donc, vous
allez vous opposer à ce que ce soit fait de façon…
Mme Samson : Bien là, on va
voir les discussions qu'on va avoir entre maintenant puis 10 heures sur la
procédure qui sera adoptée pour étudier le projet de loi puis on verra ce que
ça donne, là.
M. Larin (Vincent) : Mme
Samson, de ce qu'on comprend, le projet de loi cible précisément à interdire
les manifestations antimesures santaires, antivaccins proches des écoles. Hier,
vous avez dit à... que vous vous opposeriez à toute mesure qui ciblait des
idéologies en particulier. Vous m'avez parlé, entre autres, de «cherry picking».
Est-ce que vous n'avez pas l'impression que c'est ça que le gouvernement a fait
avec l'ébauche de projet de loi qu'il vous a envoyé?
Mme Samson : Bien, je ne
connais pas les intentions du gouvernement, mais est-ce qu'on va avoir un projet
de loi spécial à toutes les semaines pour cibler un groupe de manifestants? Et
en plus, là, il n'y a pas de délai à ce projet de loi là. Il va durer tant et
aussi longtemps que les mesures... oui, l'urgence sanitaire va perdurer, ce qui
est une durée qui est inconnue pour tous, là. Seuls eux savent quand ils ont
l'intention de lever les mesures sanitaires.
Alors, moi, un des premiers amendements que
je proposerais, c'est que la loi spéciale ait une chute et qu'après telle date
on doive recommencer la procédure.
Mme Côté (Claudie) : Quel
serait un délai acceptable?
Mme Samson : Bien, il faut se
donner un mois.
Mme Côté (Claudie) : Donc...
un mois, on interdit les manifestations, mais pas plus que ça.
M. Larin (Vincent) : C'est une
condition à votre appui?
Mme Samson : Bien, c'est une condition...
On va voir ce qu'on va réussir à négocier comme amendement, mais, si, dans la
procédure, on me donne 1 min 27 s pour l'ensemble des
indépendants, je n'arriverai pas au bout de mes...
Journaliste
: Est-ce
qu'il y en a d'autres, conditions, pour vous, Mme Samson? Est-ce qu'il y a des
aspects, par exemple, là, qui sont non négociables, qui ne doivent absolument pas
être dans le projet de loi pour que vous puissiez l'appuyer?
Mme Samson : Je n'ai pas
compris.
Journaliste
: Je
m'excuse, je ne parle pas fort. Est-ce qu'il y a des aspects, selon vous, qui
sont non négociables? Tu sais, est-ce que vous avez des conditions, là, que le
gouvernement doit absolument respecter pour que vous puissiez appuyer le projet
de loi?
Mme Samson : Un délai
d'application de la loi, première des choses. Deuxièmement, la loi fait
référence au fait que les gens qui manifestent doivent obéir aux
recommandations de la Santé publique. Or, les recommandations de la Santé publique
ne sont pas publiques, ce sont les décisions du gouvernement qui sont
publiques. Alors, ce qu'ils veulent, dans les faits, c'est que les gens
obéissent aux décisions du gouvernement, donc il faut changer ça, à moins que
le gouvernement s'engage à rendre publiques toutes les recommandations de la
Santé publique, dorénavant, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce qu'il y en a d'autres?
Mme Samson : Ah! j'en ai plein
d'autres. Non, mais là vous écouterez à 10 heures, là, ou si on est ici
toute la fin de semaine. Je ne le sais pas, là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...pas le temps de toutes les nommer en
1 min 27 s. C'est pour ça que ce serait intéressant de vous
entendre.
Mme Samson : Non, je n'aurai
pas le temps de les nommer dans le 1 min 27 s, mais j'ai bien
l'intention de jouer mon rôle de bonne foi. Et ce n'est pas simple, là, ce
qu'on fait aujourd'hui, là. C'est grave, dans le système démocratique. Et j'ai
bien l'intention que le gouvernement nous permette de jouer notre rôle de
législateur adéquatement. Je comprends que la CAQ, ils s'en foutent, eux
autres, là, leurs députés ne l'ont pas, la liberté d'expression.
M. Bergeron (Patrice) :
...équitable, de toute façon, que vous ayez 1 min 27 s puisque
vous êtes une sur 125? Vous ne représentez pas un gros groupe parlementaire.
Mme Samson : Bien, ce n'est
pas assez, 1 min 27 s, à mon avis, là. Je n'ai pas réussi, en deux minutes,
à vous ratatiner ça, là, pour vous autres, là.
M. Lacroix (Louis) : Juste
pour comprendre un peu, dans la mécanique, comment ça va se passer, là, il y a
des étapes dans la présentation d'un... l'adoption d'un projet de loi, il y a
cinq étapes. La première, c'est le dépôt. Est-ce que...
Mme Samson : Ça, j'ai donné
mon consentement.
M. Lacroix (Louis) : Ça, le
consentement est donné.
Mme Samson : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Et c'est
à partir d'où que vous allez dire, par exemple : Mais là, moi, je ne suis
plus d'accord? À quelle étape?
Mme Samson : Aux étapes
subséquentes, où on nous accorde, pour l'ensemble des indépendants,
1 min 27 s pour poser nos questions et donner nos amendements.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
c'est là que vous allez émettre votre réserve...
Mme Samson : Bien, à moins
qu'on s'entende avant 10 heures, là.
M. Lacroix (Louis) : Avant
10 heures. Puis là il reste 50 minutes...
Mme Samson : C'est ça.
M. Lacroix (Louis) : Puis
vous êtes ici, là. Ça fait que...
Mme Samson : Oui, mais mon
bureau n'est pas très loin, là. Il y a encore des ascenseurs qui marchent, là.
M. Larin (Vincent) : Moi,
j'aurais une question pour M. Duhaime. Moi, j'aimerais savoir :
D'interdire les manifestations antimesures sanitaires, antivaccin, est-ce que
vous considérez que c'est cibler un groupe précis?
M. Duhaime (Éric) : Oui. Bien,
d'abord, il y a un article, l'article 10 de la charte québécoise des
droits et libertés de la personne, qui dit qu'on ne peut pas discriminer sur la
base de croyances politiques. Ce qu'on veut savoir aujourd'hui, c'est : Qu'est-ce
que le gouvernement entend faire? Est-ce qu'il entend violer la charte des
droits et libertés du Québec? Parce que... ou...
Il y a une autre question aussi qui se
pose. Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui va devant une école, et c'est
marqué «Votez pour la CAQ», ça, c'est acceptable? Ou avec une affiche «Votez
CAQ», ça, c'est acceptable? Puis, si c'est marqué «Dehors, la CAQ», ça, ce
n'est pas acceptable? Vous savez, c'est...
Je comprends, là, l'intention. On est tous
d'accord qu'il faut que les écoles et les hôpitaux soient des sanctuaires. Puis
moi, je suis d'accord, pas juste pour un type de manifestant. Moi, je pense que
c'est des lieux sacrés. On ne devrait pas faire de la politique devant les
écoles et devant les hôpitaux. Je pense que, là-dessus, on est probablement
ceux qui sont les plus d'accord des cinq partis, là.
Mais, cela étant dit, là on est en train
de faire quelque chose qui va possiblement à l'encontre de notre propre charte.
Et il va falloir que le gouvernement nous explique pourquoi avoir une affiche
en faveur de François Legault, c'est acceptable, puis dire «Dehors, Legault»,
ça ne l'est pas, là. Il y a des questions de droit fondamental, de droits et
libertés. C'est quand même sacré dans une société, là, la liberté d'expression
puis le droit de manifester. Il faut que ça s'applique à tout le monde. On va
voir qu'est-ce que le gouvernement répond à ça parce que, pour l'instant, on
n'a pas encore eu de réponse, on n'a même pas eu de débat au moment où on se
parle.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...d'avoir bien compris votre raisonnement.
Pour que ce soit des sanctuaires, par exemple, vous, vous seriez à l'aise avec
l'idée qu'on interdise toute manifestation autour des écoles, autour des
hôpitaux, y compris les fameux sit-in, là, par exemple?
M. Duhaime (Éric) : Pendant
un mois, parce qu'il y a une crise, il y a une urgence sanitaire, ça pourrait
effectivement être acceptable.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Donc, une infirmière qui veut dénoncer ses
conditions à l'hôpital ne pourrait pas...
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
s'il y a une urgence... D'abord, ils disent qu'il faut que les gens, là... On
dit qu'il y a de l'intimidation. Tu sais, encore là, ça veut dire quoi, de
l'intimidation? Est-ce que des gens qui sont assis puis qu'il faut passer une
ligne de piquetage, est-ce que c'est de l'intimidation ou pas? Ça aussi, c'est
une question qu'on voudrait poser au gouvernement. Tu sais, il y a des termes
là-dedans qui sont utilisés, mais malheureusement on n'a pas la définition puis
les portées de ce qui est proposé. C'est pour ça que Mme Samson va poser plusieurs
questions puis qu'on aimerait ça, avoir plus qu'une minute.
Vous voyez, juste les questions que je
viens de poser là, là, un, ça ne se pose pas en 1 min 25 s puis,
deux, ça ne se répond pas en 1 min 25 s non plus.
M. Lacroix (Louis) : Donc, si
vous avez plus de temps... Combien de temps ça vous prendrait pour être capable
de faire valoir vos points de vue?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, je pense qu'on peut prendre la journée. Il n'y a pas de… C'est sûr,
Mme Samson est seule, là. J'ai compris que les trois autres partis ont signé un
chèque en blanc au gouvernement avant même d'avoir lu le projet de loi, ça fait
que je comprends qu'eux n'ont pas beaucoup de questions. Mais, cela étant dit,
au moins, qu'on nous donne du temps, qu'on nous donne une heure pour que Mme
Samson puisse poser ses questions, qu'on nous donne…
M. Lacroix (Louis) : Une
heure?
M. Duhaime (Éric) : Non, mais
par exemple, là, je donne un exemple, mais, au moins, qu'on passe au travers
chacun des articles. Parce que, là, la façon dont c'est fait, c'est qu'on
pourrait après... si on est juste rendu au troisième article, on n'aura même
plus de débat sur les autres articles. Tu sais, il y a quelque chose là-dedans
qui est un peu aberrant, là. Puis c'est quand même une loi qui est importante,
là. Ce n'est pas une loi, là, juste pour changer la couleur des murs, là.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, mais c'est parce que, tu sais, Mme Samson dit :
1 min 27 s, ce n'est pas assez. Parfait. Là, vous dites une
heure. C'est ça que vous auriez besoin?
M. Duhaime (Éric) : Bien, par
exemple. Pour Mme Samson, oui. Mais là c'est parce que, si les autres députés… Mais
je ne pense pas que les autres députés vont prendre du temps, de toute façon. Puis
on s'entend que les députés de la CAQ, je ne pense pas qu'ils vont non plus
s'obstiner longtemps, là.
M. Lacroix (Louis) : Donc, si
on prenait une heure pour faire valoir vos points de vue…
M. Duhaime (Éric) : Ce serait
bon.
M. Lacroix (Louis) : …ça,
vous seriez satisfait avec ça.
M. Duhaime (Éric) : Si Mme
Samson avait une heure.
M. Lacroix (Louis) : Et, par
la suite, il arrive quoi? Mettons qu'ils vous disent non à chaque fois que vous
arrivez avec une idée ou avec…
M. Duhaime (Éric) : Bien là,
à ce moment-là, on jugera, dépendamment si c'est de bonne foi ou non, là,
comment ils vont négocier ça. Mais nous, on est tout à fait ouverts au
dialogue, là. C'est pour ça qu'on a donné notre consentement pour que le projet
de loi puisse être débattu. Nous, on veut des débats démocratiques.
On vient déposer aujourd'hui une pétition
de 120 000 signataires, une des cinq plus importantes dans l'histoire du
site de l'Assemblée nationale. On dépose ça aujourd'hui sur un sujet
extraordinairement important sur lequel il n'y a eu aucun débat à l'Assemblée
nationale. Nous, on veut le retour de la démocratie au Québec. Ça fait 18 mois
que c'est sur pause. On pense que le minimum, ce serait, au moins, que Mme
Samson ait une heure pour poser ses questions puis avoir des réponses à ses
questions.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais est-ce que tous les autres députés
indépendants devraient avoir aussi plus de temps?
M. Duhaime (Éric) : Bien là,
c'est à eux que ça appartient, là. Vous leur demanderez à eux, là. Ce n'est pas
moi qui va répondre en leur nom.
M. Larin (Vincent) : …il y a
urgence de protéger les enfants?
M. Duhaime (Éric) : Oui, il y
a une urgence de protéger les enfants. Il y a toujours eu une urgence de
protéger les enfants. Je veux dire, c'est important que ces lieux-là... je vous
l'ai dit tout à l'heure, moi, je pense que c'est une espèce de sanctuaire d'une
société.
Cela étant dit, je suis tout à fait
d'accord avec le droit de manifester. Moi-même, j'ai manifesté souvent dans ma
vie puis je considère que c'est important en démocratie. Mais devant des écoles
puis devant des hôpitaux, bloquer des patients puis des étudiants, ce n'est pas
l'idée du siècle. Puis je n'ai pas attendu que la CAQ dépose un projet de loi.
Mais moi, il y a deux semaines, j'ai été le premier à sortir pour dire que
c'était une très mauvaise idée, que c'était contre-productif, que les
manifestants devraient venir ici, devant l'Assemblée nationale, ou aller devant
les bureaux de député parce que c'est eux qui prennent les décisions, ce n'est
pas les infirmières, ce n'est pas les enfants, ce n'est pas les patients. Et
donc, ça, là-dessus, il n'y a aucun doute possible.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce qu'il y a de vos militants dans ces manifestations-là aux abords des
écoles?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
honnêtement, je ne pense pas. Mais vous leur demanderez, je ne sais pas. Honnêtement,
je ne pense pas, mais ce n'est pas impossible, là. Il peut y avoir du monde de
toutes les couleurs politiques, là. Je ne pense que c'est…
M. Lacroix (Louis) : Mais,
comme chef politique d'une formation qui se veut nationale, est-ce que vous
n'avez pas le devoir de demander à ces gens-là… Parce qu'il y a plusieurs de
vos militants là-dedans, là. Je vous voyais hier, on était en scrum en avant,
puis il y en avait un, un antivax, en avant, là, puis il vous a salué en disant :
M. Duhaime puis… Est-ce que vous n'avez pas le devoir de demander à ces
gens-là de ne plus faire ça?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
l'ai fait avant même que le gouvernement s'intéresse à la question, il y a deux
semaines. Vous pourrez aller voir sur ma page Facebook. Ça fait longtemps que
je dis que ce n'est pas une bonne idée de venir ici ou ailleurs… ou...
Mme Côté (Claudie) : Mais vous
continuez de le faire, M. Duhaime, vous continuez de le faire…
M. Duhaime (Éric) : Oui, mais
c'est justement, c'est la preuve que ce n'est pas des gens qui m'écoutent. Je
réponds à la question de M. Lacroix, là. C'est la preuve que…
Moi, là, je pense qu'en politique on est
là pour rassembler les gens. Et moi, ce que je n'aime pas, d'ailleurs, même du
projet de loi de François Legault, actuellement, c'est que c'est pour diviser
la population, puis c'est ça que je n'aime pas. Il cible des gens, des adversaires
politiques précis dans son projet de loi.
Cette loi-là, d'ailleurs, dans un monde
idéal, là, on ne ferait pas ça dans une période de crise où tout le monde est à
vif, là. On ferait ça à tête reposée. On s'élèverait un peu au-dessus de la
partisanerie parce que c'est des questions trop fondamentales.
M. Robitaille (Antoine) : Il
pourrait faire un décret, il pourrait adopter un décret, s'il y a l'état
d'urgence sanitaire. Pourquoi il procède par projet de loi, selon vous?
M. Duhaime (Éric) : Ce que
j'ai compris, c'est qu'il a été pris de court par le Parti libéral, par la
députée Marwah Rizqy, qui a déposé… qui est arrivée avec un projet de loi, et
là la CAQ, ça avait l'air fou un peu, donc ils ont décidé en catastrophe
d'essayer de faire un projet de loi. D'ailleurs, M. Legault a annoncé ça,
et le projet de loi n'était toujours pas disponible hier, en fin de journée. On
l'a reçu très tard en soirée. Donc, on comprend qu'ils ont été pris de court
par le Parti libéral.
Et vous avez raison : non seulement
ils auraient pu adopter un décret, comme ils font depuis 18 mois, mais
même les contraventions… Parce qu'ultimement pourquoi on fait ça? Pour donner
des contraventions aux manifestants. Ils pourraient, au moment où on se parle,
donner des contraventions à ces manifestants-là. J'ai regardé les images qu'on
a vues à la télé, on ne voit personne qui porte un masque.
Moi, au mois de février dernier, j'étais
ici, devant l'Assemblée nationale, avec 20 000 manifestants, avec
Isaac Pépin, un étudiant du séminaire Saint-François. On réclamait le retour
des sports étudiants. Les manifestants qui n'avaient pas de masque se sont fait
donner des contraventions de 1 500 $ par les policiers. Je le sais,
je l'ai vu de mes yeux vu.
Donc, ces gens-là, là, c'est déjà possible
de faire ça. Ils auraient pu donner déjà des contraventions aux manifestants
qui sont là. Pourquoi ils ne l'ont pas fait? Pourquoi ils utilisent une loi? Pourquoi
ils…
M. Lacroix (Louis) : Bien,
parce qu'ils donnent des contraventions puis ils ne les paient pas.
M. Duhaime (Éric) : Bien,
c'est parce que le projet de loi, l'objectif du projet de loi, c'est de pouvoir
permettre de donner des contraventions.
M. Robitaille (Antoine) :
Oui, mais Mme Guilbault a dit que ça irait plus loin que des contraventions.
M. Duhaime (Éric) : Bien, en
tout cas, ce n'est pas écrit dans son projet de loi.
M. Bossé (Olivier) :
M. Duhaime, d'interdire toute manifestation pendant un mois autour des
écoles, vous êtes plutôt…
M. Duhaime (Éric) : Ça, ça
serait un consensus, je pense, qui serait acceptable pour tout le monde.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
pourquoi un mois?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
parce que la Loi de la santé publique dit que ça doit être renouvelé à tous les
30 jours puis repasser devant l'Assemblée nationale, là. C'est déjà un des
articles de la Loi de la santé publique sur l'état d'urgence sanitaire. Je
pense qu'on pourrait appliquer le même principe pour les manifestations de ce
type-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
donc vous voulez empêcher les infirmières qui seront en congé sans solde forcé
au 15 octobre de pouvoir manifester devant les hôpitaux?
M. Duhaime (Éric) : Bien, Hugo,
je pense que, si les infirmières veulent manifester le 15 octobre, elles ne
devraient pas faire ça devant les hôpitaux, elles devraient aller devant… Puis
je les encourage. En passant, là, je suis d'accord avec elles, là. Un test
négatif devrait être suffisant pour pouvoir continuer leur travail le 15
octobre. Cela étant dit, je pense qu'elles devraient aller manifester devant
les bureaux de député de leurs circonscriptions, ça serait plus utile, ça
serait oeuvre plus utile.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
question, M. Duhaime. Vous, vous êtes pour la vaccination des enfants?
M. Duhaime (Éric) : La
vaccination des enfants, si je suis pour la vaccination des enfants? Écoutez,
là, présentement, ce n'est pas encore autorisé, la vaccination des moins de 11
ans. L'OMS recommande même d'envoyer ces doses-là pour les gens plus
vulnérables dans les pays…
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais là
il y a des jeunes au secondaire. Vous êtes pour la vaccination des jeunes qui
peuvent être vaccinés?
M. Duhaime (Éric) : Moi,
écoutez, là, d'abord, c'est le choix des parents. Ultimement, je pense que
c'est aux…
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est
quoi, votre position?
M. Duhaime (Éric) : Bien, moi,
ma position, ça a toujours été la même. Moi, je suis un politicien, je ne suis
pas un médecin. Moi, je pense que les gens qui veulent se faire vacciner ou qui
veulent faire vacciner leurs enfants devraient consulter leur médecin, pas un
politicien. J'ai toujours eu la même position, puis je ne la changerai pas
aujourd'hui.
Mme Côté (Claudie) : …les
faire vacciner, là, c'est…
M. Duhaime (Éric) : Pardon?
Mme Côté (Claudie) : Il y a quand
même un consensus, là, médical sur le fait que la vaccination chez les 12-17
ans est efficace. Vous, alors que les médecins ont un consensus sur la
vaccination, vous, votre position, c'est quoi?
M. Duhaime (Éric) : Je ne suis
pas un scientifique, là. Ces positions-là, vous le savez comme moi, elles
évoluent. J'ai vu… Moi, j'ai fait une myocardite quand j'avais six ans. J'ai vu
que les garçons, les jeunes garçons sont particulièrement vulnérables pour les
myocardites à la suite de vaccinations. Il y a des études, présentement, qui
sont en cours. Moi-même, j'ai été consulter mon médecin pour savoir si, en
vieillissant, ça va... encore des conséquences puis des impacts, et c'est pour
ça que je me suis fait vacciner, parce qu'il m'a recommandé, justement. Il m'a
dit que les risques étaient moindres que le risque de la COVID.
Mais je pense que c'est des décisions
personnelles, individuelles, puis il faut consulter des experts en santé. Puis
ce n'est pas juste moi qui le dis. Si vous regardez… Allez sur le site de
Pfizer, puis c'est écrit en toutes lettres : «Consultez un expert en
santé.» «Expert en santé», là, ce n'est pas François Legault, ce n'est pas
François…
Mme Côté (Claudie) : …ce n'est
pas un expert en santé.
M. Duhaime (Éric) : Oui, mais
ce n'est pas une consultation personnelle, là. Tout le monde a ses antécédents
médicaux.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …donc
j'essaie juste de compléter votre pensée parce que j'ai l'impression que vous
prenez des détours. À vos militants, est-ce que vous leur dites : Dans le
doute, allez consulter votre médecin?
M. Duhaime (Éric) : Oui.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Et,
si le médecin vous recommande de vous faire vacciner, je vous en prie,
faites-le?
M. Duhaime (Éric) : Bien oui,
je pense que vous devriez y aller. Mais c'est… Mais, en même temps, ultimement,
c'est quand même… On se fait injecter quelque chose dans notre corps. Ultimement,
c'est un choix personnel aussi. Puis ça, il faut respecter la liberté de choix.
Des voix : …
M. Duhaime (Éric) :
...allez-y.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que vous regrettez d'avoir appuyé les mesures, disons, d'ouverture qu'il y a eu
en Alberta avec ce qu'on a vu…
M. Duhaime (Éric) : C'est la
même question.
M. Lecavalier (Charles) : Oui,
excusez-moi, oui. Est-ce que vous regrettez d'avoir appuyé ça, ce
relâchement-là, en Alberta, quand vous voyez ce qui est arrivé, finalement?
M. Duhaime (Éric) :
Évidemment, les vagues sont toutes arrivées de façons différentes à différents
endroits. Mais je veux juste rappeler, parce que je sais qu'aujourd'hui le gouvernement
du Québec puis certaines personnes, là, se pètent les bretelles en disant :
Le Québec fait beaucoup mieux, puis regardez comme, en Alberta, c'est un désastre,
je veux juste, au moment où on se parle, vous donner le bilan. Au Québec, il y
a 11 340 morts, c'est-à-dire qu'on est à 1 336 morts par million de population.
En Alberta, ils sont à 2 594, c'est-à-dire 593 morts par millions
d'habitants. C'est deux fois et demie moindre que...
M. Lecavalier (Charles) : ...
M. Duhaime (Éric) :
Laissez-moi juste...
M. Lecavalier (Charles) :
...de cet été, les relâchements qu'il y a eu cet été et des conséquences que ça
a eues.
M. Duhaime (Éric) : Je vais
juste finir ma réponse, si vous le permettez. Donc, il y a deux fois et demie
moins de décès en Alberta, au moment où on se parle, per capita qu'il y en a au
Québec. Vous allez me dire que c'est la première vague, mais la première vague,
à ce que je sache, ce qui s'est passé dans les CHSLD puis les résidences pour personnes
âgées, on n'a toujours pas fait la lumière, il n'y a toujours pas une enquête
publique indépendante, comme on le réclame depuis des mois. On voit des
parcelles d'information qui nous viennent du CHSLD Herron qui sont atroces. On
ne sait pas il y en a eu combien d'autres comme ça partout à travers le Québec.
Et je pense qu'avant de faire la leçon aux autres on devrait regarder dans
notre propre cour, là.
Mme Côté (Claudie) : En ce
moment, en Alberta, il y a 100 % des chirurgies non urgentes qui sont
annulées. On transfère des patients vers d'autres provinces. Le système est
complètement à plat. Est-ce que vous continuez d'appuyer et de dire que c'était
une bonne idée d'ouvrir...
M. Duhaime (Éric) : D'abord,
l'Alberta traverse la crise qu'on a traversée il y a un an et quelques...
Journaliste
: ...
M. Duhaime (Éric) : Non, non,
non. Mais on a quand même, attendez, on a quand même fait appel à l'armée
canadienne pour venir dans nos CHSLD, ce qui n'est pas encore le cas en
Alberta, mais ça va probablement arriver dans les prochaines semaines.
Donc, les vagues arrivent à différentes
fréquences, de différentes façons. Il n'y a pas de... Puis le bilan...
M. Robitaille (Antoine) :
...Alberta, vous n'êtes pas allé trop vite...
M. Duhaime (Éric) : Mais le
bilan... Attendez, là.
M. Robitaille (Antoine) :
...vu que les vagues sont différentes?
M. Duhaime (Éric) : Là, vous
associez automatiquement le fait qu'ils ont relâché les règles avec,
automatiquement, ça veut dire plus de cas, mais les cas puis les morts, c'est
deux choses différentes. On sait que, présentement, oui, c'est vrai que le
variant fait en sorte que c'est beaucoup plus contagieux, donc il y a plus de
gens qui l'attrapent. Mais il y a deux choses. D'abord, il y a des gens qui
sont vaccinés, les plus vulnérables sont vaccinés. On voit que les
hospitalisations et les décès ne suivent pas nécessairement la même courbe que
ce qu'on a subi au départ au Québec et on voit aussi que c'est les plus jeunes
qui sont plus... qui développent leurs anticorps plus facilement. Donc, les
bilans, là, l'heure des bilans n'est pas encore arrivée, puis on va voir, même
nous autres, ce qui se passe avec la quatrième vague, là, qui est supposée nous
frapper.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Depuis 2016, les gens ne peuvent pas manifester à moins de 50 mètres des
terrains où on fait des avortements.
M. Duhaime (Éric) : Oui, ça,
c'est vrai.
Mme Lajoie (Geneviève) : Et
ça, ça n'a pas été renouvelé à tous les mois, là. C'est depuis 2016. C'est
comme ça. On n'a pas le droit, personne n'a le droit de le faire. Je voulais
vous entendre là-dessus.
M. Duhaime (Éric) : Bien là,
je ne sais pas s'il va y avoir beaucoup de gens qui vont manifester contre les
mesures sanitaires quand il n'y en aura plus, mais je pense qu'on peut
s'imaginer que ça ne sera pas le cas, là. Même moi, là, je ne vois pas comment
je vais m'opposer à un passeport vaccinal le jour où il n'y en aura plus, où on
va s'opposer... Étant donné que la Loi de la santé publique prévoit déjà qu'aux
30 jours ça devrait normalement être renouvelé, si on n'avait pas interprété ça
avec un… par décret, là, puis qu'on ne pouvait pas renouveler ça à tous les 10
jours, moi, je pense que le 30 jours qui s'applique pour la Loi de la santé
publique devrait s'appliquer aussi pour les manifestants. Peut-être des
questions en anglais, parce que le temps file.
Journaliste
:
L'avez-vous, votre passeport vaccinal?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
j'ai essayé de le télécharger, mais je n'ai pas… j'ai besoin d'un code. Mais,
en fait, non, pas encore. Mais je suis double vacciné, mais je n'ai pas
téléchargé mon code.
M. Lavallée (Hugo) : Concernant…
signature, c'est quoi votre espoir, exactement? Est-ce que vous voulez qu'on
rouvre le débat sur le passeport… gouvernement semble…
M. Duhaime (Éric) : Bien, c'est
le minimum. On voudrait minimalement avoir un débat sur le passeport vaccinal.
Puis là-dessus, là, je veux parler aussi... On utilise souvent l'exemple
français pour comparer, hein, puisque c'est là que c'est arrivé, là, le pass
sanitaire français. Je veux juste rappeler qu'en France les gens qui présentent
un test négatif peuvent fréquenter les restaurants, les bars, les salles de
spectacle. Au Québec, c'est vraiment différent, là, il y a eu beaucoup de
confusion. Puis juste ça, ne serait-ce que ça, tu sais, comment ça se fait
qu'on n'a même pas étudié? C'est le genre de débat qu'il aurait fallu avoir.
Pourquoi le gouvernement refuse les tests négatifs, alors qu'à peu près tous
les autres endroits qui ont imposé un passeport permettent un test négatif? C'est
le genre de chose qu'on a… peut-être qu'ils n'ont même pas voulu mal faire, c'est
juste que ça a tombé entre deux craques parce qu'on n'a pas eu, justement, un
sain débat démocratique dans cette enceinte.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que ça prendrait une commission parlementaire pour rouvrir le débat…
M. Duhaime (Éric) : Oui. Il
me semble que c'est quelque chose de très important. Ça aurait justifié…
Écoutez, comparé aux manifestants, là, puis je ne veux pas diminuer puis je ne
veux pas dire que ce n'est pas grave, ce qui s'est passé avec les
manifestations, là, mais je veux juste vous rappeler qu'on parle de quelques
groupes, quelques écoles. Le passeport vaccinal, là, on parle de 1 point
quelques million de citoyens, là, qu'on bloque dans des endroits, là,
présentement. Donc, c'est… Puis ça, on n'a eu aucun débat. C'est quand même
très, très, très grave. Et, pour nous, ça fait plusieurs mois qu'on réclame ça,
puis à voir les signatures qu'on a, c'est assez impressionnant, là.
Il faut que vous sachiez que, quand je
vous ai rencontrés ici il y a, quoi, un mois, il y avait 133 000
signataires sur notre pétition sur mon site qu'on a réussi à convertir ça sur
le site de l'Assemblée nationale, qui est un endroit qui demande beaucoup plus
d'informations de la part des gens qui remplissent la pétition, puis qu'en plus,
après ça, tu reçois un courriel, il faut que tu confirmes ta signature, donc c'est
un processus beaucoup plus lourd. Qu'on ait réussi à transférer 90 % de
ces gens-là sur la pétition de l'Assemblée nationale, là, ça démontre qu'il y a
des gens, là, qui souhaitent, effectivement, avoir un débat. Puis ce n'est pas
à tous les jours, là. On est un parti qui a eu 1 % des votes aux dernières
élections, on a une seule députée sur 125 et on est le parti dans cette
législature qui présente la plus importante pétition.
Mme Senay
(Cathy) :The special bill
that will be tabled this morning, Mr. Duhaime, is similar, will be probably
similar to the bill that prevents people from being too close, 50 metres from…
like abortion clinics. So, are you against that type of law?
M. Duhaime (Éric) : What we're saying is that, yes, we need to protect kids, yes, we
need to protect patients in hospitals, and there shouldn't be anyone who's
annoyed or unsafe around schools or hospitals.
That being said, what we
don't like in the bill is the fact that they're targeting in a political
partisan way certain people from doing certain things. If somebody shows up
with a sign saying : “Vote Legault”, he's allowed. If it's written : “Get
out, Legault”, he's not. So, it's that kind of thing that we're wondering why do we need to do that.
The second issue is… the
main reason why the Government
is doing that is to give tickets, $1,500 tickets.
Mme Senay (Cathy) : They can do that already...
M. Duhaime (Éric) : They can already do it as we speak. So, why do we need the bill to
do it?
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Duhaime (Éric) : Yes, but those people are unmasked. And currently I've been in
protests where people unmasked got tickets for $1,500.
Mme Senay (Cathy) : Some people are yelling messages to children.
M. Duhaime (Éric) : Yes, absolutely,
it's gross, I completely disagree. I came out against that way before Premier
Legault did. I've done that two weeks ago. I told them : Don't do that,
it's going to backfire, it's a
bad idea. If you want to protest, go in front of the office of your member of
Parliament, your member of the National Assembly or here, in front of the National Assembly. But don't do that, don't bug patients and kids in Québec, please.
Mme Senay (Cathy) : ...there is a bill.
M. Duhaime (Éric) : There is a bill, but there needs to be a debate and there are questions we want. We want to know why they
are politically targeting people, and we also want to make sure that there is a
30-day-renewal period, because we're not going to be in a state of emergency forever, I hope not. And so, every 30
days, I think we should make sure that we vote again on that specific bill.
Mme Senay (Cathy) : And, Mrs. Samson, you said that you are in favor of this
special bill to be tabled. How do you feel? When you'll have to vote, if you
want to accelerate the legislative process or not, do you want to accelerate
the legislative process on that bill?
Mme Samson : Under certain circumstances, yes. But, as a legislator, it's our responsibility to ask questions and to bonify the law. And I'm
taking this very seriously, but I need some time. And I need to ask my questions, I need some answers, and I need
to propose some amendments.
Mme Senay (Cathy) : So, you said you feel like it's a bulldozer process.
Mme Samson : It's a bulldozing process, yes, which I will not accept.
Mme Senay (Cathy) : So, you're prepared to stay here today, tomorrow, Saturday, until
it is adopted?
Mme Samson : It will take the time it will take. It's our responsibility.
Mme Senay (Cathy) : You can remove the mask, if you want.
Mme Samson : It's our responsibility to study the project and to make sure that it's good for the
citizens of Québec. And I'm
willing to do that, no matter how long it takes.
Journaliste
: So, what are you looking for specifically? You
know, you said you want to look at things, you want to
question things. What...
Mme Samson :
Well, first, I will want some answers to my questions, and then I'll be able to
make some amendments and… I'm in good faith here and I'm very willing to be
reasonable. We understand the intention is to protect the most vulnerable, I
agree with that, but, at the same time, we have to respect the freedom of the
citizens. And I want some perspective from this Government.
Journaliste
: What are the questions you have?
Mme Samson : How long will this bill apply? They say : As long as the
emergency status is on. Well, we have no idea how long this is going to last.
I'm not going to give them a green card forever. So, I want to make sure that
in 30 days we go back to this process, if they feel the law should still
apply.
Mme Senay (Cathy) : It's too important for you to take that fast track legislative
process?
Mme Samson : It's too important…
Mme Senay (Cathy) : It's too important, this special bill is too important to use that
fast track legislative process?
Mme Samson : Sure. I mean, I'm willing for a fast track, but it has to be
reasonable and allow everybody to be heard.
Journaliste
: But you'll vote in favor of it today?
Mme Samson : I already gave my OK for them to put the project on the table. I'm not happy with the
protocol that they suggested to fast track it. It's too fast and… So, we'll see
what happens between now and 10 :00 o'clock.
Une voix : O.K. Merci beaucoup.
Mme Samson : Thank you very much. Merci.
(Fin à 9 h 32)