(Huit heures quarante-deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Justin Trudeau a été récemment réélu premier ministre du Canada,
et, depuis que Justin Trudeau est premier ministre du Canada, les subventions
aux entreprises pétrolières et gazières, en Alberta, non seulement ne se sont
pas interrompues, elles ont augmenté.
En 2021, c'est un gaspillage
épouvantable, c'est un anachronisme sans nom. Ça n'a pas d'allure que l'argent
des Québécois et des Québécoises serve à financer une industrie passéiste comme
celle du gaz et du pétrole, en Alberta. Et je pense que le nouveau mandat de
Justin Trudeau nous donne l'occasion ici, à l'Assemblée nationale, de parler
d'une seule et même voix sur cette question-là.
Donc, cet après-midi, ma collègue Émilise
Lessard-Therrien va déposer une motion pour demander que toute l'Assemblée
nationale, de manière unanime, demande au gouvernement canadien d'éliminer
toute subvention aux entreprises gazières et pétrolières. Pourquoi? Bien, parce
que c'est en grande partie l'argent des Québécois qui sert à financer cette
industrie-là et c'est inacceptable. Donc, l'invitation est lancée. Il faut que
tout le monde, à l'Assemblée nationale, parle d'une même voix sur cette
question-là.
Je veux également vous dire un mot sur ce
qui se passe dans le système de santé. Quand François Legault a nommé Christian
Dubé ministre de la Santé, il nous a dit que les choses iraient mieux, que la
situation allait s'améliorer. Ce n'est pas ce qui se passe. Le système de santé
québécois est sur le bord du naufrage.
Demain, la CAQ passe un gros test, un
très, très gros test. Ce n'est pas d'un plan de contingence dont le réseau de
santé a besoin, au Québec, c'est un plan de sauvetage. Il faut sauver nos
infirmières, il faut sauver nos soignantes, il faut sauver notre système de
santé publique. Et Québec solidaire a des attentes très claires à cet égard. Je
laisse mon collègue Vincent vous en parler.
M. Marissal : Merci, Gabriel. Merci.
Bonjour, merci d'être là. Effectivement, on attend ce plan depuis un bon moment.
Malheureusement, il a fallu attendre que ça craque de partout.
Vous avez vu encore ce matin,
probablement, des reportages qui, malheureusement, moi, ne m'apprennent pas
grand-chose parce que les échos du terrain, c'est ça que j'ai : ça craque
de partout, manque de personnel partout, on ferme des services, c'est de mal en
pis, on s'en va vers une nouvelle ronde de délestage, ça va faire encore plus
mal.
Et j'attends le plan avec un mélange
d'excitation, mais aussi beaucoup d'anxiété, parce qu'il me semble que ce
gouvernement a beaucoup trop tardé et ne prend pas la pleine mesure de la
catastrophe qui est en train de se jouer sous nos yeux.
Hier, j'ai entendu, comme vous, le ministre
de la Santé dire que les infirmières sont un peu tannées. Non, non, je
rectifie, là, les infirmières sont bien, bien écoeurées. Elles quittent le
navire. Elles s'en vont. C'est l'exode. Il y a des services qui se retrouvent complètement
à découvert. Alors, on n'a pas une demi-crise sur les bras ici, là, on a une
pleine crise. Donc, on n'attend pas un demi-remède, on attend un remède
complet.
Moi, je veux bien qu'on parle de bonheur du
personnel soignant. C'est bien. D'accord. M. Dubé veut que nos infirmières
soient heureuses au travail. Tout le monde... J'en suis, là. Mais on n'est pas
là, là, on n'est pas dans le bonheur, là, on est dans la survie de ce système
de santé. Le système de santé, en ce moment, n'a pas besoin d'une dose de
Prozac, il a besoin d'une mégashot d'adrénaline pour se relancer. Alors,
j'espère que demain on aura des vraies mesures.
Nous, on a fait des demandes, là. Ça passe
évidemment par la fin du temps supplémentaire obligatoire, qui est le cancer
dans le réseau en ce moment, et la fin du recours systématique aux agences de
placement privées, qui participent aussi au problème. On a fait plein d'autres,
aussi, suggestions, depuis quelques années maintenant, même prépandémie, alors
j'espère que, cette fois-ci, le message passera et que le gouvernement arrivera
avec de réelles mesures et non pas un cataplasme sur une jambe de bois. Merci.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Vincent. Bonjour. En août dernier, le rapport du GIEC lançait un code
rouge pour l'humanité. Si on ne prend pas, maintenant, les grands moyens pour
renverser la crise climatique, c'est la catastrophe qui nous attend.
En 2020, le Canada a soutenu l'industrie
pétrolière et gazière à hauteur de 18 milliards de dollars. Imaginez ce
qu'on pourrait faire avec 18 milliards de dollars.
Le Canada, là, ce n'est pas un petit
joueur, sur l'échiquier mondial, c'est un des plus gros producteurs de pétrole
et de gaz au monde. Ça suffit. Le Québec ne doit pas être complice, avec son
argent ou avec son territoire, pour développer cette industrie passéiste là.
Aujourd'hui, on propose un front commun
avec le gouvernement, avec les oppositions pour exiger du nouveau gouvernement
canadien d'interrompre toute subvention ou forme de soutien aux entreprises
pétrolières et gazières avec l'argent des Québécois.
Cet automne, on a vu les différents partis
d'opposition nous dire que l'environnement serait une de leurs grandes
priorités. Mais, s'ils sont sérieux, aujourd'hui, ils vont être avec nous. Et
moi, je m'attends à ce que tous les partis portent cette revendication-là avec
nous. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il
vous plaît.
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi, votre position par rapport au projet de loi, M. Gabriel
Nadeau-Dubois, comme nouveau chef parlementaire de Québec solidaire? à qui je
vais donner le temps d'enlever son masque. C'est quoi, votre position par
rapport à la loi spéciale qu'on veut déposer ou si on y va par décret pour
interdire les manifestations devant les écoles et les hôpitaux?
M. Nadeau-Dubois : Voir des
antivaccin, voir des complotistes s'attaquer aux enfants, là, c'est
intolérable, c'est insupportable. Il faut que ça cesse. Et le gouvernement du Québec...
puis, même pas, tous les partis politiques, on a une responsabilité, ensemble,
de trouver une solution.
Il y a quelques années, au Québec, quand
les provie se sont attaqués aux cliniques d'avortement, tous les élus de l'Assemblée
nationale se sont unis pour dire à ces gens-là : Un instant, si vous
voulez manifester, vous pouvez, mais vous n'allez pas entraver le droit des
femmes à avoir accès à des soins de santé. Je pense qu'on est dans une situation
similaire. Il s'agit de protéger l'accès à des soins de santé, il s'agit de
protéger la santé, la sécurité des enfants. Il faut faire quelque chose. Il faut
le faire intelligemment, mais il faut faire quelque chose.
M. Laforest (Alain) : Mais
est-ce que ça passe par une loi spéciale? Parce que tout le monde dit que vous
avez des réticences. Donc, ce que j'entends, c'est que vous n'avez pas de
réticence sur la loi spéciale.
M. Nadeau-Dubois : Si la
solution, c'est une loi spéciale, nous, on est prêts à collaborer à son adoption.
Il faut que ce soient des mesures spécifiques. Je pense qu'on ne veut pas
empêcher, par exemple, des parents de faire des chaînes humaines autour d'une
école pour manifester leur soutien à l'école publique. Ça, je pense que ce
n'est pas le genre de manifestation qu'il faut interdire. Mais des
manifestations antivaccin qui cherchent, donc, à dissuader des enfants de se
protéger contre le virus, on est dans une autre ligue, là. Et ça, oui, il
devrait y avoir un encadrement très strict pour protéger les écoles. Je pense
que la question se pose également pour les établissements de santé.
M. Gagnon (Marc-André) :
...si, la solution, c'est une loi spéciale, qu'il faut le faire intelligemment.
On sent quand même qu'il y a une hésitation, chez Québec solidaire, ou du moins
un empressement qui n'est pas comparable à celui qu'on voit chez les autres
partis.
M. Nadeau-Dubois : Non, il n'y
a aucune hésitation.
M. Gagnon (Marc-André) :
Pourquoi vous avez semblé hésitant depuis hier?
M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est
que moi, je ne suis pas... Moi, personnellement, je ne suis pas juriste, là.
Donc, est-ce que c'est des injonctions systématiques, est-ce que c'est une loi
spéciale? Moi, je ne suis pas juriste, mais il faut des moyens législatifs, ou réglementaires,
ou juridiques pour que ça cesse. Et si, juridiquement, le meilleur chemin, c'est
une loi spéciale, on va contribuer à son adoption puis on va collaborer. Il
faut que ça cesse.
Il ne faut pas le faire n'importe comment.
Je vous ai donné un exemple du type de manifestation qui devrait rester
permise. De la même manière, il y a des infirmières qui souvent vont faire un
sit-in devant leur hôpital, et il ne faut pas empêcher ces femmes-là de
défendre leurs conditions de travail. Mais les antivaccin, les
conspirationnistes, les gens qui veulent entraver l'accès à des soins de santé,
les gens qui veulent dissuader des jeunes de se protéger du virus, dissuader
des enfants de respecter les mesures sanitaires, ce n'est pas la même chose que
des parents qui se mobilisent pour leur école, et ça devrait être strictement
encadré. Et il y a des précédents juridiques au Québec. On l'a fait avec les
cliniques d'avortement. On devrait le faire dans le contexte de la pandémie.
Mme Plante (Caroline) : Mais
il n'y rien qui empêcherait les manifestants d'aller interpeller les enfants,
disons, à l'arrêt d'autobus... métro, ailleurs...
M. Nadeau-Dubois : Bien, on ne
pourra pas empêcher les gens de manifester dans la société, en général, puis je
pense qu'il ne faut pas aller là. Le droit de manifester, c'est un droit
démocratique fondamental. Mais il y a des précédents au Québec, où, quand il
est question d'accès à des soins de santé, quand il est question de faire
respecter le droit à la santé des gens, on a strictement balisé ce droit de
manifester. On l'a fait dans le cas des cliniques d'avortement. Je pense qu'on
est dans une situation similaire.
À l'époque, Québec solidaire, là, a non
seulement collaboré, on a fait partie des gens qui ont réclamé une intervention
du gouvernement, en 2016, pour protéger les cliniques d'avortement. On a la
même position aujourd'hui parce que les situations sont très semblables.
Mme Plante (Caroline) : ...régler
le problème, dans la mesure où...
M. Nadeau-Dubois : Je vous
entends mal.
Mme Plante (Caroline) :
Pardon. Est-ce que ça pourrait vraiment régler le problème, ça, la loi
spéciale... dans la mesure où les manifestants peuvent aller interpeller les
enfants?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
mouvement complotiste, le mouvement anti-mesures sanitaires, malheureusement,
je pense qu'il est là pour rester. Il existe partout à travers le monde, on ne
le fera pas disparaître du jour au lendemain avec une loi. Ça, c'est bien malheureux,
mais je pense qu'il faut le reconnaître. Mais il y a des abus qui sont
intolérables. Puis des enfants, des mineurs... puis d'ailleurs c'est arrivé à
des gens tout près de nous, là, des enfants qui se font intimider, qui se
font... on tente de dissuader des enfants de respecter des mesures sanitaires,
c'est inadmissible. Et, comme on l'a fait dans les cliniques d'avortement, c'est
possible d'intervenir spécifiquement sur ces situations-là pour que ça arrête.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
M. Nadeau-Dubois, ceci dit, là, je suis d'accord avec... moi aussi, ça me
choque, quand je vois ces manifestations-là, autant que n'importe qui, là, mais
j'essaie de... Est-ce qu'il n'y a pas un danger à ce qu'un gouvernement encadre
les... comment dire, les thèmes sur lesquels on a le droit de manifester dans
notre société? Parce que, quand on regarde la constitution, puis le droit de
manifester est dedans, ce n'est pas spécifié : Vous allez le droit de
manifester pour ci, mais pas pour ça, de cette façon-ci ou de cette façon-là.
Alors là, c'est comme si le gouvernement arrivait puis il disait : Ça, c'est
correct, mettons, les chaînes humaines, là, dont on parlait, là, parce qu'on
veut plus de services, ça, c'est correct. Mais dire qu'on est antivax, alors
que la manifestation n'est pas violente, le gars qui arrive avec sa pancarte en
avant de l'école puis qui dit : Moi, je suis contre les vaccins, puis
qu'il ne menace pas les enfants, qu'il ne s'adresse pas aux enfants, ça, ça ne
serait pas correct.
M. Nadeau-Dubois : Vous posez
une bonne question.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
il n'y a pas un danger de décider?
M. Nadeau-Dubois : Bien, vous
pouvez une question qui est importante. Moi, ce qui me rassure... Puis elle est
fondamentale, cette question-là, puis c'est la raison pour laquelle il faut
aborder ces enjeux-là de manière modérée puis de manière prudente. Moi, ce qui
me rassure, c'est qu'il y a un précédent.
Dans le cas des cliniques d'avortement,
là, la loi qui a été adoptée n'interdit pas tout type de manifestation devant
une clinique d'avortement. Nous, on est allés regarder ces dispositions-là,
dans les dernières heures, pour voir à quel précédent juridique on pouvait se
raccrocher. Et c'est très clair, dans ce qui a été adopté par le Parlement du
Québec, ce qui est interdit, c'est quoi? Dans le cas des cliniques
d'avortement, c'est des gestes qui visent à dissuader des personnes d'avoir
accès à un soin. Et je pense que, sur la base de ce précédent-là, c'est
possible de s'entendre sur une mesure qui viendrait spécifiquement s'occuper de
la question des manifestations anti-mesures sanitaires autour des
établissements de santé et d'éducation. Donc, il y a un précédent pour
contourner la difficulté que vous nommez, qui est une réelle difficulté.
La Modératrice
:
Dernière question…
M. Lacroix (Louis) : Je sais
que la clause dérogatoire a des limites, là, dans son utilisation, mais est-ce
qu'on pourrait y avoir recours pour dire : Dans ce cas-ci, allons-y avec
la clause dérogatoire?
M. Nadeau-Dubois : Bien
honnêtement, là, je n'ai pas les compétences juridiques pour répondre à cette
question-là comme ça, là, à pied levé, mais le précédent, il existe. Si, comme
société, on a été capables de dire : Insulter une femme qui veut aller se
faire avorter, ça ne se fait pas, je pense qu'on est capables, comme société et
comme Parlement, de dire : Insulter des enfants qui veulent porter leurs
masques puis se faire vacciner, ça ne se fait pas. Ce sont des situations
similaires, puis on est capable d'agir ensemble.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous donnez le droit à la santé pour justifier...
Des voix : …
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Si je peux me permettre de poser une question.
Vous donnez le droit à la santé comme espèce de pilier, là, pour justifier
votre appui à une éventuelle mesure. C'est inévitable, là, on va vous dire que
vous n'avez pas tenu le même discours quand il était question du droit à
l'éducation. Comment vous allez répondre aux personnes qui vont vous reprocher
ça?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
qu'il y a une différence fondamentale entre manifester pour le bien commun ou
pour notre conception du bien commun, pour des principes de justice sociale et
intimider des enfants pour essayer de les convaincre de ne pas porter un masque
puis de ne pas se faire vacciner. Ce n'est pas la même chose, tout comme ce
n'est pas la même chose de faire un sit-in devant un hôpital, quand on est une
infirmière, ou empêcher… ou essayer d'entraver l'accès d'une femme à une
clinique d'avortement. Il faut être capable de faire ces nuances et ces
distinctions-là si on veut avancer.
M. Lacroix (Louis) : Mais les
antivax sont sûrs qu'ils manifestent pour le bien commun, eux autres, là. Ils
sont persuadés de ça.
M. Nadeau-Dubois : De toute
évidence, je pense qu'il y a un consensus social qui justifie de dire : On
protège des gens vulnérables, dans ce cas-ci, les enfants, puis on dit à ces
gens-là : Vous pouvez manifester, mais vous vous éloignez des enfants,
tout comme, dans le cas des cliniques d'avortement, on a dit : Si vous
voulez être provie, là, vous avez le droit, si vous voulez manifester contre
l'avortement, vous avez le droit, mais vous n'entravez pas le droit d'une femme
d'avoir accès à une clinique d'avortement en sécurité. Le précédent, il existe,
puis je pense que, sur cette base-là, on peut travailler, tous les partis
ensemble, puis aller de l'avant.
Mme Plante (Caroline) : …
La Modératrice
: Il va
falloir passer en anglais…
Mme Plante (Caroline) : Oui,
oui. Juste une dernière question là-dessus. Si le problème, c'est que les
adultes tentent de dissuader les enfants de… j'imagine que ça se fait sur les
réseaux sociaux et sur Internet, des adultes qui essaient de dissuader les
enfants... les ados, là. C'est, comme, un large problème. Alors d'empêcher des
manifestants d'interpeler les enfants devant les écoles, je comprends tout à
fait, mais est-ce que c'est de s'attaquer vraiment au problème? Je veux dire,
le problème est probablement plus large que ça.
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense, j'en ai parlé un peu tantôt, là, la naissance de ce type de mouvements
là, des mouvements complotistes, des mouvements anti-mesures sanitaires, ça
existe partout dans le monde, puis on a vu, chez nos voisins du Sud, ça a
atteint des sommets absolument effroyables. On ne réglera pas ça avec une seule
loi. Ça va prendre des débats de société. Il y a la question de l'encadrement
des médias sociaux. Ça, c'est un autre phénomène où il va falloir que toutes
les démocraties s'attellent à la tâche de comment on gère ces outils-là dans
une société démocratique.
Ça ne réglera pas tout, là. Mais des gens
agressifs qui se présentent devant une école primaire, qui souvent, d'ailleurs,
hein, filment les enfants à 6 pouces de leurs faces, en leur disant :
Tu ne devrais pas porter un masque puis tu ne devrais pas te faire vacciner,
là, ce n'est pas juste quelqu'un qui twitte dans son sous-sol, là. Ça met en
danger directement la sécurité des enfants, tout comme, devant un hôpital,
faire ça auprès d'une infirmière ou d'un patient, ça entrave le droit à la
santé. Puis, sur cette base-là, on peut intervenir de manière spécifique, de
manière exceptionnelle pour dire : Ça, on ne l'accepte pas. Il y a des
précédents au Québec.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. How important it was for you to, basically, get the
support of your caucus on the special law for antivaccine protestors to go back
to what exists already, a law to protect people, like, women that need an
abortion around clinics?
M. Nadeau-Dubois : You know, in a democratic society, it is always a challenge to find
those equilibriums between a basic democratic right, the right to protest, the
freedom of expression and other rights that are also very important, such as
the right to access to health care and the right to be in safety when you go to
school. Finding those middle grounds is not something you can do like that. You
need to think carefully those things. That's why we took a few hours, inside Québec solidaire, to see how could we
achieve that goal.
And, for me, the legal
precedent is clear. When pro-life activists decided to assault abortion clinics,
in the last years, collectively, as a society, we said : OK, you can be pro-life, if you want, but
you will not block or try to persuade... you will not block the access to an
abortion clinic and you will not try to persuade a woman not to get an abortion
by assaulting her in front of the clinic, you will go across the street,
please. If we did that to protect women looking for an abortion, we can do
something similar for minors, kids that just want to go to school and protect
themselves.
Mme Senay (Cathy) : Marwah Rizqy says that there is an emergency to act. You have
tensions between protestors and parents, more and more, so in a click it can
go, you know, in a wrong direction. So, do you agree that we need a bill ASAP,
a special law, actually, a law?
M. Nadeau-Dubois : Well, we need to do something as soon as possible. If the best
legal way to do it is a law, we will collaborate with the Government to adopt it quickly because, yes,
the situation is deteriorating,
and it is worrisome. We need to do something. It's frightening and it's
unacceptable to see kids being threatened and assaulted just because they want
to protect themselves from the virus while wanting to go to school.
Mme Greig (Kelly) : What are we seeing in these protests that has gone too far, where
you say : We need a special law? What did you see specifically?
M. Nadeau-Dubois : When it comes to the safety of kids, when it comes to the right to
access healthcare, I think it's legitimate in those situations to say : Yes, the right to protest exists, but we will put
boundaries to that right, to make sure everyone's rights are protected. It is
legitimate to do so. We did it for abortion clinics, we can do it in a specific
and exceptional way, during the pandemic, for schools and hospitals.
La Modératrice
:
Dernière question.
Mme Senay (Cathy) : What if Claire Samson blocks this bill?
M. Nadeau-Dubois :
Well, if Mme Samson or his party blocks that bill, it will, I think, reveal
their true nature and it will have, I think, a real political cost for them.
Mme Senay (Cathy) : It's a possibility, when you go fast like this with a bill.
M. Nadeau-Dubois : We will see. We will see. But we will be, in Québec solidaire, on the good side of
history on that issue.
La Modératrice
:
Merci.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
(Fin de la séance à 9 h 3)